[RP] Cours des ecuyers: Résistance, endurance et....souffrances.

[Au petit matin, les champs d'entrainement aux alentours de la forteresse]

Emmitouflé dans sa cape aux couleurs de l'animal mythique, un homme s'avançait, suivit de près par de solides gaillards portant du matériel en tout genre. Le froid humide de ce matin de brume paraissait s'insinuer aux travers des vêtements épais choisit avec soin par le cavalier. La paleur des champs semblait faire écho à celle de son visage, dernier vestige de ses mois difficiles. Le regard était redevenu perçant, vif, à l'image du poète dont la langue pouvait être plus subtile encore que ne savaient l'être ses yeux. La vie revenait en lui, lentement. Il le sentait, chaque jour un peu plus. Sa fatigue diminuait, ses déplacements étaient de moins en moins des efforts, il avait même récemment choisit de laisser tomber cette canne qui le soutenait à son arrivée, lui rappelant que trop bien la période sombre qu'il venait de traverser. Cela lui avait couté les premiers temps, mais finalement il ne le regrettait pas, ses souffrances avaient été récompensées. Il retrouvait la vigueur de son corps, sa combativité, et même sa joie de vivre. Le sourire dont il ne se séparait jamais auparavant ne tarderait plus à revenir. Pour cela, il savait que des efforts lui seraient encore demandés. Il devrait reprendre sa petite course matinale, s'entrainer aux armes pour récupérer la force de ses bras encore trop engourdis par l'inactivité, et chose pour lequel il aurait le plus de mal, reprendre les exercices à cheval. IL n'avait jamais vraiment été un très bon cavalier, se contentant d'un niveau acceptable dans ce domaine, il espérait seulement ne pas avoir trop perdu de ce coté.

Bref, il allait falloir user de sa sueur pour retrouver celui qu'il avait été, pour que la convalescence fasse place à l'émergence. Endurance et résistance seraient mises à rudes épreuves, ce qui lui avait donné l'idée d'un tel cours pour les écuyers. Ces deux caractéristiques étaient pour lui parmi les plus importantes. La force brute et la technique étaient des avantages indéniables lors de duel et de combat, mais quand ceux ci venaient à trainer en longueur, seule une bonne capacité à endurer la difficulté et les efforts, à tenir bon malgré les heures qui défilaient, malgré la fatigue et les conditions de combat, donnait une chance d'être encore debout lorsque tout était finit.

Le cours qui se préparait sous la direction du cavalier viserait à mettre à l'épreuve l'endurance et la résistance de ses élèves. Toucher du doigts ses limites permettait d'apprendre à les repousser, toujours plus, par la sueur et la douleur. C'était entre les murs de la Licorne que le cavalier avait apprit le dépassement de soi, à chercher toujours plus loin, malgré ce qu'il fallait souvent endurer pour y parvenir. La volonté, il l'avait toujours eu, quelque soit les épreuves. Il n'abandonnait jamais avant d'avoir la certitude de chercher l'impossible. Aujourd'hui, il voulait transmettre ce savoir acquis, cette volonté de dépassement, pour qu'à leur tour les élèves du jour en comprennent toute l'importance. Cela semblerait peut être futile a certains, mais la vie elle même se chargeait parfois de faire comprendre les leçons prises pour quantités négligeables. Chacun des élèves qui se présenteraient ce jour était un frère ou une soeur qui, un jour, pourrait peut être survivre grâce a cet entrainement, à cet état d'esprit qu'il allait tenter de faire passer. Le cavalier avait déjà trop perdu, et donnerait à ce cours toute l'importance qu'il méritait, voir sans doute un peu plus, héritage de cicatrices qui ne se refermeraient jamais.

Les consignes données, il retira sa cape et fit quelques foulées, alternant avec des étirement quand le souffle lui manquait, et s'échauffa ainsi jusqu'à l'arrivée des premiers écuyers.

Il était fort, il était beau, il sentait bon le sable chaud... De ses vertus et de ses gloires, on captivait les auditoires. Les bons les braves et les cœurs pures chantaient en cœur ses aventures! Au firmament des âmes aimées, son nom brillait d'un feu sacré!!¹ Et..! Heu... attendez un peu... Ah c'est lui?! Oh non... Je me suis planté d'histoire! Je reprend tout depuis le début...

La brume avait investie la pâle étendue de la lande normande aux alentours de la forteresse de Ryes. Le silence qui couvrait cette étendue d'une chape de plomb n'était rompu que de par de fugaces bruits souvent peu reconnaissables pour qui se trouve à plus de 10 pas. Parmi ces bruits, ceux d'une herse qu'on soulève se faisait un peu plus violence à l'heure même où la nature commençait à peine à se réveiller gentiment. Peu de temps après que le bruit grinçant du fer et des rouages se soit tu, des bruits de sifflement mélodieux se firent écho sur le chemin qui serpentait depuis le mur d'enceinte jusqu'au grande étendues des champs d'entrainement.

Là sur le chemin, avançait un homme aux cheveux poivre et sel et à la mèche rebelle, emmitouflé dans une longue cape grise doublée de fourrure. Shiska Rouben qu'il s'appelait. Et au pas cadencé de sa marche vers les champs couplé au son joyeux de sa mélodie on pouvait en déduire que le vi...expérimenté loup était relativement joyeux de se rendre à un entrainement. Ceux qui l'avaient suivi ces derniers temps auraient sut que les mois de mobilisation loin des siens sans pour autant avoir quelques combats à se mettre sous les crocs avaient passablement frustré le loup. Qui avait pris la nouvelle de cet entrainement militaire comme un moyen de se défouler à grande échelle. Oh bien sur il s'entretenait régulièrement, il arrive à un certain âge où l'entrainement devient une obligation si on veut garder une condition physique digne d'un combattant émérite. Mais cela était beaucoup moins défoulant d'effectuer des passes contre des bottes de pailles que contre des adversaires qui réagissent...

Lame gravée du symbole de la licorne à la ceinture, le loup entra dans les champs d'entrainement sans y voir bien loin, reconnaissant néanmoins quelques formes dans la brume dont il se rapprocha.

Bonjour! C'est ici pour l'entrainement des escuyers? Fait pas chaud dites moi... j'pensais être le premier arrivé dites donc!

¹: Dixit Reflet D'acide.

Dans la fraîcheur matinale et à travers la brume, on distingua peu à peu la silhouette d'un homme un peu plus grand que la moyenne approchant d'un pas tranquille, pas vraiment dans un sens désinvolte non, mais plutôt serein ou assuré. Entouré d'une cape grise, celle là même qui lui avait été remise quelque temps plus tôt, surmontant un gambison ayant visiblement déjà vécu un certain nombre d'entraînements assorti d'une épée et d'une hache -elle aussi remise il y a peu-, on pu bientôt reconnaître la chevelure brune puis le visage de Walan.

Tout en marchant, il examinait visiblement les alentours d'un œil attentif, sans doute autant pour tâcher de repérer les lieux que pour chercher à travers la brume le lieu précis du rendez-vous. Dans le même temps, le vicomte songeait également à une première confrontation qui allait suivre. La chose ne serait sans doute pas simple, et pourrait ne pas être trop agréable si l'un ou l'autre des protagonistes se mettait en tête de faire autrement. Mais après tout, l'on n'était pas responsable de ses sentiments et il en était certains que l'on ne pouvait se cacher bien longtemps.

Toujours est-il qu'il finit par arriver auprès du petit groupe de personnes ayant eut ... l'audace ? La folie ? De mettre le nez dehors par cette froide matinée. Les saluant d'abord d'un léger signe de tête, il prit ensuite la parole.

Bonjour ... on n'y voit guère par ici, c'est un exercice en soi que de ne pas se perdre ...

Eragon avait passé une nuit raccourcie comme d'habitude, veillant au poste de garde avec ses frères d'armes. C'était son lot quotidien et en règle générale cela ne le gênait pas trop car il s’entraînait en début d'après midi, une fois qu'il était bien réveillé et bien en forme sauf que la l'entraînement avait lieu à l'aube, cette période ou la brume épaisse est bien installée surtout en automne. Des feuilles dispersées par le vent voletaient quand les bottes du Poitevin venaient les rencontrer. Emmitouflé dans son mantel gris, couleur brume justement on ne le distinguait que mal, d'ailleurs il ne voyait que des silhouettes vagues lorsqu'il approcha du lieu de rendez vous. On aurait pu croire à un rassemblement secret d'un quelconque groupe aux idéaux un peu spéciaux.. quoi qu'en y réfléchissant la Licorne s'était un peu ça quand même, un idéal un peu spécial, un peu fou que les membres s’évertuaient a approcher.

Il avait le poids rassurant de son espadon dans son dos, toujours bien fixé dans son baudrier, il aurait d'ailleurs pu s’entraîner a faucher au vol les feuilles brunes qui passaient devant lui pour se préparer et se réveiller un peu mais avec sa chance il aurait plutôt blessé un de ses frères d'armes qui passait dans le coin.

Le petit groupe se faisait de plus en plus précis et il pouvait même reconnaître que Flaîche était la, par contre les deux autres il ne devait pas les avoir vus assez souvent pour pouvoir mettre un nom sur leurs silhouettes. L'étrange sifflement joyeux qui contrastait avec l'ambiance glauque de la brume venait de s'arrêter, laissant place à la voix de trio embrumé.
Il se plaça a leurs côtés, laissant échapper une fumée grise se mélant à la brume lorsqu'il ouvrit la bouche.

Et beh, quelle idée de faire un entrainement si tôt. Esperons que les autres arriveront à nous trouver dans cette mouise.

Il accompagne sa phrase d'un sourire et d'un signe de tête pour saluer ses comparses.

Rems n'était pas un lève-tôt. Il était souventefois réveillé par les jeux matinaux de LouCaillou, discret comme une charge de Chevalerie, en plus bruyant. Les Lanceros - Izak le faucon, Zezaye et Naze les pigeons - n'étaient pas en reste et n'avait pas leur pareil pour tirer un juron à Alfie qui s'y entendait comme personne en la matière : Par les pharettes de Thor ! A qui est cette fiente ? Dégagez d'là, bande d'emplumés où je vous fourre aux petits pois !
Sur ce, Rems s'extirpait de leur couche avec l'impatience de les retrouver. Finalement, il se demandait immanquablement pourquoi il avait mis si longtemps à émerger des limbes où règnait Morphée, tant chaque minute passée avec sa Louve Ardente et Leur Petit lui apportait la vie.

Ce matin-là, à l'abri des murs de la Forteresse, le soleil n'était pas encore levé. Quand bien même l'astre eut paru, personne ne l'aurait vu, eu égard à la purée irréelle qui lestait l'air. Rems s'éveilla au bruit des préparatifs de ses frères du dortoir des écuyers. Baillements, craquements d'articulations, reniflements, grattages et bruits incongrus variés lui rappellèrent les baraquements de la caserne de Nîmes.

Visiblement, plusieurs frères étaient déja partis pour le cours, il n'était plus question de trainer. Inutile de se rère, il s'aspergea le visage d'eau et se battit les joues avec la vigueur d'une lavandière qui aurait découvert une tâche suspecte sur un drap.
une fois la face sèche, l'écuyer ceignit son épée et s'enroula dans sa cape grise, sans même se prendre les pieds dedans.

Se guidant plus à l'ouïe qu'à la vue, il rejoignit le groupe. Avisant ces courageux à l'orée de la congestion, il se demanda si l'Ordre n'avait pas élu domicile en Normandie pour aguerrir ses membres à l'aune d'un rugueux climat, chose plus difficile sous les cléments cieux du Languedoc.

Délaissant ces pensées aux frontières de l'irrespect pour son engagement, il salua sobrement :
Bonjorn à tous !

La matinée commence plutôt mal : Alfgard s'est levée avec le mal de tête qui l'a compagné la nuit même et pareil à un infecte morpion en amour avec son hôte, cette saloperie ne voulait pas la lâcher d'un pouce. Après de rapides aspersions, elle s'est vêtue dans le froid du dortoir et a enfilé tout ce qui pourrait lui fournir un maximum de chaleur corporelle, sans oublier pour ses mains des lambeaux de laine qu'elle a entortillés tant bien que mal pour les protéger du froid. Son épée battant un flanc, sa dague directement tenue par sa ceinture, elle est fin prête.

Foutredieu, quel temps pourri !

La froideur, alliée à une brume épaisse et humide lui saisit le visage aussitôt qu'elle met le pied au dehors. Voilà qui n'arrange pas son humeur, surtout qu'elle a parié la veille avec Rems qu'elle serait avant lui au point de rencontre pour le cours réservé aux écuyers. Et bien qu'il soit impossible de donner une heure avec un temps pareil, elle sent qu'elle n'est pas en avance...
Malgré tous ces désagréments, la rousse est ravie de ce cours : enfin une remise en question de ses acquis et un bon dérouillement de ses abattis ! Curieusement, souffrir pour cette cause ne la gêne en aucun cas. Les entraînements suivis quand elle était à l'Ost ne lui ont laissé que des bons souvenirs même si, sur l'instant, on aurait pu l'entendre brailler jusqu'à Montpellier ! Un semblant de sourire reparaît sur son visage jusqu'ici trop sombre . Au fur et à mesure de son cheminement – tant physique qu'intellectuel - son mal de tête semble s'envoler avec la vapeur qui s'échappe de ses narines et de sa bouche quand elle oublie de la fermer.
Elle remonte sa cape qui glisse sur ses épaules, la rattache plus solidement et allonge le pas, décidée à au moins ne pas être la dernière sur le lieu du rendez-vous. Alfgard peut déjà apercevoir la silhouette de son homme et ronchonne un « merdaille » désabusé : il a gagné le bougre ! Elle a le temps de reconnaître Flaiche, leur mentor du jour, Shiska, Walan fraîchement promu écuyer, et Eragon avant de les rejoindre enfin.

Frères, bien le bonjour !

Elle sourit amicalement et prend place tout près de Rems, instinctivement.

Le soleil vient à peine de se lever sur Ryes, mais déjà ça s'active dans le campement des Ecuyers. En particulier la rousse, la protagoniste de mon histoire pour ne citer qu'elle, qui n'a rien trouvé de mieux que de ne pas réussir à se lever assez tôt pour se rendre à l'entrainement qui était prévu ce matin-là du côté des Ecuyers. Forcément, avec tous les bouleversements arrivés récemment, elle passait des heures à réfléchir à tout ça une fois la nuit tombée et ne dormait pas, et donc n'arrivait pas à se lever, comme ce matin là. Pourtant avec tout le remue ménage qu'il y avait eu, elle aurait dû émerger depuis longtemps et comprendre qu'il fallait qu'elle se bouge aussi.
Un entrainement, elle ne pouvait pas ne pas s'y rendre, pas après sa cuisante défaite lors de son dernier affrontement avec un ennemi, qui lui valait d'ailleurs ce nez légèrement de travers, faut dire que l'ennemi en question n'était pas n'importe qui...Eikorc, oui, rien que ça, et elle l'avait senti passer parce qu'il y était pas allé de main morte le bougre. Alors elle voulait se perfectionner, encore, pour ne plus jamais se retrouver hors combat après le premier assaut, sans avoir eu le temps de rien faire. C'est qu'elle avait de nouvelles raisons de se battre, plus forte encore que les précédentes, et ça valait bien d'en chier un peu pour y parvenir.

S'habiller maintenant. Le truc chiant, c'est que ça mettait toujours deux plombes...Et qu'elle avait pas le temps là tout de suite maintenant, parce que si elle se magnait pas, elle allait être en retard, et elle préférait ne pas imaginer la réaction de Flaiche si c'était le cas. Plutôt que de chercher quelque chose de chaud à se mettre sur le dos en prévision de la température matinale, elle saute sur les premiers vêtements qui lui tombent sous la main, à savoir rien qui ne soit vraiment adapté au froid d'un début d'hiver : une chemise de lin et des braies pas franchement d'un tissu très épais, en somme, elle allait se les cailler sévère, mais ça vallait mieux que d'être en retard. Elle aurait dû y aller à poil, l'aurait peut être pas eu beaucoup moins chaud qu'en s'habillant...
Toutefois, maintenant que c'était fait, elle allait pas revenir en arrière et enfila donc ses bottes, sa ceinture avec ses effets, vérifiant bien la présence de sa dague et de son épée bastarde(enfin une épée à la ceinture, ça se remarque quand même), et pour finir son mantel, seule petite épaisseur du jour, qu'elle n'allait pas garder longtemps puisque pour s'entrainer c'était pas le top quand même.

Et voilà que notre héroïne demi-toastée aux cheveux flamboyants se dirige vers les champs d'entrainement, la sortie des murs protecteurs de la forteresse lui ayant fait l'effet d'une claque : il faisait encore plus froid que ce qu'elle s'imaginait ! En tout cas, si elle n'était pas réveillée, maintenant elle l'est assurément.
Accélérant le pas, elle traverse la distance qui la sépare de ses frères d'armes en silence, seule la fumée blanche sortant de sa bouche témoignant de la présence d'une quelconque âme à travers cette brume matinale. Finalement, la Carsenac arrive enfin sur le lieu d'entrainement, et visiblement elle n'est pas la première. Enfin ça aurait été un miracle quand même, vue l'heure à laquelle elle avait ouvert les yeux.
Pour le moment, elle était, avec Alfie (oui c'est son nouveau surnom, j'aime bien), les seules femmes présentes, et risquaient donc de pas peser bien lourd face à cette horde de frères surentrainés, et musclés, et tout et tout. Mais bon, peut être qu'être une femme allait leur servir durant cet entrainement, à voir...
Elle remarque aussi le tout nouvellement écuyer originaire du LD qu'elle connaissait un peu, puisqu'ils avaient habité un temps dans le même endroit, et qu'en plus il avait été son capitaine lors de ses débuts à l'Ost. Un fin sourire sur ses lèvres, et enfin elle ouvre la bouche pour saluer ses camarades.

Bonjour soeur, frères...

Un jour d’automne merdique, un jour de plus qui se levait, jour gris et maussade, pour un premier entraînement en tant qu’écuyer c’était un mauvais jour, décidemment les instructeurs devaient chérir ces jours glauques ou on avait du mal a distinguer si le jour commençait ou bien finissait, ses entraînement d’homme d’arme? Dans la gadoue..autre instructeur autre statue encore la gadoue; quand Est-ce qu’ils se décideront a construire une annexe de Ryes dans le sud?

Pendant qu’il donnait les instructions a son remplaçant au poste de garde il avait pu apercevoir quelques hommes quitter la forteresse en direction de ce qui devait être le lieu d entraînement il les avait reconnu grâce a leur mantel frappé de l’emblème de l’ordre
Il abandonna là son remplaçant qui lui allait vraiment se les geler en restant statique toute la journée
Mais là ce n’était plus son problème, après avoir passer la main sur son crâne il réajustât la capuche de son mantel histoire d’avoir moins froid puis il se dirigea vers le lieu de rassemblement tout en maugréant contre se putain de temps

Dans le froid humide il avait du mal a voir ou été ses compagnons vrai dire il ne voyait rien dans ce brouillard,un sifflement lui arriva aux oreilles oui quelque un sifflotait,un type heureux d’être là ,là dans cette gadoue pas possible encore un qui a passé la nuit a la taverne et qui est fin saoul,ou alors un natif du coin oui ça doit être ça un natif du coin,car même avec la meilleure volonté lui n’aurait jamais put être aussi joyeux par ces matins blêmes et froids
Il rejoignit le groupe arrêtant de râler et de pester contre le temps, le joyeux pinson ,lui avait cessé ses vocalises et il ne put savoir qui été cet oiseau.

Bien le bonjour a vous tous !froide journée qui s’annonce!

Antonio venait de passer une nuit de plus au sein de la Forteresse de la Licorne , une nuit calme - on ne pouvait pas dire que Ryes était un village bruyant - et relativement courte. Cette impression était sans doute un effet de l'automne, le soleil avait beau tarder à se lever, il fallait déjà sortir du lit. Une longue journée l'attendait, ce ne serait pas avec les autres Hommes et Femmes d'armes qu'il s'entrainerait aujourd'hui, mais avec les escuyers. Initialement pourtant, un cours était prévu spécialement pour les escuyers, et un autre spécialement pour les hommes d'armes, pour lequel il s'était d'ailleurs inscrit. Mais le nombre des inscriptions du côté de ces derniers était très faible, trop faible pour pouvoir avoir un propre cours, ils n'étaient que deux à avoir répondu "présent". Ce qui était fort regrettable, car personne ne pouvait prétendre n'avoir aucun besoin de ce cours.
L'organisateur du cours, les avait donc autorisé à participer au cours des escuyers. En même temps, il était dans un coin de sa tête ravi car il allait pouvoir apprendre avec le grade supérieur, qu'il espérait un jour atteindre.

Au programme, résistance, endurance, et ... souffrances. Même s'ils n'utiliseraient sans doute pas d'arme, cela s'annonçait passionnant. L'homme d'armes de la Licorne avait hâte de savoir quels exercices ils allaient pratiquer, mais il avait également hâte de pouvoir constaté l'esprit du groupe, et l'ambiance qui règnerait durant ce cours qui serait surement éprouvant aussi bien physiquement que psychiquement. Il avait déjà combattu sur les remparts de la Forteresse, contre une actuelle escuyère d'ailleurs.
Le cadre était magnifique, mais cette fois-ci, il allait s'entrainer aux alentours de la Forteresse, dans les champs d'entrainement.

Il avait un petit bout de chemin à faire pour arriver à bon port, la Forteresse était grande, il lui fallait d'abord quitter les dortoirs pour regagner l'entrée principale, et enfin se rendre au lieu du cours. Une fois prêt, son chapeau mauve inséparable emboité sur son crâne, il respira un grand coup et se rendit dans les champs. Il mit quelques minutes pour arriver, et malgré l'heure, beaucoup de monde était déjà sur place.
Antonio les salua d'un ton enthousiaste et se plaça à leurs côtés, attendant les dernières arrivées, et donc le début du cours. Il espérait qu'ils ne tarderaient pas, car le froid commençait à se faire sentir, et ses doigts de pieds le picotaient.

Bonjour à tous !

Les maigres rayons de soleil qui réussissaient à parvenir jusqu'au visage de la Démesquine avaient réussit à lui faire ouvrir les paupières. S'il y avait bien une chose dont elle avait une sainte horreur, c'était de se réveiller. Quoi de plus rébarbatif.

D'autant plus qu'à l'heure du réveil, la jeune femme n'était point tout à fait la même. Elle n'était point celle que l'on pouvait redouter, celle que l'on respectait, celle qui n'alignait les mots qu'une fois les avoir pensé au moins une dizaine de fois, celle qui savait parfaitement cacher ses sentiments et ses pressentiments. Elle était une femme dans la simplicité même, et c'était bien cela qu'elle refusait de montrer au commun des mortels.
L'image d'elle qu'elle s'était tissée lui plaisait telle qu'elle l'avait créée, et une infime brèche pourrait lui être fatale et cela ne faisait point parti des plans qu'elle avait échafaudé pour son possible avenir.
Puisqu'on ne sait jamais réellement ce que l'avenir nous réserve... Encore plus lorsque notre vie est mise en jeu chaque jour lors d'une mission.

Enfin ! Ce matin n'était point un matin comme les autres et elle serait obligée de réussir à contrer cette manie psychologique avant d'arriver sur le lieu de l'entrainement, sinon le pire était à venir.
Afin de chasser cette sombre pensée de son esprit, elle ouvrit en grand la fenêtre qui donnait sur son lit pour que l'air froid d'un hiver proche puisse revigorer chaque millipouce* de son visage et de son corps. C'était un réveil brutal, mais efficace. Cependant, elle ne garantissait point son état de santé pour la journée de demain.. Une cure aux plantes allait probablement s'avérer nécessaire si elle ne voulait point restée cloitrée entre quatre murs pendant des jours, la goutte au nez et la chaleur au front.

La nature n'était point encore réveiller, et probablement ne se réveillerait-elle qu'à la venue du printemps. Contrairement à elle, la nature n'était point assez folle pour sortir par une température si peu élevée. La brume et la rosée matinale n'aidant point, qui plus est, à rendre l'atmosphère plus chaleureuse et moins hostile à toute forme de vie.

Une fois la fraîcheur ressentie dans chaque parcelle de son corps, elle ne pouvait faire autrement que de rapidement s'habiller pour la circonstance et surtout, de refermer la fenêtre.. Que le froid ne se propage point dans chaque recoin du dortoir, et que son lit puisse resté chaud lorsqu'elle s'y recoucherait ce soir, après ce difficile entraînement.

-Ce n'est point un temps que cela ! Je vais y perdre un orteil moi à cet entraînement ! Ne peut-il point faire cela en été !

Cela lui arrivait de ronchonner oui.. C'était rare, même fort rare de l'entendre ainsi ruminer. Mais lorsqu'on vient de la Guyenne, là où il fait chaud chaque jour de l'année, ou la température n'atteint jamais de tels sommets dans le glacial...
Le pire étant de se dire qu'elle n'en était là qu'au milieu de l'automne, qu'en serait-il aux mois de Janvier et de Février ? Mieux valait-il ne point y penser...

C'est donc emmitouflée dans sa cape de nouvelle Licorneuse, de laquelle ne ressortait que l'émeraude de ses yeux, qu'elle arriva sur les lieux du cours. Heureusement qu'elle avait de bons yeux... Elle ne sait comment elle aurait reconnu la présence d'un amassis d'ombres noirs qui paraissaient se peler gentiment les miches.
Et c'est en réprimant un claquement de dent inopiné, elle annonça à l'Assemblée.

-Le bonjour à tous. Le temps n'est point au rendez-vous ce jour semblerait-il..

*HRP c'est bien sur une unité de mesure qui n'existe pas, mais vous voyez ce que je veux dire ^^

Fool se frotta les yeux, passa la main sur le visage. Une légère lueur éclairait la salle de garde. Il jeta un œil vers les paillasses de ses compagnons de garde… vides !

Vain dieu ! jura t il.

Il se leva d’un bond. L’entraînement avec les écuyers lui revint à l’esprit. Il jeta sa couverture, sauta dans ses bottes, enfila sa veste de cuir épais et boucla son ceinturon où pendait son épée. Il frissonna quand le froid commença à s’insinuer, il hésita à prendre son manteau. Non, tout compte fait, à la vue de l’entraînement à venir celui-ci deviendrait vite superflu. Et il en serait davantage motivé pour se démener comme un beau diable.
Il se rinça le visage et attrapa un quignon de pain et bu un verre d’eau. Petit-déjeuner frugale certes mais c’était déjà ça, on ne fait pas tenir un sac vide debout.

Il sortit du poste au petit trot et se dirigea vers la sortie de la puissante forteresse. Il ne fallait qu’il soit en retard. Certes il avait été prévenu tardivement qu’il pouvait participer en lieu et place de l’entraînement pour les hommes d’armes à celui des écuyers. Ce qui lui avait valu une certaine insomnie la veille au soir. Là-dessus, les rondes jusque tard dans la nuit. Il se demanda, chemin faisant, comment il garderait les yeux en face des trous encore longtemps ? Au moins se rassura-t-il le froid et l’exercice physique l’y aiderait. Il perçut à travers le rideau de brouillard une masse compacte sombre, et quelques sons ou voix étouffés par l’air ambiant.
En s’approchant davantage il reconnut avec soulagement certaines têtes.

Bonjorn frères et sœurs !

Il n’avait pas réussi à perdre totalement son accent chantant d’oc, mais en l’occurrence cela le dérangeait moins car il avait reconnu quelques occitans dans l’assistance.

Veuillez pardonner mon retard frère Flaiche.

Il avait ajouté ceci machinalement ne sachant pas très bien s’il était oui ou non à l’heure.

Un cours, "Le cours"
Il venait de passer un bon moment en convalescence et maintenant il fallait se presser pour aller rejoindre ses compagnons "Au cours".
Au cours de quoi d'ailleurs, il n'en savait fichtre rien. Il avait appris que çà n'allait guère être une partie de plaisir, cela, il en était presque sûr.
Quel type d'accoutrement il pouvait mettre d'ailleurs?
4 fois il sortit du dortoir, 4 fois il revint sur ces pas, changeant une fois de chemise, laissant sa cape, prenant son bouclier, laissant sa dague.
Il rageait, le vétéran, il pestait.
Sa fièvre qui l'avait cloué sur sa couche plusieurs jours ne l'aidait guère. Tout se bousculait dans sa tête.
Le temps était maussade, humide, frais bref, bien pourri.
Oh sûr, il en avait vu d'autres. M'enfin là, dans cet état; c'était pas gagné. S'il s'agissait d'épreuves de forces ou d'endurance, il allait bien souffrir.
Puis il ne voulait pas trop se faire remarquer.
Pas sûr que ceci soit réussi.
Il hâta le pas, comme pour rattraper le temps perdu, comme si cela pouvait changer quelque chose.
Bien évidemment, tout le monde semblait déjà présent.
Il salua l'instructeur, qu'il ne connaissait pas, puis ses compagnons d'infortunes.

Il balbutia: Désolé pour le retard frère, je ne suis pas en forme des plus flamboyantes.

Il gagna les rangs de ses soeurs et frères, toussant au passage.

Voila, ils étaient tous arrivés, tous, voir même un peu plus que prévu, puisque le cours compterait pas moins de deux hommes d’armes, récompensés de leur participation par une autorisation des plus rarissime. Car oui, c’était bien une récompense que de participer à un cours normalement réservé aux seuls écuyers quand on était homme d’arme. Cela restait vrai même si, comme cela allait être le cas aujourd’hui, à la fin de la journée, tous considéreraient plus cette permission comme une punition que comme un cadeau. Un cours n’est pas toujours ce qu’il semble être à première vue, et si Flaiche partageait à coup sur l’envie et le plaisir d’apprendre de tout ou partie des élèves qui étaient présents, il savait d’ores et déjà ce qui les attendait, et pour l’avoir tester lui même dans des conditions pratiquement similaires, il savait que l’ambiance ne serait pas aux rires et aux plaisanteries douteuses sur la réussite ou l’échec des autres. Chacun allait sûrement avoir bien trop à faire pour s’adonner à la galéjade, surtout quand ses voisins ne seraient pas plus enclin à goûter à un quelconque trait d’esprit entre deux efforts. Toutes formes d’amusement seraient donc proscrite en ce cours, et si elles ne l’étaient pas d’elles même du fait de l’intensité de ce qui attendait les élèves, les raisons et le but de l’enseignement du jour pourraient se suffire à elles même pour faire taire en chacun toute velléité à caractère humoristique.

Flaiche salua un à un les arrivants au fur et à mesure de leur intervention. Le premier fut un ami de longue date, qui fut gratifié d’un sourire du cavalier quand il put le reconnaître dans la brume. Le second était au contraire, pratiquement inconnu, n’ayant fait sa connaissance que depuis les rangs de cavaliers de la salle du chapitre, lors de la dernière intronisation. Le cavalier ne se priva pas de le détailler complètement, prenant soin toutefois de ne laisser transparaître dans son regard aucun sentiment d’aucune sorte, tel un professeur inspectant ceux qu’il allait devoir faire travailler dans la neutralité la plus totale.
Les quatre suivants n’eurent pas droit à ce traitement particulier, le cavalier ayant déjà eu affaire avec chacun de ces écuyers arrivant tour à tour. Eragon, Rems, Alfgard et Aldraïen. Des frères et soeurs de qualité, indéniablement. Si le premier avait toujours l’air fatigué en arrivant sur le lieu d’un cours, il y était toujours présent, de même que le couple landocien dont Flaiche appréciait tout particulièrement la spontanéité. Les séquelles restant sur le visage de la dernière rappellerait toujours au cavalier le tragique incendie de Ryes. Une longue journée d’efforts et de souffrance, s’étant terminé tragiquement pour certains. Heureusement, d’autres n’en garderaient qu’un avertissement, car c’est ainsi que Flaiche le verrait toujours. Dans son malheur, elle avait eu une chance que inouïe que des habitants n’avaient malheureusement pas eu.
L’écuyer Boucanier lui fit cependant s’attarder sur sa carrure, non qu’il ne connaissait pas encore le personnage, mais il allait falloir veiller à bien le préparer, les exercices prévus pour le cours devraient faire suer tous les élèves sans exception, du plus fluet au plus robuste. Heureusement, le cavalier avait tout prévu, et détourna le regard aux arrivées suivantes. L’homme d’arme Antonio, puis par la suite l’écuyère Arambour, tous deux aussi bourguignon que lui, même si il ne lui avait pas encore été donné de les rencontrer dans leur duché, n’étant que trop peu sorti de chez lui, et encore moins de Sémur du fait du mal qui l’avait rongé quelque temps auparavant. Les deux derniers arrivants étaient eux aussi forts peu connu du cavalier, qui les jaugea discrètement pour les préparatifs à venir. Il se leva sans plus attendre et prit la parole, débutant le cours.

Frères, soeurs, le bonjour à vous tous. Que les derniers arrivants se rassurent, personne n'est en retard.
Pour ceux qui ne me connaissent pas, je me nomme comme vous vous en doutez surement maintenant, Flaiche, je suis cavalier de l’Ordre et assistant du Tyran, en l'occurrence le maitre d’arme soeur Cerridween.
Avant de débuter ce cours je tenais toutefois à préciser quelques petites choses avec laquelle certains de vous ne sont sans doute pas encore familiers. Ici, vous êtes dans la forteresse de la Licorne, bien loin du monde normal et de ses pratiques, coutumes, et autres règles. Les titres n’ont pas cours ici, du comte au simple paysan, tous ici sont traités de même façon. De même; s’il existe une hiérarchie destinée à permettre un certains degré d’organisation et de commandement, aucun membre n’est supérieur à un autre du fait de son grade, et chacun est autorisé à tutoyer ses frères et soeurs comme le ferait les membres d’une même famille, car c’est ce que tend à être la Licorne. Donc le premier qui ose m’appeler autrement que Flaiche, frère, ou qui aura l’audace de me vouvoyer risque de se faire rappeler à l’ordre.

Le cavalier sourit, c’était sans doute une des choses qu’il aimait le plus rappeler lors de ce genre de cours. La licorne avait toujours été sa seconde famille, un refuge dans lequel il savait pouvoir venir pour oublier tout le reste, comme cela avait été lors d’évènements tragiques pour lui. Quittant son petit sourire amusé, il poursuivit.

Bien, maintenant que les bonnes nouvelles sont annoncées, passons aux mauvaises, en débutant ce cours.
Comme préciser dans l’annonce, nous allons travailler votre endurance et votre résistance. C’est pour cette raison que vous êtes tous ici aussi tôt dans la matinée. La journée risque d’être aussi longue qu’éprouvante, et ne s’arrêtera surement qu’a épuisement total de vos forces, voir même un peu plus.
Nombre d’entre vous ont surement déjà fait partie d’un ost, et de ce fait ont déjà participer à des mission, batailles, guerres, ou je ne sais quoi d’autre. Ceux la savent sans doute que toute bataille, et en particulier les plus longues, sont ni plus ni moins que de véritables exercices de survie, ou votre résistance et votre endurance sont des éléments clés. Vous devez dans ces moments la pouvoir résister au temps, que ce soit le froid, la pluie ou la neige même, mais aussi à vos propres conditions, la faim, la fatigue, l’épuisement tant physique que moral, tout cela en assurant votre survie ainsi que parfois celle de vos frères et soeurs en vous battant avec la fougue d’un cheval au galop. Dans ces moments la, on en vient à regretter les longues nuits passées sur les murailles à attendre dans le froid et l’ennui l’improbable attaque d’assaillants qui ne viendront jamais.
C’est dans ces moments la que ce qui vous attends aujourd’hui vous servira, et plus qu’un simple cours, c’est une certaine philosophie du dépassement de soi que je vais tenter de vous inculquer, mais dont vous seuls serez les acteurs, aujourd'hui comme pour le reste de votre vie. Mon plus grand souhait est que ce cours vous ouvrent aux bienfaits de la souffrance, mais pas de n’importe quelle souffrance, celle la même qui au prix d’efforts toujours plus intenses, vous permettra de repousser autant que faire ce peut vos limites, pour que le jour ou celles ci seront mises à rude épreuve, vous ayez obtenu, par un travail constant et acharné, cette lueur d’espoir qui fera que malgré toutes les difficultés que vous pourrez subir, vous soyez prêt à affronter et à les vaincre, la tête haute. Certains penseront peut être que je suis fou à lier, qu’il n’y a pas de progression dans le fait de pousser son corps à l’extrême. C’est leur choix, j’espère sincèrement qu’ils n’auront pas à se dire un jour que finalement j’avais raison, car alors il sera peut être trop tard. Si un échec peut être teinté de bravoure, Il n’y en a aucune dans l’abandon. Je ne suis pas licorne pour la gloire, mais parce que je veux servir une cause que je crois juste, pour laquelle je mettrait tout mon honneur et toute ma bravoure. L’abandon n’est pas une option, je ne m’y résignerais jamais, mais pour y parvenir, je dois apprendre à me connaitre, à me construire, à me parfaire, car c’est ainsi à mon sens que ce choix ne pourra jamais en être un.

Bien, sur ces belle paroles, nous pouvons passer aux cotés moins théoriques et plus pratiques de ce cours. La première étape qui vous est demandé consiste à faire trois tour de la forteresse au pas de course. Vous n’avez pas de limite de temps, sachez cependant que plus vous reviendrez vite, plus vous passerez vite à l’étape suivante. On peut y passer toute la matinée et toute la journée, à vous de voir. Oh, et j’oubliais le plus important. Une fois vos trois tours terminés, deux autres tours supplémentaires vous attendent, mais à cloche pied cette fois. Il est fortement conseillé d’alterner le pied qui sautera, mais vous n’en aurez le droit qu’a chaque fin de tour, donc une fois le tour commencé, vous devrez le faire intégralement sur le même pied.
Voila, vous pouvez commencer, bonne chance à tous.

Poïe, poïe, poïe !
Dépassement de soi, apprendre à se connaître et à connaître son corps, la souffrance, le froid de ce matin de merdaille... Trois tours de la Forteresse pour commencer, fichtre ! mais faisable. Ce qui angoisse le plus la rousse, ce sont ces fameux tours à cloche-pieds. Son entorse à la cheville la fait encore souffrir - même si depuis la cérémonie d'intronisation y a du mieux- et c'est pas en la mettant à contribution pendant au moins un tour qu'elle va l'emmener loin. Et qui veut voyager loin ménage sa monture. Tiens, c'est bien ça ! Alors impossible de suivre le conseil de Flaiche, le changement de pied, c'est pas pour elle.
Elle lorgne ses frères et soeurs du coin de l'oeil, personne ne moufte. Y a du claquement de bottes ici et là, du frappage de mano contre mano en guise de révolte contre le froid , mais pas une seule réflexion, pas une seule boutade, pas un rire même étouffé, rien ! .
Bon et bien, elle va fermer son bec et suivre le silencieux mouvement.

« Voila, vous pouvez commencer, bonne chance à tous. «

Un instant de flottement... Alfgard réagit la première et se lance dans la course, bien décidée à faire ses trois tours si ce n'est le plus vite possible au moins en trouvant rapidement son rythme de croisière.

Le démarrage est plutôt délicat, le souffle ne suit pas. L'air humide et froid lui brûle les poumons à chaque inspiration et elle regrette aussitôt d'avoir négligé les entraînements. Du côté des jambes, c'est pas la joie non plus, elles lui paraissent de plomb. Et soudain, elle comprend ce qu'elle a oublié, bêtasse qu'elle est : l'échauffement ! Elle aurait dû prendre un peu de temps pour étirer ses muscles, chouchouter ses gambettes au lieu de foncer tête baissée. A ce qu'elle estime être la moitié du premier tour, la sueur commence à couler le long de ses tempes. D'un geste rageur, elle essuie l'eau d'un mouvement de manche et se concentre sur son objectif : terminer le premier tour. Mais ses jambes ont du mal à la porter et elle sent poindre la crampe au mollet. Elle va quand même pas être obligée de sautiller dès à présent ? Vin dieu ! c'est décidément pas sa journée ! Un pari perdu et une galopade en dépit du bon sens! Et cette cheville qui merdoie ! Ne pas y penser, prendre sur soi, serrer les dents et continuer...

Ne pas regarder derrière surtout, surtout pas ! Elle se demande en cet instant ce qu'il en est pour Rems. Eragon, Boucanier, Walan et Aldrien l'ont déjà dépassée quand elle aborde le deuxième tour et c'est Rems qui maintenant lui passe devant, chuchotant au passage quelques encouragements. Faut dire qu'il est en forme son homme !
Alfgard arrive enfin à trouver son rythme, ses cuisses la font moins souffrir, mais il leur aura fallu un tour entier pour se mettre au diapason du souffle qu'elle a récupéré aussi. Son mollet , quant à lui, par compassion certainement, a abandonné l'idée de la coucher.
Par les Pharettes de Thor, je jure de pratiquer la course au moins deux fois par semaine dorénavant. Pour sûr, elle a été plus endurante !

Troisième tour, enfin! La foulée est régulière, le souffle aussi. La rousse expire et inspire en bon rythme , sa concentration ne vrille pas d'un pouce et si elle a été doublée, elle n'en a rien vu.

L'arrivée se rapproche et sa sérénité acquise à grand renfort de combat intérieure s'effrite lentement : deux tours à cloche-pied l'attendent et elle ne les sent pas... mais alors pas du tout. Elle décélère alors sans toutefois s'arrêter, serre les dents, plie le genou gauche de façon à ramener son pied sous sa fesse et voilà le premier tour sur un pied qui commence. Elle sautille d'abord lentement, cherchant la meilleure tactique à adopter : sauter loin devant , sans se presser en essayant de grands sauts ou tenter la rapidité en multipliant les sauts mais en réduisant la distance entre chacun d'eux ? Bah, à la fin du premier tour, elle en a assez de bondir comme une biquette à l'assaut de la montagne. Heureusement qu'elle a des bras qui lui servent de balanciers ! Et puis la technique n'est assurément pas assez rapide, Un grand nombre de ses frères de souffrance l'a déjà doublé et cela accélère un changement de tactique. Elle réduit l'espace entre les sauts et pense que c'est ce qui lui convient le mieux en abordant le deuxième tour.

Foutredieu, ce que c'est...
Sa déconcentration lui est soudain fatale, une motte sournoise et dure comme la pierre vient mettre fin à une pensée négative : elle s'étale de tout son long comme une bouse sortant du cul d'une vache !
Outre le fait de se sentir ridicule – et encore elle a eu le temps de mettre les mains en avant en s'étalant, elle vient quand même de manger l'herbe gelée – c'est sa cheville déjà faible qui est venue cognée contre la terre dure comme un roc. Un éclair de réflexion la traverse : comment se remettre debout ? Sur deux pieds ou sur un seul ? Si elle met les deux pieds par terre, elle risque la disqualification ? Pas le temps de tergiverser, elle s'aide de ses deux mains, une jambe tendue à l'arrière et pousse sur ses bras pour se redresser, sans que son pied gauche ne touche le sol.
Là, Alfgard pense qu'elle ne va jamais pouvoir finir le tour, ses forces s'amenuisent à la vitesse d'un cheval au galop.

Allez espèce de fiente de pigeon Anglois, bouge toi ! Tu es ridicule à te lamenter sur tes petites misères... Plus que quelques lamentables petits sauts de rien du tout, alleeeeez !!!

Elle s'écroule alors derrière la ligne d'arrivée et tant pis pour sa fierté...

Le monologue du Frère Flaiche avait débuté sur un rappel des valeurs de l'ordre. Malgré le froid ambiant qui figeait les expressions, le regard de chacun des Licorneux présents brillait de la lumière de l'engagement envers ces préceptes.

Les titres n’ont pas cours ici, dit l'assistant du Tyran.

Rems opina du chef.

Aucun membre n’est supérieur à un autre du fait de son grade, poursuivit le professeur du jour.

Rems opina derechef.

Le premier... qui aura l’audace de me vouvoyer risque de se faire rappeler à l’ordre. conclut Flaiche.

Rems se serait étranglé s'il avait été entrain de manger. Par chance, c'était un cours de souffrance et non de cuisine. Il s'étrangla donc à vide, ce qui fut sans conséquence sur sa santé.
Le cours de souffrance venait donc de commencer : il allait falloir tutoyer quelqu'un. L'effroi saisit le Nîmois pis que le froid. Pour lui qui n'avait jamais tutoyé que des enfants, au premier rang desquels le sien, il s'agissait d'un incommensurable défi. Bien qu'Elle habitât inexpugnablement ses corps, âme et coeur, il n'avait jamais tutoyé Alfie. Dans un registre militaire, même au plus fort de la bataille, alors que les coups pleuvaient, que la mélée générait ses funestes cris, ses odeurs fétides de sang et d'acier, il voussoyait ses compagnons d'armes. Il fit défiler mentalement ses amis et trouva pas de tutoyée ou de tutoyé. Il se crispa intérieurement.
Foutredieu ! Qu'avait la façon de s'exprimer à faire dans la proximité entre deux êtres ? Seuls le fond du discours et la sincérité des actions comptaient.
Rems vouvoyait tout le monde et beaucoup le tutoyaient. Pourquoi un tutoiement devait-il répondre à un autre ? Le comble de l'amitié n'était-il pas de laisser chacun s'exprimer comme il l'entendait ?

Il me va falloir improviser pour éviter l'ire du professeur, conclut-il à la façon Saint Introspectus.

Toutefois, l'heure n'était pas au débat, fut-il intérieur, mais à la course à pieds. Et aussi à pied. Et à pied encore, mais l'autre.

Un seul pied ? Un frisson d'inquiétude le parcourut quand il songea à la cheville souffreutteuse de sa Louve. Pour sûr, ce cours serait une épreuve pour Alfie. Bah, nul doute qu'elle y ferait face avec la même combativité que face aux défenseurs de Fougères en 55. Ces fumeux Bretons en tremblaient encore.

Il se tourna vers Elle alors qu'Elle s'élançait la première. Il accompagna Sa foulée souples de souhaits d'herbages soyeux propres à amortir Ses pas.

Avant qu'Alfie ne tourne le coin de la muraille, Rems se mit en course doucement. Le froid prenait un malin plaisir à immobiliser ses muscles, si tant est qu'il lui en restait vu qu'il ne les sentait plus. On lui avait raconté que les Escots couraient jambes nues dans les brumes glacées des hautes terres de leur pays. Par pur plaisir. Flaiche devait avoir du sang Escot dans les veines.

Laissant son esprit vagabonder, son corps monta tranquillement en température et sa foulée en rythme ; Rems rejoignit Alfgard au début du second tour. Pour ne pas perdre la cadence, il La dépassa en ralentissant à peine, en lui glissant à l'oreille un murmure d'encouragements qu'il espérait réconfortants et où il était question d'un comptoir.

Après deux autres tours à une vitesse raisonnable, il fallut faire le choix d'un pied. Il choisit le premier qui vint. L'équilibre était précaire mais il ne chût point, ce qui frôlait l'exploit eu égard à sa maladresse naturelle et à la difficulté que Frère Boucanier avait à tenir sur cinq arpions, menaçant de renverser tous ceux qui frayaient son chemin.
Pour le dernier tour, respectant la consigne au pied de la lettre, Rems changea d'appui et rallia le départ, habilement travesti en arrivée par l'assistant du Maistre d'Armes.

De une, le vétéran détestait arriver en retard ou presque, et de deux, il détestait arriver en dernier.
Pour cette première épreuve, il avait gagné la belle médaille en bois du plus beau retard.
Scrutant des yeux ses camarades, il écouta attentivement les explications du cavalier.
Elles étaient claires et concises, peut être même un peu trop. Dans l’état où se trouvait le vétéran, faire trois tours en courant, plus deux autres sur un seul pied, revenait à créer un véritable exploit, s’il venait déjà à terminer l’épreuve….
C’est que la forteresse était diablement grande, et très large. Comme çà, difficile de donner une distance exacte, mais il savait que çà faisait beaucoup quand même.
Bien sûr, il avait l’entrainement, depuis son tout jeune âge même.
Mais bon, le meilleur des chevaliers, le meilleur des fantassins revenant d’une bonne semaine alité avec une fièvre au plus haut niveau..ne pouvait, dans ce cas là non plus faire de réel miracle.
Mais il ne voulait pas décevoir, il voulait prouver aux autres qu’il avait sa place ici.
Dès l’autorisation à effectuer la course, il fit quelques pas pour, trottinant pour s’échauffer un peu.
Ses muscles semblaient bien contractés et avec ses conditions, il faudrait un bon moment pour que la situation change.
Serrant un peu les poings, il s’élance enfin.
La cadence est très faible, avec ce froid, pas question de se claquer quelque chose dès le premier tour.
Dans sa tête, les premières impressions qui lui viennent sont : çà va être difficile, oui très difficile même….
Mais il s’accroche, avançant avec peine, sentant les relents de fièvres de temps à autre ou tout le temps même, il ne saurait dire.
A son premier tour, il lui semble qu’il a fait la distance Marseille-Bordeaux.
Il sent les gouttelettes de sueurs sur l’ensemble de son corps.
Non, décidément, çà ne va pas fort. Mais il s’accroche, gardant la même allure, celle d’un escargot en accélération….
Son souffle est court, ses jambes lui font mal, va-t-il tenir…
Il termine se second tour aux abois…encore un tour..puis..
Il efface le programme qu’il lui reste à faire de ses pensés, se concentrant sur son tour sur ses deux pieds. Ses muscles de ses jambes sont toujours aussi contractés et lui font un mal de chien.
Il court, court encore, la tête vide, les yeux agars.
Allez, courage mon gars, courage !
Il n’en manque guère, le vétéran, mais quand le corps ne suit pas…
Il termine son dernier des trois tours, sentant un brin de mieux..
Mieux avant la fin ? se demande-t-il.
Et si la fièvre était bien plus présente que se qu’il ne pensait, qu’il s’écroule de tout son poids?
Revenu au point de départ, il se place sur son pied droit, le plus fort des deux. Il s’élance donc, retrouvant un extraordinaire second souffle.
Sautillant, il s’étonne lui-même. Peut être qu’il ne lui fallait qu’un simple échauffement…
Il avance donc, devant avoir l’air fin en sautant de la sorte.
Il termine ce premier tour à cloche pied, étonné, surpris de sa condition..
Il change de pied, pas question d’user sa belle botte droite plus que celle de gauche, et repars donc.
Il avance, ruisselant de sueur, mais étonnement « frais ».
Un sourire se dessine enfin sur ses lèvres lorsqu’il voit la fin de son parcours.
Il passe la ligne d’arrivée bien mieux qu’il ne l’avait franchi au départ.
Il profite pour faire quelques étirements et féliciter ses compagnons ~~d’infortunes~~ de fortunes.

Shiska écouta avec révérence les explications de Flaiche, passa ses bras derrière son dos et tira dessus afin d'étirer quelque peu son dos avant le début de l'entrainement. Le discours sur les valeurs licorneuses et sur la place de chacun des participants prit quelque temps, même si toujours de bonne augure. Les explications sur l'intérêt de l'entrainement qui allait suivre et l'endurance firent sourir en coin le loup, rajoutant à sa bonne humeur et à son envie d'en découdre rapidement.

Si dans sa prime jeunesse l'endurance avait été une valeur plus ou moins négligée. Ses divers "emplois" demandant plutôt rapidité, précision et discrétion. L'expérience et les aléas de la vie avaient été plus sévères, l'obligeant à renforcer peu à peu son endurance afin de pallier aux pertes de ses capacités initiales et de se prévenir contre les imprévus.

Mais sa bonne humeur fondu comme neige au soleil, qu'on avait du mal à voir pointer d'ailleurs, lorsque Flaiche détailla le contenu exacte de l'entrainement. Aller faire des tours de forteresse... Aller tourner en rond en voyant les même paysages encore et encore. Courir sans but précis que d'arriver à destination sans même se soucier des autres présents. N'avoir rien d'autre à entendre que le bruit régulier et monotone de sa propre respiration. Autant dire que le programme s'annonçait des plus ennuyant pour le loup...

Soupire qui en dit long à la fin du discours de Flaiche. Shiska commence à se chauffer les muscles alors que certains partent déjà comme des flèches vers les bordures de la forteresse. Bon, va falloir y aller quand même... c'est pas vraiment de gaité de cœur mais quand faut y aller faut y aller. On détache l'épée qui se tient à ses côtes et on la pose délicatement sur le sol en prenant soin de ne pas la mettre dans une mare d'eau ou de boue.

Et on commence à courir. L'atmosphère est froid, les chausses sont lourdes avec la couche de boue qui s'y accumule à chaque pas. La motivation n'aide pas vraiment à lever les pattes beaucoup plus vite et la fumée qui s'échappe de sa bouche à chaque respiration le fait regarder en direction de la forteresse en se disant qu'il aurait peut être du rester couché ce matin finalement. Les jeunes sont quasiment tous hors de vue. Faut dire aussi que vu la purée de pois et le fait qu'ils tournent en rond on voit pas grand chose aux alentours de toute façon. Mais la volonté n'est pas vraiment augmentée quand on voit personne aux alentours... Il voit au loin la forme de Flaiche, lui signifiant la fin imminente du premier tour. Ses jambes tournent convenablement, l'atmosphère se fait moins froid qu'il n'était et il lui semble qu'il commence à entendre le bruit de course d'autre cornus.

Deuxième tour, les bruits des oiseaux se font lentement entendre lorsqu'il passe près des bosquets à l'ouest de la forteresse. Et bientôt les bruits de pas difficiles de Philipe qui semble avoir du mal à avancer à rythme régulier. Coup d'œil en arrière alors qu'il le passe, il revient bientôt à hauteur de Walan qui semble avoir lui aussi quelques problèmes à la fin du second tour. Le troisième tour se passe tranquillement, sa respiration est régulière, sa course est fluide et son sourire se redessine enfin sur son visage alors que le tour prend fin.

Nouveau tour, nouveau défit. Défit à l'augure plaisante étant donné que celui ci va se passer à cloche pied. Le loup choisit le pied le plus apte, son pied droit, et entame le tour en sautillant comme si le temps avait reculé de quelques pas. Il se revoyait sautillant sur les toits de limoges sous le seul éclairage de la lune, ses pas se faisant le plus léger possible pour ne pas alerter les rares ombres qui passaient en contrebas. Et c'est avec un certain étonnement qu'il rattrapa peu à peu les petits jeunes qui semblaient avoir bien du mal avec la seconde partie de l'exercice. La piste par trois fois empruntée par les participants, celle ci c'était embourbée légèrement et les pas de certains se font plus hésitants. Alors on prend large pour éviter une Arambour qui se vautre dans la boue. On prend à gauche d'un rocher pour éviter un boucanier qui avance avec sureté.

Flaiche qui se pointe après le virage et on change de pied. Et là c'est la débandade. Alors qu'il continue sa course les corps s'amoncellent sur la route: Alfgard, Aldraien... Son pied gauche le porte mieux qu'il ne l'aurait cru et à l'orée du bosquet ouest il voit Walan revenir à ses côtés. Petit sourire en coin.

Pas trop mal... pour un ours...

La fin du tour se fait alors dans la bonne humeur, heureux de pouvoir terminer avec quelqu'un. Prenant un grand soin à ne pas se laisser dépasser par Walan. Une course à cloche pied entre un ours et un loup... au moins on aura pas tout perdu dans la bataille!

Ils s'étaient tous salués au fur et à mesure des arrivées lorsque Flaiche prit la parole, après avoir observé ses élèves. Conscient d'être l'objet d'un examen plus attentif que les autres, Walan demeura tranquille en laissant le cavalier. Le visage impassible, son esprit n'en était pas moins curieux de la raison de ce "traitement de faveur" : était-ce simplement le fait qu'il était nouvellement arrivé et qu'ils n'avaient guère eut l'occasion de se croiser ? Ou était-ce une raison plus personnelle, en rapport avec certains liens que le vicomte entretenait depuis quelque temps ?

La question n'eut pas le temps d'être développée plus avant puisque l'assistant du maître d'armes pris la parole. C'est par divers rappels qu'il commença, que Walan écouta néanmoins avec attention.
Le fait que les titres n'aient pas d'importance n'avait rien d'une nouveauté : il en était conscient avant même de demander à intégrer l'Ordre et le Grand Maître l'avait rappelé lors de son intronisation. Jusqu'à présent, Sans Repos s'en était accommodé sans grande difficulté. Cela perdurerait-il ? Seul le futur le dirai, mais à l'instant présent il ne voyait aucune raison que la réponse ne soit pas positive.
L'égalité entre membres ne lui était pas inconnue également. A peine sa candidature avait-elle été acceptée que Marie l'avait informé de cela et l'avait enjoint à mettre ceci en pratique. La chose était moins aisée qu'il y paraissait pour Walan, habitué -plus ou moins par contrainte- à vouvoyer et ne tutoyant que des personnes qu'il connaissait depuis bien longtemps -et encore, pas toutes-.
Appeler "frère" et "sœur" ses compagnons lui était encore plus étrange. Bien qu'enfant unique -ou précisément parce qu'enfant unique ?-, ces mots avaient pour lui une valeur très forte et il ne pouvait imaginer les employer à la légère, pour s'adresser à des personnes qu'il ne connaissait pas mais faisait partie du même groupe que lui. A l'heure actuelle, la seule et unique "sœur" qu'il se reconnaissait, la seule pour laquelle il avait ressentit cet amour profond et si particulier qu'on nommait "amour fraternel", était morte plusieurs années plus tôt et se nommait Freyelda d'Avencourt. Peut-être les choses changeraient-elles avec le temps et nouerait-il au sein de l'Ordre des liens similaires, mais tel n'était pas encore le cas.

La suite du discours de Flaiche consista dans l'exposé de l'exercice lui même et son but. L'endurance, la résistance et le déplacement de soi. Soit, c'était en effet un but louable et profitable. Walan avait déjà tenu des discours sur le même fond, bien que de forme différente. "La sueur épargne le sang", telle était la devise de l'arsenal de l'ost Lyonnais-Dauphinois, et elle rejoignait bien le sens de ce que le cavalier semblait vouloir faire passer ce jour là : mieux vaut souffrir en se préparant et s'entraînant que de mourir de ne l'avoir pas fait ...
Il comprenait le but et la philosophie donc, mais restait perplexe quant au moyen. Faire le tour de la forteresse à la course ? Cela semblait un peu ... rustre, ou simple. S'épuiser en s'entraînant aux armes lui aurait semblé plus utile pour faire travailler l'endurance sur le champ de bataille. Mais peut-être que ces tours n'étaient qu'un moyen détourné de les épuiser rapidement avant de leur faire prendre les armes ...

Enfin, ni une, ni deux, entamons donc ces tours. Sans Repos n'était plus un tout jeune homme et avait réduit ses séances d'entraînement personnel depuis quelque temps, mais il n'était pas encore un "vieil homme" et connaissait suffisamment son corps pour partir à ce rythme, ce rythme si particulier qui, une fois trouvé, donne l'impression de pouvoir parcourir les lieues des heures durant sans fatigue. Longeant donc les remparts, qu'on distinguait bien peu à travers les brumes, l'écuyer courait sans prêter attention à ceux et celles qui le dépassaient ou le doublaient.
Le premier tour passa ainsi sans grande difficulté et le second commençait de même lorsque la douleur caractéristique des crampes surgit dans son mollet et manqua de le faire trébucher. L'effort, le froid, les pratiques moins régulières s'associaient joyeusement pour bloquer ce muscle si utile. Le visage se refermant quelque peu, Walan se retrouva à avancer en boitillant, tâchant de faire passer la douleur par divers moyens. C'est presque tout le second tour qu'il lui fallut pour que sa jambe ne daigne reprendre un service normal, et après avoir terminé ce tour à une allure un peu plus lente pour s'assurer que tout allait à nouveau convenablement, le vicomte reprit son rythme pour enchaîner avec un troisième tour à l'image du premier.

La suite fut plus compliquée. L'effort des tours précédents commençait doucement à se faire sentir, tandis que l'herbe humide et boueuse n'aidait pas à conserver un équilibre sensationnel pour sauter à cloche pied. Commençant par sa jambe "indemne", Walan profita néanmoins de ce tour pour étirer la jambe fautive du deuxième tour, s'assurant du même coup qu'elle ne faillirai pas pour le tour suivant. L'ultime se déroula sur la "jambe à la crampe" sans que le moindre problème ne se pose, contrairement à d'autres dont il percevait les exclamations devant ou derrière. Sans Repos en vint à se retrouver aux côtés de Shiska, sautillant en rythme vers l'arrivée.

Un fin sourire orna brièvement le visage impassible tandis qu'il répondait sobrement, afin d'économiser un souffle qui se faisait plus court suite à tout ces tours.

Il ne faut jamais vendre leur peau avant de les avoir tué ...

S'engageant dans une course bon enfant sur les derniers mètres les séparant de l'arrivée, les deux hommes finirent par terminer leurs tours ensemble.

Debout dans le froid ,logé a la même enseigne que tout les autres ,c’est en sautillant pour essayer de se réchauffer que l’homme écoute les explications de Flaiche son petit rappel sur les valeurs, l’honneur avait toujours eu l’effet de le rendre encore plus fier

mais au moment de l’explication de l’exercice en lui-même là il devint très concentré ,bien écouter les consignes ,bien enregistrer ce que l’on attendait de lui ,voila ce qu’il devait bien retenir, car lui c’était plutôt genre bélier « je fonce et je démolie tout ce qui bouge,on discute après » bien sur cela n’était pas une solution mais ça faisait du bien ,aussi quand il était avec la Licorne il faisait en sorte d’obéir et de retenir ses instincts qui il faut le dire était plutôt barbares,et souvent ravageurs ,quelques taverniers s’en rappellent encore

Au fur et a mesure des explications son visage se déridé et sa mine renfrognée a cause du temps de merde qu’il faisait se fendre d’un léger sourire ; courir.voila qui lui plaisait bien c’en son élément
D’un seul coup le froid n ‘existait plus il se voyait cavaler le long du Lot dans les foret de pins et a travers la garrigue
Mais il revint vite a la réalité là il fallait courir dans la gadoue et surtout tourner en rond chose très déplaisante, mais enfin c’en pour tous et puis pour un entraînement c’en plus simple de rester sur place enfin presque

Bon faire trois tours rien de plus simple mais quelle idée saugrenue d’en faire a cloche pied? C’est bon pour les fillettes ce truc
Il posa soigneusement son mantel au sec, puis pris le départ non sans avoir passer sa main sur son crâne lisse coiffant une imaginaire mèche de cheveux
Le premier tour fut avaler rapidement et les deux autres avec autant de facilite quoique un peut essouffler il attaqua les tours a cloche pied là c’en plus dur qu’il ne le pensait, en fait de jeu de petite fille

C’était un exercice d’équilibriste ou il n’en pas a son avantage il était loin de ressembler a une danseuse mais plutôt genre ours de foire aussi pataud que le plantigrade
Les demoiselles elles aussi avaient des problèmes, elles trébuchaient, mais il ne pouvait rien faire pour elles, sinon les encourager mentalement et lui il ne critiquerait plus les sois disant jeu de petites filles

Mais enfin le dernier tour touchait a sa fin et c’est avec plaisir qu’il franchi la ligne d’arrivée le souffle un peut court et le front luisant, il n’avait plus froid, tout c’en bien passé, mais cela n’en que le début la suite allait être un peut plus dure

Elle ne connaissait point tous ceux qui étaient présents ce matin. Elle les avait certainement croisé lors des missions dans le Domaine Royal mais pas plus. Elle ne leur avait jamais adressé la parole, elle n'avait jamais chercher à les connaître d'avantage que par le visage et leur nom. Toute sa vie au sein de l'Ordre, elle aurait le temps d'apprendre à connaître les moindres détails de la personnalité de tous ses Frères et Soeurs d'Armes. Il n'était donc point de nécessité absolue de s'atteler à tous les rencontrer un par un dés maintenant.

L'Ecuyère avait toujours les poings serrés, dans l'espoir que cela lui permettrait de ne point perdre un doigt en plus d'un orteil, mais il n'y avait rien à faire, elle se transformait en congère vivante. Elle se surprenait même à prier que le cours ne tarde point à commencer, peut être réussirait-elle à se réchauffer au moins un peu. L'intitulé du cours n'était autre que Souffrance et Endurance, la souffrance laissait supposer qu'ils allaient suer sang, et eau avec l'endurance, elle était donc en droit d'espérer avoir chaud une fois les cours commencé, puisque lorsqu'on est entrain de suer, on a fort chaud. Ce n'est qu'une fois l'exercice terminé, que le vent s'engouffre dans chaque interstice du vêtement et vient caresser la sueur ayant perlé sur la peau, que l'on a encore plus froid qu'au départ.
Mieux valait ne point penser à la fin du cours, peut être n'en ressortirait-elle point entière de toutes les manières...

Le cavalier Flaiche se décida enfin à ouvrir la bouche, à faire débuter cet entraînement. La Démesquine n'avait déjà plus la force de jubiler intérieurement, sa fatigue matinale avait réussit à reprendre le dessus malgré tout ce qu'elle avait tenté pour la faire disparaître rapidement. Il n'était pas bon d'aller à l'encontre de sa propre nature, elle allait très certainement en payer les frais lorsque l'entraînement allait réellement commencé...
D'autant plus que l'immensité du discours du Cavalier ne l'aidait point à se réveiller. Cela n'avait rien d'ennuyeux, pour quelqu'un qui avait les connexions de son cerveau parfaitement établies, c'était beaucoup plus embêtant pour la Démesquine.

Il se perdait en détails peu utiles, sauf peut être le fait qu'il était interdit de le tutoyer, car la Licorne était une grande famille, et la logique voulait que l'on se tutoie dans une famille.
Voilà un autre problème de taille qui se posait à la jeune femme.... Elle ne tutoyait que rarement, et les membres de sa famille, elle les vouvoyait comme n'importe quelle personne qui n'était point sous ses ordres.
La question qu'elle devait se poser était donc la suivante, faisait-elle une entorse à ses principes en tutoyant le cavalier, ou bien n'avait-elle point peur des remontrances et continuait à vouvoyer ? Ou tentait-elle d'utiliser la forme impersonnelle afin que tout le monde soit content ? A débattre intérieurement quand cela lui serait possible..

Ce n'est qu'au moment où elle entendit "tours de forteresse" que la Démesquine tendit au mieux l'oreille, afin de ne point perdre une seule miette de ce qu'allait dire le Maître du jour.
La sentence tomba : Trois tours de course à pieds et deux tours à cloche pieds.
Quelle misère...

Mais soit, elle retira sa cape d'écuyère pour s'y rouler une fois tous ces petits tours terminés, et se dirigea en traînant des pieds vers le mur de la Forteresse, autant limité dés à présent les efforts inutiles et se décoller le moins possible de la muraille, cela ferait peut être quelques pouces de distance en moins..
Elle regarda tout en haut et lâcha un soupire de désespoir.... C'est qu'elle n'était point de petite taille la Forteresse, elle n'en aurait jamais fini d'en faire le tour !
Tant pis, sans grand enthousiasme, elle commença à lever un genoux.. Oh non, elle ne bougerait point de cette manière là, il en était hors de question.
Si bien qu'elle s'approcha finalement de l'Homme d'Armes Antonio, seule personne qu'elle connaissait plus ou moins au sein de l'Ordre, et lui dit :

-Comme vous me semblez en bonne forme... Vous me tiendrez compagnie au moins pour le début de ce tour ci.

Puis plus bas, afin que le Cavalier Maître ne puisse point entendre.

-Je n'ai point une grande motivation ce matin. Je crains qu'il ne me faille un peu de soutiens psychologique le temps que je sois pleinement éveillée..

Elle lui adressa un sourire en coin, comme elle en avait l'habitude, et se redirigea, toujours en traînant le pied, en direction du rempart. Elle lâcha encore ce même soupire de découragement avant même d'avoir commencé. Elle leva encore une fois le genoux, mais cette fois, elle trouva une bribe de motivation pour lever le second par la suite. Il ne fallait point non plus être prise pour une loque humaine, même si elle serait bien restée dans son lit. Hé puis maintenant qu'elle avait demandé à Antonio de courir avec elle, elle n'aurait point d'autre choix que de le suivre, pourvu qu'il ne court point trop vite....

.....

Puis, vinrent les deux tours à cloche pieds. Heureusement, le Bourguignon n'avait point trop forcé sur la vitesse, et son souffle ne s'en portait que mieux. Cela n'avait cependant point suffit à la réveiller complétement et la Démesquine sentait le drame venir à plein nez pour son premier tour à cloche pied.

Et le drame survint.... Quelques pieds à peine après la ligne de départ, l'Ecuyère se prit le pied dans une ronce qui traînait par là. Elle l'avait bien vue pourtant ! Mais le temps que l'information lui monte jusqu'au cerveau, il était trop tard et la jeune femme perdit donc l'équilibre et s'aplatit de tout son long sur le sol, la figure ayant l'intelligence d'aller se frotter aux autres ronces qui se trouvaient là, laissant une jolie coupure rouge sang tout le long de sa joue droite.
Elle se redressa sans s'attarder sur son sort et reprit son tour comme s'il ne lui était rien arriver.

La ligne d'arrivée était proche, elle avait réussit à ne point retomber, prenant bien garder de s'éloigner un peu des douves. Elle se ralongeait un peu certes, mais elle risquait moins la chute inopinée.
Mais dans un excès de fierté d'avoir réussit son tour pratiquement sans encombre, une deuxième ronce vint à la rencontre de son pied, la prenant au dessus de sa chausse, c'est que c'était douloureux ! C'était encore pire du fait qu'elle venait de faire souffrir ce même pied depuis qu'elle avait commencé son tour.
Elle ne se découragea pas pour autant, mais elle se jura que si elle ne réussissait point non plus le prochain tour avec l'autre pied, elle referait cet exercice dans les jours à venir, et ce jusqu'à ce qu'elle y parvienne.

La jeune femme était pratiquement réveillée maintenant, suite à ses deux chutes. Lorsqu'on goutte la boue aux alentours de la Forteresse par deux fois....
Et pourtant, il lui restait encore quelques pieds à parcourir pour soulager les douleurs de son pied, quand un dernier malheur survint.... Cette fois ci, point de ronces, elle avait prit une bonne marge de sécurité de ce côté, mais point de l'autre.... Et malheureusement, la racine d'arbre sortant du sol eut raison des bonnes résolutions de la Démesquine, qui chuta pour une troisième fois, sans grand mal physique, son amour propre quant à lui, venait d'en prendre un sacré coup.

Déterminée, elle regardait droit devant elle. Elle termina son tour sans nouvel incident, et sans ménagement, changea de pied pour son dernier tour de Forteresse.
Cette fois ci elle y arriverait et la nature ne pourrait rien contre elle !
Elle jetait un oeil noir sur tout ce qui l'entourait, que ce soit au sol ou dans les airs.. On ne sait jamais, un pigeon qui aurait décidé qu'elle devait chuter pendant ce tour ci également...
Ce n'est que lorsqu'elle remarqua la racine d'arbre sur laquelle elle avait chuté quelques temps auparavant, qu'elle constata que son tour était terminé, et qu'aucun incident n'avait été à déploré.
Parfait ! Elle n'aurait point à se relever de bon matin afin de refaire un tour de forteresse à cloche pied, elle avait réussit !

Parfaitement réveillée maintenant, elle s'empressa d'aller remettre sa cape en attendant patiemment la suite et en essayant de reprendre une respiration correcte. le fait d'avoir scruter chaque détails des alentours sur une si longue distance avait accélérer les battements de son coeur et si elle ne voulait point exploser, il était de bonne augure qu'elle récupère son souffle avant la suite de l'entraînement.

Encore quelques arrivées et enfin le cours pouvait commencer par une prise de parole de Flaiche. C’était sans doute le plus difficile dans les entrainements : découvrir les tortures qui les attendaient. Une fois dans le feu de l’action ça n’avait plus vraiment d’importance : on faisait son possible et advienne que pourra. Elle comprend pas tout du discours de Flaiche, la Rousse, les oreilles un peu engourdies par le froid, les notions de tutoiement de ses frères et sœurs qu‘elle applique déjà lui passent un peu au dessus.
Ce qu’elle comprend en revanche, c’est qu’ils vont en baver les Licorneux aujourd’hui. Les mots « épuisement total », « dépassement de soi » ou « rude épreuve » résonnent dans son esprit alors qu’elle anticipe déjà les courbatures du lendemain et la douleur d’après entrainement. Surtout quand elle entend ce qu’elle va devoir faire. Trois tours de la forteresse en courant, ça l’enchantait déjà pas vraiment, mais en plus il fallait y rajouter les deux tours sur une seule jambe : c’était deux fois plus dur, puisqu’avec une seule jambe, et deux fois plus risqué connaissant son équilibre précaire. Après tout ne fallait-il pas être prêt à risquer sa vie à chaque instant lorsque l’on aspirait à devenir Chevalier ?
C’est donc résignée qu’elle retira son mantel et commença à s’échauffer, car l’échauffement c’est le secret de la réussite.

Quelques minutes plus tard et les plus pressés déjà partis, la Rousse s’engagea elle aussi dans l’aventure. Elle commença à trottiner, tranquillement pour finir de chauffer les muscles qui n’auraient pas été correctement travaillés lors de l’échauffement, et trouva très rapidement son rythme de croisière qu’elle comptait bien garder car ainsi elle ne se fatiguerait pas plus que nécessaire. Si les années ne l’avaient pas rendu plus jeune, l’expérience lui avait au moins appris que ce n’était pas en partant la première qu’on gagnait la course et qu’il valait mieux garder toujours le même rythme, ni trop lent ni trop rapide.
Les trois premiers tours se passèrent finalement tranquillement, sans incident notable, même qu’elle se permit d’accélérer un peu dans le dernier tour histoire de tenter de combler un peu son retard sur ceux qui étaient partis bien avant elle et qui sans doute devait tenir la tête du peloton.
C’est après que ça se compliquait.
Autant courir elle avait l’habitude, autant courir sur une jambe elle avait jamais essayé, et elle se connaissait une maladresse naturelle qui n’allait pas franchement l’arranger.

Qu’importe, il fallait se lancer, autrement les autres auraient franchi la ligne d’arrivée qu’elle y serait encore entrain de réfléchir à comment procéder.
C’est donc le pied d’appui qu’elle choisit, pensant qu’elle avait plus de chances de rester en position debout ainsi, même si c’était pas du sûr non plus et qu’elle allait bien galérer. Elle s’élance donc, tel l’oisillon prend son envol, incertaine et peu au courant des traités techniques sur le comment faire un tour de forteresse sur un seul pied et sans se retrouver le nez sur le sol.
Malgré tout, elle réussit à garder un équilibre précaire et à faire le tour de la forteresse, tant bien que mal et très au ralenti, mais elle y arriva finalement et passa la ligne d’arrivée sans trop d’embuches.
Deuxième tour.
Bien différent du premier. Déjà, à peine elle change de pied que la voilà entrain de chanceler. Pourtant il faut bien réussir, elle n’ose pas imaginer la sanction alternative que pourrait trouver Flaiche si elle n’y arrive pas, en digne assistant du Tyran. Alors elle prend sur elle et continue, quasiment certaine de se retrouver à bouffer de la terre avant la fin. Et comme quand on pense très fort à quelque chose on est sûr que ça finit par arriver, elle trébucha et se rétama magnifiquement sur le sol dans un bruit sourd.

Avant d’avoir l’air complètement ridicule et après avoir bien grimacé en sentant ses mains écorchées d’avoir essayé d’amortir sa chute, elle prit appuis sur ses deux mains et se redressa, grimaçant (encore) car son épaule gauche lui fit sentir que les efforts c’était pas son truc aujourd’hui, mais elle continua néanmoins, pestant et grommelant après son pied qu’était pas foutu de garder l’équilibre plus longtemps que ça, même si c’était un peu sa faute aussi, fallait bien le dire, même si elle ne l’admettrait jamais.
Enfin, elle distingua la lignée d’arrivée, terre promise, oasis tant attendue où les Licornes étaient déjà réunies pour la plupart. Mais qu’importe, elle arriva à la fin plutôt fière d’elle et ce fut comme une récompense pour elle que de pouvoir reposer son deuxième pied par terre pour se retrouver à nouveau stable sur ses deux jambes. Le plancher des vaches, y avait que ça d’vrai. Elle reprit alors son souffle tranquillement, en marchant doucement, car elle connaissait l’effet jambes coupées lorsqu’on s’arrêtait brutalement de faire des efforts. Ca promettait, la suite…

Fool ne fut pas étonné plus que cela par l’exposé du frère Flaiche. Quand on lui avait proposé d’y participer les choses avait été mise au clair. La course ne l’inquiétait pas vraiment, certes la forteresse était imposante, et en faire le tour ne serait pas une simple promenade mais il avait l’habitude de se maintenir en forme à l’ost. Pour cette partie-là, pas de problèmes. Par contre le cloche pied lui paraissait beaucoup plus sérieux car une vieille blessure ne manquerait pas de se rappeler à son bon souvenir à ce moment-là.

Il frissonna un instant, regrettant de n’avoir pas pris tout compte fait son manteau. Puis se disant que ses regrets ne le réchaufferaient pas il inspira un grand coup et partit vers l’enceinte de la forteresse. La morsure du froid passait aisément ses vêtements qu’il avait et le brouillard par l’humidité dans l’air accentuait davantage le phénomène. Fool avait vraiment hâte de se réchauffer cela tombait bien après tout puisqu’il fallait effectuer ses tours le plus rapidement possible. Il accéléra le rythme de sa course. Il boucla rapidement son premier tour, satisfait de constater qu’il n’était pas aussi rouillé que ça. Ses muscles commençaient à se réchauffer et une douce chaleur venait éloigner de sa peau le froid omniprésent. Malgré cela l’air froid qu’il inspirait à chaque foulée lui brûlait le gosier et les poumons. Pour s’en protéger instinctivement il respirait moins souvent que d’habitude. Les conséquences ne se firent pas attendre. Une vague douleur commença à poindre sous ses côtes et ses jambes devenaient de plus en plus lourdes. Il connaissait la suite s’il continuait ainsi, le point de coté deviendrait intolérable et le clouerait sur place avant la fin du second tour. Il ralentit le rythme de sa course afin de récupérer son souffle.

Foutu temps maugréa-t-il entre deux foulées.

Alors qu’il était jusqu'ici dans le groupe de tête des coureurs, il commença à décrocher légèrement. Il devait absolument se reprendre et ne pas se laisser distancer définitivement. Il chercha un autre rythme dans ses foulées sans pour autant en accélérer le rythme que la brûlure de l’air froid dans ses poumons lui interdisait. Il allongea ses foulées. C’était un bon moyen pour presser le pas sans accélérer ce dernier véritablement. À la fin du second tour, il regagnait du terrain sur les coureurs de tête. Le début de point de coté finit par disparaître et ses jambes musclées retrouvèrent rapidement leur allant habituel. L’alerte était passée et son corps semblait apprécier ce rythme atypique. Il semblait si bien l’apprécier que le sous-officier eût presque l’impression d’avoir des ailes et de voler. Il était étonnant qu’il n’en avait pas eut l’idée auparavant.

Il dépassa le coureur devant lui et pris la tête. Il ne cherchait pas à faire la course avec les autres membres, mais il était si à l’aise dans sa course qu’il n’osait en changer le rythme et il continua ainsi sans se soucier de ce qu’il y avait derrière lui. C’est en arrivant au niveau de la herse qu’il se rendit compte qu’il avait bouclé son dernier tour laissant les autres coureurs définitivement devant lui. Il devait bien se l’avouer intérieurement il trouvait une certaine satisfaction à la chose d’arriver le premier avant les écuyers. Il était bel et bien réveillé après son lever chaotique. Voilà un bon exercice pour se réchauffer de bon matin. Son manteau ne lui manquait plus tant que ça.

Il se prépara pour le cloche pied et choisit sa cuisse valide. Il prit un rythme prudent car il souhaitait garder la même jambe pour les deux tours craignant que s’il utilisait l’autre, la douleur due à sa vieille blessure soit handicapante. Il sautilla d’un rythme hésitant: l’équilibre n’était pas son fort. Après tout il se battait les deux pieds bien ancrés au sol, pas planté comme un flamant rose dans son marais. Un nouveau saut, il vacilla. Pour retrouver son équilibre il battit et moulina des bras. Posture complètement idiote où personne ne souhaite être surpris. Chaque saut était comme une tentative désespérée d’un oisillon essayant de prendre son envol.

Ridicule ! je suis ridicule ! ragea t il.

Puis les moulinets se firent moins amples et les vacillements moins fréquents. Toutefois l’exercice n’était pas aisé et sollicitait bien plus que prévu sa cuisse plus taillée pour la course. Il bondissait en prenant garde toujours ou il atterrissait. Il fit vi de la vague douleur de sa cuisse. Il était en vue de la fin du premier tour et la sueur lui perlait dans le dos.

Mordious ! T’en as vu d’autres et t’en verras bien plus !

Il sauta une nouvelle fois, amortissant légèrement le choc en se tassant légèrement, puis se projeta vers l’avant. Après tout le mouvement une fois compris semblait aisé. Le secret : la fluidité des mouvements et des bonds. Il s’élança une nouvelle fois : amortissement du choc, léger contrôle de l’équilibre et resaute. Ne jamais rester statique. S’était facile tout compte fait. Il enchaîna les bonds ainsi de suite à un rythme de plus en plus rapide et aisé.

Il aperçut enfin les herses de la forteresse avec une certaine satisfaction. L’exercice était rude, sa cuisse était un peu lourde, mais cela était formateur. Il ramènera ce petit jeu à Montpellier.
Ca amusera les recrues pensa t il avec un léger sourire aux lèvres.
Son manteau ne lui manquait plus du tout.

[Et je cours, je me raccroche à la ronce]

Réfléchir? A quoi bon..

Eragon n'avait écouté que vaguement les paroles du cavalier sur les principes de l'ordres car premièrement il les connaissait assez depuis le temps et deuxièmement pasque si la règle avait été de vouvoyer tous les membres de l'ordre alors la il aurait eu un sacré problème. Il se tapait suffisamment de "vous" ou de "votre seigneurie" et autres formules barbantes à l'hérauderie pour pas qu'on vienne l'enquiquiner avec ça au sein de l'ordre quand même.
Par contre le problème avec écouter vaguement c'est qu'on avait un peu de mal a discerner la partie ou on avait pas besoin d'écouter avec celle qu'il fallait vraiment écouter sous peine de passer pour un sombre crétin. Les seuls mots qu'il entendit furent donc " La première étape qui vous est demandé consiste à faire trois tour de la forteresse au pas de course " donc tout guilleret il fît quelques assouplissements, s'étira les jambes en vitesse afin de partir à fond les ballons et attaquer la deuxième étape..

La fougue de la jeunesse dira t'on?

C'est donc un Era en grande forme qui s'élance avec de grandes enjambées, son mantel encore sur le dos et son espadon encore sur son mantel, bref un boulet en puissance. Mais c'était le début et il pavanait prenant la tête du peloton, l'air était frais et revigorant, sa fatigue complètement oubliée et ses muscles commençaient seulement à se chauffer. Ne pas réfléchir plus loin que le bout de son nez, pasque oui le Héraut aurait pu prévoir (et surtout écouter) que le cavalier ne les avait pas fait se lever si tôt juste pour leurs faire faire quelques tours autour des murailles puis leurs laisser la journée pour eux. Au bout de la moitié du premier tour, alors que le sol était encore propre il se rendit quand même compte que ça valdinguait sérieusement dans son dos, et puis que le mantel quand on court c'est quand même pas ce qu'on fait de plus pratique, c'est chaud chiant et pis encore chaud. Mais il ne perdit pas son rythme et attendit d'avoir fini son premier tour pour déposer tout en sautillant sur place son mantel et son baudrier sur le sol.

Il attaquait donc le deuxième tour plus en forme que jamais et plus leste aussi, selon lui il ne restait qu'un seul tour et il aurait le temps de se reposer en attendant les autres. Ses muscles étaient désormais chauffés et les foulées étaient plus régulières, toujours rapides, il avait pris un rythme de rapidité alors que le maître mot de la journée était l'endurance.. du Era tout craché. A la fin du deuxième tour il voyait les derniers écuyers qui eux l'entamaient, il était fière de lui, sa condition physique était toujours bonne..

Mais deux tours et 89 pierres plus loin ce fût le drame.. La chose que l'on redoute le plus, la bête sans nom, la pire des tortures possibles, l'affreux point de côté. Le premier reflex du jeune homme fût de se tenir les côtes ce qui bien sur ne changea rien au problème.. il tenta aussi de laisser tomber ses bras et de souffler bien fort histoire de faire passer ce malheureux point mais rien n'y faisait..

Quand ça vous prend là
Ca vous colle au corps
Ca vous gratte partout, tout l'temps

La fin du tour fût laborieuse, l'avance qu'il avait accumulée s'envolait, tout comme son espoir d'avoir fini de courir au bout de ce troisième tour.. La consigne était apparemment de faire deux autres tour à cloche pied, et déjà qu'il était lessivé le Era alors la nouvelle mina encore plus son moral. Il était a présent dans le milieu du groupe de licorneux, et alors que certains trébuchaient sur le côté, lui il en chiait grave.. Il avait de plus en plus de mal a respirer et il sentait un gout de sang lui remonter dans la bouche..
Alors qu'il ne lui restait qu'un demi tour, il vérifia ne plus être dans la ligne de vue de Flaîche et même si tricher c'est pô bien ben il s'appuya quelques instant contre la muraille pour reprendre son souffle et ainsi faire disparaître de fichu point de côté, ce qui lui permit de finir son tour dans me meilleurs conditions, néanmoins une fois la ligne d'arrivée franchie, il eu besoin de se pencher, les mains sur ses genoux et de reprendre son souffle pendant un bon moment..

Le bourguignon avait pourtant l'habitude des longs discours, entre ses différentes fonctions occupées au sein de son Conseil Ducal, mais aussi les différentes conférences auxquelles il avait assistées, il en avait entendus. Mais celui du Cavalier Flaiche était d'une consistance impressionnante... A peine ce dernier avait-il terminé sa tirade que l'Homme d'armes en avait oublié les premières phrases. Tant pis, il ferait de son mieux, comme il le sentait.
Il avait tout de même mémorisé les deux mots clefs : Endurance et Résistance. Pour commencer, le professeur avait programmé une sorte d'échauffement, quelques tours de la Forteresse. Mais c'est qu'elle était immense la Forteresse ! Le plus dur il le savait serait les deux dernier tours à cloche pied, la distance à tenir sur le même pied était considérable. Il ferait de son mieux.
Hop, hop, hop ! A peine avait-il eu le temps d'attacher ses chausses correctement qu'une grande partie des Licorneux étaient déjà partis. C'est donc par un sprint, qu'il commença son premier tour, ce qui n'était en soit pas la meilleure idée, voire la plus mauvaise... Enfin, il rattrapa la tête de course un poil plus essoufflé que les autres, dans laquelle il retrouva sa future filleule.

-Comme vous me semblez en bonne forme... Vous me tiendrez compagnie au moins pour le début de ce tour ci.

-Disons que j'ai la technique pour pouvoir finir les cinq tours sans problème ! Ne pas forcer sur les trois premiers tours, les faire tranquillement afin de conserver toute son énergie pour les deux tours à cloche pied qui seront les plus difficiles.
Mais tout se joue dans la tête ! Avec un bon mental, cela devrait bien se passer !

-Je n'ai point une grande motivation ce matin. Je crains qu'il ne me faille un peu de soutiens psychologique le temps que je sois pleinement éveillée..

Il reprit quelques secondes son souffle avant de lui répondre tout bas.

-Vous pouvez comptez sur moi chère future filleule !

Il lui rendit son sourire, et poursuivit sa course, il fallait bien se concentrer sur sa respiration afin de ne pas souffrir d'un point de côté fort douloureux. Soudain, alors qu'il relevait la tête afin de regarder devant lui, il esquissa un sourire qui disparu aussi vite qu'il n'était arrivé. Lui qui pensait arriver au terme de son premier tour, se rendit compte qu'il ne venait de franchir que la première façade de la forteresse. Il grimaça, il n'en était qu'au quart du premier tour... Mieux fallait-il ne pas y penser, ceci en écraserait son mental et le pousserait à abandonner, ce qui n'était absolument pas son genre !
Quelques toisons plus loin, il fit une petite erreur, très infime, mais qui aurait pu lui coûter cher, il regarda derrière lui pour voir si Arambour le suivait toujours, et là, il manqua de se prendre les pieds dans une racine rebelle qui le déséquilibra. Heureusement pour lui, il se rattrapa au dernier moment et poursuivit la fin de son tour sans nouvelle frayeur.
Les deux autres se passèrent sans difficultés, le bourguignon ne força pas trop sur son énergie qu'il économisait pour les deux tours à cloche pied. Régulier lors de ses trois tours, il fit un chronos tout à fait honorable.

Puis vint le tour du cloche pied, qu'il devait enchainer sans s'arrêter une seule fois. Et là, la catastrophe ! Non, il n'y avait rien de pire pour faire un tour à cloche pied, le petit caillou dans la chausse ! Comment était-il arrivé là ? Antonio n'en avait aucune idée, mais il lui était impossible de l'enlever sans s'arrêter, il fallait donc tenir tout le tour avec, pour pouvoir changer de pied au tour suivant. Ce tour lui sembla être le plus long, le plus atroce possible, à cause de ce caillou il n'avançait pas vite en plus. Petit à petit il sentait sa peau se déchirer sous les multiples contacts. Il sentait le sang couler dans sa chausse... Non pas qu'il faisait une hémorragie, il ne mettrait pas sa vie en jeu pour un simple entrainement, mais la douleur d'une plaie ouverte le faisait grimacer. A un certain moment, il entendit un faible cri derrière lui, il ne put maîtriser son réflexe et tourna sa tête pour vérifier qu'une vie n'était pas en danger. C'était sa future filleule qui venait de trébucher, elle s'était pris les pieds dans des ronces. Sa seule réaction fut un « Aie... » qu'il ne put intérioriser et qu'il dit donc tout haut.
Cependant, elle ne risquait pas sa vie, il devait donc continuer. Enfin, après un certain temps, plus long que ces trois tours de courses – logique – il arriva à la fin de ce quatrième tour, son calvaire prenait fin. A côté de ce tour, le dernier serait une rigolade ! Effectivement, il fit son dernier tour « les doigts dans le nez » - façon de parler bien sûr – qu'il boucla très rapidement. Après ces cinq tours, il connaissait la Forteresse et ses alentours sur « le bout des doigts » - une nouvelle fois façon de parler – il avait également pu se réchauffer, le froid était à présent une sensation totalement absente dans son corps.

Le jeune Homme d'armes ne s'était pas si mal débrouillé, enfin c'est en tout cas ce qu'il pensait, puisqu'il n'arriva pas parmi les derniers, avec un chronos correct.
Arambour arriva quelques temps après, elle semblait avoir chuté à plusieurs reprises, une griffure recouvrait une de ses fines joues. Il ne put s'empêcher de la taquiner, tout en lui souriant.

-Je ne savais pas qu'il y avait des tigres aux alentours de la Forteresse !

Il récupéra son souffle tranquillement, attendant la suite du cours. Ceci n'était qu'un échauffement, il craignait donc le pire pour la suite...

» [RP] Cours des HA/FA, écuyers et écuyers personnels.
» [RP] Cours des écuyers...Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
» [HRP] Cours des écuyers, inscriptions et régulation HRP
» [HRP] Topic de régulation du cours des écuyers du 25/09
» Proposition de cours pour les écuyers et discussions.