Une promesse...

Musique

Les rênes étaient lâchées et son barbe était parti comme une balle.
Plus léger, plus vif que la Shire, forcément, il prit une sacrée avance. Même si elle savait, la Sombre, que le tank finirait par revenir sur elle, une fois lancer en pleine vitesse. Faut dire que les foulées d'un Shire n'avait rien de comparable. C'est sur un animal comme ça qu'elle avait elle-même, appris à monter. La Shire de celle qui était à ses yeux comme une mère, un mentor, sa marraine, son modèle. Ce funambule alors qu'elle était son ombre, reproduisant inconsciemment ses moindres gestes, son parcours, son destin.

Il fait sombre, il fait nuit, le ciel est clair, la lune à moitié pleine.
La plaine est immense. Assez pour laisser un cheval partir au grand galop longtemps et s'épuiser pour ensuite pouvoir le travailler plus sereinement.

Il fait sombre, il fait frais.
Et malgré tout, elle pousse sa monture encore. Main dextre tenant les brides, la senestre posée sur l'encolure détendue. Elle même, à moitié couchée sur l'animal, épousant sa forme, ne faisant plus qu'un. Tournant la tête, elle s'assura que le jeune mâle la suivait.

Et le galop continua, encore et encore.
Comme pour remonter dans le passé, dans les souvenirs. De ce jour où un de ses amis était venu la trouver pour lui parler de son fils qui voulait devenir Licorne. De cette promesse qu'elle lui a fait. De ce regard, de ce visage qu'elle ne reverra plus. De cet adieu qu'elle n'a jamais pu lui dire.

Et la Shire revient à hauteur, ou est-ce le barbe qui fatigue ? La Sombre qui le ralenti ? Peu importe.
Galopant cote à cote, dans le silence de la nuit.
Ils sont mentalement dérangés, oh que oui. Pour être Licorne, il fallait être clairement dérangés. Et c'est ce qu'elle allait lui enseigner. C'est ce qu'elle voulait lui transmettre. Cette folie, cette amour, cette passion. Ce besoin d'être ensemble, unis et unique.

Alors ça galope, ne quittant pas des yeux ce môme qui ressemblait tellement à son père. Et ces mots, ses derniers mots, cette dernière conversation qui justement parlait de lui. Une promesse. Non, elle ne ferait rien pour lui faciliter la vie. Non, elle ne le favorisera pas. Oui, elle lui apprendra ce qu'on lui a enseigner.
N'a-t-elle pas eu le meilleur professeur qui soit ?
Arrivera-t-elle seulement à transmettre tout ce qu'on lui a offert ?

Les embruns, l'iode, le vent qui claque. La puissance de la mer qui se fait corps. Elle se redresse la sombre, ce qui fait que sa main tire très légèrement sur les liens de cuir. Nul besoin de se cramponner comme une damnée quand la bouche d'un cheval est aussi sensible que la peau d'une femme.

Le barbe ralenti donc, passant au trot puis rapidement au pas.
S'ébrouant, soufflant, le cœur en transe de cette course folle.
Elle savait que la Shire mettrait plus de temps à s'arrêter. C'est que ces mastodontes sur pattes ont de la lourdeur hein, et c'est pour ça aussi qu'elle arrêta le galop à bonne distance des falaises. Quand ce fut fait, elle continua à faire marcher son cheval au pas. S'approchant du jeune écuyer. Pénombre de visages et de regards qui s'entre-croisent.

Viens...

Marchant au pas, ils longèrent alors les falaises, la lune se reflétant sur la mer calme et tranquille. Les vagues s'écrasant sur la roche usée. Comme un battement de cœur immuable, berçant et tranquille.
Si paradoxal après le galop qu'ils venaient de finir.

La puissance des muscles de sa monture lui permirent de ne pas se faire distancer, cependant, la monture de Karyaan avait prit de l'avance et il faudrait qu'Olga donne un peu plus pour pouvoir la rattraper. Il la talonna pour lui faire comprendre d'acceler. Il était hors de question qu'il se laisse depasser par la Mainoise sur des terres normandes. Il ne savait pas si la chevauché était la pour juger ses capacités ou juste pour le plaisir de la monte, mais ce qui était sur, c'est que l'Orkney-Bressey prenait plaisir à cette chevauchée folle, n'ayant pas souvent l'occasion de le faire. Certes il chevauchait beaucoup, mais toujours pour de long trajet nécessitant de garder sa monture en forme et de ne pas l'epuiser, aussi, il ne la poussait jamais au maximum de ses capacités ou tres rarement. C'est pour ça qu'il en profita, pour la pousser au plus vite. Il se doutait que le rythme ne serait pas tenue pendant trop de temps, et au pire, sa Shire avait des chances d'etre un peu plus endurante que la monture de la comtesse.

Alors, si le moment ne devait etre qu'ephemere, l'Orkney decida d'en profita pleinement. Sa main tenant la bride lacha encore un peu de mou tandis qu'il posait sa main sur l'encolure d'Olga, se penchant encore un peu plus vers elle, laissant le vent voler dans sa criniere blonde. Tient, faudrait peut etre qu'il pense à la reduire un jour. Mais bon, sentir le vent dans ses cheveux durant un galop, ça vaut tout l'or du monde.

Il laissa ses pensées vagabonder durant la chevauché et elles filèrent, contrairement à d'habitude où elles se dirigeaient vers Sa Blanche, vers la Licorne. Ah si, ça aussi il y pensait souvent, surtout depuis quelques temps en faite. Il se remémora ses hésitations, devait il le faire ou non, en aurait il les capacités? Il se souvient des discussions qu'il avait eu avec son père à se sujet, mais sa mémoire lui faisait default pour lui rappeler qu'elles en avaient été les paroles. Mais l'idée était resté, son père ne l'avait pas bridé, et à l'instar d'Aeglos avec Olga, Pitt avait toujours encourager son fils à aller de l'avant et se depasser, l'encourageant quand il en avait besoin, le guidant souvent, et lui donnant un bon coup de pied la ou il fallait de temps à autre. Mais jamais il ne l'avait bridé et l'avait encourageait à poursuivre son reve. Reve qui aujourd'hui semblait à portée de main.

Quoi que... Il savait que le travail serait long, intensif, permanent et sans relache, mais quiconque connaissait le jeune duc savait qu'il avait un temperament travailleur, parfois jusqu'à l'epuisement et qu'il faisait toujours les choses à fond, du mieux qu'il le pouvait, quitte à se sacrifier en echange. Aussi, espérait il un jour reussir également ici. Mais ça, seul le Tres Haut le lui dira. Enfin, l'Ordre aussi, mais on a compris le truc hein?

La plaine, seulement illuminé par la lune donnait un decor magnifique à la scene. Il aurait aimé etre à cette instant un aigle, observant de ses yeux perçant la course des deux destriers et de leurs cavaliers faisant corps avec eux, les mottes de terre soulevées à chacun coup de leurs puissantes pattes, la lune reflétant sur l'acier tandis que le vent soulevait leurs chevelures. Au loin, on pourrait apercevoir la mer, la manche, et encore plus loin, l'aigle, peut etre, observerait des cotes angloises... Mais il n'était pas un aigle, et ce contentait de ses sens d'homme. Humant la marée alors qu'ils se rapprochaient de la mer, la lune qui illuminant la route devant eux, ressentant chaque muscle de sa monture sous lui et ne lachant pas du regard Karyaan qu'il rattrapait et chevaucha finalement à ses cotés.

Olga comprenant que le but n'était pas de gagner, maintient son allure à coté de celle de la licorneuse, ne cherchant plus à donner le maximum d'elle meme pour la doubler. Il apprecia se moment, à coté de "tata kary" comme Sa Blanche l'appelait. Il ne savait pas grand chose d'elle a vrai dire, mais si la princesse l'appréciait, cela lui suffisait pour l'instant. De plus, il se doutait un peu qu'au fil du temps, si c'était sa marainne, il apprendrait à la connaitre. Esperont qu'elle soit agréable. Non pas en lui facilitant de quelques façons que ce soit la tache, au contraire, il espérait pouvoir faire ses preuves en étant au meme niveau que les autres. Mais en etant agréable tout simplement. Il n'arrivait pas vraiment a mettre de mot sur son idée, mais dans son esprit, c'était tres clair.

Il vit au loin que la falaise s'approchait, et il se demanda si elle souhaitait qu'ils continuent droit ou non? Car il n'était pas sur de pouvoir faire virer de bord Olga suffisament rapidement en cas de virage limite à flanc de falaise. Heureusement, il vit que la Licorneuse ralentissait, ils n'allaient donc pas essayer de faire un saut de l'ange à cheval. Il se redressa et tira légèrement sur les renes, cela suffit pour que sa monture extrêmement bien dressé, par les ecuries royales apres tout, on peux s'attendre à un bon dressage, ralentisse sa course. Cela mis plus de temps que pour la monture cde la comtesse, mais apres tout, son Shire de pres de 800 kilos n'aimait pas vraiment les arrêts secs. Elle fini cependant par s'arreter totalement, et il tourna la tete pour gueter l'arrivé de Karyaan juste derriere.

Il suivit sa demande. Vu le ton, il ne le prennait pas vraiment pour un ordre, mais de toute manière, il l'executa comme tel et fit avancer Olga au pas à coté de la monture de la Licorneuse dans un calme presque assourdissant apres la chevauché qu'ils venaient de réaliser.

Le jeune barbe secoua son encolure, faisant tinter le mors de bride. Soufflant comme un jeune athlète après une course folle, ses naseaux vibrèrent. La brune, les rênes glissées entre les doigts de sa main droite, de la gauche elle flatta le cou de l'animal qui doucement se calmait et reprenait une respiration plus tranquille.
Le bruit de l'océan se fracassant en vagues immuables sur les roches cisaillantes, faisait un bruit de font les enveloppant dans une bulle hors du temps. La moitié de lune, leur servant de néon, les rayons d'argents rendant le clair obscure presque palpable.
Les falaises sont immenses, presque à perte de vue, ils pourraient marcher des heures avant d'y voir le bout. Pendant un long moment, elle reste silencieuse, cherchant ses mots, ne sachant pas vraiment par quoi commencer, ni pourquoi d'ailleurs.

Son entrée à la Licorne ne s'était pas faite ainsi pour elle. Le principe de parrainage est tout récent. Elle avait pourtant suivit la Pivoine Noire durant des années, avant de se décider. Mais peut-on comparer les deux situations ?
Pas vraiment...
Elle gardait néanmoins en souvenir la retranscription de l'entretien du jeune garçon. Et quelque chose la travaillait.
Elle fini par rompre le silence.

Sais-tu comment se passe l'acceptation d'un nouvel écuyer au sein de l'Ordre ?

Bref silence, elle n'attendit pas de réponse avant de continuer.

L'entretien que tu as passé nous a été répété.
Tes réponses, exposées.
Puis, ton acceptation a été soumise au vote. Je ne te dirais pas combien ont voté, mais sache qu'une seule personne a voté contre ton intégration comme Écuyer et souhaitait que tu commences comme Homme d'Arme.

Elle ne le regarde pas tout en parlant, ses yeux de brume sont posés sur l'horizon. Le silence s'imposa à nouveau, long, rompu uniquement par les vagues et le pas des chevaux. Puis, elle reprit.

C'est moi qui ai voté contre.

Reportant son attention sur lui, visage impassible, calme et sereine.

Pourquoi es-tu ici ?

Il observa la monture de la comtesse tandis qu'ils avançaient tout deux dans le calme de la nuit. Elle semblait nerveuse, un peu le contraire de son Olga qui gardait souvent son calme et restait douce avec son cavalier. Il se dit que c'était surement du à la jeunesse de l'animal et le fait qu'il était plus petit. Souvent les petits animaux étaient plus vif que les plus massifs, à l'instar du rat qui était plus vif que l'ours ou le sanglier. Cela se retrouvait d'ailleurs chez l'humain, les enfants étaient toujours pleins d'energie à courrir partout et faire des betises, alors que l'homme adulte devenait plus posé. Enfin, la plupart du temps biensur.

Il laissa de coté sa reflexion sur le caractere des cheveux quand la licorneuse s'adressa à lui. Il allait repondre qu'il avait lu dans la charte et que la cavalier lui avait expliqué que la candidature allait etre soumise au vote et que la reponse viendrait par la suite. Mais elle ne lui laissa pas le temps de répondre, ayant posé une question rethorique. Il resta donc silencieux à l'ecouter, attendant de savoir ce qu'elle avait à lui dire. Apres tout, si elle était sa maraine et si elle avait voulu cette chevauché, c'était surement car elle voulait lui dire quelque chose. Il suffisait d'attendre et cela viendrait, que ce soit un enseignement ou autre.

Il ecouta donc patiemment qu'elle lui expose les fait, l'etude de l'entretien, le vote et une information interessante. D'abord, un peu de fierté, voir qu'il n'y avait eu qu'une seule personne contre. Apres tout, il était humain et savoir qu'il n'était pas rejetté ou que l'acceptation avait été franchie de justesse lui faisait plaisir. Mais il semblait dans les propos que tout n'était pas dit et une part de lui lui indiqua qu'il faudrait garder le silence et attendre la suite.

Apres tout, le paysage n'était pas desagréable, les falaises normandes avaient un charme certain et il faisait confiance à Karyaan et n'était donc pas sur ces gardes. Confiance du à deux elements majoritaires, le premier était qu'elle était licorneuse, elle devait donc etre viable, bien qu'il savait qu'il mettrait surement du temps avant de faire pleinement confiance aux differents membres de l'ordre royal. Le deuxieme étant qu'elle faisait partie des personnes de confiance de ses proches, que se soit Blanche, sa mere ou son defunt pere. Il n'avait que tres rarement vu les deux derniers se tromper sur leurs jugements et les deux elements mis ensemble lui permettait d'etre tendue en cette chevauchée nocturne.

Puis le silence vu rompu par celle qui l'avait instauré et les propos suivant. Apres la petite touche de fierté, c'était un grand etonnement qui le prit et qui se marqua sur son visage pendant une seconde. Son experience d'ambassadeur lui permit cependant de reprendre le controle de son facies rapidement et il pu reprendre une apparence neutre et calme.

Il se demandait pour quelles raisons celle qu'il avait comme marainne avait voulu qu'il soit homme d'armes. Plusieurs lui vinrent à l'esprit. Peut etre voulait il qu'il fasse plus ses preuves avant d'etre admis, elle pouvait aussi estimé que son experience était trop faible. Ou meme que connaissant sa famille, elle veuille eviter un favoritisme en faisant le contraire. Mais sans reponse, il ne pouvait que suputer et il se dit que ce n'était pas le moment de demander. S'il devait l'apprendre, il l'apprendrait bien assez tot. Surtout que la licorneuse lui posait une question. Il resta également silencieux quelques secondes, pas plus d'une dizaine, avant de repondre, afin de bien trouver ses mots et d'etre sur de lui.

Pour servir, apprendre et me surpasser.

Rapide et clair. Tout les mots étaient clairs et vrais. Sa voix était restée calme, bien qu'une touche de fierté pouvant s'entendre. Elle n'était pas voulu, mais il n'aurait pas pu les prononcer sans cela, c'était venu tout seul, alors, autant laisser le naturel prendre sa place. Une fois repondu, il se tut, attendant qu'elle reprenne la parole, pose d'autres questions ou autres. Il avait tout son temps, la nuit était clemente et il n'avait pas de raison de vouloir que la discution se termine, ayant depuis un moment refoulé la curiosité de decouvrir la citadelle licorneuse pour plus tard.

Réponse facile s'il en est.
Je répète donc ma question.
Pourquoi es-tu ici ?

Elle parlait avec une voix neutre, bienveillante malgré la dureté de ses propos.
Serrant sa main dextre, les rênes se tendirent légèrement et l'animal s'arrêta aussi sec. Elle ne quitta pas le jeune homme des yeux. Clair obscur étrange en cette nuit qui l'était tout autant.
Elle le détailla puis pencha légèrement la tête de coté.

Je te sais diplomate. Épargne moi les discours édulcorés.
Pourquoi es-tu ici ?

Aucun sourire, juste un visage impassible.
Il est diplomate oui, mais il est face à l'une des meilleurs dans le domaine.
Il allait devoir aller chercher au fond de ses tripes pour lui répondre.

Pourquoi la Licorne ?
Pourquoi un Ordre Royal ?
Pourquoi maintenant ?
Es-tu seulement capable de répondre... petit Igloo ?

Il ne s'attendait pas vraiment à se genre de reponse, mais soit. Elle ne semblait pas satisfaire la comtesse qui en voulait plus, mais plus quoi... Plus de mots qui definieraient exactement ce qu'il venait de dire en trois mots. Plus de phrases pour enrober des idées clairs, nets et precises. Il n'était pas non plus satisfait de la reponse de la licorneuse, mais il n'était pas aujourd'hui le superieur, mais le subordonné, et le chef ne faisait pas partie de ses amis, il y avait clairement une relation de dominant à dominé, ou plutot en se moment dominante à dominé. Et pas besoin de dire que c'était une situation qu'il n'aimait absolument pas. Mais il savait tres bien que ça arriverait, et meme tres souvent, quand il avait redigé sa lettre il y a deja des mois ou quand il avait passé l'entretien puis quand, quelques heures plus tot, il avait fait la chevauché jusqu'à la citadelle licorneuse. Aussi il garda son orgueil dans sa poche, le mussela et lui intima le silence et il laissa finir de parler la comtesse.

Et savait qu'il était diplomate, pas vraiment difficile, il ne l'avait jamais caché. Mais savait elle qu'il savait également qu'il s'entretenait avec une ancienne chanceliere du Mans. Il ne se laisserait pas avoir avec sa et ne chercherait pas à edulcorer ses propos comme elle disait. Ca il le gardait aux ambassadeurs etrangers, pas pour ceux qu'il devait maintenant considerer comme ses freres.

Suivirent une serie de question, le poussant à repondre, mais il resta froid, son visage était de marbre depuis la reponse de la Lomalas, pas hostile, juste de marbre, ne laissant passer aucunes emotions autre que celles qu'il voulait bien laisser transparetre, et de suite, il n'y en avait aucune. Mais la derniere question, elle, lui fit bouillir le sang, son experience lui permit de ne rien montrer et seul un oeil avisé pourrait deceler la difference. Pas de mouvement vu qu'Olga s'était arreté quand la monture de la comtesse avait fait de meme, ses mains étaient toujours sur les renes, mais elles se contracterent legerement, peut etre un leger mouvement au coin de la bouche. Il ne savait pas comment elle avait appris ce surnom, mais en tout cas, elle ne savait pas qu'il ne supportait pas que ce dernier se trouve dans la bouche qu'une autre personne que son sang ou que Sa Blanche. Mais à nouveau, il dut mettre se foutu orgueil de coté et utiliser tout son self controle pour repondre d'une voix calme et posée. Apres tout, heureusement qu'il était diplomate.

Le jeune Igloo ne pourait pas repondre.

Il marqua une pause, observant le visage de son interlocutrice, seulement eclairé par le clair de lune, puis il reprit, toujours d'une voix calme est posée.

Quand à moi, je peux toujours essayer.

Je suis ici pour trois choses comme je l'ai dis. Je suis ici pour servir, servir l'ordre, servir le royaume, son peuple et ses valeurs. Je suis ici pour apprendre, que s soit le maniement des armes, du controle de moi meme, developper ma sagesse et ma reflexion et apprendre tout ce que l'Ordre Royale de la Licorne ou toi, jugerez bon de m'enseigner ou me faire apprendre. Je suis ici pour me surpasser, puiser l'energie de defendre ce que je suis venu servir, surpasser mes capacités phisiques ou intelectuels, me surpasser pas pour moi, mais pour un groupe ou chaques membres doit pouvoir compter sur son frere ou sa soeur, ou les efforts se font ensemble pour le bien de tous. Dans le but de faire rayonner l'ordre et de defendre la couronne, son peuple et les valeurs de l'Ordre Royale de la Licorne que je souhaite embrasser.

Tu me demandes de ne pas te servir un discours edulcoré, dont les formes ne sont la que pour dissimuler l'absence de verité et se sincerité. Ne t'inquietes pas, je ne suis pas la pour ça, je ne suis pas la pour dissimuler quoi que se soit, je ne suis pas la pour sortir de jolies formules. Je suis ici pour servir, pour apprendre et pour me surpasser!

Sa voix c'était faite plus rapide au fur et à mesure qu'il parlait, emporté par sa fougue et sa ferveur. Sa foi en ses paroles pouvait se lire dans ses yeux qui brillaient de milles feux. Il se calma legerement, ralentissant le debit de paroles mais sans perdre cette ferveur.

Pourquoi un Ordre Royal? Car je cherche du vrai, pas du copinage qui permet de monter les echellons comme l'on peut le trouver dans un Ost où la politique prime sur les valeurs tel que la loyauté ou l'honneur. Pourquoi la Licorne? Car je cherche ce qu'il y a de plus dur, un endroit ou le merite et les efforts primes sur le reste. Car la Licorne est l'Ordre le plus prestigueux et le difficile. Je chercherais les honneurs ou la facilité, je serais allé ailleurs, un autre ordre où prendre du galon est simple, ou il suffit d'attendre un peu dans son coin. Mais non, je veux du concret, de la valeur, de la difficulté et du merite. Et la Licorne est le meilleur Ordre pour ça. Car il n'y a que face aux epreuves que l'on devient assez fort pour accomplir son devoir. Et il n'y a qu'ici que je trouverais ce que je cherche pour de vrai. Servir, apprendre et me surpasser!

Et merci de ne plus m'appeler Igloo, mon nom est Aeglos.

Sa tirade fini, il reprit son souffle, ses yeux toujours brillants et scruptant Karyaan. Ce n'était pas souvent qu'il se lachait comme ça, mais son masque de marbre s'était brisé et ses emotions étaient sorties vraies et sans aucun fard. Que cela plaise ou non, c'était dit et il ne le regrettait pas. Elle avait voulu des reponses, maintenant elle les avait.

Elle ne le quitta pas des yeux quand il parti en explication.
Touché !
On dit d'elle que chaque mot qu'elle prononce est comme un coup de lame bien pensé, bien choisi. Que jamais elle ne dit les choses à la légère et que cela avait un but. Est-ce vrai ?

Quand il eut fini, elle sourit légèrement, le fixant en silence, laissant glisser les rênes entre ses doigts, l'encolure de son barbe se détendant pour aller snifer l'herbe grasse.

Je préfère la réponse du jeune Igloo... je me serais sentie moins seule...

Amusée, son sourire s'élargit, penchant la tête de coté, le détaillant comme une mère pourrait le faire.

Je t'ai piqué au vif Écuyer. Tu n'étais pas obligé de répondre si tu ne le voulais pas. Le pourquoi de ta présence ici ne regarde que toi.
Ton cheminement qui t'a mené devant la herse de Ryes ne regarde que toi.
Ce qui prime ici, c'est le présent, ce que tu es près à offrir maintenant et dans l'avenir.
Cette motivation qui t'étreint, c'est la seule chose qui importe.
Et elle t'est personnelle. Nul n'a le droit de te demander des comptes, à part peut-être le Grand Maitre. Et encore...

Croisant les mains sur le pommeau de sa selle, elle redressa la tête et continua.

Tu m'as répondu parce que tu penses peut-être que ma demande était un ordre. Les seuls ordres que tu recevras ici sont ceux en temps de conflit ou d'entrainement.
Je ne suis en aucune façon ton supérieur cette nuit et ne le serais que si un jour la Grand Maitre le décrète pour une mission bien précise.
Je suis là pour te guider, pas t'imposer.
Ton parcours à la Licorne, ça sera à toi de le tracer.
On t'interpellera pour les mobilisations, te demandant de venir car on aura besoin de toi. Mais jamais, ô grand jamais, on ne te forcera à quoi que se soit.
Si tu veux évoluer au sein de l'Ordre, il faudra que ça vienne de toi et uniquement de toi. Que tu fasses tes preuves, que tu sois là, que tu proposes, que tu t'investisses.
Et le seul moyen d'offrir tout cela sans se sentir enchainer... c'est de le faire par amour.

Lui sourit tendrement.
Ça lui fait bizarre à l'Errant de parler de tout cela. Et encore plus à lui, à l'héritier de son ami trop rapidement disparu. Elle se rendit compte à quel point il pouvait lui manquer, mais que dans la fougue du jeune Écuyer face à elle, elle retrouvait le caractère de celui qui l'a fait naitre.
Et ça la rassurait plus que de raison.

Nous nous nommons frère et sœur, ce n'est pas sans raison.
Ne l'oublie jamais.
Je me méfie des diplomates, parce qu'ils sont doués pour enrober de miel ce qu'ils n'osent avouer et leurs manquements cruels. Pour moi, il y a deux sortes de diplomate.
Celui qui se plie, se courbe, lèche, le béni oui-oui, et qui est fourbe, car manipule par l'hypocrisie. Je l'appelle le mielleux.
Et puis il y a le franc, celui qui dit les choses telles qu'elles sont pour que les bases soient posées une bonne fois. Qui est capable d'y mettre les formes, certes, mais qui ne cache rien, qui expose, qui tente de faire comprendre et qui ne cherche pas forcément à plaire.
Tu es dans cette catégorie, et de ça, j'avais besoin de le savoir.
Besoin de voir ce franc parlé qui est le propre de ta famille. De voir tes tripes et ta fougue.
J'ai voté contre toi parce que c'est un mielleux que j'ai lu dans les propos rapportés de ton entretien. Cependant, j'ai insisté pour être ta marraine parce que j'ai fait une promesse à ton père et que je voulais voir vraiment ce que tu avais dans le bide.

Tirant légèrement sur les rênes, l'animal releva la tête, elle raccourci les lanières de cuir. Et alors que l'animal fit volte face, elle fit un clin d’œil au jeune homme.

As-tu des questions ?

Pour toucher, elle avait touché. Et en plein dans le mille. Faisant ressortir ce que l'Orkney-Bressey cachait au fond de lui la plupart du temps. Et son emportement etait exeptionnel, souvent bien plus calme que ses parents l'étaient, mais parfois, il ressortait, bon sang ne pourrait mentir comme on dit. Il se calma assez rapidement, des que son souffle fut reprit en faite, et les dernieres traces disparurent quand la licorneuse lui repondit.

Il remarqua quelque chose d'etrange, comme si Karyaan exprimait par la uen sorte de regret. Mais il ne releva pas, elle aurait voulu, elle aurait developpé ses propos et les aurait exposé. Si elle ne le faisait pas, c'est qu'elle ne souhaitait pas le faire. Il vit également dans la clarté de la nuit que son interlocutrice sourait, on aurait dit qu'elle avait été satisfaite de sa reponse. Comme quoi, laché un peu la bride à ses emotions pouvait de temps à autre etre une bonne chose. Il écouta la suite silencieusement, le visage plus calme, detendu meme, il écoutait maintenant ni figé comme le marbre, ni incandescent sous l'emotion, simplement passif, attendant qu'une emotion vienne briser sa surface tel une goutte d'eau sur un lac.

Il nota dans son esprit les informations qu'elle lui delivrait, le fait que les motifs soient propre, que la seule chose qui compte était l'investissement personnel. Il apprit également que le systeme n'était pas vraiment celui qu'il pensait, il semblait bien plus libre, moins strict. Mais la rigeur, il pourrait toujours se l'imposer à lui meme s'il le desirait. Elle parla également d'amour, un sourcil se releva, legerement interpelé par la declaration. Il n'aurait pas imaginé que cela puisse etre consideré ainsi, mais en y reflechissant, cela n'était pas incoherent. La Licorne deviendrait sa maitresse, celle avec qui il passait ses journées et souvent ses nuits, servant sueur et sang pour elle et ne rechignant jamais pour la satisfaire. Il hocha legerement la tete pour lui meme, comme pour marquer la comprehension de l'idée qu'elle venait de lui exposer.

Puis vient un passage sur les diplomates, il écouta attentivement également, esperant un instant qu'elle ne lui fasse pas de cours sur la diplomatie, non pas qu'un approffondissement des connaissances n'était pas necessaire, mais il n'avait pas vraiment la tete à ça cette nuit. Mais non, son discours était la pour ammener un autre point. Son entretien et la maniere dont il avait repondu. Il nota son avis, il aurait pu repliquer, mais n'en trouva pas l'utilité, il la laissa donc parler. Dans certain coté, elle avait raison sur certains points, il avait été mielleux, mais sur un autre elle avait tord, il n'avait pas été hypocrite et avait toujours pensé les propos qu'il avait dit.

Il avait eu raison d'attendre plus tot, car la reponse à ses questions, il l'avait eu. Il savait maintenant pourquoi elle avait voté ainsi et pourquoi elle était sa marraine. Il fut content de savoir que d'une certaine façon, son pere veuillait toujours sur lui, malgres son trepas et il se demanda si de la ou il était, il les observait cette nuit sous le manteau d'étoile du ciel normand. Il esperait que oui et il esperait également qu'il avait aimé ce qu'il avait entendu et vu. Mais ça, il ne le saurait jamais. Il chassa ses pensées de son esprit, ne voulant pas en faire patir son humeur, preferant se tourner vers le present mais surtout l'avenir.

S'il avait des questions? Oh que oui, il en avait des tonnes, mais seule une comptait se soir. Il observa la comtesse et sourit au clin d'oeil.

Oui, une. On commence quand?

Un sourire un peu plus prononcé marquait son visage tandis qu'il fit se retourner Olga, pressentant qu'elle serait bien capable de repartir au galop sans prevenir et ne voulant pas cette fois se laisser distancer sur le depart.

A Ryes c'est là qu'on fait ce qu'on veut.

Enfin pour Bess dans tous les cas. Et le premier qui vient l’empapaouter n'aura en réponse que grognements et autres feulements -oui pour changer-. Donc notre Bess elle fait tout qu'est ce qu'elle veut à Ryes. Ce qui généralement ce traduit par un campement régulier au HC ou dans tout recoin de la forteresse et le tout en toute discrétion. Autant dire que rares sont ceux qui la voient souvent hormis le Haut Conseil qui lui se contrefout de ses grognements et autres borborygme purement Rouben ou SM... c'est selon. J'irais même jusqu'à dire que le HC en question prend parfois un malin plaisir pour justement aller titiller le caractère ô combien doux -sisi- et tendre -mais bien sûr- de la Bess.

Bref quand la Bess fait ce qu'elle veut, parfois c'est faire des choses qu'elle ne fait pas habituellement, c'est à dire genre sortir du fin fond de la forteresse pour une balade dans la verte campagne Normande environnante, verte et pluvieuse la campagne, pas comme en Limousin -dixit le couple Rouben- ou il fait bon vivre mais ça c'est un autre sujet que nous aborderons -peut être- mais pas cette fois. Comment est-elle arrivée là ? allez savoir, le destin, Aristote, Cristos, le manque de chance du nouvel arrivant ? ou celui de Karyaan -allez savoir-

Ils étaient partis dans l’après midi pour une longue promenade en solitaire, puis avaient prit le chemin du retour sans se presser, elle n'avait pas l'intention de passer par la falaise, l'idée lui était venue alors qu'ils allaient bifurquer sur la route pour rejoindre la forteresse. Elle avait failli laisser Cardinal un peu plus bas sur la route, mais il avait montré son mécontentement à sa manière, autant dire que Bess à côté c'est un agneau, elle avait donc plié, non sans ronchonner à qui mieux mieux que la prochaine fois elle partirait à pied, et qu'en rentrant il pouvait toujours courir pour une ration supplémentaire demain, ce qu'elle ne manquerait pas de rappeler à Kylian. Bien entendu le Cardinal s'en contrefout puisque le Kylian il en fait ce qu'il veut, c'est donc le port de tête bien haut, les oreilles dressées, le regard conquérant, qu'il avait mené la Bess en haut de la falaise, il lui avait laisser le temps de profiter du paysage. La lune à moitié pleine se reflétait sur l'eau d'un noir d'encre. Elle savait que si elle descendait de cheval pour s'approcher et observer en contrebas, elle pourrait voir l'écume d'un blanc bleuté légèrement laiteux.

Ils longeaient la falaise au pas, profitant du silence tout relatif, mais surtout de l'espace et de la solitude, chose qui avait été rare ces derniers mois passés sur les routes de France, au bon vouloir du Roy. elle n'était pas venue pour ça, mais elle pensait à leur retour imminent en Limousin, elle n'osait imaginer l'accueil après une si longue absence. A chaque fois c'était plus dur. Elle espérait également avoir plus de temps à leur accorder, à tous. Moins de travail à la Pairie, les ponts étant coupés avec la Curia, elle se permettait maintenant de ne pas être présente aux cérémonies officielles, chose que de toute manière, elle n'aimait que peu.

Elle pensait au travail d'Erraa, et tous les rêves que cela promettait pour l'Ordre et ses membres. Elle pensait à Ryes qui commençait à s'éveiller après leur si longue absence. Elle pensait à la futur cérémonie d'intronisation qui aurait lieu dans quelques jours, même si personne n'était encore au courant, encore une chose à noter dans un coin de sa tête pour que ce soit fait dés demain. Elle pensait à ces futures recrues qui allaient faire leur entrée, à celles et ceux qui allaient être appelés.

Elle inspira longuement, profitant de l'air iodé, et de cette odeur particulière qu'elle ne retrouvait nulle part, du plat de la main elle flatta l'encolure de Cardinal, lui signifiant par là que l'heure de rentrer était arrivée, il s'ébroua, pour marquer son désaccord, mais n'en fit pas moins demi tour. C'est alors qu'elle cru entendre des voix, légère pression des genoux pour que Cardinal s'arrête, elle fronça les sourcils et tendit l'oreille. Des marauds ? normands perdus ? le fracas des vagues sur les pierres tout en bas ? Écoutant plus attentivement, elle dirigea le frison vers les voix, légèrement tendue, après tout elle était seule quand même, pas sans arme mais seule quand même. Deux ombres, qui pouvait se balader ici à cette heure ?