[RP] Prendre l'air

Sujet: [RP] Prendre l'air Mar 5 Jan 2010 - 11:26

Il était des fois où l'on se devait de prendre l'air. Non parce qu'on en avait envie mais parce que cela devenait un besoin, réellement, vital, épidermique. De ce genre de choses qu'on peut toujours espérer retarder mais qui finit par vous éclater à la tronche alors.

Ils étaient sortis de la salle du Chapitre, toujours aussi silencieux, remontant les couloirs jusqu'aux chambres et là, en quelques mots, un départ commun pour une ballade de quelques jours avait été décidé. Rapidement les affaires avaient été rassemblées et Marie avait écrit un mot pour Flaiche, qu'il ne s'inquiète pas, mot donné à un homme d'armes et à remettre en mains propres.

Voici un long moment qu'ils ne s'étaient retrouvés tous les deux. Ce frère et cette soeur si ressemblants et si différents, ces amis avant d'être du même sang ou du moins de le savoir. La discussion serait-elle aussi orageuse que la précédente? Peut-être que non, peut-être que oui mais quelle importance à dire vrai, ils n'en resteraient pas moins là l'un pour l'autre et gare au premier qui essayerait de faire du mal à Enguerrand la trouverait sur sa route. Et si elle pouvait se montrer douce, elle savait également se montrer féroce si on touchait à ses proches.

Pour l'heure, elle vérifiait l'harnachement de sa jument, resserrant les étrivières après avoir inspecté les sabots. Alestria avait pris de l'âge et il lui faudrait à changer de monture pour qu'elle puisse prendre une retraite méritée. Et cette pensée lui fendait le coeur à chaque fois au vu du nombre d'années passées ensemble sur les routes. Machinalement sa main vint gratter le front de la bête sous la crinière, routine qui les calmait toutes les deux à chaque fois qu'il y en avait la nécessité.

Elle finit par se retourner vers son frère et, à son hochement de tête, se hissa en selle avant de le suivre en direction de poste de garde puis du village et au delà de la route.

Sujet: Re: [RP] Prendre l'air Mer 6 Jan 2010 - 12:51

Le frère et la sœur enfin réunis. Pour quelques jours, un bref répit dans leurs vies si empreintes d'aléas, d'épreuves, et bien souvent de déconvenues.
Bouffée d'air frais en cette période qui chaque jour lui pesait un peu plus.
Communion de ces deux êtres si proches, indissociables et pourtant parfois si différents.

Le regard échangé était signal silencieux. Montés tous deux en selles, ils quittèrent l'écurie, sans mot dire, sans regard alentour. Tout juste pour ceux le connaissant, visage quelque peu moins crispé et fatigué arboré par le Chevalier.
La sortie de la forteresse leur fit affronter soudainement le froid mordant au dehors, tandis qu'un vent glacial s'insinuait dans chaque interstices de leurs vêtures. Que diable, voilà au moins vent de liberté qui à défaut de chasser pensées et tourments les piquerait et saurait peut être ranimer l'âme et le corps.

Descente rapide vers le village.
Traversée des ruelles quasi désertes, puis enfin, le chemin menant vers leur escapade. Ils n'avaient aucun but, nul objectif. Juste des lieues à chevaucher et quelques haltes improvisées en les auberges encontrées en chemin. Ils profiteraient de ce moment partagé pour échanger, discuter, renouer ces liens qui avaient pu se distendre par les épreuves et l'éloignement.

La campagne normande s'offrait à eux et ils allaient s'y perdre sans crainte aucune.