Vers un but, quelqu'en soit le prix...

Invité

Sentir le vent lui fouetter le visage, partageant en même temps l’extase de sa monture de galoper librement, ses puissants muscles battant l’air sans relâche, leur procurant une incroyablement sensation de force. C’était un plaisir indescriptible pour elle, un moment de pure intimité et d’ouverture à tellement de choses qui lui semblait inatteignables en temps réel. Ses paupières se firent closes un temps, une seconde, mille ans, et Ewa, des mèches de cheveux roux trempées se plaquant sur son visage, goûta à la saveur salée de la pluie sur sa peau. Pluie glissant de même sur la robe de sa monture dont la couleur noire n’en ressortait que plus grâce aux éclairs déchirant les nuages.

Loin du Limousin, de la médisance de ces élections comtales et de la fatigue du travail, elle se sentait incroyablement reposée uniquement grâce à cette chevauchée, cette sortie qu’elle s’était permis ou presque, et d’ailleurs, qui l’aurait contredit ? Chacun savait qu’il était pratiquement impossible de faire changer la Comtesse d’avis, d’autant plus qu’elle accomplissait ses fonctions du mieux qu’elle pouvait.

Dans sa poitrine, un tambour martelait à présent sans relâche au fur et à mesure qu’elle apercevait au loin se dessiner les lignes de Ryes. Elle se positionna un peu en arrière alors que son cheval ralentissait avec douceur. Souplement, elle descendit de son dos, rejetant fermement le capuchon de sa cape en arrière. Il était normal d’avoir peur, se dit-elle, mais il était stupide de chercher à fuir cette peur et de la laisser la paralyser. Ses iris de feuille glissèrent sur les environs, les englobant à la recherche d’une âme qui vive, même d’un danger, mais rien.

Rien ne signifie pas la sécurité totale. Son épée glissa sans bruit de son fourreau, des herbes s’accrochèrent à ses cuissardes, les frôlant pour les humidifier un peu plus, une odeur de terre mouillée flottant autour d’elle. Son regard s’égara sur les constructions qui se rapprochaient. Un sentiment indéfinissable l’envahit soudain et elle tourna la tête vers celui qui la suivait… Son équidé !

Elle se décida à continuer son chemin, écartant de la pointe de sa lame une plante lui bloquant le passage. Au loin se dessina une silhouette elle s’en approcha et salua le garde qui se trouvait maintenant devant elle. Elle rangea son arme puis chercha le parchemin de convocation qu’elle avait reçu pour se rendre en ce lieu.

Bonjour Ewaële de la Boësnière, je suis attendue pour un entretien avec le Haut Conseil de l’Ordre de la Licorne…

Elle tendit le vélin sans rien ajouter de plus.

Citation :: Le Haut Conseil de l'Ordre royal de la Licorne à Dame Ewaele de la Boësnière, Salut et connaissance de vérité.

Qu'il vous soit connu que votre lettre a reçu la meilleure attention de la part dudit Haut Conseil dans son ensemble.
Item que les votes ont souligné vos qualités et les promesses qu'elle contenait.
Item que nous attendons en ce jour que vous nous communiquiez vos disponibilités pour un entretien avec ledit Haut Conseil afin de juger au mieux de vos motivations.

Donné en Ryes ce IVe jour de mars del an de grasce MCDLVII

Zalina de Montmorency,
Capitaine Prévôt

Sujet: Re: Vers un but, quelqu'en soit le prix... Jeu 5 Mar 2009 - 21:25

Vindjou de vindjou de foutrepoilu ! Pour son premier jour à la herse, il fallait qu'il fasse pluvieux comme un jour de déluge ... Et les sadiques Sepa et Gamling le regardaient sûrement en rigolant à travers les grillages du Poste de Garde couvert - comme si c'était nécessaire de le préciser.
Ah, foutu poste de garde, son efficacité était telle qu'il permettait à n'importe quel de ses occupants de regarder au dehors sans que le dehors ne le voie ... mais le concepteur de cette fichue pièce n'avait pas pensé au pauvre garde qui était dehors lui aussi et qui montait la garde en devenant complètement paranoïaque, n'osant plus faire un pas de travers, cracher dans un coin ou mettre son doigt dans son nez de peur de recevoir des moqueries au retour.

Enfin bref, passons sur ces considérations techniques car un mouvement venait de se faire repérer de l'autre côté de la herse. Un éclair ? Mackx avait vu un éclair de lame ! Il en était sûr ! Il avait passé assez de temps sur les champs de bataille pour savoir reconnaître ce scintillement bref et intense - quoique, pas si intense aujourd'hui pour cause de faible luminosité - qui était si caractéristique à une épée hors du fourreau.
Où ? Combien ? Comment ? Ca y était, le vieux réflexe se mettait en marche ... et sa main rendue franche par le stress était déjà allée chercher le bouclier posé négligemment contre le mur. C'est pas très utile derrière une herse ... mais ça permet d'éviter une éventuelle flèche.

La silhouette s'approcha, se féminisa, mais précisa son geste. Une épée au clair, et un cheval derrière elle. Elle s'approcha pendant que Mackx se recroquevillait derrière son bouclier, en attente du moment de vérité. Elle continua de s'approcher, d'un pas tranquille et ... elle arriva à sa hauteur.
Heureusement qu'une herse de plusieurs pouces de large les séparait et que l'écuyer s'était placé hors distance de frappe, à quelques pas derrière elle.

Soudain ... tabadam, la femme rangea son épée dans son fourreau et sortit un parchemin de sa besace.

Bonjour Ewaële de la Boësnière, je suis attendue pour un entretien avec le Haut Conseil de l’Ordre de la Licorne…

Puréeeeeee ! Mais quelle idée de charger sabre au clair alors !? On en a abattu d'autres pour moins que ça !

Le Vicomte commença à se relâcher. Ce n'était normalement pas un piège, surtout que le nom d'Ewaelle de la Boësnière lui était connu. Il l'avait déjà entendu et en bien ... mais où ? On était pas à ça de toute façon pour l'instant.

Le poitevin prit le vélin qui lui était tendu au travers de la herse et commença à le lire.

Enchantée de vous rencontrer ma Dame. Je me prénomme Maxime d'Alesme, écuyer et garde de ces murs.

Je suis au regret de vous dire qu'au vu du vélin que vous venez de me donner, je ne vois nulle trace de convocation en vue d'un entretien.
Le Haut Conseil vous demande juste de communiquer vos disponibilités afin de pouvoir convenir d'une date qui siérait à tout le monde pour justement pouvoir faire cet entretien.

Si vous désirez soit me les dire de vive voix afin que je les transmette, soit les coucher sur un vélin afin que je transmette celui-ci, je serais heureux d'être votre homme mais il m'est impossible actuellement de vous laisser entrer dans la forteresse.

L'écuyer lui sourit, histoire de montrer qu'il était coopératif et qu'il était tout prêt à l'aider. Néanmoins, il ne put s'empêcher de rajouter avec un petit clin d'oeil,

Et même si les copies sont moins précieuses et donc plus suceptibles d'être emmenées sur les routes, nous préférons avoir affaire à l'original scellé lorsque vous montrez un papier.
Sans scel, qu'est-ce qui me prouve que ce parchemin est bien authentique.

Invité

Regard qui se plissait au fur et à mesure qu’elle entendait le garde lui répondait, tortillage de nez fréquent chez la Comtesse, ce qui ne présageait rien de bon ou de pire qu’un nez qui se tortillait.

Elle reprit sans ménagement le document, le relut, le roula et le tapa sur sa cuisse. Puis se mit à farfouiller dans la poche de son mantel à la recherche d’un autre parchemin.

Hum…

Son bizarre de réflexion qui sortit de la bouche de la jeune femme, mais rien de plus ou de moins. Elle se trouva sotte d’un coup d’avoir fait confiance à la seule personne qui lui avait expliqué comment faire suite a ce courrier, et pourtant n’était-il pas le mieux placé pour lui répondre sur l’Ordre Royal de la Licorne? Elle haussa les épaules et regarda le garde en se disant que de toute façon lui n’y était pour rien mais qu’elle saurait faire la remarque à qui de droit.

Bien, bien, bien, c’est parfait tout ça, je me disais justement que votre forteresse devait être très agréable à visiter de l’extérieur sous un tel temps.

Elle attrapa sa monture par son licol et s’apprêta à faire demi-tour.

Enchantée d’avoir fait votre connaissance je vais m’arranger pour faire parvenir ce qu’on attend de moi à la personne qui m’a fait parvenir ce vélin, et je vous remercie aussi pour la petite leçon sur les sceaux.

Petit sourire ironique de la rouquine qui se retourna et se projeta de façon aisée sur le dos de son cheval. Un signe de tête pour le saluer avant de partir. Mais sa langue la démangeait légèrement, elle n’était pas du style à ne pas répliquer à sa façon !

Au plaisir donc, Maxime d'Alesme, écuyer et garde de ces murs.

Puis elle donna un léger coup de talon à son équidé et entreprit de faire le fameux tour des murs avant de trouver un endroit décent pour répondre à la Peste. Elle se promit la prochaine fois de relire sept fois ce qu’elle recevait plutôt que de faire tourner sa langue dans sa bouche et de s’enquérir des informations de façon détournées.

Invité

Ewa errait dans les alentours de Ryes, un peu au hasard. Il n’y avait pas si longtemps qu’elle était arrivée à la forteresse. Elle s’était habituée à la campagne assez peu peuplé, faisant des allers retours jusqu’au village qui se trouvait à une lieue de là.

Elle apprenait ainsi, malgré elle, les valeurs de la patience qui chez elle faisait défaut, et, chaque matin cependant, l’inactivité et la perspective d’une autre journée passée à parfaire sa connaissance des environs la décourageait. Certes, son temps n’était pas venu, mais il était toujours terriblement frustrant d’attendre encore et encore, pour s’apercevoir à la tombée de chaque soirée qu’une journée de plus, une journée pratiquement inutile était passée. Elle avait l’impression d’être transparente, inutile et inexistante chaque matin dont le soleil accouchait, chaque journée dont les ombres s’étiraient inlassablement, et chaque crépuscule qui tombait.

Chaque naissance de Lune, au lieu de l’apaiser comme cette boule couleur de safran le faisait habituellement, ne parvenait qu’à faire grimper sa tension encore plus, lorsqu’elle se réveillait en pleine nuit qu’elle passait les deux heures suivant son réveil à la fenêtre de sa chambre à la contempler, découragée.

Aussi fut-ce un soulagement pour son manque d’action quand elle reçut la fameuse convocation a l’entretien.

C’était un matin, elle était déjà habillée d’une tunique, son épée pendait à sa hanche et tapait au rythme de ses pas contre sa jambe gauche gainée de ses braies de cuir, elle avait revêtu une cape de voyage qui couvrait ses épaules et ses avant-bras laissés nus par la tunique aux manches courtes. Ses pas l’avaient mené un peu partout depuis que le soleil s’était levé, voire même avant, et elle avait parcouru la campagne sans réel but sur sa monture avant de revenir à son point de départ. Le poste de Garde !

Elle descendit de son cheval et sorti de sa poche un parchemin, le bon cette fois avec le scel manquant lors de sa dernière visite hâtive… Elle s’approcha presque insolente avec un sourire en coin tendant le document à l’homme qui se trouvait là.

Citation :: L'Ordre Royal de la Licorne à dame Ewaele,
Salutations et connaissance de vérité.

Par la présente, nous vous informons que vous êtes attendue en la forteresse de Ryes pour un entretien. Celui-ci aura lieu le 16eme jour du mois de mars de cette année.
Présentez-vous au poste de garde, le lieu de l'entretien vous sera alors indiqué.

Cordialement,

Nith le Perplexe,
Lieutenant Commandeur Diplomate
Pour l'Ordre de la Licorne.

Bonjour je suis attendue ce jour !

Sujet: Re: Vers un but, quelqu'en soit le prix... Lun 16 Mar 2009 - 9:53

Ma foy, c'était la journée aujourd'hui ! Ce n'était pas déplaisant, que du contraire. C'était quand même mieux que de rester assis sur son tabouret, scrutant l'horizon pendant toute la journée, sans que rien ne se passe.
Après l'arrivée d'un certain Fabien, aussi matinal que le coq, voilà qu'arrivait une autre personne, à peine moins matinale.

La silhouette se rapprochait des murs, juchée sur son destrier. Elle lui disait quelque chose cette silhouette bien droite, comme arrogante envers la campagne environnante. Et au fur et à mesure qu'elle se rapprochait, Mackx cherchait dans ses souvenirs ce que cette silhouette, puis cette femme - car elle s'était assez rapprochée pour qu'il puisse voir son visage - lui disait.
Aaaaah ... tilt ! C'était la Dame qui était venu l'autre jour ! Et que l'écuyer avait du rembarrer, tout simplement parce qu'elle n'était pas, ce jour là, attendue pour un entretien.
Elle ne l'avait pas super bien pris, même si elle avait gardé toute sa contenance. Avait-elle la bonne convocation en ce jour ?

Tendant le bras au travers de la herse, le poitevin prit le parchemin et le parcourut rapidement. Bon, elle avait l'air en ordre, il n'y avait plus qu'à demander à Sepa.

Ah bien cette fois-ci ça à l'air en ordre Dame !

Permettez quelques minutes que je demande confirmation à mon frère dans le poste de garde.

Sepaaaaaa ? Ewaëlle de la Boësnière est-elle bien attendue en ce jour pour un entretien ?

Invité

Il y a des choses qu'il faut apprendre à vivre, sous peine de passer toute sa vie à attendre... Murmura-t-elle pour elle-même.

L'ennui et la lassitude n'avaient pas prit sur le cœur patient de la jeune femme. Si elle avait eu jadis, la vivacité, les caprices, son père avait forgé sa tolérance tout autant qu'émoussé son orgueil. La sagesse l'avait menée à comprendre qu’elle avait des travers qu'il ne tenait qu'à elle de ne pas partager. Avec un amusement silencieux, elle scruta le garde, se souvenant de sa missive d’excuses qu’elle avait reçu, peu avant son premier passage à Ryes.

Citation :: Ah bien cette fois-ci ça a l'air en ordre Dame !

Elle leva les yeux au ciel, retenant un soupir d’exaspération. Peut être s’était-elle un peu trop empressée de galoper à la forteresse, mais bon elle avait ses raisons qu’elle ne se permettrait pas d’expliquer au garde.

Citation :: Permettez quelques minutes que je demande confirmation à mon frère dans le poste de garde.

Avant qu’il n’ait le temps d’interpeller quiconque, elle lui répondit d’un ton calme et détaché, presque froid suite aux évènements de la dernière fois qui avait encore l’air de l’amuser lui plus que de raison. L’erreur était humaine et sa précipitation à la limite pouvait être prise pour ce qu’elle était ni plus ni moins ! Mais ça elle n’allait pas le développer sur un pas de porte non plus.

Mais je vous en prie fait, je saurai bien patienter encore un peu.

Elle lui adressa un très joli sourire ironique un poil en coin comme elle savait si bien le faire dans ce genre de situation.

Sujet: Re: Vers un but, quelqu'en soit le prix... Lun 16 Mar 2009 - 20:33

Sepa était retourné au poste et avait remarqué qu’il avait oublié une arrivée. Ah, c’était Ewaele, il n’avait pas eu la chance de la connaître, lui simple habitant de Ventadour et elle Comtesse. Sa marraine Dame_Ned lui en avait dit du bien. Sepa était parti dans un moment nostalgique en ses quelques mois dans le comté du Limousin et de la Marche, il n’avait pas pu y resté très longtemps et surtout pas pu faire ses preuves au sein de l’armée. Enfin il en retient que des bons souvenirs, sa compagne, son baptême et de formidables amis aussi.

A peine, il eut fini de rêvasser un peu sur son passé que Mackx l’appelait pour demander confirmation. Doigt sur la feuille, c’était bien elle qu’on attendait pour aujourd’hui. Il sortit du poste de garde, il doutait que celle-ci le reconnaisse étant donné qu’il s’était croisé juste lors de la remise des diplômes de la COLM. Le soleil faisait son apparition de plus en plus, c’était agréable de faire deux entrées sans être embêté par le climat. Comma d’habitude, il fit signe à son frère d’ouvrir la herse.

Dame Ewaëlle de la Boësnière est bien attendu aujourd’hui

Il attendit que celle-ci rentre pour lui donner la direction de l’entretien

Bonjour, vous êtes attendu dans la salle Hubert où là vous y passerez votre entretien. Bonne chance.

Sepa la laissa passer puis retourna à son poste

Invité

Bonjour !

Elle scruta rapidement le visage de l’homme qui lui faisait maintenant face en haussant légèrement les sourcils…

Elle le remercia pour lui avoir indiqué la salle où se rendre, se disant que son visage ne lui était pas méconnu… Mais où et quand ? Cela resterait pour l’heure un mystère… Si un jour cela lui était permis, elle ferait en sorte d’avoir réponse à ses questions.

Par la même elle fit un signe de tête au garde qui l’avait accueillit à l’entrée de la forteresse, elle était ce qu’elle était mais le respect et la politesse restait quand même le minimum qu’on lui avait inculqué.

Invité

Voilà une nouvelle page se tournait, déterminante pour son avenir, mais pour l’heure pas la peine de s’encombrer l’esprit avec tout ça. Déjà clôturer ce qui devait être avant de prévoir ce qui ne serait peut être qu’une illusion, un doux rêve…

Elle longea à nouveau le couloir qui devait la ramener à son point de départ. Chasser les questions et les réponses, chasser ses doutes et ses incompréhensions, chasser tout ça d’un simple geste de la main qui remit en place malgré elle une mèche rousse.

Elle salua les gardes qu’elle avait croisés à son arrivée, plus chaleureuse et détendue… Elle ne manqua pourtant pas d’adresser un sourire en coin au prénommé Maxime d'Alesme… Bah oui la rouquine retrouvait enfin ses habitudes ou son naturel.

Ewaële récupéra sa monture, sortit le plan de son mantel et l’examina plus en avant, puis d’un coup de talon engagea un trot le temps de sortir de la forteresse et de galoper sans cesse sur les chemins jusqu'à ce que Fontenay apparaisse dans son champ de vision.

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