Arrivée de Sindanarie

C'était à tomber par terre... Sindanarie avait encore réussi à être en retard, partout où elle se rendait ! Avoir vu le pigeon fort tard ne l'avait certes pas aidée dans sa volonté de bien faire, et ce fut à la suite d'une longue chevauchée que la Dame de Viam se présenta sous les remparts de la forteresse de Ryes. Une lettre précieusement serrée contre elle, la jeune femme poussa sa monture, dans un dernier élan, jusqu'au poste de garde. Mettant pied à terre dans un saut, la jeune femme se présenta au garde de faction, et lui tendit le parchemin soigneusement plié, sorti rapidement de la besace calée contre la selle, en disant :

Le bonjour à vous, Messire. Je viens me présenter au Haut Conseil de l'Ordre de la Licorne. Voici la missive par laquelle on me fit savoir que je devais me rendre en ce lieu.

De fait, sur le parchemin, l'on pouvait lire :

Citation :: L'Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne,
à dame Sindanarie,
Salutations et connaissance de vérité.

Le Haut Conseil de l'Ordre de la Licorne vous attend en la forteresse de Ryes, afin de pouvoir procéder à un entretien avec des membres dudit Conseil.
Cet entretien débutera en le 6e jour du mois d'avril, en cette année même.
Veuillez vous présenter au poste de garde, il vous sera alors indiqué le lieu de cette réunion.

Faict en Ryes, ce2e jour d'avril de l'an de grâce MCDLVII.

Tenant toujours fermement les rênes de sa monture fatiguée par leur longue chevauchée, Sindanarie reprit, ignorant les courbatures de ses membres :

Pouvez-vous m'indiquer où je dois me rendre, Messire ?

Invité

Nouvelle journée et sont lot de nouvelles arrivées, arrivées très fréquentes les derniers temps. Le garde marchait le long de la herse, il faisait les cents pas, un moyen d'éviter les fourmis qui gagnent les jambes après être rester trop longtemps immobile. Belle journée et un garde de bonne humeur, en forme, pour le moment du moins. Derrière les murs résonnèrent alors les bruits d'un cavalier, ou plutôt d'une cavalière, quelques secondes plus tard il pouvait en effet être celui d'une femme.

Il classait ce genre d'arrivées "d'agréables", enfaite pour lui toutes les arrivées composées d'une femme lui était agréable, oui le garde même à ce jeune âge aimait déjà la compagnie des dames. Du moins tant que celles ci ne se révélait pas être comme la peste qu'il connaissait dans son comté. Alors que l'inconnue s'approchait, Gamling la salua simplement de la tête et récupéra ce qu'elle lui tendait. Encore un entretien, il s'y attendait, fréquent.

Bien, permettez ?

Il se recula et appela son frère, la routine habituelle quoi. Un coup d'oeil vite fait sur le morceau de papier pour se remémorer le nom puis à vive voix, il interpella Sepa.

SEPA ! Dame Sindanarie est bien attendue pour un entretien ?

Sepa tournait en rond dans la salle car à force de rester assis, cela lui faisait un peu mal partout, en plus les jours devenaient de plus en plus beaux. Cela faisait garder un bon moral au licorneux bien qu’il reste enfermé. De temps à autres il sortait la tête du poste de garde pour prendre mieux l’air. Il s’assit tout de même sur son siège et reprit ses cours pour augmenter dans son domaine militaire. Au bout de quelques minutes, celui-ci s’assoupit.

Sepa sursauta, il entendit son nom mais lorsqu’il ouvrit les yeux, il se demanda s’il n’avait pas rêvé. Enfin, il ne comprit pas pourquoi il aurait entendu le nom de Sindanarie s’il rêvait. Il prit son temps et regarda dans son registre. Coup de panique, on l’avait bien appelé, certainement la tête enfariné, il se frotta les yeux, remit ses cheveux un peu près correctement pour être présentable devant la dame venue. Ensuite il sortit du poste de garde faisant signe à Gamling d’ouvrir la herse puis il s’adressa à Sindanarie.

Désolé du temps d’attente Dame Sindanarie, vous devez vous rendre en salle thierry, c’est là que se trouve votre entretien.

Sepa lui indiqua le chemin à suivre pour que celle-ci ne mette perde pas plus de temps pour se rendre à la salle.

L'éclat retentissant de la voix du garde fit sursauter Sindanarie. Un léger sourire naquit au coin de ses lèvres quandelle reconnut le nom d'un ancien de l'armée du Limousin. enfin, ancien... Le bruit courait qu'il était revenu. Enfin, elle n'était pas en Limousin, mais à Ryes, en Normandie, et en retard... Sepa émergea du corps de garde avec un geste qui fit ouvrir la herse qui barrait jusque là l'entrée de la forteresse, et indiqua à la jeune femme quelle route suivre pour se rendre dans la salle où elle était attendue. Avec un sourire et un signe de tête aux deux gardes, Sindanarie dit simplement, avant de s'enfoncer, la bride de sa monture toujours fermement en main, dans les profondeurs de la forteresse :

Je vous remercie. Bonne journée à vous !

Sur quoi, elle s'avança et franchit la herse. Peu après, elle aurait laissé son cheval en un lieu adéquat, et se serait hâtée vers la salle où on l'attendait.

Et elle était de retour, la Sindanarie, une lettre précieusement serrée dans sa sempiternelle besace. La chevauchée depuis son Limousin bien-aimé lui parut moins longue. Sans doute pouvait-on attribuer cela à une certaine exultation. Bref, cette fois, la chevauchée n'était pas faite dans l'urgence, la malheureuse monture ne manqua pas d'y passer une seconde fois, et la jeune femme se présenta au poste de garde. Sautant de nouveau à bas de sa monture, elle se présenta au garde qui était de corvée d'accueil des visiteurs, et lui dit :

Le bonjour ! C'est encore moi, enfin, Sindanarie, je ne sais pas si vous vous rappelez... Bref. Euh...

Pendant qu'elle s'enlisait dans sa phrase, la jeune femme extirpait la précieuse lettre de son paquetage, et la tendit au garde, avec un sourire d'excuse exultante :

Je crois que ça parlera mieux que moi, pour cette fois...

Citation :: L'Ordre royal de la Licorne à Dame Sindanarie,
Salut et connaissance de vérité.

Qu'il vous soit connu que votre lettre a reçu la meilleure attention de la part dudit dans son ensemble.
Item que les votes ont souligné vos qualités et les promesses qu'elle contenait.
Item que vous estes en ce jour accepté parmi les écuyers dudit Ordre qui vous attend maintenant en sa Forteresse de Ryes.

Donné en Ryes ce XXIe jour d'avril de l'an de grasce MCDLVII

Le laissant prendre tranquillement connaissance du contenu de la missive, elle reprit, quand il lui sembla qu'il devait en avoir fini :

Pouvez-vous m'indiquer ce que je dois faire ?

Et Sindanarie, tenant fermement sa monture toujours, attendit la réponse du garde.

Mackx s'était préparé le matin spécialement. Enfin, il avait pris tout son brol en partant vers la guérite de garde et avait profité de la protection des murs pour se raser, pour passer une chemise et des braies propres, virer les taches de boue de sa cape, l'accrocher sans arriver à s'étrangler dans un mouvement incontrôlé, nettoyer son épée et son fourreau, la graisser un peu, afin d'éviter la rouille et enfin cirer ses bottes.

Une fois tout cela fait le soleil avait déjà bien coursé dans le ciel et Mackx n'avait plus beaucoup de temps à attendre avant de remettre le poste entre les mains d'un homme d'armes et de courir vers la salle du Chapitre.
Qu'importe, un traité à lire fit passer ce temps assez vite et l'écuyer allait se lever pour se rendre à la salle du Chapitre quand il entendit le bruit particulier et si reconnaissable de quelqu'un qui approchait de la herse.

Un regard par une meurtrière et une oreille tendue lui apprirent qu'elle était Sindanarie, attendue aujourd'hui. Et valait mieux qu'elle arrive avant de se faire introniser car se faire introniser sans être là, c'était pas le pied.
Un regard à Sepa, qui lui aussi était ciré de pied en cap, même si il était sans cape pour lui faire comprendre qu'ils étaient à la bourre et qu'il prenait donc les choses à main pour aller plus vite et il s'approcha de la demoiselle pendant que la herse mugissait avec un de ces boucans dont elle a le secret.

Bienvenue à la forteresse de Ryes nouvelle soeur !

Normalement, je suis sensé te faire un petit discours sur ce que tu dois faire dès ton entrée dans la forteresse mais comme la cérémonie est sur le point de commencer ... ou commencée, on va aller plus vite. Tu feras ce qu'il faut après.

Suis moi, nous allons à la salle du Chapitre. Tu peux donner ton cheval à un homme d'armes ici présent, il l'amènera pour toi à l'écurie.

Et, sans même laisser à la malheureuse le temps de comprendre ce qui arrivait, le poitevin se retourna et partit vers le but de sa journée. Sur le chemin, il ne manqua pas d'expliquer à la jeune femme qu'après le chapitre, elle devrait se rendre aux écuries afin de remplir la fiche concernant son cheval, à l'infirmerie afin de subir la traditionnelle visite médicale, à la salle d'armes pour y suivre les cours obligatoires.
Il lui montra aussi la taverne en passant devant et lui expliqua comment trouver les dortoirs.