Lettre ouverte au Noble Ordre Royal de la Licorne

Invité

Citation :: A l'Ordre de la Licorne, son Grand Maitre, ses illustres membres,

Salutations,

Nous, Rehaël d'Arduilet, prenons la plume ce jour afin de vous faire assavoir ceci:

Après avoir été attaqué sur les routes, voici quelques semaines, nous nous sommes retrouvé dans un état proche du repos solaire. Nous avons voulu trop vite revenir sur nos pieds, et dans cette précipitation, nos blessures n'ont trouvé le temps de se refermer. L'inquiétude des médicastres aurait pu faire croire que cette fois-ci, nous rencontrerions bel et bien le Grand Aristote, mais une fois encore, ce n'a pas été le cas.

Durant cette convalescence, nous avons beaucoup réfléchi à ce que nous étions, ce que nous faisions, ce en quoi nous croyions. Et certaines réalités et vérités nous sont apparues. Celles que nous ne nous trouvons pas digne à servir notre Roy, indigne de porter la Licorne en notre dos, indigne d'être membre de la noble chevalerie de France.

Qu'en conséquence, nous demandons à quitter l'Ordre Royal de la Licorne. Nous tenons également à faire savoir que, lorsque notre état nous le permettra, nous viendrons en Ryes, apporter nos derniers travaux concernant portrait et chroniques sur lesquels nous travaillions.

Qu'il en soit ainsi,

Rehaël d'Arduilet

"Mais qu'est-ce que c'est que ça?" se demanda Guillaume en parcourant la lettre. "Une démission? Un Arduilet qui recule. On ne dira pas que cela s'est passé sans réaction de ma part". Et il piqua aussi vite vers sa chambre, y rédiger une missive qui devait une paire d'heure plus tard partir à la recherche du jeune écuyer.

Invité

Citation :: A l'Ordre de la Licorne, son Grand Maitre, ses illustres membres,

Salutations,

Aux missives reçues je me dois de répondre. Par la lettre ouverte ai-je commencé, ainsi poursuivrai-je.

Certains chemins divergent, et il n'est point de fuite à faire un choix qui nous parait le plus juste. Nulle flatterie, nul reproche, ne pourrait faire changer icelui, de plus. Aucune difficulté ne m'a fait ici reculer. Comme j'ai pu le faire assavoir en ma précédente missive, le temps de la réflexion a été pris. Et il est évident à mes yeux que ma place ne se trouve pas sous l'égide de la Chevalerie de France. Rester et servir ne serait qu'un mensonge, un masque, et cela, je n'en veux point.

Lorsque je me rendrai en Ryes pour rendre mes travaux, je ne manquerai pas de me présenter devant le Haut Conseil, comme il me l'est conseillé, bien entendu. Mais mon avis et ma décision ne changeront pas...

Mes convictions n'ont point nécessité de porter l'emblème de la Chevalerie pour que mon bras et mon verbe les défendent.

Le sang de mon père n'a rien à faire dans cette histoire, étant que je ne suis point lui et ne le serai jamais, quand bien même je le désirerais, ce qui n'est pas le cas.

Les salons de Paris ne risquent pas non plus de me voir en leurs seins, ne désirant prendre cette destinée, elle non plus.

Avec l'espoir d'avoir répondu à toutes questions posées, qu'il en soit ainsi,

Rehaël d'Arduilet

Ni Grand Maistre, ni illustre membre, Zalina parcourut tout de même la nouvelle lettre de Rehaël. Et comme pour la première, ses poings se serrèrent, mais elle ne dit rien.
Il ne changerait pas d’avis. Pas le père, mais aussi têtu que lui. Elle l’avait constaté à sa démission du poste de Premier Ecuyer. Du sang de taureau, même s’il le refuse. Etant elle-même née sous ce signe, elle était bien placée pour le savoir.
La Peste repartit en marmonnant.

Ba reste… tu n’échapperas pas à la calotte quand même. Attends que j’te mette la main dessus.
Deux fois… çà fait deux fois qu’il me fait le coup…