[RP]Quand le vent du désert s'éteind...

Curieux équipage qui traversait les plaines normandes bordant la puissante forteresse de Ryes. Un nuage de poussière qui se déplaçait sur le chemin menant aux hauts murs de pierre.

A distance convenable l'on pouvait distinguer des chevaux, fins, racés, peu harnachés, quelques uns noirs comme le jais, d'un type qu'on n'avait pas l'habitude de voir au pays des bourrins campagnards.

En tête un homme enturbanné portant un étendard, jaune vif, les armes de la Vicomté de Delle pour les connaisseurs avisés, il était vêtu d'une tunique noire sur laquelle brillait un curieux croissant argenté, aucune cape, des chaussures légères.

Tous les hommes qui le suivaient portaient la même tenue, en plus d'un arc accroché dans leur dos et d'une lame recourbée à leur ceinture. Seule une silhouette au centre semblait pourvue d'une cape et de deux lames au lieu de l'arc.

Seul le bruit de leurs montures agitait le calme de la région. Ils se rapprochaient lentement de leur destination.

L'homme qui portait l'étendard lança soudain son cheval au galop, dans un élégant ballet de muscles et de tendons la bête atteind étonnement vite une allure remarquable. Son cavalier la fit stopper à quelques pieds de la grande porte, tandis que derrière lui ses compagnons se plaçaient en ligne, dirigés par le cavalier à la cape.

Le porte-drapeau cria en direction d'une meurtrière. Son accent était fort, rude, comme un vent sableux qui agresse les yeux et les narines, le son de sa voix donnait l'impression d'un environnement rude, étouffée par le tissu qui lui protégeait le visage:

As-salâm alaïkoum ! Le Maître des Plaines de Delle au collier au cheval qui se cabre demande l'ouverture des portes !

Invité

Toujours en poste au niveau de la première herse de la forteresse, Zarhroc se leva lorsqu'il remarqua une troupe de cavaliers s'avancer vers Ryes.

Il avait pu apercevoir l'étandard, aux couleurs de la vicomté de Delle, du capitaine Rhuyzar, mais les hommes étaient tellement bizarrement vêtus que tout cela rendait le gascon perplexe.

Il essayait de voir s'il ne reconnaissait personne, mais non... Impossible.
Le porte étendard s'avança et réclama qu'on ouvre les portes au "Maître des Plaines de Delle". Zar' se retourna d'abord vers le poste de garde :

Akane, prépare toi à demander l'ouverture de la herse. Le capitaine Rhyuzar est dans les parages apparement.

Puis il redirigea son attention sur l'homme au croissant :

Et on peut le voir le cap... euh... Le Maître des Plaines de Delle et tout et tout ?

L'homme resta quelques instants silencieux, comme s'il tâchait de comprendre sans se tromper ce que le garde lui avait dit. Il se retourna alors, et cria d'une voix forte:

Ra'îs !

Puis il fit faire demi-tour à sa monture pour se mettre dans le rang, tandis que le cavalier qui semblait être le chef s'approchait au pas de la grande porte. Arrivé devant il dénoua le tissu qui lui recouvrait le visage, ôtant un pan découvrant sa figure, celle du Capitaine disparu depuis quelques mois, son regard alors dur et froid fixant la meurtrière derrière laquelle semblait postée le garde.

Rhuyzar parla, d'une voix rauque mais puissante:

Ces hommes sont avec moi, je suis garant de leur bon comportement et je n'entrerai pas sans eux.

Ces hommes sont avec moi, je suis garant de leur bon comportement et je n'entrerai pas sans eux.

Cette voix...Elle l'avait entendu à ses débuts au poste de garde, quand Rhuyzar était chargé de la prévoté, aucun doute, c'était bien lui Zarhoc avait bien reconnu les étendards !

Sans perdre un instant, elle activa le lourd mécanisme de la première herse, permettant ainsi l'entrée du capitaine enfin de retour, et de ses hommes, et alla à leur rencontre.

- Capitaine, messieurs, bienvenue à Ryes...

Son regard azur se posa sur le restant de la cavalerie, enfin de se reporter sur le capitaine.

- Si vous me confirmez être garant de leur bon comportement, je vous laisse entrer, cependant pour la bonne et dûe forme, je vais quand même aviser notre prêvot Deny...

Elle se retourna rapidement vers Zarhoc

- Je te laisse en leur compagnie...

Maintenant, direction le poste de garde, et au pas de course... Une fois arrivée au lieu dit, elle prit le cornet, puis parla d'une voix claire

- Cher prêvot ! Le Capitaine Rhyzar est présent avec plusieurs hommes, il ne rentrera pas en la forteresse sans eux !

Voyant la lourde herse du portail se lever, Rhuyzar remit en place le tissu sur son visage et adressa un petit signe de la main à la troupe alignée derrière lui.

Au pas ils pénétrèrent dans un ordre impeccable à l'intérieur de la forteresse, silencieux. Les cavaliers se rangèrent en ligne comme ils l'avaient fait à l'extérieur. Seul le Capitaine resta à l'écart, attendant des nouvelles du Prévôt pour donner le signal du repos.

Son regard fit le tour des murs qui l'entouraient, cherchant tout changement décelable depuis son départ. Hormis le calme monacal qui régnait rien de nouveau, machinalement il tapota affectueusement l'encolure de sa monture qui s'ébroua. Les bêtes étaient fatiguées. La chaleur était moins éprouvante qu'en leur terre natale mais ils s'étaient assez peu arrêtés. Il faudrait du temps aux chevaux pour récupérer.

Ainsi c'était cela la Forteresse de Ryes, le berceau d'un des rares Ordres de Chevalerie du monde occidental. Ali n'était guère surpris, la brutalité des soldats qu'il avait combattus en Andalousie l'avaient préparé à ce monde froid et sans élégance.

Les murs étaient carrés et les pierres sombres. Il se demandait comment l'on pouvait apprécier la vie dans ce genre d'endroit. Les Chleus qui l'accompagnaient devaient se poser la même question mais ils restaient silencieux, en ordre discipliné.

Tandis que son ami scrutait les environs et attendait quelque chose il replia la bannière qu'il portait, la fixant à l'arrière de sa monture. Il avait confiance pour sa sécurité et celle de ses hommes.

Il reprit sa posture attentiste, se rappelant une vieille chanson gitane de son enfance...

» [RP] Autant en emporte le vent