Arrivée demandée

*Les deux hommes... enfin, l'un ne l'était pas encore... enfin soit, ils arrivaient donc en vue de la forteresse. La route avait été très longue, surtout pour l'enfant, qui n'était pas encore un cavalier expérimenté. Quoi que, niveau expérience, il venait d'en prendre pas mal là...

Gil était en tête, tenant par une autre monture, imposante, par le licol. Rehaël un peu en arrière, sous une capuche, quelques gardes fermant la marche. D'après la lettre de la Dame Zalina, le haras serait bientôt terminé, aussi avait il désiré partir sans attendre exaucé l'une des volonté testamentaire de son père. Il se frotta les gants comme ils approchaient. Sur chaque revers de main, il avait une broderie d'or. La louve sur la gauche, le taureau sur la droite. C'est cette dernière qu'il regardait, alors qu'ils arrivaient à la garde.

Comme prévu, c'est Gil qui prit la parole.*

Holà de la garde! Mes humbles salutations à vous!

Je me présente à vous, Gil Larcinet de Chambige, humble serviteur de mon jeune maistre ci présent, Rehaël d'Arduilet, Seigneur de Mercy et de Sainct Maurice.

Mon maistre a été convié par la Dame Zalina de Colombiers à l'inauguration du Haras construit en l'honneur de son défunt père, qu'il se repose au soleil pour des siècles des siècles.

Nous sommes sans doute un peu en avance, et croyez moi bien que j'ai conseillé à mon maistre de nous reposer un peu en auberge en amont du de vostre forteresse, mais je ne puis que conseiller et en aucun cas décider...

Ainsi donc c'était le jeune d'Arduilet... Oui, cela transparaissait, en fait, en regardant ses traits, pensa Stannis après avoir écouté le serviteur, tout en gardant les yeux fixés sur son jeune maître.

Bonjour. Je suis Stannis, escuyer de l'Ordre. Concernant le haras, la construction en est en effet achevée, petite pause, le temps de se frotter machinalement le poignet bandé avant de reprendre, et je gage que Zalina sera fort heureuse de vous savoir ici. Je vais devoir vous demander un peu de patience le temps de prévenir le Capitaine Rhuyzar ainsi que Zalina elle-même; afin que l'on vienne directement s'occuper de vous ici, si cela ne vous dérange point.

*Gil ouvrit la bouche, mais son Seigneur le devança.*

Celà ne nous dérange pas, nous comprenons bien qu'accès ne soient point donnés sur simple demande. N'ayez aucune crainte, Chevalier, nous attendrons bien encore quelques minutes.

*Celà dit, il posa pied à terre, avant que la forme de la selle ne s'imprime à jamais sur son jeune fessier.*

*Au discours de la jeune femme, il rougit, avant de... le cheval, bien sur... Il se découvrit la tête, laissant retombant la capuche sur sa nuque, s'approcha, et s'inclina, avant de réciter.*

"Que Cimériès, mon coursier -cob irlandais- soit donné à l'Ordre Royal de la Licorne. Mais qu'il ne soit point monté, car il l'a déjà été par trop. Qu'il serve en tant que reproducteur en le haras licorneux, si tant est qu'icelui soit en fonction;"

Ainsi mon père a-t-il décrit sa volonté pour cet étalon. Il a une vingtaine d'années à présent.

*Il se passa la main dans les cheveux, pour les lisser, avec de caresser la crinière de Cimériès, façon de faire passer son stress et sa timidité.*

Je vous remercie pour votre accueil. Le voyage fut long, mais ils me semblent tous l'être... Aussi ne vous inquiétez pas, rien d'insurmontable, en somme.

J'espère que nous vous trouvons en bonne santé et bonne forme. Est-ce le cas?

*La jeune fille avait l'air mal à l'aise... Avait il mal fait? Il lanca un regard un peu alarmé à Gil, qui vint lui souffler quelque chose à l'oreille. Ah oui?. Il hocha de la tête. C'est vrai qu'il préféra celà aussi, mais le récent enseignement de Juju était déjà bien ancré. Mais il se sentirait lui aussi bien mieux s'il mettait un peu de côté ces étiquettes de cour...*

Nous allons bien, et je serais ravi de voir ce haras. La route donne soif, mais me gagne moins que l'impatience.

*Pour suivre ce que lui avait dit Gil, il souhaitait lui demander qu'elle le tutoie, mais ne savait pas trop comment formuler... un peu gêné aussi... Peut-être sur le chemin.*

Je te suis!

*Dit il en récupérant la bride de Cimériès. Il avait choisi la méthode direct pour proposer le tutoyement. Il était jeune, aussi on l'excuserait sans doute d'une maladresse d'étiquette. Pas rassuré pour autant, mais bon...*

*Il connaissait l'homme, délégation flamande, fille charmante. Se présenta tout de même, pour la forme.*

Rehaël d'Arduilet, Comte de Meymac. Mes salutations!

*Anticipe la demande, présente la lettre*

Spoiler:

[Quelques mois plus tard]

*A son dernier passage en la forteresse, il n'était resté que le temps qu'on lui apprenne qu'il ne serait pas accepté en tant qu'écuyer, sans pour autant lui préciser la place qu'il devrait avoir au sein de l'Ordre... En gros, il avait été accepté, mais en tant que...? Mystère...

Soit. Il avait reçu récemment pli, aussi revenait-il à présent...

Visiblement fatigué, vêtu bien plus modestement qu'à l'habitude, il avisa les gardes.*

Holà de la garde!
Rehaël d'Arduilet, membre de l'Ordre.

*Vu qu'il avait ses accès, et qu'on lui avait signifié qu'il était accepté, oui, l'on pouvait dire qu'il était membre de l'Ordre en effet...*

Je viens ce jour pour voir le Capitaine Rhuyzar... Pourriez vous me laisser pénétrer la forteresse, ainsi que le prévenir de mon arrivée, je vous prie?

Ca roupillait sec dans le secteur. Guère étonnant étant donné que le Capitaine avait sommé tout les membres de l'Ordre de se présenter en Salle du Chapitre pour une réunion urgente et que ce dernier venait juste d'en sortir, aucun homme à partir des écuyers n'avait encore regagné son poste.

Ne restaient que les hommes d'armes et les fidèles troufions qu'on avait pas encore réussi à véritablement identifier.

Par un heureux hasard chanceux indépendant de notre volonté, Rhuyzar traversait justement la grande cour pour se rendre aux ateliers, accompagné d'un de ces hommes bizarres, tout drapés de noir avec lesquels on le voyait souvent depuis quelques temps.

Quasiment à cet instant, un planton anonyme sortit du poste de garde en trottinant. Voyant le Capitaine il l'accosta avec de grands signes, lui expliquant qu'un m'sieur mandaté par le Haut Conseil, se nommant Rehaël attendait dehors pour entrer. Très légèrement pressé, le Chevalier intima au garde d'ouvrir la putain de herse* et de laisser entrer le jeune homme. Il demanda également qu'on signale au "visiteur" que le Haut Conseil se résumait quasi-exclusivement à Rhuyzar et que lui-même se trouverait aux ateliers. Après quoi il s'en aller vaquer. Et le garde s'en alla exécuter. Ils vécurent heureux et...



*en français dans le texte.