Dans l'attente du grand maîstre...

Cette fois, la cape enlevée, il est évident que son incognito n'est plus, le Capitaine Rhuyzar ne peut que reconnaitre, même si cela est depuis fort longtemps fait, son Frère.

La preuve en est qu'il l'appelle même par son titre...

L'ex-inconnu n'avait pas vu l'homme qui se tenait derrière le comptoir mais il répondit comme l'avait demandé Rhuyzar, d'une voix forte oubliant sa voix de castra.

Un hypocras, s'iou plait ! Enfin, même s'il ne vous plait pas, j'en souhaite tout de même un.

Puis, avant même que d'avoir sa chopine, l'homme dit - Justicia ac Virtus !

Telle est la devise frappée sur le manche de sa hache qu'il tient toujours à sa proximité...

Etait-on dans le siège d'un ordre de chevalerie, ou dans une usine à sodomites? Kékidi observait d'un oeil assez hagard les deux hommes se congratuler comme donzelles en pamoison, et se saluer. Et, foutre de moule, il n'avait décidément pas de chance, le René. Avait-il espéré que l'homme n'était pas de la forteresse, pour qu'il n'ait pas à se le frotter plusieurs fois par jour? Peut-être...Toujours est-il que ce n'est pas la joie qui déborda, lorsqu'il vit que l'homme était de cet ordre. Et d'un rang assez élevé, si on en croit les salamalecs pétants qui s'échangeaient avec le petit freluquet capitaine.

Il avait bien entendu la demande de bière du capitaine, ça, pas de soucis, mais c'est pour l'autre qu'il avait eu plus de mal.

Unhypocras, s'iou plait!

Le Kékidi ne possédant pas d'hippopotame sous la main, et ne voulant pas ramener des mauvaises choses, il se dit qu'il doit vouloir tout simplement de la viande.
Il n'entend pas la 3e phrase, croit qu'elle lui dit qu'il peut aller, et va jusqu'au comptoir. Attrapant deux chopes en grès, il verse deux bières généreuses aux deux capitaines, et les frappe bruyamment sur le comptoir avant d'aller jusqu'à la viande boucanée des travailleurs. Là, prélevant deux morceaux généreux de filet, qu'il place dans une assiette, il se saisit de l'assiette et des chopes, et les ramène vers la tablée.

- V'LA CAP'TAINE. DEUX GROSSES CHOPPES ET DU CH'VAL BIEN GRAS.

Et, ceci fait, de quasi-immédiatement tourner les talons vers la porte pour remettre de la barbaque à cuire, et compléter le repas...

[ 6 pour le jet de Deny, et 4 pour celui de Kékidi: il comprend que tu veux boire, mais saisit mal la commande, et entends que tu parles de lui, mais crois que tu veux qu'il s'en aille ]

Le capitaine Rhuyzar semble toujours perdu dans ses pensées lorsque le tavernier revient servir les commandes qu'il dépose sur la lourde table avant que de ne partir rapidement.
Deny observe alors les chopes de bière et les morceaux de filet ainsi apporté et comprends mieux la remarque de Rhuyzar concernant l'ouïe du nouveau tavernier.
Il s'apprête à lui faire une cinglante remarque et se ravise tout à coup en pensant qu'une bonne chope de bière avec un vieux morceau de barbaque boucanée lui feront certainement le plus grand bien avant que de ne se jeter un bon hypocras. Tout juste lui faudra t'il s'évertuer à passer une commande compréhensible pour l'homme qui fait office de tavernier...

Puis devant l'apathie du capitaine il décide d'entamer la conversation.

Ma longue absence m'a tenue fort loin des affaires du Royaume et de l'Ordre, il me sera donc nécessaire de consacrer quelques jours afin de prendre la mesure des situations. J'espérais voir Guillaume dès mon arrivée mais tu es sans doute aussi bien placé que lui pour me faire un rapide résumé des avancées et implications actuelles de l'Ordre.

Deny se tait alors et attends que le capitaine Rhuyzar veuille bien trinquer.

Les paroles du capitaine étaient lourdes de sens. La Licorne avait effectivement perdu nombre de ses anciens en peu de temps mais il savait aussi que le renouveau de l'Ordre était un immense défi qu'il fallait relever. Le regard de Deny s'est pourtant obscurci à l'évocation de tous ces anciens, ses Frères, ses amis maintenant bien loin d'ici.

Je suis moi aussi fort attristé de tous ces départs, qu'ils soient volontaires ou non et la joie d'être enfin de retour est quelque peu amoindrie par tous ces souvenirs de mes Frères disparus. Mais, comme toi je suis persuadé que le nouveau souffle distillé par ceux qui ont gagnés le droit d'être chez eux en ces murs permet encore et toujours d'assurer à l'Ordre un bel avenir au service de ceux qui souffrent. Comme toi je sais que ceux qui ce jour sont intronisés méritent de nous.

Deny lève alors sa chope pour trinquer avec Rhuyzar.

Je me doute également que tu ne souhaites m'entretenir des évolutions et actuelles activités qu'en un lieu où des oreilles, même déficientes, ne pourront nous entendre.
En parlant de cela, désires tu une autre bière ? Il faudra bien que j'arrive pour ma part à faire comprendre à ce tavernier qu'un hypocras serait le bienvenu.

Liagan arriva, uvra la porte, et vit le Capitaine, et deux autres personnes dont il ne connaissait pas le nom, il s'avance et se mit a genoux.

Capitaine Homme d'Arme Liagan a votres service.

Devant le refus de Rhuyzar de prendre un autre verre, Deny hésite quelques instants pour déterminer s'il va tenter sa chance et passer une nouvelle commande au pot qui leur sert de tavernier.
Il écoute les paroles de son Frère et, avant que de ne répondre, décide que oui, un bon hypocras lui fera le plus grand bien.
Aussi, saisissant sa lourde hache afin d'en faire tinter le métal de la lame sur une ferrure métallique du mur, il tente une nouvelle fois d'obtenir l'attention du tavernier qui semble bien plus occupé par la cuisson de la viande que par le bien être de ses clients actuels.

Ho la ! Tavernier - crie Deny - Amenez moi donc une bonne goulée d'hypocras ! Doit y'en avoir qui traîne sous le comptoir à moins que mes Frères Languedociens n'aient épuisé la réserve - ajoute t'il, moins certain que le tavernier tienne compte de son avis sur la position des différents breuvages. Il appuie toutefois cette remarque en désignant l'endroit indiqué en reposant sa hache sur la table.

Des dossiers a compulser dis-tu mon Frère ? Certes je pense effectivement avoir pas mal de retard à combler avant que de ne pouvoir être à même de prendre quelque décision que ce soit au sein du conseil. Cette longue retraite imposée par les soins que j’ai du subir après les blessures reçues lors de la campagne Bretonne m’a tenu bien loin des évolutions de notre monde.

Un homme qui se présente alors comme homme d’arme de l’Ordre pénètre alors en la taverne et vient s’agenouiller devant le capitaine Rhuyzar.
Deny l’observe quelques instants mais continue tout de même sa réponse.

C’est avec grand plaisir que je t’accueillerai en Oc, cette Terre est la plus belle que je puisse connaître même si elle est parfois agitée de soubresauts tout comme le sont les Terres de Franche Comté que tu dis avoir quitté. J’espère tout au moins que ton départ est volontaire et non contraint.

Enfin, il reporte son attention sur l’homme d’arme en surveillant néanmoins avec anxiété les mouvements du tavernier.

Kékidi, parti s'occuper de sa barbaque, se retourna assez instinctivement au coup de hache. Aussi incroyable que cela pouvait paraitre, mais les sourds (ou les presque-sourds, en l'occurence) avaient parfois la capacité de sentir les sons plus que de les entendre.

Voyant la demande du capitaine, il revient vers la table, prenant au passage la chope de Deny qu'il ramène jusqu'au comptoir. Là, regardant à l'endroit désigné, il ne trouve rien d'autre que de la poussière et deux bouteilles vides. Les stocks devraient décidément être à refaire, et surtout à mieux surveiller...

Se tournant vers le capitaine, il revient vers lui avec ce morceau de vélin, cette plume et cette encre.

Spoiler:

( 6 à ton jet, plus le fait que tu cries, et que tu tentes de lui indiquer ce que tu veux: il comprend assez bien, mais vient redemander )

Décidément ce tavernier a très certainement besoin d'être reçu par quelques médecins Royaux afin de statuer sur les nécessités de l'état de son audition. Deny pense également à une solution d'herboristerie plus immédiate : l'introduction en l'oreille du malentendant d'une large feuille de choux roulée en forme de cornet.
Abandonnant pour l'heure cette dernière solution, il saisit le vélin et la plume que lui tend le tavernier et, sans faire usage de l'encre, y grave :

Citation :

Un hypocras ! Merci ! Et vous, souhaitez vous partager un verre ?

Continue d'observer la scène de l'homme, désormais muet, agenouillé devant Rhuyzar en conservant un œil aguerri sur les faits et gestes du tavernier...

Bien, excuez moi Capitaine, mais meme si nou ne sommes pas chez le Roy, je vous dois un immense respect.

Et bien, j'étais venu me désaltéréun petit peu mon Capiaine.

Un mystère autour de mon arrivée ? Non mon Frère, je n'ai pas de raison particulière d'être discret hormis peut-être en Terres d'Oc ou j'ai déjà repris ma perpétuelle guerre avec les pontes aristoléliciens. Cela me perdra certainement un jour mais pour l'heure j'avoue beaucoup m'amuser à les titiller.
Tout juste mon arrivée discrète était à l'origine un test pour la garde et une méthode pour ne pas avoir d'hommes qui se prosternent devant moi comme si j'étais un dieu vivant.

Son regard se porte alors vers l'homme d'arme au don d'ubiquité prononcé qui se relève et annonce son intention de boire un coup.

Bonne idée Homme d'Arme ! Profitez en pour me commander un hypocras, ce fichu tavernier n'est pas encore parvenu à m'en apporter un.

Puis se tournant à nouveau vers le capitaine.

Dis moi Frère Rhuyzar, ne devrais tu pas assister à l'actuelle cérémonie ?

Lorsque Liagan entendit le Capitaine Rhuyzar qu'il n'était pas a la hauteur, il voulait lui répondre que forcément si il était Capitaine, c'est qu'il avait du faire ses preuves. Cependant il ne lui répondit oas, il ne devait pas.

Apres quelques temps, il décida de prendre la parole une fois que les deux hommes ne parlaient plus.


Excusez moi mes seigneurs, puis-je me retirer, afin de ne point vous géner?


Liagan attendit la réponse avec une certaine anxiété, cela allaient-ils les énerver que je les interrompes en pleine discution? Néanmoins, il ne voudrait pas entndre ce qu'il ne devait pas enendre.

Enfin le tavernier a t'il servi un bon boc d'hypocras et a même eût la délicate attention de laisser la bouteille à disposition. Voilà qui laisse à penser qu'il n'est pas si stupide qu'il semble s'en donner l'air.
Deny ne sait comment interpréter le sourire de son Frère lorsque ce dernier évoque l'église aristolélicienne. Est-il possible que déjà les rumeurs aient fait remonter jusqu'en Ryes les prémices des actions anti-aristolélicienne menées par Deny en Oc ?
Mais lorsque Rhuyzar parle, Deny comprend que c'est tout autre chose à laquelle pense son Frère.

Pas à la hauteur mon Frère, tu veux certainement rire. Ton immense travail prouve l'inverse si il était besoin d'en faire la démonstration.
J'ai maintenant hâte d'entendre Guillaume au sujet de l'église et de son implication dans certaines affaires. J'ai même l'intime conviction que cela apportera de l'eau à mon moulin...

Cette dernière phrase Deny la prononce sur un ton énigmatique n'ayant pour l'heure pas l'envie de s'éterniser sur ce sujet.
L'homme d'arme demande alors l'autorisation de se retirer, autorisation que Deny s'apprête à lui accorder. Il se ravise en pensant que le capitaine Rhuyzar est encore le mieux placé pour cela.

Le sourire affiché par son Frère lui fait grand plaisir et grand bien, cela est bien visible au pétillement qui s'installe au fond des prunelles de Deny.
La joie du retour est certes énorme mais il comprend également que la tâche qui l'attend sera ardue. Mais cela est-il étonnant ? Deny sait que l'Ordre demande une implication de tous les instants et il s'attache à en faire preuve depuis son intégration de l'Ordre il y a maintenant fort longtemps.

Souhaites tu maintenant te rendre à la cérémonie ou préfères tu attendre Guillaume avec moi ? J'arriverais certainement à commander une nouvelle bouteille au tavernier si je parviens à terminer la première - dit il en se servant à nouveau et en interrogeant Rhuyzar du regard - Au fait, comment avez vous recruté ce tavernier ?