Ellesya
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Grade : Chevalier
Date d'inscription : 12/05/2012
Feuille de personnage
Nom: Ellesya de la Louveterie Arduilet
Rang de noblesse: On s'en balance. Ca revient à larbin dans tous les cas.
Rôle/grade:
 | | Sujet: Des Comtois en Normandie Dim 3 Jan 2016 - 15:42 | |
| Le vent piquant lui tirait quelques mèches sombres retenues jusque-là par un ruban. Celui dont l’odeur d’huile de noisette ne s’était pas encore tout à fait estompée. Juchée sur un ballot de fourrage à peine entamé, Ellesya s’offrait un moment de paix, pour reposer ses yeux mis à l’épreuve par ses nombreux travaux à la lueur de la bougie, pour reposer son esprit malmené par trop de projets et pensées. Elle avait eu hâte que cette année compliquée s’achève et maintenant c’était la date butoir pour ce foutu concours qu’elle faisait plus pour la Licorne que pour elle-même qui était devenu le repère suivant. Julios savait comme elle avait regimbé au printemps dernier à ce sujet et comme elle grognait encore quand il était abordé.
Yeux clos, assise en tailleur sur le tas de fourrage qui la maintenait hors de portée de l’humidité glacée du sol, elle se laissait étriller par le vent, y percevant l’odeur iodée de la côte proche, elle qui avait grandi une bonne part de son temps de la pureté des hauteurs savoyardes avant de gagner l’ample vallée ligérienne. L’odeur des écuries aussi lui parvenait et plus proche celles des quelques montures sorties dans l’enclos. Un nez soyeux piqueté de quelques poils plus rudes lui tira un sourire et sa main gantée gratta l’encolure à la robe d’hiver, épaisse. Avant d’ouvrir les yeux, elle tira de son pourpoint doublé une douceur sucrée et un peu rassie pour la poulinière qui apparaissait à son regard désormais décillé. Bonjour Cygfa.Laissant la jument de race comtoise croquer la friandise, Sya reposa les bottes au sol et tendit la main vers le ventre déjà distendu. Avec un peu d’attention, elle sentit le poulain dans ses flancs. Il y aurait encore du temps avant la délivrance. Elle caressa la placide monture, grattant sa robe baie et lui parlant tout bas de ce qu’elle ne savait parler à d’autres ces derniers temps. Et glissa dans la foulée une prière pour l’homme d’armes qu’ils avaient perdu aussi.
Il avait eu pour mission, par la Capitaine, de gagner Amboise alors qu’ils étaient à la frontière impériale pour aller chercher le couple de destriers comtois qu’elle avait acquis l’année précédente lors d’un de ses séjours à Dole. Il devait ensuite les conduire au haras. Au départ pour ses écuries, elle avait finalement opté pour les confier à Ryes, ayant délaissé sa mesnie pour la Licorne. Robert n’était jamais arrivé à destination et sa piste s’était vite perdue lorsqu’elle avait fait mener quelques recherches. Aussi, lorsqu’elles avaient le temps de s’en occuper, elle avait conduire ces endurants chevaux en Normandie. Cygfa était désormais pleine. Milvus, l’étalon, paissait un peu plus loin. D’un caractère presque aussi docile que sa compagne, il n’avait échappé au boucher que par ses grandes qualités au combat. Il était désormais aveugle d’un œil et gêné par une légère claudication qui le rendait nerveux lorsqu’il était approché par la senestre, son côté faible. Il n’en restait pas moins un bon pourvoyeur de descendance.
Sya quitta le flanc de la belle bête pour aller donner sa ration aussi au mâle en prenant soin d’arriver par sa droite. Puis, décrochant de sa ceinture une brosse, elle se mit à panser son épais poil d’hiver. Ensuite, si elle avait le temps, elle vérifierait les fers. Mais une chose à la fois, et surtout pas du travail de plume… |
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