[RP] Duel Maharet / Benjamin

Benjamin venait de déposer une réponse à la demande de duel de Maharet. Comme il n'avait manié l'épée depuis la bataille de Vendôme, il jugea préférable de faire en prime lieu quelques échauffements, et en second un petit entraînement ; cela ferait passer le temps en attendant que l'écuyère vienne voir l'évolution de sa proposition. Il sortit une épée de bois, courte, de l'une des malles de la pièce : le duel qui suivrait devait en effet se dérouler avec ce type d'arme, que Benjamin ne maniait que rarement. Puis il partit à la recherche d'un mannequin adapté. Enfin, adapté... Il voulait juste sentir que l'objet inanimé sur lequel il s'exercerait ne lui en voudrait pas. Etonnant certes, mais il voulait trouver le plus inanimé de tous : c'était pour lui essentiel, et certainement un peu ridicule. Pe importait ; il se sentirait mieux face à un mannequin choisi par lui. Ce n'était certes pas la meilleure façon de s'entraîner, étant donné qu'un combat pouvait avoir lieu contre n'importe qui... Mais peu importait. Il chercha quelques minutes ; et c'est dans un coin sombre de la pièce qu'il se trouva nez à nez avec ce qu'il cherchait. Le mannequin n'avait rien de particulier, et pourtant, c'est celui-ci que Benjamin choisit. Il le déplaça de quelques mètres, afin d'avoir tout l'espace nécessaire aux déplacements qu'il effectuerait.

Il commença par quelques échauffements, les rares qu'il connaissait. Une vingtaine de génuflexions, avant tout pour voir si sa hanche ne lui ferait pas mal lorsqu'il viendrait à se baisser. Et elle lui fit mal... Il lui faudrait à tout prix s'arranger pour que les éventuels coups reçus à cet endroit ne l'immobilisent pas. L'idée qu'un morceau de bois solidement fixé à sa cuisse pourrait protéger la hanche gauche naissant en lui, il se promit de partir en quête d'une planche creusée sur un côté, bombée de l'autre. Revenant dans ses exercices, il chercha quelque mouvement qui mettrait en forme ses muscles, les préparant à l'effort ; des étirements lui vinrent à l'esprit.
Sentant que son corps commençait à chauffer un peu, il regarda le mannequin. Sans tête, un solide tronc, posé sur de solides cuisses, maintenait deux bras de bois. Avec son 'épée', Benjamin se mit en garde ; il révisa ainsi les quelques dont il se souvenait depuis son duel avec Cerridween, dont la "courte", dite aussi "adossée".
Puis des déplacements. A senestre, à dextre, en gagnant, en rompant... Le tout en fixant le mannequin, comme s'il allait bouger, et profiter d'une inattention de Benjamin pour l'attaquer. S'étant persuadé de cela, l'écuyer restait immensément concentré sur ses gestes et sur l'objet inanimé qui se trouvait face à lui.

Ne voulant trop se fatiguer, il n'avait envisagé qu'un assaut sur cet objet d'entraînement. Peut-être en ferait-il plus s'il le sentait ; mais il ne devait pas oublier que suite à cela, il aurait un duel à gérer. Lorsqu'il se sentit prêt, il reprit sa garde courte ; et, en gagnant vers le mannequin, il mania son épée de dextre à senestre, désirant atteindre le flanc senestre du mannequin (qui était, pour Benjamin, le flanc qui se trouvait à sa droite). Il voulait toucher juste au-dessus de la hanche (qu'il imaginait, car elle ne figurait pas sur l'Inanimé), et toucha plus haut, approximativement à hauteur des hanches. Cette imprecision dans la visée était sans doute due au fait que Benjamin avait mis beaucoup de force dans son attaque. Cette force se fit ressentir deux fois, de manière simultanée : d'une part, le mannequin venait de vasciller, proche de la chute ; d'autre part, Benjamin s'était vu repoussé, effectuant malgré lui un déplacement de deux pas à sa dextre.

Cela l'ayant quelque peu éprouvé, il se remit à faire quelques déplacements et tournoiements d'épée. Il s'entraîna également aux feintes, en effectuant quelques-unes, qui ne firent pas broncher le mannequin, qui restait toujours immobile tant que Benjamin ne le touchait pas.

[vu que j'arrivais pas à faire fonctionner les dés, j'ai fait comme je pouvais...]

Elle resta là un moment en retrait à regarder l’écuyer. Concentré qu’il était, il n’avait pas vu Maharet et heureusement, elle n’aurait pas aimé le déranger. Elle eu une pensée pour ce pauvre mannequin à la vie si dure, endurant entrainement et acharnement sans jamais avoir l’occasion de se défendre. En même temps, tant mieux… Elle avait de ces idées… Maharet gaffeuse, rêveuse.
Un sourire flotta sur ses lèvres, jamais elle n’avait osé utiliser un pantin pour s’exercer. Si jamais on devait le lui demander, qui sait ce qu’elle pourrait raconter-la vraie raison a été cité plus haut…-

Même lorsqu’elle s’entrainait à l’abri des regards, elle n’avait jamais autant d’ardeur dans un entrainement. Frileuse comme elle l’était, elle avait même peur de casser quoique ce fût.
Si seulement… Si seulement elle n’avait pas eut si longtemps peur des armes, si elle avait réussi plus tôt à se débarrasser de ses démons peut-être qu’aujourd’hui, elle serait plus à l’aise.
Une amie si chère à son cœur avait la force et la ténacité qu’il lui manquait, même force qu’elle avait décelé chez sa sœur alors au seuil de la mort.
Tant de raisons depuis pour lui donner le courage et la volonté d’être à la hauteur. Ne décevoir personne et protéger…

Une jupe au pli invisible que l’on remettait en ordre, petit rituel pour une jeune femme aux maintes manies. Elle fit un pas en avant afin d’être vu par l’écuyer. Laisser à son champ de vision le temps d’intégrer sa forme flou avant de lui signifier sa présence par un discret raclement de gorge. Le pire dans les effets de surprise, c’est que cela pouvait très bien être tragique, bon d’accord, pas dans ce cas précis mais sait-on jamais.

Frère Benjamin ? Elle soupira. Bonjour.

Un raclement de gorge fit bouger les yeux de l'écuyer, qui étaient rivés sur le mannequin depuis le début de son entraînement. Une femme avait fait son entrée ; elle était peut-être là depuis longtemps ; toujours est-il que ce n'est qu'au bruit discret mais audible qu'elle produisit que Benjamin remarqua sa présence.
C'était elle, ce ne pouvait en être une autre. Son visage ne lui était pas inconnu, et il semblait évident qu'elle attendait quelque chose... Le duel, sans doute, que Benjamin, à force de se concentrer, avait oublié. Quelques mots, en réponse aux siens.

C'est moi-même. Bonjour, soeur Maharet... *pourvu que ce soit bien elle*, pensa-t-il, se rendant soudain compte que sa certitude pouvait bien être fausse. Partant du principe qu'elle était juste, et au risque de commencer une discussion avec la mauvaise personne, il poursuivit en ces termes, tout en déplaçant le mannequin, pour le remettre là où il l'avait trouvé plus tôt.
Nous avons donc un duel à disputer. Il sera mon second, et ton premier, si j'ai bien compris ton annonce.
Couleur annoncée : il vient inconsciemment de la tutoyer.

Tu as une épée courte émoussée ? J'en ai vu plusieurs, là où j'en ai pris une en bois pour m'entraîner... -désignant l'une des malles présentes dans la pièce.-

Instinctivement, Maharet cacha ses mains dans le dos, entremêla ses doigts, elle se sentait comme une intruse à observer l’écuyer pendant son entrainement. Peut-être aurait-elle dû attendre qu’il lui donne rendez-vous ailleurs dans la forteresse.
Décidée à ne pas le déranger, la jeune femme s’apprêtait à rebrousser chemin lorsqu’il s’arrêta pour lui faire face.

Peut-être voulez-vous le repousser… je n’aurai pas dû vous interrompre… Pourquoi se sentait-elle si gauche ? *respire, souffle un bon coup et souris Maha. C’est bon tu vois bien que tu ne déranges pas sinon il n’aurait pas répondu à ta demande… tu es désespérante !* Elle ébaucha un frêle sourire. Oui, mon premier duel… Portant sa main droite dans sa chevelure, elle continua. C’est le commandeur Totox qui m’a enseigné les rudiments du combat… J’espère que vo… ton second duel ne sera pas décevant.

Regard de jade qui s’arrondit, épée courte émoussée… bah non, elle n’avait que la sienne. Elle tenta de dissimuler sa gêne en portant son regard sur la malle qu’il lui présentait. Elle défit sa ceinture en se dirigeant vers la boite ou se trouvait des épées élimées servant pour différents exercice. Posa délicatement la sienne avant d’en prendre une en main. A vrai dire, elle dût en essayer plusieurs avant de choisir celle qui lui siérait le mieux.

En fait non, je n’avais que l’épée offerte lors de mon intronisation mais celle-ci m’a l’air tout à fait présentable, joignant le geste à la parole, elle fit tourner son poignet pour l’adapter au poids de son arme. Je te laisse le soin de commencer ?

Un simple sourire, accompagnés de ces quelques mots : "J'en avais de toute façon presque fini avec cet entraînement, et il valait mieux que je m'arrête maintenant ; je n'aurais pas été en forme pour le duel, si je m'étais trop épuisé contre ce mannequin...". Histoire de mettre à l'aise une écuyère qui n'a pas l'air de l'être.
 
Elle chercha dans une malle une épée qui lui convienne ; Benjamin trouva quant à lui rapidement la sienne, qu'il fit également tourner afin d'évaluer sa masse, imitant ainsi son adversaire du jour sur un geste qui deviendrait sans doute une habitude, avec le temps et la pratique. Ils se faisaient maintenant face. Souvenirs d'un duel passé contre une dame tout aussi charmante que celle présente ce jour. Son premier duel, il l'avait perdu ; il tenterait de gérer le deuxième différemment, comme tout être à la recherche d'une façon de combattre propre à lui-même, et qui lui réussisse - bien qu'il fût certes un peu tôt pour déterminer un style personnel de combat, celui-ci venant généralement, pensait l'écuyer, avec l'expérience. Il était donc là à tergiverser sur de nombreuses questions pas si existentielles que ça, quand il fut rappelé au duel par Maharet, qui lui proposait de débuter le combat. Peut-être que, cette fois-ci, faire la première attaque ne lui porterait pas préjudice... Peut-être même cela lui donnerait-il un avantage certain, étant donné qu'il n'attaquerait pas par surprise (souvenir de la surprise causée à Cerridween lorsqu'il avait subitement porté le premier coup d'épée). Néanmoins, il préférait s'exercer un peu avec l'écuyère avant d'entamer le combat ; cela permettrait également à l'écuyère de se remettre dans le bain.
Fixer ses yeux, et prononcer, d'une voix posée, pas trop forte, propre à l'homme de cabinet.
 
Je pense que l'on pourrait faire quelques passes d'armes, avant de commencer le duel... Histoire que ton premier essai se passe avec un petit échauffement. J'aimerais bien voir ce que ton parrain t'a enseigné...

Ce disant, il se mit en garde adossée, prêt à parer les quelques mouvements que tenterait Maharet.

Petit sourire sur le coin des lèvres, pensées fugaces et pas du tout sportives. Regard de jade rieur.

Il est vrai que cela aurait été fort regrettable de débuter un duel avec un handicap.

Se sentir plus à l’aise qu’elle n’aurait imaginé. Elle s’agenouilla pour poser son épée d’entrainement. Défit le ruban qui entourait son poignet, emprisonna sa longue chevelure virant au rouge entre ses doigts, les enroula de manière à faire un chignon et finit par un nœud. La jeune femme se releva en soupirant.

J’accepte avec joie cet échauffement mais… Totox n’est pas mon parrain, c’est le capitaine Rhuyzar… Le commandeur a eu la gentillesse de m’accorder un peu de son temps. Enfin… sois indulgent, sourire franc et chaleureux.

L’écuyère se redressa, équilibra son corps en mettant sa jambe d’appui légèrement en avant, replia sans exagération ses genoux, flexibilité due à ses pieds fermement ancrés sur le sol. Releva son épée en se mettant dans la même position que son adversaire, lames s’effleurant presque avant que Maharet ne décide de porter un coup -plutôt éraflement- signifiant que l’échauffement débutait et de reculer d’un pas pour ne pas le gêner dans ses mouvements.

Elle le fixa, joyaux incandescents, les deux mains sur le pommeau de son épée. Sa lame dodelinant vers le sol, abaissant sa garde en leurre, ses bras courbés. Elle attaqua avant que l’écuyer n’esquisse un geste, inclinant rapidement son buste de quart pour attaquer le flan à senestre.

Elle suit le moindre de ses gestes les mains encerclant le pommeau de son épée d’entrainement. Premier vrai duel pour l’écuyère qui semble se concentrer. Elle pense aux bases que lui a fournies le commandeur, à garder ses poignets bien souples pour ne pas s’alourdir d’avantage. Elle espère voir arriver la première attaque ou du moins la deviner ce qui n’est pas facile.

Son pied droit en appuie, continue de l’observer. La jeune femme entrevoit une ouverture lorsque l’écuyer abaisse son épée. Prête à dévier son coup avec le plat de sa lame. Peut-être n’a-t-elle pas été assez vigilante ou pas assez rapide… Ou avouons-le simplement que son frère a été assez rapide pour changer la trajectoire de son épée.

Jade qui s’arrondissent. Mâchoire crispée. L’écuyère laisse échapper malgré elle un cri venu tout droit de ses entrailles. Souffle coupé alors que la lame effilée vient la frapper de plein fouet dans la partie creuse de ses cotes.

Elle se recule déstabilisée. Ses mains toujours sur son épée. Ne pas penser à ce qu’il aurait pu être si cela avait été des épées normales. Son flanc aurait été ouvert… Frisson d’effroi alors qu’elle se remet droite. Ne pas flancher dès le premier assaut. Ca fait mal mais ce n’est pas grave. *Du nerf Maha.*

Maharet s’avance. Elle esquisse un sourire à l’attention de son adversaire.

Tu m’as pas loupé… bon… je t’attends. Espièglerie dans ses yeux. Voyons voir si tu peux m’avoir une seconde fois…

Profonde inspiration bruyante en se remettant en garde. Ne pas se déconcentrer et essayer de parer la prochaine attaque de l’écuyer. Faut pas abuser, elle a le droit elle aussi de s’amuser.

[Si on récapitule donc : une touche partout pour le moment, et à moi d'attaquer, avec les dés qui suivent...]

Ce dé n'est pas existant.