[RP] Martine à la bibliothèque*

[* c'est pas moi, c'est LJD Polonius! ]



WTF. No kidding. Voilà en substance que pensa Ingeburge en prenant connaissance d'un billet que lui avait adressé Polonius.

Polonius a écrit:

Citation :

Bonjour ma soeure Ingeborg

Je suis désolé de vous dérangé, j'ai lu sur le pannau que vous étiez responsable de la bibliotèque. Et je croit que j'ai besoin de m'amélioré dans le domène de la lecture et de l'écriture, alors je voulait vous demandé un conseille de livre que je pourait lire et qui ne serait pas trop compliquer. La dernière fois j'en ai prit un au azart dans les étajères et j'ai rien comprit du tout, c'étais Commentarii de Bello Gallico (j'espaire que je n'ai pas fais de fautes en recopiant) alors si vous avait un plus facile sa m'arangerait.

Merci d'avance pour tous

Polonius.

Mais primo, Ingeburge ne pense pas vulgairement, secundo elle ne pense pas en anglois. Mais c'est plus simple de le résumer ainsi car, et il fallait y aller avec la mâtine, celle-ci était plutôt perplexe à la lecture de la prose poloniusesque. Non pas pour la qualité de l'écriture et de la formation des mots, non, non. Même si un peu, quand même. En vérité, en postulant pour devenir bibliothécaire, elle avait notamment pensé qu'elle verrait moins de monde et plus de livres et qu'elle pourrait jouir de cette solitude qui lui était une douce compagne, chose pas très aisée quand on est environnée de frères et de sœurs et qu'on loge dans un dortoir. Et non seulement, quelqu'un souhaitait venir, en dehors de toute officielle invite de la libraire toute neuve, mais en plus ce quelqu'un entendait recevoir des conseils de sa part. Dilemme. Car ce n'était pas son truc. Car elle n'était pas sûre d'avoir quoi que ce soit à enseigner. Elle avait eu un maître au Danemark, puis des maîtresses en la personne de quelques religieuses de l'abbaye de La Celle, en arriérée Provence. Ses enfants étaient eux aussi pris en charge par un précepteur. Enseigner, elle ne savait pas faire, ou alors en des domaines très circonscrits, comme l'héraldique. La Danoise reprit le billet. Quelque chose de pas trop compliqué. Un précis relatif aux armoiries ne tombait clairement pas dans cette catégorie. C'était même un coup à faire fuir Polonius. Ah, mais alors, en ce cas!

Disons-le tout net, Ingeburge envisagea un instant de tourmenter la grande gigue normande en lui parlant d'araine, d'isalgue, de papelonné, d'enquerre ou de gulpe. Mais elle mit en balance la torture avec la survie de l'humanité, et à tout le moins de la part licorneuse de celle-ci, bestioles incluses.


Ainsi, la fille de Magnus se dévoua et écrivit au dos du papier qu'elle laissa sur le lit de Polonius, au dortoir :

Citation :

Sœur Polonius, lundi 25, à la bibliothèque, avant sexte. Vous me ferez ensuite les honneurs de la taverne que vous supervisez désormais. & à Dieu. I.

Oui, pour toute sa peine, Ingeburge attendait d'être payée de retour avec de la boustifaille.

Lundi 25. On y était. Et très honnêtement la Normande se demandait à quelle sauce elle allait être mangée, surprise de sa propre audace d'avoir aussi cavalièrement contacté une princesse pour qu'elle lui fasse ses petites recommandations de lecture. Après un tour à la taverne, où elle avait veillé à ce que tout soit prêt pour le menu du jour, elle avait gagné le donjon, et se retrouvait à frapper timidement à la porte de la bibliothèque, comme si elle n'avait pas le droit d'y entrer, peut-être.