Beuvrerie nocturne

Nombre de messages : 197 Date d'inscription : 30/05/2011

Clotillde s'était installée en taverne, et relisait à nouveau le mot de Ed. Elle pleurait en lisant les dernières paroles.

Citation :: Je voulais te toucher, t'entendre chuchoter, que ce soir il est tard, bien trop tard
Je pars, je pars, toujours je pars, je suis déja parti

Elle chantonnait doucement

Nager dans les eaux troubles des lendemains, attendre ici la fin.
Flotter dans l'air trop lourd de presque rien, à qui tendre la main...

Elle ne savait plus que faire, elle ne savait pas à qui se confier, et à qui expliquer sa détresse. Elle avait bien parlé un peu à la dame Alethea, mais elle n'avait pu tout lui dire. Sa cousine Ashe lui manquait.

Si je dois tomber de haut, que ma chute soit lente.
Je n'ai trouvé de repos que dans l'indifférence
Pourtant, je voudrais retrouver l'innocence
Mais rien n'a le sens, et rien ne va

Son innocence, elle la perdait jour après jour, et maintenant, elle avait aussi perdu son Ed. Comment cela s'était-il produit, elle ne le savait point, mais le résultat était là... Il lui avait dit que tout les séparait. Et si elle avait choisi les hospitaliers... ?

Tout est chaos
A côté
Tous mes idéaux : des mots abîmés...
Je cherche l'âme, qui pourra m'aider
Je suis d'une génération Désenchantée, Désenchantée

Désenchantée, elle l'était. Il lui semblait que plus rien ne pourrait briller comme avant, qu'elle ne reprendrait plus goût à la vie comme lorsqu'elle était avec lui. Elle avait chiffonné le courrier, baigné de larmes, et s'était levée pour chercher dans le bar une bouteille de vin, d'alcool fort, quelque chose qui l'aiderait à oublier.

Qui pourrait m'empêcher de tout entendre quand la raison s'effondre
A quel saint se vouer, qui peut prétendre nous bercer dans son ventre

Si la mort est un mystère, la vie n'a rien de tendre
Si le ciel a un enfer, le ciel peut bien attendre
Dis moi, dans ces vents contraires comment s'y prendre
Mais rien n'a le sens, et rien ne va.

Elle profitait de la nuit, et du silence de la forteresse. Tout le monde devait dormir, elle pourrait boire tranquillement et peut être oublier... Et retrouver le sommeil, sans imaginer qu'elle retrouvait Ed et qu'ils se réconcilieraient, comme toujours.

Ah ! Enfin !

Elle ouvrit la bouteille et but directement au goulot, avalant les gorgées sans reprendre son souffle.

Désenchantée dans le chaos... Et la vie peut m'emmener au ciel pas tendre...

Retour à Ryes, enfin. La Carsenac avait repris ses quartiers dans la journée, déjà apaisée par la seule perspective de retrouver enfin un univers familier et franc. Elle savait néanmoins que la lettre qu'elle aurait à rédiger sous peu lui remettrait le moral dans les talons, mais cela avait été un moindre mal jusqu'à l'arrivée de la nuit. Tard, forcément, l'été faisant son oeuvre. Mais la nuit avait cet effet indésirable sur l'Immortelle : elle lui rappelait sans relâche tout ce qu'elle pouvait avoir de négatif sur le coeur. Et, pour le coup, il y en avait lourd. Pour un peu, si elle en avait trouvé le courage, elle aurait demandé à une religieuse de sa connaissance de la confesser... Mais le courage lui avait fait faux bond. De confession il n'y aurait pas, dans l'immédiat. En revanche, pour se changer les idées, un tour à la taverne de la forteresse était plus qu'envisageable. Même à cette heure tardive, elle y trouverait probablement de la compagnie... Aussitôt pensé, aussitôt réalisé, forteresse traversée, porte de la destination poussée... Vide tavernicole presque absolu constaté.

Presque absolu seulement, car une fille que la Cavalière ne connaissait pas (pour ne pas dire qu'elle ne l'avait jamais vue avant cet instant) était installée à une table. Une bouteille de quelque chose que Sindanarie n'identifia pas à l'oeil attendait à côté d'elle, manifestement déjà entamée. Pas de godet en vue. Quoi, elle buvait au goulot ? Si cela pouvait se justifier dans des conditions plus rudes, quand une flasque remplaçait la bouteille au cours d'une chevauchée ou dans un campement, c'était déjà plus curieux au sein de la taverne de la forteresse, fort bien pourvue, pour ce que la Limousine en avait vu, en verres et autres contenants utilisables, de la tasse à tisane au bol à soupe. Et ce fut seulement cette considération faite qu'une évidence s'imposa : la tristesse de ce visage si jeune, si nouveau au sein de la forteresse.

Ni une ni deux, la seule conduite à tenir s'imposa. On ne laisse pas seul quelqu'un qui menace de noyer son chagrin dans l'alcool, a fortiori quand c'est pratiquement une enfant, question de principe. Au lieu d'hésiter sur le seuil de la porte, la Carsenac la laissa retomber derrière elle, comme un signal de sa présence, puis s'avança jusqu'à la table, écartant la bouteille de l'inconnue de concert avec quelques mots plus ou moins malicieux.

C'est dangereux de boire comme ça, jeune fille, surtout quand on est triste. Et quand René ne sait pas qu'on tape dans ses réserves, accessoirement.

Savait-elle seulement qui était René ? Le fabuleux, le formidable tavernier de la Licorne, haut comme deux hommes et large comme trois (ou presque), véritable géant, intimidant et sévère d'allure, capable de dissuader d'un seul regard d'entamer trop profondément un tonneau qu'il réservait à une autre occasion, ce cerbère colossal qui était maître et gardien du lieu, quoi qu'on en dise ? Peu importait, en fait. Le mentionner n'était guère qu'une manière comme une autre de faire passer la pilule des premiers mots. Continuant sur sa lancée, Sindanarie s'avança jusqu'à ce qui servait de comptoir, à la recherche de deux godets. Puisqu'il y en avait, autant en profiter, après tout. Et, de retour face à la gamine qui ne l'était plus tellement, à bien la regarder, elle les déposa sur la table.

Tu permets ?

La question, à tout prendre, tenait de la rhétorique. La Cavalière avait déjà pris place face à la nouvelle recrue, à supposer qu'elle en soit une, et enchainait d'ailleurs, écartant avec une certaine désinvolture une boulette de parchemin froissé pour remplir les godets de deux doigts de vin et pousser l'un d'eux vers la jeune fille :

Tu as un nom ?

Nombre de messages : 197 Date d'inscription : 30/05/2011

Sindanarie a écrit:: C'est dangereux de boire comme ça, jeune fille, surtout quand on est triste. Et quand René ne sait pas qu'on tape dans ses réserves, accessoirement.

René ? C'est qui ? Un homme encore ? Ce sont tous des menteurs ! Ils vous promettent ce que vous voulez entendre, et après, ils vous abandonnent en vous disant qu'ils vous aiment quand même !

Elle regarde sa bouteille avec un air triste, parce qu'elle aussi l'a abandonnée. Mais la dame, qui a compris qu'elle a encore soif, lui sert un nouveau verre.

Sindanarie a écrit:: Tu permets ?

Elle prend le verre avec des gestes approximatifs. Elle sent le vin, qui semble encore meilleur que la piquette qu'elle a trouvée. Elle connaît les bons coins, la dame, faudra qu'elle s'en fasse une copine. Ca peut toujours servir. Les vapeurs de l'alcool lui ont embrumé l'esprit, mais il lui semble qu'elle a déjà vu cette dame. Ou elle se trompe... Peut être qu'elle la confond avec une autre. En tout cas, elle serait parfaite pour son père, cette femme.

Sindanarie a écrit:: Tu as un nom ?

Elle lève son verre.

Je suis Clotillde Von Strass, et maintenant, je suis l'écuyère de la dame Alethea, abandonnée du grand Edwin de Proisy. C'est mon laisser-passer en ce moment.

Elle garde son verre levé.

A la Licorne, un ordre digne, et à bas les hospitaliers, l'ordre des catins qui volent les fiancés.

Invité

Quand on avait mis quatre enfants au monde dont des jumeaux, il y avait certaines choses que l'on apprenait vite. Premièrement, les nuits peuvent être courtes, très courtes même. Deuxièmement, le moindre bruit vous fait vous réveiller et le premier réflexe est d'aller voir ce qu'il se passe. Troisièmement, le chant fait des merveilles pour rendormir un enfant éveillé par un cauchemar, une maladie, une envie pressante, ...

Depuis ces instants magiques, la noiraude dormait peu, très peu parfois et elle avait appris à faire avec, sa volonté étant souvent plus forte que son corps à ce petit jeu. Pourquoi s'était-elle réveillée cette nuit-là ? Elle ne le savait pas. Pourquoi cette envie de ne pas se rendormir, ce sentiment de ne pas pouvoir le faire ? Elle ne le savait pas non plus. Pressentiment, intuition, sixième sens féminin ? Allez savoir ...

Toujours est-il qu'à ce moment-là, elle parcourt les couloirs de la Forteresse à la recherche d'un moyen pour calmer cette impression étrange qui l'a tirée du lit. Le mieux, dans ces cas-là, c'est un bon bol de lait chaud et si possible avec quelques biscuits maisons. Où les trouver ? Dans la taverne, pourquoi pas ? Tout en chantonnant la berceuse qu'elle chantait lorsqu'elle attendait de donner la vie, Vinou se dirigea vers le lieu en question.

La noiraude s'arrêta devant la porte, des sons feutrés s'en échappaient. Entrer ? Faire demi-tour ? Elle resta un instant partagée entre les deux avant d'entrer de son pas légèrement dansant qu'elle avait adapté à cause d'une ancienne blessure qui sinon la ferait boiter. Le sourire aux lèvres, la tête légèrement penchée sur le côté, elle observa la scène. La jeune Clotillde qui semblait dans un triste état et son ancienne responsable, Sindanarie qui semblait vouloir l'aider se trouvaient là, toutes deux avec un verre soit en main, soit devant elles. Curieuse situation que celle-là, situation peu habituelle probablement pour ces lieux, quoique, pas si sur ...

Sans trop se poser de questions, elle se dirigea vers elles et s'installa à leur table.

Bonsoir Clotillde, sœur Sindanarie.

Elle les salua d'un signe de la tête.

Je me joins à vous si vous n'y voyez pas d'inconvénients.

Vinou continua à les observer, le regard doux, le sourire toujours en place. Elle sentait bien que l'atmosphère était un peu pesante et triste, elle ne fit pas de commentaire pour le moment, elle regardait simplement tandis qu'une autre chanson lui vint en tête.

Nombre de messages : 197 Date d'inscription : 30/05/2011

Clotillde regarda la brune arriver avec des yeux étrécis, se disant qu'elle l'avait bien vue quelque part aussi, mais où ? Elle semblait la connaître en tout cas. Elle attrapa elle-même un godet et le remplit de vin.

Bah, quand y'en a pour deux, y'en a pour trois, hein !
Tu trinques avec nous ?

Elle leva son verre bien haut.

Aux catins des hospitaliers !

Ah, les hommes. C'était donc cela, le motif du chagrin de Clotillde... Comme de celui de nombre de jeunes filles. Dans une certaine mesure, à force de vieillir, l'on s'endurcissait quelque peu à ce genre de choses, et les hommes pouvaient devenir objets aussi bien de répulsion que de rire, à quelques exceptions près. Tout dépendait des caractères, sans doute. Mais enfin, il existait bien un moyen de dévier quelque peu la conversation, et il s'agissait de présenter René. D'où :

René, c'est le tavernier de la forteresse. Une véritable armoire normande, je suis sûre qu'il doit mesurer pas loin de sept pieds. Quand tu le verras, tu ne pourras pas le rater. Et puisque tu es l'Ecuyère d'Alethea, je te propose de boire à sa santé. Elle te semblera froide, et je dirais même qu'elle surjoue parfois son rôle, mais elle te donnera l'un des meilleurs enseignements que tu pourrais imaginer.

Un coup de vin pour faire passer la tirade puis, pour se donner un peu de temps avant d'aborder la question hautement sensible, à première vue, des Hospitaliers, la Cavalière lança :

J'm'appelle Sindanarie, au fait.

Sur ces entrefaites, Virginia pénétra à son tour en la taverne et sauva momentanément la Cavalière, en ce qu'elle lui donne le temps de former une réponse à peu près acceptable au sujet des Hospitaliers. Salutation d'usage, se résumant à un simple "Bonsoir, Soeur", à un sourire et à un hochement de tête pour indiquer qu'elle est la bienvenue auprès d'elles, pendant que Clotillde prenait en charge son installation. Au moins, elle apprenait vite où trouver godets et autres ustensiles. Sifflant une nouvelle gorgée de vin, la Carsenac suivit du regard les mouvements tout de même apparemment assez approximatifs de la fille ou nièce de Sepa (il faudrait d'ailleurs tirer au clair son lien de parenté, nota la partie curieuse de son esprit). Elle se débrouillait encore bien, malgré le sort qu'elle avait infligé à la bouteille déposée à côté d'elle quand la Cavalière était arrivée.

Et la jeune fille réitéra. Cette fois, le verre fut levé uniquement sur une note négative... Abandonnant le sien, Sindanarie posa la main sur le poignet de la malheureuse, pour lui faire baisser.

Ne dis pas ça. Les Hospitaliers sont nos cousins, nous servons la même Couronne et nous oeuvrons souvent conjointement. Si une Hospitalière t'a arraché ton fiancé, tu as au moins la chance que ce soit avant mariage... Imagine si cela avait été après ? S'il t'avait trompée, humiliée plus encore qu'à présent, après t'avoir juré devant Deos et les hommes de t'aimer et de partager sa vie avec toi seule ?

En douceur, elle la relâcha sur un sourire furtif et leva son verre à son tour.

Quoi qu'il en soit, avec nous tous, tu trouveras une nouvelle famille. Au Chevalier de Lisaran, à ton apprentissage et à la Licorne, donc ?

Nombre de messages : 197 Date d'inscription : 30/05/2011

Sindanarie a écrit:: René, c'est le tavernier de la forteresse. Une véritable armoire normande, je suis sûre qu'il doit mesurer pas loin de sept pieds. Quand tu le verras, tu ne pourras pas le rater. Et puisque tu es l'Ecuyère d'Alethea, je te propose de boire à sa santé. Elle te semblera froide, et je dirais même qu'elle surjoue parfois son rôle, mais elle te donnera l'un des meilleurs enseignements que tu pourrais imaginer.

Clo écoutait attentivement, ne retenant pas tout, l'esprit embrumé par l'alcool. Le René, une armoire de Normandie ?

C'est pas faux !

Elle but un autre verre, cul sec, à la santé de sa capitaine qui l'instruirait sur les armoires normandes.

Sindanarie a écrit:: J'm'appelle Sindanarie, au fait.

'Chantée, m'dame...

Une main qui l'empêchait de faire arriver le verre à sa bouche... Papa ? Maman ? Mais, je suis grande maintenant... Elle revint à la réalité, et regarda la femme qui abaissait son poignet sans comprendre.

Sindanarie a écrit:: Ne dis pas ça. Les Hospitaliers sont nos cousins, nous servons la même Couronne et nous oeuvrons souvent conjointement. Si une Hospitalière t'a arraché ton fiancé, tu as au moins la chance que ce soit avant mariage... Imagine si cela avait été après ? S'il t'avait trompée, humiliée plus encore qu'à présent, après t'avoir juré devant Deos et les hommes de t'aimer et de partager sa vie avec toi seule ?

Mais il m'avait promis tout ça, même sans le mariage. Il voulait juste attendre, parce qu'il trouvait qu'on était trop jeunes pour se marier. Et maintenant, ben voilà, il est parti en mission chez les Hospitaliers, et je l'ai perdu. Suis sûre qu'ils dorment ensemble à cette heure.

Elle la regardait, les yeux secs d'avoir trop pleuré sur cette trahison.

Sindanarie a écrit:: Quoi qu'il en soit, avec nous tous, tu trouveras une nouvelle famille. Au Chevalier de Lisaran, à ton apprentissage et à la Licorne, donc ?

Ouais, au chevalier qui apprend tout sur les armoires Normandes !

Elle avala son verre cul sec toujours, mais... sentit que sa tête tournait de plus en plus. Elle se rassit en tombant sur sa chaise plus qu'elle ne s'assit.

Invité

Vinou haussa un sourcil à ce que venait de dire la jeune Clotillde. Pour avoir été, avec ses collègues féminines, insultée de la sorte en plein conseil comtal par une Président de l’Assemblée Populaire qui est devenue Comtesse et qui a laissé prendre le château Périgourdin, elle n’approuvait pas ce genre de langage mais avec la jeunesse et l’abus d’alcool, la noiraude pouvait se montrer plus conciliante. Quoique comme excuse ce dernier était bien trop souvent utilisé à son gout.

Elle laissa le temps à Sindanarie de répondre, ça lui donna celui d’écouter et de réfléchir à un moyen d’aider la jeune femme qui semblait assez mal en point. Tout cela était donc dû à une affaire de cœur … Vinou n’était probablement pas la bonne conseillère dans ce domaine quoique, dernièrement, elle avait eu plus de chances.

Sindanarie a raison, les hospitaliers sont nos cousins, j'ai quelques amis qui ont été ou qui sont dans cet Ordre et sont des hommes et des femmes comme tout un chacun. Il ne faut pas utiliser ce genre terme même pour les femmes qui font ce travail. Parce que oui, pour moi c’est un travail comme un autre. Qui sommes-nous pour juger les autres ?

La noiraude n’avait pas envie de boire de l’alcool, elle fit cependant un effort en trempant les lèvres dans le verre qui lui était proposé. Le sujet dévia sur les hommes … vaste sujet en perspective avec beaucoup de choses à dire. Quoi je suis partiale ? Évidemment je suis une femme. Quoique, il y aurait tout autant à dire sur les femmes.

Tu sais c’est vrai que c’est mieux de savoir avant ce genre de choses. Puis, tu dis qu’il est parti en mission, cela ne veut pas dire que tu l’as perdu. Regardes, j’ai été militaire de carrière, je suis partie en mission, cela ne m’a pas empêché d’aimer et d’avoir des enfants avec un seul homme qui lui n’était pas militaire. T’a-t-il dit que c’était fini ?

Elle regarda la jeune Clotillde trinquer à nouveau et boire son verre cul sec. Il lui sembla qu'elle chancela, n'ayant aucune envie de la voir tomber ou pire sombrer dans un coma éthylique, elle écarta le verre de sa portée, lentement mais surement.

Nombre de messages : 197 Date d'inscription : 30/05/2011

Virginia_ a écrit:: Sindanarie a raison, les hospitaliers sont nos cousins, j'ai quelques amis qui ont été ou qui sont dans cet Ordre et sont des hommes et des femmes comme tout un chacun. Il ne faut pas utiliser ce genre terme même pour les femmes qui font ce travail. Parce que oui, pour moi c’est un travail comme un autre. Qui sommes-nous pour juger les autres ?

Je parlais de la garce qui m'a volé mon fiancé uniquement. Elle le savait que c'était mon fiancé, mais elle a tout fait pour le récupérer, et lui, bien sûr, il a cédé...

Elle braillait de plus en plus fort, échaudée par l'alcool.

Mais cette garce, je lui ferais ravaler sa méchanceté !

Assise sur son tabouret, elle ruminait devant son verre.

Virginia_ a écrit:: Tu sais c’est vrai que c’est mieux de savoir avant ce genre de choses. Puis, tu dis qu’il est parti en mission, cela ne veut pas dire que tu l’as perdu. Regardes, j’ai été militaire de carrière, je suis partie en mission, cela ne m’a pas empêché d’aimer et d’avoir des enfants avec un seul homme qui lui n’était pas militaire. T’a-t-il dit que c’était fini ?

Elle parlait toujours plus fort.

Oui, il m'a dit que c'est fini ! Il veut connaître d'autres horizons ou d'autres femmes ou d'autres aventures, je sais plus. Mais il me dit qu'il m'aime toujours...

Elle regarda son verre qui s'éloignait d'elle, lentement mais surement.

Beuuuuuuh ! Même mon verre me fuit maintenant !