[RP] Un présent.

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Ryes. Un début de printemps-fin d'hiver, mi-figue, mi-raisin. Prime. L'heure où se dore la campagne des premiers rayons du soleil. L'heure où la vie se réveille, après la nuit, après l'hiver. L'heure où l'on bascule d'un cycle à un autre. Où des pages se tournent...

A Ryes, en contrebas, dans le petit bourg. Devant l'auberge, le palefroi est scellé, sanglé, harnaché, paré. J'avais pris le temps, la veille, de manger et dormir en contrebas, pour me requinquer du long voyage depuis Blaye. Sachant pertinemment qu'une fois installé, Ryes serait prévenue de mon arrivée. Car arborer un vieux mantel de pélerine grise, en ce coin de Normandie, était le meilleur moyen, meme avec les emblemes décousus, pour se faire repérer. Le tavernier avait dû monter parler de moi, pour tout au moins demander explication. Je ne me pressais pas. La nuit avait été courte, arrivé dans la nuit, couché presque aussitôt. Un bouillon, épaissi à la mie de pain, dans lequel flottaient quelques morceaux de navets et carottes, constitua le repas du soir qui, avec une belle tranche de pain, fut vite englouti avant d'aller dormir. Chambre individuelle. Rangement sommaire. Pas envie de dormir avec les gueux. L'influence de l'Ordre est là: le mobilier, meme sommaire, vaut mieux que ce que l'on trouverait à cette distance des villes, et de Bayeux qui plus est. Un lit, une table, une chaise, un pot de chambre, une cruche à eau, et un broc. Le strict nécessaire. J'avais pris le temps de m'endormir, la dague glissée sous l'oreiller pour ce soir par habitude plus que par nécessité, et m'était endormi vite.

Réveillé par le soleil, les ablutions faites, le petit déjeuner (tisane, pain, fromage) englouti, paré à partir. Habits détonnants: sous le mantel de pélerine grise rapiécé, aux Licornes dont on devinait l'emplacement au coeur et dans le dos par des espaces assombris sur le tissu, aux trous multiples de plus ou moins grande largeur, emplacements de carrels ou flèches qui avaient faillis bien des fois lui coûter la vie, une chemise de dentelle noire, faisant ressortir le teint et les cheveux clairs, avec braies brûnatres de route, et bottes de cavalier. Le vieux avec le neuf. L'ancien avec le nouveau. Le soleil pointait, avec quelques nuages sombres pour épaissir le ciel, qui se moirait de nuances d'or, d'orangé et de pourpre quasi-cardinalice. L'air du large soufflait, embruns iodés et parfums de roches, qui parvenaient meme ici, plusieurs lieues à l'intérieur des terres. Le palefroi de robe noire attend devant la porte, paré. Je montais lestement en selle, le présent au dos de selle, dans la seule étoffe réellement précieuse que je possédais. Cadeau de Reginhart de Malpertuis, donné lors de ma convalescence chez lui: un grand drap de brocard rouge, aux entrelacs de fils couleurs jaune-or. Je montais en selle lestement. Le dos et les fesses criant faiblement, gémissant sous le réveil éprouvant, après les quelques jours de route. Les chevauchées, quand on en perdait l'habitude, faisaient réellement mal aux fesses.

Je pris la route tranquillement, au pas. La région calme, la situation paisible, ne me demandaient pas de précipitation. Je montais la large colline surplombant Ryes, qui menait à la forteresse de pierre basaltique grisatre où j'avais passé de longues années, aujourd'hui révolues. De nombreux souvenirs me venaient sur le chemin, alors que la pente caillouteuse puis pavée se faisait plus simple. Un petit changement par rapport au temps de Bralic: le grand "Destructeur", voilà quelques années, considérait toujours l'accès à Ryes comme un chemin de croix, et refusait catégoriquement son pavage. Rapport à l'anglois et à la maraude, qu'il disait. Les temps avaient changés. L'ordre s'était "pacifié". Les échanges avec l'extérieur s'étaient accrûs. Le nombre de réguliers à la Forteresse avait plus que certainement augmenté. Mais à cette heure de la journée, il n'y avait personne sur la route. Pas de charette amenant du blé, pas de marchands ambulants. Un matin calme, ce printemps là. J'avais appris la nomination de Guillaume de Jeneffe en tant que Grand-Maistre. Tant mieux pour lui. Je l'avais peut être croisé une ou deux fois, sans meme m'en souvenir. J'espérais que les circonstances me permettraient de comprendre qui il était sans encombres. Il n'était pas toujours évident, en ne se rappelant personne, d'etre ce que l'on voulait faire croire. Faire croire que l'on se souvenait de tou(t/s), que l'on maitrisait, que l'on dominait. Que l'on n'avait pas peur. Que l'on savait pertinemment qui était le Grand Maistre. Je mâchais longuement mon discours, me rappelant ce que je devais dire. Sur le chemin, arrivé à mi-flanc, je vis l'ouverture menant au haras. Je ne l'avais jamais vu construit. Je m'avançais jusqu'au haras, examinais la plaque qui en faisait réellement la propriété de Rassaln d'Arduilet, et les champs clôs. Je me souvenais bien de Rassaln: ce géant barbu, aux épaules de taureau furieux, qui maniait le marteau d'arme avec un génie et un brio qui impressionnait volontiers beaucoup des nouveaux arrivants. Le maistre d'arme. On ne décernait pas un haras à un vivant. Ca aurait été par trop exposer aux yeux du monde les talents d'un chevalier récompensé. La Licorne ne fonctionnait pas comme ça. Mais...

Il devait donc être mort. Je ne l'avais pas appris, mais le supposais facilement. Il avait dû casser sa pipe, comme tant de chevaliers, un jour où l'autre, dans tous les combats qu'ils menaient. Un grand regret, que la possible mort d'un grand chevalier, qui me faisait des réprimandes, quand je n'allais pas assez vite à ses leçons...

Le temps devenait printanier. Le ciel prenait peu à peu une teinte bleuâtre. Les fleurs exhalaient de nouveau leurs pétales nouveaux-nés sous les assauts du soleil et de la rosée. Sortant de mes pensées, dans lesquelles je venais de me perdre comme en un lac paisible un jour d'été, je repris ma route. La pente devenait plus facile, et le cheval moins contraint. Les aubépines et les rosiers sauvages qui parsemaient les flancs de la colline paraissaient avoir été laissés encore plus sauvages que d'habitude. Plantés là par ordre de Bralic, ils avaient à la base fonction de ralentissement naturel pour l'ennemi, rendant Ryes aussi difficile à atteindre que les lignes ennemies à Alésia. Le vieux Fauconnier avait réellement un génie militaire et tactique indéniable. César, face aux gaulois, avait sû élaborer une ligne de défense de près de 25 lieues de long, protégée des deux côtés, permettant à chaque Romain d'être face à 5 celtes en furie. Le destin de ce qui était le royaume, à l'époque, s'était joué là-bas. 10 légions, venues d'Italie, fatiguées, à bout de force, de vivres, à l'équipement sommaire, avaient tenues face à 300 000 hommes les attaquant de devant et de derrière. Le plus fantastique exploit militaire de l'histoire du monde, si l'on exceptait Bouvines, où Philippe Auguste avait presque réussi à rivaliser. Le vieux Fauconnier, à l'heure de son "acculturation" aux moeurs chevaleresques, s'était entiché de César, et de son "De bellum Gallico". Il avait sû s'en inspirer, faisant autour de Ryes un vaste complexe naturel militaire. Car quand les aubépines ne retardaient pas l'avancée, vous tailladant les mollets, vous charcutant de multiples points, vous vous retrouviez alors sur un terrain découvert, sur plusieurs dizaines de mètres, seulement constellé de trous béants dans lesquels des pieux attendaient les imprudents, où, de surcroît, les balistes de la Forteresse, et ses archers, pouvaient vous atteindre en plusieurs volées sans aucune difficulté. Jusqu'aux douves, de près de 20 pieds de profondeur. Une merveille, prise dans les diverses lectures des manuels d'art de la guerre.

Je voyais de là où je me trouvais les douves, quasi-toujours à sec, de la forteresse, récurées par des milliers d'écuyers et hommes d'armes, dont j'avais été. J'eus presque une émotion quasi-éjaculatoire à voir ce spectacle de splendeur, que celui de ce temple de la Chevalerie qui, rare et quasiment unique, s'élevait encore, fier et fringuant, dans le ciel printanier, face aux vents du large et aux assauts du temps. Les souvenirs se bousculaient. Et Zalina? Et Totox? Et Rhuyzar? Tous les chevaliers, dans les pattes desquels je trainais enfant? Où étaient-ils? Que devenaient-ils? Allaient-ils bien? Et Kratos? Alérik? J'avais un grand besoin de renouveau avec ce monde. Malgré une grande réticence. C'était la première fois que je revenais depuis la mort d'Erwyn. Depuis la mort de mon maître. J'avais raconté qu'il était mort tué par des brigands, alors que je l'avais tué. Infamie incurable, qui m'avait à jamais fermé les portes de la Forteresse. J'avais meme voulu, par choix, ne jamais y revenir. Pour m'éloigner de la chevalerie. Pour m'éloigner du souvenir douloureux de celui qui était mort, tué par ma main. Coupable toujours j'étais à mes yeux, meme si pas aux leurs. Une boule dans la gorge, lentement, se déployait. Je pouvais respirer, mais presque pas parler. J'arrivais jusqu'au plateau de pierre, devant le double pont-levis. L'émotion était poignante, pesante, presque...palpable. J'avais peur. Peur de revenir. Peur de ce pour quoi je revenais. J'avais pris ma décision. Etait-elle la meilleure? Etait-elle juste? Sûrement. Pour moi, elle l'était. Et elle représentait l'évolution la plus cohérente de ma vie. Par la symbolique, j'allais pouvoir enfin renaitre, et pouvoir me défaire du souvenir de la mort de mon parrain.

Je ne criais pas devant la herse. Je ne criais pas aux murs. Je revenais, comme j'étais parti. Sans un mot. Sans une parole. Sur la table de pierre, bien visible des remparts et du poste de garde, alors que plusieurs mètres de vide me séparaient d'une mort certaine au fond des douves, je mis pied à terre. Léger "tap!" au contact des pavés sous mes bottes, alors que je touchais le sol que j'avais quitté. Prenant le palefroi par la bride, lui qui était bien dressé, je fis ce que sûrement peu d'arrivants firent jamais. Je restais là. Sans une parole. Je m'accroupis, bûs une gorgée d'eau de vie, et attendis. Je laissais mon cheval brouter librement. Je me mis simplement là, face à la forteresse, assis. Tranquille. Quiet. A attendre quoi?

Telle était sûrement la bonne question...

Sujet: Re: [RP] Un présent. Mar 25 Mar 2008 - 20:55

Journée printanière qui s'annonçait sous de bons hospices, pas un bruit environnant, chose bien rare en ces lieux, troublés par moultes arrivées, moults événements divers. Le soleil était de la partie lui aussi, la brune escuyère fut éblouie par ses rayons, n'ayant pas l'habitude en cette contrée de voir un tel ensoleillement.

La brise jouait avec ses cheveux noir de jais , elle se souvint de sa propre arrivée, par un jour comme celui-ci. Arrivée tardive , et montrée du doigt. Qu'importe, elle vait fait ses preuves depuis, et continuait à donner le meilleur d'elle-même pour arriver à son but ultime. Sa grande volonté et sa force de caractère aidant, elle ne baisserait pas les bras de si tôt !

Ainsi, perdue dans ses pensées, elle fit les cent pas, du poste de garde, aux herses., ne remarquant pas une silhouette dans les champs environnants… elle réalisa soudainement que la vision qu'elle avait eu auparavant n'était pas habituelle, et c'est au pas de course qu'elle retourna à la première herse.

Observer, sans être vue… Elle plisse ses yeux, le soleil ne l'aidant pas à détailler la silhouette… petit à petit, les contours, se firent de plus en plus nets, il semblait bien qu'il s'agissait d'une monture qui broutait là, dans les prés. Le cavalier ne devait pas être loin, mais où ?

Retour rapide au poste de garde, elle se munit des dagues, qu'elle place à son ceinturon.
Sa claymore,sa chère arme, elle tente de s'en saisir à deux mains, le poids est très conséquent pour elle, trop peut être, pour une si frêle femme… Arriverait elle à la soulever un jour et à la manier comme il se doit ? Léger soupir… elle en parlerait plus tard à son parrain, maintenant elle se devait d'aller au plus vite voir ce qu'il se passe.

Arrivée devant la herse, elle en activa le mécanisme, sortit sur le pont levis en pierre et vit un jeune homme en train de siroter , assis, un breuvage.

La brune le regarde intriguée, lève un sourcil, et le questionne

- Hey vous là ! Croyez vous que cet un lieu pour boire , Que faites vous là ? qui êtes vous ? Vous avez intérêt à vite décliner vostre identité !

Son regard changea, il devint dur… la normande n'était pas patiente, et elle n'attendrait pas ad vitam eternam la réponse du visiteur qui venait perturber la douce quiétude dans laquelle elle était plongée...

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J'attendis un petit moment. L'alcool d'abricot chatouillait délicieusement la glotte, explorant chaque parcelle de mon intimité, jusqu'au tréfond de mon estomac. Le vent dansait dans mes cheveux épars, les dernieres feuilles de l'année dernière voletant, agrémentées de poussières et pollens au gré des volontés du vent. J'étais bien. Je ne savais pas combien de temps j'attendrais. Peut etre une heure, peut etre plus. Je n'étais pas pressé. J'avais tout mon temps. Et je savais que, tôt ou tard, l'on viendrait. A Ryes, on ne venait pas juste pour boire devant le pont-levis et s'asseoir. J'étais presque hilare à l'avance en imaginant la tête des préposés à la garde, me voyant boire à petites gorgées, en plein milieu de la route.

Quelques buses passent alors. Les rapaces reprennent leurs activités. L'absence de corbeaux et de charognards divers est le meilleur signe, montrant l'absence de combats dans les environs. Ryes a toujours été une terre préservée. Même alors que les routiers bretons faisaient leurs plus rudes avancées, voilà près de 10 ans, ils ne s'avançaient pas trop près de Ryes. Arromanches et les villages alentour étaient alors à portée directe des troupes à la monture cabrée. Les Bretons n'étaient pas assez bêtes pour se risquer en nombre réduit dans la région.
Un signe d'activité, à l'intérieur. Le pont-levis, lentement, bascule peu à peu. Les antiques rouages fonctionnent toujours avec la meme vélocité, faisant descendre, à-coups après à-coups, le lourd plateau de pierre. Peu à peu, l'entre-deux postes de garde se dessine, me permettant peu à peu de voir émerger mon interlocuteur.

Longue crinière de jais. Yeux qui semblent clairs. Uniforme clair, sans armes visibles. La ceinture. Les dagues. Toujours aussi prudents...
Je ne bougeais pas d'un pouce. Ne dévoilais pas d'intention àson encontre. Mieux: je fis comme si elle n'existait pas. Admirant le vol d'une buse, je repris une goulée d'alcool d'abricot, redressant néanmoins un genou. Une main à terre, l'autre avec la flasque.

- Hey vous là ! Croyez vous que cet un lieu pour boire , Que faites vous là ? qui êtes vous ? Vous avez intérêt à vite décliner vostre identité !

Un petit sourire en coin, lentement, se dessine. Les yeux, indépendants du visage, se tournent vers la jeune femme. Car vu les courbes sveltes et sans ambiguité, j'avais sans le moindre doute face à moi une soeur. Le tabard claque au vent, les cheveux de même.

- " Beaucoup d'interrogations et d'injonctions en une seule phrase, on dirait. J'ai bien l'impression que la réponse à votre question est contenue dans icelle, ne pensez vous pas? Car qui suis-je, assurément, hormis quelqu'un qui boit, ici, en ce moment, face à vous? "

J'inclinais la tête plusieurs fois devant l'air épharé de la jeune femme. Tournant le visage vers elle.
Elle n'avait toujours pas repérées les emplacements des Licornes sur le mantel troué aux mites. Je voyais presque à vue de nez l'esprit turbiner, hésitant entre me flanquer une rouste et me dire de dégager. Je m'amusais beaucoup à ce petit jeu. Si elle se voyait...Rahlala. Mais le jeu n'était pas encore fini. Un peu de cruauté, certes. J'aurais pu aller droit au but. J'aurais pu. Mais je voulais encore m'amuser un peu.

- " Eau de vie d'abricot. Ca vous intéresse? "lui dis-je alors, lui tendant la flasque du bout du bras.

Sujet: Re: [RP] Un présent. Jeu 27 Mar 2008 - 13:10

Ca en était de trop pour Akane ! Comment ce petit impudent un peu trop fier à son gout pouvait il lui parler de la sorte ! La colère monte en elle, elle serre ses poings se retenant de commettre tout acte préjudiciable…
Il lui tendait sa fiole, était il inconscient au point de la provoquer ainsi ?
Oui il faudrait le punir après avoir prévenu le capitaine et obtenir son autorisation il va de soit ! Mais quel châtiment lui affliger ? Quelque chose laissant des traces, quelque chose qui le ferait bien souffrir un temps soit peu. Elle ne voyait que des coups de fouet, qu’elle savait manier depuis son mandat de mairesse à Bayeux, des coups de fouets derrière les jambes du malotru, de manière à laisser de belles lacérations qui le feraient bien souffrir à chaque pas…Et ensuite ? Ensuite… Il aurait pu faire un excellent cobaye pour la seconde peste du trio infernal et ses futures expériences en matière d’herbes médicinales !
Un sourire des plus sadiques pouvait alors se lire sur le visage pourtant d’allure angélique… Drôle de contraste … Inquiétant contraste pour l’interlocuteur se trouvant face à elle !
Elle se baissa face à l’incongru, le fit se relever de force en le tenant par le mantel, de l’eau de vide gicla de la fiole et tomba sur le pavé… L’homme était bien lourd ! Camper sur ses jambes, ne pas faillir…

Une fois face à face , elle le regarda dans les yeux, toujours les mains serrées sur le mantel du visiteur…

- Et maintenant allez vous me dire qui vous êtes ? ou souhaitez vous goûter à la fraîcheur de notre cachot , ça vous déliera peut être la langue, et vous serez enclin à me dévoiler vostre identité ! Sachez qu’on ne parle pas de la sorte à une escuyère ayant du sang normand coulant en elle !

Rapide regard sur l’accoutrement qu’il portait… Des licornes… Mais bon sang qui était il ?

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Elle n'avait pas accepté l'eau de vie. Attitude fort sage, faut-il le dire, et cela de façon fort simple: accepter de se faire saouler par un étranger aurait revenu, pour la jeune femme, à accepter de prendre le risque que je l'empoisonnes. Donc, que, potentiellement, je sois un élément d'un assaut contre la Forteresse. Il eut été malsain donc d'accepter quoi que ce soit de ma part, vu les risques que je comportais encore. Une bonne attitude, qui montrait bien que, malgré les réputations d'ivrognerie de beaucoup d'éléments de l'Ordre (j'avais notamment pu voir, à Angers, lors de son assaut et après, des belles beuveries Licorneuses...), la discipline et le professionnalisme était toujours de mise. Mais si Rassaln était mort, qui pouvait donc etre le nouveau maistre d'arme? Il faudrait donc que je me renseignes sur la question...Et alors que je pendais, après m'etre fait accrocher par une poigne très forte pour une si frêle damoiselle, je me dis alors sur le moment qu'il ne faisait pas toujours bon plaisanter, face à des soldats. Jouer les comiques et faire du théâtre n'était pas forcément toujours une bonne idée, surtout quand l'on risquait de leur chatouiller l'amour propre. Après tout, j'étais sur leurs terres: ils auraient fort bien pus me botter le derrière et me renvoyer séance tenante! Meme si ce que je venais faire ici aurait pu avoir des suites regrettables, dans ce cas de figure...

Je pendais donc là. Au bout de son bras frêle et mince, au demeurant. Scène fort comique pour l'extérieur. Voir cette petite bonne femme tenter de me soulever avait quelque chose de cocasse et de drole qui aurait fait fureur en d'autres lieux, et en d'autres temps. Un très large sourire se dessinait alors sur mes lèvres, alors que je retenais le fou rire que m'inspirait cet accès de brutalité de la part d'une frêle jeune femme que j'imaginais fort bien avec une robe de soie ou de dentelle. C'était ça, la Licorne: de frêles jeunes filles, que l'on imaginait bien manier l'aiguille ou le rouet, armées de pied en cap, et des hommes virils, prompt à pourfendre l'ennemi, chevaleresques et respectueux du beau sexe. Que j'aimais cette ambiance! Que j'aimais meme ce porter, ce retour ici! J'imaginais en mon esprit Zalina sans la moindre peine, me la représentant avec la carrure de Rassaln, l'humeur de Bralic et l'humour de Kratos. Deuxième fou rire à réprimer. Même si l'idée du cachot n'était guère attrayante, elle ne m'effrayait pas. Elle ne serait quand meme pas stupide au point de m'envoyer valser dans un cachot, non?

...

Non, hein?

...

Bon, sans déconner, non, on est d'accord?

...

S'vouplé...

...

...Non, hein?

Mais un autre élément intervint en ligne de compte à l'énoncé. Elle était en train de me serrer la pomme d'Adam comme une mule, cette furie! Folle, ou quoi? Commençant à avoir du mal à respirer, rougissant sans doute sous l'effort, je pris la peine d'articuler, alors que j'indiquais ma gorge avec un bras, l'autre enserrant son poignet:

- " S'vouplé...V'm'serrez l'kiki...là...arf...erf... "

Ce qui, il faut bien le reconnaitre, cher lecteur, est assez peu commode pour s'excuser, rigoler, ou meme prononcer la moindre parole, n'est il pas vrai? Du coup, mes fous rires se firent tout de suite moins forts, d'un coup, alors que ses poings me rentraient dans la gorge, et que mes genoux tapaient contre ses reins.

Sujet: Re: [RP] Un présent. Jeu 27 Mar 2008 - 15:06

L’inconnu a du mal à respirer, Akane desserre son étreinte en relachant un peu le col du mantel du jeune homme, sans pour autant lever son attention sur lui, il riait, mais peu à peu il se calma… Il tapa sur ses reins… Quelle force avait il là ! Elle serait bonne pour avoir des ecchymoses, mais bon elle ne s’arrêtait pas à ça…

- Maintenant que vous pouvez respirer, j’attends toujours réponse à la question posée… Sinon c’est fissa que mes gardes vont venir vous chercher pour jeter au cachot ! Je vous épargne la suite du programme…

Elle devait ressembler à une furie dans cet état, elle en avait cure… N’était elle pas allée trop loin au niveau de ses attributions ? Elle se ferait taper certainement sur les doigts, mais la provocation dont avait usé son interlocuteur était trop poussée… Légitime défense.
Ses joues rosirent sur le coup de la colère, sa respiration se fit profonde et rapide… Elle resta stoïque , l’homme devant lui était plus grand de quelques toises, mais elle arrivait à le tenir en respect… Et si par malheur il tenta de la frapper ? Aïe…. Imprudence quand tu nous tiens !… Et ses gardes, ils se trouvaient où d’ailleurs ? Elle pousserait un grand cri pour les interpeller…Bon et lui là en face d’elle, il attendait quoi pour lui répondre ? La Saint glinglin ?

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- " Raaaah...Teudju! "

Expiration. Inspiration. Expiration. Inspiration.

Bordel, mais elle s'était pas fait secouer le prunier depuis Jéroboam ou quoi? Fichue coincée...C'est pas une claymore que je te mettrais bien dans l'...

Légèrement penché en avant, je retrouvais mon souffle. Raaaah, didju! Reprenant un sourire "de circonstance", je repris alors:

- " C'était quoi la question?

...

Hein? Qui j'suis? Un ancien des lieux. Un jeunot qui est parti d'ici depuis plusieurs années, et y revient maintenant. Déjà pour voir comment ça devient. Ensuite, parce que j'ai quelque chose à y faire... "

Je sifflais mon cheval. Montrant le drap de brocard rouge, j'ajoutais:

- " Je voudrais parler à l'un de vos supérieurs, si ça ne vous dérange pas. Ca ne prendra pas longtemps. "

Sujet: Re: [RP] Un présent. Jeu 27 Mar 2008 - 18:59

Un ancien des lieux avait il dit ? Bizarre...
Fortement intriguée, elle le regarda, avant de replacer une longue mèche de cheveux bruns passant devant ses yeux. Elle reprit son souffle, et une voix calme et posée...La tempête était passée...

- Vous avez du trouver cet accueil un peu... musclé en tous cas. Je me présente pour ma part, Akane escuyère de l'ordre, et duchesse de Caux en Normandie. Mon nom ne doit pas vous dire grand chose, je fais partie des nouveaux arrivants... Et vous , vous êtes ? Que nous vous annonçons à nostre capitaine !

Elle lui adressa un bref sourire, avant d'appeler un de ses gardes en criant

- CHARLLLLLLLLLLLLLLES !

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- " Musclé? Z'avez d'ces mots...

Vous craignez une attaque angloise, bretonne voire les deux, pour faire ce genre d'accueil à quelqu'un qui vient simplement admirer l'extérieur? Je ne disconviens point que ma mise n'est pas celle d'un gentilhomme, mais 'faut pas pousser mamie dans les orties, nom d'une bite!

Valandil d'Aubagne. J'étais l'apprenti du chevalier d'Inzinzac Lochrist, Erwyn of Kylebonhamm. "

Petit sourire hésitant se dessinant sur les lèvres. Se faire éclater la glotte n'est certes pas la meilleure des rencontres, mais j'aurais pu tomber sur pire. Positive attitude, kidisé...
Je lui tends la main.

- " Ravi de faire votre connaissance. "

Sujet: Re: [RP] Un présent. Dim 30 Mar 2008 - 12:29

Erwyn of Kylebonhamm… Wanou… Mais oui ! Alors ainsi il était son apprenti ?

Embarrassée comme pas deux, l’escuyère commença à pâlir et lui tendit la main à son tour, bon il ne fallait pas non plus perdre tout son honneur, sourire Akanesque, tête haute hop hop hop !

- Messire Valandil, le plaisir est pour moi, vraiment navrée sincèrement… J’ai connu Erwyn il y’a bien longtemps de cela, étant une amie de sa défunte compagne Vanes…

Flots de souvenirs qui reviennent, les laits fraises… Vanes la belle et son aimé… Un gentilhomme, loyal et téméraire… Elle n’avait jamais osé demander à ses ainés de l’ordre comment il avait disparu, de peur de faire ressurgir des blessures. Elle regarda le jeune homme en face d’elle et reprit son discours.

-Mon frère , Charles , va nous rejoindre d’ici peu, il va quérir notre prevost Deny, vous devez certainement le connaître… J’espère réparer mes erreurs ensuite en vous conviant en taverne à déguster une liqueur… d’abricot

Invité

Un tantinet essoufflé, le flamand volant, avait eu à la sortie de taverne le nez creux. Un cri résonnait dans la cours il crut reconnaître son nom qui venait du poste de garde. Une pause de 15 minutes c'était tout ce qu'il avait prit...

Au pas de course il se précipitait en avant vers l'entrée.

Oui oui je suis là Dit il une fois arrivé au poste de garde.

Akane était la avec un visiteur... et charles sentit qu'il était en défaut

Sujet: Re: [RP] Un présent. Dim 30 Mar 2008 - 16:57

Encore quelques trous de poules, quelques sauts dans le carrosse des moins confortable et enfin la forteresse se dessinait à l’horizon.
La forteresse de Ryes, destination de son long voyage commencé en Flandres, poursuivi en Poitou après une halte à Meymac. Pour enfin arriver en Normandie et au fief de la Licorne dont on avait apprit à la jeune fille l’appartenance.

Vêtue d’une robe soyeuse blanche, cape sur les épaules pour se protéger de la fraîcheur de ce début de printemps, Félicia, puisque ce nom demeurait son seul souvenir, avait prit grand soin à sa coiffure et sa tenue. Une Dame ne pouvait arriver en un lieu si prestigieux que le quartier général de l’Ordre Royal dans une tenue négligée.

Le carrosse ralentit son allure à l’approche de la porte. La jeune fille releva le rideau de la portière pour admirer la fameuse destination.
Ainsi, voici donc la Forteresse de Ryes ? Les étendards de l’animal mythique ne laissaient pas place à l’erreur. Murs sombres et un brin austères. Rien de bien fleuri et joyeux. C’est pourtant ici, selon ce qu’on lui avait apprit de son passé, qu’elle passait la majeure partie de son temps. Peut être y revenir lui rendrait la mémoire, ou au moins de vagues souvenirs. C’était en tout cas le but du voyage.

Mémoire perdue il y avait plusieurs mois, à Marchiennes, suite à un accident. Tout ce qui avait précédé avait été complètement effacé.
Famille, amis, enfance, responsabilités et rêves. Tout avait disparu comme par magie. Il ne restait que connaissances en jolies révérences, amour de la bière Flamande qu’elle ne parvenait toujours pas à s’expliquer, et toutes ces questions qui lui offraient plusieurs migraines par jours.
Pourquoi, à presque 19 ans, n’était elle toujours pas mariée ?
Pourquoi n’avait elle pas déjà 3 ou 4 enfants comme toutes les dames de son age devaient avoir ? Puisque là est la seule chose que l’on attend d’une Dame en 1426. Oui oui, nous sommes en 1426 et je m’appelle Félicia.
Pourquoi lui donnait on le nom de Zalina ? Et cette idée selon laquelle elle était membre d’un Ordre de Chevalerie ? Elle ne supportait pas les batailles et ne maniait que l’aiguille pour le point de croix.

Le Carrosse s’immobilisa enfin. Le cocher installa un marche pied pendant qu’elle vérifiait sa coiffure pour la énième fois puis prit sa main pour l’aider à descendre.
La jeune fille s’arrêta un seconde pour observer une nouvelle fois les murs de cet endroit qui ne lui rappelait rien. Puis elle mit le pied sur la terre ferme.
Le temps de lisser sa robe et elle s’avança vers la herse. Sagement, elle attendit que la Dame finisse sa conversation avec le Messire qui se trouvait de dos.

Invité

Réponse un peu sèche de ma part. Ne pas se laisser émouvoir. La laisser se mettre seule dans son tort. Elle reculait, croyant avoir fait une bêtise. Fort bien. Autant la faire persister dans cette voie.

- " Moi aussi je l'ai bien connu. Et n'en suis pas navré. Hormis que la Mort existe, peut être...

...

L'enfer est pavé de bonnes intentions, parait-il. Tout peut s'effacer, pour peu que l'on le veuille. D'ailleurs, auriez vous fait quoi que ce soit de mal? "

Stratégie du marteau en fer et de l'enclume de velours. Ne pas frapper trop fort, et frotter un peu dans le sens du poil. Je voulais faire prendre conscience de l'erreur, sans pour autant me la mettre à dos. Le rattrapage des deux la mettait ainsi en de bonnes dispositions à mon égard. Et alors que son homologue arrivait, je remarquais alors qu'un instant assez long avait suivi notre altercation sans que j'en prennes conscience. Ainsi, un carosse avait fait son entrée sur le chemin caillouteux puis pavé menant à Ryes. Armes non identifiables à cette distance. Je restais concentré sur mon interlocutrice, alors qu'elle devisait avec le second garde qui venait d'arriver. Puis, je sentis le carrosse s'immobiliser derrière moi. Curieux, par ailleurs. Car j'aurais cru qu'il aurait carrément demandé l'entrant, plutôt que de rester planté là avant de s'en retourner. Un court instant, j'hésites à faire volte-face. Avant d'entendre le léger tapement des pieds indiquant que quelqu'un venait bien de s'extraire du carosse, aidé par le cocher. Lentement, cheveux tournants et tête volant vers l'interlocuteur dans mon dos.

- " Zal... "

Sujet: Re: [RP] Un présent. Lun 31 Mar 2008 - 13:28

Et allez... on se fait tirer les oreilles par ce cher Valandil... Cela allait promettre... Bon d'accord, elle n'avait pas été très tendre sur ce coup, l'erreur étant humaine, mais de là à en faire tout un plat...
Le regarder, regard azur devenant acier, oui mon coco cause toujours...
Ca y'est il a fini, bon allez on va repartir sur de bonnes bases, même si sa phrase est un peu cinglante...

- Quelque chose de mal ? Si vous saviez mon cher, si vous saviez...

Regard taquin bien vite interrompu par l'exclamation du visiteur, qui semble surpris d'appercevoir la petite peste, ben quoi elle a quoi d'ailleurs pour le rendre ainsi ? Même pas le temps de se rendre compte que Charles était présent. Elle apperçoit la demoiselle, et manque de s'étouffer

- ZALINA ! Mais... Qu'es ce que tu fais avec un accoutrement pareil ?

Grand éclat de rire de l'escuyère, superbe mise en scène de la peste, elle ne lui connaissait pas un tel talent...

Sujet: Re: [RP] Un présent. Lun 31 Mar 2008 - 18:16

[en haut des remparts]

Par une belle journée, enfin aussi belle qu'on pouvait s'y attendre pour une journée en Normandie, bercée par le vent marin, mais souvent aussi recouverte d'un dôme nuageux laissant tomber de fines gouttelettes de pluie, Nith s'entrainait tout seul, muni d'une épée longue d'entrainement, simple sans ornement mais sans danger ou presque... Ce n'est pas qu'il était maladroit... Bah si, un peu en fait... Mais bon, là n'est pas le propos, il s'entrainait donc à manier l'épée longue, tentant de rendre ses gestes les plus fluides possibles, de s'habituer au poids de son arme, du maintien de l'équilibre de la lame, jusqu'à, un jour, pouvoir totalement la considérer comme une extension naturelle de sa main. Mais bon, ce jour n'était pas encore arrivé, et il avait encore du temps avant que cela n'arrive... Travailler son jeu de jambe, répéter encore et encore des gammes afin de faire rentrer des schémas tactiques dans la petite tête du Normand. C'est que ça veut bien rentrer, mais le problème est que s'il ne le pratique pas souvent, c'est que ça ressort aussi...

Mais au fait, pourquoi s'entrainait-il? N'avait-il pas autre chose à faire? Bien que l'entrainement constituait une part importante de la formation d'un chevalier, certes... Après les troubles dans le Maine, l'attaque de Vendôme, puis la Champagne attaquée par les Brigands puis par l'Artois, après tant de mois passé sur le qui-vive, à s'entrainer, à surveiller les environs dans l'éventualité d'une attaque, ou pouvait se dire qu'il pouvait espacer ses séances d'entrainement... Et puis, puisqu'il était en Normandie, n'avait-il pas d'autres obligations à satisfaire? Pour dire vrai, il cherchait à fuir certaines responsabilités. Ces mois passés loin de la politique lui ont ouvert les yeux: la lenteur des institutions ne permettent pas d'agir dans les temps... Et voilà à quoi cela nous mène: des révoltes, des tensions qui ne cessent de gronder...

Mais il y avait aussi une autre chose à laquelle il devait faire face: la mariage... Il n'avait pas pris conscience, avant de faire sa demande, combien une telle cérémonie demandait de préparation, de travail. Surtout quand on était aussi importante en Normandie que sa Duchesse de fiancée... Il s'échappe donc de ces méandres administratives, fuyant dans l'effort physique.

Des gouttes de sueurs perlent sur son front, ses mains deviennent de plus en plus moites, rendant de plus en plus difficile sa prise sur le manche de son épée. Des voix se font entendre, visiblement en provenance du corps de garde de la forteresse. Il a l'impression que cela dure depuis un bon moment... Puis vient le son de roue foulant la route menant à la forteresse. Carrosse ou chariot?

La curiosité le démange, et il ne peut qu'y succomber: il dépose son épée sur le sol de pierres, s'accoudent aux moellons et penche le tronc afin d'apercevoir ses mystérieuses personnes stagnant au poste de garde. Un coup d'oeil lui permit de reconnaitre aisément sa moitié, ainsi que Charles qui était de garde à l'entrée. Ils étaient avec un homme que Nith ne connaissait point. Un examen plus minutieux, en prêtant plus attention à ces traits: non, il ne le reconnaissait pas du tout, il en était sûr, et ce malgré sa mémoire qui lui faisait parfois défaut.

Un peu plus loin de la herse, un carrosse se profilait à l'horizon. Mais qui donc venait en carrosse jusqu'à la forteresse... Pas un chevalier, pour sûr... Même les ambassadeurs venaient en général à cheval. Alors une personnalité importante? Il n'avait entendu aucune rumeur concernant la visite imminente d'une noble personne... Il plisse les yeux afin de découvrir qui est cette mystérieuse personne en robe blanche, fine et délicate, en totale contradiction avec la rudesse de la forteresse... Non, ce n'était pas possible... Pas avec une robe quand même! Non, il doit se tromper, ce ne peut être elle... Et pourtant, ces traits, ce visage, il y avait peu de doute...

Il mit ses mains en porte-voix, et déclama à l'attention de tous ces gens:

Ohé, Kakane! Tu nous prépares un pique-nique en bas, à rester aussi longtemps devant la porte? A moins que tu ne nous prépares quelque chose pour le mariage...

Hé, petite peste! Tu sais, ce n'est pas aujourd'hui la cérémonie, donc la robe n'était pas nécessaire. D'ailleurs, c'est bizarre que tu viennes ainsi vêtue, après tout ce que tu m'as dit, jamais je n'aurais pensé que tu serais ainsi accoutrée à la forteresse...

Et au fait: bonjour, messire. Bienvenue à Ryes! J'espère qu'on s'occupe bien de vous...

Un sourire carnassier se dessine sur son visage à l'encontre de la Normande...

Sujet: Re: [RP] Un présent. Lun 31 Mar 2008 - 20:03

Elle riait encore et encore la normande ! Zalina vêtue de la sorte, non ce n’était pas possible, voir inconcevable ! Bon allez, il faut se ressaisir, elle pourrait le prendre mal, la poitevine ! L’escuyère reprend vite son sérieux, et allait s’adresser à son camarade de garde quand elle entendit une voix familière du haut des remparts. Elle tourne la tête, et vit Nith, mais quel curieux celui là !

Qu’allait il dire ? Elle écoute attentivement… Au fur et à mesure qu’il débitait ses mots, Akane sentait que la colère montait en elle…Maîtriser ses émotions, allons allons, en tous cas heureusement pour lui qu’il se trouvait éloigné d’elle. Son regard était perçant, et le message qu’il tentait de faire passer, n’était pas teinté de délicates intentions, bien au contraire…

De quel droit pouvait il juger sa tâche ? Un pique nique…Une surprise avant le mariage, quelle imagination fertile ! Bon monsieur le perplexe allait goûter au caractère piquant de sa douce… La Clairval étant déterminée à ne pas se laisser faire…

- Massy ! On s’ennuie là haut ? Parbleu ! si tu es un seigneur digne de ce nom et sans reproche viens donc un peu me répéter en face tes propos !

Elle criait ces mots avec une certaine hargne, il avait touché son amour propre…Pourquoi continuait il à s’acharner de la sorte après elle ?

Sujet: Re: [RP] Un présent. Lun 31 Mar 2008 - 22:31

Félicia ne voulait pas déranger l’arrivé du Messire. Et pourtant, elle l’avait fait et s’en trouvait gênée.
Surprise de la réaction de …. La Dame ? C’était bien une Dame qui s’occupait de l’accueil des visiteurs en ce lieu ? N’était ce pas là le travail d’un homme ? Enfin bon, soit.
Surprise, je disais donc, par la réaction de la Dame, puisqu’il s’agissait incontestablement d’une dame, la jeune Femme adressa une gracieuse révérence aux personnes présentes.

Bien le bon jour, ma Dame, Messire.
Je ne voulais point vous déranger. Je vous en pris, continuez comme si je n’étais point ici. J’attendrai mon tour pour demander l’accès en ces lieux d’où, d’après le Comte de Meymac, le Baron de Marchiennes et la Comtesse Daresha, je sois résidente.

Puis elle inclina la tête et recula d’un pas. Elle devait être trop près de la herse. C’est sûrement pour cela qu’ils s’étaient interrompus à son approche.
Un pas de distance supplémentaire, voilà qui serait probablement mieux.
Au moins, la Dame s’emblait bien la connaître. Enfin l’ancienne elle, avant l’accident. Cette Zalina qui ne lui ressemblait pas. Et l’autre Messire aussi ? Etait elle si connue que cela malgré son manque total d’éducation fragrant ?

Alors qu’elle attendait de nouveau sagement, les mains croisées devant elle, une voix venait du haut des remparts la fit sursauter.
S’adressait il à elle ? Petite Peste ? Non, ce ne devait être pour elle. Quoi que la robe… Ce n’était pas le messire qui en portait une.
Qui avait il de « bizarre » pour une Dame de se trouver en robe ? C’est de ne pas s’y trouver qui serait « bizarre ». Il ne voulait tout de même pas qu’elle se présente à la Forteresse de la Licorne nue comme un ver ?!
Non décidément, elle ne comprenait plus rien du tout, encore une fois.
Peut être une coutume locale…

Une nouvelle révérence et un sourire furent sa seule réponse avant qu’elle reporte son attention sur l’entrée.

Ah, qu'il était doux d'entendre le son de la voix appartenant à sa douce, même si les paroles n'étaient pas toutes teintées de douceur, loin de là... La voir si vive, pleine de spontanéité le remplissait de joie. Surtout qu'il avait cru la perdre, lors de cette terrible bataille de Vendôme. Tout d'abord souffrir de l'ignorance, ne pas savoir si elle était encore en vie, où elle pouvait se trouver, si elle n'était pas tombée entre les mains du Coucou. Le soulagement de recevoir une missive lui apprenant qu'elle était toujours en vie, mais le déchirement au fur et à mesure de la lecture de la lettre, relatant sa blessure. Sa petite femme des cavernes, blessée dans son âme et dans son corps lui laissait un goût amer... Pourquoi n'avait-il pas été là, pourquoi n'avait-il pas pu veiller sur elle... Mais visiblement, au vue de sa hargne à lui répondre, elle avait vraiment repris sa joie de vivre. Il ne fallait donc pas la laisser ainsi, et donc lui renvoyer la balle...

Au contraire, je ne m'ennuie point, mais tu fais un tel raffut en bas qu'il était difficile pour moi de rester concentrer, alors j'ai préféré voir par moi-même ce qui pouvait autant t'accaparer. Mais je vois que tu as de la compagnie, alors je te laisse t'en occuper.
Seigneur je suis, mais ici, comme tu le sais très bien, les titre de noblesse n'ont aucune influence. Et puis, qui peut se vanter de n'avoir aucun reproche à se faire? Mais si tu y tiens, je te redirais les mêmes mots, une fois que tu auras accueilli nos invités, je ne voudrais point te déranger dans ton travail...

Euh, c'était un peu, voire même beaucoup, ce qu'il était en train de faire en ce moment... Bref... Il avait entendu la réplique d'une peste, par contre, point de réponse en provenance de la peste numéro un... Etrange quand même... D'habitude, la réplique aurait été cinglante et directe, mais là, rien... Juste une révérence... Il y a vraiment quelque chose qui cloche... Parce que la Zalina qu'il connaissait ne se laisserait pas faire de la sorte. Soit elle jouait très bien le rôle d'une dame, soit ce n'était pas Zalina... Dans ce second cas, il avait du soucis à se faire, car accueillir une invitée en la surnommant Petite Peste, il y avait mieux pour souhaiter la bienvenue...

Mais d'après ses paroles, elle résidait en la forteresse... Il n'y avait pas beaucoup de dame vivant ici, il s'agissait forcément de Zalina. Mais pourquoi agissait-elle de la sorte? Incompréhensible pour le jeune homme... Déjà qu'il avait du mal à comprendre les dames, là il était totalement perdu...

Invité

Entre batifolades et mièvrerie, la petite peste prend vie.

Quel changement, entre la jeune fille informes, petite et espiègle que j'avais connu, et la jeune femme, pleine d'allant, de maintien, de politesse, de retenue, et tout en courbes généreuses que j'avais là face à moi! Au surcôt de cuir brûnatre, aux braies de cavalier et aux bottes de monte avaient prises place une robe légère, un chignon complexe et des attitudes manièrées qui ne seyaient guère à un chevalier. Nom d'une éjaculation précoce de narval enkisté du bulbe coincé en pleine turlute entre deux icebergs, mais qu'est ce qui avait bien pu changer d'autre dans cette foutue forteresse? Je m'attendais déjà à retrouver Bralic, une fleur à la main, invitant au dialogue deux hommes d'armes chamailleurs plutot qu'aux mains...Rassaln, que dis-je, en train de s'excuser à mi-voix de prendre la parole dans la grande salle, rougissant jusqu'aux oreilles de son acte de bravoure! Mais qui avait bien pu changer autant le fleuron de la chevalerie française, nom d'une trique canelée brestoise? Un peu plus, et je me frottais les yeux pour etre sûr d'etre éveillé.

Attitudes de dame, politesse, mots gentils. On avait certes métamorphosé ma petite peste. Mais la robe ne faisait, à contrario, que mettre en valeur son physique. La petite peste n'était pas ce que j'aurais décris comme une belle femme. C'était encore une jeune fille, de une, et de deux, elle n'était pas réellement belle pour moi. Mignonne, certes. Belle, non. Il y avait encore trop peu de formes aux hanches, ainsi qu'au col. Meme si l'allure était celle d'une dame. Mais le chignon, les quelques parures, et le maquillage encore frais ajoutaient, avec des formes naissantes et très androgynes, à la rendre jolie et désirable. La température montait, c'était le cas de le dire. Et j'hésitais: la saluer en chevalier? En dame? Y aller franco? De la retenue? Je ne savais que faire. Que dire.

Je glissais finalement, après ce détaillage complet de sa mise et de sa personne, un regard en coin à Akane, un regard qui en disait long:

" Nom d'une bite, mais c'est quoi ce cirque? "

L’escuyère regarda une dernière fois le cavalier et ajouta à la suite de sa tirade

- Oui j’attends avec plaisir que tu viennes me répêter les mots que tu viens d’ennoncer !

Quelque chose la préoccupait, le comportement de Zalina était vraiment bizarre, elle qui répondait à la moindre remarque avec vivacité ne réagissait même pas, pire, elle s’était mise en retrait…

- Zalina ? Quelque chose ne va pas ?

Elle s’adressa ensuite à Charles,entendant la remarque du nouveau venu qui semblait un peu perdu

- Peux tu t’occuper d’annoncer au Capitaine que messire Valandil souhaite voir quelqu’un ? Messire je suis désolée de vous faire attendre mais notre Zalina...

Sitôt l’instruction donnée, elle regarda à nouveau la petite peste, attendant une réaction de sa part

Invité

Charles observait en silence la scène un peu désabusé, bien des choses clochaient... même si paques était révolu.
Mais le cornet et appeler le capitaine ça il pouvait le faire sans réfléchir ce qui lui otait un poid déjà. Alors il se concentra pour bien retenir le nom du visiteur...

On pu entendre de loin ...

Capitaine Deny excusez moi de vous déranger un Messire du nom de Valandil aimerait bien entrer.

Puis il s'en retourna dire à sa Soeur gardienne que le Capitaine était prévenu et se remit à chercher la cloche ...

Bourdonnement désormais habituel...
Voix métallique en émane...

Valandil dis tu ?

Souvenirs qui remontent jusqu'à son esprit. Valandil, l'écuyer de Feu son Frère Wanou, ce lui semble...
Puis retour à ce que lui ordonne sa fonction de prévôt.

Oui, et bien ? Pourquoi veut-il donc entrer ce morpion ?

Vont tout de même pas le déranger toutes les trois minutes pour lui conter des problèmes de second ordre.

Encore des cris entre l’homme d’en haut et la dame d’en bas. Ils avaient une bien étrange façon de s’adresser la parole en Normandie. Mais tant qu’aucune arme n’était sortie, tout allait bien. La jeune femme les laissa discuter en attendant tranquillement son tour.

Regard en haut, regard en bas, puis regard sur l’autre visiteur… Qui la détaille des pieds à la tête.
Quoi ? Avait elle oublié de mettre ses chausses ? De fermer sa robe ?
Une tache peut être ? Par tout les saints ! Elle avait une tache sur sa robe ?
Vite, inspection des coins et recoins. De droite à gauche, puis de gauche à droite.
Rien. Mais le jeune homme n’arrête pas pour autant. Il doit y avoir quelque chose.
Nouvelle inspection de haut en bas, puis de bas en haut. Rien du tout. Si ce n’était ce regard posé sur elle et insistant.
Mais quoi à la fin ?? On ne l’avait jamais regardée ainsi et cela la mettait très mal à l’aise.

Certes, depuis son coup sur la tête, elle avait eu droit aux gros yeux surpris, incrédules, regards de biais et messes basses. Mais jamais à ce regard là !
C’était très gênant et le rouge qui lui montait aux joues n’aidait pas à la mettre en confiance.

Zalina ? Quelque chose ne va pas ?

Hein ? Ah oui. Zalina c’est elle çà. Félicia ils n’en veulent pas. Elle s’appellerait Zalina, paraissait il. Alors soit, allons y pour cette Zalina.
Elle adressa un sourire à Akane avant de lui répondre d’une petite voie rendue timide par l’attitude du visiteur à son égard.

Tout va bien, Ma Dame.
Je vous remercie de vous en soucier.
Euh… en faite…. Le voyage s’est avéré plus long que je le prévoyais et il y a plusieurs heures que je n’ai pu me désaltérer. Si vous aviez quelques gouttes d’eau… sans vouloir vous déranger… je vous en serai grée.

C’est vrai que la gourde n’avait pas fait long feu après le départ du Poitou. Elle ne pensait pas que la Normandie serait si loin. L’eau des auberges où elle avait passé les nuits était un peu sombre pour elle. Elle avait préféré s’abstenir. Mais là, elle avait la gorge sèche et n’y tenait plus.

Et ce visiteur se nommait Valandil ? Il a d’étranges façons d’observer les gents, ce Messire Valandil.

Invité

Je ne savais trop comment réagir. D'un côté, la petite peste paraissait absolument normale, si l'on ne se basait pas sur le passé, et de l'autre, on ne pouvait pas dire que les deux batifoleurs étaient en train de réagir comme s'ils l'avaient toujours vue ainsi.

Je mis peu à peu ma connaissance d'elle au placard, et me mis face à elle comme à une nouvelle connaissance. Je cessais immédiatement ce regard appuyé que l'on ne réservait normalement qu'aux personnes connues, et me rappelais les bases de la politesse. Après tout, peut etre avait-elle justement changée? Peut etre avait elle trouvé mari, fait des enfants? Peut etre avait-elle des terres à gérer? Je ne le savais guère. Aussi, pour ne pas commettre de bourdes, me parut il plus approprié de revenir à un dialogue plus...distant.

Je m'avançais jusquà elle, alors que les roucouleurs continuaient leur cirque. Comme une parenthèse, je lui fis un simple baise-main, et lui souriais simplement. Pas le sourire de la chasse, non. Plutot le sourire de l'ami. Et il était certes plus convenable.

- " Veuillez excuser la hardiesse du regard, Zalina. Il y a long temps que je ne vous avais vue, et vous aviez alors une toute autre prestance. J'ai été...étonné du changement, je l'avoues. M'excuserez vous?

Je suis très heureux de vous revoir. Surtout ici, à Ryes. "

Non mais quel cirque ici ! Akane se demandait s’il elle n’était pas en train de rêver, oui oui ça doit être ça ! Une Zalina qui se prend pour une dame, un messire qui lui fait la cour, Nith qui lui aussi y mettait du sien. Elle avait remarqué que Charles ne comprenait pas trop ce qu’il se passa également, et il y’avait de quoi…

Sa tête tourna comme si elle allait avoir un malaise au milieu de cette ménagerie humaine…La fatigue sans doute, il n’y avait que cette explication de plausible.

Zalina lui demande de l’eau, oui mais… La laisser seule avec Valandil ? En plus il lui semblait bien que les rudiments de la chevalerie étaient dorénavant inexistants chez la poitevine, pourrait elle se défendre seule ? Une solution se profilait dans l’esprit de la normande, et vu que le cavalier avait fait son curieux... Elle le héla

-Nithhhhhhhh ! Peux tu descendre et apporter à ta sœur cavalière un grand verre d’eau bien fraîche ?

De nouveau ce malaise qui la reprend à cause de la cohue environnante…Elle respire à pleins poumons, et observe Zalina et Valandil du coin de l’œil.