Entretien - Impétrant Ilia Jagellon -

Non mais que veux tu que je fasse de cela?
L'Etoile laissa choir la pièce de cuir sur l'établi puis se retourna vers l'homme.
Même une vulgaire ceinture ne serait pas solide avec cette peau. Je n’achèterai pas ta marchandise, c'est là mon dernier mot!
avait tranché la voix sèche et ferme.
Les sinoples dardaient l'homme qui pensait la rouler, mais rappelons le , cela faisait un moment qu'elle était responsable de l'atelier de cuir - même si elle ne croisait grand monde-.
Un petit moment qui parurent une éternité d'attente aux personnes qui les entouraient, l'on pouvait dire que la journée commençait sur les charbons ardents.
La tension enfin s'échappa des épaules de l'homme qui marquèrent un léger fléchissement, et celui ci ramassa ses peaux.
Lorsque tu auras de la marchandise digne de Chevaliers, viens me voir. Pas avant !

Les talons du Cavalier firent demi tour, la cape bleu azur commença sa douce envolée tandis que la blonde chevelure de l'Etoile se soulevait à chacun de ses pas . Une marche bénéfique afin de faire tomber la pression et d'être à même pour accueillir le nouvel Impétrant.... encore un homme.
Elle passa à sa cellule afin de récupérer le dossier sur le Sieur Jagellon et Antlia fila vers les étages surplombant la taverne.
La marche était propice à la réflexion, son regard balayait les vieilles pierres de Ryes...
Rien ne change icelieu...
Un murmure, des doutes comme toujours, et une recherche perpétuelle. Elle n'avait jamais pensé que son appartenance à l'Ordre puisse se passer ainsi. Elle n'avait jamais penser devenir ce qu'elle était à présent, avoir tant perdu et tant trouvé. Un soupir, bref alors que les marches arrivaient, menant droit à la lourde porte qu'elle poussa dans un bruit sinistre, comme si cela allait faire peur aux Impétrants. Peut être remarquez !
L'on pourrait ainsi commencer des petits jeux de piste afin de connaitre la valeur de chacun en situation quasi réelle ! Houlà, ça y est , l'esprit de la Blondine s'emballait! Et c'est la vue de la pièce qui lui fit reprendre pied.
Elle était simple, une âtre pour les jours froids, une table, deux chaises face à face. L'Etoile y déposa le dossier qu'elle connaissait déjà pour l'avoir étudié puis, d'un pas certain, se dirigea vers une des fenêtres afin de voir la Forteresse s'éveiller. Mains jointes dans le dos, posture droite, ses sinoples se perdaient dans la contemplation.

Ilia suivait ce Maurice comme on le lui avait demandé. Un dédale, surtout pour qui ne connaissait pas les lieux, s'étalait à sa vue. Ilia inspectait les murs, une vieille habitude. Il ne voulait rien oublier. Une fissure, une décrépiture, tout ce qui pouvait être notable, et lui passait devant les yeux, se fichait dans sa mémoire. Après l'avoir perdue, puis retrouvée, il avait développé une sorte de phobie de l'oubli.
Ilia marchait, suivant avec obéissance son guide, en silence. La Citadelle n'était pas un monastère mais elle en imposait pour un inconnu.

Un escalier, de larges marches en pierre et, au bout, une lourde porte en bois entre-ouverte. Maurice l'avait poussé, avait frappé ou, plutôt, cogné contre le bois épais. Un femme, mains jointes dans le dos, vêtue aux couleurs de l'Ordre, se tenait face à la fenêtre. Ilia eut un léger sourire. C'était, également, sa position de prédilection lorsqu'il attendait.

Maurice l'annonça. Marie Alice le suivait, enfin il l'espérait. Un noeud à l'estomac, un tremblement de l'index gauche, Ilia était anxieu.

Marie suivait oui. Elle aurait pu précéder aussi d'ailleurs, connaissant elle désormais parfaitement les lieux. Parce que son sens de l'orientation dans tout nouveau lieu qui n'était pas de plein air était parfois comique. On l'avait souvent vu erré dans des corridors le temps de retrouver soit sa direction par miracle soit une âme charitable qui la mettait sur le bon chemin. Bon chemin qu'elle pouvait perdre à nouveau, douée comme elle l'était.

Antlia attendait déjà Ilia et Marie s'en approcha dès son entrée afin de s'enquérir auprès de sa soeur, à voix basse et non sans avoir fait un sourire rassurant au Jagellon junoir, si cela ne la dérangeait pas si elle restait lors de l'entretien.

Bonjour Antlia. Est-ce que je peux rester pendant que tu discutes avec Ilia. Je me mettrai dans un petit coin et ne dirai rien sauf si l'un de vous m'interroge. Si tu préfères que je sorte, je comprendrai tout à fait.

Le bruit la fit se retourner, et gardant les mains croisées derrière son dos, l'Etoile observa tout d'abord l'Impétrant, puis avec surprise Marie Alice. La Blonde n'eut pas longtemps à connaitre le pourquoi de la présence de la Brune mais n'en avait pas les raisons précises .
Cette demande l'a surpris. Etait ce là un soutien ou une demande du Grand Conseil? L'impétrant paraissait peu sûr mais c'était le lot de tous en venant ici pour la première fois . Alors une volonté du Grand Conseil afin de savoir comment elle menait les entretiens? Elle aurait eu la demande auparavant, officielle , ou un mot dans son bureau .
Le Grand Conseil pensait il qu'elle n'était plus apte à faire cette mission?
Toutes ses questions et bien d'autres prirent d'assaut son cerveau. Aussi elle ferma les yeux un court instant puis répondit tout en relâchant ses mains jointes à Marie Alice en murmurant:

Chevalier, si c'est une requête du Grand Conseil, je m'y plierais bien évidemment. Par contre si c'est une requête personnelle , je ne peux l'accorder. En effet, aucun Impétrant n'a pu avoir quelconque soutien pour passer ces entretiens et je ne peux faire exception. Comprends tu que je ne peux faire privilège et que cet entretien doit faire paraitre caractère et conviction de l'Impétrant , et cela sans artifice? Je ne lui ferai pas peur, ni ne le malmènerait, cela n'a jamais été mon but.

Antlia recula légèrement avant de fixer Marie Alice d'un regard bienveillant. Et puis Ald l'étriperait sur place si elle malmenait ce jeune homme. A cette idée, un fin sourire apparut sur son visage.

Marie se doutait de la réponse, c'était d'ailleurs pourquoi elle avait précisé qu'elle comprendrait qu'Antlia refuse. Un sourire rassurant parce qu'elle la sentait tendue et que l'allusion au Haut Conseil lui en fit comprendre la raison.

Ah non du tout, le Conseil n'a rien à voir là-dedans. Il n'est pas question de déroger d'aucune façon.

Demi-tour jusqu'à Ilia, là encore quelques mots à voix basse pour lui expliquer qu'elle ne pouvait rester avant de filer.

Maurice s'était éclipsé avec Marie Alice. Rassuré, un peu, par les paroles de sa tante, Ilia se racla la gorge.
Il était seul désormais. L'interrogatoire allait avoir lieu. A quelle sauce allait-il être manger?
Ilia ferma la lourde porte de bois et s'avança.

- Le bon jour, je suis Ilia Jagellon. Hum .... Par quoi commençons-nous?

Encore un peu dans l'interrogation l'Etoile quant à la demande de Marie Alice. Elle la regarda quitter la pièce, l'Impétrant la raccompagner ... Durant tout ce temps, elle le laissa faire, le regarda bouger, se déplacer puis venir à elle. Pas de sourire sur son visage, juste une infime curiosité : sûr, elle ne pourrait pas le malmener cet Impétrant ni le croquer , il était trop bien surveiller. L'idée l'amusa sans que son visage n'en accuse l'effet.

Bienvenu à vous Impétrant Ilia Jagellon. Je me prénomme Antlia Kennedy, Baronne de Grignan et Dame de Urre. Ce sera la première et dernière fois que tu entendras mes titres en cette enceinte car ils n'ont pas cour . Je suis en Ryes Cavalier de l'Ordre.
Antlia inclina légèrement la tête puis d'un geste de la main l'invita à s'assoir.
Je te prie, prends la chaise qui t'est destinée. Mon rôle ne sera aucunement de juger ta personne. Il sera de trouver tes motivations, de sonder ton état d'esprit , en bref de te connaitre beaucoup plus que par une simple missive.
Les questions seront peut être redondantes par rapport à ton écrit, excuse moi à l'avance .

Le dossier restait sur la table, fermé. Il n'était aucunement utile de l'ouvrir elle l'avait déjà parcouru un bon nombre de fois. Elle essayait de l'oublier plutôt afin de ne pas cibler ses questions, et ainsi de balayer un grand nombre de sujet.

Tout d'abord, il est un grand honneur que de postuler à un Ordre Royal . Peux tu me donner les raisons qui t'ont poussées à postuler .

Et voilà, c'était parti. La petite blonde posa ses coudes sur la table puis sur ses mains jointes posa son menton volontaire afin de mieux bombarder de ses sinoples l'Impétrant . Roh mais non, elle ne l'intimide pas !

Les choses sérieuses commençaient. Ilia avait pris place face à son interlocutrice. Une brève présentation. Antlia Kennedy, baronne et dame. Personne assurée au regard malicieux. Les questions ne devraient pas être si difficiles, les réponses se devraient, quant à elle, d'être réfléchie, pas dans le fond mais dans la forme. Ordre ou pas, Ilia aimait tout ce qui touchait à la bienséance.
Première question. Tout un programme. Qu'est-ce qui peux bien pousser un jeune homme à rejoindre un Ordre Royal? Tellement de choses et pour Ilia plus encore. Les réponses pouvaient être multiples. Ilia essaierait de faire simple et précis. Pas besoin d'inonder son vis-à-vis de parole.
Le jeune homme prit un temps de réflexion.

- C'est effectivement un grand honneur et je mesure celui qui m'est fait de me trouver icelieu. Quant à mes motivations, elles sont nombreuses. Tout d'abord un rêve d'enfant, de celui que font, certainement, la plupart des jeunes garçons. Intégrer un Ordre Royal est le premier pas vers le statut de Chevalier.
Il y a, ensuite, des considérations plus terre à terre. Défendre le Royaume, le Roy, sa famille, le peuple et son intégrité. Il y a, encore, certaines valeurs propres aux Ordres Royaux et en particulier à celui de la Licorne, qui me sont chers. La courtoisie, le respect, l'humilité, le sens de l'abnégation, le courage, toutes ces choses qui font d'un homme qu'il est honorable.
Il n'est certe nul besoin de faire partie d'un Ordre pour mettre en pratique ces valeurs mais elle sont une motivation, en plus en ce qui me concerne.
Il y a, et je ne peux le cacher, ma famille. Feus ma mère et mon père, à qui je veux rendre hommage en intégrant un Ordre aussi prestigieux, le plus prestigieux, qu'est l'Ordre de la Licorne. Il y a ma tante Marie Alice et mon oncle Enguerrand qui sont des exemples pour moi.
Il est probable que je pourrais vous parler des heures durant de mes motivations, si je les développais. Il est possible également, qu'en ce moment, j'en oublie quelques-unes. Pour résumer, intégrer un Ordre Royal est pour moi une vocation que j'espère insufler à ma progéniture si le Tout-Puissant m'en fait l'honneur.

Les noms qu'il évoquait la firent sourire légèrement. Elle ne connaissait pas aussi bien Marie Alice qu'Enguerrand .... Et de doux souvenirs de travail, les couloirs de la Curia, les projets, les informations, les .... Tout ce qui faisait parti d'une longue époque de travail.
Les sinoples scrutaient le visage de l'Impétrant, devinant quelques traits communs avec l'un ou de l'autre des Chevaliers.

C'est tout à ton honneur que de vouloir ainsi honorer famille et par la même la mémoire de certains d'entre eux. Lorsque la Licorne est conduite à participer à des conflits, ceux ci durent souvent très longtemps . As tu de la famille? Si oui, conçois tu de la laisser sans nouvelle, de ne pas la voir durant un très long moment?
Et je souhaitais savoir: as tu quelques fonctions en ton Duché actuellement?

L'Etoile se recalait au fond de sa chaise, s'adossant sur le dossier, le coude sur celui ci. Démarche pour apaiser l'ambiance, décontractée ? Allez savoir .....

Ilia esquissa un léger sourire. Ces questions, on les lui avait déjà posé, on lui avait également fait les mêmes remarques sur la guerre.
Le jeune homme commençait à avoir une légère habitude des interrogatoires de ce genre. "interrogatoire" n'était que le terme qu'il utilisait à titre personnel. Il savait que certaines choses méritaient confirmation, la motivatin en tête de liste.
Ilia décida d'imiter son interlocutrice. Il se cala et respira plus lentement. Son devoir, à elle, était de le tester, le sien propre était de faire bonne figure.
Ilia s'enfonça donc sur son assise tout en gardant le dos droit. Il voulait se montrer détendu mais "militairement" correct, puisqu'il s'agissait du sujet de conversation.

- Je sais que la guerre peut nous amener à parcourir de nombreux territoires et à nous éloigner pendant de longues années de ceux qu'on aime. J'en ai, en quelques sortes, fait l'expérience personnelle.
Des personnes me sont chères. Ces personnes me connaissent assez bien pour savoir que je me rendrais là où mon devoir m'appellera. Je serais disponible quelqu'en soit le lieu ou le moment.

Ilia fit une pause. Prit une légère inspiration et continua en souriant.

- Je suis, actuellement, sur une liste qui se présente aux élections comtales du Limousin. Ma première expérience en politique. Je n'aurais pas une grande importance dans la future organisation du Comté. Quoi qu'il en soit, je ferais toujours passer la Licorne avant tout autre priorité ... Si l'honneur m'est fait d'être accepté, cela va de soi.

Ilia essayait de sonder le regard du Cavalier de l'Ordre. Il cherchait une information, un signe quelconque d'approbation ou de réprobation. Son yeux parcouraEnit son visage, allant de la bouche aux sinoples, scrutant le moindre rictus, la plus petite palpitation. Il avait pris goût aux jeux de questions-réponses. La nervosité des premières minutes avait laissé place à une sorte d'euphorie intérieure.
Ce genre d'entretien n'était qu'un jeu de séduction platonique dans lequel chacun devait se faire une place. Les règles étaient simples. Il suffisait de savoir valser comme lui avait dit un jour un vieil homme. Attraction-Répulsion mais surtout ne jamais mentir, cela pouvait vite devenir une faiblesse.

Un léger sourire apparu sur le visage de l'Etoile . Non pas un sourire bienveillant mais celui d'un Cavalier amusé. Bon alors, Marie Alice avait voulu rester à l'entretien et sa première pensée était que ce jeune homme n'avait peut être pas la carrure ou l’aplomb pour rester seule devant .. l'"ogre" qu'elle était . A voir sa façon de se comporter cela ne devait pas être la raison de la présence de Marie Alice . Peut être avait elle envie de savoir comment cela se passait mais le trouve dans le mur n'était il pas assez ?

La moue ne vint pas, mais l'extrémité de ses doigts commencèrent un habile petit martelage de la table. Jeune, de l'ambition, un homme qui savait ce qu'il voulait apparemment ... apparemment. Il prenait une allure décontractée qu'elle avait peu vue durant ses discussions. En avait il l'habitude ?

Vous avez de l'ambition, semblez avoir la tête sur les épaules. Que pensez vous apporter à l'Ordre ? Que recherchez vous au sein de l'Ordre, que vous apportera t il si vous êtes choisi ?

Elle ne le quittait pas des yeux, non pas pour scruter en son âme et y voir un quelconque fantôme enfoui mais simplement ce petit jeu qui continuait .

Un sourire, un tapotement des doigts. Agacement? Nervosité? Réflexion? Ilia rejeta d'emblée la nervosité. Il se doutait de l'expérience de son interlocutrice dans le jeu des entretiens. L'agacement était probable, il faisait montre d'assurance, enfin il essayait. Peut-être trop. La réflexion était, également, possible. Le jeu était amusant et la jeune femme semblait y prendre goût.
Il devait parler de lui. L'entretien devenait introspection. Pourquoi pas?

- De l'ambition? Je ne suis pas sûr.

Après un sourire concomitant.

- Je peux apporter à l'Ordre, ce que je recherche de l'Ordre. Je sais que cela peut paraître paradoxal mais la vérité est pourtant là.

Le sourire du jeune homme s'élargit un peu plus.

- Ce que je recherche dans l'Ordre est un épanouissement personnel et c'est, de plus, la seule chose que je puisse apporter... Je ne cherche pas de bonne réponse. Je vous expose juste les faits. Que puis-je rechercher d'autres? Et que puis-je apporter sinon un non-accomplissement?

Après un énième sourire et un autre regard, Ilia regarda ses pieds.

- Je ne suis que ce que je suis et je n'aurais jamais la prétention d'être autre. Je suis jeune, inexpérimenté. Je ne connais que peu de mes parents, pas même leur mort. Je cherche de la stabilité et la Licorne peut me l'apporter.

Semblant presque rire.

- Je crois qu'il est temps pour moi de me dévoiler un peu plus. J'aime paraître et vous l'aurez remarqué mais je déteste mentir alors me voici à nu. Je suis faible et je cherche dans la Licorne une force que je ne connais pas encore. Je ne saurais apporter que ma naïveté à un Ordre plein d'expérience. Voulez-vous savoir autre chose de moi?

Ilia avait couché son Roy et il savait qu'en abandonnant la partie il risquait gros, mais il n'aurait accepté d'autre fin que sa défaite. Un sourire et un regard presque triste accompagnèrent ses derniers mots. Ilia était comme cela, un heureux mélancolique.

Sujet: Re: Entretien - Impétrant Ilia Jagellon - Sam 1 Sep 2012 - 10:52

Personnalité complexe ? NOn , a y regarder il ressemblait à bon nombre d'entre eux . L’ambiguïté, les tiraillements étaient en chacun d'eux et c'est ce qui leur permettait de se remettre en cause, d'avancer en ce long chemin qu'est la Chevalerie ... à propos ..

Je te remercie de ta sincérité. Elle lui adressa alors un sourire qui ne se voulait pas pitié mais compatissant, de celui d'une mère à ses enfants .
Mais pourquoi l'Ordre de la Licorne plutôt qu'un autre? Il existe d'autres Ordres Royaux . J'ai bien noté que nombre de ta famille s'y trouve....Est ce là un rapprochement?

La question avait des travers qu'elle tentait d’éclaircir ...rapprochement familial, autres raisons personnelles ou réel envie d'intégrer leur Noble Ordre - quoi que les autres étaient tout aussi Nobles - .

L'Etoile avait toujours cette posture droite, ses doigts avaient cessé de tapoter - faut pas croire, on peut y attraper des crampes - et ses doigts jouaient juste, enfantinement avec le tour du dossier.

Le chemin de la Chevalerie est long, fastidieux, pénible parfois. Ton désir est il de devenir Chevalier ?

Antlia sondait le visage mélancolique de l'Impétrant. La mélancolie avait du bon comme du mauvais suivant la façon dont on la vivait. Mais elle appréciait que celui ci se dévoile, joue le jeu de interrogatoire, lui permettant ainsi de réellement mieux le connaitre.

Sujet: Re: Entretien - Impétrant Ilia Jagellon - Jeu 13 Sep 2012 - 0:49

[Hrp]Désolé Pc grillé j'ai mis du temps à m'en remettre[/Hrp]

Ilia semblait-il douter de ses capzcités à faire partie de l'Ordre? Difficile à dire. Il s'était fragilisé et ça, il ne l'aimait pas. Hautain? non certe pas. Mais la fragilité il l'avait vécu et le regard de son interlocutrice l'avait déstabilisé.

- Sincère? Je ne sais pas. Je dois avouer que je ne sais plus grand chose. Ce que je suis, ce que je veux être. Tant de questions et si peu de réponses. Dame Cavalier ... Je ne peux répondre à tant de choses. Je ne peux vous dire si je réuni toutes les qualités d'un chevalier. Je ne suis pas même certain d'être digne du rang d'escuyer. Bien sûr je rêve. Je rêve de grandeur, de gloire, de titres, de terres. Mais je ne suis pas certain de pouvoir faire passer tout cela au devant de l'amour que je porte à ma bien-aimée. Je pourrais la quitter plusieurs mois car elle connait ce que je veux faire de ma vie. Là n'est pas le problème, les pigeons nous suffisent. Je pourrais même mourrir pour le Roy, en espérant un dernier soupir vers ma douce. Et pour vous répondre, mon désir le plus ardent est de devenir chevalier.

Ilia passa la main dans ses cheveux, signe de réflexion. Il regarda alors le Cavalier dans les yeux.

- Je n'ai aucun argument en ma faveur. Je ne me connais que plus de faiblesses que de valeurs. Je ne suis pas sûr d'être digne de la Licorne. Tout ce que je peux vous dire c'est que j'en ai le plus ardent désir. Vous pouvez me poser mille question que je ne pourrais rien vous répondre d'autre.

Ilia se leva alors de son siège et s'inclina.

- Veuillez pardonner ma faiblesse mais je ne suis qu'un homme. Un seul mot de vous et je repars sur le champ.

Sujet: Re: Entretien - Impétrant Ilia Jagellon - Dim 14 Oct 2012 - 20:44

Ah ben tiens, elle ne l'avait pas mordu, n'avait pas fait la hautaine ni n'avait montré son côté si froid que l'on pouvait faire des glaçons à son contact en plein été ( bon j'exagère un peu). Il semblait enclin à un léger ... défaitisme . A n'en pas douter, le jeune homme avait besoin de prendre confiance en lui, de gagner en grandeur d'estime , de se connaitre soit même . Et quel lieu mieux que la Licorne pouvait aider sur ce point précis : la connaissance de soit . Mais pour cela fallait il encore que l'homme soit enclin à vouloir se connaître véritablement.

Je n'ai rien dit en ce sens, donc vous restez .

Son ton était ferme, de celui du Capitaine de l'Ost qu'elle avait été.

L'entretien n'est pas terminé, à moins que vous ne voyez plus l’intérêt de cet entretien.

Le ton était celui de l'affirmation alors qu'elle aurait pu le faire dans l'interrogatif. NOn , elle ne lui laissait pas le choix: il restait. Son regard

Est ce que parce que l'on se sent faible qu'il faut abandonner si facilement ?
Elle fronçait légèrement les sourcils, quelques rides d'expression commençaient à se montrer sur le visage d’albâtre, ce qui accentuait à présent le rendu de ses expressions
En voyant votre dossier, certains membres de l'Ordre se sont bien entendu posé des questions à votre sujet, ne vous connaissant pas . Il en est que je vous poserai donc: vous avez rejoint la COLM, la Compagnie d’ordonnance du Limousin et de la Marche et il semble que vous l'avez rapidement quittée peu après avoir été nommé par le comte alors que vous sembliez motivé et avoir des projets. Pouvez vous m'en dire quelques mots?

Personne ne venait nu ou neuf à la Forteresse. Certains avaient de plus grosses malles que d'autres, le tout était de vivre avec et que cela n'ait aucune incidence sur le futur d'une Licorne. Et cela il fallait pouvoir le percevoir.