Arrivée d'Optat

Sa monture montre des signes de faiblesse, c'est la première fois qu'elle a du mal à grimper un petit tertre comme celui qui défend la forteresse qui est devant lui. Il lui faudra vérifier le ferrage des sabots dès son arrivée. Au garde qui surgit devant lui il annonce.

Bonjour, je suis Optat de Sainte Colombe, chevalier et sénéchal de l'Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. Suite à l'invitation Je suis ici pour assister mon Grand Maitre de Proisy Fortunat ainsi que notre Grand Maréchal ElOso.

Il lui semble apercevoir nombre de visages connus dans cette enceinte, il se promet d'aller les saluer quand il en aura l'opportunité.

Le garde a disparu sans même lui répondre. Il arpente maintenant pour la centième fois la largeur de la pièce après en avoir fait autant pour la longueur. Toujours personne.
Cette forteresse doit être vide et leurs effectifs une légende commence-t-il à penser. Il contemple sa monture à qui il a ôté la selle pour soulager sa patte endolorie et dont le souffle montre la soif qui la tenaille.

Hola de la garde, n'y-a-t-il point serviteur ou palefrenier pour apporter la moindre goutte d'eau à ce malheureux animal ?
C'est quoi cet accueil ? Êtes vous réellement un ordre chevaleresque pour laisser fidèle monture souffrir et dépérir ?
Si d'aventure vous occupez des bêtes, je prendrais volontiers moi-même une gamelle d'eau de votre puits.
N'ayez crainte j'ai de quoi payer pour les deux si c'est ça qui vous tracasse.

Pour sur, il était des jours où tout n’allait pas forcément comme on l’entendait. Et tiens, en parlant d’entendre, y’en avait un à l’entrée qui se rappelait aux oreilles de la Garde. Comme si qu’on l’aurait pas entendu la première fois çui la …
Des mots jetant le discrédit sur la Licorne, voilà qui avait de quoi réveiller le Blondinet, si besoin en était. Se dirigeant d’un pas nonchalant vers la herse, il toisa l’inconnu. N’ayant pas compris sa première tirade, il préféra s’enquérir
Bien le Bonjour, Messire.
Avant d'savoir si nous aurons l’âme suffisamment chevaleresque pour sauver vot’ pauv’ canasson d’la tâche ardue qu’il a d’avoir à vous supporter, peut être pourriez-vous m'montrer quelque missive dûment scellée d’un des membres de notre bienveillant Haut Conseil, vous autorisant à pénétrer séant ?
Nan, parce que j'dis ça, j’dis rien … Mais si pas d'laissez-passer, vous allez d'voir r'descendre à l’auberge du village avec votre ch’val sur l’dos pour l’abreuver …

Invité

Elle était où ? Ah oui perdue dans ses pensées ... ça lui arrivait de plus en plus fréquemment en ce moment. Dans son état aussi, c'était plus facile d'imaginer sa vie future que d'attendre un hypothétique mouvement. La noiraude d'un pas nonchalant arriva pour prendre son tour de garde aux grilles de la caserne. Les mains posées de part et d'autre sous son ventre qui prenait de plus en plus de place, elle observa les deux hommes à l'entrée et fronça les sourcils. Aïe, elle avait loupé une arrivé, c'était pas bon ça. Discrètement elle arriva, la mine contrite et s'adressa au Prévôt.

Je suis désolée de retard, avec ce froid je suis allée chercher de quoi me réchauffer.

Elle se tourna vers le visiteur et lui fit un grand sourire.

Optat ? Vous ici, quelle surprise. Le Prévôt a raison il nous faut votre missive avec l'autorisation du Haut Conseil avant de vous laisser entrer.

Durant son observation il lui sembla entendre parler d'eau pour le cheval et peut-être aussi pour l'homme. Elle pouvait toujours s'en occuper, ça lui éviterait d'attendre dans les courants d'air.

Je vais aller chercher de l'eau.

Alléluia, il y a du monde dans cette forteresse. Il est bien aise de voir quelqu'un, un inconnu d'abord qui ne se présente pas et ensuite un visage périgourdin connu. Il s'adresse à celui qui lui est désigné au détours d'un propos de son amie Vinou comme prévôt.

Bien le bonjour messire..?, pardonnez-moi je n'ai pas retenu votre nom, il est vrai que j'ai fait un long voyage et que la fatigue me gagne quelque peu. Ce que vous appelez malicieusement un canasson est juste ma monture, et comme tout homme d'arme dont la vie dépend de ce compagnon je me dois de veiller et le choyer comme rien d'autre. Avec ou sans missive, il a besoin de soins, de nourriture et d'eau. Mais il vrai que je ne sais pas s'il en est de même partout.

Signe de tête reconnaissant à Virginia.Pas de problème mon amie, j'ai appelé une seconde fois car je suis simplement inquiet pour mon fidèle destrier qui comme moi n'est plus de prime jeunesse. Le reste m'indiffère assez, les manières, l'attente, la guerre et les rassemblements, tout ça, tu le sais bien, me chaut assez peu.

Puis se tourne à nouveau vers l'inconnu, probablement une personne d'importance dans les lieux puisque Virginia ne semble pas trop la ramener devant lui. Il sourit intérieurement à l'attitude du personnage qui joue très bien la fausse modestie dans des formules de personne simple. Il est parfaitement dans son rôle, bougon et ferme à la fois juste ce qu'il faut, attendant tranquillement le propos qui déterminera sa décision future. Il sent également qu'il a piqué dans le vif avec son apostrophe volontairement provocatrice à propos de la chevalerie. C'est bien, un représentant d'un Ordre royal ne doit pas laisser dire n'importe quoi par des inconnus. Toutefois on en est pas encore à se taper dans le dos dans le le caldarium, il faut bien justifier sa présence comme il est normal.

Alors donc il faut une autre missive pour répondre à une première invitation de votre Grand Maitre auprès du nôtre... Ah ! J'avoue être bien embêté avec cette histoire.., car je ne me permettrais pas de reproduire ici au vu de tout un chacun un courrier personnel qui invite notre Ordre à rejoindre une sorte de salle commune d'opérations militaires, mais sachez que ce courrier existe. La personne qui l'a écrite tout comme celle qui l'a reçue peuvent probablement en attester. Comme je vous l'ai déjà dit, notre Grand Maître y est déjà ainsi que notre Grand Maréchal, je les rejoins pour y accomplir simplement ma tâche de Sénéchal de mon Ordre en période de ban royal.

N'ayant pas grand chose à ajouter, il se tait et entreprend d'admirer la facture architecturale des lieux en attendant tranquillement la réponse de son interlocuteur.

Invité

De son pas toujours nonchalant, la noiraude était partie chercher de l'eau. Les tâches ingrates, elle savait faire, le courbettes un peu moins, passer pour l'idiote de service, elle adorait ça. Elle s'en amusait d'ailleurs beaucoup. S'approchant de la bête qui ne semblait plus être de toute première jeunesse, elle lui flatta l'encolure en lui murmurant des paroles douces pour ne pas l'effrayer et lui présenta un peu d'eau.

Elle repartit vers l'intérieur, fila vers la taverne et en ressortit avec une tasse de tisane chaude qu'elle tendit à Optat.

Je sais que la tisane, il y a mieux comme breuvage mais en hiver c'est toujours agréable d'avoir un peu de chaleur.

La noiraude s'éloigna pour laisser les hommes continuer de discuter.

Puisqu'il avait la possibilité de circuler entre la tour et la porte, et qu'il avait toujours du mal à rester en place, il en usait régulièrement.

Et depuis un moment, il entendait la douce voix du chevalier Optat, qui semblait sécher quelque peu aux frontières la licorneuse commanderie. Aussi, nul de ceux qui le connaissent n'aurait été surpris de le voir s'approcher des deux hommes.

Omit-il de s'incliner, ne l'omit-il pas ? Sa mémoire lui faisait parfois défaut, et il eut été en peine d'y répondre. Toujours est-il que constatant que son frère, armé de sa légendaire patience, attendait que l'on veuille bien lui entrouvrir l'huis, il s'adressa à lui en ces termes :

Et bien chevalier... Quel plaisir que de vous voir arrivé, et entier de surcroît.

Il se tourna vers l'autre homme.

Messire... Le chevalier Optat est attendu au centre de commandement, en sa qualité de chef de lance. Je présume que vous vous en voudriez de retarder sa mise en action ? La cordialité étant de mise entre Ordres Royaux, et notre but commun, je ne peux imaginer que vous priviez, par excès de méfiance, nos fières armées de l'une de ses meilleures lames ?

Et de deux pour le prix d’un ! Y’avait pas à dire, on le gâtait le Blondinet …
Lui qui n’avait pas croisé la queue d’un Hospitalier depuis des lustres se retrouvait confronté à la fine fleur de leurs plus hauts dignitaires en l’espace de quelques minutes. Sous leurs airs faussement modestes, ils ne faisaient pas dans la dentelle pour jouer de l’intimidation. Du Chevalier par ici, du Sénéchal par là, du Grand Maréchal, du Grand Maître … Y’avait de quoi faire pâlir le premier des responsables de herse venu …

Ouai, mais voilà … il n’était pas le premier venu le Blondinet. Et il lui en fallait un tout p’tit peu plus pour l’impressionner. Chevalier ou pas, Sénéchal ou pas, Hospitalier ou pas, quand y’a pas d’ordre, la herse demeure fermée ! Y’a pas à tergiverser !
Quant à la cordialité, il n’était pas connu pour que cela soit sa plus grande qualité le Ténébreux. Et pour ce qui était du centre de commandement et de la levée de ban, il était plutôt bien placé pour savoir exactement ce qui s’y passait …
Se tournant vers le nouveau venu qui l’avait apostrophé, le Blondinet le toisa de son regard de braise pour lui parler un peu du pays Normand.
Dites-moi Messire l’cordial d’l’Ordre Royal des Hospitaliers, vous n’voudriez tout d’même pas m’forcer la main à ouvrir la herse à un inconnu ? Vous n’oseriez pas user d’vos jolis p’tits galons tous reluisants pour m’forcer la main ? Nan, parce qu’la différence ent’vous, lui et moi, c’est qu’vous êtes dans nos murs parce qu’on vous y a autorisé, lui est dehors parce que je l’connais pas, et moi j’ai les clés … Et qu’c’est pas pa’c’qu’on a autorisé vot’Grand Maître à pénétrer en ces lieux qu’tout vot’Ordre est autorisé à y entrer. J’me fais t’y bien comprendre ?

Maintenant vous m’parlez qu’il est chef de lance, ben ça n’s’ra pas l’premier dans ce cas en ces murs. Quant à être l’une des meilleures lames d’nos fières armées, j’pense que z’arrivez un p’tit peu en r’tard là … Parce que nous, on est mobilisés d’puis juillet 1459, que j’l’ai jamais croisé à nos côtés dans l’une d’nos armées, ni vous d’ailleurs, et que pour l’moment ben c’est la trêve. Pis on est une meilleure lame que jusqu’à en rencontrer une meilleure encore, pas vrai ?

Alors s’il attend encore un p’tit peu pour savoir si oui ou non j’lui ouvre, ça va juste lui forger la tempérance à vot’ch’valier. Pis paraît qu’c’est bon aussi pour l’humilité.
‘fin ça, c’est c’que disent tous nos Ch’valiers Licorneux. Savez qu’y nous apprennent plein d’choses nos Ch’valiers ? Faut même qu’on porte s’cours à ceusses qui sont dans l’besoin. Mais là, vot’Ch’valier l’est pas dans l’besoin, sauf s’il a envie d’faire ces besoins … dans c’cas, y’a les buissons un peu plus en contrebas, dans les douves …

Voilà, voilà … Alors maint’nant, si vos Chevaleries veulent bien m’excuser, faut qu’j’aille réveiller notre Grande Maîtresse voir si elle a pas oublié d’m’annoncer la v’nue d’un Ch’valier au ch’val fatigué … Pour en finir, si vous avez b’soin du nom du quidam qui vous a fait poireauter, j’m’appelle Ethan.

Sans attendre une quelconque réponse à sa longue plaidoirie, le Blondinet pénétra dans le poste de garde avant d’aller s’enquérir auprès de qui de droit de ce qu’il en retournait réellement …

En entrant dans le Poste, Blackhorn fût surpris. Outre Virginia, il croisa le Prévost qui s'éloignait rapidement, un Chevalier des Hospitaliers était là aussi, ah oui, le Maréchal Eloso, il l'avait fait rentrer il y a quelques jours.... et 2 personnes derrière la herse, qui attendaient[/i]

"Salut Vinou, quelle magnifique rondeur que celle de ce ventre qui porte la vie...
Mes respects Chevalier Eloso, vous vous êtes égaré?"

Puis, sans attendre sa réponse, il se tourna vers Vinou et montrant de la tête les deux individus derrière la herse...

"Lequel est le Sieur Ichal? Celui de droite je suppose, l'autre à une cape d'Hospitalier...
Ben je n'ai rien concernant l'arrivée de visiteurs autorisés. Et comme notre Grand Maistre ne peut oublier de signer les autorisations d'entrée, c'est surement un faux!"

Puis, prit d'un doute...

...A moins que Maurice, le porteur de messages de la Forteresse ne soit passé par la Taverne et cuve dans son coin, les précieux laisser-passer dans sa besace! Il semble dépressif depuis qu'on ne l'a pas emmené combattre les félons du Ponant et les Bretons...
...mais si notre Frère Ethan le trouve, il est bon pour un mois minimum de corvées!

Bon, je remonte aux Registres, manquerait plus que le Prévost ne me trouve pas à mon Poste!

Invité

Elle n'aurait pas voulu se trouver face au Prévôt en cet instant et fort heureusement, elle ne s'y trouvait pas. Elle remercia d'un signe de la tête Black pour le commentaire sur son ventre et fronça les sourcils quand elle l'entendit dire que c'était un faux. Elle le savait ! Ou alors Maurice ou quelqu'un d'autre, elle peut-être, n'avait pas vu la missive en question ... ça c'était possible aussi surtout la connaissant.

Pfff... non mais j'vous jure hein! C'est pas compliqué pourtant bordel! On ne fait pas de feu près du haras!
L'arqué: Mais c'était parce qu'on avait pas mangé...
Relent: ouai pi c'est pô bon d'courir l'ventre vide.

Les voix s'élevaient non loin de la herse d'enceinte. L'assistant maître d'armes ne décolérait pas et avançait en direction de la sortie d'un pas chargé. Le Loup grognait comme à son habitude mais là il grognait envers les deux hommes d'armes.

Je me contrefout que vous ayez un p'tit creux bande d'idiots! Vous avez complètement chamboulé les chevaux avec vos conneries!
Relent: Nan mais on gérait... A par le vôtre là le gros noir qui ruait dans son coin les autres ont cassé aucune latte.
Grrr!! Taisez vous! Pas la peine d’aggraver votre cas! Nan mais des comme vous si ça existait pas faudrait surtout pas les inventer!

Le Loup passablement énervé se retrouva alors à quelques pas d'un groupuscule qui semblait débattre à l'entrée de la forteresse. Sa curiosité autant que son envie de s'éloigner le plus de ces deux hommes d'armes pour ne pas éclater le fit se rapprocher et tendre l'oreille. Apparemment le but était de savoir si oui ou non on allait laisser rentrer un nobliau sur ses grands chevaux pas très en forme. Aucun ne semblait en accord et les négociations allaient bon train quand à la présence ou non d'une convocation du dit homme. La monture quand à elle semblait des plus mal en point et le nobliau semblait s'en inquiéter au plus haut point. Soudain une idée vint parcourir le crâne du Loup et il s'approcha du groupe.

Bien le bonjour... frère, soeur... Je me permet de vous interrompre dans vos pérégrinations. J'aurais une solution à proposer qui pourrait arranger tout le monde. N'étant pas des bête je demande la permission pour que nous prenions soin de la monture de cet homme. Les deux hommes d'armes qui me suivent se feront un devoir de prendre soin de ce cheval, de le nettoyer, de le ferrer, de le nourrir et de l'abreuver...
L'arqué: Quoi..? Mais on a jamais dit...
ET de le brosser! Afin que le messire ici présent puisse repartir à son heure avec une monture des plus fraiches...
Relent: 'tin z'êtes dure là... c'est pas notre boulot ça...
Votre boulot c'est de vous montrer digne de faire parti de cet ordre! Et ça vous fera peut être réfléchir la prochaine fois que vous dérangerez les chevaux!

Citation :: Je sais que la tisane, il y a mieux comme breuvage mais en hiver c'est toujours agréable d'avoir un peu de chaleur.

Vinou s'est approchée avec un breuvage fumant, une tisane, pourquoi pas ? La gorge est sèche et tout liquide est le bienvenu.
Merci mon amie d'avoir fait le déplacement et de bien vouloir soulager la soif qui me tenaille.
Il la voit se faufiler rapidement ailleurs pour accomplir ces autres tâche probablement assez prenantes. Ensuite il entend une voix familière et amie :

Citation :: Et bien chevalier... Quel plaisir que de vous voir arrivé, et entier de surcroît.

Comme vous le voyez mon frère, la route fut longue et ma fidèle et vieille monture souffre quelque peu de l'antérieur droit. Probablement une histoire de ferrage mais qui me fend le cœur quand je la vois boiter ainsi. Nous avons fait les dernières lieues à pieds mais elle doit supporter quand même une partie de mon équipement, le cheval de bât ne peut pas tout prendre non plus et mérite également de l'attention. J'espère trouver ycelieu une personne qui saura lui donner les soins indiqués.

Puis désignant du menton l'homme qui se présente enfin juste avant de tourner les talons.

L'homme qui s'éloigne en vous tournant ostensiblement le dos affirme bien des choses dans son discours un peu fermé. Outre une méconnaissance pardonnable de nos coutumes et lois sur le port des insignes, il pense que le front du dernier conflit se résume à sa seule présence et de ceux qui l'entouraient directement. Il dit avoir été mobilisé depuis juillet de l'année passée, c'est fort honorable à lui. Il ne semble donc pas au courant de notre engagement personnel avec quelques frères qui avions anticipé le conflit depuis le mois de mai ni de notre mobilisation hospitalière totale sur différents front dès la publication du ban royal.

Il ignore donc également les nombreux blessés ou laissés pour morts que nous avons eu à déplorer sur les fronts berrichon, poitevin, périgourdin, limougeau et autre tourangeau. De même de l'état déplorable des finances de tous, de misère même pour certains, les nôtres comme celles des autres combattants de ce conflit. Je ne sais pas si c'est habituel ici d'obérer l'action des alliés et des autres membres des forces royales, mais je trouve ça un peu désolant et montre bien le manque d'information et de communication que nous avons tous subi et déploré.

A vrai dire je ne me sens pas le courage de le détromper ni même l'envie de lui suggérer que ses certitudes ne sont peut-être pas le reflet de la vérité qu'il croit détenir. Notre Ordre n'a vraiment pas à rougir de notre engagement, loin s'en faut et quoiqu'en disent les sarcasmes qui se veulent inutilement blessants nous avons fait largement notre part, mais probablement plus discrètement. Peut-être que ça l'arrange au final, mais apparemment nous n'en saurons rien.

S'approche ensuite un homme qui visiblement semble très sensible au souffrances des compagnons équins.

Citation :: Bien le bonjour... frère, sœur... Je me permet de vous interrompre dans vos pérégrinations. J'aurais une solution à proposer qui pourrait arranger tout le monde. N'étant pas des bête je demande la permission pour que nous prenions soin de la monture de cet homme. Les deux hommes d'armes qui me suivent se feront un devoir de prendre soin de ce cheval, de le nettoyer, de le ferrer, de le nourrir et de l'abreuver...
[...]ET de le brosser! Afin que le messire ici présent puisse repartir à son heure avec une monture des plus fraiches...

Il sourit à l'homme avec un regard reconnaissant.
Voilà une proposition fort aimable messire.
Je ne doute pas que vos hommes sauront prendre soin de mon compagnon et qu'il gardera un bon souvenir de vos écuries.

Faisant montre d'un impressionnant courage, l'homme venait de partir, après les avoir copieusement insultés. Méconnaissance totale du monde qui l'entoure, ou leçon bien apprise ? En tout cas le chien de garde était bien dressé, il aurait fallu bien de la mauvaise foi pour le nier. Il se tourna à nouveau vers Optat :

Ni l'éducation ni la modestie ne l'étouffent, mais sans doute tout le monde n'a pas la même vision de sa place. De plus il est lent, nous étions à Bourges bien avant juillet. Ces gens ont une drôle de façon d'honorer leurs invitations, nous n'avons vu personne d'autre que le guet, et sans doute pas son meilleur représentant.

Il n'exprima pas une lancinante pensée, qui tournait autour de ce qu'il s'interdisait de faire chez un hôte... Comme claquer le museau de certains individus. Par exemple hein.

Il ajouta, à l'intention de l'homme emmenant le cheval d'Optat :

Ne le garez pas trop loin, messire... Des fois que nous décidions de repartir plus tôt que prévu.

Haussement de sourcils de la part du loup en direction d'un autre inconnu qui semblait bien au courant de la place des gens et ne se privait gère pour en faire part à son collège au cheval mal en point. Homme qui transpirait la patience comme les bretons transpirent le beurre. Ou serais ce donc la suffisance qui lui donnait si chaud? Enfin bref toujours est il que les remarques n'étaient pas tombées dans l'oreille d'un sourd.

Et bien messire il semblerait que vous même n'avez pas grande vision de votre place icelieu. Je me présentes... Shiska Rouben, assistant maître d'armes de l'ordre royale de la licorne. Et vous même, qui êtes vous donc pour oser parler ainsi de l'un de vos hôtes? Il est peut être de coutume par chez vous de laisser entrer tout inconnu non attendu qui se présente tout en médisant sur ceux qui ne sont pas de votre avis mais ce n'est gère ce qui a cours entre ses murs...

Le loup croisa les bras sur sa poitrine en regardant du coin de l'oeil les deux hommes d'armes s'approcher de la monture avec méfiance. Se disant surement que plus ils ralentiraient le mouvement et plus ils avaient de chance que la punition finisse par s'annuler.

Et vous magnez vous le fondement!! Ce cheval a besoin de soin bordel! Croyez pas que le messire important pour son ordre va repartir à pied nan??

Léger soupir.

Qui je suis.. Eloso, Ordre de l'Hospital. Peu importe le reste des fonctions et qualités, je ne vais pas passer mon temps à les décliner. Vos accès sont si bien gardés que si je suis à l'intérieur, c'est qu'un registre m'y autorise, je gage.
Quant à parler, j'ose, et oui, dire ce que je pense des gens qui se croient autorisés à faire preuve d'un zèle qui devient ridicule. Non seulement la politesse et le sens de l’accueil ne vous étouffent guère icelieu, mais de plus certains se permettent d'insulter leurs hôtes.
Nous ne sommes pas ici pour faire du tourisme, voyez-vous, mais bien à l'invitation du Grand Ecuyer de France et du chevalier Saincte Merveille. Et ce en rapport avec la guerre, pas pour echanger des recettes de biscuits. Peut-être faut-il aussi votre autorisation, en plus des autres ?

Vous aurez sans doute noté que certaines raisons ont amené le commandement royal à s'installer ici, dans vos murs. Alors épargnez nous vos leçons de simili-morale. Que vous n'ayez pas le sens du respect envers les autres Ordres, c'est votre problème. Mais nous sommes ici pour le service du royaume, pas parce que vous consentez à ce que nous y soyons. Or donc je réitère ma question, combien de temps encore le chevalier Optat va t-il attendre ici et supporter les inepties de votre garde ?

Leello était revenue vers la porte, cherchant après le Grand Maréchal.
Ce qu'elle entendit lui fit froncer le nez, s'en était assez elle n'avait pas à supporter que l'on traite ses hommes ainsi.

Bien messires, je vous rappelle mon identité au cas où, des fois qu'une fois encore vous ayiez oublié l'information. Je suis donc Leello de Proisy Fortunat, Grand Maitre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem.
Et si nous sommes ici ce n'est pas par plaisir mais simplement par nécessité, et ce que j'entends me désole.

Tout d'abord je vous prierais avant d'avancer des informations d'être certains que ce soit fondé, car si vous n'êtes pas informés de l'endroit où sont les hospitaliers c'est que soit vous n'avez pas à l'être soit vous ne vous posez même pas la question.
Mes hommes sont mobilisés comme moi même depuis juin dernier et sont en mission tout comme les autres ordres. Peut être ont ils juste assez d'humilité pour ne pas se faire remarquer, mais ils sont au front et font leur devoir tout comme vous.

Je vous précise également qu’ on n'entre pas plus facilement chez nous que chez vous, simplement que l'hospitalité règne et le respect également. Chose qui ne semble pas vous effleurer.

Il n'est pas question de rentrer dans la polémique que vous vous évertuez à mettre en place, et à maintenir, si nous ne sommes pas les bien venus nous partons, les ordres nous seront simplement transmis par notre GEF comme c’est à la base prévu, et si ce n'est pas le cas je me chargerais d'aller les chercher.

Je demande donc, de rencontrer sous peu votre Grand Maitre ou notre GEF afin que cette situation soit au plus vite éclaircie.

Et bien Grand Maitre, je vous rappelle le lieu où vous vous trouvez...

Une voix sans émotion claqua juste un peu plus en arrière de la dame qui venait de parler. Vêtue de noir comme à l'accoutumé, lourde cape à la capuche barrant son visage de moitié. Besace en bandoulière et bâton de marche tenu dans sa main senestre. De l'autre elle fit glisser le pan de tissu pour découvrir un visage diaphane, cheveux noir de jais, yeux couleur de pluie, impassible, de marbre.
Un silence s'imposa et son regard balaya un bref instant l'assemblée, puis s'arrêta de nouveau sur celle qui exigeait.

Vous êtes à Ryes. Forteresse de l'Ordre Royal de la Licorne.
Je vais vous épargner l'historique de celui-ci car il a bien peu d'importance.
Cependant, tout Grand Maitre ou Chevaliers que vous êtes, ici, il y a des règles à respecter et la première, c'est de respecter les notre.
On ne franchit pas notre herse sans courrier signé et scellé vous y autorisant. Vous pouvez être le Pape ou le Monarque de France en personne, cela sera exactement pareil.

Et tout Grand Maitre que vous êtes, vous devriez être la première à faire en sorte que ces règles là soient appliquées par vos hommes. Une chose simple a été réclamé. La chose simple n'a pas été donné.
Vous pouvez exiger de voir notre Grand Maitre pour réclamer ceci ou cela. Il n'en restera pas moins que sans courrier ou autorisation claire de sa part, personne n'entrera ici.

Après, de savoir où vous étiez durant la guerre, en toute franchise, c'est un autre débat qui n'intéresse que le Grand Écuyer de France.
En attendant, vous n'êtes pas chez vous ici, alors... Grand Maitre... si la petite écuyère que je suis peut vous donner un conseil, et si votre magnificence accepte de le recevoir et de l'entendre du haut de sa hauteur sublimissime, je vous propose de retrouver ces écrits, ces invitations scellées et de cesser ce débat stérile aux pieds de nos remparts, et la chose sera close.

Un peu d'humilité ne ferait pas de mal. De part... et d'autre.

Autre silence, fixant toujours le Grand Maitre. Calme et sans émotion. Elle attendit réponse, et si réponse elle n'avait pas, alors elle continuerait son chemin là où elle devait se rendre. Ce genre de combat de coq ne l'intéressait que très moyennement, mais bon, quand on est obligé de passer à coté pour aller faire son devoir, au bout d'un moment, ça a tendance à agacer.

C'est en effet une bonne explication, si vous êtes en notre enceinte c'est que vous y avez été autorisé. Et vous remarquerez que c'est là que ça devient technique puisque le fait que vous même y êtes invité ne rend pas l'invitation valable pour tous vos frères et soeurs. Pi vous savez si ils se croient autorisés les gens c'est peut être tout simplement parce que effectivement ils sont autorisés à faire leur travail. ça parait con comme ça hein mais vous conviendrez que ce n'est pas dénué d'une pointe de bon sens.

Le respect c'est aussi savoir qu'on ne s'impose pas comme ça sans en demander à qui de droit je gage. De plus je ne vois pas grande polémique à cette porte puisque des hospitaliers sont déjà en notre sein comme vous avez pu le noter et qu'aucun cheval n'a été maltraité pendant cette guerre.

Coup d’œil assassin aux deux hommes d'armes pour qu'ils se magnent le tron de prendre soin de l'animal puis le loup revient vers l'homme bien décidé à défendre son frère qui pourtant n'a pas semblé en avoir besoin.

Le chevalier Saincte Merveille Rouben aurait invité ce messire à se rendre icelieu vous dites? Je ne sais pas pourquoi mais une petite intuition me dit que vous vous avancez un peu en disant ça...

Soudain une autre personne fit irruption dans la scène. Et bien ma fois que de foin pour quelqu'un à qui on a demandé de venir sans en demander aux principaux intéressés. A se demander qui veut amener une polémique là où une demande en bonne et due forme aurait réglé la chose en quelques minutes. M'enfin bon il faut bien s'occuper parfois. Ecoutant la dame avec révérence, le Loup ne comprenait pas bien les arguments avancés qui n'avaient pas grand chose à voir avec le cas. Une fois fini, il se fendit d'un baise main dont il a le secret envers la GM de l'Hospitalet.

Bien le bonjour dame. Je me doutes bien que vous n'êtes pas vraiment ici par plaisir, le chemin jusqu'a Ryes n'est pas bien fléché et la pente à monter et quelque peu ardue. Mais sans vouloir vous manquer de respect je ne vois pas bien le rapport avec le fait de savoir où sont vos troupes, ce qu'elles ont accompli depuis le début de la guerre et depuis quand vous êtes mobilisés. Je n'ai pas ici entendu une quelconque remise en cause ce cela ma fois à moins bien sur qu'elle ait eu lieu avant mon arrivée. Ce que j'ai entendu c'est que vos hommes persistent et signent en des termes pour le moins outranciers à faire rentrer un individu dans notre forteresse sans qu'aucune demande ne nous a été faite en ce sens. Sans doute avez vous omis ce détail ce que je peux concéder mais il aurait peut être mieux valu en effet en convenir avec notre sublime GM avant de voir polémique et offense en toutes paroles.

En attendant je peux peut être vous proposer un en cas? Vous m'avez l'air un peu sur les crocs...

Leello sourit légèrement.

J'ai dit et je répète que je n'entretiendrais pas cette polémique à laquelle vous tenez tant. Et les propos que je tiens sont les simples réponses à vos affirmations infondées. Je m'adresse à vous comme vous vous adressez à moi et à mes hommes ici présents et il semble que cela vous dérange quelque peu. Alors comprenez en retour que mes hommes ne puissent les apprécier également.

Maintenant les règles sont simples soit on je peux discuter avec votre Grand Maitre pour savoir ce qu'il souhaite concernant notre présence en ces lieux soit nous partons.

Comme vous le précisez, la seule personne à qui je doive rendre des compte est le Grand Ecuyer de France et personne d'autre.

Mauvaise foi quand tu nous tiens...L'homme entendait ce qui l'arrangeait, déformant le reste avec la parfaite assurance de l'innocence outragée. Mais décidément le spectacle devait continuer, puisqu'une Mainoise, moult fois croisée, vint donner sa petite leçon. L'oreille fine, d'ailleurs, à moins qu'un zélé ne soit venu lui répéter les moindres propos échangés ici.

L'Hospitalier en aurait été presque amusé, s'il n'avait pas autre chose à faire que d'écouter les rodomontades des uns et des autres.

Il n'en restait qu'une incapacité totale à s'adapter, et à passer au dessus d'une procédure figée, apprise au point d'en oublier de réfléchir.

Et pendant ce temps, l'information était remontée. Evidemment ça avait prit de l'ampleur avant d'arriver aux oreilles de la GM, un truc qui ressemble à l'histoire de la sardine dans le port de Marseille. Bref en gros il fallait qu'elle y aille elle même avant qu'une guerre soit à nouveau déclaré. C'est donc un Bess pas particulièrement de bonne humeur qui entra en scène

Je peux savoir ce qu'il se passe ici ? Il parait qu'on essaye d'outrepasser les règles de l'ordre ... et mes ordres.

Ah j'vous ai prévenu qu'elle était pas particulièrement à prendre avec des pincettes, allez-pas dire que je l'avais pas dit. Regard noir à l'attention des Licorneux, regard plus interrogateur vis à vis des deux Hospitaliers, et enfin regard inquisiteur envers un inconnu, apparemment à l'origine de tout ce remue ménage

Leello n'avait pas eu à attendre bien longtemps avant que le Grand Maitre se présente à la porte. Elle en était ravie car le rôle de portier n'était pas désagréable mais ces derniers temps ses préoccupations étaient ailleurs.

Chevalier, le bonjour, je ne crois pas que personne ne cherche à outrepasser vos ordres ou vos règle. En revanche, serait il possible de nous entretenir afin justement de fixer certaine règles. A mon sens cela est plus que nécessaire.

Et de hocher la tête

Avoir une discussion oui ... les règles de Ryes étant déjà établies je ne penses pas que nous reviendrons là dessus ... par contre les règles de courtoisies sans doute oui. Allons dans un endroit plus discret pour en discuter, comme mon bureau.

Pour l'heure mes hommes ont fait le travail pour lequel ils sont là, à savoir qu'une personne qui n'a aucun accord de ma part ou de la part du Haut Conseil, n'a pas ses entrées icelieu...une simple demande aurait été nettement plus simple.

Se tournant vers les Licornes en question

Laissez entrer cet homme, le Chevalier De Lazares lui fera parvenir les clefs de la salle opex