[Duel] Flaiche / Seleina. Une forêt sombre, très sombre

Invité

Prime sonnait au clocher de l'église de Ryes.
Sise sur une vieille souche à l'orée de la forêt, elle attendait.
A ses pieds, deux rapières de taille et poids différents.

"Les lames doivent être émoussées afin d'éviter de blesser l'adversaire." Avait il clairement signifié

Ainsi en était il.

"Oh bé ce s'rait dommage d'abîmer la marchandise." avait elle rétorqué, d'un air mutin.

Elle sourit se remémorant la réponse qui avait fusé de ses lèvres provoquant chez lui ce rire qu'elle aimait tant...

Une joie, un plaisir que de partager ce moment avec lui. De croiser le fer, de mêler les gestes, tenter de prendre le dessus... Mais elle en doutait, étant peu familière avec cette arme.
Ce dont elle ne doutait pas c'était de prendre une bonne leçon. Ce qui la fit sourire plus largement encore.

Se redressant, elle s'étira, prit la rapière la plus petite de ce fait la moins lourde, adaptée à sa petite taille, s'élança se profil, la tendant vers un ennemi fictif, s'imaginant déjà esquivant, parant, ripostant, la moindre botte n'ayant plus de secret pour elle....

Elle était encore très loin d'en maîtriser le maniement, mais ne demandait qu'à apprendre, volontaire, aimant les défis.

Sa rapière virevoltait dans les airs, corps en mouvement, Seleina concentrée sur ses gestes.

Flaiche était sorti tôt des quartiers des hommes d'arme, souriant en pensant à ce qui l'attendait. L'aube n'avait encore pointé ses premières lueurs et la fraicheur de la matinée enveloppait toujours l'air ambiant. Des conditions forts peu habituelles en somme pour un duel, mais il savait son adversaire originale et quelque peu décalée parfois, ce qui n'était pas pour lui déplaire, étant lui même de ce même genre, en version bien plus prononcée cela dit, et bien plus fréquemment.

Après avoir enfilé des vêtements suffisamment chauds pour l'heure matinale et avoir fait un brin de toilette, Flaiche se rendit à l'endroit prévu du duel. Seleina y était déjà, s'échauffant à première vue pour le combat à venir. Il l'observa quelques instants puis s'avança, ne voulant pas perdre le peu de concentration que lui avait permit le peu de temps écoulé depuis son réveil.

Il sourit à la jeune femme et se mit lui même à s'échauffer, sachant qu'il ne serais pas bon de commencer le duel sans préparatif, le corps étant encore froid et engourdis par la nuit de sommeil. Il ne dit mot, souriant toujours, se contenant de la regarder tout sourire en faisant ses étirements. Il alla prendre la seconde arme, laissée pour lui, et fit quelques moulinets amples avec. une fois fin prêt, il se racla la gorge et dit d'une voix exagérément pompeuse:

Bien le bonjour gente dame. Je suis ici pour relever le défi lancer par un fort joli minois. Me tromperais je en supputant que cela corresponde à votre personne ?

Invité

Démarche féline dans la pénombre avancée des bois. Il était là. Frais et dispos. Prêt à en découdre. Humour de sortie à la façon dont il l'aborda. Amusée, elle lui sourit et s'approchant, légère, lui déposa un bécot sur la joue en guise de bonjour alors que ses yeux bifurquaient furtivement en direction de ses lèvres.

'Jour vous... Oui je suis bien celle qui vous a lancé cet humble défi... Que vous honorez de votre charmante présence hu hu. Vous supputez bien. J'en déduis que vous voulez bien le relever.

Un visage innocent levé en sa direction. Un sourire narquois ponctuant d'une fausse note cette innocence feinte.

L'endroit les changeait de la confrérie aux pièces hautes et meubles de miel... Ici, la voûte était feuillue et d'un vert d'émeraude. Ici les oiseaux encensaient déjà leurs oreilles de leurs aimables chants qui bientôt se tairaient faisant place aux bruits de fer et aux souffles solidaires dans un même effort.

Ses lèvres cueillirent les siennes n'y tenant plus. Savourant les secondes qui s'égrennaient, paupières closes, main posée délicate sur la peau de sa joue.

Puis, reprenant son souffle, les questions fusèrent, insousciante, heureuse d' être en sa compagnie dans un cadre aussi somptueux :

Dis, c'est quoi les règles, on fait comment ? Qui commence ? Tu f'ras tout de même attention hein ? C'est pas que mais bon.... Parfois vous les hommes ne sentez pas votre force hein ? J'dis ça parce qu'un jour ... Oui enfin bon c'est pas l'sujet. Je suis toute ouïe.

Flaiche sentit le baiser sur sa joue faire naitre un frisson dans son dos, parcourant toute sa colonne et remontant celle ci prestement. Il tenta de masquer celui ci par des mouvements d'échauffement du cou, ressentant pleinement son envie de l'embrasser pour de bon.

Flaiche grimaça intérieurement. Le duel risquait d'être difficile si il n'arrivait pas mieux à se concentrer. L'issue du combat lui importait peu à vrai dire, comme à chaque duel qu'il avait fait. Le but était de s'entrainer, et en l'occurrence cette fois à s'amuser avec celle qu'il aimait. Il ne doutait pas un instant qu'elle prenait elle aussi plus ce duel comme un jeu que comme un combat très sérieux. Ils feraient cela dit tous deux en sorte de le rester autant que possible. Les armes, même émoussées, pouvaient être dangereuses, et qui plus est, le duel en était quand même un.

Baiser lui arrachant un soupir autant qu'un sourire. Manœuvre pour le déconcentrer ou simple envie irrésistible ? Il se doutait un peu de la réponse mais préféra ne pas trop s'avancer sur le sujet, profitant de l'instant.

A peine un souffle, et les questions arrivent. Seleina voyait arriver son premier duel, Flaiche, un peu plus expérimenté dans le domaine, lui avait déjà parlé un peu des bases lorsqu'elle avait soumis l'idée d'être son adversaire, mais n'avait pas abordé en profondeur tous les aspects de cet exercice. Il se racla la gorge et répondit:

Alors, pour savoir qui commence deux solutions, soit je suis galant et je te laisse l'avantage, soit tu trouverais ça insultant car tu ne veux pas être privilégiée et donc on attaque tous les deux une fois, celui qui touche l'autre gagnera l'initiative.

Sourire du gardon, un brin taquin.

Une fois ceci déterminé celui qui a l'initiative attaque, l'autre défend. S'il touche il marque un point. Si son adversaire défend, c'est à lui d'attaquer. Toute attaque ratée, chute comprise, font perdre l'initiative. Pour les coups les plus beaux il est par contre possible de toucher deux fois ou de toucher alors même que l'on défend. Quand aux prises de fer, l'initiative revient toujours a celui qui en sort vainqueurs.
Il ne faut donc pas attaquer lorsque tu n'as pas l'initiative.

Le duel est remporté par celui qui marque 8 points en premier.

Mes explications sont elles assez claires ? Et si oui me laisses tu te donner l'initiative ou veux tu le jouer cela aussi ?

Murmurant a son tour il rajoute:

Bah, je vais faire attention oui....mais ne sois pas trop dure non plus hein, le gardon risque de se déconcentrer assez vite au vu de son adversaire...

Rire et sourire, puis il se met en position du soldat au garde a vous, attendant sa réponse d'un air malicieux.

Invité

Nez légèrement retroussé, esprit en mouvement pour tenter d'assimiler le maximum d'informations, la brune sourit au jeune homme.

Oui tout m'semble assez clair, chef, oui cher chef ! Je pense qu'attaquer de concert est encore le mieux, c'est plus équitable.... Encore que... Peut être devrais-je te laisser l'avantage.... Oui...

Elle rit de ses galéjades se disant en son fort intérieur qu'elle risquait vite de regretter ses fanfaronnades et que son fier amant saurait déjà les lui rappeler ultérieurement quand le glas de la défaite aurait sonné.... Car elle ne doutait pas que l'issue du combat ne serait pas à son avantage.

Bravache, le narguant d'un regard empreint de fierté, la jeune femme se mit en garde, concentration de mise, laissant son adversaire se positionner de même.

Une légère appréhension vint effleurer ses muscles tendus à l'extrême... Elle était nerveuse même si elle n'en laissait rien paraître, sa souplesse s'en ressentait, main crispée sur le manche. Non pas que l'issue de ce duel lui importe, juste la crainte dans sa maladresse de blesser son vis à vis... Elle aurait du mal à se le pardonner.

Observer, se calmer, attaquer... Droitier il était, tout comme elle, ce qui permettait une symétrie de mouvements... Le prendre par surprise, sans qu'il ait le temps de réagir... Retenant son souffle, prête à sortir de sa boite comme un beau diable, elle se décida, alors même qu'un merle moqueur poussait la chansonette juste au dessus de leurs tête.

D'un seul mouvement du corps, elle s'élança, bras tendu, déviant son poignet vers le bas, afin de toucher la cuisse gauche de son adversaire du plat de l'arme, sans maintenir aucunement l'attention indispensable sur ses gestes qui lui permettraient de parer l'attaque adverse, obnubilée qu'elle était de viser juste et bien.

Flaiche sourit à la plaisanterie de son adversaire. Bon sang qu'elle était belle quand elle riait. Avec elle, Flaiche se sentait apaisé. LA séparation avec Marie avait été difficile et laissait en lui des cicatrices qui mettraient du temps à se refermer. Et il y avait cette ombre...noire, qui pesait sur lui, sur son esprit, même s'il tentait de ne plus y penser pour le moment. Il le faudra pourtant, elle avait failli le tuer, avec ses propres mains.

La présence de Seleina semblait l'envahir d'une douce quiétude, repoussant les ombres au fond de son esprit. Tant qu'elle serait à ses cotés, tout irait bien, du moins le pensais il, ne pouvant la non plus avoir de certitudes.

La voyant se positionner, il en fit de même. La sérénité qu'elle lui apportait lui fut dune grande utilité pour se concentrer à nouveau. Muscles bandés, attention sur le qui vive, il attendit venir l'attaque, qui ne tarda pas. Il vit clairement ce qu'il avait à faire, le coup étant droit, elle allait surement dévié vers le haut ou le bas, suivant son mouvement à lui. Il fit donc partir sa jambe gauche en arrière évitant la lame qui descendait et, levant la sienne, toucha l'épaule dextre de son adversaire de l'estoc de son arme, sans toutefois mettre trop de force dans le coup.

Il s'écarta et sourit. Visiblement, elle avait manqué de concentration. Le fait qu'elle se batte avec lui devait jouer sur ses coups.

Tu sais, je ne sais si c'est vraiment le cas mais, au vu de ton coup... tu ne devrais pas te soucier de me blesser ou non. Nos armes émoussées sont faites pour cela. Un coup est un coup, un choc peut être douloureux mais cela passe vite. On ne risque pas grand chose avec ses armes. Alors par pitié ne te retient pas, sinon le duel est perdu d'avance. Frapper du plat de la lame ne fera que te mettre inutilement à découvert à mon avis. Même si la pointe de ton arme avait touché ma cuisse, il aurait fallu une sacrée force pour qu'elle y rentre vu son état.

Bien, j'obtiens donc l'initiative. Prépares toi, et cette fois, pas de chichi.

FLaiche se reconcentra en se replaçant. Même si les sentiments étaient parfois difficile à contrôler, il ne fallait pas qu'ils rentre en jeux dans ce duel. C'était un exercice d'autant plus difficile, mais tout aussi intéressant. Il pourrait très bien arrivé un jour qu'un ami se retrouve dans le camp adverse, celui qui saurait faire taire le mieux ses sentiments au profit de son devoir en réchapperait. Il tenterait donc de faire taire au mieux les siens durant ce duel. L'exercice allait être plus compliqué que prévu.

Voyant Seleina à nouveau prête elle aussi, il chargea brusquement, tendant son arme vers l'épaule senestre cette fois, toujours en coup d'estoc. La rapidité lui semblait bonne, restait à savoir si son adversaire avait réussit à trouver la concentration et les réflexes nécessaires pour pouvoir réagir suffisamment rapidement à cette attaque.

Invité

Son genou s'était dérobé à l'acier de sa lame, la déséquilibrant quelque peu.. Elle s'était par trop avancée, le poids de son corps l'entraînant plus avant...

Puis ce pincement désagréable au possible au niveau de son épaule la propulsa légèrement en arrière.

Un grincement des dents tout intérieur, elle encaissa le coup sans broncher, fière qu'elle était. La douleur n'était rien comparée à celle que l'on ressent lorsque la lame ennemie transperce nos chairs... Pas de quoi fouetter un chat.

Lui adressant la parole, il sut calmer les battements de son coeur, la rassurant sur l'improbable possible d'une blessure. De plus le choc de la pointe contre sa peau venait de confirmer ses paroles, la rassérénant complètement.

Dieu qu'il était tendre dans chaque mot prononcé, cette complicité qui les liait si intimement. Il était sa famille, son mentor, ses quatre points cardinaux. Et il avait raison... Pas de chichi... Elle ne savait que trop qu'un jour elle devrait affronter ceux qu'elle avait osé défendre contre le pouvoir d'un duc injuste et amnésique, contre l'anathème de cette église parfois écrasante et intolérante.... Il y avait si longtemps de cela... Un jour elle devrait se battre contre eux... De Cartel, Libertad... Sentinelles... Pour défendre les valeurs communes à cet ordre qu'elle apprenait chaque jour à aimer et à respecter. Choix douloureux, mais elle ne devrait pas faillir. Elle devrait s'endurcir. Il le fallait.

Elle remercia son compagnon d'un regard. Il lui avait laissé le temps de se repositionner correctement. Se concentrant à nouveau, elle attendit l'engagement suivant, sur le qui-vive. La rapidité de son attaque la surprit toutefois. Elle tenta d'esquiver en se décalant sur sa droite déviant légèrement de sa lame la trajectoire de la sienne, mais sa parade n'eut pas la force escomptée pour la dévier suffisament et ainsi éviter le contact de la lame avec sa clavicule gauche, la faisant légèrement vaciller en arrière. Elle se redressa, lui sourit, regard brillant d'une lueur qu'il connaissait bien.

Je crois que tu as encore fait mouche... Droit au but... Comme toujours hu hu.

Elle se mit en garde à nouveau, attendant l'attaque suivante avec une certaine impatience.

Flaiche sourit. Le coup avait été dévié, Seleina avait réagit assez rapidement pour tenter une parade, mais n'avait réussit que par un léger manque de force. Elle avait du réagir très vite, et c'en était admirablement tiré sur ce point, mais il est évident que dans la précipitation, la puissance faisait défaut au profit de la rapidité. Elle était donc bien plus concentrée qu'auparavant, ce qui promettait un duel des plus intéressant.

Lueur dans le regard et paroles pleines de sous entendu. Il ne fallait pas y réagir, ne pas perdre sa concentration même si l'envie de rire à ses propos le tenaillait, et encore plus l'envie d'y répondre. Il vit son adversaire se replacer, attendant la prochaine attaque.

Il allait devoir compter avec de plus en plus de difficulté. Apparemment ses dernières paroles avaient trouvé l'effet escompté en elle et c'est bien moins hésitante qu'elle semblait attendre son prochain coup. Elle savait qu'elle ne risquait pas de blesser, qu'elle se devait comme lui tentait de le faire de mettre ses sentiments de coté, de faire face à un parfait inconnu, et même un ennemi féroce, comme s'ils se trouvaient tous deux au combat. Cette fois, ils ne jouait plus, le duel allait pouvoir prendre toute son ampleur.

Serrant la garde de sa lame un peu plus fort, il fit une attaque en banderole, son arme partant du bas et remontant en arc de cercle vers son adversaire. Comme Flaiche s'y attendait, la riposte ne se fit pas attendre, et la lame de Seleina vint s'interposer dans un fracas d'acier. N'attendant que ce moment, l'homme d'arme pesa de tout son corps sur son arme. Cette dernière, retenue par celle de son adversaire, fila droit vers le ventre de celle ci, touchant par l'estoc et se retirant aussi vivement que son porteur, d'un bond en arrière.

Invité

L'attaque suivante ne se fit pas attendre, le choc de leurs lames affirmant clairement leur nouvelle détermination, rendant la forêt soudain silencieuse, à l'écoute de ces bruits étranges et peu coutumiers en ces lieux. Le bruit mat des armes le mélangeait aux respirations haletantes des deux combattants. Regards brillants, vrillants, liés. La force de Flaiche était clairement supérieure... Elle n'était pas en terrain d'égalité sur ce point.

La brune devrait jouer sur sa rapidité, son agilité à se déplacer, à riposter, à esquiver... Pour l'heure elle pesait de tout son poids, tentant de dévier la lame de son adversaire, de faire contrepoids...

Vaine tentative... Il n'eut aucun mal à détourner sa lame, enfonçant la sienne à nouveau.

Son sang ne fit qu'un tour quand elle sentit l'estoc déformer vivement la peau de son ventre pour s'ôter tout aussi vivement.... Surprise, par le retrait de son frère d'arme, déséquilibrée par le manque soudain de répondant, entraînée par le poids de son propre corps, elle sentait la chute imminente, l'évita de justesse en avançant de quelques pas précipités vers l'avant, bras ballants, tout en pestant contre elle-même.

L'attaque avait fait mouche, son adversaire ayant paré vivement, comme il s'y attendait depuis qu'elle avait repris sa concentration. Il en avait usé au risque de se faire lui même touché si elle avait pu se dégager. Mais la surprise et la rapidité de l'attaque suivante avait du jouer en sa faveur, d'autant que Seleina avait du être par réflexe plus tentée de repousser son arme que de s'en écarté. A ce jeu la, elle n'avait pu gagner, du fait qui avait pesé de tout son poids en plus d'y mettre lui aussi quelques forces. Il aurait fallu une immense force à la femme d'arme pour non seulement contrer son attaque mais aussi repousser tout le poids du corps de Flaiche.

Elle avait donc tenter vainement de parer cette attaque, ce sur quoi avait parier Flaiche pour la toucher. Il s'était retirer vivement, laissant chancelante son adversaire du fait de l'arrêt brusque de la résistance qu'il appliquait jusque la. Perdant son équilibre, elle fit quelques pas en avant pour se reprendre.
Flaiche eu juste le temps de lancer son pieds droit en arrière, l'évitant en faisant un arc de cercle, et en profita avec un large sourire pour mettre un petit coup du plat de sa lame sur l'arrière train de son adversaire. Il tendit quand même de bras droit pour la rattraper, ne souhaitant pas la voir s'affaler sur le sol et désireux de lui épargner un petit moment de honte, d'autant quelle tenait encore son arme.

S'appuyant sur son bras, elle se releva. Troublé par le contact et la proximité, l'envie de l'embrasser se fit a nouveau sentir. Il fit mine qu'il en était rien en imprimant sur son visage un petit sourire légèrement moqueur, veillant toutefois à ne pas être blessant étant donné que la situation devait déjà être frustrante pour elle.

Eh bien eh bien, je vais avoir du mal a contenir mon arme si tu t'offres ainsi à elle...

Flaiche sourit, attendant de voir la réponse de sa belle adversaire.

Invité

Avait elle rêvé.... Il avait osé... Et d'une deuxième touche sur son séant qui creusait encore la distance entre elle et une éventuelle victoire qu'elle voyait s'enfuir à grands pas... Adieu veaux, vaches cochons... Loin de s'en formaliser ou de se décourager, elle sourit furtivement tandis qu'il la ramenait à lui de son bras accueillant, prenant soin de son orgueil, lui évitant l'humiliation d'une chute plus que probable, ce geste provoquant sa tendre reconnaissance.

Corps pressé contre le sien, s'accrochant à lui, bouée offerte contre vents et marées, elle rit de son sous-entendu, l'observant, yeux mi-clos. Se reculant, résistant au désir de prendre ses lèvres, elle le toisa, pommettes rosies, souffle écourté.

Eh bien, eh bien... Je vais avoir du mal à contenir mon corps si tu profères de si douce promesse...

Mutine, elle se remit en garde, attendant qu'il fasse de même...

Montre moi toute l'adresse dont tu sais faire preuve... Attention, j'entends que tu ne ménages ta peine...

Son rire s'imprima, gai, sur l'écorce des arbres alentour.

Mauvais choix. Très mauvais même. Si la retenir dans sa chute avait été instinctif, cela n'avait pas été des plus malin. Il savait qu'il n'aurait pu faire autrement, même si l'on ne retenait pas un adversaire sur le champ de bataille, qu'il valait même mieux lui donner le coup de grâce quand l'occasion se présentait, même si ce n'était pas glorieux cela permettait de rester en vie, il n'avait eu aucune envie de voir Seleina chuter. Elle n'était pas totalement son ennemi même si il devait y croire pour se duel.

Voila maintenant là ou le bât blessait. Outre le fait de la sentir contre lui, ses mots, son regard mutin, le désir sous-jacent qu'il lui semblait sentir en elle....tout cela lui était monté à la tête et la concentration en devenait plus difficile. S'il avait réussit à rester bien dans le duel jusque la, à la voir plus comme une adversaire que comme celle avait qui il partageait désormais sa vie, sa détermination commençait à flancher.

Il tenta de se ressaisir, prenant une grande inspiration, puis il se mit en garde à son tour. Petit défi de la brune, légère grimace de l'homme d'arme, plus déstabiliser qu'il n'y paraissait. Mais paraitre pour qui ? Seleina le connaissait elle suffisamment pour savoir sa perte de concentration, l'avait elle sciemment provoquée....la chute semblait inévitable, mais la suite. Avait elle été aussi troublée que lui, ou avait elle joué du sien délibérément dans ses paroles. Tous les coups étaient permit, ceux la plus que tout autres, et il savait que le duel prendrait tout son intérêt sur ce plan, les duels avec d'autres licorneux ne mettant pas sa son contrôle de lui même à aussi rude épreuve.

Sans un mot, tendant de se reconcentrer, il lança son attaque. sa lame partit vers le visage de son adversaire, puis en un arc de cercle, se retrouva à viser les jambes de celle ci. Flaiche grimaça, il était bien trop lent sur ce coup, pas assez énergique. Son attaque relevé fut écartée vivement par la lame de Seleina, comme il s'y attendait. Il tenta le tout pour le tout, ramenant l'estoc de sa lame en direction de son épaule.

Invité

Elle avait dévié sa lame avec une facilité déconcertante... Fronçant les sourcils, elle évita de même la pointe de son épée avec agilité se déportant légèrement sur la gauche.

Elle savait qu'elle était la cause de son trouble et s'en voulut... S'imagina sur un champs de bataille en difficulté à ses côtés... Comment réagirait-il s'il la voyait en mauvaise posture ? Et elle... Quelles seraient ses réactions si... Evitant de laisser l'angoisse l'envahir, elle se promit d'aborder ce sujet au plus vite. Ce qui ici ne prêtait pas à conséquences, pouvait s'avérer mortel ailleurs.

Elle attaqua alors de front, assénant coup sur coup, profitant de la faiblesse passagère de son adversaire pour le déstabiliser plus avant, peut être aussi pour lui insuffler à nouveau la hargne qui semblait l'avoir quitté.

Les lames s'entrechoquèrent, souffles haletants, ils avaient repris le fil du duel... D'un geste rapide et précis, elle réussit à le toucher au bras d'un coup d'estoc, se recula, reprit la position.

Si elle ne parla pas, il put lire dans ses yeux l'admiration qu'elle avait de lui.

Le second coup de Flaiche avait été paré tout aussi brillamment que le premier, il se doutait donc qu'elle allait enchainer sur une contre attaque rapide. Celle ci ne se fit pas attendre, et les coups commencèrent à pleuvoir de toute part. Grâce à son agilité de troubadour, Flaiche parvint à les bloquer pendant un temps, usant de mouvement assez peu habituel pour quelqu'un se battant à l'épée. Mais le résultat était là, et cela lu convenait parfaitement jusqu'au moment ou, sentant l'estoc de son adversaire toucher son bras avant de se reculer vivement.

Reprenant son souffle, il gardait les yeux sur l'arme de l'adversaire. Il savait la prochaine attaque imminente et voulait tenter de se reconcentrer un minimum avant celle ci. Erreur fatale, son regard remonta pour croiser le sien. Ce qu'il y lu finit de lui faire perdre ses moyens. Grimaçant, il la vit sourire et foncer à nouveau en sa direction. Il para le premier coup, le deuxième, mais il lui semblait malgré son manque de clairvoyance en cet instant qu'elle retenait ses coups. Dans quel but ? Avait elle vu son désappointement ? Était ce une manœuvre, commencer lors de ce regard qui l'avait encore plus déstabilisé ? En temps normal, il aurait su la déchiffrer et aurait su un minimum a quoi s'attendre, mais la....

La feinte arriva, rapide, précise, devant un Flaiche incapable d'y répondre convenablement.

Invité

L'agilité contre la force... Finalement, le combat n'était pas si inégal.. Ce qu'elle ne pouvait soutenir en terme de force de frappe, elle le comblait par une facilité de déplacements dont il ne disposait pas. Sa petite taille lui permettait d'esquiver adroitement les attaques de son adversaire. Voire même de feinter afin de lui faire prendre autre direction...

Faisant fi de son manque de concentration, elle l'attaqua cette fois de façon plus assurée, bien campée sur ses deux jambes.
Il devait se ressaisir, mais elle se devait de profiter de cet instant pour prendre le dessus... Ce que n'importe quel soldat sain de corps et d'esprit ferait.

L'entourant de toutes ses attentions elle assena coup sur coups, ripostes et contre ripostes plurent sur la forêt, combattants soudain acharnés... Un instant d'inattention, elle osa une volte face rapide, lui laissant juste le temps de se retourner pour le toucher de la pointe de l'épée près du coeur sous les côtes... Se recula vivement, ébranlée par l'endroit qu'elle avait choisi de viser...

En mauvaise posture, Flaiche réussissait cependant pas trop mal a se défendre, au vu des coups en pagaille donnés par son adversaire. Flaiche parait sans cesse, parfois de justesse, mais avait jusque la réussit à ne pas être toucher. Cela dit, il allait falloir très vite reprendre le dessus pour l'éviter, et le temps pressait. De toute façon, tenter de se reconcentrer sous un déluge d'attaques était profondément stupide. Il allait devoir laisser passer l'orage, en espérant qu'aucune goutte ne le touche. C'était évidemment peine perdu. Si un insecte par sa taille peut tenter d'éviter chaque goutte de pluie, il n'en était pas un, et même ceux ci jouerait ainsi à un jeu dangereux. Ce fut donc sans surprise qu'il sentit l'estoc de Seleina le toucher à la poitrine. Elle avait usé de toute son agilité et de toute son énergie pour cette attaque, qui se révélait finalement être un succès total.

Reculant sous le coup, le pied de l'homme d'arme se posa sur un groupe de champignons des plus visqueux et, comble de malchance, imita son adversaire quelques instants plus tôt en chutant à son tour, même si cette fois l'éloignement de Seleina ferait qu'elle ne pourrait rien faire pour le retenir. Son pied se posant avec force sur le sol, dérapa sur l'amoncellement de végétaux aplatit et partit en arrière, entrainant le corps de flaiche sur le coté. Ce dernier retomba sur le flanc, encore essoufflé de ses défense à répétition sous les coups de Seleina.

Il rit, voyant approcher Seleina. Celle ci déposa l'estoc de sa lame sur son épaule. Il sourit, conscient qu'en combat réel, ce coup de malchance lui aurait été fatal.

Tué par un champignon, et se sans même le manger ! C'est fascinant.

Il rit a nouveau et se releva, tentant de reprendre le contrôle de lui même malgré cette chute qui n'arrangeait rien.

Invité

Elle le vit tomber de tout son long, incrédule. Sourit. Acheva le travail de la pointe de sa lame contre son épaule.

Tu n'es pas encore mort... Prends garde.

Son rire s'accrocha au sien, elle le regarda, rassurée de voir que sa fierté n'était pas trop égratignée. Cependant, elle ne voulait tenir compte de ce détail qui ne devait pas prendre le pas sur cet exercice. Qu'elle gagne ou perde, peu importait. Et elle savait qu'il n'était pas homme à s'en formaliser.

Ne pas perdre la main, ne pas trop réfléchir et garder l'avantage. Tel était l'état d'esprit de la brune en cet instant.
Elle laissa à peine le temps au jeune homme de se relever et attaqua à nouveau, l'esprit clair, conquérant.

Deux coups rapides, précis, l'un venant souligner de la pointe la hanche du soldat, l'autre dans la foulée, à son ventre.
Le voyant s'animer plus avant, dans son oeil soudain comme une lueur, elle recula de quelques pas, indécise. non, elle avait dû rêver cet éclat glacial.

Qu'est ce qui n'allait pas ? Pourquoi Flaiche n'arrivait il plus a ce reconcentrer ? Le début du duel avait bien commencé, la concentration était de mise et ses gestes, rapides et précis, avaient touché en plusieurs occasions, aidé il a vrai par la chute de Seleina. Cela dit, perdre sa concentration aussi totalement, cela l'intriguait. La différence était trop énorme entre les premiers coups et son incapacités actuelles à reprendre contrôle de lui même.

Même si Seleina était son adversaire, qu'il sentait que cette femme qu'il aimait pouvait lui faire tourner la tête, il savait que cela n'avait rien à voir. Oui elle lui avait fait perdre ses moyens, et le pourrait à nouveau sans aucun doute, seulement ce n'était pas seulement ça. Cette fois, la situation lui échappait, il ne parvenait plus à faire le vide et à se focaliser sur ce qu'il avait a faire, sur ce duel et sur son adversaire. Quelque chose en lui couvait.

Il avait rit de sa chute, mais il devait avouer que s'il ne le montrait pas, l'angoisse s'insinuait en lui. Angoisse car il savait que par le passé, cette perte de contrôle, il l'avait déjà subie. Subie plus d'une fois, sans jamais la comprendre, sans jamais la sentir venir. Si cette fois ci était différente, il s'en était fallu de peu pour qu'il ne remarque rien et prenne cela comme l'attirance que ne manquait pas de provoquer son adversaire sur ses sens. Les femmes avait souvent été sont point faible, mais jamais elles ne l'avaient fait perdre autant pied.

Angoisse de se laisser submerger encore une fois. Qui sait ce qui arriverait ? De par le passé, il n'avait aucun souvenir de ce qu'il faisait durant les périodes où cela arrivait, et la dernière en date avait failli le voir mourir, étranglé de ses propres mains. Cela ne devait pas arriver, pas ici, pas avec elle. Pas dans cette situation. Qui sait ce qu'il pourrait tenter contre elle. Les armes étaient émoussées, ce qui empêchait nombre de blessures involontaires, cela dit lorsqu'elles étaient désirée, une arme restait une arme, et avec la force et la vitesse nécessaire, un éventuel effet de surprise s'ajoutant à cela....le pire pourrait tout a fait arriver. Il fallait stopper le duel, maintenant. Un abandon serait mieux que...que ce qui pouvait avoir lieu si ce qu'il craignait se produisait.

Les mots de Seleina revinrent à son esprit.

''Tu n'es pas encore mort... Prends garde."

L'estoc de sa lame se posait sur son épaule alors qu'il entendait ses paroles. Image qui s'impose, passage fugace mais qui revient sans cesse à sa mémoire. Colère qui monte, gardon perdant le semblant de contrôle qui lui restait encore.
Panique. Arrêter le duel ! A tout prix !

Trop tard. Les coups pleuvent à nouveau, coupant l'homme d'arme dans son élan et le forçant a se défendre. Mots qui refusent de sortir de sa bouche. Défendre défendre défendre. Légère douleur à la hanche, grimace du gardon et colère qui reflue, se change en haine.

Mauvaise posture. Il fallait désormais briser l'élan de son adversaire, se sortir de cet acharnement de coup qu'il subissait, trouver la parade et l'envoyer dans le décor. Frapper, frapper fort. Faire mal. Oui, faire mal et se délecter de sa souffrance en riant.

Nouvelle touche de son adversaire. Rictus de rage et regard de haine. Noire et froide. La charge prit fin alors que les traits de l'adversaire se tintait de surprise....ou plutôt de doute.

Erreur fatale ma petite dame. Analyse de la situation, froide, calculatrice.
Fermer les yeux. Ne pas confirmer le doute, jouer sur la surprise. Sourire de circonstance, l'air serein et sur de soi, inspirer la confiance plutôt que la peur. Celle ci arrivera juste après.

Rire intérieur. Le massacre pouvait commencer. VOix qui se veut chaleureuse.

Viens donc ma belle, je t'attend.

Invité

Viens donc ma belle, je t'attend

Un malaise qui s'installe, un frisson l'assaillit qui s'infiltra jusque dans sa moëlle, provoquant une décharge le long de sa colonne. Cette voix douceureuse, où sourdait pourtant comme une menace....

Non. Qu'est ce qui lui prenait. Elle rêvait.

C'était ridicule. Elle avait l'avantage, c'était sûrement cela qui lui faisait imaginer tout et n'importe quoi. Une sorte de remord qu'elle ne savait s'expliquer mais qui la tenaillait malgré tout et contre lequel elle luttait. Il n'y avait aucune raison qu'elle se sente coupable de quoi que ce soit. Pourquoi serait ce le cas ?

Se reprenant, elle se mit en garde, tenta de scruter à nouveau ce regard qui savait mieux que tout autre la faire chavirer, en quête d'une confirmation que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes... Mais il évitait soigneusement de la regarder... Sans doute une ruse pour la destabiliser. Sans plus se poser de questions, elle attaqua, fendant l'air de sa lame nerveuse.

La tension se sentait dans l'air ambiant. Instant de silence. Doutes ?
Oui. Elle avait senti, en un instant fugace, le changement qui s'était opéré en lui. Allait elle attaquer...ou poser des questions qui risquerait de la mettre sur la voie. Si tel était le cas, il faudrait la aussi trouver la défense imparable. Ne pas se laisser embarquer sous les dangers de ses mots, et la forçant à se battre.
Combattre et rien d'autre, terminer le duel. De toute façon si elle parlait trop, il devrait en finir. Il perdrait l'avantage de la surprise si son doute se confirmait, mais il était assez confiant pour penser que ses interrogations serait suffisantes pour la déstabiliser. Après tout que savait elle de tout cela? Que connaissait elle de lui ? De cette personnalité enfouie qui avait ressurgit en cette instant, faisant contrepoids avec son habituelle ? Rien à première vue, sinon ses doutes n'en saurais pas, elle saurais quoi faire, comment réagir. Là, elle ne voyais même pas, ou si peu. Des bribes de doutes. Insuffisant pour l'arrêter.

Elle serait sa première victime.

Bruits de pas. Elle attaquait à nouveau. Sourire carnassier qui se dessine.yeux qui s'ouvrent, muscles qui se crispent dans l'effort, lame qui part elle aussi dans les airs, frappant la lame de l'adversaire avec une force prodigieuse. Heureusement pour elle, son adversaire tenait fermement sa lame qui ne quitta pas sa main. Son bras fut cependant repoussé violemment par la force du choc, but évident de la manœuvre et de la puissance excessive mit dans la parade.

Mouvement qui ne s'arrète pas sur la parade, corps continuant sur sa lancée en tournant sur lui même, rapidement, prenant de l'élan pour faire vivement jaillir sa lame vers le ventre de la jeune femme, la frappant de l'estoc avec force, tel un coup de poing violent, la lame émoussée empêchant qu'elle ne s'enfonce dans la chair.

Souffle coupé, corps qui se plie sous l'impact. Le coude du nouvel assaillant, remontant en sens inverse du visage de Seleina, vient percuté celui ci de plein fouet, faisant valser la malheureuse dans le décor.

Effet de surprise usé à la perfection. Sourire satisfait de celui qui avait pris la place du gardon. Regard ou perce la haine, l'amour inconditionnel de la violence et de la souffrance.

Elle devait être un peu sonné par les chocs, tant physique qu'émotionnel. Cela ne ferait qu'augmenter son amusement. S'il aimait les proies qui avait du répondant, il aimait tout autant lire la détresse et l'incompréhension sur le visage de ses victimes, le plus jouissif étant un savant mélange des deux.

Il ne dit mot, n'aimant guère les bravades puériles et tellement faciles quand l'autre était à terre, y préférant les combats de mots acerbes et déstabilisant, ceux ci pouvant faire plus mal encore que ne le pouvait une lame. Il lui laissa le temps de se relever et de reprendre un peu ses esprits. Son trouble et son incompréhension serait déjà bien suffisant pour en tirer profit.

Désormais, elle savait qu'il ne jouait plus, et qu'elle devrait se battre pour un peu plus qu'un simple duel. En cet instant, il n'attendait qu'un chose, impatiemment, croiser son regard, et se délecter de ce qu'il allait y lire.

Invité

La douleur, la peur... La peur, la douleur...

A terre, aveuglée par l'eau qui s'écoulait de ses noisettes, coeur au bord des lèvres. Cette violence...

La force portée par la contre attaque avait fait chanter l'acier de son épée d'une façon si étrange, comme une complainte... Sa main avait lâché prise, désarmée par la surprise... Et puis le premier coup féroce, appuyé, dispensé avec force qui lui avait coupé les souffles, faisant jaillir les larmes, la pliant comme vulgaire fetu de paille. Le second porté au visage, la faisant vaciller, chavirer, chuter durement sur le sol terreux, écorchant ses paumes. Sa main se porta à hauteur de pommette... Pourquoi les hommes frappaient-ils toujours à cet endroit ?

Aucun son d'aucune sorte, aucune plainte, juste cette question lancinante qui battait ses tempes...

Pourquoi...

Fébrile, elle essuya rageusement ses yeux, tentant de recouvrer un semblant de calme... Tremblante, désarçonnée, ses doigts tatonnaient à la recherche du pommeau rassurant auquel ils se raccrochèrent, avides... Ne pas sombrer. Ne plus tomber.

Se relever.... Se relever... Flaiche... Oh...

Ne pas ciller... Le regarder, blafarde, inquiète, non pour elle mais pour lui, méconnaissable, irrationnel... Que lui arrivait il... Cet homme en face d'elle était un autre en cet instant. Un autre, capable du pire. Ne rien montrer, ne rien dire. Attaquer. Pour qu'il revienne... Pour qu'il revienne... Elle s'élança, à nouveau. Seuls ces quelques mots, lâchés dans le silence terrifiant.

Je t'aime.

Un fin sourire avait gagné le visage de Flaiche, contemplant la forme de son adversaire qui semblait se débattre avec sa douleur, ses interrogations, son incompréhension. Un petit rire de gorge bref fut sa seule réaction, la laissant se dépêtrer avec délectation et amusement.

Enfin elle se releva. Enfin elle croisa son regard. Ce qu'il y lu pendant un instant fugace fit monter en lui une vague de plaisir, telle une jouissance toute intérieure à sentir la peur de l'autre. Certains se seraient sentit proie, traquée par ce regard qu'il posait sur elle. Car c'est ce qu'elle était désormais.
Mais dans son adversaire, en cet instant, ce fut une toute autre peur qui s'était insinuée en elle. Il le savait, il l'avait senti tel un animal aux aguets, prêt à fondre sur son repas au moindre signe faisant apparaitre qu'il était démasqué, et qu'il était par conséquent temps d'agir.

Cette peur était pour lui. Évidemment, elle ne l'avait pas reconnu. Il était désormais tout autre, et son regard haineux appuyait sans équivoque cet état de fait, que soulignait encore le fin sourire apparu quelques instant plus tôt, et très loin de contraster avec le sentiment qui transpirait de ses yeux. Bien au contraire, il donnait à ceux ci l'étincelle de folie, la rage ardente qui bouillonnait, toute intérieure, et qui se déchainerait, violente et puissante, tel le grondement du tonnerre suivant le trait de lumière d'un éclair trop fugace.

Délectation suprême, loin d'être farouche, sa proie allait combattre, tout en gardant en elle, en ses yeux, cette petite touche de peur qu'il saurait faire réapparaitre par des gestes choisit.

Elle s'élança, mais les coups lui ayant fait sans aucun doute perdre contenance et concentration, il suffit à Flaiche d'effectuer un petit bond de coté pour éviter l'attaque.

Je t'aime

Les mots étaient sortis, francs et secs, se voulant surement capables d'atteindre celui pour qui ils avaient été prononcés. Peine perdue.
Le rire fut moins feutré cette fois, désireux de sabrer d'un simple coup tout espoir en ce sens. Petit à petit, il couperait chacune des cordes qui pouvait lui laisser la moindre chance de croire qu'elle pourrait encore tenter de sauver celui qu'elle avait connu. Couper toutes les cordes, et l'achever sans pitié, à terre, alors que la nuit, noire, totale, aura finit d'envahir ses yeux.
Un ton moqueur, dédaigneux et acerbe, vint enrober les paroles qu'il lui adressa alors. Si elle n'était pas un brin tenace, la première corde serait rompue.

OOoooohhhh, comme c'est mignon. Regarder moi ce petit chat tentant de sortir les griffes devant le loup affamé.

Nouveau rire, plus appuyé encore.

Dis moi chaton, que penses tu donc arriver a faire avec cette arme que tu ne maitrise même pas ? Hum ?

Ce n'est pas tout de balancer des mots à la figure des gens mon chaton, encore faut il leur donner corps et force. Il faut savoir les choisir, savoir ceux qui feront mouche, ceux qui feront mal.
Mais a ce petit jeu tu as encore beaucoup à apprendre on dirait. Dommage, finalement tu n'en aura pas le temps.

Mais je vais être gentil, puisque tu m'aimes, je déposerais un baiser sur tes lèvres au moment de ton dernier soupire. Ainsi tu ne partiras pas vraiment seule.

Flaiche éclata d'un rire mauvais, puis son sourire s'élargit, devenant carnassier alors que l'étincelle de folie grandissait dans ses yeux, paraissant y faire échos. Il s'élança à son tour, tenant sa lame haute pour l'abattre sur elle avec force. S'attendant à une choc violent, son adversaire para le coup, les deux mains sur la garde de son épée pour la tenir avec force.

Sourire de l'attaquant, donc le poing s'enfonça vivement dans le ventre de la malheureuse, frappant le foie et la laissant courbée et soufflée par le coup. Il prit son visage dans sa main droite, lui relevant à hauteur du sien et l'embrassa en riant, et murmura Moi aussi je t'aime, c'est pour ca que je vais te tuer avant de la projeter au sol.

Invité

C'est dans les pires moments qu'on s'attache à des détails que l'on n'avait remarqués auparavant...
Comme ces pépites d'éclats dorés qui tachetaient les prunelles de son amant en cet instant précis, tandis qu'il maintenait son visage à quelques centimètres du sien, y enfonçant l'empreinte de ses doigts avides de faire mal, juste avant de les dégager, la repoussant loin de lui...

Et tandis que son dos percutait brutalement les racines ressorties d'un chêne bordant le bas côté, ces mots à peine sussurés, s'étaient infiltrés, et imprimaient leur marque aussi sûrement qu'une gifle sur sa joue. Mais alors qu'il avait esquissé cette phrase d'une bouche gourmande et sensuelle, pour elle c'était comme s'il l'avait hurlée, à plusieurs reprises....

Moi aussi je t'aime, c'est pour ca que je vais te tuer
Moi aussi je t'aime, c'est pour ca que je vais te tuer
Moi aussi je t'aime, c'est pour ca que je vais te tuer

L'incrédulité, teintée d'une horrible incompréhension se peignirent sur son visage. Comment cela était il possible... Comment pouvait on en l'espace de quelques secondes changer ainsi de personnalité ? Passer de l'homme d'honneur qu'elle aimait passionnément à cet ersatz d'homme veule et violent ? Non il n'avait pas le droit de faire ça.... Non... Il n'avait pas le droit de la laisser seule comme ça... La peur fit place à la colère... Une colère saine salvatrice, qui s'empara d'elle, lui insufflant le courage de se relever, encore une fois, malgré la douleur qui vrillait tout son corps. Phalanges blanchies enserrant le pommeau de sa rapière à deux mains, yeux rivés aux siens, prête à en découdre, elle s'avança...

Il la tuerait peut-être.... Sûrement même... Mais elle sans lui... La mort valait encore mieux.

Trouver les mots... Trouver ce qui pourrait inverser le processus... Lui dire encore et encore... Droite, elle assena à nouveau.

Je t'aime.

Le rire qui suivit, à la voir s'écraser au sol, à voir sa douleur, sa peur et son incompréhension, semblait empreint d'une folie meurtrière, malsaine, presque démoniaque.
Rien en semblait plus avoir de prise sur lui, les mots, comme elle avait pu le constater, étaient restés vain, sans le moindre effet que des moqueries et des coups.
Il la regardait, un sourire mauvais sur le visage, sentant monter en lui le gout du sang. L'envie de faire mal, de tuer, de sentir la vie s'échapper à en ressentir cette impression de toute puissance s'insinuer en lui pendant ces trop courtes secondes, sensations qui le faisaient vivre plus intensément que tout autre chose.

Distrait une seconde par les piaillements d'un oisillon tomber du nid, il le ramassa, le contemplant d'un air complètement neutre, comme étudiant scrupuleusement et sans me moindre sentiment cette chose qu'il tenait entre ses doigts. Voyant la jeune femme se relever, il ouvrit un peu plus la main, lui montrant sa trouvaille avant de parler, d'un ton tout aussi incolore que l'était son regard, ne prenant pas même la peine de la regarder alors qu'elle prononçait a nouveau les mots qu'elle devait espérer assez forts pour provoquer quelque chose en lui. De la pitié peut être ?

Vois comme la nature est amusante. Si imparfaite. Elle est comme toi, fragile, faible.
Sans mon intervention, ce petit animal insignifiant est perdu, il mourra de faim, incapable de se nourrir seul.
Pourtant comme toi il gémit, appelle, combat de toute ses forces, espérant un salut qui ne viendra pas. Pourquoi user de ses dernières forces dans des tentatives aussi vaines que stupides ? Pourquoi ne pas tenter de trouver lui même sa pitance ?
Le tout est de savoir si il en est capable....et a cette question....je dirais que non. Alors il est tout aussi inutile que ses efforts.

D'un mouvement rapide, il saisit l'animal entre ses doigts, lui brisant les os sans difficulté. Un fin sourire se dessina sur les traits du vicomte alors que les piaillements cessaient, rendant le silence lourd de sens.
Ses yeux gagnèrent ceux de Seleina alors qu'il tendait la main sur le coté pour laisser tomber au sol le corps sans vie du volatile.
Au moment ou celui ci atteignit la terre en un choc sourd, l'arme de Flaiche, la lame émoussée passée discrètement dans sa main pendant qu'elle était absorbée par l'oisillon, vola à la rencontre de son adversaire, garde en avant.
La surprise ayant joué, la garde de la lame s'écrasa violemment sur le corps de Seleina dans un son inquiétant qui indiquait qu'une ou deux côtes avaient été brisées dans le choc.
Sa victime une nouvelle fois à terre, il s'approcha, impassible, plaçant ses pieds de part et d'autres de ses jambes, saisissant cette fois la garde de son épée de ses deux mains, les levant bien haut au dessus de sa tête, près à les descendre avec force, abattant sur elle sa lame avec la puissance nécessaire à la transpercer malgré la lame soit émoussée. Il n'ajouta que quelques mots, tout juste murmurer mais suffisamment pour qu'elle entende et qu'elle comprenne que sa dernière heure était arrivée:

Tu es faible petit oiseau. Et inutile.

Invité

Trouver une échapatoire... Une courte prière tandis qu'il crachait son venin... L'attaque avait été fulgurante. Asphixiante. Souffle coupé.
Il la dominait, elle étendue à ses pieds... Elle avait du perdre son épée encore une fois.. Elle ne la sentait plus entre ses doigts... Elle ne sentait plus grand chose du reste. Poumons en feu, et cette douleur là... Doublée de cette peur qui irradiait tout son être. Et ces yeux fous qui la fouillaient..

Se résigner à mourir là, lui effleura l'esprit tant l'espoir de s'en sortir l'avait quittée... Tout près d'eux, la forteresse dont elle apercevait une tourelle entre deux branches... L'heure avait tourné, et voilà que s'acheminait la fin de leur duel... Il avait pourtant si bien commencé...

Une farce. Cela ne pouvait être que cela. Elle allait se réveiller. L'air inspiré eut pour effet de la faire grimacer de douleur.
Non, elle était bel et bien là... Cette douleur elle ne pouvait la rêver...

Tu es faible petit oiseau. Et inutile.

Fixant l'épée qui s'élevait au dessus d'elle, l'instinct de survie prit le dessus... A défaut de se battre à gestes comptés, elle le ferait avec des mots... D'une voix sourde et froide elle énonça :

Si porter la vie est un acte inutile, alors oui je le suis... Et je ne saurais porter plus avant l'enfant d'un monstre... Achève moi.

Elle évita soigneusement de le regarder, fixant un point dans le vide car alors il saurait qu'elle mentait... Le dégoût mêlé à l'incrompréhension lui soulevaient le coeur. Qu'espérait elle donc en disant cela ? Un miracle... Un geste qui lui permettrait de pouvoir s'en tirer.. Aux abois, elle n'était plus qu'attente.