Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne


 
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 Franchir le Rubicon... ouppa ?

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Eamon de Trévière

Eamon de Trévière


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MessageSujet: Franchir le Rubicon... ouppa ?   Franchir le Rubicon... ouppa ? EmptyMer 19 Oct 2011 - 15:54



Qu'est ce qu'une vocation ?

Un rêve de gosse issu de ses fantasmes oniriques ?... Un signe de Dieu, illumination divine qui pousse les Hommes à tenter de se hisser à Ses côtés?... Une sensation d'acte manqué, reliquat mystérieux d'une vie antérieure ?...
Peut-être un conglomérat complexe de tout cela... Allez savoir... l'âme humaine est un abîme insondable et, bien inspiré celui qui peut en explorer le fond... et le comprendre.

Face à ces austères et grandioses murailles devant lesquelles je me sens soudain dérisoire, tel est mon état d'esprit, alors que je me prépare à prendre une décision que je perçois incontournable... vitale même. Décision qui, je le sais, donne à elle seule un sens réel à ma vie naissante d'Homme.
Machinalement, comme pour me donner du courage, je plonge la main dans ma besace et caresse du bout des doigts, une effigie de bois à l'image d'une Licorne.

Mais, un petit retour en arrière est nécessaire pour comprendre les raisons de ma présence ici.

Né il y a quatorze ans dans un joli village côtier gascon - Mimizan - des amours tumultueuses et passionnées d'une Dame Blanche et d'un aventurier Irlandais, j'ai grandi en force et en sagesse sous la bienveillante houlette de mon Père adoptif, Gil de Trévière, Diacre de son état.

Elevé dans la Foi et dans la simplicité, j'ai été, très tôt, mis en présence de gens hors du commun... Ma soif de savoir et ma curiosité de toute chose me poussant sans cesse à me projeter en avant dans une espèce de compétition avec moi-même n'ayant pour autre but que la volonté de faire la fierté de mes parents.

La plupart du temps, Père et nos amis du village se chargent de mon éducation, Mère, de par ses fonctions au sein de l'Ordre des Dames Blanches est souvent absente, mais il lui arrive parfois de m'emmener avec elle afin dit-elle de me présenter à ses soeurs, me faire voir le monde extérieur.

C'est lors d'une de ces escapades - je devais avoir trois ans - que naquit cette... vocation qui m'amène ici en ce jour d'automne.

Une Taverne bourguignonne, je crois... Rencontre avec des Soeurs, Khaliama, et d'autres, puis mes marraines... Baile, Nanny... Puis soudain une Dame entre... comme auréolée de lumière... effaçant toute autre présence en ce lieu. Elle porte un manteau sur lequel se détache une Licorne d'une blancheur virginale... Animal mythique souvent aperçu en rêve sans que jamais je ne puisse en comprendre la raison... je suis fasciné par elle et sa porteuse... au point que, me détachant du giron maternel, je vais vers elle.

Au terme d'échanges dont je ne me rapelle plus l'exacte teneur, mais dans lesquels j'exprimai mon désir de devenir Chevalier, elle m'offre une effigie de bois représentant cet animal merveilleux après m'avoir expliqué qu'il symbolisait un Ordre Royal de Chevalerie.

Au grand dam de ma Mère qui souhaitait me voir devenir Diacre comme mon Père, je lui affirme qu'un jour, je serai "Chavalier" de la Licorne !

Dame Marie-Alice - elle-même - venait de ruiner les espoirs de ma Mère !

Le temps passe... en cachette, Gil m'apprend les facettes du métier des armes, avant son apostolat, il était soldat... tandis que Mère s'échinet à vouloir me faire embrasser une carrière sacerdotale. Las... rien n'y fait. Et, de guerre lasse, elle se résigne... très fière au fond d'elle-même, bien qu'elle ne me l'avoupât que bien des années plus tard.

Et les années passent encore. C'est alors que, lors d'une visite à la Commanderie des Dames Blanches, le Très-Haut (ce ne pouvait être que Lui) me met sur la route d'un personnage qui allait définitivement sceller mon Destin : le Chevalier Guillaume de Jeneffe !

C'est à tout cela que je pensais en chevauchant à travers la compagne normande vêtue des ors et des bronzes de l'automne...
Et là, au pied de ces austères murailles, il me fallait marquer un temps d'arrêt.

Oh, non pas une hésitation... juste une... respiration... un souffle à reprendre, le temps de gonfler ma poitrine d'une allégresse latente.

Enfin !

Mon rêve prenait vie.

Je mets pied à terre, flattant doucement l'encolure de la grande jument alezane empruntée à Roanne avec la bénédiction de Messire Pierre etm'avançe lentement vers la lourde porte.

Le "clop-clop" sonore des pas de ma monture sur le pont levis doit s'entendre au plus profond de la forteresse, et je frissonnai à l'idée que ma modeste personne puisse troubler ainsi la majetueuse quiétude de ce lieu.
Néanmoins, c'est d'un pas ferme que je passe sous la lourde herse et m’arrête devant le poste de garde.


- Allons Eamon de Trévière... pas l'moment de te dégonfler... tu sais pourquoi tu es ici ! murmurai-je... puis, me râclant la gorge, je lance d'une voix ferme que la mue naissante par un heureux caprice plaçe dans le registre du baryton, à mon grand soulagement :

- Hola de la Garde !... Eamon de Trévière demande à être reçu icelieu !


Le coeur battant une chamade effrénée, j'attends un signe... poings serrés, une vibrante prière silencieuse au Très-Haut afin qu'il me permette d'accomplir avec courage l'entreprise dans laquelle je m'étais engagé.






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Blackhorn de Kernow

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MessageSujet: Re: Franchir le Rubicon... ouppa ?   Franchir le Rubicon... ouppa ? EmptyVen 21 Oct 2011 - 10:35

Blackhorn, occupé à fourbir sa rapière et plus particulièrement les petits détails du manche sculpté, se leva se son banc et la remit au fourreau, à son côté gauche.
Puis, sortant du Poste de garde, il s'approcha de la herse...

"Holà jeune homme, vous croyez-vous dans une Taverne? On ne rentre ici que lorsqu'on y est invité.
Si vous avez un message à faire passer à l'un de nos membres, écrivez-lui directement.
Si vous étiez assez intrépide pour solliciter l'entrée dans notre Ordre, je vous invite à lire ceci et particulièrement le premier paragraphe des Annexes au chapître V.
Quand celà sera fait, adressez votre demande à l'un de nos capitaines, Alethea ou Bess, ou à tout autre Chevalier qui transmettra... et soyez patient!
Bonne journée jeune homme..."


Puis, se retournant, il esquissa un sourire. Il esperait que son discours ferait comprendre au jeune homme que rentrer ici était l'engagement de toute une vie, pas juste une simple passade ou un coup de tête...
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Eamon de Trévière

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MessageSujet: Re: Franchir le Rubicon... ouppa ?   Franchir le Rubicon... ouppa ? EmptyVen 21 Oct 2011 - 12:14

L'homme de garde me laisse sans autre forme de procès avec cette liasse de vélins entre les mains...

Désappointé ? Sans doute. Désorienté l'Eamon... un peu, faut l'avouer...
Mais, découragé... certes non... il en faut bien davantage pour décourager un Trévière avec du sang irlandais dans les veines.
De plus, je savais qu'on n'entrait pas dans un Ordre Royal comme dans un moulin. Je ne m'attendais donc pas à avoir la tâche aisée.

Je n'en voulais certes pas au garde, il ne faisait que son travail, mais, j'étais déterminé... je n'avais pas quitté Murat pour me laisser éconduire de la sorte.

Je connaissais la procédure normale pour entrer dans l'Ordre... Oh que oui... Et j'avais lu sur la Licorne tout ce que je pouvais trouver... Et cette Charte dont le garde m'avait remis copie, je l'avais maintes et maintes fois lue à Mimizan à la bibliothèque municipale et aussi à la Chancellerie de Mont de Marsan, je la connaissais presque par coeur...

Et ce fameux Chapitre V... par Aristote ! Combien de fois l'avais-je lu... Je savais qu'à mon âge, je n'entrais alors dans aucune des catégories, trop jeune pour postuler en tant qu'Homme d'Arme même. J'étais apte, mais ne remplissais pas les conditions requises et ça, je le tenais de Messire le Chevalier Guillaume de Jeneffe soi même.

Aussi, je ne me démonte pas et, sans agressivité aucune, mais avec fermeté, je rappelle le garde :


- Messire Garde... un mot, je vous prie...


Je lui laisse le temps de grommeler me disant qu'il finira par me jeter dans les douves avec un coup de pied dans le fondement, mais je n'en ai cure... Une seule chose compte : Réaliser mon rêve, mon Destin ! Je lui lance un regard franc et, sans ciller, j'ajoute :


- Pardonnez mon audace et, croyez bien que l'idée que cet endroit soit une Taverne ne m'a même pas effleuré Messire. Et la Charte de l'Ordre, je la connais... depuis le temps que je souhaite entrer dans cet Ordre prestigieux, vous pensez bien que le sujet a sollicité toute ma curiosité et mon intérêt... sans forfanterie aucune, mais avec la plus grande détermination, nonobstant mon jeune âge.
Je me présente ici en toute connaissance de cause et désire ardemment mettre ma vie et mon bras au Service de l'Ordre et de la Couronne, avec, si possible, la grâce du Très-Haut.
Mais, Je n'ai que quatorze ans. Je ne remplis donc pas les conditions requises pour mon admission pleine et entière au sein de l'Ordre, cependant... Je fus au chevet du Chevalier de Jeneffe blessé au combat il y a peu. Il m'a affirmé accepter me prendre à son service en tant qu'écuyer personnel. Ce qui me permettra de m'intégrer avec davantage d'assiduité et de connaissances au sein de l'Ordre.La procédure est-elle la même dans ce cas, ou dois je requérir une lettre d'introduction émanant du Chevalier lui-même après lui avoir fait part de ma démarche auprès de vous ?


Je soutiens son regard sans la moindre intention de provocation, mais avec détermination. et je termine poliment :


- Je suis prêt à me plier de bonne grâce à la procédure qui s'applique à mon cas... avec certes un peu d'impatience tant ma volonté est grande, mais en toute humilité comme il se doit et comme je le pressens.



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MessageSujet: Re: Franchir le Rubicon... ouppa ?   Franchir le Rubicon... ouppa ? EmptyVen 21 Oct 2011 - 15:56

Eamon de Trévière a écrit:


- Messire Garde... un mot, je vous prie...

- Pardonnez mon audace et, croyez bien que l'idée que cet endroit soit une Taverne ne m'a même pas effleuré Messire. Et la Charte de l'Ordre, je la connais... depuis le temps que je souhaite entrer dans cet Ordre prestigieux, vous pensez bien que le sujet a sollicité toute ma curiosité et mon intérêt... sans forfanterie aucune, mais avec la plus grande détermination, nonobstant mon jeune âge.
Je me présente ici en toute connaissance de cause et désire ardemment mettre ma vie et mon bras au Service de l'Ordre et de la Couronne, avec, si possible, la grâce du Très-Haut.
Mais, Je n'ai que quatorze ans. Je ne remplis donc pas les conditions requises pour mon admission pleine et entière au sein de l'Ordre, cependant... Je fus au chevet du Chevalier de Jeneffe blessé au combat il y a peu. Il m'a affirmé accepter me prendre à son service en tant qu'écuyer personnel. Ce qui me permettra de m'intégrer avec davantage d'assiduité et de connaissances au sein de l'Ordre.La procédure est-elle la même dans ce cas, ou dois je requérir une lettre d'introduction émanant du Chevalier lui-même après lui avoir fait part de ma démarche auprès de vous ?...




A ces mots, Black fit demi-tour et regarda le gamin plus attentivement... Il était bien mis, s'exprimait correctement, avait suffisamment d'humilité dans le ton et une certaine maîtrise de soi. Il semblait avoir perdu l'insouciance de la jeunesse et n'avait pas encore l'arrogance qu'un combattant aguerri.

S'approchant de la herse, il lui dit:


"Eamon de Trévière vous m'avez dit? Je vais faire appeler le Chevalier Guillaume de Jeneffe. J'espère qu'il confirmera vos dires!
Attendez un instant, si ce satané Maurice n'est pas trop loin, ça devrait être rapide..."


Puis se retournant, il rentra dans le poste, ouvrit la porte du chemin de ronde pour voir Maurice qui s'était appuyé dessus de l'autre côté, s'affaler de tout son long dans un bruit de casseroles...

"Maurice, bougre de ******** (mots choisis), va donc prévenir Messire Guillaume qu'un jeune Eamon de Trévière, qui prétend le connaître, est à la herse pour devenir son Ecuyer personnel!".

L'aidant néanmoins à se relever, il lui glissa au creux de l'oreille:

"...et quand tu t'endors debout, ne t'appuyes plus contre une porte!"
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Eamon de Trévière

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MessageSujet: Re: Franchir le Rubicon... ouppa ?   Franchir le Rubicon... ouppa ? EmptyVen 21 Oct 2011 - 16:42

A vrai dire, je n'en espérais pas autant... J'avais lancé mon plaidoyer comme on jette ses dernières forces dans une bataille... me résignant, en cas d'échec à sagement suivre la procédure traditionnelle.

Non, je ne manquais pas réellement de patience... Juste que mon désir d'appartenir à l'Ordre était pour moi un moteur d'une puissance égale à une charge de cavalerie. Entrer ici n'était qu'un moyen de me mettre au service du Très-Haut et de la Couronne... peu importait la gloire ou les honneurs, c'était le cadet de mes soucis.

Aussi, lorsque le Garde revint sur ses pas, je sentis mon coeur bondir presque douloureusement au fond de ma poitrine, percevant par anticipation les regards emplis de fierté de mes parents et de ma promise.

Je ne pus que balbutier un : "Mille merci Messire..." contrastant fort de l'assurance avec laquelle je m'étais adressé à lui, toute tension retombant d'un coup !

Il allait quérir mon mentor, mon modèle... Le Chevalier de Jeneffe !! Je priai intensément le Très Haut qu'il se remette promptement de ses blessures et que mon intrusion ne l'importunerait pas.

Je reculai donc un peu de la herse et laissai ma jument brouter quelques touffes tout en la flattant doucement, m’adressant à elle à mi-voix :

- Brit, ma douce, si tu pouvais prier, je te demanderais bien de le faire céans... en échange de quoi, de retour à Roanne je te baillerais triple ration de picotin ...

Ce disant, je peignais doucement des doigts les crins de sa jolie crinière rousse, perdu dans un songe où je me voyais revêtu d'une armure châtoyante, repousser les assauts des troupes félonnes... protéger veuve et orphelin des vexations des Seigneurs brigands et enfin, siéger à la Table des Chevaliers de la Licorne...
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Guillaume_de_Jeneffe




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MessageSujet: Re: Franchir le Rubicon... ouppa ?   Franchir le Rubicon... ouppa ? EmptySam 5 Nov 2011 - 0:53

Si l'on se demande pourquoi le Flamand a tant tardé, c'est qu'il s'était échiné, comme un gosse, à accumuler toutes les manières possibles et imaginables de ne pas être là où on pensait le découvrir. Dans sa chambre ? Non, il n'y avait même plus jamais mis les pieds depuis son retour en terre de France. Il ne passait plus que quelques heures à Ryes. La lettre qui l'y attendait restait donc sans réponse, sans qu'il se le puisse imaginer. Et donc le Maurice ne l'y trouva guère, ne rencontrant qu'un huis plus clos encore que le cervelet d'un félon à qui l'on parlait de la Reyne. Il se dirigea alors à la salle d'armes, où un valet avait affirmé avoir vu le chevalier. Mais entre temps, Guillaume, qui effectivement en avait pris la direction, avait changé d'avis. Ce que ne pouvait s'imaginer le Maurice, qui fit une fois de plus choux blanc. Il se dirigea ensuite vers la cour intérieure, où on voyait parfois l'ancienne Licorne d'Or se recueillir devant les noms de ses sœurs et frères tombés avant lui. Et évidemment, cette fois, il n'était pas là. Maurice courut alors, car il craignait l'ire du Kernow, droit en direction du donjon. Mais on lui affirma que l'on n'y avait plus vu le Jeneffe depuis l'avant-déjeuner – ou l'avant-dîner pour les gens qui savent parler français – et qu'il allait devoir chercher ailleurs. Mais partout ailleurs, ce fut un échec absolu. Aussi revint-il penaud vers la herse, certain qu'il allait déguster.

Pendant ce temps – non pas à Vera Cruz – un vieillard, selon l'estimation du commun, cheminait tranquillement à dos de palefroi. Il avait poussé jusqu'à la plage, une assez longue randonnée, au final. Mais comment se trouvait-il là alors qu'on l'avait vu prendre le chemin de la salle d'armes ? Ça vous intéresse vraiment ? Bon, soit. Alors qu'il s'était penché pour aider un manœuvre à déplacer un râtelier dans les couloirs de Ryes, Guillaume avait senti ses pas si vieilles que ça blessures se rappeler à son mauvais souvenir. Et il décida donc de plutôt aller respirer les embruns que de finir le travail commencé par les lames félonnes. Certes, chevaucher n'était peut-être pas la plus judicieuse des idées pour un convalescent, mais allez expliquer ça à un lion en cage, vous. Et sans lionne pour... euh, je m'égare là...

Bref, Tout ça pour dire que si le jeune Trévière peignait sa monture, le vieux Jeneffe sifflotait alors que la forteresse se dévoilait peu à peu, comme toujours, à ses yeux. Et, bien évidemment, la présence du jeune homme à quelques encablures de la herse ne lui échappa guère. Vieux, certes, mais nombre d'organes répondent toujours présents. C'est donc vers le couple enfant-animal qu'il fit aller sa cavale.


« Le bonjour, Eamon de Trévière. Vous voici donc à Ryes. Quel plaisir que de vous y rencontrer enfin. »

Avait-on dit que Guillaume portait alors un gambison renforcé de quelques plaques de métal, une épée au flanc et la tête couverte de... de rien en fait. Non ? Eh bien c'est fait maintenant!
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Eamon de Trévière

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MessageSujet: Re: Franchir le Rubicon... ouppa ?   Franchir le Rubicon... ouppa ? EmptyLun 7 Nov 2011 - 13:12

Dire que le temps me parut long ?... Certes non.
J'étais prêt à soutenir le siège de la Forteresse des semaines s'il le fallait.
Je savais faire du feu, poser des collets... L'herbe ne manquait pas pour ma monture et un ruisselet tout proche serpentait gracieusement dans la prairie proche de la Forteresse...
En cas de pluie, la forêt proche m'offrait un abri relatif, mais assuré...

Tout ce que j'espérais, c'était de ne pas avoir à affronter l'hiver !

Mais, même cette éventualité ne me découragea pas. Je savais pourquoi j'étais ici et, en toute humilité, s'il me allait attendre, je m'y plierais de bonne grâce...
Après tout, personne ne m'avait demandé de venir... J'étais ici parce que j'étais demandeur... et plus qu'heureux que le Chevalier de Jeneffe m'eût accordé l'honneur de m'y présenter de sa part.

Ainsi donc, pour tromper mon attente, comme je l'ai dit plus haut, je passai mon temps à peigner, bouchonner, cajoler ma Brit... douce jument de huit ans, solide comme un roc et d'une gentillesse exceptionnelle.
Ce n'étais certes pas un cheval de combat, mais elle était d'une endurance étonnante. Elle tenait davantage du percheron que du pur-sang, tant elle était massive et ronde, largement plus d'une toise au garrot, j'avais du mal à l'enfourcher sans l'étrier.
Campée fermement sur des jambes fortes et musclées, elle respirait une puissance tranquille, impressionnante, n'eût été son regard d'une douceur presque maternelle.
Je ne l'empruntais au Haras de Roanne que pour de longues randonnées car elle avait le pied sûr et une endurance hors du commun.
Certes, sa masse et sa puissance eurent pu en faire un cheval de combat si elle avait été plus vive et moins gentille.
Placide et docile, le brave animal répondait à la moindre sollicitation, mais sans ce feu, cette fougue exigés d'une monture de bataille...

J'avais accroché ma bâtarde au pommeau de ma selle et ce bouclier rond de type celte que j'affectionnais particulièrement au troussequin de celle-ci. Il me semblait inutile de me présenter à Ryes armé de pied en cap... Je ne portais, comme à mon habitude, que mes dagues fixées à ma ceinture horizontalement dans le creux de mes reins.

Vêtu simplement de braies grises et de ma sempiternelle chemise aux manches bouffantes largement et, négligemment échancrée et chaussé de bottes fauves très confortables. Complétant cet appareil, ma cape était roulée au troussequin de ma selle surmontant une paire de fontes contenant mes provisions de voyage.
Il m'avait semblé judicieux de ne point faire étalage d'une vêture trop... prétentieuse. La simplicité est de mise lorsqu'on sollicite son admission à un Ordre de Chevalerie où l'humilité et le désintérêt des choses matérielles sont des qualités essentielles...
Du reste, je n'étais ni avide d'honneurs ni à la recherche de quelconque richesse si ce n'est celle de l'âme.

Tout à mes pensées et à l’entretien de ma jument, j'avais cependant perçu un mouvement à ma senestre. Mouvement ponctué par un léger sifflement ressemblant à un air connu...mais dont, pour l'heure, je ne cherchais pas à en identifier l'origine artistique.

Mon regard, attiré donc par ce son confirma la venue d'un personnage que je n'eus aucun mal à identifier comme étant mon futur - du moins je l'espérais - mentor en la personne du Chevalier Guillaume de Jeneffe, lui même !
Son jacque garni d'acier étincelant luisait et l'entourait d'une aura chatoyante sous le doux soleil de ce bel automne
normand, lui conférant un aspect impressionnant..
Bastarde en flanc senestre fixée à un baudrier luisant, il avait fière allure le vieux Lion. Je ne pouvais rêver meilleur Mestre que lui pour m'initier.

Surpris l'Eamon ?... C'est rien de le dire, puisqu'il s'attendait à vois sa silhouette imposante s'encadrer à la porte de la Forteresse.

Heureux de voir le Chevalier chevaucher, signe qu'il se rétablissait promptement, je m'avançai à sa rencontre tandis qu'il s'adressait à moi en souriant.


- Le bonjour, Eamon de Trévière. Vous voici donc à Ryes. Quel plaisir que de vous y rencontrer enfin.

La jovialité de ses paroles et du ton employé m'encouragea alors à abandonner l'attitude un peu guindée et solennelle que je m'étais préparé à adopter devant lui pour laisser place à une détente plus conviviale, mais respectueuse et c'est tout à fait à l'aise que je lui répondis en me plaçant à la tête de sa monture que je ne pus m'empêcher de flatter gentiment :


- Vous me faites trop grand honneur...Le plaisir est partagé Seigneur Chevalier... d'autant que vous voir ainsi chevaucher augure positivement de votre rétablissement... Ryes est... impressionnant...Cette forteresse me fascine et j'ai hâte d'en faire la connaissance... espérant un jour appartenir à la noble famille qu'elle abrite.

Lui dis-je avec un franc sourire sans ciller... Son regard devait me jauger, j'en étais certain, mais je pouvais y lire de la bienveillance... Une certaine rigueur aussi dans la manière furtive dont il embrassa mon équipage.

Je ne craignais pas cet examen... je ne suis certes pas sans défauts, mais l’expérience des batailles et des chevaux avaient l'avantage de ne laisser aucun doute quant à mes qualités d'homme de terrain... le reste avait bien besoin d'être dégrossi... mais n'étais-je pas là pour apprendre ?
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Guillaume_de_Jeneffe




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MessageSujet: Re: Franchir le Rubicon... ouppa ?   Franchir le Rubicon... ouppa ? EmptyLun 21 Nov 2011 - 1:51

- En tout cas, il ne sera pas dit que le fils d'une blanche et d'un diacre ne sait comment s'exprimer dans le monde, acquiesça le Flamand aux paroles du jeune Sudiste qui lui faisait face, en léger contrebas.

Le fait qu'il avait commencé par évoquer sa mère n'avait pas été le fruit du hasard mais, fidèle à son habitude, il avait d'abord évoqué celle des deux personnes qu'il connaissait le mieux et pour qui, partant, il avait meilleure estime. Non qu'un homme de Dieu lui parusse
ipso facto porteur de tous les vices de la Création, bien au contraire malgré ce dont il avait pu être témoin, mais bien que, simplement, ledit père ne lui était guère connu. Que du contraire.

« Et pourtant, ce jeune homme se veut enferailler son corps derrière les plastrons blasonnés et les murs maçonnés de notre forteresse. Alors que son verbe lui vaudrait bien des succès en cours. Sans parler des dames, ou damoiselles qui se laisseraient prendre à ses rets ».

Car non, le chevalier n'avait pas l'intention de faciliter la tâche du garçon par le seul fait de l'estime qu'il lui témoignait déjà, du fait de leur première rencontre et de la qualité de son ascendance. Et parler sans laisser de prise à la réponse était l'une des techniques dont il usait quand il s'agissait de sonder son interlocuteur, qui ne locutait que peu, du coup. Aussi son regard ne quitta-t-il guère le visage encore enfantin qu'il surplombait.

« Une famille qui serait pourtant bien plus prompte à le couvrir de bienfaits que cette virile compagnie qui recherche le danger et se vexe de n'être pas jugée digne de tenir la première ligne d'une bataille ou le bastion avancé d'une place forte. Mais dans laquelle le plus grand honneur est celui d'être reçu comme un pair, comme un frère ».

Petit silence, cette fois, avant que de reprendre.

« Quant à la fascination, elle ne dure qu'un temps. Mais si c'est ce temps que tu veux connaître, alors, n'hésite pas, et saisis-toi de ta meilleure plume. C'est au Haut Conseil qu'alors tu t'adresseras. Et à qui tu diras ta volonté de devenir écuyer personnel car trop jeune pour revendiquer autre rang, autre honneur. Et en cela, tu frapperas à la porte de Ryes, avant que de peut-être, y entrer... »

Puis, comme pour perdre un peu de ce sérieux qui s'était établi dans l'atmosphère au fil de ses paroles : « Mais pour t'y aider, veux-tu quelques gorgées de vin clairet ? »
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