Première naissance à Ryes

Un cours d'équitation fort intéressant, une petite promenade sur la plage, et le professeur et son élève arrivèrent à proximité du haras en fin d'après midi.

Les chevaux, seulement au nombre de trois, étaient dans les boxes. Sur les portes, des plaques indiquaient leur nom :
"Cimériès", "Tornade" et "Belle".
Deux juments et un étalon. Certains pourraient l'envier d'avoir un petit harem pour lui seul.
Les deux Cob Irlandais passaient la tête par l'ouverture supérieure de leur porte, laissée ouverte. De bien belles bêtes, apparemment en bonne santé, mais un peu nerveuses. L'étalon donnait de violent coup de sabots dans la porte alors que la jument ne cessait d'hennir.
Sombrastre sembla lui aussi plus nerveux en approchant.
Du coup, Zalina le devint rapidement aussi.

Rehaël, c'est bizarre. Ils n'ont pas l'air... comme d'habitude...

Sans attendre de réponse, l'amnésique se laissa glisser sur la croupe jusqu'à terre.
D'après les noms, il manquait une jument qui restait cachée, alors que les deux autres gardaient le museau à l'extérieur. Zalina s'approcha du boxe abritant la nommée Tornade. Elle trouva la Percheronne couchée sur le coté. Sa respiration s'emblait irrégulière entre de petits hennissements faibles.
La Cavalière ouvrit la porte sans se poser plus de question et s'approcha de la jument. Elle s'accroupit sans le moindre égard pour sa jolie robe et caressa l'encolure.

Tout va bien ma belle. On va te soigner.
Hein Rehaël ? Elle est malade mais ce n'est pas grave. N'est ce pas ?

La jeune femme continua à caresser calmement la jument mais son regard n'avait rien de calme. Elle espérait que le Comte savait ce qu'il se passait, parce qu'elle savait juste qu'une jument couchée sur le coté et qui ne se relève pas à l'approche de quelqu'un, ce n'est pas normal.

Invité

*S'approchent d'une stalle plus grande que les autres, trouvant la jument sur le flanc. Il savait parfaitement ce que ça voulait dire, ces stalles plus spacieuses recevaient les juments prêtent à mettre bas... ne se pose donc pas beaucoup de questions sur son état.*

Non, ce n'est pas grave... Je dirais même que ce n'est pas une maladie...
J'suppose qu'il n'y a pas de vétérinaire ici... La Licorne possède-t-elle un médecin?

*Se rappelle alors un petit détail... Amnésie... Et m...*

Laisse tomber...

*Enlève son gant, retrousse sa manche droite.*

Si on se débrouille bien, le haras devrait compter un animal supplémentaire d'ici quelques heures...

Si tu n'as jamais assisté à une mise à bas, tu auras encore "quelque chose de plus" aujourd'hui...

*Son expérience en la matière n'était pas fabuleuse, mais au moins avait-il déjà assisté et participé à telle "occasion". Il espérait que ça allait suffire... de toute façon, pas fort le choix, c'était pas le moment de perdre son sang froid!*

Pas grave mais le Comte demandait vétérinaire ou médecin. Ce n’était pas particulièrement rassurant.
Elle n’eut que le temps de lui adresser des gros yeux surpris avant qu’il lui dise de laisser tomber. Ce qu’elle fit sans protester. Elle n’avait pas bien comprit la question de toute façon. Enfin la question si, mais le but de la question, non. Ou du moins ne voulait-elle pas la comprendre.

Son attention repassa sur la jument. Se calmer pour ne pas l’affoler.
Facile à dire, moins à faire.
Elle releva son regard sur le jeune homme qui semblait prendre les choses en main. Il devait prévoir un long et difficile travail. Il avait retroussé sa manche comme s’il allait effectuer un travail harassant. Ca non plus ce n’était pas très rassurant pour notre jeune amnésique qui savait de moins quoi faire ou comment réagir.

Quelque chose de plus ? Comment çà ?
Qu’est ce qu’elle a cette jument ?

Et là, le déclic. Non, pas celui de sa mémoire. Juste celui de sa cervelle qui vient de connecter deux neurones. Haras avec un animal supplémentaire et assister à une mise à bas. La jument était un peu grosse, c’est vrai. Mais elle n’avait pas pensé à cette possibilité.

Elle va mettre bas ? Là, maintenant ? Elle va avoir un poulain ?
Tu sais quoi faire, toi ?

Ne pas paniquer pour ne pas affoler la mère.
Une impression d’avoir déjà essayé de ne pas s’inquiéter, malgré les circonstances, pour ne pas affoler la mère. Mais impossible de se souvenir de quoi, qui et où. Encore juste une impression diffuse.
Et l’heure n’était pas à la recherche de son passé. Le présent avait besoin d’elle concentrée.
Alors ouvrons les festivités pour le « quelque chose de plus ».

Zalina continua à flatter l’encolure de la jument. Cette dernière tenta de se redresser mais ne parvint à relever que la tête qui revient au sol.
La jeune femme fixa Rehaël. Expérience ou pas pour le jeune homme, cela ne pouvait être pire que l’amnésique.

Qu’est ce que je peux faire ?

Invité

On n'aura pas grand chose à faire, nous. C'est elle qui fera le plus gros du boulot. On peut juste l'aider... Si tu veux participer, tu peux continuer ce que tu es en train de faire, tu l'exécutes très bien! Aide la à se détendre... Et ne t'inquiète pas, la plupart des juments poulinent seules. Quant à moi, je vais participer à extraire le poulain, rien de bien sorcier...

*Une rapide vérification lui indiqua que la poche des eaux était apparue, et qu'elle ne tarderait pas à se déchirer... Ils étaient arrivés au début de la mise à bas. Même s'il tentait de paraitre rassuré auprès de Zalina, il ne pouvait s'empêcher à quelques tremblements. Parfois, ça se passait mal... et il n'avait aucune idée de ce qu'il faudrait faire dans ce cas... Inspire... Expire en gonflant les joues, manière de faire passer son trac. Allez...*

Après les nouvelles moyennement bonnes, vinrent les bonnes.
C’était à la jument de tout faire. La jeune femme n’avait qu’à caresser l’équidé pour la calmer, comme elle le faisait déjà. Et elle le faisait bien, il a dit le Comte.
Donc on continue avec un sourire qui revient sur les lèvres.

La future maman tenta une nouvelle fois de se relever.
La position couchée n’est pas la préférée des équidés. Elle ne semblait pas vouloir y rester.
Elle y resta cependant. On ne fait pas toujours ce que l’on veut dans la vie. Et là, la nature décidait pour elle. Elle ne se relèvera qu’une fois le poulain extrait avec l’aide de Rehaël.

Zalina reprit aussitôt ses caresses. Elle en profita même pour les étendre. De l’encolure de sa main gauche, elle flatta également l’épaule et le poitrail avec sa paume droite. Les yeux eux passaient de ceux de la jument à « l’expert en mise bas du jour ».
Lors de brefs passages sur vers le flanc de sa main droite, Zalina sentit les muscles de la jument se contracter. Ce doit être çà les contractions.

Courage, Tornade. Tu y es presque.
Encore un effort.

Elle dit çà, mais elle n’en a aucune idée l’amnésique. A ce stade, çà dure encore 10 secondes ou 3 jours ? Mais il fallait bien trouver quelque chose à dire. Et de préférence, quelque chose de rassurant et réconfortant.
La poche des eaux finit par se rompre et libéra le liquide allantoïdien*, puis le liquide amniotique. Quelques minutes plus tard, une membrane brillante apparut. Puis enfin un sabot tant attendu. Un second suivit.
Les contractions de la jument ne cessèrent pas pour autant. Et la jeune amnésique continua ses encouragements.

C’est bien, Tornade. Tu t’en sors très bien.

HRP : *non non, je n’invente pas des noms supers sophistiqués pour vous embêter.
Source : http://www.lesaboteur.com/menu-poulinage/poulinage.php parce que je suis une grosse feignante et qu’ils ont fait un très joli site Razz

Invité

*La tête finit par se présenter. Il tira très lentement, avec précaution superflue, juste un petit coup de pouce. Petit à petit, le reste du corps vint. Après un moment qu'il fut bien incapable de quantifier en minutes, le poulain était sorti, apparemment en bonne santé, la jument se portant bien elle aussi. Même s'il avait déjà assisté à pareil moment, ça lui fit un p'tit quelque chose. Il y avait un truc en plus cette fois, il avait aidé... Souffle. La jument, après force de coups de langue, nettoya son petit. Elle se leva, le petit tentant de limiter maladroitement. Finit par y parvenir. Le cordon ombilical était rompu, et le premier allaitement était en cours... Ne trouvant que dire à Zalina, il se contenta de se tenir auprès d'elle, observant la scène.*

Zalina suivit l’opération en laissant faire Rehaël et la jument. Après tout, il avait dit que la future maman allait tout faire seule. Caresses sur l’épaule succédèrent à d’autres sur l’encolure et le poitrail. Le tout accompagné de petits mots rassurants, du moins, la jeune femme l’espérait.
Le poulain finit par montrer son petit bout de museau et sortit enfin complètement. Sa mère fit effectivement tout le travail toute seule et se releva tranquillement. L’amnésique se releva également et s’éloigna un peu pour lui laisser plus de place.

Une petite toilette et le bébé tenta à son tour de se mettre sur ses pattes.
Zaza le regarda en souriant, retenant difficilement des petits éclats de rire. Ce n’est pas beau de se moquer, mais il était tellement drôle. Un nouveau pitre venait de faire son entrée à la Licorne.
Après plusieurs minutes à admirer ce spectacle, Zaza fut tirée de sa contemplation par une question primordiale et que la jument ne pourrait régler seule. Il lui fallait un nom à ce nouveau membre.
Un coup d’œil bien placé lui apprit qu’il s’agissait d’un male. Restait encore le plus dure à faire. Parce que question imagination, Zalina n’est pas très douée. Elle réfléchit plusieurs minutes puis se tourna vers le Comte.

Il lui faut un nom à ce fier destrier.
Que penses-tu de Valafar ?

Laissant son ami réfléchir à son tour et éventuellement lui proposer un autre nom, elle se perdit de nouveau dans l’admiration de ce nouveau né, aussi noir que sa mère. Attendrie, elle se surprit même à l’imaginer déjà adulte, sur un champ de bataille, portant fièrement un Chevalier de la Licorne.

Invité

*S'accroupit avec un sourire, frotte un peu de paille sur sa main pour la nettoyer.*

Valafar, c'est très bien. Personne d'autre n'est mieux placé que toi pour attribuer un nom au premier poulain du haras, même si tu ne t'en souviens pas. Ce n'est pas forcément un hasard que tu sois passée par ici alors que la première mise à bas avait lieu... Sans doute un signe...

*Ses prunelles grises se retournent alors vers la jeune femme*

La réponse de Rehaël la ramena au présent, pour la plonger aussitôt dans ce vide qui la terrifiait tant juste après son accident. Un voile couvrit son regard qu’elle garda fixé sur le couple maman-bébé, évitant ainsi celui du Comte.

Un signe ? Il y a des mois que j’attends un signe qui m’aiderait à retrouver la mémoire… ou au moins un semblant de vérité.
Je ne crois plus aux signes. Ni aux Contes de fées. Ce ne sont que des mensonges et des illusions.

Illusions ou désillusions ? Sûrement d’avantage le second, mais pas envie de s’étendre sur le sujet. A se poser des questions, on n’obtient que des questions supplémentaires. Et au final, il ne reste que du vide et des doutes.
Le vide, elle commençait à l’accepter. Que faire d’autre de toute façon ? Les doutes eux continuaient de la hanter.
Il y avait tout de même un détail amusant.

Bienvenu parmi nous Valafar, fils de Cimériès et Tornade, né sous le signe du Taureau au Haras du Taureau furieux.
Je te souhaite une belle et longue vie. Tu verras, le 15 mai est une bonne date pour venir au monde.

La jeune femme s’accroupit au niveau du poulain et lui tendit la main. Valafar lâcha sa mère une seconde mais reprit aussitôt sa tété sans d’avantage s’occuper de cette bipède.
Zalina lui sourit et se redressa avant de faire enfin face à Rehaël.

Il vaut peut être mieux les laisser un peu tous les deux maintenant. Ils ont besoin d’intimité, ne crois tu pas ? Il a la chance d’avoir sa maman, autant qu’il puisse profiter d’elle seul à seul tant qu’ils le peuvent.
Et Sombrastre doit commencer à s’ennuyer dehors en nous attendant. Lui aussi a mérité un peu de repos dans un bon boxe.
Si nous rentions avant que la nuit tombe ? Je t’offre un verre pour fêter cette naissance et je reviendrai veiller sur eux.
Ce programme te convient il ?