Choisir entre aller aux écuries ou en salle d’armes qu’on lui avait dit, lourd dilemme que celui qui se présentait devant elle. D’une part le contact avec les chevaux qu’elle affectionnait tant pour avoir été Maistre des Ecuries à Vienne lorsqu’elle était soldat, et les armes…les armes étaient ce qu’elles étaient, elle avait grandi dedans, mieux, elle avait grandi avec.
Dans les deux cas, elle savait qu’elle ne pourrait pas s’entraîner, quel que soit le domaine d’ailleurs, n’étant à peu près remise que depuis très peu de temps, trop peu de temps. D’ailleurs elle ne devrait même pas avoir quitté sa convalescence, c’est sa Tlia qui allait pas être contente si jamais elle la croisait par hasard qui n’en serait en fait peut être pas un dans la situation présente puisque Tlia, et beh c’était Tlia, elle était Licorneuse et de fait ce serait plutôt normale qu’elle la croise dans les couloirs de la forteresse.
Fin de la digression, on retourne à nos moutons, lapins, oignons, enfin ce que vous voulez mais on y retourne. Pour Ald, c’était la salle d’armes, donc, l’attrait du fer l’avait emporté sur l’odeur des chevaux qui n’était pas forcément digne des fleurs du printemps parfois…quoi que celle de la transpiration après un entrainement ça l’était pas forcément plus, mais la rouquine n’avait de toute façon pas l’intention de s’entrainer dans son état, trop de risque de vraiment se faire tuer par un de ses frères ou sœurs qui la connaitrait un peu trop.
Levant les yeux, la rouquine se retrouva face à face avec la porte de bois, celle qu’elle cherchait, à coup sûr, et elle la poussa lentement afin de pénétrer dans la pièce. Un sourire sur ses lèvres alors qu’elle découvre la salle, lui rappelant étrangement des souvenirs de son époque soldat. Lointaine époque mais qui l’avait forgé un peu comme on forge une lame.
Cependant cette salle d’armes possédait des différences avec celle qu’elle avait connu : plus grande, elle était également mieux équipée, plus de mannequins, sans compter que cette salle ci était propre, ce qui n’était pas toujours le cas de la salle d’armes de l’Ost.
Se dirigeant vers le râtelier qui l’intéressait, elle ne put s’empêcher de s’imaginer entrain de faire un duel, des duels, dans cette salle, avec ses frères et sœurs. Mais bon fallait pas rêver, ce serait pas pour de suite…
Enfin ça viendrait, suffisait de patienter et de laisser les doigts lui bruler encore un peu…D’ailleurs en parlant de doigts, elle les laissait courir doucement sur les lames entreposées sur le râtelier juste devant elle, que de souvenirs, que de manque…ses premiers duels, quand elle n’était encore qu’une débutante dans le domaine, ses premiers coups reçus aussi parce qu’elle en avait pris, et souvent. Elle avait d’ailleurs très tôt plongé dans de vraies batailles, à peine entrée à l’Ost, une bataille sanglante de laquelle elle ne retient pas grand-chose, sinon que le combat et ses conséquences avaient fait beaucoup de mal à sa Tlia.
Lentement, elle attrapa l’arme la plus simple et qui lui paraissait la plus légère et la soupesa de sa main droite. Une épée simple, à une main, qui ressemblait presque plus à une dague longue qu’à une épée…de celles qu’elle aimait manier de par sa légèreté et sa facilité à l’employer pour tromper l’ennemi. Toujours si lentement, la poigne de la femme se referme sur la garde de l’arme, s’adaptant, comme souvent, parfaitement à l’épée. Comme un prolongement d’elle-même, le début d’un processus qui la fait sourire, comme à chaque fois qu’il se produit mais cette fois différemment…la première fois qu’elle tient une épée en tant que Licorne. Une nouvelle naissance pour elle en quelques sortes, elle fera en sorte de l’employer à bon escient et pour la bonne cause, une promesse simple et pour elle-même qu’elle fait en s’employant à faire quelques légers mouvements avec l’épée, pas grand-chose, juste de quoi se rappeler qui elle était, avant, et celle qu’elle allait devenir, plus tard.
Ne faire qu’un avec l’arme pour servir une cause, ne faire qu’un avec l’esprit également et c’est encore ça le plus compliqué car l’esprit n’a rien de matériel, il est tout à fait subjectif et sa maitrise, sa connaissance, diffère selon les personnes. Toute une histoire donc, que l’on ne racontera pas dans sa totalité ce jour, il faut en garder un peu pour la suite.
La rouquine reposa alors l’arme là où elle l’avait trouvé, précautionneusement, puis se dirigea vers la table où reposait un petit coffre en bois qui l’intriguait beaucoup en grande curieuse qu’elle était. Elle se penche au-dessus et lit l’inscription, si elle avait été tentée d’ouvrir le dit coffre, ce qui était écrit à cet endroit l’avait bien vite dissuadé de tenter quoi que ce soit, mais peut-être un jour saurait elle…ça devait être un bien grand secret pour être ainsi protégé. Un petit sourire au coin des lèvres, une occasion un jour peut-être de prendre des risques pour assouvir sa curiosité…un jour, mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, la rouquine n’avait pas envie de faire des bêtises, simplement de se reposer un peu.
Ainsi, elle se dirigea vers la sortie, non sans lorgner encore une petite fois sur le coffre en bois mais plus tard, elle reviendrait plus tard pour découvrir le secret du petit coffre en bois. Pour l’instant, elle retournait prendre un petit repos, la rouquine pas encore totalement remise. Dortoir…lit et repos (et ronflements aussi, mais ça faut pas le dire).
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