Une Cavalière qui surgit le long de la nuit court vers l'Aventure au galop..

Une Cavalière qui surgit le long de la nuit court vers l'Aventure au galop, son nom Elle le signe à la pointe de l'épée.. Làlàlà..

Et effectivement dans cette possible rétrospection chevaleresque à des années lumières de notre conscience, on peut apercevoir une Cavalière née, cheveux au vent, s'échappant d'une capuche au couleur noir de jais, l'épée à son fourreau, chevauchant un destrier à la robe ébène aux reflets flamboyant par l'astre lunaire qui les accompagne, les sabots de l'équidé soulevant des nuages de poussière au rythme endiablé d'une course folle, aux abords d'une plaine endormie rompant le silence ainsi que la quiétude de ces lieux endormis.. Blablabla..

Cette vision idyllique s'évapore comme balayée d'un revers de main, pour laisser place à cette image plus réaliste, plus terre à terre aussi, sans artifice :

Une gamine haute comme trois pommes, pourvue d'un maigre balluchon, deux tresses lui encadrant un visage angélique, des yeux azurs songeurs à cet instant, se pressant le pas, Elle n'a plus qu'une côte à monter. La plus ardue mais ce n'est rien à coté de se qui l'attendra. Et au fur et à mesure qu'Elle se rapprochait un peu plus du Poste de garde, son cœur ne cessait de battre à tout rompre, avec une gorge aussi sèche qu'un puits aride sans fond.

Le pli tant attendu était bien figé au fond de sa besace. Elle eut d'ailleurs peine à le croire, relisant maintes fois ces deux lignes, en long, en large et en travers, fort était de constaté qu'on l'attendait enfin quelque part, et par n'importe qui, un Chevalier.. Un homme ? Une femme ? Peu importait à la Gamine !

Deux grands gaillards se tenaient immobiles devant une Herse abaissée, effrayante, la Porte de l'Antre de toutes ses promesses. L'étape cruciale pouvait commencer, son insouciance avait disparue pour laisser place à une certaine appréhension :

- Bonjour.. Je suis Aliénore de Champluy et Je suis attendue par le Chevalier Alfgard de Mazoria.. Pourriez-vous, lui faire signaler ma venue Je vous prie.. ?

La Femme d'Armes qu'était devenue Isabelle vit arriver une toute jeune fille qui avait l'air impressionnée, tout comme elle la première fois, par la forteresse imposante et la herse, fermée, jusqu'à ce qu'on donne l'ordre de la faire ouvrir après vérification. Aussi s'approcha t-elle de la jeune fille qui lui dit :

" Bienvenue à la Licorne et à Ryes, je vais juste vérifier auprès de mon collègue des registres si vous êtes bien attendue puis, je ne doute pas que ce soit le cas, vous ferait ouvrir. " lui dit-elle en souriant. " Je suis pour ma part Isabelle Mac Campbell d'Inverness et de Sheriffmuir, femmes d'armes à l'Ordre de la Licorne, mais vous pouvez m'appeler plus simplement Isabelle ! " ajouta-elle gentiment.

La jeune femme héla son frère aux registres et demanda :

" Mon Frère, pouvez-vous m'infirmer ou me confirmer qu'il faille ouvrir la herse à la jeune femme du nom de Aliénore de Champluy, attendue à ses dires par le Chevalier Alfgard de Mmazoria ? "

Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 29/06/2015

Isabelle vient me voir au registre, je fouille dans la paperasse du registre pour répondre à sa requête.

Bonjour Soeur Isabelle, a t-elle une lettre qui confirme cela ?

Je continue de chercher dans les registres.

Une cavalièèèèèèreuuuuuuuh qui surgit hors de la nouiiiiiiiiiiiiiiiiit...
Tadadaaaaaaaaaaaaaaaa
Ou pas...

La Sombre marchait, comme à son habitude. Vêtue de noir de ses bottes ferrées à sa capuche barrant au trois quart son visage.
Son bâton de marche en bois d'aulne, un chouilla plus grand qu'elle, frappait le sol sec d'un été trop aride, trop caniculaire. Tenu par sa dextre, de l'autre côté, une lourde besace portée en bandoulière.
On ne la surnommait pas la Sorcière sans raison.
Elle marchait donc, la Sombre, retournant comme souvent à Ryes pour certaines affaires, certaines choses, certains trucs qui ne regardent qu'elle, ou presque.
Et alors qu'elle arpentait le chemin, un peu plus loin, elle avait aperçu la frêle silhouette de la jeune fille qu'elle avait croisé à maintes reprises en taverne.
Se souvenant de son envie d'intégrer l'Ordre.
Elle sourit légèrement la Brindille, de se dire que peut-être, elle avait reçu l'approbation à sa demande.

Elle ne la rejoignit pas.
Ce genre de chemin, on doit le faire seul. Jusqu'à la herse au moins. Après, on entre dans la famille. Mais avant, ce petit bout de route là, c'est face à face avec soi-même qu'on le fait. Et elle ne voulait pas s'imposer.

Elle ralentit légèrement et prit le rythme des pas de l'enfant, jeune femme en devenir.
C'est quand Isabelle se retira pour questionner le registre que la Sombre s'arrêta aux côtés d'Alienor.
D'une voix calme et posée, capuche toujours sur son visage où seules ses lèvres fines pouvaient être vues.
Elle sourit légèrement.

Bonjour jeune fille, ravie de vous voir icelieu.

D'un geste gracieux, sa senestre releva le pan de tissu qui mourut sur ses épaules et découvrit le visage de la Cavalière au teint diaphane, aux cheveux d'ébène et aux yeux couleur nuage de pluie.

Dois-je en déduire que vous avez reçu un message positif de votre courrier au haut Conseil ?

Son sourit se ponctua alors d'un léger clin d'oeil.

Isabelle salua sa Soeur d'Armes puis demanda à la nouvelle venue :

" Notre Frère aux registres demande si vous avez une lettre du Haut Conseil confirmant votre acceptant icilieu. Juste une formalité, rassurez-vous, ce n'est pas contre vous, c'est une mesure de sécurité. " Elle ponctua ses dires d'un sourire à sa Soeur d'Armes et à Aliénore.

Une dame blonde élancée de son armement, arriva comme par enchantement au niveau de la Herse abaissée, provenant de ce monde qui était de l'autre coté et qui allait enfin pouvoir être le sien dans une poignée de minutes. Un nom à rallonge lui fut prononcé, point de mauvaise augure de sa part pour la Sauterelle en question, c'est que tout lui était nouveau et surtout inconnu, nombreuses informations qui lui fallait retenir désormais mais qu'Elle n'était pas certaine de tout emmagasiner dès le premier Jour.

Elle était là, comme dans un flottement, la terre aurait très bien pu s'ouvrir sous ses pieds qu'Elle ne s'en serait même pas aperçu de si tôt. Elle sait qu'Elle est arrivée mais cela ne fait pas encore bien " tilt " dans sa petite tête brune.
L'enfant émet un mot.. Une banalité ressemblant à une formule de politesse d'usage :
- Ravie dame Isabelle Mac Campbell.. Euh.. Isabelle..
Pour le reste c'est envolé, donc elle a raison la dame, on va faire simple.

Quand son regard fut attiré comme un aimant par une ombre, encapuchonnée collée à un bâton encore plus grand à ses cotés , la dépassant d'une bonne moitié. Celle-là, ce n'est pas une ombre chinoise comme les autres, elle est accompagnée d'une voix, tressaillement et esprit se mettant en branle, la Sauterelle là déjà entendue. Tourne du chef vers l'élément perturbateur, une femme, trop couverte par ces temps qui courent, laisser aller le Mystère jusqu'à son paroxysme que nenni ! L'ombre fini enfin par se dévoiler :
- Ah, C'est vous.. Karyaan.. !
Sourire confus, l'air bête aussi, Si Si, on peut le souligner. Heureusement la Brindille la sauve par une question :
- Et bien oui..

Rien de mieux à dire, en vérité Elle cache sa joie d'être ici, mais la pression grandissante au fond de son estomac, lui fait perdre ses moyens. Et sa Conscience qui rapplique..
- Hé Oh ! Quoi ? On remet en doute ta venue ? Nanmé.. Humpf' Genre Allé.. Quoi !
Hochement de tête et bras ballants, la Gamine ne moufte pas. Patience, toujours.
- Bon le Collègue Il veut une preuve, pas de Pipeau, c'est du sérieux ! Et après ?! Et après une petite visite médicale ? ! ! ! Mouahahahaha..... Trop l'éclate Quoi !
La main Aliénoresque' se décide à fouiller de manière énergique jusqu'au fond de sa besace, en sortant l'objet épineux. Lumière !
- La voilà !

Du Bol Ouais ! Jamais de toute façon Elle ne l'aurait perdue en route ou quoi ce soit, pour un peu, Elle se l'aurait faite greffer au milieu du front pour être sûr. Check ! Elle tend sa convocation à qui voudra bien la zieuter en premier.

Citation :: L'Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne,
à Alienor,
Salutations et connaissance de vérité.

Moi, Chevalier Alfgard de Mazoria vous attend en la forteresse de Ryes et viendrais vous chercher au poste de garde.
Il est bien entendu que vous entrez en ce lieu pour faire vos classes en tant que page affecté à mon service.

Faict en Ryes, ce 5ème jour du mois d'Août de l'an de grâce MCDLXIII.

Et pour couronner le tout, le clin d’œil qui vous liquéfie sur place !

Isabelle lut la lettre de confirmation et remercia la jeune fille de lui avoir présenter.

" Mon Frère, vous pouvez ouvrir la Herse si la demoiselle demeure sur les registres, voici sa lettre d'acceptation" dit-elle en lui présentant.

Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 29/06/2015

Je m'y retrouvais enfin grâce à l'aide de mon supérieur,

Damoiselle Aliénore, est bien attendue, et acceptée comme page personnelle du Chevalier Alfgard. Il nous faudra l'accompagner au poste de garde. Mais attendons l'accord d'Ellesya pour actionner la herse.

Je préviens le chevalier et le Capitaine Prévôt avant d'actionner la herse, il me faut leur accord.

Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 29/06/2015

Je demanda à mon frère Albin d'actionner la herse, en lui demandant de prévenir Soeur Isabelle que l'invitée peut entrer avec l'accord du Prévôt Ellesya et que le Chevalier Alfgard la rejoint prestement ici.

Puis j'archive les plis reçus avant de poursuivre mes occupations dans le bureau des registres.

Tout le monde semblait s'activer derrière cette Herse, et rien que pour Elle, Aliénore.. aurait bien pu se targuer à cette attention soudaine de sa petite personne, mais il n'en fut rien. La Mini-Pouce se demandait se que pouvait bien avoir été faire la Brindille, Elle se garda bien de le lui demander, et pour égrainer plus vite les quelques secondes qui lui reste avant de franchir l'ultime, Elle repasse en revue chaque détails qu'Elle avait laissé derrière Elle. Ces chemins traversés, ce village du nom de Ryes, cette Tour de Garde vertigineuse, et cette Herse qui paraissait inébranlable à franchir. D'ailleurs, qui tardait à s'ouvrir, pourtant tout semblait en règle. Mais les ordres devaient scrupuleusement être suivit à la Lettre. Qui allait lui ouvrir ? Isabelle ? Le Chevalier Alfgard de Mazoria en personne ? Tiens, Ellesya ? Et tout l'être de l'enfant s'assombrit de l'intérieur d'un coup, bien sur ne laissant rien paraître aux yeux et à la face du monde à cet instant.

Et Conscience rappliqua sinueusement à son oreille.. - Je sais s'que tu penses Mini-Pouce.
Mentalement la Gamine haussa les épaules comme pour aller lui dire d'aller voir ailleurs si Elle ne s'y trouvait pas. Rien ne servait à remuer le Passé, ni l'espoir déchu d'une Page trop vite tournée sans avoir eu le temps même d'être rédigée.
Elle remercia Isabelle de son amabilité, en même temps la Blonde ne faisait que son devoir.

La Brunette reporta son attention sur sa voisine comme pour chasser ses sombres pensées. Quel teint ! Même l’Été, elle ne prenait jamais de couleur ?

La Sombre aurait pu entrer, elle aurait pu. Quand on est Licorne, qu'on en porte le mantel et les armes, on n'a plus besoin de passer par toutes ces formalités pour que la herse se lève.
Mais elle se souvenait de sa propre arrivée, de ce moment particulier et si compliqué face à cet immense édifice chargé d'histoire, porteur d'un passé, fondé par des légendes.
Elle sourit à la petite chose à ses côtés.
Salua Isabelle qu'elle croisait bien trop rarement pour le moment, plus tard peut-être, sans doute oui.
Puis ses yeux couleur de brume glissèrent à nouveau sur la petite plume qui tendait son sésame.

La dextre de la Sombre se posa alors délicatement sur l'épaule de la jeune fille et lui murmura.

Bienvenue chez vous, petite âme...

Qui viendra ouvrir la herse ? Peu importe pour la Brindille. Elle s'éclipsera dès que l'enfant sera prise en charge.
En attendant, elle reste là, en soutien, parce qu'entre Licorne, on ne se lâche pas. Même dans ces petits moments là qui semblent anodins.
Elle lui sourit plus franchement.
Oui, bienvenue jeune fille, sur ce chemin qui sera long, tortueux, mais beau, si beau tu verras.

Un courrier du poste de garde avait annoncé la gamine qui devait lui servir de page.
Un page, quelle drôle d'idée ! Alfgard avait accepté surtout pour rendre service parce qu'elle n'avait jamais eu personne dans les pattes, même pas un valet. Rems et elle se suffisaient à eux-même pour chaque tâche de la vie quotidienne à Ryes et ailleurs et son nouveau statut de Chevalier n'y changeait rien. Fallait faire avec maintenant, un page ! Une pagesse ? Comment était-elle cette petite ? Trop jeune pour être écuyère, certes.
La rouquine soupira, un peu agacée, tout en revêtant une tenue sobre et claire et cachant sa dague à l'endroit habituel, les gamins elle en avait pas l'habitude. Elle en avait eu un à elle, avant de rencontrer Rems, et ce bébé n'avait pas été un choix mais plutôt le résultat d'un combat qu'elle avait perdu, forcée par un autre gamin plus fort qu'elle. Son visage s'assombrit, c'était une époque maudite et elle avait fuit, du haut de ses 15 ans, laissant l'enfant derrière elle, le retrouvant plus tard, juste le temps d'en apprendre un peu sur lui avant qu'il ne disparaisse pour toujours. Des enfants, la rouquine au lézard n'en avait plus jamais eu à elle, la nature l'avait sanctionnée d'une infécondité éternelle. Avec Rems ils en avaient pris leur parti, déçus mais pas amers, Puis ils avaient rencontré Lou Caillou, un petit être chétif qui se cachait sous leur maison, dans une sorte de cavité dont ils ignoraient l'existence. Quand ils l'avaient enfin découvert après une enquête approfondie – le minot les volait pour subsister – ils avaient été à la fois effarés par son aspect physique, le corps marqué par les coups et si maigre … et par la couleur de ses cheveux, identique ou presque à celle d'Alfgard et surtout par deux yeux vifs mais de couleurs différentes. Petit à petit, son regard était devenu espiègle, son corps s'était renforcé mais des traces indélébiles striaient son dos à la peau si claire. Les inséparables l'avaient aimés et choyés jusqu''à ce que lui aussi se volatilise un beau jour, alors que les deux Licornes étaient en mission, les laissant seuls et désespérés avec leur chagrin. Ils l'avaient cherché longuement, en vain. Peut-être qu'un jour … Depuis lors, dès qu'un morveux s'approchait d'elle, elle gardait ses distances.

Ses cheveux enfin tressés, elle enfila sa paire de bottes ferrées, laissa un mot pour Rems s'il venait à passer par là et se mit en route, pressée d'en finir avec cette formalité.

Alfgard passa d'abord devant la guérite des registres et salua l'homme en poste, présumant qu'il était Rollo, l'homme d'armes du courrier. Elle s'attarda peu, le temps de le saluer et de se faire connaître comme celle qui venait enfin chercher Aliénore.

Ci- fait, elle se trouva très vite à la herse et se présenta à la femme d'armes qu'elle rencontrait pour la première fois.

Bonjorn Soeur, je suis Alfgard, je viens pour …

C'est alors que ces yeux se portèrent de l'autre côté de la grille, sur une enfant haute comme trois pommes, portant tresse brune de chaque côté du visage, le regard bleu et épaisse comme un carrelet de six semaines ! A son côté karyaan, une main sur son épaule. La rouquine salua la Cavalière d'un sourire et reporta aussitôt son attention sur l'objet de sa venue.

Elle la détailla ouvertement, attendant que la herse se lève pour la voir de plus près.

Et bé le cadeau ! Et si je souffle, elle tombe ? Tient-elle à cheval ? Peut-elle porter ne serait-ce qu'une épée taillée dans le bois le plus léger ? Des réflexions qu'elle garda pour elle, pour l'instant.

Gauvin qui était tout en haut du poste de garde, surplombant la porte principale, et le long chemin qui y mène. Cela fessait un petit moment qu'une petite personne était arrivé au pied de la herse, il entendait des échanges et comprit quelques bride des conversations qui se déroulait plus bas. Le regard au loin, il remarqua une autre silhouette s'approché, quand elle fût assez proche il reconnut sa sœur d'arme, il ne s'avait pas si elle l'avait remarqué ou pas. La petite personne qui était arrivé devant la herse était surement Alienore, car le responsable avait vu la note laissé par le Grand Maître.

Il connaissait la brindille, il avait voyagé avec elle de Tours jusqu'à Montpellier juste avant la longue mobilisation contre l'Empire. Durant le voyage il lui avait apprit quelques petit rudiment sur l'entretien et les soins à apporté aux chevaux ainsi que pour monter dessus et y resté. L'Errant décida de descendre dire bonjour. Comme à son habitude quand il est au poste de garde il est en arme et habillé pour le combat, toujours au cas où un indésirable se montrerais trop menacent.

Quand il arriva en bas, au niveau de la herse, il y avait comme un bouchon, d'un côté le chevalier Alfgard venu chercher son page et la femme d'arme affecté à la herse, et de l'autre côté la cavalière Karyaan et la jeune Aliénore que Gauvin reconnu de suite.

Bonjour mes sœurs, bonjour Aliénore, vous voulez peut être qu'on ouvre la herse? Il se dirigea vers le cornet pour demandé l'ouverture de la herse aux hommes qui devait surement dormir dans la machinerie. Puis la lourde herse se mis à se lever dans un bruit métallique de chaîne, lentement mais surement.

Une main se posa, réconfortante sur l'épaule de l'enfant, la fillette eut une étrange sensation, inexplicable, un sentiment d'apaisement, et ses iris azurs vinrent capter ceux de la Brume. L'échange se faisait profond, un sourire de plein fouet venait à lui confirmer également ce moment privilégié. Elle voulait lui dire à la Sombre se que les mots n'arrivaient pas à franchir le seuil de sa bouche.. " Merci d'être là " …

Quand tout à coup un nom résonnait non loin de la grille..Alfgard.. Était-ce possible ? Mouvement du chef et ses yeux rivés sur cette herse infranchissable toujours. Plissement des mirettes, Elle n'arrivait pas bien à distinguer, une grande rouquine en tenue d'armement avec tout l'attirail d'un vrai Chevalier. Était-ce Elle.. Le Chevalier, et son cœur repartait dans une course endiablée, la gorge n'en parlons pas, prise comme dans un étau. Impossible de sortir le moindre son.

Même le bruit de cliquetis et assourdissant de la Herse qui semblait vouloir s'élever jusque dans les nuages ne perturbèrent même pas les oreilles de la Gamine. Ne réalisant même pas la présence de Gauvin également.

Elle restait là, tétanisée. Devant Elle, la dame aux cheveux flamboyant. Qui n'arrêtait pas de la détailler du regard de bas en haut. La Mini-Pouce se sentit encore plus petite-chose, plus insignifiante, mais n'abaissant pas le regard pour autant. Un étrange malaise la repris, en laissa tomber son baluchon.

Alfgard lâcha enfin la petite du regard, le temps de dire « bonjorn » à Gauvin et de suivre des yeux la lente ascension de la herse, toujours aussi bruyante. Elle se serait bien bouchée les oreilles mais le geste n'aurait sûrement pas donné une bonne image d'un Chevalier et elle se devait de paraître à son avantage, les premières secondes quand on rencontre une personne pour la première fois sont essentielles, à ce qu'il paraît.

Néanamoins la rouquine avait eu le temps de remarquer que son … sa ... page ? enfin l'enfant aux tresses n'avait pas baissé les yeux et ça lui plaisait bien, elle ne voulait pas d'une chochotte pleurnichant à chaque remarque, elle aimait les caractères bien trempés. Bien trempés, pas mal embouchés !
La herse enfin levée, elle attendait que la gamine vienne à elle quand cette dernière laissa tomber son baluchon. Alfgard se décida à bouger, le ramassa et le lui tendit

Tu as perdu tes affaires, TroisPommes !

Elle garda un ton neutre et continua.

Bienvenue chez les Licorneux ! Je suis Alfgard et pour que les choses soient claires, tu ne m'appelleras jamais Chevalier, compris ? Juste Alfgard.
Nous sommes sœurs à partir de maintenant, ici il est de coutume de se prénommer et de laisser ses attributs de noble à la herse.

Elle marqua une pause et soupira

Bien,tu vas me suivre, je vais te montrer le dortoir des écuyères, en vérité je ne sais pas trop où tu dois crécher. Tu vas d'abord te trouver un coin, t'installer et te reposer, on se verra après pour le reste. Si tu n'as rien, je t'apporterai de quoi boire et manger …

Elle la détaillait toujours, encore étonnée par son apparence.

De la viande, de la viande et … de la viande.

Puis elle salua de nouveau les Licornes présentes et ouvrit la marche.
Par ici TroisPommes !

Affublée d'un surnom.. La Troispommes' se fit violence pour se ressaisir et vite ! Elle n'eut pas le temps de se rendre compte qu'Elle en avait perdu son fatras que déjà Le Chevalier le lui rendait prestement :

La Mini-Pouce répondit sans ciller un :

- Merci.. A peine audible.

Un peu plus de conviction que diable !
- Oui, Alfgard…
Personne n'allait la manger. Enfin tout dépendra de quelle sauce, plus tard..
Mais la demi-portion était impressionnée voilà tout. Les présentations, simples, étant faites, Elle se retourna une dernière fois sur la Sombre, à peine d'un sourire voilé, pour clore son entrée ainsi. Suivant de près la Rouquine qui reprenait son inspection détaillée de sa petite personne. La Gamine ne pu s'empêcher de froncer légèrement des sourcils. Quelle manière ! " Non mais j'ai un bouton sur le nez ou quoi ? "
Sans moufter, car Elle savait que cela n'aurait servit à rien, qu'à se mettre en porte à faux dès le départ, par la suite de leurs échanges.
Faire bonne figure.. Et Surtout ne jamais baisser le regard lui avait toujours ordonné son paternel. Elle écoutait tout de même avec encore et toujours sa Conscience faisant pression perpétuellement à son esprit..
- " Mouarf' ça commence déjà bien, Elle ne sait même pas où tu vas crécher TroisPommes' ! Ça t'vas bien ce p'tit surnom ! Nanmé' Tu parles d'une considération.. Mais en même temps, t'es pas bien épaisse, du coup j'pense que ça doit bien la faire glausser à l'aut' ..de t'trouver ici " !

Le regard d'Aliénore.. s'assombrit, l'air grave..
- Merci, de votre amabilité.. Mais Je peux me débrouiller seule. S'entendit-Elle répondre, sans arrogance aucune. Peut être qu'Elle voulait juste paraître plus forte qu'Elle ne l'était en vérité.

Même l'appeler par son prénom, lui était difficile, trop familier d'un coup. Une boule à l'estomac, que Alfgard lui parlait déjà de viande, viande et encore viande.. Mais la clé de la réussite n'était pas là pour la Gamine. Pas uniquement, en tout les cas.
- Je sais, Je dois m'entraîner. Sans sommation, TroisPommes' le savait pertinemment.

Aussi TroisPommes par la taille qu'Elle le fut, l'enfant ne se laissa pas démonter. Sans doute les aléas de la vie qui la firent se retrouver ici, avec un certain mental d'acier, pour son jeune âge.

Et pour se qui était de lui trouver une piaule quelque part, les écuries lui feraient tout aussi bien l'affaire.