Au crépuscule...

Le soleil déclinait doucement à l’ouest, embrasant la voûte céleste de pourpre et de safran. Les ombres prenaient le pas sur la lumière, insidieusement, commençant leur règne avec la fin de l’astre du jour. C’est dans ce décor mouvant qu’une silhouette encapuchonnée de noir montée sur un cheval sable se détacha de la forêt. Sa monture avait les naseaux écumants ce qui laissait penser qu’elle avait déjà chevauché longtemps… elle gravit au pas le restant du chemin tortueux qui la séparer de l’entrée de la forteresse puis stoppa devant la lourde herse qui, de toute son imposante stature son poids de métal, barrait la route aux arrivant.

Le cavalier stoppa la monture et abaissa la capuche de sa cape. Une cascade de cheveux s’écoula en flots de feu sur le dos de l’arrivante. Cerridween leva ses grands yeux verts en inspectant l’entrée et les murailles… ainsi c’était le lieu qui ravissait son frère à sa vue depuis si longtemps… Elle l’avait laissé quitter les murs rouges et le soleil de Carcassonne pour la rudesse des embruns et du granit. Elle en avait été, au début, jalouse de ses pierres et encore plus de ses occupants, avant de comprendre que là se trouvait le destin de celui qui comptait le plus à ces yeux sur cette terre. Il avait fallu du temps, un serment de vassalité et son installation à Léard pour qu’elle ose enfin venir affronter les murailles de Ryes.

Djinn la tira de sa contemplation, en piaffant pour montrer son impatience. Elle sourit, caressa doucement l’encolure mouillée du cheval et se pencha pour lui chuchoter quelques mots. Puis, se redressant et se campant sur ses étriers, elle abandonna les rênes de sa monture pour mettre ses mains en porte voix et cria d’une voix étonnamment puissante pour sa si petite stature :

Ola la garde ! Y a-t-il quelqu’un céans ?

Le cavalier c'était laisser apaisir et relaxer par les lueurs du soleil couchant...le spectacles était grandiose...cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas eu le temps de se poser sur ces quelques marches...trop longtemps qu'il n'avait pas consacrer temps au poste de garde...trop de temps qu'il n'avait pas prit son temps...

Le silence était a son plein, la nuit allez être douce a n'en point douter...et Totox devait être en train de dormir sur son grand fauteuil...et l'italien seul avec lui même mélanger ces pensés...comme il savait si bien le faire il était pensif, comme au premier regard, comme aux premiers jours, il se laissait bercer par le simple chants des derniers oiseaux...et pendant que ces rêves inachevée se multiplier, tout silence ou chant fut rompu..

Un bruit de trot, puis un étriller qui claque sortirent Simonin de toute penser...un visiteur ? a n'en point douter oui !
Se redressant, il se remis en posture droite, chassant tout mauvais plis...et c'est là qu'une voix de femme fit son apparition, elle était douce, chantante et pourtant presque familière...

"Ola la garde ! Y a-t-il quelqu’un céans ?"

C'est dés lors que le licorneux fit son apparition, scrutant l'autre coté de la herse...à première vue, de contrejour, c'était une femme, ces long cheveux en laisser présumé... il se rendit donc auprès de la herse...

Toujours a contre-jours il ne put reconnaitre qui que ce soit...bien qu'au fur et à mesure qu'il s'approchait il cru reconnaitre quelqu'un...il éleva voix..

Veuillez déclinez votre identité...

Le ton pouvait paraitre autoritaire, mais le cavalier n'était pas confiant quand il n'apercevait pas le visage...
Mais le pas de plus fut révélateur les cheveux roux, puis le visage apparaissant le rendit fou de honte... il n'avait pas reconnus la belle Cerridween...
Plus rouge que jamais il rajouta...

Excusez moi dame de Vergy, je ne vous avez point reconnus, soyez la bienvenue à Ryes, c'est un honneur de vous voir en cette forteresse...je vais vous faire ouvrir la herse de suite...

Une silhouette se venait de se découper dans l’encadrement de la herse. Ce qui semblait être l’homme de garde fit quelques pas et à sa vue, Cerridween ne pu réprimer un petit sourire… elle qui n’oubliait que rarement un visage venait facilement de reconnaître le jeune cavalier rencontré peu de temps auparavant dans les jardins du château de Beaumont sur Sarthe, Simonin d’Albizzi.

Veuillez déclinez votre identité...

La belle rousse tressaillit… Diantre, quel accueil ! Elle avait déjà entendu Kratos lui dire qu’à Ryes, elle aurait le plus grand mal à reconnaître le frère aimant qu’elle côtoyait à Beaumont tant son caractère changeait au contact de ces murs, mais visiblement la transformation n’était pas l’apanage du commandeur. Mais soit, elle venait découvrir la Licorne, elle avait été prévenue de sa rudesse et de sa discipline, ainsi fallait-il qu’elle s’y plie et habitue. Elle ne laissa rien paraître et imprimant une légère pression des mollets, fit avancer sa monture en direction de la herse. Elle allait prendre une inspiration pour présenter son nom et son affiliation, quand elle vit le visage du jeune cavalier se décomposer et se parer de pourpre.

Excusez moi dame de Vergy, je ne vous avez point reconnue, soyez la bienvenue à Ryes, c'est un honneur de vous voir en cette forteresse...je vais vous faire ouvrir la herse de suite...

La rouquine afficha un grand sourire… le froid de l’accueil n’était donc qu’un malentendu et secrètement elle en fut rassurée. Elle attendit que la lourde herse fût remontée puis elle descendit de cheval et s’approcha de Simonin.

Le bonsoir, messire d’Albizzi

Elle le salua d’un signe de tête, la main droite posée sur la poitrine. Elle sourit devant le trouble du jeune homme et ajouta avec un petit sourire taquin :

Ne vous excusez donc pas, je ne peux en vouloir à quelqu’un qui porte aussi bien mes couleurs sur ses joues… c’est un honneur pour moi d’être ici et un plaisir d’être accueillie par vous.

Puis plus sérieusement elle ajouta :

Je pense qu’il n’est point difficile de deviner le motif de ma visite, je viens voir mon frère céans. Vous me voyez désolée d’arrive à une heure aussi tardive mais la chevauchée a été longue et j’avoue avec un brin de honte m’être perdue en route, je ne connais pas encore assez ces terres du Nord. J’espère que vous n’aurez pas la lourde et dangereuse tâche de devoir le réveiller…

Le cavalier, toujours aussi confus, salua respectueusement la belle rousse...son sourire le rassura...une erreur de plus a son palmares...il n'était plus a une prés mais bon...le rouge de ces paupière eu du mal a partir...et la remarque taquinne qui suivis n'arrangea sur le fait pas les choses...

Ne vous excusez donc pas, je ne peux en
vouloir à quelqu’un qui porte aussi bien mes couleurs sur ses joues…
c’est un honneur pour moi d’être ici et un plaisir d’être accueillie
par vous.

Simonin esquissa tout de même un large sourire, a n'en point douter il aurait put entendre cette première remarque par Kratos...le gêne familiale était bien présent...
Le rouge disparaissait petit à petit des paupière italienne, il répondit donc d'un ton amuseur..

On reconnais sans doute les gênes familliales...excusez moi un fois de plus, et sachez que l'honneur et tout pour moi de recevoir une aussi belle femme que vous qui s'avère être de plus la soeur de notre héraut...

Il afficha un large sourire une fois encore...l'invitant a rentrer d'un signes de la mains, il avancèrent vers la deuxième herse...au porte du poste de garde, Cerridween enchaina...

Je pense qu’il n’est point difficile de deviner le motif de ma visite, je viens voir mon frère céans. Vous me voyez désolée d’arrive à une heure aussi tardive mais la chevauchée a été longue et j’avoue avec un brin de honte m’être perdue en route, je ne connais pas encore assez ces terres du Nord. J’espère que vous n’aurez pas la lourde et dangereuse tâche de devoir le réveiller…

Simonin esquissa un brin de sourire avant d'avaler lourdement sa salive...réveiller le commandeur n'était pas conseiller à Ryes...et envoyer un Homme d'Arme le vouerais a d'atroces souffrance.. Reservant le sujet pour après il se contenta de répondre...

J'aurais espéré que par la même occasion, vous postuliez pour notre ordre...ce qui serait de loin un plaisir ! Je vous prit de m'excusez, je vais rédiger votre laisser passer et prévenir notre prévot, mon frère d'arme doit s'être assoupit...

Marquant une sourire il se rendit au poste de garde pour rédiger rapidemment le laisser passé, et surtout prévenir Bralic...
Deux minutes plus tard le cavalier ressorti dehors...et tendit un papier...

Ce sera votre laisser passé dans la forteresse, vous pourrez naviguer comme bon vous semble avec ce papier...Souhaitez vous m'accompagner vers les quartiers de votre frère ? ou allez en taverne pour l'attendre? dans tout les cas je n'est autre choix que d'aller a sa rencontre...

Cerridween sourit à la remarque du cavalier. Il était certes, difficile de prime abord de trouver des traits de ressemblances entre la sœur et le frère. Elle était petite et presque frêle, avec une carnation d’albâtre et des cheveux feu, physique qui contrastait vivement avec la haute stature massive et la peau tannée du licorneux. Devant une telle dissemblance d’apparence, on eût pu même douter qu’il ait pu exister quelques liens de parentés entre eux. Mais une fois qu’on la connaissait mieux la filiation s’imposait comme une évidence : caractère affirmé, droiture, entêtement, la rousse avait de qui tenir. Elle avait d’ailleurs fierté qu’on le fasse remarquer, tant elle admirait son frère.

Et sachez que l'honneur et tout pour moi de recevoir une aussi belle femme que vous qui s'avère être de plus la soeur de notre héraut...

A la rouquine de perdre sa belle assurance… elle avait toujours un mal infini à recevoir des compliments à la dérobée mais comme à son habitude n’en fit rien paraître. Sauf un observateur fin aurait pu voir s’empivoiner son cou, heureusement partiellement caché par la lourde toile de la cape qui la couvrait encore. Elle attrapa la bride de son cheval et entra à la suite de Simonin à travers le corridor d’entrée.

J'aurais espéré que par la même occasion, vous postuliez pour notre ordre...

Elle ne put réprimer un petit rire. Son frère lui avait déjà longuement parlé de cette éventualité et même fortement "conseillé" de le faire… elle ne s’était encore pas sentie capable, ni digne de venir se présenter comme postulante en ces lieux. Ce n’est pas l’envie qui lui manquait bien au contraire. Elle avait perdu, depuis son houleux départ de l’ordre des Protecteurs, sa raison de vivre, servir les autres, compensée par de multiples charges d’échevin à Carcassonne. Mais l’esprit de dévouement et la fratrie qu’elle avait trouvés entre les murs de Bressuire n’avaient jamais été remplacés et lui manquaient cruellement. Peu avant, elle avait assisté, fascinée, à la cérémonie du Grand Chapitre aux abords de Paris.. Les souvenirs avaient afflué en déferlantes et réveillé sa mélancolie. La pensée du Protectorat et le désir de servir au mieux son suzerain et frère étaient devenus, depuis ce jour, trop présents, presque douloureux. Là avait été sûrement la fin de ses doutes quant à la possibilité de rejoindre la Licorne…elle répondit cependant de manière sibylline au cavalier :

L’heure n’est pas aux vœux encore, mais à la découverte… chaque chose en son temps…

Elle regarda partir Simonin faire le laisser passer. Elle en profita pour contempler l’ouvrage que constituait l’entrée de la forteresse. Elle comprenait enfin pourquoi elle était réputée imprenable… Simonin revient un papier en main, elle le remercia d’un signe de tête. A la demande du cavalier, elle répondit avec un brin de taquinerie dans la voix :

Et bien dans tous les cas, il vous faudra l'aller quérir, j’en conviens. Je prends donc le parti de vous suivre, ma présence, j’en suis sûre, vous sera d’une aide précieuse si par cas vous deviez le tirer de son sommeil. Je ne l’ai pas averti de ma visite, gageons que l’effet de surprise de ma venue adoucira son courroux une fois qu’il aura ouvert l’œil… Indiquez moi juste où je puis laisser ma monture et s'il m'est accordé de rentrer avec une épée...

Elle leva un bord de cape laissant apparaître une épée dans un fourreau pendue à sa ceinture ainsi que la garde d'une dague...

Le cavalier fut lourdement rassurée quand au fait que Cerridween viendrait avec lui...

Indiquez moi juste où je puis laisser ma monture et s'il m'est accordé de rentrer avec une épée...

Simonin eu un autre sourire, la droiture...son frère aurait prit ces droits là, mais on la sentait dans les mêmes eaux, les deux personnes a coté risqué de faire un cocktail assez explosif...
D'un ton rassurant il lui annonça...

Vous pouvez garder votre épée oui...bien que je ne pense pas qu'elle vous soit utile, tout le monde en porte une ici...et puisque vous ne pourrez allez plus loin que les gardes ne te l'autorisent,le fait d'en avoir ou pas ne change pas tellement.

La seconde herse s'ouvrit a présent...laissant place sur la premiere cours de la forteresse, avec la taverne et l'écurie..l'indiquant de la main, il conduit la dame de Vergy jusqu'à l'écurie...

Il serait ici en sécurité et bien évidemment nourrit, met le dans un des premiers Boxe...au fond ils sont réserver aux différent chevaux des personnes intègre a l'ordre...pour le moment l'écurie est petite, mais nous avons le projet de faire un Haras...

Regardant la rouquine poser son beau cheval...il l'attendit pour prendre la directions des chambres des chevaliers...

Vous pouvez garder votre épée oui...bien que je ne pense pas qu'elle vous soit utile, tout le monde en porte une ici...et puisque vous ne pourrez allez plus loin que les gardes ne te l'autorisent,le fait d'en avoir ou pas ne change pas tellement.

Cerridween sourit en coin…

Voyez en ma demande la marque d’une politesse tout d’abord. Je sais être dans une forteresse militaire, je n’en connais point encore les us et coutumes et je ne voudrai en aucun cas faire de bévues. Je veux donc rien dissimuler céans... et puis…

Simonin put voir à cet instant un éclair passer dans les yeux verts de la rouquine... plus que de la taquinerie, cette nouvelle lueur était presque teintée de cruauté, pourtant si calme. Elle sortit délicatement la dague de son fourreau, d’un geste sûr mais lent et sans la toucher montra au cavalier le fil de la lame. Lorsque le cavalier se pencha plus avant, il put apercevoir une fine coulée noirâtre, figée comme de la cire. Devant le regard interrogateur du cavalier, Cerridween expliqua :

Une petite recette de ma composition… à base de pavot… il faut une estafilade pour que le blessé se sent mal et ait la tête qui tourne, et une coupure profonde pour qu’il tombe inanimé. Le dosage par contre est totalement aléatoire et tout dépend comment l’adversaire réagit au poison. Il y a également des chances pour qu’il ne se réveille pas…

Cerridween rangea délicatement, presque amoureusement la courte lame.

Comprenez donc que si j’avais dû laisser ses armes, j’aurai dû prévenir que la manipulation était quelque peu piégée… un accident peut vite arriver. Et dans ce cas ce serait bien plus grave qu’une simple bévue…

Elle suivit le cavalier à travers le deuxième poste de garde et arriva aux écuries. Cerridween y attache son étalon sable et met en garde Simonin :

Non que je mette en doute les capacités des gens d’icelieu, mais je dois vous mettre en garde contre Djinn. Cette monture, comme son nom l'indique, est certes fort belle mais colérique, têtue comme un troupeau de mule et fortement jalouse de mes soins…

Après deux secondes de réflexion et devant le sourire muet de Simonin, elle laissa échapper avec un rire :

Toute ressemblance avec une personne serait fortuite... et je suis fin prête à vous suivre vers les appartements de Kratos.