Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne


 
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 [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...

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Cerridween

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MessageSujet: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyMer 2 Juil 2008 - 19:49

Son refuge…
Elle s’y est cachée encore. Après un long temps sans l’avoir visiter. Trouver un petit havre de repos et de solitude. Un instant… un instant seulement. Laisser tomber le masque qu’elle porte depuis la Bretagne, celui de la sévérité pour empêcher les sentiments et la douleur de refaire surface.
Lieu de silence.
Elle s’y sent bien. Parce qu’il est encore là. Qu’elle se sent chez elle entre ces quatre murs, entourée de ce qu’elle possède.

Bien peu en vérité. Des souvenirs. Tellement… bien peu de chose. Mais cela tient chaud quand on a le cœur froid, glacé par la vie et sa dureté. Debout, vêtue d’une fine robe de mousseline noire, sa couleur maintenant, réhaussée seulement du feu de ses boucles, elle déambule, aérienne, vespérale… presque fantomatique... âme égarée...
Il y a des bribes d’elle-même. Pièces éphémères, pièces de parchemin. Bouts de peaux, plantes séchées, parcelles de vie.
Il y a aussi les siens. Il y a lui encore. Dans le bois du lit, dans cette gravure au dessus de la cheminé. Sur le mannequin qui maintenant porte son armure.
Il y a ses parchemins, ses crayons, ses couleurs. Il y a le blason aux quintefeuilles qu’elle a rallié. Il y a des esquisses, des bribes de lui…
Il y a son fantôme.
Lentement la rousse effleure les souvenirs du bout des doigts. Les stries du bois, les creux des pierres calcaires lui parlent doucement d’un temps jadis. Elle fait lentement le tour de deux vies mêlées et séparées trop vite.

Son pied heurte un objet au sol lorsqu’elle passe près de la table de travail, pendant que ses doigts s’attardent sur le manche d’un pinceau placé près d’un traité de poisons.
Le coffre de bois de ses missives. La rousse relève doucement sa robe s’accroupir.
La boite de Pandore…
Elle ouvre le couvercle qui geint de n’avoir pas été assez souvent usité. Là pèle mêle, s’entassent des années de lettres, des notes, des traités inachevés… la rousse s’assoit lentement au bureau qui avait abrité, fidèle compagnon, les nuits blanches de son frère, et qui était maintenant celui des siennes. Une à une elle les relit. Passent les murs rouges, les rires, les deuils, devant ses yeux qui suivent le fil des lignes et des écritures. Passent les guerres, chantent les invitations, tournent les robes, crient les souffrances, lettres par lettres.
Entre deux missives, la rousse trouve un petit bout de papier, plié en quatre. Avec précaution, elle déplie ce qui semble être une lettre, griffée d’une pivoine.
Des vers.

Je ne suis qu’une fleur
Pivoine rouge, fleur des champs
Bien loin de vos éloges chantants
Je ne suis qu’une fleur messire…

Je sais, sans regret, votre intérêt
Pour ma corolle gracile
Et ma taille fragile
Je sais que sous le soleil, à vos yeux,
De mille feux je brille.

Rappelez vous, malgré mon air futile
Que du pavot mon cousin, j’ai hérité
Ce poison qui peut, d’un coup de cils
Entre mes mains vous faire tomber,
Ou pire, le ciel vous faire gagner…

Vous me dites, muse et merveille,
Mais sur ce piédestal vermeil,
Dans ce monde céleste et altier
Ne sens pas ma place
Fille de terre je suis, fille de terre je reste,
À vous, attachée.

Je ne suis qu’une fleur
Pivoine rouge, fleur des champs,
Mais qui, pour être digne à vos yeux
Mettra en œuvre toutes choses
Et fera de son mieux pour ressembler aux roses…

Lentement elle pose le papier sur la table.
Que reste-t-il de la pivoine d’antan ? Celle qui écrivait ces mots, pleine de promesses à cet amant disparu ? Son regard croise son reflet dans le miroir accroché par ses soins et si peu consulté ces derniers temps.
De légères ridules au coin des yeux. Des ombres dans l’eau sinople de ses prunelles, reflets des nuages noirs qui ont parcouru et parcourent encore le ciel de sa vie. Des traits tirés, amincis par les guerres et les privations de toutes sortes.
Fleur flétrie ? Jardin à l’abandon sans soleil ni attention. Il faut qu’elle rejoigne le sud et sa mesnie. Il lui faut encore régler quelques affaires entre ces murs et il lui faudra partir un temps. Avant qu’elle ne se fane. Le seul qui lui rendrait un peu de chaleur bienfaisante n’est pas en ces lieux. Et elle ne sait encore si cette chaleur n’a pas l’allure d’un mirage de l’Orient dont il vient…

Contemplation silencieuse d’un ailleurs … melancholia profonda… ses eaux noirs si calmes, si attirantes… si dangereuses…
Tellement hypnotiques qu’elle n’entend pas la porte, gardée entrouverte pour permettre à un courant d’air apaisant en cette soirée de juillet de venir la rafraîchir, laisser apparaître un visiteur.
Lorsque le premier pas se fait entendre sur le sol de la chambre, la rousse, sortant de sa rêverie, d’un mouvement réflexe, range sous le bureau le traité des poisons, livre impensable pour une aspirante chevalier. La feuille de papier contenant le poème, sous l’effet du vent et du mouvement brusque, vole doucement dans l’air avant de se poser sur le sol.

La rousse se retourne. Son cœur rate un battement… et sa poitrine palpite sous le fin tissu de mousseline.
Etonnement et tristesse mêlés...
Une lueur néanmoins dans les yeux...
Espoir...


Bonsoir frère…

Respiration qui se calme lentement...

Entre donc et ferme la porte...
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Enguerrand_de_lazare

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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyLun 14 Juil 2008 - 1:49

Cette pièce. Chambre de l’ancien Commandeur.
Par une fois déjà il avait franchi le seuil de cet endroit. Si peu de temps auparavant. Une éternité ? Une vie ? Quelques jours ?
Quand la vie accepterait elle enfin de ralentir sa course effrénée.
Quand à nouveau les jours ressembleraient à ces temps anciens et presque oubliés où il vivait heureux parmi les siens ?
La fatigue, les blessures, les responsabilités étaient en train d’avoir raison de son âme, de son corps.
Tout son être souffrait et, à ce rythme, il ne resterait bientôt plus rien de celui qu’il fut auparavant.

Un regard vers la porte légèrement entrouverte.
Pourquoi diable s’était il rendu icelieu ? Il en était ressorti mi vivant mi mort lors de son premier passage.
Terrible délire qui avait failli l’emporter corps et âme.
Retour des plus éprouvant à la vie, perdu qu’il était dans cette pièce, les sens comme englués dans un visqueuse substance qui les rendait inutiles, les corps comme enchâssé dans un gigantesque étau.
Pourquoi revenir donc ?

Un froissement.
Une respiration ? Quelqu’un était en ces lieux.
Cerridween ? Probablement. Ne serait ce pas là son parfum flottant dans les airs ?
Oserait-il frapper à l’huis ?
Etrangement, allant à l’encontre de tous ses principes, de toute son éducation, le voilà qui, lentement pousse la porte, sans plus s’annoncer que cela.
Elle était là, assise au bureau, absorbée par sa lecture.
Un pas dans la pièce. Il était de toute façon trop tard pour respecter à nouveau les convenances.

Mouvement de surprise. Dissimulation.
Parchemin volant au vent, comme subtile et involontaire moyen de détourner l’attention.
Regard hypnotisé de l’errant par la lente descente du voletant fuyard. Douces et sinueuses courbes dessinées par le morceau de papier, porté par les courants d’air, se laissant porter sans résistance par les forces qui le dirigeaient.
Cela serait si facile.
Se laisser aller à son tour. Ne plus opposer la moindre résistance et, tel un barrage ayant trop longtemps tenu face à la puissance des eaux qui l’assaillaient, céder, se faire emporter dans une explosion furieuse. Vers un autre avenir, une destinée se peut des plus différente.

Un regard.
Celui de la jeune femme, posé sur lui.
Suffisant pour le sortir de cette infernale spirale.
Surprise visible de sa part. Il en aurait été difficilement autrement.
Autre chose, mêlé à cette première impression.
Elle était belle, ainsi vêtue, si fragile, si touchante.
Mais triste également. Profondément et éperdument triste.


Bonsoir Frère.
Entre donc et ferme la porte.


Toujours immobile à l’entrée de la pièce, sans pouvoir encore décrocher le moindre mot, il se retourna machinalement pour refermer l’huis puis, faisant quelques pas, s’abaissa afin de ramasser le morceau de parchemin tombé à terre.
Le prenant dans ses mains, il se redressa, le tendant gauchement à l’attention de la jeune femme.


Voici, je crois, qui t’appartiens, sœur.

Fine remarque. Tout à fait à propos et particulièrement indiquée en pareille circonstance.
Mais où donc avait il la tête ?
Arrêt. Mouvement maladroit de la tête afin de désigner la porte dans son dos.


Pardonnez moi cette intrusion des plus déplacée. Je…Je ne voulais point te déranger…enfin, j’ai entendu du bruit et la curiosité…a fait que….enfin…je ne veux point t’importuner plus avant. Tu…

Nouveau regard vers l’errante. Elle semblait au plus mal. Serait ce les souvenirs du Commandeur. Ou plus probablement les terribles nouvelles de la perte de l’armée Licorne à Rennes.
Des morts.
Varenne.

Comment n’y avait il pas songé plus tôt. A croire que ces temps ci son occupation était telle qu’il n’avait même plus le tact de voir ce genre de chose, de comprendre ces sentiments.
Regard profondément attristé de l’errant au souvenir de ces pensées.
Immobile au centre de la pièce, bras toujours légèrement tendu en direction de la jeune femme, il ne savait plus que dire ni que faire.
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyJeu 17 Juil 2008 - 14:07

Elle reste un instant les yeux rivés sur le parchemin griffonné devant ses yeux…
Cœur battant…
Pourquoi doit il toujours battre pour ceux qui lui sont défendu ? Car dans ces battements précipités, il n’y a pas que la course effrénée de la surprise et de la peur qu’un quidam découvre ses lectures défendues et dangereuses pour son âme et son futur. Il y a l’écho de l’ambre qui la dévisage à cet instant, un reflet mouvement d’un passé et d’un devenir, chaleur irradiante, qu’elle ose encore, malgré le noir qui la pare, croire possible. Malgré tout… pour ne pas risquer de sombrer dans les bras de la faucheuse qu’elle a tant vu à l’œuvre dans les landes dévastées de l’ouest et rejoindre le corps de son frère.
Sourire un instant qui passe sur ses lèvres… ironie, douce et amère ironie… sœur de ses nuits, secours de ses désespoirs. Elle est définitivement sous le coup d’un sort, malédiction, naissance sous une étoile néfaste, la destinant à errer entre devoir et causes perdues.

Le connétable reste le bras tendu. Entre deux eaux, elle l’a laissé un instant pendant que ses pensées vagabondent et que son regard le dévisage… elle espère juste qu’il n’a pas décelé la tendresse qu’elle lui porte. Elle compte sur le voile de mélancolie qui la pare depuis des mois… des années maintenant. Il hoche la tête vers la porte et bredouille quelques mots.

Pardonnez moi cette intrusion des plus déplacée. Je…Je ne voulais point te déranger…enfin, j’ai entendu du bruit et la curiosité…a fait que….enfin…je ne veux point t’importuner plus avant. Tu…

La rouquine se lève doucement dans le voile noir de sa robe, ses cheveux feu descendant en cascade dans son dos. Elle s’approche d’Enguerrand et prend le parchemin. Qu’il ait lu furtivement les mots écrits ou non, peu importe. Il est là. Il ne l’a jamais jugée ou elle ne l’a pas su en tous les cas. Elle n’a qu’une confiance aveugle en sa personne, lui qui a été son secours inconditionnel avant de…
Elle lâche ses pensées lorsqu’elle croise de nouveau les yeux désemparés de son frère d’arme et de douleur. Une apnée d’une seconde, une fuite, au-delà des murs et des heurts. Se reprendre, se reprendre, ne pas encore tomber et se blesser mortellement sur les affres des sentiments défendus, interdits, bien plus dangereux que la jusquiame ou que l’hellébore.

Mettre en rempart le rictus du Colérique, sa promesse de l’enfermer et de la réduire à néant. Armure de fer, remparts… attachement inutile et vain pour un avenir tracer dans la suie.
Un sourire même infime et trouver rapidement des mots pour le rassurer et faire fuir les pensées qui l’assaillent lorsqu’il est prêt d’elle.


Pourquoi t’excuser… ma porte a toujours été ouverte à qui voulait bien la pousser. J’étais seulement perdue dans mes pensées et je n’ai pas entendu tes pas. Je ne pouvais espérer visite plus agréable…

Elle se mord la joue… chassez donc le naturel. Elle pose le parchemin sur le bureau, sans prendre le temps de le ranger. Contenance, contenance, où t’es tu enfuie…
Petit sourire taquin pour esquiver encore…


Assied toi donc, on ne reçoit pas un connétable de France debout…

Elle s’assoit sur le lit en invitant Enguerrand à s’installer sur le fauteuil.

Te revoilà donc un peu à Ryes…

Pour mon plus grand plaisir résonne dans sa tête… pente glissante, verglacée. Elle a peu d’appuie la rouquine dans cette conversation au débotté, prise de court et à court de mots, rattrapée par des sentiments aussi forts que contraires. Un sujet, quelque chose, qu’elle puisse parler sans que sa langue trahisse son cœur.


Tu dois être épuisé par ses batailles… je suis sure qu’un petit vin du Médoc te fera du bien.


Elle se lève prestement, frôle dans la précipitation l’épaule de son frère assis de la main. Un battement perdu et quelques pas plus loin, elle revient avec deux verres et une bouteille entamée quelques instants plus tôt. Le liquide pourpre s’écoule dans les verres jumeaux, dont un se pose délicatement dans la main d’Enguerrand.

Il y a des avantages à avoir une suzeraine ayant des terres en Guyenne…

Que de futilités… qu’elle se sentait bête, gauche et … passons. La rouquine se rassoit doucement sur le lit et prend une gorgée du breuvage corsé, caractériel du sud qui roule dans sa gorge.
Ses yeux se perdent dans les reflets rouges du vin. Réalité qu’il faut affronter maintenant… ils ont eu peu de temps pour parler de la guerre. Elle a eu peu de temps pour le remercier.


Nous avons perdu beaucoup en Bretagne…. Mais je n’ai pas eu le temps de te remercier. J’aurai pu perdre beaucoup plus que Miséricorde à Rieux…. Grâce à tes soins et à ton aide je n’ai plus qu’une cicatrice… au lieu d’un corps froid…

Yeux sinoples qui remontent chargés de gratitude vers l’ambre qui la regarde. Il y a plus de mots dans leurs regards que dans leurs paroles… comme toujours…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyLun 11 Aoû 2008 - 18:02

Guidé par sa sœur et amie, l'errant s'était assis dans le fauteuil offert à lui.
Quelques instants de repos, voilà qui ferait le plus grand bien à son âme et à son corps.

Epuisé, il l'était. Vendôme. La bataille. La guerre. Les responsabilités s'accumulant les unes après les autres en ces temps troublés. Et enfin cette charge. Si lourde. Si prenante. A la fois calvaire et honneur sans mesure.

Meurtri, son corps pouvait tout autant se définir ainsi. Encore tant de combats menés. Tant de morts. Tant de victimes tombées sous son épée.
Pensée s'échappant sur ces morts là, tous ceux qui avaient croisé son regard. Longue litanie de visage inconnus. Hommes souvent. Femmes parfois. Enfant jamais, il se l'était promis.
Pensée vers ces signes là, ces marques du temps qui, chacune, lui rappelait ces âmes capturées, arrachées à ces attaches terrestres sous les coups de son bras guerrier.

Un regard las glissant vers sa sœur, s'activant en la chambre du défunt commandeur.
Un verre de vin à la robe cardinalice posé dans sa main.
Fin sourire en guise de remerciement à sa prévoyante hôte, l'errant attendant que celle ci se rasseye et ne trempe ses lèvres dans le breuvage avant qu'il ne le fasse à son tour.

Silencieux, il l'était resté depuis qu'il avait tendu le parchemin à Cerridween. Incapable de parler, probablement. Trop las pour prononcer quelques mots, mêmes simples paroles de remerciement, voilà chose certaine.

Déjà il ressentait la douce chaleur du vin arpentant son corps, le délivrant pour un instant d'un peu du poids affaissant ses épaules.
Regard amical se posant sur la jeune femme.
Perdue, elle l'était tout autant. Belle, fière, mais en proie elle aussi à de visibles et cruels problèmes.
Il en connaissait certains, en ignorait probablement d'autres.
Ecouter, mais ne jamais chercher à percer les secrets d'autrui, telle était son habituelle attitude. Pourtant, Aristote sait combien certaines questions lui brulaients les lèvres.
Il se sentait redevable envers cette soeur, cette amie, cette confidente.
Redevable et, se peut, probablement bien plus que cela.

Silence s'éternisant entre ces deux là, regards plongé l'un dans l'autre. Braise incandescente couvant dans ces deux paires d'yeux. Point encore éteinte, et, il en était persuadé, foyer qui un jour se raviverait, si d'aventure ils savaient trouver la force de s'épauler et avancer de concert.

Peu nombreux étaient ceux avec qui il avait ces derniers temps envie de partager pensées et paroles. Elle était de ceux là. Par sa force, par son chagrin, par sa volonté, son attention et son histoire, il représentait pour lui une des rares béquilles lui apportant soutien et réconfort.

Un sourire, enfin, se dessinant sur le visage de l'errant. Rompre ce silence qui s'était instauré entre eux avant qu'il ne se charge des lourdeurs de la gêne ou de l'hésitation.
Un soupire, échappé par inadvertance aux souvenirs douloureux de cette veillée devant le corps de la jeune femme.
Un frisson, parcourant son corps en se remémorant la crainte qui l'avait envahi de ne pas voir l'errant passer cette épreuve des plus difficile.



Une pause, regard perdu, fixé sur le mur derrière la jeune femme, avant de revenir sur elle.

Voilà bien la moindre des choses que je pouvais faire. En sus d'être responsable de l'assaut qui t'a valu cette blessure, je te devais assistance en tant que soeur licorneuse, et...amie.

Léger sourire agrémentant cette remarque, puis, portant son verre à ses lèvres, il reprit quelque courage en dégustant longue gorgée du breuvage. Hésitation. Parler. Il le fallait.

Tu sais, Cerrid. Ces longs mois nous auront tous marqué. Mais je retiendrai surtout une chose. C'est la formidable cohésion que j'ai pu voir au sein de la COLM, cette camaraderie, cette entraide, animant chacun de ces membres, licorneux, nobles, soldat. Voilà qui, au moins, sera à mon sens un des aspects positifs de ce triste épisode.

Et pour ce qui est des pertes. Certes oui. Nous en avons eu. Plus que de raison. Comme toute guerre, nous aurons à pleurer nos morts, nos disparus et faire notre possible pour nous remettre de ces épreuves passées


Bon sang. C'est lui qui venait de dire cela?
A celle qui venait de perdre son promis. Celui qu'elle portait dans son coeur.
Pareille banalités en pareille circonstances.
Foutre d'imbécile.


Je...pardonne moi...Ma légendaire maladresse en certaines occasions. Je...tu...comment....comment te sens tu, toi? Je...

Regard dépité, navré.
Se taire avant que de risquer d'aggraver encore son cas.
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Cerridween

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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyMar 12 Aoû 2008 - 16:13

Je...pardonne moi...Ma légendaire maladresse en certaines occasions. Je...tu...comment....comment te sens tu, toi? Je...

Cerridween fait un maigre sourire alors que ses mains se serrent sur le verre de vin maintenant bien entamé…

Il est touchant comme toujours quand il laisse de côté ses épées de connétable. Le poids du devoir est tombé de ses épaules au moment où il a passé la porte. Il n’a plus cet air sérieux et impénétrable lorsqu’il passait la Colm en revue, cet éclair d’inquiétude à la lecture des missives des espions et des comptes rendus des premières lignes, il n’a plus cette armure qu’il s’est forgé pour résister au fardeau de cette immense responsabilité qui lui a incombé ces derniers mois. Il n’a pas cependant perdu de son charisme, même fatigué et à bout de force, cette aura magnétique que tous les hommes et femmes de son armé ont suivi sans plainte et sans faillir, et par lequelle elle se réchauffe un peu, enroulée dans la torpeur de l’inquiétude et des blessures…

Elle connaît ce changement, presque infime, dans les yeux ambre qui la dévisagent, reflet de l’inquiétude qu’ont provoqué ses dernières paroles… Il ne sait pas encore que la disparition de Varenne est une blessure bien moins douloureuse que la peur qui la tient depuis Orléans. Il ne sait pas encore que le passé pour elle n’est qu’une cicatrice encore suppurante certes, mais une cicatrice qui n’a pas son pareil face aux affres de l’angoisse de l’attente.

Comment te sens tu toi…
Profonde respiration... soupir qui passe in extremis la boule qui obstrue sa gorge depuis sa confrontation au Colérique, quelques temps avant les premiers assauts des remparts orléanais.
La dernière rasade de vin s’écoule dans sa gorge sans pour autant lui donner le courage nécessaire…
Mille questions, mille souvenirs, mille frayeurs passent dans sa tête…

Briser le silence et se donner du temps pour trouver les mots et le courage de lui dire… de le mettre à nouveau sous le poids d’un secret… elle ne s’est confié qu’à une personne depuis le début de ses craintes, elle a besoin de lui… plus que jamais… parce qu’il est son dernier secours, parce qu’il est celui en qui elle a le plus de foi, le plus d’espoir… parce qu’elle va exploser comme une poudrière sous la pression, elle va perdre l’esprit et se perdre en perdant d’autres si elle ne se raccroche pas à lui…

Espoir auquel elle accepte de se brûler les ailes une dernière fois…


Enguerrand tu n’es pas responsable de ces blessures… j’ai toujours servi de mon plein grès et en connaissance de cause. Tu avais le dur labeur de nous envoyer au combat et je t’avoue que je ne sais si j’aurai eu les épaules pour le faire et en assumer les conséquences… tu es… tu me fais tellement penser à lui parfois…

Elle attrape prestement la bouteille de vin et se ressert avant de reprendre une gorgée…
Répondre à la question anodine et pourtant si complexe…
Regard qui parcourt les reflets pourpres qui jouent entre verre et lumière devant ses yeux…

Comment je me sens…

Petit silence…
Deux yeux sinoples se relèvent sur les yeux bruns de son frère d’arme, embués, inondés de larmes qui viennent de s’échapper de leur gangue, gardées depuis des jours, des semaines…

Je suis perdue…

Il n’y a plus devant Enguerrand que Cerridween, la femme… dans un souffle, la licorne et la guerrière se sont dissoutes dans les gouttes d’eau qui fondent sur ses joues, silencieusement…
L’errant lui reste pétrifié quelques secondes… lentement il tend une main vers elle. La rousse s’en saisi comme une affamée d’un morceau de pain dont elle ne connaîtrait plus le goût tant la famine a été longue…

Elle se lève prestement et se réfugie sur les genoux de l’errant cachant sa tête dans son cou, le corps secoué de sanglots.
Elle laisse couler sa peine dans les bras protecteurs qui viennent de l’accueillir et de l’entourer…
Oubliés la bienséance, les distances entre les deux licornes…
Elle a baissé les armes…
Elle est à cet instant sans défense, sans faux semblant, mise à nue…
Seuls existent sa chaleur, le parfum de son cou et le poids de sa peine et de sa peur…

Quelques minutes passent sans qu’ils ne bougent… seuls les soupirs de la rousse viennent troubler le silence de la pièce…
Peu à peu les spasmes se calment…
Peu à peu les larmes se tarissent…
La rousse reprend doucement ses esprits et n’ose pas bouger… qu’a-t-elle fait… que lui a-t-elle imposer… cacher toujours dans le cou de l’errant, protégée par la cascade de cheveux feu qui la pare… elle n’ose lever la tête…

L’a-t-il senti ? Doucement les bras la repoussent, avec lenteur et délicatesse. La rousse n’ose pas lever les yeux. Que rencontrera-t-elle dans les siens ?
Une main prend son menton et lentement mais fermement lui force à lever la tête. Elle est frappée par l’expression qu’elle croise dans l’ambre mordorée. Un grand calme et de la compassion…

Il ne dit rien… il la regarde…
Lentement la rousse ouvre les lèvres et parle… un flot de paroles murmurées s’écoule dans la pièce. Retenu comme les larmes depuis trop longtemps.

Il m’a menacé avant l’assaut d’Orléans… je n’ai pas voulu t’en parler, tu avais bien d’autres choses plus importantes à avoir en tête… il m’a promis que si je contrecarrais ses plans de mariage, il retrouverait ma fille et s’occuperait d’elle… si bien qu’il se pourrait que je ne puisse jamais la revoir… elle était à Muret… j’ai dû agir vite… Hermès est parti en toute hâte… il a était averti Guilhem, mon neveu en Rouergue. Il doit prendre Laïs et la mettre en lieu sûr, déguisée en garçon… je n’ai pas de nouvelle depuis mon réveil après le deuxième assaut, si ce n’est qu’il est arrivé à Millau. Je lui ai demandé de ne rien écrire, par peur que quelqu’un n’intercepte une lettre et sache ce que je trame… je n’ai donc pas de nouvelles depuis… je ne sais rien de mon enfant… et…

Elle réprime un nouveau sanglot… non… il suffit… Elle essaie de fuir le regard mordoré qui la fixe doucement pour connaître la suite du récit…


Zamday a demandé à ma suzeraine de m’épouser à la fin du mois…


Elle ferme les yeux ne pouvant détourner son regard…


Pardonne moi de te mettre encore sous le sceau du secret… pardon… mais je n’ai que toi… je n’ai que toi… pour me comprendre… pour me confier…


Les larmes passent encore les barrières de sa volonté et viennent à la rencontre de la main qui soutien encore son visage…

Un dernier souffle... un murmure...

Je suis épuisée, Enguerrand…. Epuisée et perdue…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyJeu 21 Aoû 2008 - 15:12

Silence qui à nouveau s'était installé entre ces deux là.
Silence révélateur de toutes leurs peurs, de leurs hésitations, de leur fierté aussi qui, parfois, se fendille, laissant s'échapper les mots salvateurs, libérateurs de leur conscience et de leurs âmes torturées.
Silence, parfois si gênant, si lourd, mais qui, entre eux, est empli de ces regards échangés, observation de deux êtres perdus dans les tourbillons de leurs vies.

Quelques mots enfin, viennent rompre cet état.
Lui. Sa perte a été si terrible pour la jeune femme qu'elle ne peut se résoudre à quitter cette chambre même qui l'a accueilli durant toutes ses années à la Licorne .

Soudain, la rousse s'effondre. Larmes coulant sur sa peau diaphane.
Main tendue. Rapprochement.
Jamais ils n'avaient été aussi proches l'un de l'autre.
Apporter soutien et réconfort à son amie, à sa soeur.
Il ne ressent aucune gêne, aucune honte.
Juste une présence amie, chaleureuse, qui, autant qu'il le peut, tente d'aider la jeune errante.

Ils restèrent là, enlacés tous deux, sans un mot, sans un bruit.
Puis, lentement, la jeune femme se recula, plongeant à nouveau les yeux dans les siens.
Rassurée, soulagée, elle se mit à dévoiler les tourments qui l'occupaient.
A mesure que celle ci exposait les faits, l'errant tentait au mieux de garder son calme.
Il sentait rage et colère l'envahir.
Comment un être pouvait il se comporter de la sorte.
Comment des menaces aussi odieuses pouvaient elles être ainsi proférées.
Une enfant. Menacer une enfant pour obtenir mariage.
Voilà la pire façon à ses yeux de salir cette communion pourtant sacrée.

Son regard empli de compassion et de pitié cachait à peine le brasier qui brulait dans son esprit et qui menaçait de surgir à tout instant, emportant son âme dans un accès de violence.
Sa mâchoire s'était serrée, tandis que Cerridween terminait son récit, entrecoupé de quelques sanglots retenus.

Silence à nouveau.
Différent cette fois ci.
Il devait retrouver calme et quiétude. Ne pas laisser son esprit s'emporter. Il connaissait cet état d'esprit et les conséquences qui ne manqueraient d'en découler.
Ne pas effrayer sa soeur qui, déjà, l'avait vu perdu dans ses délires et visions.

Silence.
Vide. Retenir ces pensées vagabondes prêtes à prendre leur envol vers ce lointain Orient.
Fixer un détail. Concentrer son esprit sur une marque physique de sa présence en ces lieux.

Silence.
Le regard se voilà un instant, la respiration s'accéléra. La sueur perlait à son front et il ressentit un vent chaud et sec semblant l'envelopper brutalement.
Fournissant ultime et désespéré effort, il réussit à fixer son attention sur les yeux sinoples de sa soeur, l'arrachant à ce début d'hallucination qui déjà retournait se tapir dans un recoint de son âme.

Il avait réussi.
Surmontant cette épreuve, il put reprendre pied et, d'une voix encore éraillée par l'effort, répondre à la jeune femme.


Cerrid. Nous ne pouvons tolérer cela. Jamais je ne laisserai qui que ce soit t'infliger pareille crainte, pareille souffrance...Je suis là et tu peux compter sur moi, je te le jure par tout ce que j'ai de plus précieux sur cette terre.

Un sourire, enfin libéré apparu sur le visage de l'errant, comme pour rassurer son amie. Sa main, doucement, carressa la joue de la jeune femme, comme pour l'apaiser quelque peu.
Elle était humide des larmes coulant sur la joue de cette femme qui, sans plus de défense aucune, devant lui, avait laissé aller son coeur à la confidence.


Que puis je faire. Comment pouvons nous empêcher ce monstre de mener à bien ces cruels projets?

Mille pensées en cet instant traversèrent son esprit.
Violences. Meurtre. Vengeance.
Il devait se contenir.
Ne pas céder à l'appel du sang.
Pourtant....tout serait si facile....si simple...
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyVen 22 Aoû 2008 - 22:42

Il est calme… à l’extérieur…

Pourtant sa mâchoire le trahit… trop serrée, trop saillante, elle accuse un effort puissant pour contenir des sentiments qui en cascade ont aussi allumé les yeux ambres d’un éclair de fureur.
Elle lit la rouquine, une avalanche d’émotions dans le livre de son regard au fur et à mesure de ses mots qui s’égrainent… pendant qu’elle se libère d’un poids, elle sent la main sur son menton se raidir et les yeux de l’Errant se noircir sous le mal qu’elle évacue.
Il lui ressemble tant…
Tellement lorsque sous la froideur boue le feu…
Tant lorsque son honnêteté transpire dans ses gestes…
Tellement quand s’étend sa colère lorsqu’on touche à ceux chers à son cœur…
Dans ses yeux, attraction et mélancolie, de revoir tant de choses enlevées, allongées sous une pierre froide… et pourtant si vivantes devant elle…

Il ne dit rien…
Un instant… un instant elle voit… la respiration qui s’emballe… le regard qui s’embrume… les perles de sueurs…
Vision d’orient, son calvaire…
La rousse retient son souffle tandis que la source de son chagrin se tarie sèchement… faut-il qu’elle le fasse souffrir à chaque fois qu’elle parle de ses chagrins et de son passé ? Le rappel d’une entrevue qui aurait pu être sanglante revient dans sa chair, cuisant, tandis que la peur monte dans ses veines…

Mais peu à peu la vague passe, n’en appelant aucune autre… il est là bien là, la fixant de son regard mordoré, calme… seule sa voix trahit l’effort qu’il a dû fournir pour réprimer une nouvelle errance de son esprit…


Cerrid. Nous ne pouvons tolérer cela. Jamais je ne laisserai qui que ce soit t'infliger pareille crainte, pareille souffrance...Je suis là et tu peux compter sur moi, je te le jure par tout ce que j'ai de plus précieux sur cette terre.

Elle n’en aurait jamais douté… il n’aurait pas eu besoin de le dire. Elle si secrète en ces murs, si attentive aux secrets mais si muette sur les siens, n’aurait jamais rien dit sans avoir l’intime conviction d’avoir un appui certain.
Une oreille bienveillante, un bras où s’appuyer quelques instants…
Elle l’avait été pour lui comme il l’était pour elle…
Confiance et secrets, le liant qui les unit, se fait une nouvelle fois plus solide…

Un sourire lui échappe et avec douceur sa main vient effleurer sa joue encore humide…
Elle réprime un frisson…
Depuis quand n’avait-elle pas eu senti la peau d’un autre… depuis quand son corps était abandonné de toute attention…
Ce frisson n’était pas de la réticence… non… est-ce ?
Souvenir d’un commandeur qui la rassurait de la même manière…
Sans réflexion aucune, la rouquine s’empare doucement de la main burinée du Connétable dans la sienne et la plaque doucement sur sa joue… elle se laisse aller à la chaleur de la peau d’Enguerrand quelques instants avant qu’il ne demande :


Que puis je faire. Comment pouvons nous empêcher ce monstre de mener à bien ces cruels projets?

Une réponse qui fuse, seule, sans préavis…

Il faudrait m’épouser pour cela…

La rouquine relève la tête et rit doucement…


Pardonne moi, c’était ridicule… seulement mes nerfs qui me jouent des tours et me font dire des sottises…


Lâchant la main protectrice, elle regarde Enguerrand un peu gênée et rencontre dans ses yeux le même éclair de haine… ses lèvres se parent d’un petit sourire ironique…

Non, rien qui ne puisse mettre ma fille en danger… j’y ai déjà pensé, tant de fois… les envie de le torturer des heures entières, de le tuer de mes propres mains, je les ai eu… si souvent… même en rêve ses envies me poursuivent... j’ai jusqu'à penser à l’empoisonner à la jusquiame…

Aïe… encore un secret…

Je… m’exerce aux poisons depuis peu… je ne les ai jamais utilisés… et je ne pourrai jamais le faire sur le vicomte de Cassel.

Son regard se pare d’un nuage de cruauté et de crainte mêlées…

Je n’ai aucune connaissance de ses projets, de ses avancées et de ses appuis, Enguerrand… j’avance à l’aveugle… lui porter préjudice serait peut-être mettre en danger ma fille. Le fait que Perturabo de Louvelle soit son filleul devrait te permettre d’entrapercevoir l’étendue possible de son machiavélisme… je n’ai qu’à prier que mon neveu réussisse à cacher ma fille et attendre des nouvelles…

Maigre sourire affiché… soupir en accord avec la posture...

Attendre… je ne connais pas de plus douloureuse torture… mais je n’ai pas d’autre choix… tant que je ne saurai pas si elle est en sécurité et tant que je serai sous l’emprise du Colérique… j’ai toujours espoir de trouver un moyen… je m’emploie tous les jours à le trouver et à prier pour qu’il fasse un faux pas dans le jeu d’échec qui nous oppose.

Sa main se pose à son tour sur la joue de l’Errant…

Pardon pour tous ces secrets et ces intrigues auxquels je te lie sans que tu n'aies rien demandé… Je… ne sais comment te remercier… ton aide et ton appui me sont précieux… plus que quiconque icelieu… et sache que je te suis tout autant dévouée… car je te dois encore plus à présent…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyMer 27 Aoû 2008 - 12:26

Un rire. Léger. Presque aérien. Etrange manifestation physique d'une détente soudaine.
Mariage.
Voilà qui, effectivement, aurait pu prêter à sourire voire à rire. Surtout si sa chère soeur avait été en ces lieux ou à portée de voix.
Regard neutre de l'errant, n'arrivant pas encore à laisser transparaitre signe d'émotion un tant soit peu joyeuse.

Mariage.
Solution qui pourrait s'avérer adaptée, mettant la jeune femme hors des griffes de ce monstre...à la condition que sa fille soit en sécurité...car qu'adviendrait t'il d'elle si d'aventure Zamday la possédait en son pouvoir le jour où il apprendrait le scel d'une telle union?
Du jeune Guilhem, il ne connaissait que fort peu de choses, mais, sur des choix de Cerridween, il savait que celui ci pourrait lui apporter toute l'aide nécessaire en cette entreprise.

Silencieux, il écoutait les propos de la jeune femme, observant sur son visage les signes extérieurs des sentiments mêlés venant s'entrechoquer à mesure que les mots sortaient de sa bouche.

Poison.
Il la savait experte en plantes médicinales. Bien souvent la barrière entre ces deux mondes, celui de la vie et celui de la mort, était des plus ténue, à peine léger obstacle à franchir, fil invisible permettant d'explorer cet univers à la fois sombre et, il l'imaginait, des plus captivant.
La peur, la haine, sauraient ils la forcer à franchir cette limite et accomplir ce geste salvateur, mais aussi déclencheur d'une funeste servitude?
Il était si facile d'ôter une vie, de surcroit à l'aide de tels artifices, que même l'esprit le plus droit, succombant à ce penchant, pouvait sans effort, sombrer dans la plus noire des actions.

Carresse.
A nouveau la fatigue se faisait sentir dans les yeux de l'errante. La crainte et le désespoir menaient une lutte sans merci dans cet esprit luttant à chaque instant.

Pardon.
Mouvement de recul involontaire de l'errant en entendant proféré les derniers mots de la jeune femme.
Voile de tristesse traversant le visage de l'homme, tandis que ses yeux, à nouveau, se figeaient dans ceux de son amie.


Point de pardon, je t'en supplie. Et par Aristote, ne te sens redevable en rien. Je n'ai rien fait, Cerrid, si ce n'est tenter d'être là pour t'apporter quelque soutien et réconfort.

Un geste de la main embrassant la pièce autour d'eux.

C'est ici, en ce lieu, que tu m'as apporté tout ce dont j'avais besoin. Tu as su m'écouter, faire face à tes peurs, tes craintes, lorsque je suis venu te voir, il y a de cela une éternité. Tu m'as apporté l'aide qui m'a évité de sombrer dans la folie, ou, pire, dans un état de fureur destructrice qui aurait mené à ma perte.

Un fin sourire, plus empli de tristesse que de réelle joie traça son sillon sur le visage de l'errant.

Or donc, point de ceci entre nous. Ni remerciements, ni devoir, ni synécure. Juste deux amis qui s'épaulent et se soutiennent.

Sourire plus appuyé cette fois ci, comme pour tenter de rassurer la jeune femme. Il fallait désormais avancer et tenter de trouver parade ou, si besoin, contre attaque.

La première chose à faire est d'obtenir nouvelles de ta fille et de ton neveu. S'ils ont réussi à s'échapper, à se dissimuler.

Les questions, désormais, se bousculaient dans sa tête. Il devait prendre quelques instants pour rassembler les éléments, organiser ses phrases, afin de ne rien omettre, prévoir toutes les éventualités.
Il avait besoin de marcher, bouger, afin de mieux se concentrer.
Délicatement, il prit Cerrid par la taille, la soulevant légèrement afin qu'il puisse se redresser, puis la rasseyant à la place qu'il occupait un instant auparavant.


Ou doivent ils se rendre? Voyagent ils seuls? Ont ils des contacts sur la route? Peut être devrions nous partir à leur recherche, ou tout du moins tenter de contacter quelqu'un qui les aurait croisés?
Et ta suzeraine? que dit elle de tout cela? Marche t'elle dans cette histoire ou bien pourrait elle s'avérer être une alliée?


Arpentant la pièce de long en large, il élaborait plan et projets, pesant, mesurant avec d'infimes balances tous les éléments de cette triste histoire.
A peu qu'au dehors les bruits de chevaux et de ferraillements ne s'élèvent, on l'aurait cru en pleine élaboration d'un plan stratégique sur un champ de bataille.
Il reprenait les choses en main et sentait monter à nouveau en lui force et assurance qui lui avaient tant manquées ces derniers jours.
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyVen 12 Sep 2008 - 14:07

Or donc, point de ceci entre nous. Ni remerciements, ni devoir, ni synécure. Juste deux amis qui s'épaulent et se soutiennent.

Elle a saisi… elle hoche la tête…

Mais elle ne sait pas se taire, pas avec lui. Il a le don par sa présence de lui faire tout dire, sans crainte, sans gène, sans calcul. Et il n’a pas saisi que des amis de sa trempe, elle n’en a pas plus qu’il n’y a de vierge à la Cour des miracles…

Et il est … troublant trop troublant ce regard, qui lui rappelle comme un miroir un souvenir d’une douleur exquise.
Elle n’ajoutera rien, perdu dans ce sourire et ce regard, comme un papillon de nuit attiré par la douce clarté d’une lanterne…

La lueur hypnotisante s’éteint avec les mots qu’il prononce enfin…


La première chose à faire est d'obtenir nouvelles de ta fille et de ton neveu. S'ils ont réussi à s'échapper, à se dissimuler.

Elle se sent soulever par la poigne de l’Errant qui enserre sa taille, puis se retrouve un instant face à sa haute stature avant de se voir rassise avec précaution par les mêmes mains qui l’avaient enlevée.

Un instant de flottement, un instant où le regret vient la prendre, la révélation qu’elle était bien contre lui qui s’envole dans le vol de la cape de l’Errant qui commence les cents pas en arpentant le sol pavé de la chambre…

Ou doivent ils se rendre? Voyagent ils seuls? Ont ils des contacts sur la route? Peut être devrions nous partir à leur recherche, ou tout du moins tenter de contacter quelqu'un qui les aurait croisés?
Et ta suzeraine? que dit elle de tout cela? Marche t'elle dans cette histoire ou bien pourrait elle s'avérer être une alliée?


Sourire…
Le Connétable a reprit le dessus. Voilà le stratège qu’elle a connu en Bretagne, arpentant sa tente, jugeant des forces en présence, des faits, des atouts de son camp, des possibilités, des questions, des informations à récolter afin d’avoir une vision claire de la bataille à venir et de prendre les décision qui s’imposent…

Sourire…
Il ne changera donc jamais… guerrier jusqu’au bout des ongles et de l’âme. Une pièce maîtresse de ses atouts dans le jeu d’échec qui l’oppose au Colérique, elle ne s’était pas trompée… pas un pion, jamais, jamais elle ne pourrait le manœuvrer, elle n’en a ni l’envie ni la volonté, et il ne se laisserait de toute façon jamais faire. Juste un allié sur l’échiquier. Son garde fou contre les autres et contre elle-même.


Je n’ai pas de réponses à ces questions… je n’en ai aucune. C’est pour cela qui je dois retourner dans le sud, en Guyenne pour chercher des réponses. Si j’ai une lettre d’hermès ou de mon neveu, elle m’attendra là bas. Et ma suzeraine y sera, je pourrai juger de la situation. Contacter quelqu’un sans en savoir plus ne serait pas profitable, voir serait dangereux, car j’avance à tâtons… je n’ai pas le droit à un faux pas.

Légère pause...

Et tu ne peux m’accompagner…

Elle lève la main pour retenir la protestation qui va monter des lèvres qui s’entrouvrent devant elle…

Non Enguerrand… je dois y aller seule. Ta présence n’a pas lieu d’être pour l’instant… je ferai l’effet d’un animal traqué, qui a besoin d’aide. Que ferait donc un Connétable de France près d’une simple dame chez sa suzeraine ? Comment expliquer cela sans éveiller des soupçons, des questions, qui seront plus préjudiciables qu’autre chose dans la situation où je me trouve ?
Non, ce n’est pas ta place, pas pour l’instant… et tu as, m’ai avis, bien d’autres sujets de crainte et bien d’autres choses qui t’attendent.


Elle sourit, taquine, devant le regard frondeur qui allume l’ambre des prunelles d’Enguerrand.

Je sais, tu détestes ça… être impuissant et te sentir inutile à m’aider. Mais tu as fait beaucoup aujourd’hui, plus que tu ne croies. Tu m’as écouté, tu es au courant du complot du Colérique… tu es donc à même de réagir si je t’envoies un message de détresse puisque tu ne seras pas pris de cours, et tu sauras d’où vient le danger si je ne donnais plus signe de vie. Tu pourras remuer ciel et terre, tu pourras en informer le Grand Maistre, tu pourras même agir seul si tu l’estimes. Mais pour l’instant je dois en savoir plus…et seule... pour ne pas commettre d’impair.

Elle se lève et se porte à la hauteur de l’Errant. Elle prend ses mains et plonge son regard vert eau dans ceux d’Enguerrand.

Je n’aime pas les départs, je n’ai jamais été douée pour dire au revoir non plus… mon paquetage déjà est fait et à l’écurie, Hadès doit être prêt pour mon périple maintenant.

Elle se lève doucement sur la pointe de pieds, pose un baiser sur la joue de l’Errant et lui glisse à l’oreille…

Je te promets juste d’être aussi prudente que possible et de revenir avec des réponses et de quoi agir. En attendant prends soin de toi… fais attention aux arcanes du pouvoir, elles sont parfois bien plus dangereuses que toutes les drogues réunies…

Elle lâche doucement les mains du Connétable et se dirige vers la porte , souple comme un chat… ne pas traîner plus ici, avant de ne pas avoir la force de le quitter. Elle attrape sa cape et son épée laissée sur une chaise à l’entrée…

Un dernier regard… un dernier sourire…


Merci…


Elle s’évapore dans l’encadrement de la porte, dans un bruissement de tissu…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyMar 16 Sep 2008 - 16:07

Avait il rêvé?
Sans lui laisser le moindre répis, sans lui permettre la moindre contestation, l'errante s'était levée et avait quitté la pièce.

Un profond regard, un discret baiser. Quelques mots glissés à son oreille. Aristote, si elle savait à quel point il les haissait justement ces aracanes là. Dernière allusion à sa faiblesse, son talon d'achille qui, inlassablement, dévoilait sa faiblesse aux yeux des quelques rares avertis.

Sans un mot de plus, la voilà qui s'éloignait à présent.
Immobile, comme pétrifié, l'errant assistait à la scène comme le simple spectateur qu'il était.
Dernier regard. Dernier sourire. Un mot.
Puis plus rien.

Seul le parfum et l'aura de la présence encore toute récente de la jeune femme marquaient trace des événements passés en ces murs.
Pièce vide.
Marquée de tant de souvenirs pour Cerridween.
Empreinte de si profonds événements pour l'errant.

Il aurait voulu.
Il aurait pu.
Il aurait du...

Soudain, il se laissa choir sur le lit derrière lui. Fatigue? lassitude? Quelque souvenir de blessure persistante? Doute? Probablement tout ceci en même temps.

Combien de temps était il resté ainsi, silencieux, plongé dans les méandres de ses pensées?
Combien de temps avait il pris afin de tenter de démêler sentiments et émotions?

Quelle décisions avaient il prises? Nul encore ne le saurait. Lui même ne savait encore que fort peu ce qu'il déciderait de faire. Vision brouillée de son avenir, à la croisée de chemins. Des choix qu'il ferait sa vie entière en dépendrait. Il devra encore peser le pour et le contre dans les fines balances de sa conscience.
Mais pas ici, pas en ces lieux par trop emplis de souvenirs.
Silencieux, il se releva et, sans jeter regard vers la pièce, quitta celle-ci, prenant soin de clore la porte derrière lui.
Comme porté par ses pas, sans but ni destination, il s'enfonça dans les couloirs de Ryès, le corps prenant barre sur son esprit, plongé qu'il était dans les réflexions qui le hantaient.
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyMar 23 Sep 2008 - 15:51

[ Après le retour de l'enfant prodigue ....]

Cerridween montait les escaliers prestement avec son neveu… il était licorne maintenant. Il avait le droit de voir et de connaître le passé pour mieux entrevoir l’avenir.

Ils arrivèrent devant la porte de la chambre de Raphaël devenu son refuge à sa mort et d’où personne ne l’avait délogé depuis. Ses quartiers… les futurs siens elle l’espérait.
Elle se retourne vers Guilhem. Petit sourire. La cape licorne lui va très bien, autant que cette épée à sa ceinture. Un air d’antan mêlé au futur, un air de renouveau aux éclats d’un passé glorieux…

Elle prend une petite inspiration et lui dit :


Derrière cette porte se trouve la chambre qu’a occupé feu ton père. C’est devenu depuis sa disparition, la mienne. La porte est toujours ouverte, ne l’oublie pas.

Elle pousse la porte et laisse entrer le jeune homme à l’intérieur.
Elle le laisse contempler, imaginer, regarder et toucher.
Pas un mot sur ses malles qui s’entassent dans un coin de la chambre… elle n’abordera ce point que plus tard. Cette discussion va être longue, ils ne se sont pas vus depuis bien longtemps.
Elle attend un instant avant de s’occuper de déboucher une bouteille d’hypocras et d’en servir deux verres.
La rouquine en dépose un dans la main de son neveu et s’assoit sur le lit. D’un geste, elle tapote le matelas pour inviter Guilhem à s’asseoir.

Sourire… sourire satisfait et attendri.
Main qui passe doucement sur la joue du nouvel écuyer…


Si tu savais comme je suis fière… tu as choisi une voix difficile, très difficile. Comme lui et comme moi… tu perdras beaucoup, tu devras faire des choix qui te coûteront, surmonter des épreuves. Mais tu en sortiras grandi et aussi fier que je puis l’être aujourd’hui. Et garde à l’esprit qu’ici, même si je suis sœur de tous ceux qui peuplent ces murs, je n’en reste pas moins ta tante, ton secours et ton appui, en toute circonstance.

Elle lève son verre et le choque contre celui de son neveu…

A ton arrivée icelieu… à tes efforts futurs… à tes combats à venir…

Les combats... sait-il qu'il va avoir vent d'un orage qui n'a rien à voir avec les guerres qui jalonnent le Royaume ?
Elle boit une gorgée du liquide rouge et épicé qui la réchauffe doucement… nouveau regard vers son neveu avant d’ajouter :

Si tu n’as pas de question, j’ai beaucoup de choses à te dire et à te demander…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyMar 23 Sep 2008 - 16:22

La chambre… Celle de son père… Celle qu’il n’avait jamais osé imaginer, même dans ses rêves les plus fous… Cette cellule qui l’avait retenu si longtemps loin de sa famille… Ses murs qui lui avait volé un père… Une main qui s’y porte instinctivement... Comme pour chercher à ressentir des traces que son père aurait laissé… Profond soupir de ne rien y trouver… Regard aux quatre coins de la pièce… Tout y était lugubre… Comme si la mort elle-même c’était emparée de la salle… Comment sa tante pouvait avoir décidé de vivre ici… Comment pouvait-elle dormir là où son frère était passé… Il y est des lieux de cultes que l’on ne peut s’approprier… Et cette cellule en était un… mais il n’y pouvais rien changer… En ces murs il n’était qu’un subordonné, et non son futur suzerain…

Quelques coups sur un matelas le sort de ses pensées… Sa tante l’invite à s’asseoir à ses cotés… Un verre d’hypocras venait d’apparaître dans ses mains sans qu’il s’en rende compte… Combien de temps avait-il passé perdu dans ses songes… ? Il s’avance vers sa tante et prends finalement place à coté d’elle… Le verre toujours à la main…

Il l’écoute, la regarde tendrement… Pousse un profond soupir à ses propos, puis vient lentement poser sa main sur le genoux de la rousse, cherchant à lui répondre… Mais rien ne sort… Tout reste bloqué… Il n’arrive pas à comprendre pourquoi… pourquoi n’arrive-t-il pas à lui répondre alors que depuis toujours elle est sa confidente… Celle à qui il est prêt à tout dire… Ne rien cacher… mais cette fois tout a changer… Il a pourtant tant de chose à lui dire…Mais il n’y arrivait pas…

Verre qui se lève… Guilhem l’imite dans le geste, mais ne porte pas le verre à ses lèvres… yeux qui se froncent… De efforts et des combats à venir… Si elle savait… Des efforts il en a déjà fait après la dernière entrevue avec sa mère, et surtout ces deux grandes annonces… Des annonces qui avaient failli lui porter un coup de poignard fatal… Il se passe la main sur le visage pour chasser toutes les mauvaises pensées qui pouvait lui passer par la tête… Comme cette envie de meurtre persistante… Enfin…


Si tu n’as pas de question, j’ai beaucoup de choses à te dire et à te demander…

Secouement de tête…Des questions ? Il en avait trop pour les traiter maintenant… Et puis après tout peut être que ce qu’elle allait lui annoncer allait répondre à tous ce qu’il se demandait…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyMar 23 Sep 2008 - 16:45

Le jeune homme secoue la tête en signe de négative.
La rousse le regarde avec un air inquiet…

Trop de silence…
Trop de silence chez ce jeune écuyer. Il y avait bien plus que de la solennité dans l’attitude de Guilhem. Elle ne décèle pas la joie et l’impatience habituelle des nouveaux impétrants. Elle ne décèle que de l’anxiété avec une pointe de tristesse.
Effet de la chambre de son père, de ce souvenir toujours douloureux ?
Non, il y avait autre chose, une ombre persistante.
Avez-t-il déjà appris ? Non il lui aurait déjà dit…
Avez-t-il appris une mauvaise nouvelle concernant Laïs ? Frisson… non il ne l’aurait pas fait attendre autant…

La rousse secoue la tête. Allons, fais lui confiance, il ne t’a jamais déçu.
Elle prend sa main posée sur son genou dans la sienne. Elle caresse les doigts déjà usés par le maniements des armes et les chevauchés.
Grande respiration…


Je ne suis plus dame de Léard…

Les yeux de son neveu viennent de s’agrandir pendant que sa main se serre sur la sienne.

J’ai déposé mes titres devant ta mère avant de partir définitivement de Lesparre… elle m’a appris sa grossesse. Lorsque j’ai su le nom du père et son futur mariage avec lui… nous avons eu des mots. Durs… Violents… destructeurs. Je n’ai pas pu l’accepter… c’était trop dur à accepter… il serait trop long et douloureux de t’exposer tous les griefs que nous nous sommes jetés à la figure. Mais je ne pouvais plus… plus rester sa vassale après avoir entendu ce qu’elle m’a dit. Que ma vie était inexistante, que je ne vivais que dans le souvenir et que je n’avais pas été là… pour…

Sa main serre la main de son neveu.

Je suis partie, le Manoir de Léard est vide à présent et mes affaires sont ici.

Elle montre de sa main libre les quelques malles qui trônent toujours dans le coin de la chambre…

Elle va épouser Perturabo…

Elle soupire…

Ne pense pas que je vous abandonne… jamais. Je serai toujours là pour vous. Je suis toujours là pour toi. Comme conseil et secours… toujours… mais je ne peux plus être près d’elle.

Elle regarde son neveu avec inquiétude…

J’espère que je ne t’apprends rien…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyMar 23 Sep 2008 - 17:28

Mains qui se rejoignent…

Je ne suis plus dame de Léard…

Bouche qui s’entrouvre sous l’effet du choc de l’annonce…Sa mère ne lui avait rien dit à ce sujet... Maintenant il comprend certaines scènes qu’il a vécu avant de partir pour Ryes… Il comprends maintenant comment sa mère à pu lâcher prise face à lui aussi facilement… mais pourquoi… pourquoi avait-elle rejetée ainsi sa tante... Comment avait-elle bien pu la laisser partir sans la retenir de force…

Elle lui explique… des mots dur… lui aussi en avait eu envers sa mère après l’annonce… Lui aussi ne s’était plus retenu… Qu’il la comprend en ce moment… Comme il aurait voulu lui aussi tout déposer aux pieds de sa mère pour la laisser seule dans son orgueil… mais malheureusement il n’avait pu… Il n’avait rien à déposer… Rien avant que cette dernière ne meure…

Regard vers les malles qu’elle désigne tandis qu’elle lui annonce le nom du père… Mais cela encore il le sais… il a réussit à faire cracher toute la vérité à sa mère... toute… lui promettant de ne pas se retenir devant cet homme… De ne pas lui laisser une vie facile... Allant même jusqu’à promettre de le tuer si jamais il venait ne serais-ce un jour que hausser la voie sur son frère ou ses sœurs…

Echange de regard… puis il prend une profonde respiration avant de se lancer à sont tour…


Vous ne m’apprenez rien effectivement… mis à part le fait que vous ayez rendu vos terres… Cela mère a visiblement omis de m’en parler… Je soupçonne qu’elle pensait que cette dernière nouvelle n’affecte que trop profondément nos relations, après que je lui ai dit ce que je pensais réellement de son bâtard, ainsi que ce traître qu’elle souhaite épouser…

Il sert un peu plus fort la main de sa tante, repose le verre qu’il tiens dans la main depuis le début de la scène, alors qu’il n’y a même pas goûté…

Elle m’a simplement exposer les faits du pourquoi se remarier… et c’est ce qui m’a fait le plus rire… Elle dit n’éprouver aucun sentiment pour cet imbécile… Et pourtant elle veut donner la légitimité à son enfant… Tout cela en invoquant le fait qu’Aélis à trop subit de brimade lorsque les gens savaient qu’elle était bâtarde… Je n’avais jamais entendu pire comme excuse…Mais je m’étais finalement tu pour ne pas briser à nouveau la famille… Et visiblement le mal était fait avant que j’arrive…

Nouvelle profonde respiration…

Et malgré tout cela, moi aussi je serais toujours là pour vous… Je vous ai promis de veiller sur Laïs… Je peux étendre cette promesse sur vous maintenant… Rien ne m’y en empêche…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyMar 23 Sep 2008 - 22:13

La rouquine pousse un soupir de soulagement…

Elle ne lui a rien appris concernant le mariage de sa mère… mais le soupir se fond en grimace quand elle apprend qu’il ne sait rien pour son renoncement.

Izarra, Izarra qu’es-tu devenu pour cacher tout ce qui est afférant à ceux qui t’entourent ? En parfaite femme rodée aux arcanes du pouvoir et aux manipulations, elle avait tu ce qu’elle pouvait et tourner ainsi la situation afin qu’elle soit la plus acceptable possible pour son fils et la moins préjudiciable pour elle. La duchesse en pouvait pas avouer leur discorde, la perte de sa vassale, elle son appui de toujours. Elle avait limité les dégâts dans la débandade de ses troupes en taisant le départ de son second. Elle était trop fière et surtout maintenant trop seule pour perdre le soutien de ses enfants si encore on pouvait parler de soutient au vu de la colère qui transpire de Guilhem.

La rousse la plaindrait si ne résonnaient encore les mots qui l’avaient assaillis et blessés comme mille coups de dague. « Cesse de me jeter à la figure tes serments et tes engagements. Ils sont tout ce qui te reste pour te masquer à toi-même le vide de ton existence. »
Mutisme pour ne pas grimacer de nouveau ou laisser apparaître sur ses lèvres un sourire cynique.


Elle m’a simplement exposer les faits du pourquoi se remarier… et c’est ce qui m’a fait le plus rire… Elle dit n’éprouver aucun sentiment pour cet imbécile… Et pourtant elle veut donner la légitimité à son enfant… Tout cela en invoquant le fait qu’Aélis à trop subit de brimade lorsque les gens savaient qu’elle était bâtarde… Je n’avais jamais entendu pire comme excuse…Mais je m’étais finalement tu pour ne pas briser à nouveau la famille… Et visiblement le mal était fait avant que j’arrive…


Brisée la famille ? Pas encore… pas encore. La rousse savait que le pire était à venir. Pour l’instant c’est l’amitié et l’estime mutuelle des deux femmes qui étaient en morceaux sur le sol.

Elle fera tout pour trouver une légitimité à ce qu’elle est en train de faire… avec des arguments qui seront ou non fallacieux. Le tout est qu’on ne peut pas la savoir sincère ou non… oui le mal est fait. C’est ainsi. Ta mère est en train de s’enfoncer dans des abîmes dangereux et ce ne la concernerait qu’elle je n’en aurai rien dit… mais c’est vous tous qu’elle condamne. Je te conseillerai donc la modération. On ne peut savoir ce que fait son ennemi qu’en le surveillant. Reste près de ta mère. Tu ne pourras servir tes intérêts et surveiller ce traître à son roy qu’en restant à portée. Et ainsi tu pourras veiller sur ton frère et tes sœurs et être là pour eux…

Moi aussi je serais toujours là pour vous… Je vous ai promis de veiller sur Laïs… Je peux étendre cette promesse sur vous maintenant… Rien ne m’y en empêche…

Lueur dans les yeux de la rouquine…

Laïs… dis moi qu’elle va bien !

Forte pression sur les mains de son neveu….

J’ai eu ta missive concernant le fait que tu la prennes sous ton aile mais je n’ai pas eu de nouvelle depuis… pardieu dis moi que tout va bien pour elle !
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyMer 24 Sep 2008 - 18:04

Laïs… dis moi qu’elle va bien !

Il lève les yeux… La regarde, puis laisse un sourire fendre ses lèvres… C’est vrai qu’il ne lui avait rien dit de plus que ce qu’il avait pu écrire dans son dernier courrier…et encore de façon encodée… Il lui serre la main…Puis se lève pour commence à tourner en rond dans la pièce exigu…

Par où commencer…

Comme je vous l’ai écrit, j’ai bien récupéré Laïs à Muret… D’ailleurs ça n’a pas été chose facile, elle a le caractère de Vergy… Et en me voyant arriver encapuchonné… Elle c’est jetée sur moi comme si j’était un brigand… Elle à au moins les base du combat rapproché… Surtout au bâton, mon genou doit encore en garder une trace…

Enfin…Je l’ai donc prise, déguisée en garçon…Totalement… Je ne sais pas si vous allez m’en vouloir Tante… Mais… j’ai dû aussi lui couper les cheveux… Vos…Amis… Doivent rechercher une petite enfant aux cheveux longs… Ils auront plus de mal ainsi…


Il reprend sa respiration, la fixe, afin de voir sa réaction au fait qu’il lui ai coupé les cheveux… Puis reprend…

Elle a aussi changé de nom… Elle répond désormais au nom de Moustique… Et lors de notre retour j’ai rejoint la troupe qui m’avait permis de passer les frontières… Tous amis… Dont une personne que vous connaissez, puisque vous m’avez confié à elle il y à de cela quelques années… La Comtesse Daresha… Et donc comme vous me l’aviez demandé… Je l’ai confié à une personne en qui j’avais toute confiance parmi ce groupe… La compagne du Capitaine Rhuyzar… Elle a pris Moustique sous son aile, comme page… Vous pouvez vous détendre maintenant… Mais je vous conseille tout de même de ne pas entrer en contact avec elle tout de suite… Laissez votre affaire se tasser… Laisser le Vicomte se morfondre … Ne lui donnez pas ce qu’il cherche…

Durant tout son discours il n’avait cessé de faire les cent pas… De jeter furtivement un coup d’œil après chaque phrase en direction de sa tante… Ne pas trop en dire d’un coup… Attendre qu’elle assimile tout… Attendre qu’elle pose d’autres questions…Il se fige... Puis la fixe à nouveau…

Vous manquez à Laïs… Et je lui ai promis que vous viendriez la chercher vous-même… Alors ne me fait e pas mentir, et ne réitérez pas les deux coups d’épées que vous avez pris… Pour elle…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyJeu 25 Sep 2008 - 12:24

Il a sourit…
La rousse décrispe ses doigts. Il peut tout lui annoncer maintenant. Par ce sourire elle est vivante et en bonne santé. C’est bien tout ce qui l’importe…

Elle écoute le début du récit de son neveu et ne peut s’empêcher de rire à l’évocation de l’attaque de sa petite sur son cousin qu’elle vénère tant. Elle a dû être bien embêtée lorsqu’elle a du apprendre l’identité de sa victime…
Elle rit, la rouquine d’un rire qu’elle n’a pas eu depuis bien longtemps…
Elle est en vie cette petite bouille à qui elle a donné la vie… elle est vivante et vive, elle a les traits de la famille pour vouloir défendre son chez elle à tout prix…
Tant de temps qu’elle ne l’a pas vu…

Elle essaie de se calmer et de continuer à suivre le fil du récit de son neveu… reste un sourie béat au coin de ses lèvres.


Enfin…Je l’ai donc prise, déguisée en garçon…Totalement… Je ne sais pas si vous allez m’en vouloir Tante… Mais… j’ai dû aussi lui couper les cheveux… Vos…Amis… Doivent rechercher une petite enfant aux cheveux longs… Ils auront plus de mal ainsi…

Rire… sure que cette idée a dû plaire à la petite Laïs… et que sont des cheveux devant une vie. On les coupe, ils repoussent, tandis qu’une vie elle, fauchée, ne renaît jamais. La rousse n’était pas dame de cours…elle avait vu trop de champs de batailles, trop d’assauts, trop de blessures et de morts, pour s’attarder à ce qui devient un détail devant des horreurs pareilles.

Tu as été parfait Guilhem, parfait… peut me chaux ses cheveux, il y a plus important, et ta manœuvre est habile. Vraiment, je n’aurai pas pu rêver mieux, tu es un stratège doué.

Elle a aussi changé de nom… Elle répond désormais au nom de Moustique… Et lors de notre retour j’ai rejoint la troupe qui m’avait permis de passer les frontières… Tous amis… Dont une personne que vous connaissez, puisque vous m’avez confié à elle il y à de cela quelques années… La Comtesse Daresha… Et donc comme vous me l’aviez demandé… Je l’ai confié à une personne en qui j’avais toute confiance parmi ce groupe… La compagne du Capitaine Rhuyzar… Elle a pris Moustique sous son aile, comme page… Vous pouvez vous détendre maintenant…

Moustique ? En voilà un nom étonnant ! La rousse sourit en se demandant si ce nom était le fait de son neveu ou de sa brunette de fille… la réponse paraissait assez évidente. La comtesse Daresha… comment ne pas s’en rappeler. Elle l’avait sorti d’un bien mauvais pas, encore une dette à pourvoir.
La compagne du Capitaine Rhuyzar ?! Et bien, vous m’en direz tant ! Pour une personne digne de confiance, s’en était une. Elle y avait secrètement pensé, à cette dame blonde, racontée par son frère et entrevue une fois, mais n’avait jamais pensé qu’elle accepterait de prendre soin de sa fille.

Oh oui elle pouvait se détendre, laisser ses muscles crispés depuis des mois en paix, dormir, dormir enfin, d’un sommeil sans cauchemars où elle voyait un petit corps criblé de coups de dague, ensanglanté et désarticulé, poupée de chiffon sans vie et sans plus de consistance qu’un amas de chair. La crainte, sourde, viscérale, animale, fille malade de cet instant maternel qui ne l’avait jamais quitté malgré ses absences et ses voyages, allait enfin la laisser respirer. Arrêter cette apnée de plusieurs mois, oh oui, se laisser aller sans heurts ni tension, au sommeil et à la douceur d’une vie sans peine.


Mais je vous conseille tout de même de ne pas entrer en contact avec elle tout de suite… Laissez votre affaire se tasser… Laisser le Vicomte se morfondre … Ne lui donnez pas ce qu’il cherche…

Le sourire se racornit un petit peu. Il fallait un revers à la médaille. Oh oui elle le savait cela. Elle le savait. Le Vicomte lorsqu’il aurait appris son dépôt de titre se trouverait dans une colère noire, destructrice. Jamais il n’accepterait d’avoir perdu sa proie et que celle-ci ait gagné la partie qui les opposent depuis des mois… s’il pouvait faire mal, il le ferait avec cruauté de surcroît. Il fallait laisser couler de l’eau sous les ponts et ne pas la mettre sottement en danger alors qu’elle avait éviter déjà le pire.
Mais c’est son cœur qui venait de se pincer à l’évocation de mois d’absence. Encore… se résoudre. Oui… pour son bien. En espérant que sa fille ne lui reproche pas ses absences, sa disparition, comme l’avait fait son neveu avec sa mère. Il faudrait lui dire… un jour.


Vous manquez à Laïs… Et je lui ai promis que vous viendriez la chercher vous-même… Alors ne me fait e pas mentir, et ne réitérez pas les deux coups d’épées que vous avez pris… Pour elle…

La rouquine se lève et rejoint son neveu avant de le prendre dans ses bras. Elle se laisse aller à cette nouvelle.
Elle était libre et sa fille allait bien. Et elle avait aperçu un regard si…
Soupir et larmes… des larmes de soulagement, de joie et de fatigue mêlées… libération d’un instant. Cachée dans le cou de son neveu, elle se laisse aller … encore une fois.
Après la vague d’émotion, elle se détache de lui et sèche ses larmes.


Merci, Guilhem… je te suis reconnaissante plus que tu ne le crois. Je te promets d’être prudente… j’ai trop perdu et j’ai tellement à gagner maintenant. Et puis je dois veiller sur toi aussi… maintenant que tu es en plus Licorne.

Main qui passe doucement sur sa joue.


Tu n’auras pas de traitement de faveur… comme moi avec ton père. Tu devras apprendre les us et coutumes de ce lieu par toi-même. Tu devras te faire une place au-delà de l’ombre imposante qu’il a laissé, au-delà de la mienne qui est moindre. Mais je serai là en cas de besoin.

Elle regarde un instant la porte et reporte ses yeux sinoples sur les aciers de son neveu.


Il faut d’ailleurs que tu ailles rencontrer tes frères et sœurs. Ils doivent être en taverne à l’heure qu’il est, en train de fêter arrivées et promotions. Sauf si tu as des questions ou des choses à me dire… ou si tu veux rester encore, c’est un peu chez toi ici…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyLun 29 Sep 2008 - 11:46

Merci, Guilhem… je te suis reconnaissante plus que tu ne le crois. Je te promets d’être prudente… j’ai trop perdu et j’ai tellement à gagner maintenant. Et puis je dois veiller sur toi aussi… maintenant que tu es en plus Licorne.

Haussement de sourcil… Veiller sur lui ? Allons donc… C’était plutôt l’inverse qui allait avoir lieu… Comme si elle croyait qu’il n’était pas assez doué pour se protéger tout seul… Cela fait des années qu’il parcourt les routes du Royaume, du Rouergue à Paris… Seul… Croisant parfois des brigands qu’il rosse avec un simple bâton… mais bon… il ne dira rien, et opinera simplement du chef… Main qui se pose sur sa joue…

Tu n’auras pas de traitement de faveur… comme moi avec ton père. Tu devras apprendre les us et coutumes de ce lieu par toi-même. Tu devras te faire une place au-delà de l’ombre imposante qu’il a laissé, au-delà de la mienne qui est moindre. Mais je serai là en cas de besoin.

C’était donc de cela qu’elle parlais… M’enfin, les traitements de faveur il n’e avait pas eu non plus lorsqu’il la suivait sur les routes en se prétendant son écuyer… les tâches harassantes il avait eu l’occasion d’en faire, tout ce qu’un jeune écuyer devait réaliser il le faisait, et ce malgré sa noble naissance… Il ne pensait pas qu’il pouvait y avoir pire traitement, même en sachant qu’ici les entraînements étaient réputés pour leurs duretés, mais tout de même… Le Maistre d’arme ne pouvait faire pire que sa tante…. Personne ne peux faire pire que sa tante… Hormis une personne, mais ce dernier n’était plus de ce monde…Regard dans les yeux sinoples…

Il faut d’ailleurs que tu ailles rencontrer tes frères et sœurs. Ils doivent être en taverne à l’heure qu’il est, en train de fêter arrivées et promotions. Sauf si tu as des questions ou des choses à me dire… ou si tu veux rester encore, c’est un peu chez toi ici…

Froncement de sourcil… A peine avait-il retrouvé sa tante, qu’il devrait déjà s’en aller… Il passe la main sur son visage comme pour clarifier la situation… Nouveau regard vers la rousse…Il hésite encore à lui répondre… Il regarde la porte qu’elle lui indique… Puis passe son regard sur toute la pièce… Avant finalement de se lancer…

Je ne sais si je veux fêter tout cela avec les autres… Puisque pour ma part je n’ai rien à fêter… Mon entrée ici n’est que ce qu’aurait voulu père… Rien d’autre… La Licorne coule dans mon sang… Comme dans le votre… Cela ne se fête pas… Je dois juste lui faire honneur, et m’entraîner sans cesse… Et j’espère que pour cela, vous serez près de moi autant que vous le pourrez… Car je doute que vous ayez tant de temps à me consacrer… Mais ce n’est pas grave… Père m’avait conté une fois que la salle d’arme possédait des mannequins et des épées d’entraînement… Je pourrais au moins m’affûter sur eux avant de me lancer sur des combattants de la trempe des Errants…

Sur ses mots il se rapproche de la porte… Pose la main sur la poignée… Avant de tourner le visage une nouvelle fois vers sa tante… Utilisant une langue qu’il n’avait plus parler depuis son départ des terres de Lesparre… Abandonnant ainsi le Gascon pour l’Occitan… mais cette fois, il parlerait sa langue, celle que sa famille utilisait… Regard plein d’amour vers la rousse… Léger sourire sur les lèvres…

Que’vs aimi…Que’mé mancatz…

Main qui appuie sur le loquet… Porte qui s’ouvre dans un grincement…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyMar 30 Sep 2008 - 13:33

Je ne sais si je veux fêter tout cela avec les autres… Puisque pour ma part je n’ai rien à fêter… Mon entrée ici n’est que ce qu’aurait voulu père… Rien d’autre… La Licorne coule dans mon sang… Comme dans le votre… Cela ne se fête pas… Je dois juste lui faire honneur, et m’entraîner sans cesse… Et j’espère que pour cela, vous serez près de moi autant que vous le pourrez… Car je doute que vous ayez tant de temps à me consacrer… Mais ce n’est pas grave… Père m’avait conté une fois que la salle d’arme possédait des mannequins et des épées d’entraînement… Je pourrais au moins m’affûter sur eux avant de me lancer sur des combattants de la trempe des Errants…

Il y a des fois comme celle-ci où le sérieux et l’abnégation de son neveu l’inquiète, à la Pivoine. Il est des évènements qui demandent joie et effusion, même tenus, même légers. Et pourtant elle ne voyait dans les yeux aciers de Guilhem rien de tout cela. Juste une détermination froide, une ténacité encrée plus profonde que ses entrailles…. Peut-être une lassitude et une abnégation bien trop forte pour son âge qui n’était pas celui d’un homme aguerri et mûr. Trop d’épreuves déjà ? Il n’avait pas été épargné… Des morts, des fuites, des abandons. La pivoine serre ses doigts. Si jeune et déjà si touché. Il fallait qu’elle veille à ce qu’il ne se perde pas, qu’il garde ce côté passionné qu’elle lui avait connu, qu’il ne se recroqueville pas dans une coquille sans âme et sans sentiment. Par où commencer, pardieu ? Le laisser partir, se familiariser à Ryes et penser au problème… demander conseil. Plus tard, plus tard... pour l'instant rebondir sur ses derniers mots avant qu'elle ne plonge trop dans ses pensées.

La rousse parvient à sourire doucement et lui demande avec un petit air provocateur et un sérieux théâtral :


Te lancer sur des combattants de la trempe des Errants…. Hum hum….
Je te sais doué mais tout de même tu n’as pas froid aux yeux…. Et bien soit, tu as devant toi une adversaire si tu le souhaites, écuyer. Duel à l’épée bien sûr, je te laisse le choix d’utilisation ou non d’un bouclier, et le jour ainsi que le lieu où tu voudras me rencontrer. Tu les afficheras dans la salle d’armes. Et je te conseille de te préparer à une belle déculottée, même si ta tante est rouillée et en morceau, elle n’a pas pour autant oublié sa technique…


La rousse ne peut s’empêcher de rire :

Enfin elle espère qu’elle ne l’a pas oublié et que surtout son corps acceptera de lui répondre après toutes les blessures qu’elle lui a infligé…. Au moins tu auras une grande chance de me battre si tu arrives à faire durer le combat.

Le neveu s’était rapproché de la porte et l’avait regardé :

Que’vs aimi…Que’mé mancatz…

Le sourire de la rousse s’était figé un instant… ce regard et ce sourire… un instant, furtif, rapide, comme un trait de flèche, le passé refait surface dans les traits du jeune homme. Un petit coup de poignard qui transperce aussi vite qu’un éclair le cœur de la Pivoine. Les mêmes mots, les mêmes mots, dans une autre langue, mais les même.

La rousse se lève et serre son neveu contre elle.


Tu tanben, lo men petit princi, mei qué pensas…


Elle reste un instant ainsi, contre Lui et contre son neveu, les yeux fermés… puis elle se détache et regarde Guilhem en lui caressant doucement la joue :


Adishatz, lo men bèth nebot, soi hardit, va t’en vesitar lo castèth. Jo que m’estavi aquiu, si hrèita…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyLun 6 Oct 2008 - 12:46

[ Le calme après la tempête….]



Ses doigts massent doucement ses tempes…
La lune commence à monter dans le ciel piqueté d’étoiles qui jouent à cache-cache avec de fins nuages.
Du repos… il lui faut du repos.
C’est que les derniers temps ont été agités. Une vraie mer en furie… des tempêtes suivies d’éclaircies aveuglantes. Déroutant, vraiment déroutant. A ne plus vraiment savoir où est la direction à prendre, si tenté qu’elle eut un cap et un cabestan pour s’y diriger.

Elle avait lavé les dernières affres de fatigues et noyé pour un temps ses interrogations dans un bain tiède parsemé d’essence d’orange. Là rien n’avait percé dans son esprit. Rien de plus que le délassement, lâcher prise un instant, laisser les tensions de la journée, laisser son cœur reprendre un rythme autre que celui d’un tambour au galop. Elle était restée un moment les yeux fermés avant que le froid ne commence insidieusement à l’envahir, piquetant sa peau. Elle était sortie, cotonneuse, avait enfilé une longue chaisne. Après avoir discipliné ses cheveux rebelles dans un chignon sommaire, elle s’était retrouvée devant sa malle à vêtements. Lorsqu’elle l’avait ouverte, elle avait vu les vêtements noirs qu’elle arborait depuis des années. Cette ombre à cet instant, lui parut insoutenable. Elle n’était plus la rousse d’antan. Les quelques mois passés avaient été un révélateur, un tournant aussi brutal qu’inattendu. En elle bouillonnaient les doutes, mais aussi autre chose, l'essence, longtemps oubliée, d’une fleur enfouie, qui hibernait sous les deuils et les coups et qui sous le souffle chaud des derniers évènements venait de refleurir.
Pivoine le rouge vous va si bien….
Elle cherche dans le fond du coffre et sous les couches de sable retrouve sa gueule d’antan. Le premier vêtement est une robe simple lassée sur le devant, incarnat. Elle avait caressé le tissu, un moment… et avait enfilé la robe de coton.

Le miroir de la chambre lui renvoie le reflet modifié d’un passé enfoui. Elle n’est pourtant pas la même non. Des petites ridules sont apparues au coin de ses yeux. Elle est amincie et fatiguée. Mais elle avait de nouveau dans les yeux la flamme de jadis et dans cette robe rouge, elle se sentait… elle-même.

Et pourtant…

Reprendre sa liberté n’était pas une mince affaire. On ne se déleste pas de chaînes, lourdes, vieilles comme le monde, qui ont laissé tant de marques sur ses poignets, qui ont été portées avec foi et ardeur, qui ont fait partie intégrante de sa personne, sans que restent des séquelles. Cette liberté paradoxalement avait une douceur amère, la jetant vers un inconnu aussi excitant qu’effrayant. Elle qui avait agi de part des serments, de part des choix chevillés aux autres, se retrouvée seule, face à elle-même, sans garde fou, sans barrière, sans limite. Horizon sans fin… livrée à elle-même, il y a bien longtemps qu’elle ne l’a pas été la rousse. Depuis une éternité, depuis les murs rouges de Carcassonne, bien avant qu’elle ne sache la filiation qui l’avait rattaché au blason aux quintefeuilles d’or. Et à cette époque, son corps et son cœur avaient suivi moins d’assaut et engrangé bien moins de cicatrices qu’alors. Est-elle seulement capable d’agir par elle-même sans se tromper de route, sans ce fil d’Ariane qu’elle a rompu violemment ? Malgré les instants de calme, reste une haine sourde, des routes sinueuses et dangereuses, empruntées à tâtons. Poisons, vengeances, rancœurs, fiel…

Le regard sinople se perd dans la contemplation de ce rouge vif…
Passion néfaste ? Passion bénéfique ? Le feu salvateur ou destructeur ?
Elle connaissait pourtant un feu, dont les brandons passaient parfois devant elle, au débotté, qui pouvait l’éclairer sans la perdre… un feu allumé par l’ambre chaud des ses yeux. Elle ne sait pourtant rien. Rien n’est une évidence. Et pourtant ce regard, ce regard, c’était le soleil qu’elle avait perdu. Elle pourrait se battre, elle la guerrière, elle pourrait essayer de le percer les pensées chuchotées par ses prunelles. Mais elle a trop peur de perdre sans avoir même gagner une once de lui. Il est sauvage derrière cette face tranquille. Abîmé par la vie, décapité du cœur… comme elle. Elle aura des réponses. Elle aura des réponses lorsqu’il le voudra. Mais pardieu qu’il est dur de brûler au brasier de l’impatience…

Des pas ?
La rousse lâche le miroir pour se tourner vers la porte… elle écoute et pourtant rien. Rien que le silence de Ryes endormie...
Il est grand temps qu’elle se repose. Oui grand temps. Elle s’empare d’un livre sur une étagère et se pose sur le lit.
L’étude pour l’oubli de ses interrogations, le sommeil comme remède.
Au moins pour un temps.
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyMer 15 Oct 2008 - 10:32

Errance à nouveau en les murs de Ryès.
Salle du chapitre désormais derrière lui, laissant là bas comme lointains souvenirs les événements qui s'y étaient déroulés.
Esprit encore embrumé par ce qu'il avait vécu. Quelques instants. Quelques secondes. Une éternité?
Réminiscences de ce fugace contact, qui avait fait se fissurer le mur protecteur de son âme. La peur par moment l'envahissait, tant la bête tapie derrière ces hautes protection semblait vouloir reprendre force et puissance, surgissant de l'ombre où il avait pu la maintenir.

Aurait il la force à nouveau de contrôler cette puissance.
Saurait il dompter les émotions qui sans doute aucun, colonnes montant à l'assaut de son esprit, ne manqueraient de livrer nouvelle bataille afin de reconquérir le terrain perdu.
Les doigts de sa main dextre enserraient à nouveau la bourse de cuir attachée à sa ceinture. La poudre arriverait elle à lui apporter ce qui lui faisait défaut?
Qui remporterait cette bataille, de son passé ou de son présent, contrôlerait à nouveau tout son être. Cette rencontre là, ces sentiments, peut être, seraient ils le facteur déclenchant d'une terrible réaction en chaine qui marquerait le commencement d'une nouvelle lutte intérieure.

Déjà, des visages, fugaces, flottant dans cette brume habituelle, passaient par instant devant son regard.
A deux reprises, il avait cru percevoir voix connues tout autant qu'imaginaires, qui l'avaient faites se retourner.
Dans ce recoin, là bas, n'était ce pas silhouette déjà croisée qui, tapie, attendait son passage?
A nouveau, ce souffle d'air chaud caressait sa peau.
Rien qu'une fois. Un instant encore. Retrouver ceux qu'il avait perdu. Revoir les lieux qui avaient fait de lui ce qu'il était.
Une fois.
Une seule.

Une porte.
Etrange caprice du destin qui lui avait fait mener ses pas vers la chambre de l'errante.
Destin? Serait il donc à ce point manipulé qu'il ne pouvait déjà plus prendre décision consciente?
Lentement sa main dextre, quittant comme à regret la bourse de cuir, s'éleva en l'air avant que de frapper une seule et unique fois le bois de la porte.

Le son résonna dans le froid couloir de la forteresse avant que le silence, chape de plomb, ne retombe sur ses épaules tandis que lui même, immobile, bras ballants, guettait les signes d'une possible réponse en provenance de la chambre.
Serait elle là?
Les pièces de l'échiquier étaient en place, la partie allait commencer.
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyMer 15 Oct 2008 - 18:14

Elle contemplait les pages de son livre sans vraiment les lire… soyons honnête elle l’avait même délaissé. Elle ne se lassait pas de la contemplation des plis pourpre de sa robe. Malgré les questions, les ombres, les blessures, ce soir finalement, elle se sentait bien dans sa couleur d’antan. Est-ce l’effet du bain, la douceur de s’allonger pour se donner du repos ?
Peut importe finalement…
La rousse pivoine enlève le ruban qui attache ses cheveux qui s'échappent sur sa nuque et roulent dans son dos. Libérée, elle se laisse aller sur le dos et ferme les yeux.
S’enfoncer dans le matelas de coton… elle s’étire comme un chat pour se blottir ensuite les mains près du visage, poings fermés.
Refuge…
Morphée vient doucement chatouiller ses paupières, pour une fois, pas rancunier, pour la faire plonger doucement entre ses bras.
Un sommeil sans rêve… depuis longtemps…
Soupir d’aise qui s’échappe, volubile, des lèvres entrouvertes…

Un bruit sourd vient résonner sur les pierres de la chambre.
La rouquine se redresse le cœur battant…
A-t-elle dormi longtemps ? A-t-elle seulement dormi ? Le coup percutant l’huis faisait-il parti de l’illusion d’un rêve ?
Non c’était bien un coup à la porte… Il y a quelqu’un… Qui a cette heure ? Une mauvaise nouvelle à n’en pas douter. Le grand Maistre… Guilhem…

La rousse secoue les dernières affres de sommeil qui s’accroche encore à ses cils et s’approche de la porte, anxieuse.
Elle l’ouvre…
Et reste interdite.

Enguerrand ? Le soulagement qui aurait dû être le sien passe seulement quelques secondes dans son cœur. Le calme de son repos vient d’être soufflé d’un coup.
Enguerrand… encore ses prunelles ambres qui la dévisagent. Que lire à cet instant dans son regard posé sur elle ? Elle ne sait même pas si elle peut s’autoriser à déceler quelque chose, sans être subjective. Elle voudrait lire… tant de choses. Elle voudrait en occulter tellement.
Elle le regarde juste un instant… il a l’air si sérieux. Préoccupé. Un petit frisson descend sur sa colonne vertébrale. Où a disparu ce trait de lumière dans son iris qui l’avait réchauffée quelques heures plus tôt ?

Ne rien présager… ne rien imaginer… le laisser faire… il est venu…

Entre…

Elle s’efface lentement et fait un geste de la main pour l’inviter à entrer. Le nouveau cavalier s’exécute sans mot dire. Un coup d’œil vers le couloir. Personne. Est-ce que ça à réellement de l’importance ?
Doucement elle referme l’huis, repousse les plis de sa robe pourpre et se retourne vers lui. Un instant la panique. Que faire ? Que dire ? Que dire… ironie, elle a tant à lui dire. Tant à demander aussi. Tant à écouter. L’impatience tambourine à ses tempes comme le sang que son cœur fait battre au même endroit.


Je…

Elle se mord la langue pour retenir le flot de paroles, de questions que sa bouche contient. Temporiser surtout…

Veux tu boire quelque chose ?

Elle en aurait bien besoin la rouquine devant le silence du cavalier, devant la déroute de son cœur… Quelque chose de fort, corsé, calva, armagnac...
Attendre…
En espérant juste que lui n’ait pas la même crainte. En espérant juste qu’il a les mêmes peurs d’abandon, de refus… en espérant que pour une fois, elle puisse… aimer.
Simplement et sans douleur.
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptyVen 17 Oct 2008 - 23:51

Entre...

Ainsi donc le premier mouvement avait été entamé. Par ce simple mot, la rousse venait de faire bouger la partie du destin du cavalier. Avait il espéré au fond de lui ne recevoir en réponse à son appel que ce silence sépulcral qui parfois hantait les couloirs de la forteresse? Qui sait. Une partie de son être probablement, aspirait à cela, tandis que l'autre pesait de toute sa force pour donner ce petit élan au destin qui saurait amener le licorneux sur le chemin qu'elle voudrait le voir emprunter.

Etrange et hélas fort connu sentiment de ne plus maitriser sa vie, ballotté par les courants des événements.
Sans un mot, sans même une expression décelable sur son visage, il était entré dans la pièce. Avait il esquissé un sourire? Peut être. Lui même ne le savait.

Un regard échangé.

Aristote qu'elle semblait soudain troublée. Aurait il repris ce masque funèbre qui durant tous ces mois avait recouvert son visage d'un voile impénétrable? Qu'il était tentant de cacher sentiments et émotions, sans rien laisser paraitre au commun des mortels de la lutte intérieure qui le rongeait, ne laissant en guise de miettes que ces traits sombres et ce regard froid. Saurait il garder distance? Pourrait il une fois de plus retenir émotions et sentiments? Parviendrait il à se détacher, comme il l'avait déjà fait tant et tant de fois auparavant.

Et pourtant, cette autre partie de son âme hurlait de toute ses forces. Tempêtait. Rageait.
Il devait...il faudrait...il pourrait...
Avait il bougé? Une esquisse de mouvement de la main?

A nouveau cet homérique combat livré en son esprit, duel fratricide de ces deux forces opposées luttant sans merci pour prendre le pouvoir, contrôler son être et son avenir.

Il se tenait là, immobile, planté au beau milieu de la chambre de la jeune femme.
Imperceptiblement, sa mâchoire s'était serrée, ses yeux s'étaient fait plus vitreux.
La douleur en effet revenait maintenant le hanter, ravivée par cette lutte, nourrie par les doutes qui l'avaient envahi, brasier jamais éteint, feu couvant sous tapis de cendre, en quête de chair à torturer.
Vieille compagne qui pourtant l'avait laissé en relative paix plusieurs mois durant.
Souvenirs revenant en son esprit des souffrances et des douleurs passées.
Ces voix qui maintenant emplissaient son crâne, vociférant, chacune voulant écraser l'autre de sa force, gagner cette bataille.
Sa tête...sa tête allait exploser...Il...


Veux tu boire quelque chose ?

Cette voix.
Il devait s'y raccrocher. Elle était bien réelle. Pleine de doute et d'hésitations, certes, mais elle était là. Chaleureuse. Rassurante.
Il fallait qu'il...parle...Reprendre le cours des événements. Revenir à la situation présente.
Prendre...le dessus...trouver la force...
Un sourire, sinueux sillon traçant son chemin sur son visage, apparu lentement, décrispant légèrement les traits du licorneux.


Boire dis tu?...Oui...Je...Avec plaisir...ce que tu veux...

Un regard rapide autour de lui. Il devait s'assoir. Ses jambes ne pourraient le soutenir plus avant.
Ne...rien laisser...Paraitre.
Sourire crispé s'élargissant légèrement, la main désignant le fauteuil ou il s'était tenu il y a si longtemps déjà. A moins que ce ne soit que quelques jours plus tôt?


Passant presque plus de temps ici qu'en ma propre cellule...je...me permets...de m'assoir...Soeur.

Futile et dérisoire trait d'humour avant qu'il ne s'effondre presque contre le dossier protecteur du siège désigné.
Ainsi soulagé, il pouvait maintenant trouver le courage suffisant pour observer la jeune femme debout devant lui.
Elle semblait si fragile. Si perdue.
Il savait...il savait qu'il était au moins pour partie la cause de ceci.
Pourquoi n'avait il pu garder ses distances? Pourquoi avait il risqué d'enfreindre ces règles qu'il s'était imposées? Pourquoi?
Une fois encore, il le savait, il faisait souffrir un être cher.
Malédiction reçue pour il ne savait quel pêché, le poursuivant depuis tant et tant d'années.
Sombres pensées à nouveau envahissant son esprit, tandis qu'il luttait désespérément, tentant de fixer son regard dans celui de la rousse, accroché à cette salvatrice bouée qui représentait en cet instant sa perte et son seul espoir.
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptySam 18 Oct 2008 - 8:03

[Leave me out with the waste, this is not what I'd do...]

La rousse s’était approchée de sa bouteille préférée sans attendre de réponse.

Elle sert un verre pour détourner son regard…


Boire dis tu?...Oui...Je...Avec plaisir...ce que tu veux...


Elle regarde Enguerrand en reposant lentement la bouteille.
Ce ton…entrecoupé, le souffle court. Il ne va pas bien.
Elle le regarde plus attentivement. Comment n’a-t-elle pas pu remarquer ? Trop occupée par ses puériles interrogations. Ce n’était pas un masque d’indifférence sur son visage en entrant. C’est celui trop connu, composé, porté devant tous quand ses affres le secouent, quand il faisait face en silence. Sa visite tardive est un appel au secours. A sa manière. Sans tambour ni trompette. Un appel au secours silencieux, dit du bout des lèvres entre deux efforts pour respirer. Et pourtant un appel aussi vibrant que le plus grand cri du monde aux yeux de la rouquine, qui reste un temps pétrifiée de son aveuglement et de l’état de son frère.
Il y avait pourtant bien longtemps qu’elle ne l’avait vu faire une rechute. Il y a aussi bien longtemps qu’elle n’a pas été avec lui. Il y a bien longtemps aussi que lors de leurs brèves rencontres, il n’avait pas parlé de lui. La dernière, c’était déroulée ici même dans les larmes, les siennes, et elle s’était sauvée sans prendre la peine de prendre de réelles nouvelles de l’état de son frère.

Le cavalier cherche quelque chose du regard…


Passant presque plus de temps ici qu'en ma propre cellule...je...me permets...de m'asseoir...Soeur.

Avant qu’elle ait pu répondre et prononcer un seul mot de récrimination pour lui reprocher ses manières trop courtoises, il s’affale sur le fauteuil… Sourire de masque de commedia dell’arte, figé, crispé, tordu par la douleur et l’effort de le maintenir coûte que coûte. Traits tirés, marqués, sueur qui commence à pointer sur ses tempes… Poupée de chiffon qui essaie tant bien que mal de se tenir droite comme un i, sur le fauteuil qui l’avait accueilli quelques semaines auparavant, alors que lui la recevait dans ses bras.

Pauvre sotte…

La rousse s’empare du broc d’eau au trône près du lit, y plonge un linge pour l’humidifier et l’essore.
Elle se porte à sa hauteur et lentement le passe sur les traits burinés d’Enguerrand.


Excuse moi…

Sa voix est douce, presque un murmure… une berceuse…

Je n’ai pas vraiment été là pour toi ces derniers temps… je fais fie de ton mal alors que je sais être un de tes rares recours...

Sa main descend le linge sur sa joue…

Je suis là maintenant… ne m’interroge pas sur mes soucis. Ils se sont réglés. D’une façon peu commune mais… c’est tout ce que tu dois savoir sur moi pour l’instant…

Elle passe de nouveau le linge froid sur ses tempes, pendant qu'elle continue doucement, lentement à lui parler, sans le regarder dans les yeux, suivant simplement de ses prunelles le parcours du tissu...

Accepte moi ce soir comme cette aide que tu es venu trouvé un jour froid de février... simplement et sans cérémonie... sans fausse politesse, sans détour... Oublie mes plaies. Ce soir, je me consacre aux tiennes...

Elle achève toujours en douceur de passer le linge humide sur le visage du cavalier avant le laisser à part. Toujours avec la même douceur, essayant d’oublier la crainte qu’elle a de le voir respirer si vite, de lutter si âprement contre un mal qu'elle devine mais qu'elle ne peut qu'entrevoir, elle pose doucement sa main sur la sienne et enserre ses doigts.

Écho d’un moment de paix dans une autre salle, moins intime…
Prunelles sinoples qui scrutent les eaux ambres, troublées, cherchant un indice, une réponse...

Après un petit moment de silence, elle demande :


Dis moi ce qui te préoccupe tant pour t’amener à cette heure et dans cet état…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri...   [Chambre de Raphaël de Vergy] A l'abri... EmptySam 18 Oct 2008 - 11:48

Regard troublé de l'errante à la vue du spectacle offert à ses yeux.
Linge passé sur son front par des mains expertes et attentionnées.

Non!
Il ne voulait point de cela.
Nulle compassion, nulle pitié. Il ne pouvait tolérer ceci.
Fier, il l'était. Plus que de raison même. Plusieurs fois déjà sa carapace s'était fissurée, et cette faiblesse avait presque eu raison de son âme.
Déjà les muscles de son corps se contractaient, prêts à le faire bondir hors de son siège.

Et pourtant.
Tant de tendresse, d'attention. Derrière son habit de guerrière, de licorneuse, la jeune femme savait se montrer douce et sensible.
Elle pourrait, se peut, lui apporter ce manque, ce vide qui, telle néant d'au delà des mers, emplissait partie de son esprit d'une froideur et d'une noirceur insondables.

Il sentait le linge humide lentement glisser sur sa peau, apportant réconfort certain et réussissant à calmer ses craintes et angoisses.
Déjà, sa mâchoire se déserrait à nouveau, ses muscles se détendaient, une forme de torpeur ouatée envahissant son corps.

Le son de la voix de la jeune femme parvenait à ses oreilles. Paroles chaleureuses et réconfortantes. Mots qui pourraient être ceux d'une mère, d'une...amante...
Les phrases prononcées par l'errante réussissaient à toucher son cœur pourtant si bien remparé. Était ce là signe de faiblesse, ou au contraire volonté de lutte acharnée?
Pourrait il s'abandonner, se laisser aller, laisser venir à lui ces sentiments...au risque de se faire définitivement submerger.
Elle se tenait là, devant lui, si proche...

Un autre visage se dessinant sur les traits de la rousse.
Visage aimé, choyé, adoré. Disparu.
Ombre d'un fantôme à jamais enfui dans les limbes de l'autre monde.
Le teint basané, des yeux immenses, ce regard farouche qui l'avait tant séduit.
Elle était là, devant lui. Cela faisait si longtemps. Une éternité.
Elle tendait la main vers lui. Contact doux et réconfortant de sa peau, ses doigts enserrant les siens.


Diya.

Le prénom s'était échappé de sa bouche. Porteur de tant et tant de douloureux souvenirs. Depuis combien de temps ne l'avait il prononcé? Au lendemain de la bataille de Vendôme peut être? Ou lors de ses errances qui ont suivi sa longue et difficile convalescence.

Diya.
Comme ces quelques lettres avaient pouvoir de le calmer, lui apporter pour un fugace instant paix et douceur.

Diya.
Lumière.
Elle était la lumière qui saurait lui montrer le chemin à suivre. Il l'avait toujours écoutée. Toujours aimée. Même après ces années passées à tenter de l'oublier. De les oublier.

Cette main posée sur la sienne. Etait ce possible?
Ce regard.
Ces cheveux de jais.


Dis moi ce qui te préoccupe tant pour t’amener à cette heure et dans cet état…

Cette...voix? Illusion de son esprit? Il ne la reconnaissait pas...ou si plutôt mais...
Que lui dire? Comment lui expliquer tout ce qu'il avait traversé, ce qu'il était devenu depuis toutes ces années.
Péniblement, un fin sourire se dessina sur son visage, mu par les souvenirs de ces temps heureux passés sur ces terres. Ses pupilles s'élargirent, son regard se brouilla légèrement.
Qu'importe. Elle était là, à ses côtés, et elle lui apporterait comme toujours le réconfort dont il avait besoin.
Lentement, les mots sortirent de sa bouche, voix étrangement calme et apaisée, se faisant maintenant entendre.


Je...ce qui me préoccupe...Je...comment t'expliquer ceci...ma...D...

Etrangement, il ne parvenait à nommer celle à qui il parlait maintenant. Malgré tous ses efforts, il ne pouvait prononcer les mots qu'il avait pourtant utilisés tant et tant de fois.

Je suis perdu...sans toi...Je...J'ai besoin de t'expliquer....te dire ce qui m'est arrivé depuis tout ce temps...Avoir ton avis...Il le faut...Tu m'as tant manqué tu sais...

Profonde inspiration afin que de rassembler ses esprits.

J'ai souffert depuis que nous nous sommes quittés...mais toi encore plus je le sais. Chaque jour je pense à toi, je t'appelle de ton nom, je cherche à savoir ce que tu peux ressentir, penser. Je...il faut que je te parle. Que je t'explique ce que je suis, ce que j'ai fait.

Aristote qu'il était dur de parler ainsi à celle qui fut sa vie, son âme, sa moitié, pendant si longtemps. Sa moitié? Eclair fugace traversant sa vision. Chevelure rousse soudain remplaçant une brève seconde la cascade de cheveux noirs. Quelque chose n'allait pas. Quelque chose ne collait pas.
Mais pourtant, déjà sa douce était revenue, reprenant brutalement la place en son champ de vision.
Instant de trouble, paupières se plissant légèrement comme pour tenter de percer un brouillard avant que, rassuré, il ne serra un peu plus la main de celle qui enserrait ses doigts.

Il avait besoin de ce contact là. Il sentait ce besoin de sentir sa chair contre la sienne. A nouveau. Il...
Lentement, en silence, il s'avança en avant, s'approchant des lèvres de celle qui n'était qu'une chimère mais tellement réel en cet instant à ses yeux.
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