[RP] Livraison agitée

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 29/05/2021

Un beau soleil éclairait Ryes et tous les alentours ce matin là. Dans la forteresse, chacun vaquait à ses occupations. Sur la route menant à celle-ci, une charrette tirée par un bœuf progressait lentement, une silhouette en comparaison frêle s'agitant autour. Il n'était pas dur de deviner que c'était pour tenter de motiver l'animal à avancer plus vite... sans aucun succès.

Des charrettes, il en venait sans arrêt à la forteresse. Il fallait bien ravitailler ses occupants en vivres, en particulier en produits frais. C'était d'ailleurs le jour habituel pour la livraison des légumes récemment récoltés. Il n'y avait donc rien d'inhabituel ici, si ce n'est une chose : en temps normal cette livraison était faite bien plus tôt dans la matinée. Mais quelques heures de retard n'avait pas grand chose d'alarmant.

Une bonne demie-heure plus tard, ladite charrette arrivait aux portes de la forteresse. Une deuxième anomalie apparu alors : au lieu du solide paysan nommé Eustache qui venait habituellement, c'était un jeune adolescent. Il ne devait pas avoir plus d'une quinzaine d'années, le visage marqué par l'acné, un début de coup de soleil et un vague duvet inégal. Et il était assez agité et nerveux. Ce qui se transparaissait très bien dans sa manière de héler les gardes pour annoncer sa présence pourtant déjà remarquée.

Euh ! M'sires chevaliers ?!
C'est pour la livraison. Pour m'dame Polonius, m'noncle m'a dit...

Livraison en main propre, m'a dit.

Quelque chose dans le ton et l'attitude du jeune homme laissait toutefois percevoir que cette dernière partie, au minimum, ne correspondait pas forcément exactement à ce que l'oncle en question lui avait dit. S'il existait.

Depuis son retour, rien n'avait vraiment changé, calme plat pour elle. Mais comme tout les jours, elle se dirigea vers son poste de garde, recueillant les évènements de la nuit, la non plus rien de particulier, qui s'amuserait à attaquer une forteresse, même si franchement ça mettrais enfin de l'animation.

Bref un peu plus tard dans la matinée, elle s'apprêtait à aller prendre un ptit bain de soleil, histoire de reprendre un peu de couleur, quand elle entendit un bruit de charrette s'approcher, mwai, encore un marchand ambulant qui allait essayer de lui refourguer des trucs carrément inutile mais qu'on peut pas s'empêcher d'acheter quand même.

Mais le jeune homme demandait à voir Polonius, pour une livraison, blablabla, elle se rapprocha de lui, le jeune n'avait pas été gâté par son passage à l'adolescence.
D'un ton sec, elle s'adresse à lui

Bonjour,
Tu lui veux quoi à Polonius ? Et y a quoi dans ta charrette ?

Puis elle fit un signe à un des gardes présents d'aller chercher la jeune Baccard. Les autres gardes avaient quand à eux pris leurs positions de défenses. Ils avaient senti la mise en défensive de l' Errante.

Et qui est ton oncle ?

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 29/05/2021

En voyant arriver Lamya, le jeune homme avait tenté de lui faire un sourire, théoriquement façon commercial mais en pratique complètement raté. Trop nerveux, trop maladroit. Et puis, en entendant l'apostrophe de la jeune femme, il se décomposa. Le visage rouge, il bafouilla comme il put.

Euh, ben, des légumes... Des asperges, des salades, des blettes, des fèves, t'ça quoi. M'noncle c'est Eustache, il a mis comme vous avez demandé quoi. L'a dit que vous aviez l'habitude, que vous saviez. Enfin voilà quoi...

Oui, parce qu'en plus de sa nervosité, il croyait manifestement qu'il avait affaire à Polonius. Perdant totalement ses moyens face au regard des gardes autant que de l'errante, il bafouilla pour finir d'une voix avec un début de panique et en marmonnant à moitié dans sa barbe inexistante.

D'solé pour le retard... C'tait pas prévu que j'vienne, mais m'noncle et les autres vieux... Y sont tous paniqués par l'marchant mort.

Et là, réalisant qu'il avait peut-être eut la langue trop bien pendue et que ce n'était pas à lui de raconter ce genre de choses, il passa du rouge confus au blanc flippé.

Elle écouta l'ado boutonneux, enfin elle essayait de déchiffrer, donc il amène la bouffe en gros, c'est comme le livreur de chez Hello fresh.

Oh! Calme toi, je vais pas te manger mais je suis pas Polonius, je m'occupe juste des entrées et sorties, elle ne devrait pas tarder pour confirmer.

Elle fit quand même signe a un garde d'aller soulever la couverture de la charrette afin s'assurer qu'il n'y avait que des légumes dedans.

Elle plissa des yeux, comme si ca l'aiderait à entendre mieux la fin de phrase du marchand débutant.

T'as dit quoi ? Le marchand mort ? Mais il est mort de quoi ?

Pas plus paniquée que ça, des morts naturelles y en a tout les jours.

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 29/05/2021

Le visage de Thierron -oui, c'est le prénom du visiteur- passait du rouge au pâle, à mesure qu'il était gêné, honteux, effrayé, puis à nouveau gêné, honteux et effrayé. Soit environ trois ou quatre fois par minute, tandis qu'il se rendait compte qu'il pensait parler à la bonne personne et en fait non, puis qu'il était soulagé qu'elle n'ait pas relevé son aveux final et en fait non, puis quand il espéra qu'il pourrait s'en tirer avec une pirouette et en fait non. Du coup il bafouilla de plus belle.

Ah... ben... euh... d'solé. M'noncle il a dit qu'c'était une belle fille, du coup. Du coup j'pensais qu'c'était vous. Hem. Enfin... Rouge pivoine. Abîmez pas les légumes, s'vous plaît, sinon m'noncle va me tuer. Pâle. Et euh... enfin... j'devais pas l'dire... Répétez pas s'vous plaît. L'anciens veulent pas que ça se sache, y z'ont peur qu'ça fasse fuir les autres. Encore plus pâle.

Manifestement, l'adolescent en serait bien resté là. Sauf que le regard manifestement terrifiant de Lamya le força à passer à table. Du coup il déballa tout sans reprendre sa respiration, dans une sorte de chuchotement continu et pas très compréhensible.

Yaunmarchandétrangerquiétaitdepassageauvillagehieravecsacaravaneetmononcleilvoulaitpasquejelevoisjesaispaspourquoietilaétéretrouvémortcematin
etlesanciensdisentilaétéassassinéetmononcleditquesiçasesaitonauraplusjamaisdemarchandsmaisqueceluilàquandmêmeillavaitpasvolémaisilapasvouludirepourquoi
maismoijeveuxsavoirpourquoiducoupjevoulaisenquêtermaisducoupmononcleavuetpourquejelefassepasiladitquejedevaisvouslivrer.

C'était carrément décousu, sans doute. Et en même temps Thierron avait comme une sorte d'air satisfait d'avoir finalement lâché le morceau. Il tenta même un début de sourire de connivence vers Lamya, avant de se rappeler où il était et de qui il s'agissait. Du coup, la tentative de sourire ressembla à une grimace, et il rougit de plus belle.

Mais où est Polonius, bordel!!!
Bon on meuble en attendant et on écoute le boutonneux, elle aurait presque envie de rire le voyant si perturbé mais elle devait garder son sérieux, elle est malgré tout la responsable, d'ailleurs, mais elle ne pu s'empêcher de rejeter ses cheveux en arrière, quand il lui dit qu'elle était joli.

Tracasse pas pour tes légumes, ils sont pour nous tout façon, donc même si on les abîmes, ton oncle n'en saura rien.

Puis il prit dans une tirade incompréhensible, mais elle parvient à comprendre quelques mots.
Marchand, oncle, mort, assassiné, pas volé, enquête.

Et mais n'oublies pas de respirer hein!

Puis elle le fixa du regard et essaya de comprendre

ton oncle à été assassiné car il n'a pas volé ?

Mais c'est pas logique sinon il n'aurait pas peur que son oncle le tue si les légumes sont abîmés

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 29/05/2021

Hein ? Mais non m'noncle l'est vivant et tout, c'lui qui m'a dit de v'nir vous voir.

Un moment, l'adolescent regarda Lamya en se demandant pourquoi elle posait cette question... puis il finit, enfin, par percuter qu'il n'avait quand même pas été très clair. Et il se rappela qu'il n'était pas censé en parlé. Mais d'un autre côté une femme s'intéressait à lui. Si si, elle s'intéresse à lui ça se voit, et c'est bien une femme il en est sûr. Sauf que son oncle et les autres vieux lui soufflerait dans les bronches s'il racontait. Mais il l'avait déjà dit et il avait été mauvais dans ses explications, du coup elle allait le prendre pour un idiot. Et ça il aimait pas, surtout que son oncle et les vieux n'arrêtaient pas de lui dire. Donc il fallait bien qu'il réexplique. Et en plus, ça plait aux filles les mystères, non ? Peut-être qu'elle le récompensera, s'il lui dit des trucs intéressant.

Du coup, il tenta d'appliquer le conseil qu'elle lui donnait : respirer. Grande inspiration :
Y'a une caravane qui est arrivée l'aut'jour. Des étrangers qui parlent bizarre, sauf un. Y passent tous les ans. Mais ce matin y'en a un qui a été trouvé mort.

Grande inspiration.
M'noncle et les vie... l'sanciens y disent qu'il a été assassiné. Et que si ça s'sait on aura plus d'marchands.

Grande inspiration.
Mais m'noncle dit que c'type il l'avait pas volé. J'sais pas pourquoi mais j'veux savoir. Mais y veut pas m'dire, mais j'veux enquêter. Mais quand j'lui ai dis y m'a envoyé ici.

La, elle sent les emmerdes arriver ...et quand en dit emmerdes, bah ... on appelle Axel à l'aide.
En temps normal, elle aurait poussé un cri super élégant mais pas sur que le jeune y survive. Donc elle s'adressa à un garde

Allez me chercher le Chevalier Axel s'il vous plaît. Et si au passage vous trouver Polonius, ça serait chouette !

Le garde partit, elle regarda le jeune homme qu'elle sait d'ailleurs toujours pas comment il s'appelle, mais en fait, elle s'en fou un peu. Nous l'appellerons Berbert pour la compréhension de l'histoire. Donc elle reposa son attention sur Bebert

Et, tu sais comment enquêter ? Si tu m'en parle, c'est que tu veux de notre aide. C'est ça?

Chevalier ! Chevalier! L'étrange Lamya vous fait mander à la grille.

Axel était en pause quand le garde de faction ce jour-là vint la débusquer. Oui, elle était en pause en taverne tranquille, un verre de vin à la main et des biscuits miel noisette sur une assiette. L'image même du paradis solaire en quelque sorte.
Il faisait chaud en ce jour de juin et elle avait plongé son corps d'albâtre dans un baquet parfumé pour se délasser après avoir passé plusieurs heures à dos de cheval. L'absence d'Orion qui préférait compter fleurette à la fille du grand maître que compter les bottes de foin et les rations des canassons, commençait à se faire sentir et il lui semblait qu'elle passait plus de temps aux écuries ou sur une selle que n'importe où ailleurs sur la terre ferme.
Dites-lui que vous ne m'avez pas trouvée ! Dites lui même qu'on vous a dit que j'étais en balade.

Mais c'est qu'elle a vraiment besoin de vous ...Elle a même dit que c'était important .

Axel soupira et finit son verre. Sans même jeter un regard sur celui qui avait décidé de ne pas bouger du tout . Elle se servit un autre verre qu'elle vit d'une traité. Puis elle prit un biscuit dans chaque main et un direct entre les lippes. Elle se dirigea vers la porte. Voyant qu'il ne bougeait toujours pas elle avala la moitié du biscuit qu'elle avait en bouche et attrapa l'autre morceau entre le majeur et l'annulaire, l'index et le pouce étant déjà pris.

Bon tu viens ? Ou tu comptes me chauffer la place pour mon retour ?

Comme pris en faute, il sursauta, encore peu habitué au second degré dont la Précieuse aimait jouer. Il s'avança puis s'excusa

Je dois trouver Polonius aussi.

Et bien va, elle doit être quelque part dans les réserves.

Ce fut donc seule qu'elle se pointa à la herse, ou presque, car elle fit un détour pour aller chercher Andossus. Histoire d'avoir une petite vengeance sur Lamya. Et puis s'il y avait du grabuge à la grille un molosse de 180 livres ça fait toujours son petit effet.

Madame l'errante m'a sonnée?

Elle entend la voix dans son dos et se sent soulagée qu'Axel soit la, donc en se retournant

Oui M'dame le chevalier, je vous ai ...

Et voilà, elle bug en voyant le chien, mais bordel, elle l a fait exprès, elle en est sur!
C'est donc en s'éloignant, elle vient se cacher derrière l'ado comme si personne ne s'en apercevait.

Donc le jeune homme ici est le neveu de...du marchand qui livre les légumes et apparemment il y a eu un meurtre parmi eux.

Voilà comment on fait un résumer rapidement.

Mais j'ai l'impression qu'il voudrait nous demander quelques choses

Petit sourire narquois sur les lèvres en percevant le trouble chez Lamya. Andossus 1 / Errante 0 !
La rouergate exposa le "petit" problème.

Ben s'il y a un mort qu'ils aillent chercher le curé ou le prévot...

Axel allait faire volte face et repartir lorsque Lamya ajouta la dernière phrase

Nous demander quelque chose?

Elle jeta un oeil au gamin.

Vous avez besoin d'une pelle pour creuser un trou ?

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 29/05/2021

Avant l'arrivée d'Axel, le jeune homme avait répondu à Lamya tout en continuant d'appliquer la méthode des grandes inspirations qui semblait avoir fonctionné pour ses dernières répliques.

Euh... ben... J'sais pas enquêter non. Grande inspiration.

Si j'pose des questions partout, j'finirais bien par trouver non ? Grande inspiration.

Mais j'sens qu'il y a un truc louche. En plus du meurtre, j'veux dire. M'noncle m'cache des trucs, j'crois, l'était pas normal.

Il en était à reprendre une nouvelle grande inspiration, ce qui donnait quand même à ses propos un aspect très décousu, quand il vit une deuxième femme arriver. Accompagnée d'un molosse. Pâlissant de nouveau, Thierron se remit à bafouiller tant il avait peur qu'on lui lâche la bête dessus. Et surtout en se rendant compte, à l'attitude de Lamya, que c'était une cheffe qui venait d'arriver.

Ben... euh... ben... M'noncle y dit toujours qu'l'bourg et l'coin c'est les ch'valiers qui gèrent. M'dame.

Puis, quand même un peu vexé d'être méprisé et pris pour un péquenot -ce qu'il était certes- pas foutu de creuser un trou, il se rebiffa un brin... tout en continuant d'avaler une partie de ses mots.

M'noncle dit toujours qu'la Licorne y sont justes. J'pensais qu'un meurtre sur leurs terres ça les gênerait. Mais j'trouverai moi-même qui c'est qu'à fait.

Andossus commença à hérisser le poil, sentant probablement le trouble chez le jeune homme. Sa maîtresse n'en manqua pas une miette. Elle darda son regard sur le livreur et ne put empêcher un petit rire lorsqu'il prit la mouche. Les pécores avaient parfois des réactions fort amusantes pour la duchesse dauphinoise. Elle retint de la main son molosse qui s'approchait pour renifler le manant et répondit :

Tu veux enquêter le drôle ? Belle idée.
Et si ton oncle était mêlé au meurtre tu feras quoi?

Toujours cachée derrière l ado, elle écoutait, déjà pas au courant que la Licorne devait s'occuper des alentours de la forteresse, puis le jeune homme sembla déçus de devoir enquêter seul, donc elle quitta sa planque pour lui faire face, oubliant un moment que le monstre canin était toujours là.

Mon ptit gars...dis moi clairement se que tu veux de nous? Tu penses donc que c'est un meurtre ? Mais comme le dit le chevalier Axel, si ton oncle est impliqué, pourra tu l assumer, et surtout nous trouver un nouveau marchand de légumes ?

Bah oui, c'est pas parce que l'oncle va en prison qu'ils vont s abstenir de légumes

Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 29/05/2021

En entendant le rire de la blonde, le jeune homme passa cette fois de la vexation à la colère. Le visage redevenant rouge, mais pas de gêne cette fois, il se raidit à côté du bœuf qui, lui, restait totalement placide et étranger aux discussions. Les poings serrés, il tâchait de contenir son émotion face aux deux femmes.

Outre la manière dont il était traité, c'est aussi la désillusion qui était à la source de sa colère, associée au sentiment d'avoir été un idiot de croire ce qu'on lui disait. Car depuis son plus jeune âge, il entendait les anciens raconter comme ils étaient chanceux que Ryes soit sur les terres d'un ordre de chevalerie que celles d'un seigneur. Que les chevaliers étaient toujours là pour les aider, parce qu'ils prêtaient serment d'aider les faibles, les innocents, et tout plein d'autres choses qui faisaient d'eux presque des saints.

Et voilà que la première qu'il rencontrait, elle le prenait de haut et lui riait au nez. Exactement comme n'importe quel noble sans valeur... enfin comme il s'imaginait que se comportaient de tels nobles d'après ce qu'il entendait. Et en prime elle n'en avait rien à faire que quelqu'un ait été tué dans sur les terres dont son ordre avait la charge. Finalement, les anciens avaient bien tort de se gargariser. Les chevaliers n'étaient que des hypocrites qui se drapaient dans leurs valeurs uniquement pour mieux se sentir supérieurs, mais ils se fichaient bien de les respecter.

M'noncle c'est pas un meurtrier. Mais d'toute manière comme vous'en foutez qu'des gens soient tués, qu'est-ça peut bien faire si j'cherche ou pas ?

Désabusé et comprenant que ça ne servait à rien d'insister, il eut un petit signe vers la charrette.

Du coup les légumes, y sont assez bien pour vous ou j'repars avec ?