Arrivée de Kalian

Son cheval avait engloutit plusieurs lieux aussi vite qu’il avait pu, poussé toujours un peu plus par sa maîtresse. Elle pouvait sentir la sueur perler sur la bête qui galopait à vive allure. Le vent fouettait son visage, lui donnant l’impression de vouloir arracher sa chair. Son cœur battait à vive allure alors qu’elle sentait la douleur de son flanc la tirer légèrement. Elle n’avait presque plus mal, à son grand soulagement. La dernière blessure qu’elle avait reçut avait encore failli lui coûter la vie, mais cela ne l’avait pas empêché de vouloir se joindre à un ordre de chevalerie, bien au contraire.

La forteresse se dessinait enfin devant elle. Elle y serait avant la tombée de la nuit, à son grand soulagement. Depuis quelques temps, les voyages de nuit l’inquiétaient. Peur de ne pas voir à temps une personne lui tomber dessus. Ses talons s’enfoncèrent un peu plus dans les flancs de son étalon pour qu’il accélère sur la dernière ligne droite. Bientôt, elle serait arrivée. Bientôt, elle découvrirait son nouvel environnement. Une boule s’était formée depuis quelques jours dans son estomac. Depuis qu’elle avait reçut cette lettre. Depuis qu’elle avait laissé les yeux glisser sur le parchemin.

Des questions tournaient dans sa tête, sans cesse. Serait-elle à la hauteur ? Peut être après tout n’était-elle pas fait pour être dans un ordre d’un aussi grand prestige. Peut être… Ses mains tirèrent les rênes pour forcer le cheval à s’arrêter alors que la grille se rapprochait. Elle allait devoir faire face à sa décision, face à la vie qui se dessinait devant elle désormais. Mettre un pied à terre alors que ses jambes semblent être aussi solides que du coton. Elle saisit la lettre rangée bien précieusement et fit quelques pas vers la grille.

Une longue respiration avant de jeter un œil vers le poste de garde et de se faire remarquer. Essayer de ne pas laisser sa voix trembler, de saisir une certaine assurance. Si seulement elle pouvait être comme sa sœur… Toussotement pour se faire remarquer.

Excusez moi… Je… Je suis Kalian d’Azayes et… Sa main montre la missive qu’elle tient entre ses mains. Je… On m’a dit de me présenter ici…

Fin de journée d'avril... Escuyère qui fait des va et viens dans le poste de garde, nerveuse...
Des bruits de sabots à l'entrée de la forteresse, Zarhoc s'y dirige tranquillement... Et Charles où est il ?
Léger soupir, la normande rejoint son camarade à la première herse... des nouvelles recrues étaient attendues, sa curiosité et son devoir firent qu'elle devait agir...
Prestemment, elle se trouve devant une nouvelle arrivante et son frère d'arme... Elle pose son regard bleu azur sur la femme pour la détailler, l'escuyère ne la sent pas sûre d'elle...
La mettre en confiance, lui adresser un franc sourire... D'une voix douce, elle s'adresse à elle.

- Bonjour Dame, je vois qu'on s'occupe déjà de vous...Regard à son frère d'armes Je me présente, Akane escuyère de cet ordre, duchesse de caux à mes heures perdues en dehors de la forteresse

Essai d'humour... "Bon Akane, sur ce coup tu repasseras..." pensa t'elle. Elle reprit la parole en s'adressant à Zarhoc

- C'est la lettre de madame que tu tiens entre tes mains mon frère ? Je vais m'occuper du laissé passer, ainsi tu pourras un peu présenter ce qui l'attend icilieu...

Nouveau sourire à la nouvelle

Son cœur semblait se calmer. C’est qu’à première vue, le garde n’avait pas l’air de mordre. Juste un peu endormi… Elle ne put, face à cette scène, retenir un petit sourire en coin. Si les journées s’écoulaient toutes à un rythme aussi agréable et détendu, son séjour ici serait de tout repos.

Une nouvelle voix vint se joindre à celle du garde. Une voix féminine venant à leur rencontre. Dame Akane. Inclinaison de la tête, ne pouvant encore prononcer le moindre mot, sa gorge nouée et les sons refusant de se former. Malgré son tempérament bien trempé, elle se sentait vite mal à l’aise en société, étant habitée à une certaine solitude. Il était donc temps de prendre sur elle, de faire un effort et… D’attendre que les personnes face à elle aient terminé de parler, car il est mal poli de couper la parole.

Le plan dans les mains, elle continue donc d’écouter le garde, Zarhroc – nom qu’elle enregistre, repérant bien le visage allant avec – et reste attentive à toutes les informations. Son regard coule sur le parchemin, repérant rapidement où se trouvait la salle d’entrainement. Une étincelle éclaira son regard tandis que sa main se portait machinalement à son flanc droit blessé, encore douloureux, notamment après la chevauchée qu’elle venait de faire. Il lui tardait de pouvoir à nouveau tenir une épée dans les mains, et non plus la laisser glisser dans un fourreau, sur son étalon. Il lui tardait de pouvoir s’entrainer à nouveau, essayant de perfectionner ses mouvements, apprendre à palier à ses faiblesses.

Son regard se relève alors que Sire Zarhroc terminait son discours de présentation des lieux. Se redresser légèrement, tentant de montrer une certaine assurance. Toussoter à nouveau pour éclairci sa gorge, avant de prendre la parole.

Je suis ravie d’êtres des vôtres Messire, et j’espère me montrer digne de l’Ordre de la Licorne. Je dois avouer que… Hésitation avant de continuer. Après tout, tout le monde avait débuté un jour… Je dois avouer que je suis pleine d’appréhension…

Les phrases sont appuyées par un sourire alors qu’elle se tourne vers Akane. Au moins ne serait-elle pas la seule femme dans l’ordre. Ni même la seule femme à se manifester. Léger soulagement alors qu’elle se souvenait de l’armée de Franche Comté, où les femmes étaient assez rares. Sa bouche s’apprêtait à s’ouvrir à nouveau, lorsqu’une nouvelle personne rejoignit. Sourire dirigé vers le nouvel arrivant.

Messire. Pardonnez moi de troubler la tranquillité de ces lieux, mais je viens me joindre à vous.

Grande inspiration alors qu’elle prend pleinement conscience de la signification de ses paroles. Elle faisait désormais partie de la Licorne. En voilà une nouvelle…