Chambre du chevalier d'Albizzi

Sujet: Re: Chambre du chevalier d'Albizzi Dim 11 Jan 2009 - 17:26

Zen... comme si elle était zen... Bon sang de bonsoir… çà ne va pas être simple.
La main de Zalina se porta sur son collier. Ses doigts jouèrent nerveusement avec la Licorne d’argent pendue en pendentif pendant que sa petite cervelle fonctionnait à plein régime. Cerri était trop occupée. Enguerrand avait une expérience d’amnésique mais peut être pas de là à résoudre le problème de Simonin. La Peste aussi avait eu sa période de trou noir mais là, elle ne savait plus trop quoi faire.
Si les derniers souvenirs de l’Italien remontaient à l’époque des cours de Rassaln, il n’allait pas reconnaître grand monde au sein de l’Ordre. Ni beaucoup l’Ordre. Tout avait changé depuis le départ du Taureau Furieux. Il ne restait que les murs et quelques anciens… très anciens, dont les deux chevaliers dans cette chambre qu’il ne reconnaissait plus.

Je te rassure, ce lit est bien le tien. Personne ne viendra te reprocher d’être dans ton propre lit.
La seule fautive ici, c’est moi.

Rouge de confusion, Zalina baissa la tête. Pourquoi avait elle eu l’idée de s’installer dans le lit du Chevalier ? Non mais quelle idée ??

Je n’avais rien à faire dans ton lit alors si tu pouvais oublier que tu m’y as trouvé en sortant du coma, çà serait bien. Un nouveau petit secret entre nous en quelque sorte. Hein ?

La Peste espérait que le Rital serait d’accord pour n’en parler à personne. Déjà qu’embrasser Guilhem n’était pas son idée du siècle, elle ne faisait que des âneries aujourd’hui. Dans quelques heures, elle serait de retour aux catacombes et tout irait mieux.
Il était temps maintenant d’aborder le sujet des derniers souvenirs. Sujet plus délicat encore.
Zalina prit la main de Simonin et plongea son regard dans les yeux enfin rouverts.

Bon écoute… Comment te dires çà…
Les souvenirs dont tu me parles ne sont plus de dernières fraîcheurs…

La Peste se gratta de nouveau la gorges et prit une profonde inspiration.

Tu n’as plus été aux cours de Rassaln, de Kratos et de Rhuyzar depuis longtemps… Parce que Rassaln et Kratos sont… partis depuis longtemps. Rhuyzar était Grand Maistre il y a peu, il n’a pas donné de cours depuis des années.
Tu es chevalier de la Licorne. Je veux dire, un vrai Chevalier, avec le collier, l’écu et tout ce qui va avec. Tu es même Lieutenant Commandeur. Tu as remplacé Guillaume au poste de Chancelier, quand il est devenu Grand Maistre. Tu ne te rappelles pas ?

Dragon Noir a décidé de quitter l’Ordre. C’est désormais Cerridween de Vergy, la sœur de Kratos, qui gère l’infirmerie. Mais pour l’instant, elle est en train de travailler au Haut Conseil. C’est elle qui donne les cours maintenant.

La jeune femme fit une pause pour laisser un peu de temps au Chevalier pour intégrer toutes ses informations, si tenté qu’il puisse les accepter.
C’est la vue du cure dents offert par Bralic qui avait déclanché le retour de ses souvenirs. Peut être qu’en essayant de raconter ses souvenirs à l’Italien, il s’en souviendrait… Voyons voir, qu’avait elle comme souvenirs partagés avec Simonin depuis l’époque où Rassaln donnait des cours…
La ballade sur la plage ?

Tient, nous avons fait une course jusqu’à la plage de Ryes avec les écuyers… il y a déjà quelques années aussi… Tu avais eu envi de nous emmener faire un tour. On avait passé la journée au bord de l’eau avant de rentrer.

Et …

Les guerres, les morts… Non, çà elle ne parvient pas à lui raconter.
Une autre idée… il fallait une autre idée. Si Simonin ne retrouvait pas la mémoire, jamais ils ne sauraient avec certitude ce qu'il s'était passé. Et la Peste tenait à s'assurer que ce qu'elle présentait n'était pas ce qui c'était réellement passé. Son ami n'avait pas pu trahir sa promesse...

Guilhem de Vergy est ton écuyer. Enfin maintenant il est Ecuyer de l’Ordre. Vous aviez fait une sacrée surprise aux gardes en arrivant à Ryes. Ils m’ont raconté que vous avez essayé de rentrer en escaladant les remparts ? Vous auriez pu vous tuer…

Sujet: Re: Chambre du chevalier d'Albizzi Mar 27 Jan 2009 - 18:47

L'italien était morne, comme déconnecté de tout sens de la réalité,il lui paraissait illogique qu'il ai put dormir si longtemps..comme il lui paraissait illogique que ces départs ce soient enchainés si rapidement,si il ne les contenais pas, l'Italien, aurait déjà accablé des centaines de questions à la peste.. Mais rien ne sortais il était pétrifié, pétrifié de peur des réponses, pétrifié à l'idée d'avoir de nouvelles questions, pétrifié à l'idée que la poitevine prononce un mot de plus..
Son regard vide, aussi mobile que son corps, regardait les lèvres de son amie bougées, bougées sans qu'il ne puis les maitriser...

Les propos successifs le martyriser, à tel point, que comme pour se protéger, il observait la finesse des lèvres de la demoiselle, elles paraissaient douces, leurs baisers devaient être délicats..Il les comparait à des Lys blancs, comme ceux qu'il avait vu dans un de ses nombreux voyages, ceux qui de part leur pureté révéler toute la richesse d'une personnes,toute sa témérité et son courage... Il était sous le charme..

Cependant, elles étaient tremblantes, tremblantes de peurs elles aussi, chaque mouvement laissé paraitre un regrets, une peine, un chagrin, qu'il ne pouvait déceler..elles cachaient des heures et des nuits de peines, elles n'avaient même plus vraiment confiances... Il le voyait, car la position entre-ouverte qu'elles postaient à de nombreuses reprise, laissé échappée un silence qu'il connaissait,un silence qu'il avait connu, un silence dont il avait souffert..
Il le savait, car le vrombissement de chacun des mots qu'elles prononçaient, avait une amertume non maitrisé...
Il le savait, car il le sentait, à travers son cœur, seul rescapé de toute une ère..

Pendant tout ce temps, il n'avait suivis le réel fond de l'histoire, par peur, ou par obstination..il se contentait de la forme, seul détentrice d'une certaine vérité dans ses fonds, d'une certaine vérité que personne n'était à même de dévier, c'était une forme qu'il n'arrivait à dompter, mais qu'il commençait à comprendre, par point..

Tes lèvres inspirent le chagrins, leur beauté est perturbée, le passé est noir, et j'ai l'impression d'avoir sombré dans celui-ci... Mon sommeil a été long n'est ce pas ?

Sa voix avait été douce, aussi douce qu'un enfant parlant à sa mère avant le coucher..comme si la banalité du fond était améliorer par sa forme..plus mélodieuse et agréable..
L'air enfantin l'avait repris,il observait Zalina avec un amour particulier, pas celui des grandes romance, bien qu'elle l'ai réveiller du long sommeil.. Non, tout était plus complexe..beaucoup plus complexe...
Ces pensée l'embrouillait, mais il tenta de se reprendre..

Quoi qu'il en soit, il faudra me soigner, je ne peux rester ici trop longtemps...

Bien que le physique était passé au second plan, il lui fallait comme St Thomas, voir pour croire, hors la position actuel des choses l'empêcher de bouger durablement..Bref doux regard vers Zalina, et le plafond redevint le destinataire de ses visions...

Sujet: Re: Chambre du chevalier d'Albizzi Mar 27 Jan 2009 - 23:01

Zalina s’était tue, attendant, la main de l’Italien dans la sienne, une réaction de son ami.
Une suite de questions quant à ce qu’elle venait de lui apprendre.
Une suite de souvenirs que ces quelques anecdotes auraient pu faire revenir et que le jeune homme raconterait un grand sourire sur les lèvres et les yeux brillants, ou la voix cassée et la larme à l’œil.

Mais rien de tout cela. Ni question, ni souvenir. Il ne semblait pas avoir écouté ce qu’elle avait dit. Ou plutôt écouté, mais pas avec ses oreilles, ni entendu sa voie.
Il avait écouté son cœur qu’elle pensait avoir réussi à enfermer à jamais.
Après l’avoir laissé crier pendant des mois, la Peste Noire l’avait bâillonné et emmuré dans sa solitude. Elle l’avait même passé par une noyade sous le travail pour en faire disparaître toute trace. Pour être certaine qu’il ne referait jamais surface au risque de nouveau provoquer un ras de marée de larmes et d’alcools en tout genre.
Le choc et la surprise lui firent lâcher la main de Simonin et reculer d’un pas. Le cœur battant, sa paume droite vint se poser sur son ventre pour tenter de reprendre son souffle.
Non, çà il n’avait pas le droit… plus maintenant… pas encore.
Personne n’entre. Rien ne sort.
Plus jamais. Non, plus jamais on ne lui arracherait le cœur.
Ils lui avaient tous déjà fait bien trop mal…

La jeune femme resta ainsi, debout, le regard fixé sur cet « ennemi » à la voie douce et enchanteresse qu’il ne fallait laisser approcher sous aucun prétexte. Ce n’est qu’après plusieurs secondes, qui lui parurent une éternité, qu’elle parvint à reprendre un peu consistance. Un monstre à trois têtes entrant dans la chambre ne l’aurait pas effrayé d’avantage que ces quelques mots de Simonin.

Ton… sommeil… oui… Il a été … très long. Plusieurs mois.
Tu… non… les gardes vont trouver Akane ou Cerri. Flaiche aussi avait des talents de médicastre autant que je me souvienne. Enguerrand a annoncé qu’il revenait. Ils sauront bien te remettre sur pieds.

Zalina tenta un pas vers la porte pour fuir au plus vite cette nouvelle brèche. Le premier pas fut trop hésitant pour qu’elle en tente un second avant d’avoir reprit plus convenablement son souffle, et son calme.

Tu… as encore besoin de moi ?
Je suis bien contente que tu sois réveillé. Tu ne t’endors plus aussi longtemps hein ?

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