Au tour de l'autre benjamine Jagellon

Sujet: Au tour de l'autre benjamine Jagellon Jeu 14 Mar 2013 - 15:31

Un pigeon s'était écrasé mollement sur le rebord d'une fenêtre de la paisible taverne de la moins paisible ville de Bourganeuf.
Comme à son habitude, la toute jeune femme avait ouvert le parchemin sans prêter attention au sceau qui cachetait l'ouverture, bien mauvaise habitude qui changerait peu à peu.
Si bien que la surprise fut de taille quand elle lu la missive. Un instant perplexe, elle se remit à le lire et relire plusieurs fois. Ni une ni deux, le souffle court, tout son barda rassemblé, Anna fila rapidement jusqu'à son cheval. L'excitation était à son comble et c'est après avoir déposé ses affaires à Bellegarde qu'elle chevaucha en direction de chez sa Marraine. Anna n'avait d'ailleurs pas demandé l'avis de sa soeur et avait ainsi troqué son vieux canasson pour un bel étalon, histoire qu'il tienne le voyage.
Impossible de partir sans la prévenir ! Ou mieux, l'embarquer.

Sindanarie !

C'est à grands pas, le visage rougit par la route ininterrompue et surtout mouvementée mais néanmoins illuminé, que la blondinette arriva devant la brune, agitant le papier.

Ils m'ont répondus ! Je dois m'y rendre !

Nul doute qu'elle comprenait ses propos, sachant qu'elle attendait cela depuis des jours.
La jeune Jagellon l’entraîna alors dans son sillage, jusqu'aux écuries.

Nous devons partir de suite !

Gentil caprice que celui-ci.
Quand tout fut près, c'est bien ensemble qu'elles quittèrent les Cars. Durant ces jours et nuits, et au fil des heures elle parvint à se modérer, reprenant la discrétion qu'on lui connaissait mais l'esprit bouillonnant, occupé par des pensées d'avenir. Elle était ravie, heureuse, joyeuse. Sa famille, ses idéaux, le souvenirs des mots de Sindanarie...Tout participaient à son exaltation.
Les frontières de Normandie passées, la jeune femme ralentit l'allure, laissant la Licorneuse la guider en territoire connu. Et dire que son jumeau était passé il y a un mois sur cette même route...

Sujet: Re: Au tour de l'autre benjamine Jagellon Jeu 14 Mar 2013 - 16:14

Une fois n'étant pas coutume, la Carsenac ne ferait pas seule le chemin du Limousin jusqu'à Ryes, dont elle sentait profondément l'impérieux appel. Quand Anna avait débarqué en trombe, comme une furie presque, aux Cars à peine remis de l'incendie de la toiture du logis vicomtal, Sindanarie savait globalement à quoi s'attendre. La date que la jeune Jagellon avait tant attendue arrivait, et il était temps de prendre la route, portée par son enthousiasme. Autant dire que le Cavalier n'avait pas été bien longue à faire ses bagages. A vrai dire, elle n'avait pas besoin de grand chose...

Orphée sellé et bridé, chargé de l'arsenal habituel - car, en temps de guerre, on ne saurait se promener désarmé en des zones de troubles -, avait retrouvé les joies de l'air pur, loin des préoccupations de sa cavalière. Eviter le Berry puis l'Anjou, ou du moins leurs zones les plus habitées, lui avait causé un certain tourment, mais une fois entrée en terres du Domaine Royal, Sindanarie s'était détendue. Désormais le paysage lui parlait, annonçait l'arrivée de la mer, et faisait affleurer des souvenirs. Ainsi, en Alençon...

Ici, on a rencontré Thoros et son armée. C'était en rase campagne, quelque part dans ce coin. Ils étaient proches de la capitale et l'avaient déjà attaquée. Quand on est arrivés dans le coin, il y avait une telle bonne humeur qu'une course s'est organisée entre nous. Enfin... Marie, ta tante, l'a lancée, et on a été une dizaine à suivre. On a galopé comme des fous... Enguerrand était en rage, elle était Grand Maître de France à l'époque, et on était sans aucun doute possible à proximité des brigands. Alors il nous a collés à la corvée, pour ainsi dire, on a été faire la reconnaissance. Quand on leur est tombés dessus, ensuite, tous ensemble, on les a balayés.

Pas la peine de dire que c'était elle qui avait emporté cette fameuse course, montée sur la véloce Vengeance... L'anecdote avait bien assez de croustillant comme cela. Ces moments d'insouciance volés à une campagne militaire avaient été une bouffée d'air, et probablement pas que pour celle qui était encore Errante à l'époque. Ainsi, à mesure qu'elles avançaient vers le Nord, vers la Normandie, la Carsenac livrait de ses souvenirs. Une partie de sa vie à la Licorne s'ouvrait aux oreilles de sa protégée, à commencer par l'entretien avec feu le Perplexe, Nith de Cassan, Grand Maître en devenir de l'Ordre à l'époque. Parfois les douleurs déjà anciennes se réveillaient.

Des noms qui n'avaient peut-être pas encore de sens pour la jeune blonde qui chevauchait à ses côtés passaient ses lèvres au gré des anecdotes. Cerridween et la cérémonie dans une clairière mainoise, théâtre d'ombres et de lumière où lui avait été fait le don de l'Errance ; Alethea et les premières responsabilités au sein de l'Ordre ; Bess, Nith, Guillaume de Jeneffe ; Argael et le jour où il lui avait demandé d'être sa vassale, en descendant de la citadelle. A mesure qu'elle parlait s'ouvrait celle qu'une Rouge Blanche avait comparée moult fois à une forteresse...

Bientôt, le terrain devint extrêmement familier, et Ryes découpa sa silhouette incomparable sur le ciel. D'un geste de la main, Sindanarie la désigna. L'objectif était là... Pour elle, c'était comme rentrer à la maison. Pour Anna... Rien n'était moins sûr, aussi la Carsenac lui adressa-t-elle un sourire qui se voulait aussi confiant que rassurant. Cette jeune fille pouvait faire des merveilles, elle le sentait, elle le savait. Ce n'était pas pour rien qu'elle l'avait poussée à se lancer dans cette aventure... Pas pour rien qu'elle avait accepté de lui transmettre des rudiments de maniement de l'épée.

Elles s'engagèrent ainsi, en silence, dans la dernière ascension avant la porte de la forteresse. Sindanarie se doutait de ce qui l'attendait. Elle l'aurait bien accompagnée, cette filleule devant Aristote qui s'accomplissait chaque jour un peu plus, dont la main ne tremblait plus sous le poids d'une bâtarde, dont l'épée deviendrait bientôt une extension naturelle du bras. Mais...

On est toujours seul, quand on passe le poste de garde de Ryes pour la première fois.

Ca va être à toi de te présenter. J'entrerai plus tard.

Sur ses mots, accompagnée d'un sourire, la dextre du Cavalier se tendit pour serrer, brièvement, celle d'Anna. Pour lui transmettre de la force si elle devait en manquer, de la chaleur, une idée à laquelle se raccrocher si elle perdait pied. Mais elle savait que cela n'arriverait pas... Elle l'espérait en tout cas. Et Sindanarie resta en retrait, immobile sur le paisible Orphée, silhouette tout de sombre vêtue à l'exception de la cape d'azur et d'argent proclamant son appartenance à l'Ordre, bâtarde à la Licorne cabrée au côté. Quand Anna serait entrée, elle entrerait à son tour.

Sujet: Re: Au tour de l'autre benjamine Jagellon Ven 15 Mar 2013 - 15:48

Les terres de Normandie lui paraissait soudainement moins tristes. Le soleil était certes pas au rendez-vous, mais Sindanarie avait le don pour illuminer les moments. Ciel et arbres gris disparus, son esprit flottant au gré des récits de Sindanarie, presque comme si elle y était. Thoros...On avait pas fini d'en entendre parler décidément.
Mais une forteresse sombre se dressa finalement devant eux, la fin de la route se faisant heureusement sans embûche durant ces temps. Le bourg paisible fut traversé pour arriver à la dernière étape du chemin : un long sentier grimpant jusqu'à Ryes, celle-ci surplombant tout aux alentours. De quoi faire rentrer la queue entre les jambes des brigands notoires.
Fort heureusement, la blondinette n'en était pas un, bien au contraire.

Un certain silence s'était installé le temps de l’ascension, coeur battant, car si la brune était chez elle depuis bien longtemps, ce n'était pas le cas pour Anna qui venait icelieu pour la première fois. L'on aurait pu croire qu'une fine jeune femme -bien qu'elle se maintenait en forme depuis quelques semaines suite à ses entraînements- serait intimidé devant l'imposante bâtisse grise mais ses épaules restaient droites, ni crispée ni affalée. Doucement, elle rendit l'étreinte de sa main à sa chère marraine, qui était au final l'une des personnes les plus importantes de son début de vie. Même qu'elle eut du mal à lui lâcher la main non pas par peur mais parce qu'elle y tenait.
Pourtant, ce n'était plus le temps où Sindanarie arrivait, plusieurs fois elle était allée et venue en la forteresse. C'était à présent à son tour et de prier pour qu'il y est une prochaine fois, ensemble.

Aussi, dans un sourire, la benjamine Jagellon mit pied à terre et s'avança jusqu'au pont levis, en profitant pour sortir la fameuse lettre. Interpellant un garde, fidèle à son poste, d'une voix claire.

Le Bonjour, je suis Anna Jagellon, convoquée icelieu en ce jour par le Haut Conseil.

Et de tendre la missive afin de prouver ses dires et être autorisée à passer.

Citation :: L'Ordre de la Licorne à Anna Jagellon, Salut et connaissance de vérité.

Le Haut Conseil de l'Ordre de la Licorne vous attend en la forteresse de Ryes, afin de pouvoir procéder à un entretien avec un membre de l'Ordre.

Cet entretien débutera en le quinzième jour du mois de mars, en cette année même.
Veuillez vous présenter au poste de garde, il vous sera alors indiqué le lieu de cette réunion.

Faict en Ryes, ce sixième jour du mois de février de l'an de grâce 1461.

Sujet: Re: Au tour de l'autre benjamine Jagellon Sam 16 Mar 2013 - 15:50

Voilà le prévôt partie avec son écuyer !
Le Blackhorn lui ,en guise de se réchauffer devait se mettre la tronche a l'envers en taverne et ne plus savoir ou il habitait ,alors le géant décida de rentrer se mettre au chaud a l’intérieur du poste de garde ,enfin au chaud un bien grand mot pour pas grand chose on dira a l'abri du froid intense qui régnait dehors
petit coup d’œil a la campagne environnante a travers les barreaux de la herse et hop ! Une autre personne était là ;
decidemment Ryes et la forteresse devenaient le lieu et les salons a la mode ou tout le royaume de France se devait d’être!réajustant son épée le colosse se dirigea vers la grille ou l'attendait une petite blonde la main tendue;il lui prit le bout de parchemin tout en la saluant

bonjour je suis Boucanier Errant de l'Ordre et responsable du poste de garde fait pas chaud n'est ce pas ?

Sans attendre la réponse il lut le papier puis reprit

oui effectivement vous êtes attendue j'ai vue votre nom sur le registre des arrivées ,seul problème c'est que je ne sais ou vous envoyer ,entrez et venez vous mettre au chaud j'envoie quelqu un chercher votre interlocuteur

puis se tournant vers un groupe d'hommes d'arme installes prés d'un brasero

eh !oh ! allez me chercher l'Errant Alfgard un impétrant réclame sa présence au poste de garde
on fait vite

se retournant vers la jeune fille le colosse lui demanda

voulez vous boire ou bien manger un morceau en attendant que l'on vienne vous chercher ?

Sujet: Re: Au tour de l'autre benjamine Jagellon Sam 16 Mar 2013 - 17:10

Un homme assez imposant vint à sa rencontre, se présenta et prit connaissance du vélin.

En effet, cela s'est de nouveau refroidit.

Surtout que les températures étaient plus douces à terre ferme que perché. Machinalement la jeune femme resserra sa cape sur elle.
Apparemment elle se devait de patienter un peu encore. Aussi, c'est dans un sourire, et un dernier regard en direction de sa Marraine, qu'elle le suivit.

Je vous remercie Messire Boucanier. Un petit verre de vin ne serait pas de refus pour se réchauffer un peu, si vous avez.

Sujet: Re: Au tour de l'autre benjamine Jagellon Sam 16 Mar 2013 - 17:57

L'Atelier où qu'on bosse le truc qui vient des arbres.

Errant Aflegare ? On vous mande au poste de garde.

Elle se se mord la lèvre pour ne pas exprimer son mécontentement et se retourne. Après tout, ils ne la connaissent pas et avec un nom pareil ...

Alfgard, je me nomme Ale-fe-gard !

Elle se lève et range sa dague fraîchement aiguisée à sa place habituelle. Dans le regard des deux hommes, elle lit la surprise et devine la pensée : en plus d'avoir un nom à la noix, c'est une femme !

Visage fermé. C'est toujours ainsi et pourtant, ça l'irrite toujours autant.

Et que me veut-on, au poste de garde ?

Les regards se croisent, surpris. Les gardes commencent à se dandiner, le grand émet un drôle de bruit de gorge et tente une réponse malhabile :
Ben dame, on nous a pas dit ... vous voulez qu'j'aille d'mander ?

Le plus petit s'en rapproche et lui colle un coup de coude lui intimant de se taire:

C'est Boucanier qu'a dit Dame, il a dit d'aller vous chercher. Y a une don ... une demoiselle à la grille !

... qui doit être fort avenante, le gazier en a presque de la bave qui coule sur son menton et son air abruti finit de convaincre.

Sourire mince mais sourire : enfin de l'action ! Sa nouvelle fonction au côté d'Antlia commencerait-elle ainsi et maintenant ?
Elle jette sa cape d'Errante sur ses épaules, fait pas bien chaud encore.
Un dernier regard qui embrasse la pièce pour s'assurer que tout est en ordre. Déjà l'odeur du bois lui manque.

Bien, allons-y, je vous suis.

Au poste de garde.

La silhouette du colosse Boucanier et son crâne rasé lui tirent un franc sourire.

Frère Boucanier, comment va ? Pas trop froid ? En même temps il est pas prêt de geler une pareille carcasse !

Elle s'interrompt. Une jeune femme (une enfant!) se tient à ses côtés, un verre de vin à la main.

Sujet: Re: Au tour de l'autre benjamine Jagellon Dim 17 Mar 2013 - 16:22

Une autre personne arriva. Cette fois-ci de la gente féminine. Aussitôt la jeune femme la salua.

Le Bonjour ! Alfgard je présume ?

Elle avait entendu Boucanier envoyer le garde chercher quelqu'un, nul doute que ce fut cette personne.

Je suis Anna Jagellon, icelieu pour un entretien !

Son verre fut posé pour se tenir prête à suivre l'Errant pour ledit entretien.

Sujet: Re: Au tour de l'autre benjamine Jagellon Jeu 21 Mar 2013 - 21:03

La demoiselle a déjà reposé son verre et dans son regard se lit l'impatience. L'Errante ne la fera pas attendre plus longtemps.

Si vous voulez bien me suivre, c'est par ici ...

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