Une noiraude en goguette.

Invité

Elle en avait mis du temps pour arriver dans le village. Faut dire aussi que le sens de l'orientation et elle, ça faisait au moins quatre. Qu'elle avait oublié sa carte avant de partir, elle ne pouvait pas penser à tout. Que le Ryes n'était pas tout près de Sarlat, il fallait bien compter plus d'une bonne semaine à cheval. Mais surtout qu'elle était rarement à l'heure. Quoique ces derniers temps, elle faisait tout pour y arriver et elle commençait à ne plus être trop en retard. "Plus trop" ne voulant pas dire "plus du tout" non plus.

Chevauchant tranquillement Epona, Vinou regardait tout autour d'elle le paysage. Elle avait traversé plusieurs villages peuplés mais là, presque en une fois, la contrée était devenue désertique, elle ne voyait plus d'habitations, plus personnes sur la route, il n'y avait plus qu'elle et la nature ce qui n'était pas pour lui déplaire. L'heure un peu tardive et l'hiver n'arrangeant pas les choses.

Calfeutrée dans sa cape bien chaude, la noiraude commençait à voir au loin les quelques lumières qui s'échappaient encore de la forteresse. Elle s'arrêta un instant, impressionnée par l'effet que celle-ci dégageait dans la semi-obscurité. Elle remit sa jument en route sans lâcher de ses azures la grande bâtisse. Arrivée à quelques pas de la herse fermée, elle eut un moment d'hésitation. Si elle arrivait trop tard ? Si elle réveillait le garde ? Si on avait oublié la missive qu'on lui avait envoyée ? Si, si, si ... à ce rythme-là, elle allait finir par mettre Paris en bouteille...

Vinou se laissa descendre de la jument que pour l'occasion elle montait en amazone et fit les pas qui la séparaient de la forteresse à pied tenant Epona pas la longe. S'approchant, pas de trop près non plus on ne sait jamais ce qui peut arriver, de la meurtrière, elle lança de sa voix douce.

Oh hé ? Bonsoir. Je suis Vinou, 'fin je veux dire Virginia de Lignareix. On m'a demandé de venir en ces lieux. Voici la missive que j'ai reçue ...

Spoiler:

La jeune femme glissa le parchemin enroulé dans la fente et attendit patiemment tout en claquant un peu des pieds.

Sujet: Re: Une noiraude en goguette. Jeu 10 Mar 2011 - 16:04

Tout était calme, personne en vue depuis la visite du petit bonhomme avec son cheval de poche, si lui Boucanier aurait du avoir une telle monture ; ben oui! C’est Bouc qui aurait du la porter, enfin la venue du petit morveux avait mis de l ambiance, et avait sortie le poste de garde de sa monotonie ;
L’écuyer ne lui en voulait point et même en rigolé encore de s’être fait traiter de’’ sorcier ‘’ et surtout de ‘’moche’’ ce petit avait du cran et promettait d être plus tard un terrible guerrier.

A travers la grille il pouvait déjà voir les paysans qui commençaient a préparer leur matériel pour de futures semailles ; les jeunes femmes étaient belles malgré leurs grossiers vêtements d’hiver qui cachaient leurs formes épanouies que Boucanier ne connaissait que trop bien, du moins pour certaines
Leurs rires cristallins annonçaient mieux que le chant de la grive le retour prochain d’un magnifique printemps.
Tout a ces rêveries, il aperçus quand même au loin un cavalier …non! A voir la façons bizarre dont il chauvauchait ce ne pouvait être qu une cavalière, en voila une idée se présenter a la forteresse en montant son cheval en amazone
Boucanier n’avait jamais vue ça, hormis une ou deux grandes dames prétentieuses à Cahors.
Le colosse se rapprocha de la grille, bien droit regardant la nouvelle venue, en espérant que cela n’en pas une enquiquineuse qui allait lui demander sa route
La dame lui tendit un parchemin après s’être présentée

Bonjour dame je suis Boucanier Écuyer de l’ordre !et de garde a cette grille!!

Il prit le parchemin des mains de la jeune femme et le parcouru, il était étonné de voir que la convocation venait de sa marraine mais il est vrai que celle-ci était maintenant Prévôt de l’Ordre

Très bien attendez un instant je vais voir si vous étés attendue

Hé! Fool regarde si une certaine dame Virginia est attendue!!

Attendant la réponse de son complice il se retourna vers la dame et lui sourit

Invité

C'était pas tout ça mais elle commençait à se les geler, les pieds, devant la herse. Bon, je fais quoi ? Demi-tour ? C'est une idée ... au moins je pourrais aller me réchauffer. Qui dit noiraude qui réfléchit, dit moue légèrement boudeuse et qui se mord la lèvre inférieure. Non, je ne peux pas faire ça ... pas convenable. Quelle misère les convenances ! Saluer, faire des révérences, écouter des gens qui vous ennuient, leur sourire tout en sachant qu'ils disent des mensonges, approuver alors qu'on sait qu'ils disent faux ... Heureusement que je ne suis pas ambassadrice, moi ... Il y avait bien une époque où elle avait dit "amen" à tout ce qu'on lui disait et à tout ce qu'elle entendait mais avec l'âge, elle avait appris à ne plus se taire quand elle l'estimait nécessaire et ne s'en privait pas. J'ai patienté jusqu'à maintenant, je peux encore attendre un peu quand même.

Oh ...

Vinou sursauta et posa la main sur sa poitrine lorsqu'elle entendit une voix masculine, machinalement, elle s'était retournée pour regarder la nature plutôt que la pierre et n'avait pas vu arriver le ... colosse. Pfiou ben, ça alors, je n'aimerais pas me fâcher un jour contre lui ... Oh ... Après les rouquins qui la fascinaient, les chauves hypnotisaient. La noiraude s'était toujours demandé comme ils faisaient pour ne plus avoir un seul cheveu sur le crâne. Ben oui, elle en avait connus quelque uns et n'avait jamais réussi à leur trouver le moindre poil sur le caillou. Comment fait-il ? Elle fronça légèrement les sourcils, elle ne pouvait vraiment pas poser sa question comme cela de but en blanc. Elle ne le connait même pas, elle sait juste son nom, cela fait court pour une question aussi personnelle. Elle se contenta de sourire et de hocher la tête.

Bien, j'attends.

Attendre, ça elle savait faire, elle était passée maitre en la matière.

Sujet: Re: Une noiraude en goguette. Ven 11 Mar 2011 - 19:17

Fool s'ennuyait à mourir dans cette salle des registres. Surveiller les alentours de la herse avait ses limites de distractions, même pour le soldat le plus endurci. Le rat qui logeait près d'ici avait finit par déserter l'endroit lugubre. Il était donc seul.

Le languedocien avait bien tenté de s'occuper en faisant un peu d'exercice physique mais l'étroitesse de la salle l'avait vite découragé, au risque de mettre en pièce le rare mobilier présent. Il avait donc finit par se procurer, par quelques moyens détournés, vu le prix et la rareté d'un tel objet, un ouvrage de tactique militaire. Le traité était passionnant mais les difficultés qu'avait Fool à lire compliquait son apprentissage. Il déchiffrait inexorablement chaque lettre et chaque mot s'abreuvant de la substantifique moelle du livre. Il ne regrettait malgré tout pas ses efforts.

Fool repoussa l'ouvrage relié de cuir devant lui, vaguement migraineux. Il avait assez lu pour le moment. Il se frotta les yeux piquants, détendit sa nuque raide et fit quelques pas dans la salle chichement éclairée et chauffée par quelques braseros.

Puis dans une tentative sans conviction de s'occuper quelques secondes de plus, il jeta un oeil sur la dernière page remplie du registre et s'aperçut qu'un nom avait été ajouté récemment.

Tiens bientôt de la visite espéra-t-il.

A peine l'idée formulée, que la voix tonitruante de frère Boucanier s'éleva du cornet reliant la salle à la herse.

Dame Virginia tu dis...? Interrogea mécaniquement Fool sans attendre de réponse.

Fool vérifia le nom fraichement ajouté au registre. C'était bien celui là. Il se pencha au cornet:

La dame a bien son sésame pour pénétrer icelieux Bouc.

Sujet: Re: Une noiraude en goguette. Sam 12 Mar 2011 - 10:12

Attendant la réponse, le garde regardait, ou plutôt jaugeait la jeune femme, grande, enfin pas autant que lui c’est sur et c’est tant mieux pour elle; son mantel avait du mal a cacher des formes que Boucanier en connaisseur jugeait généreuses mais apparemment pas le genre de damoiselle a se laisser conter fleurette
Et de toute manière, il n’était pas là pour ça
Cette damoiselle était peut être une future sœur, et dans les principes de l’écuyer on ne fait pas la cour a une sœur.il y avait bien assez de jolies paysannes au village.

La réponse de Fool arriva assez rapidement et le tira de ses réflexions il se rappela aussi que Sindanarie
Lui avait dit qu’elle serait dans les parages, et de l’avertir des l’arrivée d’un nouvel homme d’arme là en l’occurrence c’en une femme d’arme.
Il ouvrit la grille afin de faire entrer la jeune femme

Bienvenue a Ryes sœur Virginia, rentre je vais avertir ta responsable que tu es là afin qu’elle te guide dans la forteresse

Pour la deuxième fois il laissa la damoiselle seule avec sa monture et se dirigea vers le second cornet et là il hurla dedans pour être sur d’être entendu

SINDANARIE!!! La femme d’arme Virginia est arrivée et t’attend a la grille!!!

Content d’avoir secouer le bureau du responsable il retourna souriant vers la femme d’arme

Y plus qu’a attendre ça aussi fait partie de la Licorne attendre…on va venir te chercher, on se verra peut être en taverne

Les grilles fermées il reprit sa place sur la chaise attendant une future arrivée ou le passage des paysans du village allant vaquer à leurs occupations

Invité

La grille s'ouvrit devant elle. Manifestement elle avait donné le bon sésame pour franchir ce premier cap. La noiraude sourit au colosse avant d'avancer un peu. Elle sourit malicieusement lorsqu'elle l'entendit l'appeler "sœur Virginia", on ne lui avait pas dit qu'elle entrerait en fait dans un couvent. La noiraude se pinça les lèvres pour ne pas éclater de rire à cette pensée.

Son sérieux revenu, elle hocha la tête en direction de l'accueillant et le regarda se diriger vers un autre endroit. Flattant l'encolure d'Epona qui commençait à s'agiter dans ce lieu inconnu, elle lui murmura de douces paroles à l'oreille pour la calmer.

Ne t'inquiètes pas ma belle, je suis certaine que tout va bien se passer. On te trouvera un endroit où tu seras bien. Ce lieu ne porte-t-il pas le nom d'un de tes ancêtres mythiques ?

Le Frison réagit comme à son habitude en glissant ses naseaux dans le cou de Vinou qui se mit à rire doucement. Tout en continuant ses caresses, elle en profita pour observer, posant ses prunelles azurées ça et là avant de les faire revenir vers son "frère" Boucanier qui s'adressait à nouveau à elle.

Je vais donc patienter, merci à vous pour votre aide et votre accueil et qui sait en effet nous nous reverrons peut-être en taverne.

Sujet: Re: Une noiraude en goguette. Mar 15 Mar 2011 - 16:06

Argh ! Elle avait certes demandé à être prévenue de l'arrivée de tout nouvel Homme ou Femme d'armes, mais elle ne s'attendait pas à se retrouver clouée au plafond par la voix de stentor de Boucanier. Les cornets de Ryes, qu'elle n'avait jamais qu'observé de loin, étaient manifestement une invention aussi pratique que tonitruante. Dégringolant de son bureau jusqu'au poste de garde, bâtarde de la Licorne au côté, cape azur frappée de l'animal mythique volant derrière elle, elle se présenta donc aux deux occupants du poste de garde, la nouvelle Soeur et l'Ecuyer, non sans oublier un petit geste de la main vers le cornet (évidemment aveugle, mais on ne pouvait pas avoir toutes les qualités) qui permettait de contacter facilement le responsable des registres. Et la Limousine se fendit d'un joyeux :

Merci beaucoup de m'avoir prévenue, Boucanier !

Un sourire au géant, et le regard de la jeune femme retrouva une hauteur plus classique pour se porter sur la femme qui devait être... Blanc. Qu'avait-il dit, l'Ecuyer ? De l'arrivée de qui avait prévenu le Haut Conseil ? Mémoire, ma belle mémoire...Ah oui. Virginia. Enfin, dans l'immédiat, ça n'avait pas une importance immédiate. Et elle commença, espérant que son hésitation n'avait pas été trop offensante ni trop visible :

Soeur, bienvenue parmi nous. Je suis Sindanarie, la responsable des Hommes et Femmes d'Armes, et vais donc vous faire faire un petit tour dans la forteresse, pour que vous vous familiarisiez un peu avec elle. Déjà, on commencer par laisser votre monture aux écuries.

Coup d'oeil appréciateur au cheval. Belle jument. Bien conformée. Peut-être, plus tard, pourrait-elle servir de reproducteur, ou plutôt de jument porteuse. Bref, retour au discours, qu'elle n'avait guère quitté dans la mesure où elle continuait :

Une très belle bête... Enfin, les écuries d'abord, donc, pour que vous puissiez y enregistrer votre jument. Puis vous devrez faire quelque chose de similaire à l'infirmerie, pour vous-même naturellement. Ensuite, je vous emmènerai au dortoir, si vous souhaitez y déposer des affaires, et à la salle de réunion des Hommes et Femmes d'Armes de la Licorne. Puis nous irons voir la salle d'armes, où vous pourrez notamment déposer ou répondre à une proposition de duel avec l'un de nos Frères, ou l'une de nos Soeurs, d'ailleurs.

Un sourire étira les lèvres de la jeune femme alors qu'elle s'arrêtait brusquement. Quelle pie elle pouvait faire, parfois...

Mais je parle, je parle... Arrêtez-moi, surtout, quand je suis trop longue. D'ailleurs, si vous voulez, nous pourrons aller prendre un verre dans la taverne de la forteresse après avoir fait ce premier tour, pour discuter un peu plus.

Un p'tit verre là où elle avait manqué de se faire tabasser par sa cousine de Soeur après l'avoir provoquée hors de toute raison... C'était un peu n'importe quoi, ce duel, à tout prendre. Il faudrait exorciser ça. Et rien de mieux qu'un peu de boisson, de la bière au calva en passant par la mirabelle, pour ce faire. Aussi, avisant une touffe de cheveux blonds qui croisait dans les parages, la Cavalière lui fit signe pour lui glisser quand il arriva à sa hauteur :

Maurice ? J'abuse, mais pourriez-vous demander aux autres Hommes d'Armes de nous rejoindre à la taverne ? J'y passerai tout à l'heure, avec ou sans notre nouvelle Soeur, à sa convenance.

Puis, de retour entièrement à Virginia, elle lui sourit et conclut :

Y allons-nous ?

Invité

En voilà encore une qui l'appelait "ma sœur" ... Elle était définitivement tombée dans un couvent, la noiraude en était certaine à présent. Comment la rouquine avait fait pour s'y habituer ? Connaissant l'avis de celle-ci sur la question, elle était franchement étonnée pour le coup. Pourquoi m'avoir dit que ce n'était pas un ordre religieux si tout le monde passe son temps à s'appeler "mon frère" ou "ma sœur" ? Haaaaaaan ... Soudain la lumière se fit dans son esprit. Frère et sœur comme d'armes, pas comme prélat.

Houlàlàlà ... mais c'est qu'elle parle vite. Mentalement la jeune femme inscrivit : écurie, infirmerie, dortoir, réunion, arme. Pour sur que mémorisé comme ça, elle allait se perdre et oublier mais bon, elle ferait un effort quand même.

C'est un plaisir de vous rencontrer dam.... soeu ... La noiraude se mordit la lèvre tout en fronçant les sourcils ne sachant pas très bien comment elle devait appeler son interlocutrice. Elle se contenta de hocher la tête en guise d'acquiescement.

Je vous suis avec Epona.

Vinou voulut se diriger vers le lieu qui lui était indiqué tout en suivant la responsable mais telle une force invisible qui se jouait d'elle en voulant la retenir à l'extérieur de la forteresse, elle ne put franchir la seconde herse.

Invité

La force qui semblait l'avoir retenue jusque là paraissait se dissiper. Vinou put faire un pas, puis un second pour enfin retrouver une marche normale. La noiraude haussa légèrement les épaules, mettant cela sur le compte d'un engourdissement passager du au froid.

Bien ... premier endroit ... les écuries.

Elle flatta l'encolure de sa jument avant de lui murmurer.

Il nous faut y aller si nous ne voulons pas nous faire distancer. Tu verras, tout se passera à merveille.