Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne


 
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 Allo maman bobo

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nith

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MessageSujet: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptyMer 3 Déc 2008 - 19:16

[Fin de la cérémonie d’intronisation]

Bien. Ce qui a été dit, ou plutôt pensé dans le cas présent, devait maintenant être fait, et ce le plus rapidement possible. Ce serait mieux ainsi pour lui, mais aussi pour l’ordre. Un pauvre ermite grabataire n’est pas vraiment le genre de secours, ni même l’image que l’on pouvait attendre d’un Chevalier de la Licorne. Ainsi, c’est d’un pas décidé, quoiqu’un peu lent, il faut le souligner, que le Perplexe, ombre de ce qu’il fut il n’y a pas si longtemps que cela, se dirigea vers l’infirmerie.

Au moins, son rythme des plus lents avait quelques avantages : cela lui permettait de prendre du temps pour réfléchir, penser, ressasser encore et encore les causes de sa maigre condition, de ses conséquences que ce soit sur lui et surtout sur l’ordre auquel il appartenait. Il lui restait cependant à voir comment s’en sortir, comment se dégager de cette situation qui, telle un cafard, revient toujours le hantait lorsque l’on croit qu’il est enfin parti. C’est en partie pour cette raison qu’il souhaiterait voir un médicastre, afin bien sûr de profiter de quelques médications ou autres herbes aux vertus parfois douteuses… Il n’était pas vraiment au courant de ces choses, des simples, de leurs effets et de leurs multiples utilisations. Mais surtout il voulait l’avis d’une autre personne, une autre perspective qui serait au fait de la situation, mais qui ne lui était pas trop attachée pour ne pas que ses sentiments n’entachent son jugement. Il ne pouvait pas se confier à n’importe qui, qui sait ce que la langue d’un quelconque barbier pouvait raconter avec quelques chopes de calva dans le nez… Perplexe un jour, perplexe toujours… De la personne à laquelle se confier, des mots qu’il allait prononcer, jusqu’à quel degré de vérité sur ses sentiments il allait pouvoir s’ouvrir…

Tout cela préoccupait l’esprit du Normand, mais heureusement, une autre attraction constituait une échappatoire à ses sombres ruminations : profiter de ce qu’il possède encore. Cela fait combien de temps maintenant qu’il est entré à la forteresse ? Presque deux ans depuis le jour où il était arrivé en retard à la convocation qu’il avait reçu : il n’avait guère cru à l’acceptation de sa candidature, se trouvant alors trop jeune, trop inexpérimenté pour pouvoir prétendre accéder au rang d’escuyer. Ce n’était que grâce à une noble dame qu’il s’était décidé, lui commençant une nouvelle vie alors que cette dame partait elle aussi pour un autre monde, celui-ci inatteignable pour nous pauvres mortels. L’étonnement l’avait pris, il ne savait ni comment se présenter, ni où se situait d’ailleurs la forteresse de la Licorne alors qu’il avait toujours vécu en Normandie. Bien qu’en retard, il avait pu participer à la cérémonie d’intronisation et entrer pleinement dans l’Ordre de chevalerie le plus prestigieux du Royaume. Qu’il était jeune, insouciant et plein d’entrain à cette époque, révolue désormais. Mais de quoi il parlait déjà ? Son esprit fatigué divaguait, sautant d’un sujet à l’autre au gré de l’apparition d’une nouvelle idée… Donc profiter… Oui, il n’avait jamais pris le temps de s’attarder dans les couloirs de Ryes, de contempler cet édifice dans lequel il vivait. Une sombre forteresse, bâtie avec de froides pierres, surmontant une élévation du terrain, dominant ainsi les environs. Un symbole de sécurité et de puissance pour leurs alliés, une place forte inexpugnable pour leurs ennemis. Ses pas glissent sur un sol égal, poli par leurs bâtisseurs et les innombrables allées et venues de ses habitants et autres invités. Froid mais solide, sans ornement mais fonctionnel, ainsi la forteresse elle-même possédait les mêmes attributs que les membres qui s’abritaient en son sein. Malgré ses nombreux mois passés ici, il n’avait pas pris le temps de visiter la totalité de l’édifice, sans compter les couloirs qui lui étaient interdits. Mais ce n’était pas le moment, pas maintenant, d’effectuer le tour complet de la forteresse, la visite sera pour plus tard lorsqu’il en aurait le temps et rien d’autre à faire…

Il continuait sa marche à son rythme, économisant souffle et énergie. Il était aussi froid que la pierre qui l’entourait, ne captant même pas la chaleur des maigres rayons qui lui parvenait, exploit en cette fin d’automne. L’hiver ne tarderait pas à prendre tout ses droits sur la terre de Normandie, heureusement épargnée en grande partie grâce aux vents marins. Son état allait empirer dans ces conditions climatiques, il en était certain. Déjà, les matinées devenaient de plus en plus rudes pour son frêle corps, soumis à de longues quintes de toux. Il sentait tout son corps souffrir alors que ses poumons se contractaient dans une danse macabre. Le sang qui s’échappait de son thorax et qui striait ses expectorations ne faisait qu’accroitre son désarroi : il ne devait pas se montrer, il ne devait pas ainsi afficher sa faiblesse, sa maladie, son fardeau… De longues s’écoulaient avant qu’il ne trouve la force de sortir de ses quartiers, aussi présentable que possible : nul miroir ni rien qui puisse y ressembler ne se trouvait dans sa chambre, il ne supporterait pas de se voir dans un si piètre état. Et même lorsqu’il sortait, il ne se dévoilait que le moins possible : sa cape était refermée sur son maigre corps, aussi serrée que possible. Un capuchon recouvrait sa tête, laissant à peine entrevoir ses traits dans l’ombre de la capuche. Ses pas le menèrent enfin à destination : l’infirmerie.

Il y avait rarement mis les pieds, à vrai dire. La plupart de ses blessures, il les avait gagné sur les champs de bataille, ainsi l’infirmerie de Ryes n’était pas la zone de soin qu’il connaissait le mieux. Une seule fois il y avait mis les pieds, juste après son duel contre l’Italien. Il avait voulu essayer de se battre avec deux lames, mais il s’était vite rendu compte que son adversaire se débrouillait beaucoup mieux que lui avec une rapière, ainsi il avait délaissé sa deuxième lame pour ne se concentrer plus que sur une seule, ce qui était déjà bien assez. Cela ne l’avait cependant pas permis de prendre l’avantage, pire, il s’était reçu une sacrée rouste, une bonne correction par un bretteur en pleine possession de ses moyens. Aujourd’hui, il pouvait prendre le temps de regarder la salle : spacieuse, lumineuse, avec de nombreux lits pour accueillir les infortunés. Il apercevait une armoire contenant de nombreux bocaux de plantes. Une odeur saine planait dans la pièce, un calme voire une immobilité. Cela devait faire un bon moment depuis que le dernier patient était venu ici. Il est vrai que les Licorneux ont vogué de fronts en fronts ces derniers temps…

Du coin de l’œil, il lui semble apercevoir un mouvement. Il se tourne pour pouvoir le regarder bien en face mais se rend compte qu’il ne s’agit que de son reflet dans un miroir poli. Aïe, il n’était pas beau à voir… Ses yeux étaient enfoncés, et les cernes qui les entouraient ne faisaient qu’accroitre cette impression. Ses lèvres, fines et tirant vers le bleu, se détachaient de son visage. De la sueur perlait sur son front alors qu’il ne pouvait réprimer un frisson. Le bras qui sortait de ses vêtements était méconnaissable, il n’y avait guère que la peau sur l’os. Qu’il est terrible de se voir dépérir, surtout lorsque l’on voit le résultat. Il s’assit sur un des lits, ses maigres forces le quittant déjà, et appela d’une voix rauque et faible :


Il y a quelqu’un ?

Sur qui allait-il tomber ? Sur la petite peste qui n’allait pas s’empêcher de le réprimander sur sa condition et sur son laisser-aller. Ou bien sur la rouquine ? En fait, il ne la connaissait pas vraiment… A part les quelques rencontres dans la forteresse ou sur un campement, il ne savait pratiquement rien d’elle mis à part qu’elle faisait parti de la famille de Vergy. Il se rendait compte qu’il ne connaissait finalement pas grand monde dans la forteresse, mis à part ses anciens compagnons, il n’avait que peu tissé de liens. Peut être serait-il temps d’y remédier…
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Akane

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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptySam 20 Déc 2008 - 1:26

Son errance l'avait conduit à l'infirmerie... Lieu où, elle aimait chiner d'ordinaire, découvrir les plantes et leurs secrets, havre de paix pour elle en quelque sorte... Bizarrerie d'une normande, une de plus...

Pourtant ce jour là, elle avait plus besoin de remède, de conseils, et d'une bonne collation. Ironie du sort, elle qui souhaitait apprendre le dur métier de médicastre pour aider ses pairs sur le champ de combat. Elle était bonne guerrière, cela n'était pas pour rien que ses pairs lui avaient confié une lieutenance, mais elle aspirait à de nouvelles connaissances, sans toutefois négliger ce qu'elle savait faire de mieux.

Elle s'était assise, dans l'arrière salle,derrière un bureau, jouant avec un des nombreux bocaux, cherchant une réponse à ses questions, plutôt que de s'occuper de son état physique... Si Zalina la voyait, elle lui aurait certainement fait quelques remontrances, mais qu'importe... Ses maux ne touchaient pas que le physique... Et elle se sentait peu à peu changer, redevenir sauvage, perdre confiance au genre humain, depuis le départ de son époux. Elle ne souhaitait qu'une chose, exprimer cette haine, par le combat... ou la souffrance sur autrui... Devenait elle folle ? Peut être...

Un bruit de porte,une voix... Fruit de son imagination ou fait réel ?
Elle ne se lèverai pas, elle ne cherchera pas le contact, elle attendait que la personne se dirige vers elle, et engage au besoin la conversation. Regard impassible sur une silhouette familière au loin... Mirage ? Réalité ?

Une voix en son for intérieur raisonna " Fais au moins un geste, ne sois pas si fermée ". Faire un geste ? Pour encore probablement souffrir...Ou l'ignorer ? Était ce une vision ?

Le sang frappa contre ses tempes, sa migraine la reprenait comme souvent depuis le départ de Nith, la torturant un peu plus. Elle frappa du poing le bureau avec le peu de forces qui lui restaient... Ressaisies toi Akane, ne te laisse pas aller vers tes anciens démons...
Tenter d'articuler quelques mots...


- Qui ...va là ?

La douleur la reprit encore plus violente, elle tenta de résister, de lutter encore et encore, mais cette fois çi un hurlement sortit de ses lèvres carmins

- REPONDEZ BORDEL !
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nith

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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptySam 20 Déc 2008 - 23:06

Le silence… Rien, aucune réponse à son interrogation. Peut être était-il venu trop tôt, les autres Licorneux n’ayant pas eu le temps de reprendre leur place depuis la cérémonie. Ce n’était pas qu’il était contre un bon moment de calme, mais ce n’était pas vraiment ce qu’il recherchait, deux mois de réclusion étaient à son goût suffisants pour apprécier la sérénité d’un lieu envahi par le silence. Mais une réponse, rien qu’une petite réponse… Une personne sur qui il pourrait s’étendre, se répandre presque, crever cet abcès qui le ronge depuis si longtemps. Il pensait que cela allait être le bon lieu, le bon moment, la bonne personne. Mais visiblement, il s’était largement fourvoyé, personne ne semblait se trouver dans l’infirmerie à part lui et l’air immobile de l’hiver.

Que ressentait-il à ce moment là ? Déception de devoir garder encore un peu plus longtemps ce mal dont il souffre. Tristesse de se retrouver encore dans un moment de solitude, celui-là non recherché. Détresse de n’avoir encore pu trouver une solution, radicale s’il le faut. Abattement, peur, honte aussi. Il aurait dû en parler plus tôt, il aurait dû se confier à ses proches, leur demander au moins une oreille attentive si ce n’était un conseil ou un remède. Maintenant, il aurait plus besoin d’un miracle… Regret…

Alors qu’il s’apprêter à sortir, abandonner tout espoir pour cette fois, il lui sembla qu’un son dérangea l’immobilisme de l’infirmerie. Mirage ? Hallucinations ? Imagination débordante ou bien délire fiévreux ? Il ne saurait le dire, le bruit fut si faible, si éphémère qu’il doutait de sa réalité. A moins que ce ne soit juste qu’un rat… Saleté de bête…

Il se relève difficilement, douloureusement : non pas que ces articulations lui fassent mal, mais le moindre geste, le moindre mouvement le fatigue, puise encore et toujours dans les maigres forces qu’il parvient à conserver malgré son état. Mais au fur et à mesure, la récupération se faisait plus lente, moins efficace, surtout que ces nuits ne correspondaient pas vraiment à un doux voyage dans les bras de Morphée, mais plutôt à une immersion en eau froide, avec des réveils en sursauts à la limite de l’asphyxie. L’angoisse de replonger dans cet état d’inconscience bercée de sombres cauchemars lui amputait encore plus les maigres moments où il pourrait, devrait même, se reposer. A croire que tout se liguait pour qu’il souffre à petit feu, sapant lentement mais inexorablement et son énergie, et sa résistance psychique.

Et le revoilà à se plaindre et à cogiter. Saleté d’habitude quand même… Mais un nouveau son, réel celui-là, il en était certain, le tira de ses rêvasseries plutôt cauchemardesques. Un cri de poissonnière, comme un chat qu’on égorge. Il se demandait bien qui ou quoi pouvait laisser échapper pareil voix. Les mots étaient bruts, crus, sans aucune retenue. Mais qui pouvait avoir un langage aussi fleuri, aussi distingué qu’une prostituée aguichant les passants à la recherche d’un client potentiel… Au moins, il était sûr qu’il n’était pas seul, mais il n’en était pas pour autant rassuré. La perspective de se retrouver avec ce rustre personnage ne l’enjouait pas pour le moins du monde.

Que faire ? S’échapper, faire comme s’il n’avait rien entendu ? Ou alors répondre et allait retrouver cette personne ? Dilemme… Tant pis, il allait répondre ! Après tout, il était venu pour de l’aide, il n’allait pas se défiler aussi tôt. Mais il ne savait pas à qui il avait à faire, et cette injonction ne l’invitait guère à la sympathie. Alors non il n’allait pas faire preuve de grossièreté, mais cela ne l’empêchait pas de faire preuve, lui, de subtilité. Après une quinte de toux bien fourni, et bien grasse entre parenthèses, il se mit à répondre :


Ce n’est, visiblement, qu’un humble client venu cherchant un peu de réconfort, et plus si affinité, auprès d’une damoiselle de petite vertu, Oh vous dame à la voix si criarde qu’elle réveillerait un mort. Si vous aviez, avec votre phrasé aussi léger qu’un bœuf, aussi subtil qu’une masse d’armes et aussi distingué que celui d’une marchande à la criée, l’obligeance de me révéler d’abord votre identité, alors je consentirais volontiers à vous dévoiler la mienne.
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Akane

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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptyDim 21 Déc 2008 - 0:26

Elle tenta de reprendre ses esprits, de contrôler la douleur qui s'emparait d'elle et qui ne l'épargnait pas... Ce cri...Bestial...Criard. Elle ne s'était pas rendu compte de ses propos, elle n'était plus elle même à ce moment là, mais une autre, celle qui restait enfouie au fond, qui s'exprimait très rarement.

Retour pénible à la réalité... L'infirmerie...
L'errante remarque au sol un des bocaux cassé... Elle l'avait certainement lâché durant sa crise...Son regard balaya la salle, guettant le moindre signe, ne sachant toujours pas si une personne était présente ou non ...
Une quinte de toux... La brune sursaute, et par réflexe, pose sa main sur son ventre arrondi, l'enfant en elle s'étant agité quand la normande se mit à réagir au bruit environnant.


-Ce n’est, visiblement, qu’un humble client venu cherchant un peu de réconfort, et plus si affinité, auprès d’une damoiselle de petite vertu, Oh vous dame à la voix si criarde qu’elle réveillerait un mort. Si vous aviez, avec votre phrasé aussi léger qu’un bœuf, aussi subtil qu’une masse d’armes et aussi distingué que celui d’une marchande à la criée, l’obligeance de me révéler d’abord votre identité, alors je consentirais volontiers à vous dévoiler la mienne.

Cette voix, reconnaissable entre mille. Ce phrasé, subtil et percutant. C'était donc bien lui. Tenter de lui répondre... Maintenant, elle se rendit compte de la portée de ses paroles précédentes...

- Messire, je n'ai pas à cacher mon identité à un homme fuyant sa femme, ses frères et sœurs, son engagement, et ses responsabilités icilieu.

Réponse franche, sans détour, elle ne l'épargnerait pas. Lentement, elle se leva et se dirigea vers lui. Triste constat une fois devant son époux, il était en piteux état, amaigri... Malade pour sûr, ses lèvres bleutées trahissaient son état.
Elle ne pouvait s'attendrir, non, elle ne le pouvait pas. Elle lui en voulait, elle attendait des explications... Son regard azur impassible se plongeant dans le sien...
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nith

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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptyDim 21 Déc 2008 - 19:12

- Messire, je n'ai pas à cacher mon identité à un homme fuyant sa femme, ses frères et sœurs, son engagement, et ses responsabilités icilieu.

Aïe... Il n'y avait pas beaucoup de personnes qui pouvaient lui parler ainsi, et il avait beau chercher dans sa petite tête, un seul nom lui venait à l'esprit... Et cela n'allait pas être une partie de plaisir. Il avait attendu ce moment, l'appréhendait, le redoutait même. Le temps des explications, des regrets, peut être même des remords. Il avait espéré ne pas avoir à passer par ce lynchage, passer entre les mailles du filet et tout oublier, occulter cette partie de sa vie dont il n'était pas fier. Et s'il se cachait les yeux, peut être que l'embarrassante situation dans laquelle il se trouvait n'existerait pas. "Je ne te vois pas, donc tu n'existe pas"... Si cela pouvait être vrai...

Non, il n'aurait pas voulu courir lâchement sans même jeter un regard derrière lui, fuir cette rencontre inopinée, c'était le moins que l'on pouvait dire. Il avait espéré un peu plus de temps pour se préparer, pour reprendre du poil de la bête, à défaut de ses muscles et de ses crocs. Mais il fallait faire face, peu importait ce que cela lui coûtait. Et il fallait dire que cette fois, il l'avait bien cherché...

Sa verve s'était éteinte aussi vite qu'elle était venue, peut être un vestige de sa hargne d'antan, trouver les mots justes pour abattre les murailles mêmes les plus solides. Mais là, il restait coi. Alors qu'elle se lève, il peut voir au moins une des raisons pour laquelle elle se trouve en ces lieux: la grossesse avançait, comme il avait pu le constater lors des dernières joutes poitevines. Pour une surprise, cela avait été un choc pour sûr, apprendre d'un coup qu'il va être père, alors que les responsabilités le pesaient et que sa santé se dégradait. Bel exemple à donner à son futur enfant... Un vieillard croupissant, usé, décrépi même, voilà ce qu'il était devenu.

Il le regarde, l'inspecte pratiquement comme un douanier. Elle non plus n'avait pas l'air au meilleure de sa forme, des yeux rouges entourées de cernes, les cheveux en bataille, sans compter ses propos pour le moins cassant et son injonction des plus vulgaires. Puis elle le dévisage, le regarde dans les yeux, ce qu'il fait en retour. Communication, communion silencieuse: que peut-elle bien penser derrière ses yeux bleus? Dégout? Déception? Désespoir? Haine? Ou bien compassion? Non, visiblement pas le dernier, au vu de ses paroles et du regard furieux qu'elle lui lançait.

Comment retrouver contenance après un coup pareil? Comment garder la face alors que les accusations portées à votre encontre ne sont que trop vraies? Nier tout en bloc? Ce serait lâche de ne pas reconnaitre ses tords. Tout accepter sans rien dire? Non, ce n'est pas son genre, il n'est point le gentil toutou obéissant. Se braquer en faisant croire qu'il se sentait offensé? Pitoyable, il n'y avait que ceux en manque d'arguments qui réagissaient de la sorte. Réfléchit, réfléchit, il doit bien y avoir une solution pour se tirer de ce mauvais pas...

Un rictus se déteint sur son visage émacié. Il avait trouver: s'expliquer et retourner le compliment, retourner la situation sans trop d'entourloupe.


- Et bien, ma Dame, moi non plus je n'ai point à cacher mon identité, mais il me semblait plus correcte que la personne qui interroge d'une façon aussi charmante et engageante fasse le premier pas, ne serait-ce que pour inviter son invité à en faire autant.
Vous pensez que je suis un fuyard? Grand bien vous fasse. Pensez-vous que je puisse agir autrement que dans l'intérêt général? Avez-vous une si piètre opinion de ma propre personne pour penser que j'ai pu me conduire égoïstement, ne penser qu'à ma propre personne?


Son ton montait au fur et à mesure de ses mots, mais il y avait déjà bien longtemps qu'il n'avait pas pris la parole aussi longtemps, et il se laisser emporter par ses sentiments réprouvés depuis si longtemps. S'en suivi inexorablement une nouvelle quinte de toux. Il sent sa gorge se tordre de douleur, comme s'il avalait quelque acide alors que son corps tremble spasmodiquement. Un filet de sang sort de sa bouche, se détachant de son visage à la commissure de ses lèvres. On pouvait presque dire que cela venait à point nommé...

- Comme vous pouvez le voir, ma dame, je suis malade, et sûrement contagieux. Alors oui le temps pressait, oui j'aurais dû m'expliquer, mais pouvais-je mettre en danger mes frères, mes soeurs, ma femme, notre enfant?

Pourvu que quelqu'un arrive, et rapidement! Il n'avait point envie de discuter pour le moment, mais plutôt de se reposer, trouver un moyen de regagner de l'énergie pour pouvoir à nouveau faire face à une nouvelle rencontre...
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Akane

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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptyDim 21 Déc 2008 - 20:38

Imperturbable... Froide... Impassible...
Malgré les tremblements de l'être aimé, malgré le sang qui s'échappait de ses lèvres. Il n'avait pas tort dans ses propos, un point partout.
Intérieurement, et malgré sa colère grandissante de jour en jour, elle souffrait de le voir ainsi, mais lui montrer cette faiblesse et lui pardonner facilement ne lui servirait pas de leçon. Non, son comportement était inexcusable.

La brune continuait de le regarder quelques instants encore. Que faire ? Elle n'était pas médicastre, et personne ne semblait être dans les parages pour soigner le chevalier. Elle devrait assumer seule. D'un signe de la main, elle l'invita à le suivre vers les couches, il devait prendre du repos, l'envoyer dans sa chambre au donjon l'épuiserait bien de trop en vue de l'avancée de la maladie... Maladie impressionnante... La tuberculose... Elle en avait déjà entendu parler, mais l'affronter, jamais elle ne dut le faire, à la différence de l'épidémie de peste qui avait décimé Rouen il y'a quelques années de cela...

Arrivés devant la couche, elle lui fit signe de prendre place... D'un ton sec, elle posa une simple question sans s'étendre sur le sujet, sans exprimer sa colère, sans dire ce qu'elle ressentait. Ce n'était point le moment, ils reprendront cette conversation tumultueuse plus tard.


- Maintenant, dis moi quand les symptômes se sont déclarés. As tu pris quelque remède ?

Elle se contenait vraiment, elle fulminait intérieurement. Déjà, du regard, elle chercha sur les étagères, quelles herbes médicinales utiliser... Plus tôt ils lutteraient contre le mal du perplexe et mieux cela serait pour espérer avoir une chance qu'il y survive...

Un vertige la prit, le manque de sommeil certainement. Léger vacillement... Elle essaya de dissimuler ses propres souffrances, pour ne pas imposer à son époux un plus lourd fardeau que celui qu'il portait déjà depuis un long moment visiblement. Pourquoi n'avait elle rien vu venir ?

Elle se souvint alors du mandat ducal de Nith, alors que sa grossesse commençait mal. Elle n'avait pas sû être là pour lui, essayant de préserver la vie qui s'accrochait en elle. Devait elle s'en vouloir ? Avait elle mal agi ? Maintenant, il fallait faire le nécessaire, et assez rapidement...


Dernière édition par Akane le Lun 22 Déc 2008 - 14:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptyDim 21 Déc 2008 - 21:57

Oh que oui, il formait un joli couple tous les deux : la femme enceinte et fatiguée, visiblement marquée par sa grossesse, la tristesse et la colère, il fallait bien le dire, avec le mari aussi vivant et frais qu’un cadavre ambulant. Il formait une belle paire… Mais au moins, on savait pourquoi ils étaient ensembles : aussi borné l’un que l’autre ! Pas d’excuse, même pas une tentative de pardon. Chacun faisait ce qu’il semblait juste, pour lui, pour l’autre, et ce quelque soit les conséquences, à l’un ou à l’autre. Elle qui part en retraite chez les nonnes lors de son mandat, alors qu’il aurait tellement eu besoin de son soutien pour ce conseil qui ne bougeait pas, de ces conseillers qui ne savaient ou voulaient rien faire d’eux même, laissant toute les décisions au Duc, du moindre laisser-passer à la demande de mise en place d’une animation. Il est loin le bon temps où chacun des membres dudit conseil proposait, améliorait les propositions en apportant conseil ou question pertinente. Loin l’époque où chacun faisait preuve d’initiative, de création et d’imagination, d’innovation. Pas de nouvelles, pas d’explications, juste cette brève visite alors qu’il était en déplacement en Poitou afin de participer aux joutes. Mais cette fois, c’était à son tour de partir, de se réfugier dans son abri, son nid, son jardin secret. Même si ce n’était pas de gaieté de cœur…

Pas un mot. Elle reste toujours aussi droite devant ses explications. Un mur de glace se formait entre eux : fini la complicité, fini la joyeuse camaraderie des premiers temps, la fougue de la jeunesse, la passion de l’amour débutant. Depuis quand ce mur s’était-il formé ? Il pouvait, il se devait même, briser cette glace. Cette ambiance aussi froide qu’un blizzard lui pesait lourdement, surtout qu’il était venu chercher du réconfort, du soutien, à défaut de la guérison. Mais il ne se sentait pas d’état pour un coup d’éclat, des preuves d’affection, ce n’était vraiment pas dans l’était d’esprit dans lequel il se trouvait.

Elle lui indique d’un geste une couche vers laquelle il se dirige lentement, pas à pas, comme un vieillard peu sûr de son équilibre et de ses forces, craignant de tomber et de ne pouvoir se relever. Il se couche alors, mais cela ne l’empêche pas non plus de remarquer le tremblement de sa femme.


- Il semblerait que je ne sois pas le seul à avoir besoin de soin et de repos. Tu devrais toi aussi t’allonger avant de te retrouver à terre…

Humour entrecoupé de remarque pertinente, voilà comment il allait s’en sortir. Et puis tant pis, autant s’épandre, il voulait une oreille attentive, et c’est ce qu’il avait en la personne de sa propre femme.

- Maintenant, dis moi quand les symptômes se sont déclarés. As tu pris quelque remède ?

- Cela doit remonter à mon mandat ducal. J’avais des nuits torrides.

Un sourire paillard se dessine sur son visage, geste qui lui semble raide tellement il ne l’avait exécuté depuis longtemps.

Non, ma couche est toujours restée vide. J’ai eu des sueurs nocturnes, avec des accès de fièvre. Au début, je ne m’en étais pas préoccupé, j’avais attribué cela à la fatigue de devoir diriger la Normandie. Il est bien plus difficile de devoir prendre des décisions seul alors que les membres qui sont sensés te conseiller ne se sont faits remarqués que par leur silence…
Et puis est apparue cette toux, persistante. Je pensais juste avoir attrapé froid, que ce n’était pas grave. Mais elle ne s’est pas améliorée en une semaine, et s’est même aggravée en deux. Enfin il y a eu ses traces de sang… Là, il n’y avait plus aucun doute sur le mal qui me rongeait. J’ai préféré tout laisser, me reclure afin de ne pas répandre la maladie.
Et me voilà devant toi en la forteresse de Ryes. Pourquoi suis-je revenu ? La solitude, malgré ce bon vieux Riton. Le désespoir aussi peut être… Passer ses jours à ressasser le passé, à regretté son geste, même si l’on sait qu’on l’a fait pour de bonnes raisons. Savoir que l’on souffre d’un mal incurable. On pouvait dire que j’avais du temps pour réfléchir. Mais à trop réfléchir, on se rend compte des erreurs que l’on commet, un peu tard, certes…


Nouvelle quinte de toux. Sa voix se réduit à un simple filet de mot, à peine audible.

Et j’ai bien essayé quelques méthodes, des bains d’eaux froides pour faire baisser la fièvre, j’ai même tenté des bains au camphre et à la violette, Riton avait entendu que cela pouvait aider à relaxer… Je ne sais pas où il est allé pêché ça, mais je n’avais rien à perdre, alors j’ai essayé, sans résultat comme tu peux en attendre…


Il la voit examiner les étagères, cherchant visiblement laquelle de ces plantes pouvait l’aider. Il ne doutait pas qu’elle puisse se débrouillait pour les maux du quotidiens, mais là en l’occurrence, il ne s’agissait pas d’une vulgaire plaie infectée…

- Tu devrais plutôt t’allonger et attendre l’arrivée de quelqu’un qui s’y connaît bien en herbe médicinale. Ce n’est pas que je n’ai pas confiance en tout jugement, quoique… Hum, mais je préférerais quand même l’avis d’une personne habituée à la pratique de la médecine, sans vouloir te vexer…
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Akane

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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptyLun 29 Déc 2008 - 14:07

Ainsi donc, les symptômes remontaient bien à l'époque du mandat ducal de son époux... Elle avait donc bien raison, la brune. Sa gorge se serra, les remords l'assaillirent. Elle s'était endurcie, loin de la femme naïve et candide arrivée à Bayeux, loin de celle qui fut la protégée d'une compagne d'un capitaine disparu et d'une grande avranchinaise... Elle constate qu'il faiblit, qu'il arrive à peine à parler, il l'invite à se reposer également, et doute de ses facultés de guérisseuse... Pourtant, il n'avait pas le choix, elle était la seule pouvant être capable à lui administrer quelconque remède...Il fallait lui tenir tête, coûte que coûte...

Alors que son regard se reporte encore sur les multiples contenants pour ne pas faillir,son visage se décrispe un peu quand sa moitié lui parle des idées de Riton, toujours autant farfelues, un fin sourire pouvait se lire sur son visage...


- Des bains de camphre et de violette ? Hum... Je pense savoir d'où vient l'idée de ce cher Riton... Il m'arrive d'en prendre, je lui en ai fait part. De bon matin, cela aide à bien commencer une rude journée, mais il n'y a pas de vertus thérapeutiques à mon sens, si ce n'est une invitation à la détente...Pour ce qui est des erreurs, oui on s'en rend compte tard, bien trop tard...

Un long silence remplit la pièce... Elle se saisit d'un tabouret pour s'assoir près de sa couche, le regarde un instant sans mot dire, puis reprend le fil de la conversation

- Te souviens tu du serment que nous avons échangé dans notre belle ville ? Pour le meilleur, comme pour le pire ! Nous avons traversé moultes épreuves avec brio, et nous continuerons en ce sens. Tu aurais dû me faire part de ton état, grossesse ou pas...

Tout en disant ces quelques mots criants de vérité, elle dégagea quelques mèches blondes collées par la sueur du front de son époux, afin d'y apposer délicatement sa main. Il était fiévreux...

- Pour ce qui est de mon état, je suis solide, je me reposerai quand je me serai occupé de toi, et tu n'as pas à ronchonner pour ce qui est des soins. Cerridween n'étant pas disponible, et Zalina se trouvant au chevet de mon parrain, c'est moi qui ferait le nécessaire...

L'errante se relève, attise le feu dans l'âtre, se saisit d'un récipient et y verse de l'eau afin de la faire chauffer. Elle s'empare de linges se trouvant sur une étagère, et surveille l'eau. Un murmure s'échappe de ses lèvres...

- J'ai tenu ma promesse, même si...vu les circonstances j'aurai pu la trahir aisément. Tu connais mon tempérament...

De colère, ses mains se crispèrent jusqu'en tordre les linges qu'elles tenaient.
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nith

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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptyMar 6 Jan 2009 - 13:11

Il prend place, mais elle par contre ne semble pas avoir entendu son propre conseil. Il la regarde dans les yeux et y voir de la détermination: non, il n'arriverait pas à lui faire entendre raison, quoiqu'il puisse dire. Rha, quelle tête de mule quand même... L'évocation du bain à la violette semble l'amusait:

Malheureusement, si je n'avais besoin que d'un peu de détente, je ne pense pas que je me serais cloitré pendant tout ce temps... D'autant que pareil moment peut être partagé...

Au moins, une chose de rassurant dans son état: il avait beau avoir perdu sa forme physique, son esprit restait encore tout à fait capable. L'humour, il ne devait bien lui restait que ça pour supporter son calvaire... Elle s'assit à ses côtés, cela lui rappelle d'autres souvenirs: un retour précipité par des chemins détournés à Montmirail, l'inquiétude sur l'absence de nouvelles de sa bien-aimée, l'effroi de la guerre et du carnage qu'elle laisse dans son sillage auquel il avait miraculeusement passé survécu, l'un des rares hommes sains et saufs après la bataille de Vendôme. Une veillée après de sa dame, une nuit de réconfort, magique dans cette proximité dont ils n'avaient que rarement pu profiter.

Elle lui parle de ce serment, cette promesse faite entre eux et Aristote. Arf, ce mariage plein en rebondissement... On ne pouvait pas dire qu'il avait été de tout repos, bien au contraire. Entre prise de tête, rebondissements et aveux en public, ils avaient presque miraculeusement pu échanger leur serment.


Oui, bien sûr que je me rappelle de ce moment, de cet échange, de cette promesse. Le meilleur et pour le pire, hein? J'ai l'impression que depuis que nous nous sommes unis, nous n'avons eu que le pire... Guerre, responsabilités, retraite... Il n'y a que cette grossesse qui est un don du ciel, mais je ne voulais pas gâcher ce moment, ce seul moment de bonheur, d'autant que tu te trouvais toi aussi cloîtrée chez les nonnes.

Sa voix s'éteint au fur et à mesure de ses propos. Il n'avait jamais envisagé le mariage de la sorte, il avait plus vue un partage, une compréhension mutuelle. C'est comme si la mariage les avait séparés au contraire... Triste comme les événements peuvent détruire aussi simplement une relation. Et pourtant, tout avait si bien commencé... Et la voilà maintenant qui joue les durs avec un ventre proéminent. Non, elle abuse quand même!

Hum... Toi aussi tu ne vas pas bien, alors prends ton mal en patience et attends l'arrivée d'une personne confirmée. Il vaut mieux attendre le bon traitement qu'administrer rapidement le mauvais...

Elle prépare des compresses et il la regarde faire. Cela fait combien de temps qu'il ne l'avait pas vu? Regret, passion, amour se battent dans sa tête. Que fallait-il qu'il fasse pour protéger et son amour, et son fruit? Que pouvait-il faire pour éviter que son mal ne se répande, que ce soit dans son propre organisme ou bien dans celui plus grand qui l'accueillait? Et là, c'est le drame... La phrase de trop. La sentence, le couperet tombe sur lui, froid, net, implacable. Non, elle n'avait pas pu dire ça. Ils ne se sont pas vu depuis des lustres, et voilà ce qu'elle lui dit! L'énergie de la colère remplit son corps, un nouveau souffle agita de nouveau ses muscles faibles et endoloris. Il se relève soudain, ne souhaitant plus rester à ses côtés, voulant fuir sa présence, son contact. Non, ce n'était pas possible!

Ses yeux s'étrécirent, sa bouche se fit aussi fine qu'une brindille, sa voix prit un timbre dur, rocailleux, sans un brin d'affection.


Et bien, c'est ainsi que l'on accueille sa moitié après une si longue absence: "Mon amour, si tu savais comme j'ai eu envie de te tromper pendant tout ce temps..." Je dois dire que Vous me décevez. Comment pouvez-vous dire une chose pareille? Comment pouvez-vous me l'avouer aussi clairement, aussi facilement que si vous demandiez quel temps fait-il aujourd'hui? Comment avez-vous pu laisser cette idée s'ancrer en vous?

Vous me dégoutez... Vous portez le fruit de notre amour, mais vous auriez préféré rencontrer une autre personne. Même si vous ne l'avez pas fait, du moins de ce que j'en sais, vos intentions sont claires.

Alors soit, si cela vous démange tellement, allez, batifolez comme bon vous semble. Je pensais que notre amour réciproque, que cette promesse faite aux yeux d'Aristote et de tous nos amis avait une signification, mais si vous ne pouvez résister à l'appel de la chair, que vous êtes aussi vulnérable et facilement détournable du droit chemin, autant mettre un terme à tout ça. Ainsi, vous n'aurez plus de scrupule à avoir.

De toute façon, comment voulez-vous que nous puissions avoir une relation saine? Si l'on ne peut même plus faire confiance à l'autre. Si l'autre est démangé par l'envie de voir si l'herbe est plus verte de l'autre côté de la rivière. Si cette promesse vous pèse tellement, alors autant vous en délier, puisque visiblement, cela n'a plus sa signification première. D'un accord mutuelle, d'une confiance réciproque, voilà que j'ai l'impression que cela est devenu pour vous une barrière à vos envies charnelles.

Non, je ne veux plus vous voir...


Il se dirige vers la porte. ce petit séjour n'avait pas vraiment eu la tournure qu'il avait envisagé. Il avait retrouvé de l'énergie, certes, mais pas de la manière à laquelle il s'en attendait. Il avait besoin d'oublier. Direction, la taverne...


Dernière édition par nith le Mer 7 Jan 2009 - 18:32, édité 1 fois
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Akane

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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptyMar 6 Jan 2009 - 14:17

Les vérités peuvent être dures à entendre, elles peuvent blesser également...
Mais elle devait lui dire, lui faire comprendre qu'elle était perdue, désemparée, elle ne savait même pas ce qui lui arrivait, évitant de songer au pire, gardant un peu d'espoir.
Les mots du chevalier se font durs, il ne souffrait plus que physiquement mais dans son âme également. Les mains de l'errante tremblent sur le linge, elle retient son impétuosité, résiste à son tempérament si emporté...
Délier leur promesse ? Il en était hors de question !
Le fruit de leur amour ? Enfin il se rendait compte qu'il allait devenir père...

Les mots qu'il prononçait, durs soient ils, la fit réagir et prendre conscience qu'elle devait lui pardonner, il l'aimait... C'était réciproque.
Effectivement, ils n'avaient vécu que le pire depuis leur union, et cela continuait visiblement... Il ne voulait plus la voir, et veut sortir de l'infirmerie... Dans son état, cela était pure folie, il n'irait pas loin et s'effondrerait en chemin.

Un regain d'énergie anime le corps de la future mère. Elle jette le linge à terre, et d'un pas rapide, gagne la porte avant le malade, essoufflée...
Elle le regarde, sa colère prit encore une fois le dessus... Elle ne peut plus se contenir, elle crie


- Tu n'iras nul part surtout pas dans cet état ! Ou bien il faudra me passer sur le corps !

Tenace, nachue* , fidèle à ses racines, la normande, sa détermination n'était pas légende, et elle lui montra une fois de plus.

- Peux tu un instant t'imaginer ce que j'ai pu ressentir ? Je ne savais même pas si tu étais encore en vie ! J'ai passé des nuits entière dans ta chambre icilieu en espérant te revoir assez vite. C'était d'ailleurs le seul lieu où je me trouvais en paix. J'ai changé preuve en soit elle, je t'ai attendu. Penses tu qu'il faille m'en vouloir alors que tu as également des torts ? Penses tu qu'être franche soit un défaut ? Je ...

Il ne s'en était certainement pas rendu compte mais... Il avait réveillé la tempête... Celle ci déferlait maintenant. Quitte ou Double. Elle ne voulait pas le perdre, mais elle ne pouvait plus se taire... Tremblements... Craintes... Silence... Était il si aveugle pour ne point voir les sentiments de sa moitié ? Elle ne faillirait pas...

* Nachue : Têtue en normand
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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptyMer 7 Jan 2009 - 18:56

Il se dirigeait vers le pas de la porte de l’infirmerie, ivre de rage. Ce qu’il venait d’entendre lui était inconcevable, incompréhensible. Non, ce n’était pas la femme qu’il connaissait. Non, ce n’était celle qu’il aimait, qu’il avait courtisé, qu’il avait chéri. Tant de changements, tant de modifications dans son comportement, il ne la reconnaissait plus. Non, ce n’était vraiment pas la façon dont il envisageait le mariage, l’union sacrée de deux âmes. Pour lui, c’était un sacerdoce, une promesse immuable faite à sa moitié, son âme sœur, et ce devant les yeux d’Aristote. Que pouvait-on faire de plus sacré, de plus saint ? Mais à la façon dont elle en avait parlée, il avait l’impression qu’elle n’éprouvait pas le même sens, la même valeur, la même rigueur envers cette institution sacrée. Il se souvint, amer, qu’elle s’était déjà mariée deux fois auparavant… Non, on ne pouvait pas dire qu’elle mettait le mariage sur le même piédestal que lui. Lui ne comptait se marier qu’une seule fois. Lui n’oserait jamais courtiser une dame déjà mariée. Lui ne penserait même pas à trahir la parole qu’il avait donné, que ce soit par les pensées, les paroles ou les gestes.

Il avait l’impression de revivre à peu près la même scène que sur la plage d’Honfleur. C’était la fin du printemps. Il faisait encore frais sur la plage, que ce soit le sable sous ses pieds, l’eau qui affluait par vagues successives, ou les embruns qui humidifiaient sa peau. Mais le pire venait de la personne qui comptait le plus pour lui, celle en qui il avait confiance, celle à qui il confierait sa vie, son cœur, son amour. Mais il avait appris une terrible trahison, qui ne fut que confirmer par ses paroles. Aujourd’hui encore ses mots trahissaient la confiance qui lui avait accordée à nouveau, visiblement à tord.

Mais ses sombres ruminations furent interrompues : perdu dans ses pensées, il n’avait pas pris conscience que la dame l’avait dépassé et se retrouvait en face de lui. Arf, quelle tristesse que de perdre force et agilité. Il regrettait vraiment son état qui l’empêchait de faire ce qu’il voulait, ce qui lui semblait juste, de participer à la vie en communauté. Un cri de rage l’obligea à la regarder les yeux dans les yeux.


- Tu n'iras nul part surtout pas dans cet état ! Ou bien il faudra me passer sur le corps !

- Malade ou pas, dois-je vous rappeler qui a battu l’autre en duel ? Et depuis quand pouvez-vous me retenir contre mon gré ?


Il n’avait pas son épée à ses côtés, mais seulement sa canne. Il répugnait à s’en servir, même si cela l’aidait à se déplacer, elle prouvait à la vue de tous l’état de fragilité dans lequel il se trouvait. Mais là au moins, elle allait avoir une utilité comme arme s’il le fallait. Il écouta calmement son explication, tapant impatiemment sa canne contre le sol.

- Je quoi ? Allez-y, videz votre sac, exprimez le fond de votre pensée. Moi, je ne vais pas me gêner.
Je pourrais vous renvoyer le même argument : je n’avais aucune nouvelle de votre part après le mariage, vous vous êtes rapidement retirée de la vie publique dans je ne sais quel monastère. Aucune nouvelle, aucun courrier jusqu’à ce que je vous retrouve, presque par miracle, En Poitou lors des joutes en l’honneur du nouveau Comte.
Et pourtant, me suis-je mis en quête d’une nouvelle femme, d’une nouvelle conquête ? Non, rien de tel. Je me suis mis au travail, peut être même noyé, étant donné le manque de bras et de tête sur lesquels je pouvais compter. Si vous étiez partie ainsi, c’est que vous aviez vos raisons, que je n’ai pas critiquées.
Vous m’avez attendu comme moi aussi je vous ai attendue, attendue une Duchesse de Normandie, attendue une confidente, une alliée. Et pourtant, vous en ai-je tenu rigueur ? Rien de tel jusqu’à maintenant.
Alors la franchise en tant que telle n’est pas un défaut certes, mais tout dépend de la manière de s’en servir. Parfois, il est préférable de taire certaines choses, surtout lorsque l’on sait qu’elles vont blesser. A moins que votre franchise avait pour but de me blesser…


L’homme politique et le légiste refaisaient surface, à nouveau il avait récupéré son aisance dans le langage, sa maitrise du discours. Il fallait penser calmement, réfléchir objectivement, mettre ses sentiments de côté pour répondre à ces accusations. Elle voulait s’expliquer, et bien elle n’allait pas être déçue…
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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptyMer 7 Jan 2009 - 20:57

Droite et fière, l’errante se tenait devant lui.
Droite et fière, elle s’adossa à la porte, malgré les avertissements du chevalier. D’ailleurs… Tenir tête à un membre supérieur à l’ordre était ce correct ?
Non…
Elle ne pouvait donc pas le retenir contre son gré de part cette unique raison mais…Il était son mari.
Elle le voit agiter nerveusement sa canne… Elle devait se méfier. Sa respiration se fit saccadée, son cœur s’emballe, ses tremblements s’estompent peu à peu.
Impression de déjà vu. Un village pris d’assaut.
Elle, plus jeune, dans sa seizième année, jeune fille naïve et candide, dans la demeure familiale des Clairval, sa mère préparant le repas, son père lisant un ouvrage au coin du feu, elle flânant à l’étage, rêveuse et perdue dans les recueils d’herboristerie que sa mère prenait grand soin à rédiger.
Bruit de porte qui claque, hurlements bestiaux, elle entend sa mère implorer des étrangers, et le bruit des lames qui s’entrechoquent. Prostrée sur elle-même, elle tremble, et ne sait que faire, elle attend, elle pleure La Clairval, lâche en ce temps, pieuse, elle demande de l’aide à Aristote.
Cri… celui de son père, puis ceux de sa mère, cris à en glacer le sang… L’inévitable venait de se produire… Elle entend les hommes parler, en fouillant les lieux, des rires mauvais…
Perdue, Etait elle perdue ? Elle descend les marches, rassemblant le peu de courage qu’elle avait à ce moment là, pensant échapper à l’ennemi.
Espoir déchu… Un homme d’une carrure imposante saisit son frêle bras, et la plaque contre la porte… Elle évite le regard de l’homme devant elle, elle sentait la nausée la prendre…


Nausée…

… Ou comment revenir bien vite à la réalité, durant une fraction de seconde…

- Je…


Son regard se perd… Régression à nouveau… Ses lèvres bougent lentement, mais aucun son ne parvient à en sortir… Etat catatonique, elle semblait ailleurs…
Dans ses songes…
L’homme lui tient toujours le bras, lui fait mal, la dévisage, comme un vulgaire morceau de viande.
Elle voit sa mère, vêtements arrachés, violée visiblement puis tuée. Non loin de là, son père, le crâne fracassé gisant au sol, et baignant dans la marre de son propre sang…
Cette vision lui arrache un hurlement… Lui donne une force soudaine…Son père lui avait recommandé de toujours porter à la ceinture la dague qui lui avait confié, elle n’avait jamais compris pourquoi d’ailleurs… Dague gravée des armoiries familiales... Maintenant, elle en saisissait le sens.
Alors que la bête face à elle tente de délasser son corsage, elle tâtonne le fourreau de son arme, tremblotante, s’en saisit et le poignarda violemment, dans le dos, prise d’une haine incommensurable. L’homme s’effondre enfin. Elle avait versé pour la première fois le sang, et finalement, avait aimé cela. Avec précautions, elle récupère sa dague, la range, regarde une dernière fois le spectacle de désolation qui se tenait devant elle, puis prit la fuite …

Une voix… Voix lointaine, familière, chérie…Nith devant elle, son cœur s’apaise, ses esprits reviennent, sa force aussi. Il avait raison, ses mots étaient, une fois encore, emplis de bon sens, et elle avait été des plus maladroites en s’exprimant. Était ce une raison pour lâcher prise ? Aucunement, et il détesterait cela. Il voulait connaître le réel fond de sa pensée… Soit… D’une voix claire, elle l’énonça.


- Je n’ai pas su être présente alors que tu en avais le plus besoin. Je le regrette amèrement. Je me suis exprimée avec une réelle maladresse, je le reconnais. Mon amour, j’ai cru devenir folle sans signe de vie de ta part, chaque jour, il me semblait que je dérivais de plus en plus vers la folie…Accorde moi ton pardon. Donnes nous une chance, pour nous et notre enfant, faisons nous une promesse : Celle de ne jamais plus abandonner l’autre.


Tout était dit, la colère, la rage, avait laissé place à l’amour…Simple chose, cruelle parfois…De ses yeux, malgré le malade qu’il l’était, elle le revoyait comme dans ses souvenirs, comme le premier jour, ce jour où…dans un jardin de Montmirail, il lui déclara sa flamme…
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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptyJeu 8 Jan 2009 - 21:18

Elle se tenait encore devant lui, bloquant la porte par son propre corps. Malgré ce qu'il venait de dire, malgré le fait qu'il soit son supérieur hiérarchique, elle ne pliait pas. Que pouvait-on en penser: de l'insubordination? du courage? Peu importe. Tout ce qui comptait pour le Perplexe sur le moment était que la seule issue de l'infirmerie était bloquée, et qu'il avait envie, qu'il se devait de partir. Finalement, ce n'était pas une brillante idée que de se rendre à l'infirmerie...

Elle a beau se tenir droite, elle semble pourtant un peu perdue, l'esprit vagabond, les yeux dans le vague. Qu'était-elle en train de penser? Ce n'était pas son problème, après tout. Il tenta de se glisser sur le côté, mais la dame se reprit plus vite qu'il ne s'y attendait. Tant pis, il allait falloir passer par un autre moyen.

Mais elle reprit la parole, un peu tardivement certes, comme si elle se réveillait d'un mauvais rêve. Cependant, ses propos étaient cohérents, elle n'avait donc pas perdu le fil de la conversation. Il écoutait attentivement pour trouver le moyen de sortir au plus vite. Mais finalement, ses mots le touchèrent. Repentir, c'était une chose tout à fait louable. Ah, pourquoi tout était si difficile entre eux? Pourquoi le destin faisait en sorte que leur route soit toujours semée d'embûches. En fait, dès qu'il se voyait, pratiquement à chaque fois quelque chose allait de travers. Cependant, il se disait que les tords penchaient plus d'un côté...


Comme je te l'ai déjà dit, le pardon n'est pas chose qui se demande, mais au contraire qui se mérite. Sinon, il serait trop facile, on pourrait fauter et juste à regretter ses gestes pour ensuite tout oublier. Non, il faut en tirer les conséquences, faire acte de pénitence, prouver que l'on regrette sincèrement son geste et que l'on souhaite s'amender.
Mais ce qu'il y a de pire, c'est qu'il ne s'agit pas de la première fois. A croire qu'en mon absence, tu te sens tout à coup libérée, libre de convoler où bon te semble. Le pardon t'a été accordé la première fois, mais c'était en pensant que cela ne recommencerait plus. Dois-je craindre à chacun de mes déplacements que ta couche soit ouverte au premier venu?

Tu souhaites faire une nouvelle promesse, mais ne viens-tu pas de prouver que la promesse précédente, fais en un lieu sacré et béni par Aristote, t'est trop lourde à porter? Jusqu'à ce que la mort vous sépare... Même si je n'étais pas présent, je n'étais pourtant pas mort, les décès des membres de la noblesse étant rapidement connus de tous.

Alors, écarte-toi de la porte, je souhaite sortir. Je ne veux plus te parler pour l'instant, et comme tu peux le voir, je ne suis pas en état pour continuer pareille discussion.

J'ai besoin de temps, du temps pour réfléchir et pour me décider.


Il croisa les bras, patientant le temps qu'elle s'exécute. Non, ce n'était vraiment pas le moment de continuer à parler: la rage aurait pu prendre le dessus sur son esprit, son contrôle. Il ne fallait pas se laisser submerger, résister à la tentation de prendre une décision à la hâte, de laisser place à la colère plutôt qu'à sa raison. Ses pieds frappent le sol, d'impatience, alors que son visage froid et sévère montrait une glaciale détermination.

Il est étonnant de voir comment il peut facilement s'énerver contre les gens qu'il aime. Pourquoi cela le touchait-il autant? Pourquoi se mettait-il toujours dans tous ses états? Il y réfléchissait depuis un long moment déjà, et voilà le fruit de ses réflexion: il a toujours été seul. Depuis son enfance, depuis l'abandon par ses parents, il a toujours été seul, à devoir se débrouiller, compter uniquement sur lui-même. Pour lui, il était difficile d'accorder sa confiance, il était d'un naturel méfiant, penchant qui a été exacerbé par sa vie solitaire. Alors que l'on puisse aussi facilement jeter en l'air cette confiance, ce don qu'il estimait tant, cela le blessait au plus haut point.

Le Perplexe était plus sentimental qu'il le laissait paraître...
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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptyVen 16 Jan 2009 - 13:30

Au jeu des plus obstinés, le blondinet gagna largement la partie...
Pour une fois, la normande lâcha prise, à contrecœur, mais si elle insistait, elle attiserait un peu plus sa colère...

Dernier regard, elle ne pouvait plus parler, les mots restèrent bloqués dans sa gorge. Lasse, épuisée, elle baissa les armes, et s’écarta de la porte. Elle vacille, se retient. Pauvre chose, qu’es tu devenue ? Toi qui semblait forte… Oui pauvre chose, tu portes la vie, mais la tienne semble chaotique à présent, tu joues avec le feu, il est normal que tu te brules, assumes tes actes.

Respiration profonde, elle se ressaisit, pense un instant, sa gorge se dénoue.


- Je te prouverai que j’ai changé, je réparerai mes erreurs.

Et l’enfant en elle qui s’agite, comme si… Comme s’il pouvait ressentir les différends de ses parents. Pauvre enfant, à l’avenir incertain…Elle s’en retourna dans l’arrière salle où se trouvait le bureau et se laissa tomber sur la chaise. Seule, elle pourrait pleurer à loisir…Mais pas en sa présence.
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MessageSujet: Re: Allo maman bobo   Allo maman bobo EmptyMar 20 Jan 2009 - 21:26

La messe était dite: il avait énoncé clairement ses demandes, ses récriminations, ses exigences même. Sa douleur était à la hauteur de sa déception vis à vis de la personne en qui il avait le plus confiance. Et bien, comme quoi la confiance n'était finalement qu'une utopie pour les gens crédules comme lui, une simple illusion jusqu'à ce que le réalité vous rattrape. Il n'avait plus la force, ni la volonté pour continuer pareille conversation, d'ailleurs cela n'allait mener nul part. Il en avait assez, il voulait se reposer, enfin. La journée avait déjà été suffisamment longue et prenante avec la longue cérémonie d'intronisation qui a vu se reformer le Haut Conseil de la Licorne. Il lui faut du temps, pour oublier, pour digérer, pour réfléchir. Et un lieu calme pour pouvoir méditer tranquillement, à moins que ce ne soit pour se défouler et exprimer, expulser cette rage qui le tenaille.

C'est le silence qui accueillit son laïus. Pas de réponse, pas de reproche. Non, rien. Comme si ces mots avaient un vraie valeur, un véritable impact et que celui lui donner à réfléchir. Mais pour combien de temps? Car, finalement, il ne faisait que répéter ce qu'ils s'étaient déjà jurés de respecter, ni plus, ni moins. Personnellement, il pensait qu'il ne devait pas être nécessaire d'énoncer à nouveau ce qui allait normalement de soit. Mais, à ce jeu là, il avait aussi ses tords... Soit, cette maladie tombait au même moment où sa femme est lui avaient mis de la distance entre eux, comme si c'était une punition pour pareil traitement; Il souffrait assez, il ne voulait plus subir d'autres tourments. Malheureusement, le destin ne semblait pas vouloir l'épargner...

Puis une seule phrase, une reconnaissance de ses erreurs, une volonté de repentir. Comme quoi, ce qu'il lui disait semblait porter leurs fruits, elle avait compris que ce sont les actions qui permettent le pardon, et pas simplement les mots. Sur ce, il n'avait plus rien à dire. Il prit la porte, lentement, sa cadence battue par le battement de sa canne sur le sol de pierre. Il fallait qu'il se rende dans sa chambre, même si pour cela il devait encore remonter les innombrables marches jusqu'à l'étage des appartements des chevaliers. Là-bas, il pourrait se reposer, se détendre, mais aussi crier tout son saoul sans avoir peur de se faire entendre, de se faire surprendre alors que sa colère éclaterait. Mais pas au grand jour, il n'était pas homme à se mettre au devant de la scène, ou alors seulement par de mauvais concours de circonstances...

Tous les autres membres devaient se trouver à l'extérieur, vaquant à leurs occupations ou à leurs fonctions pour l'Ordre. D'ailleurs, les autres Chevaliers étaient pratiquement tous au Haut Conseil désormais, il ne serait donc pas dérangé si sa voix portait un peu trop à travers les murs de sa chambre...
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