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 Le vêtement au XVème siècle

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Cerridween

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MessageSujet: Le vêtement au XVème siècle   Le vêtement au XVème siècle EmptyLun 23 Aoû 2010 - 19:35

Le vêtement au XVème siècle


J'ouvre ce sujet pour les intéressés, les novices et les curieux (et parce qu'on m'a souvent posé des questions sur le sujet) qui chercherait comment est sapée leur marionnette au XVème siècle, en respectant un peu le cadre historique. En effet, cela ne s'invente pas. L'habillement, comme dans toute société, c'est un vaste jeu de code, d'apparence et de contraintes techniques et économiques et, si vous mixez le tout, cela va conditionner la façon dont va être habillé votre personnage en fonction notamment de son rang social.

Cela implique d'expliquer plusieurs choses :

  • En premier lieu, j'exposerai quelles matières, donc quels tissus et quelles couleurs sont utilisés au XVème siècle, afin que vous ayez une petite idée de ce que vous pouvez utiliser. Les couleurs sont d’une importance capitale, car au Moyen Age, la teinture de la laine ou du lin est un métier, et que les couleurs les plus criantes ont un coût très élevé. Cela vous permettra de situer votre personnage.

  • Ensuite, je vais exposer comment est habillé un homme des pieds à la tête... puisque la plupart ici seront intéressés, même les personnages féminins, puisque se battre en robe est une gageure !

  • Quand même, parce que cela n'est pas impossible, je ferai le détail de l'habillement complet des femmes.

  • Enfin, un petit topic sur les accessoires, boutons, bourses, besaces, escarcelles, chaussures et la boucle (de ceinturon) sera bouclée.


Cela vous paraitra peut être long, mais faites l'effort de le lire... vous trouverez ici une aide pour la description de votre personnage et peut être une foule d'idées de rps, et un peu d'histoire aussi, vu que ça n'a jamais fait de mal à personne.


P.S : le topic sera augmenté petit à petit au fur et à mesure de l'avancée des articles.


Dernière édition par Cerridween le Lun 23 Aoû 2010 - 19:49, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le vêtement au XVème siècle   Le vêtement au XVème siècle EmptyLun 23 Aoû 2010 - 19:40

*****************



Chapitre I : Tissus, teintures et couleurs.



Avant de s'intéresser à qu'est ce qu'un doublet, une chaisne ou une houppelande, intéressons nous d'abord aux matières utilisées. Vous verrez, elles ont une importance capitale dans la description vestimentaire de votre personnage et son placement social ...

Pour le plan :

- Les différentes matières
- La teinture : méthodes, contraintes et implications sociales
- La symbolique des couleurs et leurs répercutions sur la société



*****************



I) Les différentes matières.

En quoi sont faits les vêtements au Xvème siècle ?

Tout dépend de la fortune de votre personnage. Cela n'a pas bien changé depuis, aujourd'hui vous vous distinguerez en fonction de votre pull, à savoir s'il est en laine ou en cachemire... votre porte monnaie n'en sera pas délesté de la même façon. Et bien c'est la même chose au Moyen Age avec quelques petites variantes au demeurant.


Le lin et la laine : la base.

Ce sont les deux matières indispensables au vêtement. Le lin est la base des vêtements du dessous et la laine de ceux du dessus (mais nous y reviendront dans le chapitre de l'habillement masculin et féminin plus en détail). Ces deux matières sont transformées sur des métiers à tisser de plus en plus performant au XVème notamment sous l'impulsion des italiens qui restent les maîtres en la matière, comme les flamands. En France, c'est la Champagne qui tient le haut du panier avec de grandes foires dédiées aux draps, mais subit la concurrence lombarde et flamande et commence à péricliter. L’industrie du tissu se décompose en plusieurs métiers distincts notamment grâce à l’impulsion des villes : fouleurs, fileurs, tisserands, teinturiers, drapiers, couturiers. Chaque profession est bien distincte, organisée en confrérie et ne peut pratiquer plusieurs activités. À partir du XIVe siècle, les drapiers des villes organisent une industrie drapière de qualité dans les campagnes à proximité des centres urbains. Il faut noter qu’une famille paysanne est capable d’assurer à elle seule toutes les opérations nécessaires à la confection d’une toile ou d’un drap grossiers, mais cela reste dans un cadre réduit et pour les couches les plus basses. Le noble, le bourgeois et l’artisan cossu restent les principaux clients des confréries des villes, qui produisent, elles, dans des quantités bien plus importantes et pour une toute autre qualité.
Ces deux matières se retrouvent donc dans toutes les classes sociales mais sont privilégiés par les moins fortunés, puisque les plus économique. Il faut noter cependant qu'il y a de grandes différences de prix en fonction de la qualité de la laine et de la maille du tissage. Plus le tissage est serré et régulier avec une laine sans imperfection, plus le tissu sera cher.


La futaine et le coton

Un petit cran au dessus même si c'est, pour la futaine, un des tissus avec les deux précédents les plus courant en France depuis le XIIIème siècle. Il s'agit d'un tissu de coton ou un mélange de coton et de chanvre ou de lin. Il était fabriqué à l'origine à Fustat, faubourg du Caire, ce qui explique son nom. Cette étoffe était utilisée pour fabriquer des vêtements de dessous ainsi que des doublures. Le nom de "bombazin" pouvait désigner un vêtement de dessous fait en futaine ou bien une futaine à deux envers. Le coton aussi est une production orientale ce qui explique son prix plus élevé. Ces tissus sont plus l'apanage des bourgeois, des artisans fortunés et de la noblesse (pour le coton pur en tous les cas).


Les tissus d'Orient ou le luxe incarné

Les orientaux ont été les premiers maitres en matière d'innovations textiles et dans la maitrise du tissage. Ainsi la soie, le taffetas, le velours ou le satin sont horriblement coûteuse car ils viennent souvent de Damas, Mossoul, de Perse... Une des seules régions non orientale à produire en partie mais surtout avoir le quasi monopole de la soie sera celle contrôlée par Venise, sans conteste le plus grand fournisseur et importateur du monde connu. Le monde occidental médiéval au XVème siècle essaie de rattraper son retard en matière de technologie textile et commence les productions mais dans une moindre mesure.
Ces tissus sont évidemment, l'apanage de la noblesse ou de la bourgeoisie très fortunée qui veut montrer son « pouvoir » montant en exposant sa richesse.


La fourrure et les ornements

La fourrure a un rôle important et restait un signe de luxe. Elle est utilisée plus particulièrement en bordure, en doublure, sur les chapeaux. Celles qui plaisent le plus sont le renard, la létice qui ressemblait à l'hermine, le castor, le gris, le vair et l'hermine. Ces trois dernières fourrures sontdestinées aux vêtements de cour. L'écureuil, la loutre, le lièvre étaient plutôt réservés aux bourgeois et à la petite noblesse. Le vair désigne la fourrure de l'écureuil du nord. Celui-ci pouvait être dit "menu vair" lorsque le dos de l'animal gris et son ventre blanc étaient employés successivement pour former un damier à deux couleurs. Le "gros vair" quant à lui, est d'une qualité inférieure. C’est une fourrure couramment utilisée durant tout le Moyen Age.

Les ornements sont en général faits de broderies. Attention la dentelle est à peine à ses débuts et s'appelle plus communément passementerie. Elle apparaît pour la première fois sous le mot "dentelle" (c'est-à-dire "petites dents") en 1545 dans l'inventaire de la dot de la sœur de François 1er. Les broderies peuvent être faites pour les plus simples de fils de lin colorés ou non, puis fils de coton, de soie et pour les très riches d'or ou d'argent. Plus la broderie sera grande, colorée et avec un fil de qualité et plus évidemment elle coutera cher. Les motifs sont variés : géométriques, végétaux la plupart du temps, animaliers plus rarement (on trouve souvent des oiseaux dans ce genre de représentations). Comme la fourrure, elles s'utilisent souvent pour border les manches, les cols mais peuvent aller jusqu'à couvrir l'entièreté d'une pièce de tissu. On note aussi les galons qui ont la même fonction en matière de doublure.


II) La teinture : méthodes, contraintes et implications sociales

(A venir)




III) La symbolique des couleurs et leurs répercutions sur la société

(A venir)
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