Un retour...

Dans les longues et grandes plaines blanches normandes, alors que les couleurs rouge-orangées du couché de soleil, annoncée une nuit paisible..
Mais dans la perfections même d'une neige lisse, à peine entraver par les empruntes de lièvres, un étalon noir faisait son apparition...
Le frison, rompait la plénitude blanche, par son noir étincelant...

Enrobée d'une longue étoffe rouge pourpre,sur son dos, couverts jusqu'aux yeux, on ne descellait du cavalier, que sa longue chevelure blonde, ces deux prunelles vertes perçant l'horizon.
Contre toute attente le chevalier faisait son retour à Ryes..
Rapière au flanc, il chevauché le plus rapidement possible les quelques pas le séparant des murailles.
La hâte était son vilain défaut, mais ses frère et sœur lui manquait...et son absence avait été bien trop longue.
Au loin, et il ne put s'empêcher d'esquisser son plus large sourire...il aperçut un long bâtiment qui, allait parfaitement convenir à se bon vieux Firenz...Zalina avait fait du bon boulot...

L'italien , était a présent aux abords de la première herse, adressant une légère caresse a son cheval, qui s'arrêta doucement, c'était son remerciement, bientôt il serait tout deux au chaud...Il descendit de sa monture.
S'approchant doucement de la herse, il ne savait qui allait le recevoir, avec nostalgie, il se souvenait des longues journée d'hiver, ou il était posté là...Pensant ses remplaçants au chaud, il demanda a voix haute.

Bougre, il y a t'il quelqu'un dans ces lieux ou, la brise bretonne, à prix de nous, nos gardes ! Les italiens perdent facilement patience dans ses temps froids, prenaient garde !

Esquissant un autre sourire, il fit tomber l'écharpe lui cachant le visage, laissant voir le visage complet, du d'Albizzi...

Cela faisait de longues minutes que l'Ecuyer suivait la silhouette qui se profilait à l'horizon, qui cheminait doucement dans les paysages enneigés, baignés présentement de chatoyantes couleurs à mesure que le soleil terminait sa céleste course. D'où il était, la seule chose qu'il pouvait pour le moment en dire était que le cheval était de robe sombre. Ce qui ne l'avançait guère, d'ailleurs. Quelques minutes après, le Poitevin, qui était resté figé sur son rempart à regarder cette silhouette rompre l'harmonie - ou était-ce la monotonie? - du paysage, sans faire plus que ciller, crut discerner un vêtement de teinte ocre, sans savoir toutefois si c'était bien là ce qu'il voyait, ou s'il ne s'agissait que d'un jeu de l'astre à son couchant.

Qui que cela puisse bien être, il n'était pas bien précautionneux. Pousser ainsi son cheval au galop dans la neige, parfois si traître, n'était guère prudent, et, s'il avait mené si grand train tout du long du trajet, risquait de rendre la monture impropre à tout grand effort après cela. La nouvelle devait alors être bien importante, pour qu'on force ainsi l'allure. Chevelure blonde qui sortait du manteau. Qui donc...?

Le voilà au pied du mur, mais il semble ne pas voir l'écuyer, sans doute aveuglé par les derniers rayons de ce soleil, qui désormais rase de son apex la ligne d'horizon. Et éclaire ainsi parfaitement le visage tout juste dévoilé pour le garde, lui permettant de reconnaître le Toscan... Ou était-il Lombard? Enfin bref, du coin, quoi...

Il serait bien possible qu'il y ait quelqu'un, oui, Chevalier... Patientez donc un instant, je vais relever la herse.

D'un sourire non dissimulée, le chevalier, pris le collier de sa monture, et la rapprocha de lui, il avait reconnus le Poitevin...

Eh bien, je suis ravis de te voir, frère, la peste n'a pas chaumer durant mon absence, et tu as l'air d'avoir tes marque ici, quel plaisir de t'y voir ! J'espère te voir prochainement en taverne mon ami...

Laissant ses cheveux flotter sous la légère brise,il attendit que la première des deux herses s'ouvrent...entre les deux, il pourrait réveiller les deux autres gardes dormant sûrement une bouteille de calvados à la main...

Gnnnnnrmph! Saleté!

Cette fichue herse faisant de la résistance, le mécanisme étant couvert d'une fine couche de glance, et le bois de la roue entraînant la chaîne se fendillant... Evidemment, le gel juste après des pluies aussi diluviennes, ça allait faire éclater toutes les pièces de bois un peu trop vieilles... Il allait donc falloir penser à remplacer celle-ci avant qu'elle n'éclate entre les mains d'une des personnes susceptibles de la manoeuvrer, liste qui comptait d'ailleurs le Poitevin, une bonne raison de plus s'il en était besoin de ne pas oublier d'en toucher à mot à un des frères doués dans le travail du bois - surtout que ce n'était pas la matière première qui manquait, après les travaux du haras...

A force de persévérance, et aussi grâce à l'aide d'un des hommes d'armes désigné volontaire par l'écuyer sur le seul critère de sa taille de tour de bras, la lourde grille métallique s'éleva lentement, pouce par pouce tout d'abord pendant quelques pieds, avant que le mouvement ne se fluidifie une fois qu'un tour entier du mécanisme fut effectué. Sortant alors à la rencontre du Chevalier, le Poitevin, souriant, le salua de nouveau.

Bienvenue à la maison, Chevalier.

Le fier étalon de Rassaln bien installé dans son boxe avec paille fraiche et eau, Zalina avait courut faire son baluchon. Il fallait des compagnes pour ce bel étalon. Et elle était bien décidée à en trouver au moins 2 ou 3 immédiatement. Mais ce n'était pas à Ryes qu'elle les trouverait. Il fallait qu'elle quitte la forteresse pour quelques jours.

Montant sa petite jument habituelle à laquelle elle n'avait toujours pas trouvé de nom, elle se dirigea vers la herse. Impeccable, elle venait de s'ouvrir.

Staaaaaaaaannis ! Ne referme pas, je passe !!

Elle fit presser la monture pour ne pas laisser la herse ouverte trop longtemps. Mais elle s'arrêta à quelques pas de l'entrant. Ouvrant de grands yeux, elle sauta de sa monture et se précipita au cou de son Frangin d'Italien.

Simonin !!!! Oh que je suis contente de te revoir.
Comment vas-tu ?

Une grosse bise sur la joue puis elle perdit son sourire.

Flute, tu m'aurais prévenu, j'aurai retardé mon départ...
Tu arrives quand je pars. Je reviens dans quelques jours, tu m'attends sagement en la forteresse ? Je t'autorise à sortir pour curer les boxes du haras si tu veux.

La petite Peste adressa un clin d'œil à son frère. Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pu l'embêter celui là. Mais pas le temps de discuter. Le travail l'attendait, et il y avait de quoi faire.

Ca va, Stannis ? Pas trop froid ?

Soyez sages tous les deux.

La Cavalière reprit les rênes de la jument et sauta en selle, s'apprêtant à partir au galop sur les chemins.