Viens boire un ptit coup c'est agréableeeeeeeeeuh

Je lui souris.

- Bien, que les candidates attrapent chacune leur lance, et chevauche leur monture.

(Nous allons la jouer au dé, le plus grand chiffre gagne la manche, chaque partie se jouera en 3 manches pour que tous puissent jouer.)

Par les miches d'Odin, je vais me casser la gueule ! 

La rouquine tentait maladroitement de rester sur le dos de Malwyn, accrochée d'une main à son épaule tandis que sa dextre tenait la lance en papier. Lui grimper sur le dos n'avait pas été chose facile, Alfgard avait du s'y prendre à deux ... quatre ? enfin recommencer plusieurs fois avant de trouver la position la moins pire pour y rester.
C'est que la situation était pour le moins inhabituelle, les chevaux ça la connaissait, elle montait depuis des lustres mais le dos d'un gazier, fut-il large, jamais ! Et même pas fourni avec des étriers ! 
Et puis, tous ces alcools dégustés en mélangeant les régions, pas une bonne idée ...


Elle prit néanmoins des nouvelles de son "cheval" - vrai que parler à son cheval était tout à fait naturel, n'est-ce pas ? - oscillant entre envie de rire et de remettre pieds à terre si la situation n'évoluait pas rapidement.

Ca va Malwyn, je ne te martyrise pas trop ? 

Un oeil sur leurs adversaires lui confirma que Guillaume et Karyaan se préparaient aussi.


A l'assemblée 

Qui donne le départ ?

Comme il aurait sans doute dû le prévoir, le Flamand se retrouvait le Lion de la farce. Mais si la Sombre l'assaillait de verbes avant de mettre son dos à rude épreuve – que ne fallait-il pas faire pour cet Ordre ? – elle n'allait pas être sans trouver de répondant. On le moquait, même faussement, on critiquait son âge – honorable, une belle façon de traduire ultracanonique, n'est-il pas ? –, on évoquait sa docilité ? Eh bien l'homme éclate de rire, d'une éclat franc et tonique qui vient rebondir sur les murs plutôt que de s'y écraser. Se redressant de tout son long, mains sur les hanches et poitrail pointé vers l'avant, dans une attitude de matamore que n'aurait pas reniée Jean Marais dans ses jeunes années, Guillaume réplique, le sourire dans la voix et le pétillant aux yeux.

- Ne présumez pas ainsi de vos doigts et de leurs talents. Je gage que pour me faire prendre la direction que vous souhaiteriez me voir prendre il leur faudrait des gestes que ne pourraient remplacer mille éperons et qu'il vous serait bien difficile de poser. C'est que si ce sont les vieillards qui rejoignent les derniers le cimetière aux éléphants, s'il faut en croire le vieil Aristote, qui pouvait en voir au bas de chez lui comme nos voisins anglais contemplent les moutons dans leurs champs, ils ne se laissent plus impressionner par les jeunesses dont le lait pourrait encore jaillir du nez. Allez, halte au mot et gloire aux lances.

Encore qu'en matière de lances, ils risquaient d'être sacrément gâtés...

« Chevalier », lança-t-il alors à Alfgard, « si vous nous vainquez, promis, personne ne dira à Rems que vous vous proposiez d'ainsi chevaucher le jeune Malwyn. »

Toujours provoquer son adversaire, ou à tout le moins aussi souvent que possible. Si ça ne le déconcentrait pas, ça ouvrait au moins à quelques éclats de rire. Voire à des combats de répartie. Laissant le temps à leurs adversaires de répliquer, le chevalier inclina son dos pour laisser à la cavalier l'occasion de s'y hisser. Après cela, on n'attendrait plus que le taupe des parts et on y serait !

Venez voir la Licorne dans toute sa gloire!

La vie joue des tours. A peine a-t-on extrait un curé poilu et puant de son tonneau ou optimisé un comptoir, que le temps passe et qu'on ne met plus les pieds en taverne pendant des siècles.

Assis sur sa couche en la Forteresse, Rems ne se souvenait même plus à quand remontait la dernière fois qu'il avait fréquenté un de ces endroits transpirant la convivialité et l'alcool de qualité variable.
En homme d'action qui a laissé passer les occasions de boire des coups depuis trop longtemps, il sauta sur ses pieds, dans ses bottes et partit pour la taverne de la Licorne.

En chemin, il prit le temps de se demander où avait pu bien passer sa Louve. Sans doute restait-elle enfermée avec le Haut Conseil, à préparer un monde meilleur et une Licorne encore plus blanche et rayonnante. Par Saint Tariel, un tel dévouement l'émeuvait tant...
Il les imaginait, ces chevaliers, emprunts de sagesse, la réflexion puissante, la parole posée, sérieuse et rassurante, s'échangeant de précieux parchemins savants pour préparer les meilleures décisions.
Cette image persistait dans son esprit quand il poussa la porte de la taverne.

En moins de temps qu'il ne faut pour se demander quel article de la Charte prévoyait que les Chevaliers devaient se monter dessus pour tenir réunion, cette image s'évanouit.

Levant un sourcil mi-amusé, mi-surpris, mi-inquisiteur, il s'écria :
Salutations mes Soeurs et Frères.
Après un temps, il demanda à Alfie : par Sainte Daribouteboule, ma Louve, savez-vous qu'on ne peut entrer montée en taverne ?
Un autre temps, un brin de confusion dans la voix : Oh mille excuses Frère Malwyn, je ne vous avais pas reconnu...