[RP]Intronisation

Etrange d’entendre le Grand Maître évoquer ce qu’elle-même a du mal à intégrer. Oui bien sur, en y réfléchissant, elle a donné quelques signes, elle a continué à porter le deuil les premiers jours par exemple et puis la rousse a du dire la triste issue de son séjour en auvergne, mais Alethea ne s’était jamais demandé ce qu’on savait d’elle dans la forteresse.

Il y avait eu les questions posées par Cerridween et Zalina, lors de son entretien mais depuis sa vie c’était un peu compliquée. Elle avait du reprendre le poste de porte-parole au milieu d’un conseil tumultueux, et on allait sûrement lui demander d’être prévôt dans les jours qui suivraient. Est-ce que tout ça n’était pas en train de la changer ? A quoi aspirait-elle encore ? Pressée de pouvoir partir en mission lorsqu’elle était dans les couloirs du château elle n’était pourtant pas certaines qu’avec son peu d’expérience au combat ce ne serait pas là qu’elle aiderait le mieux dans un premier temps, son duché bien sur mais la Licorne aussi.

Pourtant, avant tout ça, avant de perdre le sourire et les conseils de sa marraine, c’était sa voie qu’elle était venue trouver ici. Elle avait le désir de servir et rêvait de le faire au sein de la Licorne parce que leur force, leur détermination, leurs valeurs étaient ce en quoi elle se reconnaissait. Et c’était arrivé ! Ils lui en avaient fait l’honneur.

A présent, devant l’assemblée, alors qu’elle est venue pour dire sa résolution à les suivre, à sa grande surprise, c’est le Grand Maître qui lui dit leur volonté de l’accueillir et de la soutenir. Par ses mots à lui, la promesse devient mutuelle et elle en reste un instant déconcertée.

A ce point entre son passé et son avenir, entre ses regrets et ses espoirs, elle baisse les yeux et prononce le serment.

"De par ma bouche je déclare, que nul homme, paysan, soldat, noble ou roy ne pourra me soustraire à mon serment.

Qu'il soit su aux oreilles de tous qu'aujourd'hui en ce jour je deviens une fille de la Licorne.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à sa majesté Lévan III, roy de France par la grâce de Dieu, à la vie et à la mort, pour les siècles des siècles, et à jamais. Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à l'ordre royal de Chevalerie de la Licorne, et par la même à la personne de sire Enguerrand de lazare, son Grand Maître. Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure fidélité au peuple de France, pour aujourd'hui et à jamais. Que de par mon bras je défendrai veuve, orphelin, innocent, simple d'esprit, opprimé, éclopé, ou simple paysan, comme n'importe quelle autre personne de ce royaume.

Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes. Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafioso avec la même efficacité, et le même sens du devoir.

Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et mes valeurs.

Que la devise séculaire de l'ordre devienne mienne par ma bouche qui la prononce, et que

JUSTICE ET BRAVOURE

devienne le mot d'ordre de mon attachement au royaume."

Les mots avaient résonné en la salle du chapitre. Le serment répété. Le Grand Maitre avait attentivement observé la jeune femme genou plié devant lui. Étonnement pouvant se lire dans ses yeux. D'être ici en ce chapitre? Ou de par les paroles par lui prononcées? Il devrait en parler avec Cerridween, tout à l'heure, une fois la cérémonie terminée.
Quelques pas sur sa senestre, le Grand Maitre revenant devant la jeune femme, tenant la cape azur entre ses mains, avant de la poser sur ses épaules.

Comme tes prédécesseurs, tu es en ce jour écuyère de l'Ordre Royal de la Licorne. Cette cape sera ton étendard, le signe de reconnaissance de l'appartenance à l'Ordre. Elle sera aussi ce qui fera que nombre en ce royaume voudront te faire plier ou t'abattre. Car il en est ainsi de l'équilibre des forces en ce monde. Et afin de lutter comme il se doit contre les esprits destructeurs, il te revient maintenant le droit de choisir une arme parmi celles forgées en notre forteresse. Va, Ecuyère, et que ton choix soit juste.

Son discours fini, il pointa de la main la seconde table située à sa senestre, attendant que la jeune femme s'y dirige.

[De cape et d’épée]

Elle a écouté puis dit ce texte qui sera désormais sa vérité, celle de sa vie, celle qu’elle portera. C’est au sein de la licorne qu’elle compte puiser sa force, la force de continuer ce qu’elle voulait alors si fort. C’est à eux qu’elle veut se lier pour ne pas continuer seule et inutile. Peu importe les menaces, ce ne seront pas les premières. Elle y a fait face. Et cette fois-ci ce ne sera plus seule.

Ce serment, enfin prononcé, la lie désormais à tout ce qui l’entoure, cours et jardins, tours et enceintes et aux âmes aussi et surtout. Celle de la forteresse, et celles des autres licorneux présents. La salle est haute, ses mots ont résonnés et ils sont revenus à elle. C’est une écuyère qui se relève après avoir reçu la cape azur brodée de licornes d’argent.

Elle suit le regard et la main du Grand Maître qui lui désignent la table et se tourne vers les épées. Cette fois elle sait la reconnaître la bâtarde de son choix. Elle en choisit une et la présente.

A nouveau un choix avait été fait. La nouvelle écuyère se tenait devant lui, tenant en ses mains l'épée qui désormais serait sienne. La bâtarde pour l'heure encore inoffensive était frappée des armes de la licorne, de cet animal mythique que nombreux voulaient arborer mais que fort peu réussissaient à obtenir.
Léger hochement de tête de la part du Grand Maitre, signe d'approbation avant qu'il ne reprenne d'une voix claire et appuyée.

Ainsi donc cette épée est tienne à présent, écuyère. Qu'elle te soit fidèle comme tu le seras à la Licorne.

Désignant les bancs des écuyers à présent considérablement remplis.

Rejoins tes frères et sœurs, écuyère, car ainsi en est il de ton rang au sein de l'Ordre.

Attendant que la jeune femme se soit assise, Enguerrand reprit ensuite, en direction des portes situées face à lui.

Que s'avance à présent l'impétrant Argael.

Invité

Son tour venait, patient il l’avait été, pourtant l’homme n’était point connu pour son inaction. Voici bien longtemps que « le fier » ne c’était point agenouillé de la sorte, humilité et foi dans l’engagement qu’il prenait ce jour voici ce qui lui ferait genoux ployer.
S’avançant lentement comme pour mieux s’imprégner de l’atmosphère des lieux, il fixa le plus de personne dans les yeux. Il ne fallait y voir nul défi, tout juste pour l’impétueux lui ayant fait un accueil des plus discourtois mais ceci se réglerait autour d’une passe dans un duel d’entraînement tout au plus.

Durant le trajet menant au Grand Maistre de l’ordre, il se remémora son parcourt pour au final devenir écuyer de la Licorne. Il avait pensé un temps que son animosité d’avec les Anglois, ces félons lui fermerait les portes des Licorneux, mais il avait choisit de jouer carte sur table comme l’on disait au ramponeau.

Arrivant devant le garant de l’Ordre il planta ses yeux émeraudes dans les siens. Les deux hommes c’étaient croisés par le passer de manière furtive, aujourd’hui la relation serait tout autre. Le visage haut et fier il ploya genou, pour cet instant d’importance.

(hrp: très peu présent jusqu'a dimanche soir, pardon pour la qualité des post d'avance)

Regard échangé entre les deux hommes, avant que l'impétrant ne s'agenouille. Souvenirs d'un passé presque lointain désormais où ils étaient tout deux secrétaires d'état, sous la direction de sa sœur Marie Alice. Passage des plus intéressant à l'époque. Premier contact avec ces instances royales qui pendant plusieurs mois par la suite allaient devenir son quotidien.

Impétrant Argaël. Profondément enraciné dans tes terres d'origine tu as fait le choix de défendre la Couronne et le Royaume quand d'autres se seraient contentés de rester protégés par leurs montagnes. Que ce soit au sein de ta province, le Lyonnais Dauphiné, comme dans les couloirs du secrétariat d'état, tu as mis ta ténacité et ton savoir au service de ceux que tu sers, et en tout premier lieu ton Roy. En ce jour, tu as fait choix de t'avancer plus encore dans cette ligne là, par cette intégration au sein de l'Ordre de la Licorne.

Une pause. Regard parcourant rapidement l'ensemble de la salle, comme pour appuyer son propos.

Ce choix te fera emprunter voies parfois différentes de celles que tu as pu connaitre, mais t'apporteras aussi riche expérience et se peut changements profonds. Tous ici venons de lieux différents, portons en notre âme parcours variés et histoires multiples. Mais tous ici avons choisis de les apporter à notre Ordre, afin de pouvoir défendre ses idéaux et ses principes.
Pour que tu puisses rejoindre nos rangs et te vouer à la Licorne, il te faut maintenant, impétrant Argael, répéter les paroles de notre Serment, celui qui te fera à compter de ce jour Ecuyer de l'Ordre:

"De par ma bouche je déclare, que nul homme, paysan, soldat, noble ou roy ne pourra me soustraire à mon serment.

Qu'il soit su aux oreilles de tous qu'aujourd'hui en ce jour je deviens une fille de la Licorne.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à sa majesté Lévan III, roy de France par la grâce de Dieu, à la vie et à la mort, pour les siècles des siècles, et à jamais. Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à l'ordre royal de Chevalerie de la Licorne, et par la même à la personne de sire Enguerrand de lazare, son Grand Maître. Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure fidélité au peuple de France, pour aujourd'hui et à jamais. Que de par mon bras je défendrai veuve, orphelin, innocent, simple d'esprit, opprimé, éclopé, ou simple paysan, comme n'importe quelle autre personne de ce royaume.

Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes. Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafioso avec la même efficacité, et le même sens du devoir.

Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et mes valeurs.

Que la devise séculaire de l'ordre devienne mienne par ma bouche qui la prononce, et que

JUSTICE ET BRAVOURE

devienne le mot d'ordre de mon attachement au royaume."

De sa place, elle observait les nouveaux impétrants effectuer leurs serments.
De nombreux hommes d’armes devinrent écuyers. Ils avaient fait leurs preuves, leurs promotions étaient donc amplement méritées.
Silence solennel…Personne n’osait perturber le bon déroulement de la cérémonie. Cela semblait d’ailleurs non envisageable… S’endormaient-ils ?
Regard à senestre, regard vers son frère Ethan… Elle savait qu’elle reprendrait la route en sa compagnie, son errance sur les routes du royaume. La brune ressentait ce besoin, cette envie inextricable de voyager, d’honorer sa tâche par monts et par vaux. Point de mobilisation, point d’alertes, mais ils se devaient d’être sur le qui vive ces errants, d’anticiper et de prévoir…
Cette « étape » avait endurci son caractère, lui avait donné une certaine indépendance, indépendance qu’elle appréciait… Et puis Ethan… Son bras droit, personne sur laquelle elle pouvait compter et inversement, ils formaient une excellente équipe… Car il ne fallait pas se leurrer, être membre d’un ordre de chevalerie prônant la fraternité ne voulait pas forcément dire être « cul et chemise » avec chacun. Respecter autrui oui, s’entraider certainement, mais cela s’arrêtait là. Il y’avait une hiérarchie, un ordre bien établi, celui-ci avait fait ses preuves alors pourquoi en changer ?
Les « nouveaux » comprendraient ils cet état d’esprit ? Il le faudrait, ils n’auraient pas le choix. Long est le chemin vers la chevalerie…Long et semé d’embuches…La concernant, elle se donnait corps et âme pour elle, laissant de côté la Normandie, la politique… Certains normands s’inquiétaient de ne point la revoir, et prenaient de ses nouvelles en lui envoyant des missives. Non, elle n’avait pas disparu, elle se consacrait juste à son devoir, délaissant ses terres, cependant gérées avec brio par ses intendants... La noblesse... Oui elle était noble, oui elle "descendait" d'une longue lignée, pourtant...
Et puis il y’avait eu ces déceptions, ces blessures morales qui la marqua à jamais…
Drapée dans sa cape et sa froideur, elle reporta son attention sur le déroulement de la cérémonie, écoutant chaque mot du Grand Maistre…

Invité

Chaque mots avaient un sens en ce monde, Aristote avait donné la parole aux Hommes pour qu’il sachent et puissent communiquer. Ce texte il l’avait entendu plusieurs fois et l’avait au préalable mémorisé. C’est à haute et intelligible voix qui commença sans fausse note l’élocution de son engagement.

"De par ma bouche je déclare, que nul homme, paysan, soldat, noble ou roy ne pourra me soustraire à mon serment.

Qu'il soit su aux oreilles de tous qu'aujourd'hui en ce jour je deviens une fille de la Licorne.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à sa majesté Lévan III, roy de France par la grâce de Dieu, à la vie et à la mort, pour les siècles des siècles, et à jamais. Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à l'ordre royal de Chevalerie de la Licorne, et par la même à la personne de sire Enguerrand de lazare, son Grand Maître. Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure fidélité au peuple de France, pour aujourd'hui et à jamais. Que de par mon bras je défendrai veuve, orphelin, innocent, simple d'esprit, opprimé, éclopé, ou simple paysan, comme n'importe quelle autre personne de ce royaume.

Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes. Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafioso avec la même efficacité, et le même sens du devoir.

Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et mes valeurs.

Que la devise séculaire de l'ordre devienne mienne par ma bouche qui la prononce, et que

JUSTICE ET BRAVOURE

devienne le mot d'ordre de mon attachement au royaume."

Ainsi commencé son entrée officielle dans l’Ordre, calmement il attendit la suite.

L'impétrant avait répété à son tour le serment. Le silence revenu, le Grand Maitre se dirigea vers sa senestre et revint avec une nouvelle cape de la licorne. Plaçant sur les épaules du nouvel écuyer la pièce d'étoffe azur, il attendit quelques instants avant de reprendre:

Frère. Te voilà à présent écuyer de l'Ordre royal de la Licorne.
Comme nombre avant toi, tu porteras cette cape signe de ton appartenance à l'Ordre.
Comme d'autres avant toi tu seras nouveau pilier renforçant la force de l'Ordre.
Comme d'autres avant toi il ne se passera pas longtemps sans que tu n'aies à défendre ce pour quoi tu as prêté serment.
Comme d'autres avant toi il te faut désormais choisir l'épée qui sera la tienne. Celle qui te protègera sur les champs de bataille. Celle avec laquelle tu te frayeras chemin dans les péripéties de ta vie à venir.

Désignant les armées entreposées sur la deuxième table à sa senestre.

Vas écuyer, et fais ton choix, avant que de rejoindre tes nouveaux frères et sœurs en leurs bancs.

Invité

Le tout nouvel écuyer se dirigea vers les lames qu’il prit le temps de regarder avec soin. Des armes de fort bonne facture au premier abord. Soupesant certaines avec l’assurance d’un homme aillant vécut par les armes de nombreuses années, il porta son dévolu sur une lame courte, sans signes extérieurs visible. Une lame simple, courte de bonne facture équilibrée qui serait être utile à n’en pas douté un jour.
La prenant en main donc, il la présenta au Grand Maistre lui montrant par la son choix.

(hrp : encore pardon pour ce post sans consistance mais je préfère poster afin de pas ralentir la cérémonie, et ceux malgré mes empechements)

(Il n'y a pas de problème, Argaël)

Le nouvel écuyer venait de faire son choix. Lame courte qui se montrerait rapide et efficace lors des combats, promptes à trancher sans hésitation ni cérémonial. Bon choix que celui ci.
Le Grand Maitre observa un instant leur nouveau frère, opinant brièvement du chef, avant de désigner de la main les bancs des écuyers.

Frère Argaël. Par cette action se termine ton intronisation. Tu es à présent Écuyer de la licorne. Tu es l'un de ceux qui en tout temps et tout lieu se dresseront pour défendre le Royaume et la Justice. Tu peux à présent rejoindre ceux de ton rangs, frère.

Nouvelle attente le temps que l'écuyer prenne place, avant de reprendre un fois de plus la parole.

Que s'avance à présent l'impétrant Ratgus et qu'il s'agenouille devant moi.

Invité

L’attente avait été longue, terrible attente sans savoir ce qui allait se passer, sans voir ni entendre quoique se soit derrière ces lourdes portes de la salle du Chapitre. Enfin Ratgus entendit son nom prononcé d’une voix forte par le grand maître de l’Ordre. Tout comme les précédents, Ratgus passe la porte et entre dans la grande salle. Calmement, fièrement, impressionné et tout de même avec une légère hésitation, Ratgus avance vers le Grand Maitre.

Un silence pesant et impressionnant régnait en cet endroit et beaucoup d’yeux le regardaient. C’est alors que Ratgus reconnu des visages qu’il connaissait bien ; sa Marraine, son Parain et quelques autres qui faisaient partie de ses amis et qu’il savait être de cet Ordre. Encore quelques pas et Ratgus se trouve face à Enguerrand qu’il a côtoyé lors de la guerre en Bretagne. Petit signe de tête en guise se salut à son attention puis Ratgus plie le genou et baisse la tête attendant la suite.

Cependant, Ratgus sait que les prochains instants feront partie des moments les plus importants de sa nouvelle vie au service de La Licorne, au service du Royaume et au service du Roy.

Salut presque imperceptible de l'impétrant au Grand Maitre, avant qu'il ne mette genou à terre. Enguerrand avait observé, comme pour les autres intronisés, l'avancée de Ratgus au milieu des rangs de la licorne. Fierté, appréhension se peut étaient sentiments qu'il avait pu déchiffrer. Probablement quelques uns seulement parmi toutes les pensées qui avaient pu traverser l'esprit de l'impétrant.
Signe de tête en réponse au salut initial.
Quelques instants de silence, le Grand Maitre rassemblant ses esprits. Il était des plus difficile de trouver mots justes et plus encore lorsque, comme aujourd'hui, s'étaient succédées les intronisations.
Regard un instant perdu dans le vide avant que le son de sa voix ne se fasse à nouveau entendre.

Ratgus. Tu es celui qui, en tes terres limousines, a été gratifié du surnom de Pitbull, par ta ténacité et ton obstination à accomplir la tâche qui t'avait été assignée. Nombre de brigands et routiers moisissant en les geôles de Limoges pourront encore ce jour en témoigner. Excellant en matière judiciaire, tu as su, en plein tourmente, au milieu de cette guerre sanglante contre la Bretagne, reprendre le flambeau de l'armée limousine, rejoignant tes troupes sans attendre, participant à nos côtés aux combats menées dans les terres bretonnes. Blessé, tu as du te retirer en couvent pour mieux te soigner et reprendre force assez. D'autres auraient pu, après pareille aventure, rejoindre leurs demeures et savourer bénéfices des actes passés. Tu as toi fait choix de poursuivre cette route, allant au devant de nouveaux combats, et se peut nouvelles navrures, en demandant à rejoindre les rangs de la Licorne.

Courte pause, alors qu'à l'évocation de ces faits, souvenirs de la guerre passée ressurgissaient en l'esprit du Grand Maitre, faisant vibrer en son fort intérieur corde funeste, enfouie profondément et des plus solide, annonciatrice de nouveaux dangers par lui seul pouvant être affrontés.

En ce jour, Ratgus, afin que tu puisse devenir Ecuyer de l'Ordre, et porter à son service ton expérience et ta volonté, il te faut répéter les paroles de ce serment:

"De par ma bouche je déclare, que nul homme, paysan, soldat, noble ou roy ne pourra me soustraire à mon serment.

Qu'il soit su aux oreilles de tous qu'aujourd'hui en ce jour je deviens une fille de la Licorne.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à sa majesté Lévan III, roy de France par la grâce de Dieu, à la vie et à la mort, pour les siècles des siècles, et à jamais. Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à l'ordre royal de Chevalerie de la Licorne, et par la même à la personne de sire Enguerrand de lazare, son Grand Maître. Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure fidélité au peuple de France, pour aujourd'hui et à jamais. Que de par mon bras je défendrai veuve, orphelin, innocent, simple d'esprit, opprimé, éclopé, ou simple paysan, comme n'importe quelle autre personne de ce royaume.

Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes. Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafioso avec la même efficacité, et le même sens du devoir.

Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et mes valeurs.

Que la devise séculaire de l'ordre devienne mienne par ma bouche qui la prononce, et que

JUSTICE ET BRAVOURE

devienne le mot d'ordre de mon attachement au royaume."

Invité

Voila, on y était Ratgus avait un genou par terre devant le Grand Maitre, qui venait de rappeler à lui et aux autres quelques bons et moins bons souvenirs. Ce choix, Ratgus l’avait fait depuis fort longtemps. Aussi d’une voix forte et claire, Ratgus reprend le serment de la Licorne et s’imprègne de chaque mot, de chaque idée et de chaque engagement qu’il reprend.

"De par ma bouche je déclare, que nul homme, paysan, soldat, noble ou Roy ne pourra me soustraire à mon serment.
Qu'il soit su aux oreilles de tous qu'aujourd'hui en ce jour je deviens un fils de la Licorne.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à sa majesté Lévan III, Roy de France par la grâce de Dieu, à la vie et à la mort, pour les siècles des siècles, et à jamais. Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à l'ordre royal de Chevalerie de la Licorne, et par la même à la personne de sire Enguerrand de Lazare, son Grand Maître. Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure fidélité au peuple de France, pour aujourd'hui et à jamais. Que de par mon bras je défendrai veuve, orphelin, innocent, simple d'esprit, opprimé, éclopé, ou simple paysan, comme n'importe quelle autre personne de ce royaume.
Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes. Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafioso avec la même efficacité, et le même sens du devoir.
Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et mes valeurs.

Que la devise séculaire de l'ordre devienne mienne par ma bouche qui la prononce, et que

JUSTICE ET BRAVOURE

devienne le mot d'ordre de mon attachement au royaume."

De nombreux Licorneux depuis des dizaines d’années avaient eux aussi prononcé ce même serment. Et c’est à cet instant précis , en pensant à tous ces hommes et femmes qui s’étaient engagés avant lui par ce serment que Ratgus se senti lui aussi Licorneux.

Et bien, il ne s’attendait pas à ce que la cérémonie dure autant. A vrai dire, heureusement qu’il était assis sur un confortable fauteuil, haut placé sur l’estrade. Il y avait bien sûr quelques avantages à être à sa place, il avait une bonne vue d’ensemble, était aux première loges pour assister à la cérémonie, profiter des paroles du Grand Maistre sans avoir à consacrer toute son attention sur son audition. Cependant, il y avait aussi quelques inconvénients: il était visible de tous, dans une position surélevée, ce qui focalisait inévitablement l’attention. Mais heureusement, Enguerrand attirait suffisamment l’attention pour que les moindres gestes du Normand passe inaperçu, enfin la plupart du temps.

Les intronisations s’enchaînaient: qui aurait pu penser qu’il y avait tant de nouveaux escuyers à accepter au sein de la Licorne. Mais, après tout, cela faisait quatre mois que la dernière cérémonie avait eu lieu, mais dans des circonstances particulières, et donc sans nouveaux venus. Et avec la nouvelle procédure, les candidatures prenaient du temps, mais au moins, cela permettait de mieux connaître les impétrants. Et, il est vrai qu’il y avait eu un bon nombre d’entretiens depuis que cela avait été mis en place…

Mais tout d’abord, on récompensait les hommes d’armes qui s’étaient investis pleinement à la Licorne, et dont leur efforts ont été remarqués, et à juste titre. Sepa, qu’il avait rencontré en Limousin, le petit Guss qu’il avait dirigé, il y a bien longtemps de cela, lors des événements en Champagne et du conflit contre l’Artois. Il y avait aussi Flaiche, d’abord escuyer, puis homme d’armes, et à nouveau escuyer. Il ne le connaissait pas vraiment, mais il avait pu profiter de ses talents en tant que médicastre, c’était le moins que l’on pouvait dire… Et enfin Gamling, qu’il ne connaissait pas vraiment lui non plus, mais dont il avait pu voir l’implication en Gascogne lors des troubles qui ont récemment secoué la province.

Puis vint la longue suite des impétrants, passant un à un devant le Grand Maistre. Il en avait vu la plupart, ayant fait passé les entretiens de nombre de ces personnes. On pourrait croire qu’il était ennuyeux de n’être que spectateur d’une cérémonie protocolaire, avec les mêmes serments prononcés tour à tour par les nouveaux escuyers. Cependant, c’était sans compter le Maistre de cérémonie… Il fallait bien l’avouer, Enguerrand avait le talent et la prestance pour accaparer l’attention de son auditoire, trouvant les mots pour personnaliser chacune de ses nombreuses interventions, trouvant des anecdotes, et autres traits de caractère qui faisaient la personnalité de chacun des impétrants. Car ainsi était constituée la Licorne, de personnalité toute différente, mais oeuvrant vers un même but, un même objectif. Sa force résidait dans sa diversité, ce qui lui permettait d’étendre et son champ d’action, et ses capacités d’information et de réaction.

Le Perplexe scrutait les nouveaux intronisés rejoindre le banc qui leur était assigné, et il était ravi de voir que les rangs de la Licorne s’étoffaient. Une nouvelle génération de Licorneux venait de voir le jour, qu’il fallait éduquer, qu’il fallait conseiller, qu’il fallait préparer pour l’avenir.

Le silence à nouveau avait envahi la grande pièce, tandis que les derniers mots du serment résonnaient encore dans les hauteur de l'immense voute.
Paroles symboliques répétées par le nouvel intronisé.
Passage d'une vie à une autre.
Discret sourire s'affichant sur le visage du Grand Maitre avant qu'il ne se dirige vers l'une des tables senestre. Revenant avec une des capes de la licorne, il la déposa sur les épaules de l'écuyer.

Ratgus. Tu es désormais Ecuyer de la Licorne, et cette cape sera ton étendard. Il te revient désormais le droit de porter à ta ceinture épée frappée de l'animal mythique, qui ne devra être dégainée que pour cause juste et bonne. Le choix te revient, frère.

Finissant sa phrase, il désigna la seconde table à sa senestre, celle comportant les épées alignées.

Invité

Une fois le serment prononcé, Ratgus se relève faisant face au Grand maitre qui lui pose sur ses épaules son nouvel habit d'Ecuyer. Puis désignant la table ou reposent plusieurs épée Ratgus s'approche.

Là, sur le coté, trône une magnifique "bâtarde" avec une lame en losange, une longue poignée et un pommeau disque sur lequel est gravé une Licorne. Ratgus connait bien ces "bâtardes" à la fois souples, puissantes et polyvalentes utilisables aussi bien à cheval qu'à pied. Et c'est sans aucune hésitation qu'il s'en saisie, la soupèse et l'adopte comme sienne.

L'écuyer venait de faire son choix. Le Grand Maitre l'avait observé, notant mentalement la rapidité de sa décision.
Ratgus tenait entre ses mains l'épée batarde qui désormais serait sienne, et attendait que le Grand Maitre ne le libère.
Signe de tête bref marquant approbation de la lame sélectionnée, avant qu'il ne reprenne à voix haute.

Ainsi donc Ratgus, écuyer de l'Ordre Royal de la Licorne, tu peux à présent rejoindre tes frères et sœurs en les bancs qui seront désormais les tiens. Rejoins cette nouvelle famille, écuyer, à qui tu devras tout, et qui en fera de même pour toi.

Tandis que le limousin rejoignait les rangs des écuyers, le Grand Maitre reporta son attention sur les portes de la salle du Chapitre. Encore deux intronisations, avant de passer à la suite de la cérémonie.
Dans le silence revenu, sa voix se fit à nouveau entendre.

Qu'entre à présent Antlia et qu'elle vienne s'agenouiller devant moi.

Depuis un bon moment, jambe repliée, appuyée contre le mur, elle attendait. Elle n'aimait guère ces instants où les pensées pouvaient vagabonder... elle préférait l'action.

Attente interminable, elle voyait les hommes d'armes entrer, puis des impétrants .... Elle savait à présent qu'il s'agissait de la cérémonie qu'ils appelaient intronisation.
Alethea et Argael étaient entrés et son esprit fusait... Que pouvait-on ressentir ? Ce devait être si particulier ...
Une envie, une hâte d'y être, une angoisse aussi naissante qui envahit chaque parcelle de son être petit à petit insidieusement.
Envie d'entrer et de donner à l'Ordre ce qu'il avait commencé à lui donner. Souhait d'être parfaite pour faire honneur.
Elle regardait l'impétrant qui restait avec elle au dehors, sans dire mot.

Qu'entre à présent Antlia et qu'elle vienne s'agenouiller devant moi.

La voix grave du Grand Maistre de l'Ordre, sûre, posée lui parvint ...

Son nom avait été cité.
Son cœur prit alors le privilège de sauter un battement. Elle se redressa. Se donnant contenance en tirant sur les pans de sa tenue, elle avança d'un pas qui se voulait sûr.

La blonde à l'Etoile n'était pas bien grande, mais dégageait une sorte de force tranquille. Facette pour cette jeune femme qui intérieurement doutait tellement d'elle et si fragile. Seul un homme s'en était rendu compte et elle allait l'épouser.
Droite, menton relevé et le regard franc, elle prit une grande inspiration puis pénétra dans la salle.

Le premier pas fut le plus dur ... La porte franchit celui ci se fit souple, ni trop grand ni trop petit. Elle avait conscience du poids, de l'atmosphère, des regards posés sur elle, du cérémonial, de l'importance de l'instant mais avançait sans hésitation.
Intimidée, elle ne ralentit pas son pas, habituée à masquer ses émotions depuis si longtemps.
En s'avançant dans la salle, son regard balaya les rangs où étaient assis les membres de l'Ordre. Elle ne put s'empêcher de poser les yeux sur l'Escuyer et de les fermer un infime instant, marque de reconnaissance.

Arrivée devant Enguerrand, elle plongea ses yeux dans les siens, lui adressa un doux sourire puis s'agenouilla devant lui avec reconnaissance et respect.

La jeune femme à son tour s'était avancée, sans hésitation par trop marquée, traçant chemin parmi les rangs de la licorne. Regards jetés de dextre et de senestre, s'attardant un instant au niveau des bancs des écuyers.
Avancée silencieuse, pour arriver devant le Grand Maitre. Echange de regard, sourire par elle adressé. Fin plissement de la commissure de ses lèvres à lui, comme pour répondre à la salutation, avant que la jeune femme ne s'agenouille devant lui.

Profonde inspiration de la part du chevalier. Une fois de plus, il lui fallait trouver les mots justes. Une fois de plus, il se devait de faire en sorte que dans l'esprit du futur intronisé ce jour reste à jamais gravé.
Quelques secondes de silence, avant que la voix, à nouveau, se fasse entendre.

Antlia. Ton tour est donc venu de venir te présenter à moi. Longue fut ton attente, comme longue a été ta carrière jusqu'à ce jour. Au service d'autrui de prime, puis politique, et enfin militaire, où tu as occupé pendant de longs mois le poste de Capitaine du Lyonnais Dauphiné. En une autre époque déjà, nos chemins se sont croisés. Période de trouble. Période de guerre. Déjà j'avais pu apprécier tes capacités de travail et ta volonté de servir la cause que tu défendais.

En ce jour, Antlia, il te faut franchir nouvelle étape, pour que toi aussi puisses mettre au service de la Licorne tes qualités et connaissances. Ainsi que tes prédécesseurs, et comme tout frère et sœur de la Licorne avant toi, il te faut maintenant répéter les paroles du serment suivant pour devenir membre de l'Ordre:

"De par ma bouche je déclare, que nul homme, paysan, soldat, noble ou roy ne pourra me soustraire à mon serment.

Qu'il soit su aux oreilles de tous qu'aujourd'hui en ce jour je deviens une fille de la Licorne.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à sa majesté Lévan III, roy de France par la grâce de Dieu, à la vie et à la mort, pour les siècles des siècles, et à jamais. Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à l'ordre royal de Chevalerie de la Licorne, et par la même à la personne de sire Enguerrand de lazare, son Grand Maître. Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure fidélité au peuple de France, pour aujourd'hui et à jamais. Que de par mon bras je défendrai veuve, orphelin, innocent, simple d'esprit, opprimé, éclopé, ou simple paysan, comme n'importe quelle autre personne de ce royaume.

Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes. Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafioso avec la même efficacité, et le même sens du devoir.

Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et mes valeurs.

Que la devise séculaire de l'ordre devienne mienne par ma bouche qui la prononce, et que

JUSTICE ET BRAVOURE

devienne le mot d'ordre de mon attachement au royaume."

La jeune femme le regardait mais surtout écoutait, faisant abstraction de ceux qui les entouraient, ne se concentrant que sur les paroles d'Enguerrand.

Ils avaient passé du temps ensemble en effet, fait connaissance c'est certain, bu quelques bouteilles et mangé quelques nougats .... Mais c'était surtout le travail qui les avait réunis. Elle avait trouvé en Enguerrand ce en quoi elle inspirait : analyse, maitrise et calme l'avaient maintes fois aidée. Elle espérait avoir en retour porté aide elle-même.

Lorsque Enguerrand commença à énoncer le serment qu'elle devait prononcer juste après, elle intériorisa ses paroles. Chaque mot résonna en elle.
L’écho de ses paroles retentit, d'une voix féminine, posée, dont le timbre résonna légèrement sous les voutes:

De par ma bouche je déclare, que nul homme, paysan, soldat, noble ou roy ne pourra me soustraire à mon serment.

Qu'il soit su aux oreilles de tous qu'aujourd'hui en ce jour je deviens une fille de la Licorne.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à sa majesté Lévan III, roy de France par la grâce de Dieu, à la vie et à la mort, pour les siècles des siècles, et à jamais. Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à l'ordre royal de Chevalerie de la Licorne, et par la même à la personne de sire Enguerrand de Lazare, son Grand Maître. Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.

Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure fidélité au peuple de France, pour aujourd'hui et à jamais. Que de par mon bras je défendrai veuve, orphelin, innocent, simple d'esprit, opprimé, éclopé, ou simple paysan, comme n'importe quelle autre personne de ce royaume.

Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes. Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafioso avec la même efficacité, et le même sens du devoir.

Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et mes valeurs.

Que la devise séculaire de l'ordre devienne mienne par ma bouche qui la prononce, et que

JUSTICE ET BRAVOURE

devienne le mot d'ordre de mon attachement au royaume.

Elle avait pesé chaque phrase, chaque mot prenant pleinement conscience qu’elle avait scellé son destin avec ceux qui l’entouraient.

Les paroles rituelles et symboliques avaient été prononcées. La Licorne, en ce jour, accueillait nouvelle sœur.
Le Grand Maitre se dirigea une fois de plus vers la table placée à senestre, et revint vers la jeune femme, tenant en ses mains une des deux dernières cape azur. Recouvrant les épaules d'Antlia, il la gratifia d'un fin sourire, avant de reprendre.

Antlia. Tu es à présent écuyère de la Licorne, comme en attestera à compter de ce jour cette cape que tu viens de recevoir. Tel l'animal mythique, symbole de notre Ordre, il te faudra sans cesse lutter pour défendre ce qui fait de nous ce que nous sommes en ce jour. Tu seras confrontée à nouveaux dangers, complots et manipulations, mais tu auras en tout lieu et tout instant, frères et sœurs, prêts à t'apporter le soutien nécessaire dans l'accomplissement de ta tâche.

Désignant la seconde table de la main senestre, il poursuivit.

Il te revient maintenant le droit de choisir la lame qui sera la tienne. Celle que tu devras porter en son fourreau en temps de paix et sortir vaillamment en temps de guerre. Elle sera ton bras armé et ta plus fidèle amie. Fais ton choix à présent, écuyère Antlia.

Une fois son serment prononcé, elle engloba de son regard le Grand Maistre de la Licorne et lui sourit. Antlia recevait ses mots comme on reçoit un trésor.
La lourde cape prit position sur ses épaules, la faisant entrer plus encore parmi eux.

A sa demande, lui montrant la table il lui fallait choisir l'épée qui allait la suivre toute sa vie durant.
Elle se leva alors et se dirigea a dextre, regardant sur la table les armes disposées.

Sa Claymore, qui lui venait du Clan, ne la quittait point sauf ce jour particulier et elle l'utilisait pour les affrontements à pieds. Mais la taille de la jeune femme et le poids de l'arme, pouvaient l' handicaper si le combat durait trop longtemps.
Aussi elle caressa des yeux un branc d'Arçon puis finalement une batarde, épée à une main et demi, bien plus courte que la Claymore qui elle demandait une force d'homme.
Allant du pommeau à la pointe du fourreau, elle remarqua la garde élargie mais s'attarda sur le manche, permettant une bonne prise en main.

Les mots du serment encore en tête, elle se saisit de la bâtarde d'un geste sans faille, une main sur le manche, une autre sur le fourreau de cuir.
Elle sourit, puis se tourna vers Enguerrand, lui présentant l'épée des deux mains.

J'ai choisi cette épée qui sera le prolongement de mon bras, au service de l'Ordre.

L'épée avait été présentée au Grand Maitre comme précieux trésor que l'on manipulait avec dévotion et application. En quelque sorte, cela n'était point loin de la vérité, tant les armes de la Licorne étaient réputées pour leur qualité et leur robustesse.
Un instant silencieux, il observa la batarde en son fourreau, frappée de la licorne cabrée, avant de reporter son regard sur la jeune femme.

Ecuyère. Que ce bras armé te soit fidèle comme tu le seras toi même à la Licorne et à ton serment. Qu'il t'apporte la sécurité à toi et à tes nouveaux frères et sœurs.

Léger signe de la main pour désigner les bancs de l'assistance.

Tu peux désormais rejoindre les rangs des écuyers, sœur Antlia, car tel est maintenant ta qualité, Licorneuse parmi les licorneux.

Attendant une fois de plus que la jeune femme prenne place, il reprit ensuite pour la dernière fois de cette longue série d'intronisation.

Que s'avance l'impétrante Sindanarie, et qu'elle prenne place face à moi, genoux à terre.

Ratgus était arrivé pendant le moment de recueillement à la mémoire de Stannis. Perdue alors dans ses pensées, pensées impénétrables pour une fois, enfermées derrière des yeux baissés, elle ne lui avait pas tout de suite rendu son salut, mais lui avait finalement adressé un sourire au moment des premières intronisations. Les noms s’étaient succédé, et Sindanarie avait retenu un léger sourire à la pensée que le Limousin tout entier finirait par postuler à l’entrée dans l’Ordre. Les noms s’étaient égrenés lentement, et la jeune femme reconnut celui d’Alethea, qui raviva en son esprit le souvenir d’un ami perdu depuis si longtemps déjà. Elle la suivit des yeux plus attentivement encore, peut-être, que les autres. Ratgus à son tour s’avança vers le Grand Maître, et Sindanarie se retrouva à l’entrée de la salle, sans plus y connaître personne.

Et maintenant… Ce serait bientôt –enfin– son tour. Elle n’osait plus regarder autour d’elle depuis bien longtemps, se devinant seule encore derrière les portes de la Salle du Chapitre. Seule pour penser aux minutes qui allaient suivre. Ces quelques minutes, si longues, et pourtant si rapides. Tous avaient été appelés. Il ne restait plus qu’elle. Et d’ailleurs… Elle ne ressemblait à rien. Tout juste descendue de cheval, elle avait été happée par l’un des Escuyers, et n’avait eu que le temps d’accrocher sommairement à sa selle son bouclier. Sa bâtarde était, quant à elle, également demeurée accrochée à la selle, à la place qu’elle occupait à chaque fois que Sindanarie devait prendre la route. Qu’importait, après tout ? Les yeux émeraude se baissèrent jusqu’à se clore. La respiration de la jeune femme se ralentit. Inspirations profondes, lente libération de l’air. Sa silhouette sembla comme se voûter légèrement. Chasser l’appréhension. Se replier un instant sur elle-même, pour mieux avancer. Un seul, tout petit instant.

Le serment de celle qui l’avait précédée résonna dans la haute salle, en écho aux paroles du Grand Maître, qui l’appela ensuite à se choisir lame compagne. Yeux fermés, tête baissée, respirant aussi lentement qu’elle le pouvait, Sindanarie suivait cette intronisation au son qu’elle produisait. Et son nom retentit finalement dans le silence retombé. L’effet fut immédiat. Les yeux se rouvrirent, la jeune femme se redressa, et sa tête retrouva son port coutumier. Droit et franc. Il fallait à présent maîtriser chaque geste, chaque parole. Dernière inspiration avant de se lancer. Qu’importait son visage encadré de mèches folles et brunes, libérées de la tresse attachée pour le voyage depuis le Limousin. Qu’importaient ses joues rougies par le vent, qu’importait son désordre apparent. Ce n’était pas une représentation. C’était un premier pas dans une nouvelle vie. Et, négligeant ces détails assez caractéristiques d’une personne qui démonte à peine, ce fut d’un pas ferme et régulier que Sindanarie s’avança dans la Salle du Chapitre.

A mesure qu’elle approchait du Grand Maître, elle jetait de rapides regards à ses connaissances, comme en quête de soutien, puis focalisa son attention sur lui qui l’avait appelée, avant de se rendre compte que, derrière lui, était installé le Perplexe. Un sourire furtif éclaira ses traits. Sindanarie inclina la tête en un salut presque imperceptible, d’abord en direction dudit Perplexe, puis à l’intention d’Enguerrand. Et, maîtrisant tout ses gestes, elle mit genou en terre, regard levé vers lui. Un regard où se mêlaient joie, fierté, sérieux, espoir, et confiance.

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