Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne


 
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 La chambre de Guillaume

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MessageSujet: Re: La chambre de Guillaume   La chambre de Guillaume - Page 2 EmptyMer 29 Oct 2008 - 16:53

Bon on avait plus besoin de lui, force était d'admettre qu'il n'avait pas servit a grand chose le Chat. Or donc il décida d'aller porter la nouvelle aux autres et de les rassurer.

Facile a dire quand ces derniers c'étaient égayés dans la nature. Bon commencons par la salle du Chapitre il devrait bien en rester quelques uns.

Il prit Nennya avec lui en lui passant un bras autour du cou pour descendre. En cela il lui exprimait qu'il l'aimait et c'était pour eux un petit moment d'intimité fugace.

Fugace car il fallait bien retourner voir les autres et reprendre leurs places...
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Akane

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MessageSujet: Re: La chambre de Guillaume   La chambre de Guillaume - Page 2 EmptyJeu 30 Oct 2008 - 13:15

Elle était sortie comme le demandait la rousse… Elle ne voulait pas rejoindre ses comparses, préférant rester seule et isolée de tous…Se mettre en faction devant la porte de la chambre de Guillaume semblait la meilleure solution, au moins, elle serait utile…

Tout se bousculait en son esprit… Comment a-t-il pu l’abandonner de la sorte ?

Ses points se serrèrent, ses ongles se plantèrent dans les paumes de ses mains… Aucune douleur, aucune souffrance…

Qu’avait elle fait ? Était-elle la source des problèmes du Chevalier ?

Était-elle un fléau à elle seule ?

Souvenirs latents qui refont surface… Le sang bat contre ses tempes… Le Poitou…Honfleur…Doute de la paternité de l’enfant à venir, Doute de l’amour qu’elle lui portait…

Tout se bouscule dans la tête de la Normande… Les souvenirs se chevauchent maintenant, les uns aux autres, sans logique aucune… Des paroles … Ses paroles qui l’avaient comme poignardé dans son fort intérieur comme jamais personne ne l’avait fait auparavant…

Femme de petite vertu ?
Courtisane de pacotille ?
Amante aux nombreuses conquêtes ?

Les charognards s’y donnaient à cœur joie en la qualifiant de la sorte, la connaissaient ils réellement ? A cela, elle n’y fait guère attention, leur laissant le peu de distraction dans leur pauvre vie si monotone, si terne.

Mais là…
Avaient-ils raison finalement ? Etait ce pour cela qu’il l’avait abandonné ?

Question sans réponse, elle s’adossa à la porte, s’y laisse glisser pour finir assise sur les pavés froids de la tour…

Sa tête lui fit mal, si mal… Envie d’hurler sa rage... Point de pleurs...

Abandonnée… Comme le jour de sa naissance…Une fois de plus…
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MessageSujet: Re: La chambre de Guillaume   La chambre de Guillaume - Page 2 EmptyJeu 30 Oct 2008 - 14:18

Nennya finit de préparer les herbes, elle ne savait si c'était utile ce qu'elle avait réalisé mais l'espérait de tout son coeur. Cerridween demanda aux présents de partir, elle ne rechigna point, il était essentiel que le grand maistre se repose. Alcalnn la pris par le cou, ce geste de tendresse lui vint droit au coeur, elle ne l'avait jamais vu au seins de la licorne lui témoignait de l'amour, sauf le jour de leur duel...ce moment les liait à tout jamais.
Alcalnn pris la direction de la salle d'intronisation, il devait annoncer aux frères et soeurs que Guillaume allait bien, elle le regarda, fière de lui.
Elle ressera son manteau, la fatigue se faisait sentir, elle était épuisée par ce périple. Décidemment, la licorne n'était pas de tout repos.
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Erwyn

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MessageSujet: Re: La chambre de Guillaume   La chambre de Guillaume - Page 2 EmptyVen 31 Oct 2008 - 17:15

C'est alors que surgissent deux hommes d'armes, arrivant à une vingtaine de secondes d'intervalle.

Voyant Akane devant la porte de la chambre, ils ralentissent, claquent un salut, et demandent à voir le Grand-Maistre. Devant le refus de l'Errante, le premier des deux de déclarer:


- " Errante... Il est arrivé quelque chose... Dans la galerie des Braves... Raë... l'épée de... du... du Capitaine... l'Ecossais... le Chevalier d'Inzinzac Lochrist... "

Devant l'expression d'Akane, il poursuit alors, extrêmement gêné:

- " L'épée n'est plus dans la galerie des Braves... Et nous avons vérifiés. Les portes étaient fermées. Les clés ne sont pas parties... Elle s'est... envolée ! "

Et son compère de surenchérir:

- " La salle du Haut Conseil, elle aussi, était fermée. Les gantelets... les gantelets de... du... Capitaine...

... "


En un murmure, en un souffle, il termine en disant:

" Eux aussi, ils se sont envolés..."
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Akane

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MessageSujet: Re: La chambre de Guillaume   La chambre de Guillaume - Page 2 EmptyVen 31 Oct 2008 - 18:53

L’errante à la vue des deux hommes d’armes, s’était relevée et se tenait droite et fière.

Honte de donner une telle image d’elle, à des novices, alors qu'il fallait leur montrer jour après jour, la dure voie qui mène vers la Chevalerie. Elle se pensait seule, et pouvait se laisser ainsi aller…Se faire violence... Déclic en son esprit, sa promesse... Sa vie pour la Licorne...

Sa migraine la torturait de plus en plus, mais les sombres pensées qui l’aliénaient avaient disparues momentanément… Ainsi donc ils voulaient voir le Grand Maistre ? Refus catégorique, refus qui pouvait se lire dans son regard azur, si froid en cet instant… Face à son attitude qui pouvait en dérouter certains, ils se mirent à parler. Pas un mot ne s’échappa des lèvres carmin de la brune, elle les écouta sans les interrompre…

L’épée disparue… envolée… comme les gantelets du Grand Chevalier Blanc…

Les hommes face à elle semblent désemparés, inquiets… Un rictus pouvait se lire sur le visage de la Normande toujours imperturbable. Enfin, elle prit la parole… Ton sec cassant…


-Vous deux ! Restez là ! Près de la porte ! Je vais informer le Grand Maistre de la situation, ensuite… Nous aviserons… Le premier qui laisse entrer quelconque personne aura à faire à moi…

Elle entra dans la dite chambre, toujours le rictus figé sur ses lèvres… Elle s’approche de la couche de Guillaume, le voit éveillé, faible…

-Grand Maistre, ravie de vous revoir parmi nous, évitez de nous refaire pareille frayeur à l’avenir… Je suis désolée de perturber votre repos cependant… on vient de m’apprendre que l’épée ainsi que les gantelets de W…du Chevalier d'Inzinzac Lochrist ont disparus alors que la gallerie des Braves et la salle du Haut Conseil étaient fermées à clef… Les hommes d’armes attendent dehors, quels sont vos ordres ?

Le rictus fit place à un sourire pincé en vue des événements…Elle attendit la réponse…Wanou était il revenu ? Circonstances plus que bizarres, curieuses, elle ne vit que cette éventualité finalement…

Les chevaliers sont immortels…
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Guillaume_de_Jeneffe




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MessageSujet: Re: La chambre de Guillaume   La chambre de Guillaume - Page 2 EmptyDim 2 Nov 2008 - 1:29

A peine calme qu'on venait à nouveau le trouver. Soit, c'était sa voie, il le savait. Il se serait d'ailleurs plaint si on l'avait laissé tranquille du fait de ses malaises. Qu'ils se multiplient ces derniers temps, oui, c'était un fait. Mais cela devait-il l'empêcher d'exercer une charge qu'ils lui avaient conféré. Non, jamais.

Aussi, se relevant doucement sur son coude, il écouta les paroles de la duchesse. Ainsi, de curieux événements se produisaient en Ryes. Bien trop étranges pour qu'ils ne cachent pas quelque chose de plus... naturel. Mais toutes ces conjectures ne devaient pas l'empêcher de réagir avec réflexion, comme si un simple poulain avait été volé du haras.


- Raëlinch, les gantelets... Le voleur devait savoir ce qu'il cherchait. Faites boucler les sorties, toutes par des groupes de trois hommes. Doublez les rondes de garde. Prenez les errants et les cavaliers pour inspecter toute la forteresse. D'ici ce soir, je veux que tout Ryes ait été exploré. Et... faites-moi venir deux béquilles, je ne sers à rien ici. Faites vite et... merci.

Les béquilles lui ayant été amenées, Guillaume partit, droit vers une chambre abandonnée depuis trop longtemps.
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Akane

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MessageSujet: Re: La chambre de Guillaume   La chambre de Guillaume - Page 2 EmptyDim 2 Nov 2008 - 12:11

Ainsi les ordres étaient donnés… Hochement de tête approbateur de l'errante… Il fallait maintenant trouver des hommes pour assurer les tâches demandées. L’errante ne perdit pas une seconde, mobilisa déjà les deux hommes d’armes à l’entrée, en leur indiquant de vérifier chaque recoin de la forteresse…Regard vers Cerridween, errante elle aussi, suivrait elle le mouvement ? Elle se posa que brièvement la question, maintenant, elle se dirigea vers le poste de garde trouver son frère responsable en ces lieux pour lui indiquer de redoubler de vigilance… Ensuite, il lui faudrait trouver de l’aide supplémentaire pour fouiller de fond en comble Ryes…

HRP : Le temps me manque pour faire de longs posts, désolée... D'autant plus que visiblement je dois en faire plusieurs de ce fait Razz
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Erwyn

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MessageSujet: Re: La chambre de Guillaume   La chambre de Guillaume - Page 2 EmptyMer 24 Déc 2008 - 17:59

Bande sonore

« Les mathématiques régissent un univers empli de promesses futiles et imprenables, car elles ne reposent que sur des postulats abstraits et invérifiables. Mais leur puissance est, comme Dieu, de maintenir le monde en place sans que l’on puisse expliquer pourquoi. » (1)

Dans un univers codifié, empli de signes et de mystères, que de tous temps les hommes tâchèrent de percer en une alchimie pure et parfaite, quelle place peut être donnée au hasard, la chance, au destin ? Quelle serait la forme parfaite, celle qui incluerait toutes les autres ? Quelle fut la forme primaire, conçue par Dieu lui-même, à transmettre aux générations futures, pour les siècles des siècles ? Celle qui reflète le ciel, éclaire la terre, touche aux abysses et aux étoiles ?

Le château de l’oiseau blanc…(2)

L’hiver est peut être l’une des saisons les plus étranges. Car il est difficile, derrière une vie si éteinte, si atténuée, recluse derrière les murailles des châteaux, sous les frontières de la terre, de croire que le printemps puisse un jour exister.
Il recouvre l’ensemble de la création de blanc, somme de toutes les couleurs, avant que de les laisser éclater chacune individuellement à chaque grand renouvellement. Là, la couleur explose, dans ce qu’elle a de plus détonnant, de plus…Eclatant. Puis le feu vient, et tout devient noir. Le noir, soustraction de toutes les couleurs. Ainsi il en allait, dans le cycle de la vie. De toute mémoire d’homme, et pour les siècles des siècles.

Ryes était blanche, elle aussi. La citadelle dans son entier était recouverte de presque quinze centimètres de neige, ainsi que la région alentour. Pierres noirâtres coiffées d’un chapeau blanc pur, à l’allure si menaçante et belliqueuse, devenant si calme et paisible, avec seulement un peu de blanc. Seules venaient trouer l’air pur du matin, ce jour-là, les vapeurs des respirations, et les fumées des feux. Feux des cuisines, des tours de la forteresse, s’exsudant par toutes les cheminées, feux des postes de garde, des forges qui jamais ne cessaient. La Licorne était endormie, mais non morte. En contre-bas, le bourg de Ryes lui aussi, vivait dans un calme hivernal relatif. Les défrichages de novembre étaient passés, et le bois rentré pour l’hiver. Les bestiaux, dans les granges, pouvaient rester au chaud toute la journée et déguster leur ration de grain quotidienne. Seuls quelques audacieux, alors, sortaient les troupeaux pour parcourir les étendues gelées des pâtures à proximité.
Pour les charbonniers, l’hiver était une saison comme une autre. Couper le bois, le brûler, en faire du charbon, c’était l’un des seuls cycles sans fin de ce temps. Seul un incendie de forêt pouvait dissuader les bûcherons de sortir au travail. Et de ceux que l’on affublait de pouvoirs magiques, presque surnaturels, pas un seul en réalité n’aurait été capable de ressentir les perturbations de ce temps.
Le temps était rude. Mais l’hiver n’empêchait pas les chevaliers d’accomplir leurs missions, et Ryes, en vérité, n’avait pas moins ni plus d’habitants qu’aux beaux jours. Seuls, peut être, étaient présents plus de miséreux venus des campagnes à l’entour pour travailler à la forteresse contre gîte et couvert. Tâcherons, carriers, paludiers, les travaux étaient nombreux et ne manquaient pas, dans une citadelle, pour qui désirait du travail. Les tailleurs de pierre étaient à l’œuvre, de la bière chaude constamment sur le feu pour se réchauffer, et ainsi il en allait des forgerons, armuriers, et autres artisans. L’hiver n’annihilait pas toute vie, et il était simplement source de transformations profondes dans les schémas de fonctionnement des uns et des autres. Seuls les maçons ne travaillaient pas, pour éviter que le gel ne détruise tout mortier posé par le froid. Ils étaient alors partis pour Bayeux, Honfleur, Lisieux, ou dans les villages alentours, chercher de menus travaux pour l’hiver. Les abbayes à proximité recevraient sûrement leur visite. Et il en irait de même pour les forts de l’Ost Normand. Et s’ils ne trouvaient rien, ils reviendraient à Ryes, et feraient de menus travaux, contre le gîte et le couvert. La Licorne n’était jamais ingrate.
Les paysans, eux, s’occupaient différemment. Les potagers tournaient au ralenti, les bestiaux étaient rentrés. On entretenait les champs, les clôtures, les venelles, on ravaudait les vêtements, on entretenait les bâtiments. Les femmes continuaient leurs habitudes, à s’occuper des enfants, à s’occuper de la nourriture, du linge. Les soirées, en ce temps là, étaient alors rythmées par les contes, les mythes et les légendes, racontées au coin du feu. Souvenirs d’un autre temps plus glorieux ? Ou affabulations à visée pédagogique ? Chacun se fera alors sa propre opinion…Quoi qu’il en fut, non, toute vie n’avait pas cessée, en Ryes.
Alors que les hommes d’armes accomplissaient leurs tâches de mauvais gré, le froid aidant, et tâchaient de rester au chaud en montant la garde sous d’épaisses couvertures de laine rêche, le Haut Conseil reformé continuait à s’activer autour des divers théâtres d’opérations.

Quelqu’un remarquerait-il jamais, dans cette vie si renfermée de l’hiver, un cavalier qui allait au ralenti, à travers bois ? Remarquerait-il qu’il connaissait les sentes, les chemins et routes ? Remarquerait-il l’épée, à son côté ? Et les gantelets d’airain, de bronze et d’acier à ses poignets, tranchant de façon presque outrancière avec la pauvreté et la simplicité de sa vêture ?
Ce quelqu’un serait peut-être un enfant. Peut être, alors qu’il chercherait à chasser quelque lapin dans les bois, remarquerait-il le cavalier. Peut être, plaqué contre un tronc de bouleau décharné à l’allure squelettique, regarderait-il l’étranger s’aventurer sur les sentes des bois. Peut-être celui-ci lui ferait-il peur. Peut-être que l’enfant partirait en courant, jusqu’à sa chaumine. Peut être raconterait-il l’histoire à son père, qui lui en collerait une bonne pour ce « mensonge d’mes deux ! ». Peut être ce père, en ce cas, aurait-il tort de ne pas écouter les peurs de son fils…
Peut-être l’enfant garderait-il en mémoire l’image du cavalier. Peut être en ferait-il des cauchemars. Peut être aurait-il désormais peur des chevaux. Qui peut jamais savoir ?

Ou peut-être que personne ne verrait le cavalier. Et peut-être qu’il avancerait, sans mal et sans hésitation, jusqu’à un cercle de houx, ceignant des chênes, encerclés de quelques pierres moussues abattues au sol, vestige d’un très vieux cromlech, présent au temps où les Dieux n’étaient pas Un, mais Infini. Peut être la neige, de façon absurde, aurait fondue au centre du cercle. Peut être y aurait-il à cet endroit une pierre plate, qu’en redressant le cavalier bougerait, exposant à la vue de l’hiver et de la nature endormie un trou noir béant, et des marches, alors que de minuscules créatures iraient plus loin chercher un abri contre le froid. Peut être le cavalier s’y avancerait-il et disparaîtrait comme il était venu, dans les profondeurs de la terre. Peut être son cheval serait-il le seul signe visible de son passage.
Il s’aventurerait dans les profondeurs infernales de Béhémoth, Baalzébuth, Valfor, Crocell, Andréalphus, Léviathan, Azazel, et tous les autres. Il en ressortirait dans une tour. Une très vieille tour. L’une des plus vieilles de la forteresse. Il se baladerait peut être dans la forteresse, comme il le faisait voilà quelques temps. Peut être pousserait-il jusqu’aux vieux quartiers d’un Destructeur, y ouvrirait-il une caisse cachée dans les sols argileux, et se ferait-il une bonne tisane en faisant chauffer de l’eau dans la vieille salle des Imperceptibles, la fumée s’échappant lentement par un long conduit qui la mènerait à un ancien terrier de renard, dont elle en sortirait, ayant perdu une grande part de sa consistance. Peut être, au cours de son errance dans les couloirs obscurs et inviolés de la Citadelle, passerait-il par la tour Achille, dans une chambre qui était emplie de poussière et de souvenirs pour lui. Il verrait la lettre d’un vieil ami. Peut être sourirait-il. Peut être pas. Peut être pleurerait-il. Peut être pas. Peut être prendrait-il le temps d’y écrire une réponse, sachant que personne ne viendrait le déranger ici. Peut être n’écrirait-il rien. Peut être se contenterait-il de glisser le pli dans ses frusques, et de s’en retourner par là où il était venu, en ouvrant le double fond d’un des coffres de la pièce. Peut-être continuerait-il, la réponse en main, et passerait-il par un vieux chemin de valets inutilisés, dans un des murs de la tour, jusqu’à la chambre de ce vieil ami. Peut-être écouterait-il attentivement, là, que personne n’était dans la pièce. Peut être pas. Peut être aurait-il appris que cet ami ne se reverrait plus avant un temps peut être aussi long que lui. Ce qui paraît peu probable, si jamais l’on trouvait une missive sur le lit en question. Il poserait alors la missive sur le lit en question, et repartirait-il comme il était venu, ombre parmi les ombres d’une forteresse emplie des présences méphitiques et évanescentes des anciens titulaires de ces lieux, à jamais parmi les pierres noires d’un donjon séculaire.

Il était une fois deux fantômes qui s’étaient écrits, dans un temps très ancien, dans un lieu oublié, d’un ordre aujourd’hui oublié. Ils s’étaient racontés leurs doutes, leurs soucis, leurs vieux souvenirs d’antan, leurs besoins. Des lettres, posées sur des lits, seraient les seules traces de leur passage. Une poussière légèrement relevée, des plumes et encriers utilisés dans une chambre, en seraient peut être d’autres.
On verrait peut être sur le lit d’un Grand Maistre absent une missive, rédigée sur un excellent vélin qui n’aurait pas vu la lumière depuis belle lurette. On y lirait peut être des pattes de mouche illisibles, peut être un message d’espoir, peut être pas.

Mors stupebitque natura, cum resurget creatura, judicanti responsura(3), diraient les bons moines.

Eur wech e oa, eur wech ne oa ket, eur wech a vo (4), dirait-on en un lieu plus lointain, où les chênes centenaires et les êtres de la nature vivaient encore en bonne harmonie. Ou peut être pas…
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Erwyn

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MessageSujet: Re: La chambre de Guillaume   La chambre de Guillaume - Page 2 EmptyMer 24 Déc 2008 - 17:59

Citation :


Guillaume,

Mon vieil ami.

Les intuitions et les envies ne connaissent pas la raison, et c’est peut être aussi bien comme cela. Un pêcheur, allant un jour pêcher en un lieu jadis inexploré par ses pairs, sera-t-il considéré comme un visionnaire, comme un fou, ou comme un bon pêcheur ? Un chevalier, devant l’inexpliqué, envisageant des possibilités saugrenues, est-il un fou, ou l’un de ces hommes qui croient au-delà du Monde, et des apparences ?
Est-il absurde de croire certaines choses ? Croire en Dieu, en Paradis, est-il plus fou que de croire en la Bonté des Hommes ?

Tu as fait ton choix. Et tout choix mérite réponse. Même si elle n’est pas toujours celle attendue.

Les hommes sont si…absurdes. Ils sont capables de tant d’ingéniosité, de tant de patience, de tant de talent face à l’adversité, et en même temps de tant de puérilité dans leurs besoins, parfois. Ils peuvent déplacer des montagnes, élever des murailles énormes et massives, que l’on verrait sûrement depuis la lune, et ont toujours besoin d’une mère, d’une épouse, d’une famille, pour les soutenir dans leurs choix. Ils cherchent le bonheur dans l’Avoir, dans la possession de terres, de paysans, d’argent, cherchent à avoir la plus belle armure, la meilleure épée, le plus beau cheval. Et parfois, un jour, se rendent compte que tel le poète qui cherche son collier à travers le monde avant que de se rendre qu’il se trouvait depuis le départ à son cou, se rendent compte que le Bonheur n’est rien d’autre qu’un état d’Être qui ne se laisse pas capturer par des biens matériels, mais bien par une disposition de l’esprit. Peut-être est-ce là la volonté de Dieu. Peut être est-ce seulement notre seule faiblesse.
Je ne suis jamais resté loin de vous. Je ne suis jamais parti. J’ai simplement attendu mon heure. La Mort a bien des mystères, que même les plus grands sages des plus grandes nations ne peuvent sûrement pas comprendre. Elle prend des enfants au berceau, et laisse les hommes dignes et méritant de mourir sur la Terre, pour continuer leur long chemin parsemé de colères, éclats et joies. Elle rejette ceux qui la cherchent, et prend ceux qui voudraient la tenir la plus éloignée d’eux, le plus longtemps possible. Peut être y a-t-il hasard derrière cela. Peut être simplement la volonté de Dieu. Je n’en suis toujours pas sûr aujourd’hui. Peut être me suis-je fourvoyé dans mes choix, dans mes prises de positions, mais je pense qu’il y en a au moins une de sûre : L’Ordre n’a jamais eu besoin de moi. Il n’a jamais eu besoin de Guide. Il a toujours été le sien propre. Nous avons toujours cru que nous serions l’âme de l’Ordre. Que nous serions les dépositaires de la volonté de Dieu, de celle de la Licorne. Que nous saurions lire dans son cœur, pour percevoir ses désirs, pour les belles terres de France. Que les jeunes n’auraient pas la sagacité nécessaire, la ténacité, l’absence de reconnaissance perpétuelle, l’envie d’altruisme, la volonté de bien faire, la persévérance, l’Honneur, la Bravoure, et le sens de la Justice qui s’imposerait. Que nous serions toujours seuls, vieux chevaliers, à pouvoir prédire le cours de l’avenir. Et il ne pouvait être que bon, puisque nous faisions notre devoir !
Et ne nous-sommes nous pas fourvoyés, mon frère ? N’avons nous pas pétés plus haut que nos culs ? Avons-nous réellement crûs à nos pouvoirs ? Le rêve était-il donc si réel, que nous pensions réellement à ce type de futilités ? Jusqu’à quels sommets devait monter notre Orgueil, pour que nous prenions pleinement conscience de notre juste place dans l’Ordre Céleste ?

L’Ordre n’a pas besoin de guides. L’esprit de la Licorne n’a pas besoin de nous pour se transmettre. Il passe, va, vient, en chacun des chevaliers de cette belle terre de France. Nul ne puît en douter. Et pas moi, tu peux m’en croire.
Paradoxal, non ? Avoir œuvré pour l’Ordre pendant près de 30 ans, et voir finalement que nul, sinon l’Ordre lui-même, ne peut œuvrer aussi bien que ce qu’il fait sans vous ? Nous avons cru que le bateau demandait un capitaine expert, qui puisse le diriger à l’écart des hauts fonds. Mais chaque matelot, chaque mousse, était conscient de sa mission. Et le résultat, aujourd’hui, n’est-il pas plus beau que toutes nos attentes ? L’Ordre ne resplendit-il pas avec plus d’éclat encore que ce que nous aurions souhaités ? N’avons-nous pas su prouver notre valeur ? Mais qu’en est-il de nos fiertés, de nos honneurs, de nos orgueils ? Sommes nous donc si peu de choses, que n’importe qui puisse faire aussi bien que nous ? Nos marques ne sont-elles faites que pour, perpétuellement, être écrites, effacées, réécrites, réinterprétées ? Sommes nous condamnés à n’être que des poussières de l’histoire, des parcelles de vie battues aux 4 vents, vouées à l’oubli et à l’attente d’un hypothétique jugement de nos maux et qualités ?
Peut être, mon frère, avions nous à apprendre l’humilité. Peut être devions nous prendre conscience de notre petitesse, et de notre inculture. Pour ma part, si réponse il devait y avoir, je répondrais ceci : l’Ordre est son propre modèle. L’Ordre est son propre guide. Nous mourrons, mais l’Ordre reste. Et il doit toujours en demeurer ainsi. La parole des vieux peut être transmise, mais nuancée par les bouches jeunes qui voient le monde aujourd’hui, et non hier. Par le sang, par la lame, par les cérémonies, les rites, les traditions, par la langue, par le Feu, la Terre, l’Air et l’Eau de Ryes, qu’il soit sûr que non, la Licorne vit très bien sans nous.

Tu me manques, Guillaume. Comme Amoule. Comme Hubert. Comme Bralic. Comme Mathieu. Comme Rassaln. Comme Deny. Comme Rhuyzar. Comme Totox. Comme Kratos. Comme tous les autres… Vous me manquez.
Mais mon heure n’est pas encore venue. Sache simplement que si jamais elle vient, je la prendrais, et la boirais jusqu’à la lie. Nos vieux combats, nos vieilles querelles, nos vieilles envies sont toujours là. Et, ce jour, un vieux chevalier, un vieux loup, n’aura plus d’autres plaisirs que de s’asseoir au coin du feu, pour siroter une bonne bière flamande.
Qu’Aristote, Christos et tous les saints veillent toujours sur toi, mon frère. Sur ta famille, sur l’Ordre, et sur la France. Que la volonté de Dieu soit toujours avec toi. Je vous aime. Je vous ai toujours aimés.

A Dieu, Jeneffe. Qu’il ne nous fasse pas rencontrer trop vite… en Paradis. Tel est mon désir. Prend soin de toi. Et de l’Ordre.


Erwyn of Kylebonhamm, 35e du nom,
Chevalier d’Inzinzac Lochrist,
Capitaine des Chevaliers de la Licorne,
Le Vieux Loup.



Peut être le chevalier ressortirait-il de la gangue de pierre et reprendrait-il la route promptement, vers le Nord-Est, toujours, vers le Nord-Est, ou peut être resterait-il là, à attendre patiemment la nuit pour repartir vers les terres impériales. Peut être irait-il en terre de Dieu. Peut être rejoindrait-il un roitelet qui, lui aussi, attendait avec patience son heure pour revenir, et faire briller son essence au-dessus des gens du commun. Et, peut être, un oiseau blanc se poserait-il sur les rebords d’une muraille. Peut-être observerait-il avec des yeux ronds ce lieu de ses ancêtres, où il revenait génération après génération, sur l’instigation d’un instinct vieux comme le monde. Automnes après automnes, ils quittaient les terres froides et grises de Ryes, pour se rendre en des lieux plus chauds. Et toujours revenaient, printemps après printemps, en se fiant au sens et à la force du vent. Car le lieu, autant que la Citadelle de l’Ordre de l’animal cabré, n’était-il pas son château ? Ce lieu, inamovible, où lui et ses descendants vivent et meurent, laissant leurs traces, leurs désirs, leurs rêves ? Peut être bien. Ou peut être pas…

______________________________________________________________

(1) : Citation de John Nash, prix Nobel de Mathématiques.

(2) : Titre d’un poème de Milarépa, poète tibétain.

(3) : La mort et la nature sont frappées de stupeur, quand la création se relève pour répondre à son juge.

(4) : En breton : Il y avait une fois, Une fois il n‘y avait pas, Une fois il y aura.



[ A suivre…

Et Joyeux Noël à tous.]
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Erwyn

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MessageSujet: Re: La chambre de Guillaume   La chambre de Guillaume - Page 2 EmptyMer 24 Déc 2008 - 17:59

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