[RP duel Sindanarie - Flaiche] Sur le chemin de ronde, chants d'efforts et d'acier

Frais matin estival, couvert d'une brume légère à peine réchauffée par les premières lueurs d'un soleil naissant. L'un de ses matins qui malgré la relative froideur de ce début de jour, laissait présager qu'une chaleur étouffante ne tarderait pas à s'installer sur les environs encore couvert de rosé. Rares encore étaient les bruits qui venaient altérer la reposante quiétude d'un monde en plein éveil. Les oiseaux chantaient en voletant, comme narguant les gardes en factions à l'entrée de la forteresse de leur liberté sans borne. Une légère brise ponctuait délicatement l'atmosphère dans laquelle était plongée la forteresse. Hélas pour le cavalier, cela ne serait que de courte durée maintenant, il le savait bien. Déjà hommes et femmes traversaient les différentes places, s'activant à leurs tâches quotidiennes avec application et entrain, du moins pour la plupart. Le roux lui, profitait des derniers instants de calme avant que les activités bruyantes qui animaient habituellement la forteresse ne débutent, parcourant nonchalamment l'ouvrage tenu dans sa main droite. Avançant d'un pas modéré, laissant ceux ci le guider de par leur connaissance sans faille du chemin à parcourir. Un tintement régulier de métal accompagnait chacun de ses pas, légers entre-chocs des armes qu'il tenait dans sa main gauche, et qui, pendant avec elle le long de son flanc, se rejoignaient au rythme des enjambées du licorneux.

Le roux fit halte devant la dernière volée de marche qui le ferait monter tout en haut des remparts. C'était bien en ce lieu qu'il se rendait et, allez savoir pourquoi, il trouvait en cet instant précis l'endroit tout à fait adapté à l'humeur dans laquelle il se trouvait. Il referma son livre et le fourra dans la besace qui se balançait jusqu'alors sur sa hanche droite. Terminant enfin sa route, il déposa le couple de lames au pied des remparts et s'y assit, contemplant en silence les merveilles qu'offrait dame nature à travers un lever de soleil resplendissant, faisant baigner les larges prairies et forêts environnantes dans la douce lumière de ce nouveau jour. Prenant une grande inspiration, il ferma les yeux, cherchant en lui la concentration dont il aurait besoin d'ici peu. Sa soeur ne tarderait pas à arriver, il ne fallait donc pas perdre la moindre seconde, il aurait temps de s'échauffer une fois celle ci arrivée, avant que ne débutent les choses sérieuses. Même s'il ne voulait l'avouer, il avait hâte que le duel commence, et même qu'il se termine. Que valait il vraiment une épée à la main ? Saurait il attaquer aussi bien que défendre, ne réussirait il qu'a protéger sa vie sans réussir à toucher lui même, sans cela prendre le risque d'être vaincu ? Aurait il été terrassé de s'y essayer durant ce combat qui revenait régulièrement lui rappeler ce qu'il considérait comme un demi échec ? Bien sur qu'il avait sauvé l'essentiel, bien sur qu'il avait pu grâce à cela secourir d'autres vies bien plus utiles que celles qu'il auraient pu prendre, mais était ce la tout ce dont il était capable ? Ce duel, qu'il s'était empressé d'accepter en voyant la proposition de Sindanarie sur le panneau d'affichage, lui donnerait un premier élément de réponse, il devrait donc donner tout ce qu'il pouvait pour remporter la victoire.

Merdeuh !

Si quelqu'un était passé près de la pièce investie pour la nuit par la Cavalière (la seule, l'unique qui, en cet instant, avait probablement une bonne raison de jurer dès le réveil), il aurait entendu ce premier mot d'une journée qui s'avérerait sans aucun doute longue, premier mot qui fut bientôt suivi d'un chapelet de jurons comparables quoique parfois plus élaborés. La raison en était simple : elle se réveillait en retard. C'était une évidence ! Le Soleil était déjà trop haut, les rayons entrant dans la pièce ne le prouvaient que trop. Juron sur juron n'empêchèrent cependant pas Sindanarie de bondir hors de sa couche, débraillée en diable, et de tenter de domestiquer vaguement son apparence. Une tresse vaguement nouée, des habits sombres rapidement passés et des bottes enfilées à la diable, elle ceignit par la force de l'habitude la bâtarde reçue à son entrée dans l'Ordre et se rua vers l'extérieur.

Dégringolade d'escaliers, enfilade de couloirs, course dans la cour... Ah, elle commençait bien, cette journée ! En retard, sans doute déjà vouée aux gémonies par un Cavalier plus matinal qu'elle, peut-être considérée comme ayant raté le rendez-vous... Mais qu'allait-elle faire dans cette galère ? Hein ? Vaste question, oui, qui l'amenait à s'interroger, dans sa précipitation, sur le sens d'aller chercher des armes neutralisées en salle d'armes si c'était pour ne pas trouver l'adversaire abandonné sur le chemin de ronde. Juron étouffé. Arrivée dans la première enceinte, arrêt de la Carsenac, scrutation (farpaitement) des remparts, et...

Aristote soit loué, rapidement une silhouette de roux lui sauta aux yeux. Pas d'erreur possible. Quatre à quatre, autant que ses jambes flageolantes de soulagement le lui permirent, la jeune femme gravit les marches qui la séparaient du lieu choisi pour le duel, notant à peine au passage les deux épées déposées par Flaiche, et bredouilla à son attention :

Bonjour, Frère, désolée, j'ai, heu...

C'est ça, sens-toi ridicule, fillette, il y a de quoi. Tant qu'à faire, pousse encore un peu le bouchon, ça le fera sans doute rire... On ne sait jamais, avec un Gardon. Sourire mi-penaud mi-amusé, les joues déjà rougies, des mèches brunes et valdingantes sont repoussées derrière une oreille, puis arrive l'excuse qui tue le reste de dignité de la Carsenac :

Ma paillasse a été possessive ce matin, elle n'a pas voulu me laisser partir.

Une grande inspiration pour enrayer un début de rire tout ce qu'il y a de plus nerveux, et elle enchaine :

'Fin bon, on peut y aller quand tu veux... Je pense que je me suis un peu échauffée, mais si tu veux qu'on en remette une couche, c'est sans souci.

Voila, on y était. L'adversaire du jour venait de faire son entrée, remarquable de spontanéité il fallait bien l'avouer, ce qui n'était pas sans amuser le gardon. Il écouta donc en silence les paroles de sa soeur, juste affublé d'une mimique souriante signifiant qu'elle n'en dirait pas plus mais n'en pensait pas moins, du moins avant d'avoir entendu tout ce que la cavalière avait à lui dire. Léger rire du gardon en entendant la raison pour laquelle sa soeur avait du retard; se levant enfin de son siège improvisé tout en écoutant le reste de la tirade. Il ramassa l'une des deux épées émoussées qu'il avait prit soin d'apporter, et la scruta de nouveau, sourire en coin.

Que voila une franchise salutaire! léger rire à nouveau Pas que tu risques la moindre réprimande de ma part, mais aucune autre excuse n'aurait pu me convaincre de ta bonne foi, étant donné les petites négligences qui prouvent de suite que tu n'as pas été très matinale en ce jour.

A choisir entre le tact et la délicatesse, feignant de n'avoir rien vu des détails en question, et la moquerie bonne enfant de faire sans détour remarquer ceux ci, un gardon optait bien évidemment toujours pour cette seconde alternative, trouvant bien plus amusant en somme de taquiner un peu son adversaire avant même le début du combat. Cela dit, il ne tenait pas à la rendre plus honteuse qu'elle ne semblait déjà l'être puisque cela transparaissait sans équivoque dans son attitude.

Allons allons, il n'y a pas mort d'homme, cela m'est arrivé aussi, quoi que je préfère encore quand c'est une autre que ma paillasse qui me retiens au lit, mais l'excuse à posteriori a bien plus de mal de baigner dans un climat de franchise totale.....je ne vais pas non plus dévoiler à tout va ma vie intime, n'est ce pas ?

Sourire du gardon qui s'élargit, avant de reprendre un brin de sérieux, et de tendre la lame émoussée à son adversaire.

Voila pour toi, nous en aurons besoin, et je préférerais autant que tu ne te serves de celle à ta taille, si la chance qui ne t'as point aidé ce matin devait tourner, je n'aimerais pas en faire les frais par faute d'une lame inadapté à notre petit entraînement. Donne moi quelques minutes cependant, je n'ai pas eu ma chance de me lever tard, et n'ai donc pas encore pu prendre le temps de m'échauffer, il faut donc que je m'y colle avant de commencer.

Oui, il faut bien l'avouer, le gardon aime à rajouter quelques couches avant d'en finir avec une plaisanterie douteuse, Sindanarie aurait sans doute encore à en subir les piques si le duel ne devait pas tourner en sa faveur....et même dans le cas inverse, un gardon bien entraîner sait se rire des autres tout en riant de lui même. L'échauffement fut bref, le cavalier ayant hâte de se lancer dans le combat. Il attrapa son arme rendue aussi inoffensive que celle que tenait sa soeur, et après lui avoir signifier qu'il était prêt, se mit en position pour débuter leur exercice.

La concentration était de mise désormais, et le gardon fixait la cavalière, guettant le moindre signe du lancement d'une attaque. ëtre sur la défensive lui permettrait si tout se passait comme prévu, d'esquiver ou de parer l'attaque et de contre attaquer sans attendre. Toujours est il que pour réaliser une telle combinaison, il fallait cependant qu'une attaque parte du coté adverse, ce qui ne semblait pas être le cas, les deux cavaliers se scrutant l'un l'autre comme tout deux dans l'attente d'une action de l'autre. Soit, puisqu'il n'avait pu tuer d'adversaire en Limousin, sans doute était ce que comme à ce moment précis, il attendait trop de l'autre, qu'il ne prenait pas assez l’initiative et restait constamment sur une défensive certes salutaire, mais trop souvent stérile. Il se décida donc sur cette pensée, de se lancer à l'attaque sans attendre, et sans même y réfléchir ni même prendre une position plus adéquate pour cela, tenta une feinte. On imagine bien ce que peut donner un changement aussi soudain d'attitude sans la moindre seconde de préparation. Une lamentable dégringolade fut la seule chose dont le gardon fut capable pour avoir voulu aller trop vite, son attaque volontairement rapide nécessitant l'aide d'un appui solide de son pied gauche, appui qui se déroba sous lui puisque n'étant pas à l'endroit où il aurait du se trouver pour exécuter. un mouvement parfait, ou simplement correct.
Gardon qui se retrouve donc genoux et mains sur les froides pierres de la forteresse, aux pieds d'une ennemie qui n'aurait pas manquer lui trancher la tête dans d'autres circonstance. Heureusement pour lui, il n'était qu'à Ryes, ses paroles furent donc en conséquences...

Bah ! Ca commence bien dis donc !

[HRP ON] Mille excuses pour la longue attente, le RP et moi on est pas toujours très copain en ce moment, surtout qu'IRL est vite jaloux dans le cas contraire ^^ [HRP OFF]