Viens boire un ptit coup c'est agréableeeeeeeeeuh

Enfin la guerre avait cessé et nous avions pu rejoindre Ryes après des mois et des mois de route. Il faut dire aussi qu'il était temps car je commençais sévèrement à choper des nageoires de poisson rouge à tourner ainsi dans mon bocal. Sya m'avait demandé si je voulais m'occuper de la fête à Ryes et j'avais accepté. A mon retour, et en attendant le feu vert, j'avais préparer la fête en espérant que les fous rires seraient au rendez-vous. J'avais fait venir des fûts en conséquence afin qu'aucun godet ne se retrouve en manque de breuvage et j'avais passé toute la veille a arrangé la taverne pour qu'on puisse s'y amuser sans se prendre les pieds dans les tables. Je jetais un dernier coup d'oeil à la salle. C'était parfait. Des décorations de fêtes, des fûts bien remplis et demain serait apporté les victuailles.

Ca y est, le grand jour était arrivé. Une dernière vérification des lances en papier, l'âne avait bien été accroché, le sapin brillait de mille feux, et une bonne odeur provenait des tables ou s'étalaient un buffet digne d'un roi (oui un tout petit roi mais un roi quand même). Il ne restait plus qu'à attendre mes frères et soeurs. Je sortis de la taverne et partis à leur recherche.

La rouquine pénétra dans la taverne, vide pour l'heure.
Bizarre, elle avait cru entendre un certain remue-ménage quelque temps auparavant.
Alfgard s'attarda sur les décorations et sur les drôles d'objets : là des lances en papier, ici un âne accroché ... A quoi cela allait-il servir ? Voilà qui lui donnerait à réfléchir en attendant d'avoir la réponse à l'énigme ...

Elle fit le tour du comptoir et se servit une pinte puis tira l'une des tables rangées contre le mur et prit place.
Son esprit put alors partir en balade, non pas champêtre et joyeuse mais un retour en arrière, sur une période bien pénible pour tous ses frères et soeurs engagés dans un conflit encore tout frais. Plongée dans ses ténèbres, elle buvait sans s'en rendre compte, au compte-goutte sa bière qui tiédissait trop rapidement. Du coup, lances en papiers et âne garderaient encore un peu leur secret.

J'avais fait le tour mais n'avais vu personne et c'est en retournant à la taverne que je vis une soeur. Un grand sourire sur les lèvres, je m'approchais d'elle.

- Bonjour, chevalier, vous êtes la première. J'espère que vous allez bien ? J'étais parti chercher les autres. J'ai préparé une petite fête pour qu'on oublie un peu ces derniers mois.

Rien ne permettrait de retrouver les saisons perdues dans ce conflit ayant commencé 3 règnes plus tôt. Rien ne ferait revenir ceux qui les avaient quittés. Rien non plus n’effacerait les blessures et cicatrices quelles qu’elles soient. Mais ce n’était pas une raison pour ne trouver satisfaction que dans la rumination et le découragement. Deux disciplines où elle excellait pour peu qu’on l’y laissa plonger à son gré. Alors, parce qu’il y a un temps pour tout, et que même si tout n’était pas oublié, il fallait profiter aussi de bons moments. Ainsi, le Haut Conseil avait confié à Malwyn le soin d’organiser un divertissement. Le lieu, la date, la forme avaient plusieurs fois variés au fil de l’automne, au gré des ordres, des dispersions et autres aléas. L’Errant avait été patient et n’avait pas laissé tomber, ce qui ne manqua pas de réjouir et rassurer sa sœur turonne.

Quant à ce qu’il avait concocté, c’était là essentiellement une surprise. Elle s’était contrainte à ne pas aller fouiner du côté de la taverne, luttant ainsi contre sa curiosité naturelle. Lorsqu’il était parti à la recherche des licorneux au travers de la forteresse, le bruit qu’il fit dans la tour Achille la sortit de son ouvrage. Le signal fut le bienvenu.

Avec un sourire plus détendu que celui qu’elle avait arboré de loin en loin ces derniers mois, elle attrapa son mantel fourré et quitta la tour pour rejoindre l’auberge, non sans faire un détour par les cuisines. Si elle s’était retenue de demander ce qui avait été commandé par Malwyn, elle-même avait requis une réserve d’oublies, ce qui lui rappelait nombre de bons souvenirs de la campagne. Il n’y en avait pas que de mauvais, loin de là, même si certaines choses avaient déposé une véritable chape de plomb sur son horizon.

Ce fut donc avec une fournée de ces pâtisseries encore tièdes aux arômes miellés qu’elle entra dans la salle aux allures festives. Cela lui rappelait la St Noël de l’année précédente à Amboise, tout en étant totalement différent. Une joie simple l’emplit et ses pas la menèrent vers les deux présents.
Elle offrit l’assiette pleine de galettes à Malwyn et tira de son pourpoint un bonnet de velours rouge bordé de fourrure blanche et sommé d’un pompon aussi immaculé. Elle lui ficha sur la tête avec un sourire malicieux.

Salut à vous deux !
Merci Malwyn pour tout ça.

Tout en faisant le geste pour désigner la salle, son regard clair en découvrit de nouveaux détails avant de revenir vers eux.

Je craignais d’être en retard, je vois que non. Vous allez bien ?

Chacun son tour, manifestement. Après les deux premières chevaliers, un troisième membre du Haut Conseil venait d'arriver dans la taverne. Protégé d'une épaisse cape bleue doublée de fourrure qu'il abandonna une fois la porte franchie, il avait supporté les assauts des vents de glace de décembre. Mais, à l'intérieur, l'ambiance était bien plus chaleureuse, dans les deux sens du terme. Les bûches flambaient, les fûts attendaient – ou presque, hein Alfgard ? –, les décorations captaient les regards curieux, Malwyn se décorait d'un étrange couvre-chef et les sourires s'affichaient sur tous les visages. Aussi le Flamand ne se fit-il pas prier pour prendre part à la noce.

- Le bonjour à vous trois. Que nous préparons-nous à faire, Malwyn ? Chasser des ânes volants au milieu des forêts de taverne ? À moins que vous ne nous proposiez de jouter en faisant du comptoir nos lices ? demanda-t-il dans un sourire. C'est que, à lui aussi, cette ambiance et cette fin de campagne, faisaient le plus grand bien. L'habitude de la guerre n'empêchait pas de souffrir de ses privations...

Si tu as quelques pigeons en forme, peut-être les envoyer à nos frères serait une bonne idée si tu veux les faire venir ?

Sa phrase à peine terminée, Sya apparaissait avec, oh miracle ! de ces petites gâteries miellées qui donnaient l'eau à la bouche rien qu'en les regardant. Alfgard était affamée autant qu'elle avait forte soif, il en était ainsi à chaque retour de campagne, trop de privation la poussait à la goinfrerie. Lutter ? Et pourquoi donc ?

Le bonjour Sya, tu vas bien ?

Le nez frémissant et la gorge encore sèche, elle repassait derrière le comptoir afin de servir les bières à ses comparses quand la tête de Malwyn se retrouva prisonnière d'un de ces couvre-chefs rouges à pompon qui lui conférait un air ... un air ... un drôle d'air, si drôle qu'elle ne put s'empêcher de rire et de taquiner le licorneux.

Très joli Malwyn, il te sied au teint à merveille !

La porte s'ouvrit peu après et un quatrième participant pénétra dans la salle.

Le bonjour Guillaume, comment va ?

La rouquine sortit un autre godet pour le troisième Chevalier qui voyait des ânes volants et voulait se servir du comptoir comme d'une lice ... Etait-ce bien raisonnable ?
Elle sourit aux images fantasques et fit passer les bières. La fête promettait d'être belle !

Gauvin revenait de Tours, quand il vit de l'animation dans la taverne de la Forteresse de Ryes. Le jeune Errant était perché sur son destrier vêtu chaudement pour la route, mais gardant toujours son gambison et sa cotte de maille sur le dos. Le tout était recouvert un mantel gris et un col bleu recouvrait ses épaules et la partie haute de son buste. Sa cape d'Errant descendait le long de son dos et son écu avec la bête à corne dessus était accroché comme à son habitude dans son dos par dessus la cape, maintenue pas une sangle en cuire don la boucle se trouvait devant lui sur son torse. Sa bâtarde au fourreau était là le long de sa jambe gauche. Son casque était sur sa tête, il préférait l'avoir là quand il était sur les route plutôt qu'attaché à sa ceinture là où il ne servait à rien. Ses cuissardes et ses gantelets étaient à leur place habituel.

Il mis pied à terre et guida sa monture à l'écurie de la taverne et la laissa là après l'avoir dessellé. Gauvin prit alors la direction de l'entrée de la taverne. Il frappa deux coup à la porte avant de la pousser et d'entré.

Gauvin sourit en voyant que trois Chevaliers à corne et un Errant était ici. L'ambiance était très chaleureuse, et cela donna envie de resté. Il salua d'un sourire les présents et retirant son casque il dit :

Bonjours, mes sœurs, mes frères. Puis après une courte pose il ajouta :

Il y a une fête de prévue ici ?

Il observa de nouveau plus en détail la pièce alla poser son écu et son casque dans un coin de la taverne, là où personne ne se mettra les pieds dedans. Il fit la bise à sa marraine et regarda les petites gourmandises dans une assiette.

Qui a fait c'est petite chose très appétissante ?

J'allais répondre à Alfgard quand Sya arriva et qu'elle me fourra sur la tête un de ses bonnets de noël. J'avais l'air chouette et Alf se marrait déjà. J'affichais un grand sourire et vint à sa suite Guillaume et Gauvin.

- Bonjour Sya, je vais très bien et toi ?

Je posais mon regard sur les autres.

- Bonjour Chevalier, Gauvin. Installez vous.

Je m'approchais des fûts et leur versa chacun un godet en attendant les autres.

- C'est un des jeux que j'ai préparé. Une joute à dos de frère licorneux.

J'éclatais de rire.

- Pour l'âne, le pauvre a perdu sa queue et chacun devra tenter de la lui remettre mais avec les yeux bander et après avoir fait 5 tours sur lui même pour compliquer la chose.

Au salut d’Alfie et de Malwyn, Sya répondit en la regardant filer servir une tournée.

Ca va bien. Et je crois que dans quelques instants, ça ira encore mieux…

De fait, si en cette saison, sa préférence allait vers le vin chaud et épicé, une bière pour se désaltérer était la bienvenue. Elle remercia sa Sœur d’un petit signe du chef et d’un sourire. Sourire qui s’étira en coin alors qu’elle taquina Malwyn pour le bonnet en vogue en hiver.

Sans se départir de son air réjoui, sya salua l’arrivée de Guillaume. Il n’était pas le dernier pour les festivités en tous genres. Elle le savait depuis avant sa venue à Ryes et l’avait également apprécié pour cela.

Le bon jour aussi, Guillaume.

Tandis qu’il interrogeait Malwyn, Sya songea qu’il serait peut-être moins aisé d’attirer le « loup grognon » (dixit Gauvin) et leur vénérable maistre du Groumpf. Moins aisé mais pas impossible, déclara-t-elle in petto en ébauchant déjà quelques viles plans pour les récalcitrants.

En entendant toquer, le capitaine paria avec elle-même sur l’identité de l’arrivant. Et gagna. Harnaché comme si il n’avait pas encore quitté la mobilisation et les manœuvres, sa marraine ne s’en éclaira que plus d’amusement teinté d’affection.
Une seconde tournée arrivait déjà grâce à Malwyn et Gauvin s’interrogeait.

Tout ce que tu vois là a été organisé par Malwyn. Et dans les monceaux de réjouissances gustatives, je n’ai apporté que les oublies. Par contre, rassure-toi, je ne les ai pas fait de mes délicates mimines.

Ce disant, elle leva sa dextre, calleuse et la paume ornée d’une cicatrice de brûlure. Un peu d’autodérision perçait dans son air enjoué.

Bien, bien… Malwyn, tu es le garant de la soirée ! Débutons ou attendons. Et qui commencera ?

Bien calée dans un siège, pour une fois, elle savourait le plaisir de laisser derrière soi les soucis sans avoir besoin de s’enivrer d’emblée dans l’alcool ou la luxure. La fraternité, ça avait du bon. A cette pensée, amusée, elle leva un de ces verres.

A votre bonne santé !

De retour à Ryes après avoir réglé quelques affaires à Paris, Kantin était déterminé à reprendre tout ce qu'il avait laissé en suspens depuis trop longtemps. Il avait quelques idées en tête et il comptait bien en parler avec des membres du Haut Conseil pour les mettre en place. La guerre avait laissé des traces, autant physiquement que mentalement et il était temps de passer à autre chose.
S'approchant de la forteresse, une légère traînée de fumée s'échappait de la taverne. Kantin s'en approcha, intrigué et salua la petite troupe présente.

Bien le bonjour !

(hrp: désolée, les fêtes toussah... ces derniers jours ont été plutôt compliqués niveau disponibilité ^^)

Comme à son habitude, la Sombre glisse dans les couloirs de Ryes sans vraiment prêter attention au reste du monde.
Plus les jours, les mois, les années passent, moins elle se reconnait entre ces murs hormis dans ses ombres. Finalement, elle n'est bien que dans le silence parfumé de l'odeur particulière des bas-fonds.
Elle dérange, alors pourquoi tenter de s'imposer ?
Elle a murmuré un serment, que bien peu ici ont eu à prononcer, hormis quelques fantômes d'un passé que beaucoup trop tentent d'oublier. Alors, elle ne peut que rester.
La mort... la mort comme délivrance d'un devoir qui au final se poursuit à travers les âges quoi qu'on en pense, quoi qu'on espère. Parce que lorsqu'on l'endosse, il couvre de son linceul tous ceux qu'on ose toucher en plein cœur.
Foutue Pivoine !

Elle en sourit légèrement sous sa capuche de lourd tissu noir.
Non, elle ne s'en plaint pas.
Elle est née dans un monde qui se masque, un monde qu'elle a fuit. Elle doit se rendre à l'évidence qu'au final, telle est sa vie.
Chacun a une place... le plus dur est d'accepter qu'on n'a pas vraiment le choix.

Elle glisse dans le méandre des préaux, frôlant la pierre froide, affairée à toute autre chose, engoncée dans ses pensées qui ne cessent de s'emballer.
Trop de choses à régler...

Et puis un petit page l’interpelle et lui explique qu'une fête était organisée à la taverne.
Arquant un sourcil, la Sombre détaille le gamin.
Elle a une tête à aller faire la fête là ?
Non mais sérieusement...
Le gosse se rendant compte de l'incompréhension, explique d'avantage le pour quoi et surtout le qui.
De nouveau un sourcil se dresse et un léger sourire se peint sur ses lèvres fines.

Bwael....*

Elle bifurqua donc et se rendit à la taverne déjà en pleine activité.
Entrant dans l'établissement, sa senestre fit glisser sa capuche qui mourut sur ses épaules, découvrant son visage à la pâleur accentuée par la noirceur de sa chevelure nouée en une tresse simple.
Passant le seuil, elle s'arrêta et se mordit la lèvre pour ne pas rire de voir Malwyn affublé d'un splendide bonnet de noël.
Son regard de brume balaya l'assemblée et elle salua les personnes déjà présentes.
Attrapant un verre au passage, elle se cala dans un coin.
Être présente oui, participer... pas sure sure nan...

---

*Bien

Guillaume ne cacha pas son étonnement rigolard de voir Gauvin arriver armé comme pour conquérir l'Empire à lui tout seul. Non qu'il condamnât ainsi l'errant d'être paré à toute éventualité, mais bien que son équipement jurait avec l'ambiance et la décoration de la taverne. Mais avant qu'il n'aie le temps de lancer quelque pique taquine à destination du nouveau venu, le maître des festivités prit la parole. Et l'amusement s'accrut. Des combats de Licorneux juchés les uns sur les autres ? Une aveugle chasse à l'âne ? Diable ! L'alcool qu'on venait de lui offrir se révélerait bien utile. Aussi, sans se faire prier, leva-t-il son verre en direction des autres convives avant de le descendre d'une seule traite. Il serait toujours temps d'ensuite le remplir. D'autant qu'Ellesya venait de lancer une seconde salve d'assauts bibitifs...

Il salua le Mialans à son entrée, heureux de voir paraître l'un de ceux avec lesquels il débuterait l'année venante autour de tables de travail, voire de salles d'ambassades : « Kantin, le bonjour à vous. Vous sentez vous prêts à servir de héraut pour la joute qui s'annonce ? Et je vous préviens, Malwyn se montre encore plus inventif, pour ne pas dire compliqué, que vos anciens collègues parisiens ».

D'un geste, il se fit resservir – pour l'instant, il était loin d'approcher les frontières de ses limites éthyliques aussi cela n'avait-il rien de répréhensible – en imaginant les licornomachies qui s'annonçaient. Pour sûr que le spectacle serait absolument inédit. Là était peut-être une nouvelle Licorne, une qu'il ne connaissait pas. Les paroles du Kylebonham prononcées des années plus tôt ne lui revenaient que plus puissamment en tête. Il sourit mélancoliquement au souvenir de cette discussion qui avait le bienfait de le rassurer, quand bien même elle ne dispersait pas toutes les inquiétudes qui étaient siennes.

Et quand l'on parlait de sujet d'inquiétude, entrait Karyaan. Le hasard avait de ses ressorts... Guillaume lui offrit un sourire avant de la voir s'asseoir, à l'écart. L'écart et la distance, voila bien l'ennemi contre lequel il avait lutté toute son existence, et qu'il semblait échouer à vaincre au sein de sa propre demeure, au sein de sa propre famille. Restait à voir si cela serait pour toujours ou si l'an neuf lui offrirait une victoire, ou au moins un répit dans cette guerre de longue haleine où l'on ne triomphait qu'à l'usure...

Sitôt arrivé sitôt abordé, Kantin se permit de se décaler doucement mais surement vers Malwyn et l'alcool. Il sourit à la remarque du Chevalier avant d'hausser un sourcil.

Kantin, le bonjour à vous. Vous sentez vous prêts à servir de héraut pour la joute qui s'annonce ? Et je vous préviens, Malwyn se montre encore plus inventif, pour ne pas dire compliqué, que vos anciens collègues parisiens

Et bien, je n'en ai jamais vu de ce genre mais pourquoi pas essayer...Par contre, en cas de chute simultanée, vous voyez le partage comment ? Un combat singulier avec des balais et en 4 touches gagnantes.

L'idée pouvait plaisante à faire et il y avait peut être une piste à creuser.

La bonne humeur était déjà présente et l'alcool coulait à flot pour qui en voulait. Je saluais Kami, puis Karyaan qui arrivait à sa suite et qui se mit à l'écart. Ah ! non, aujourd'hui, il était hors de question que quelqu'un soit mis de côté. Je m'avançais vers elle en souriant et l'invitais à prendre mon bras et rejoindre la troupe pour boire avec nous. En me penchant vers elle, je lui soufflais que de toute façon, elle n'avait pas d'autre choix. J'attrapais un godet plein et le lui offris.

- Alors, Kantin sera notre héraut et nous allons par galanterie, laissez nos chères soeurs commençaient la joute. Que chacune d'entre vous choisisse son "cheval".

J'éclatais de rire en envoyant mon petit piaf chercher les retardataires. Puis je m'approchais de Guillaume, retirant mon bonnet de père noël, et y fourrant tous les petits papiers sur lesquels étaient inscrit le nom des femmes présentes ce soir.

- Chevalier à vous l'honneur de tirer le nom des deux premières candidates.

Calée dans un coin, la brume croisa le regard du flamand, visage de marbre qui se peignit d'un sourire en réponse au sien.
Adossée à un pilier, elle sirota son verre observant ce qui se passait ou plutôt, tentant de comprendre ce qui allait se passer.
Arquant un sourcil et fronçant l'autre, ce qu'elle commençait à percevoir ne l'enchantait guère. Une joute burlesque à dos de... d'autres... ?
S'aveugler et jouer de la queue... ?
Ce genre de choses là, elle adore voir les enfants vivant chez elle s'y adonner.
Mais là... ?
Ici... ?

Elle finissait son verre quand le maître de cérémonie s'approcha d'elle et la sortie de sa torpeur.
Tendant un bras, elle resta un long moment dubitative. Puis il s'approcha, trop près, beaucoup, beaucoup trop près...
La proximité des autres la gênait toujours autant. Ce n'était pas du dégoût, loin de là. Juste un insondable malaise à ce rapprochement si familier, si intime.
Impossible de reculer, collée au pilier le marbre empêchant tout mouvement de fuite. Un souffle, un murmure, un verre.
Entraînée bien malgré elle, la voilà au milieu des autres clairement, purement, surement, totalement paumée.
Un godet à la main, elle resta interdite, regardant Malwyn s'approcher de Guillaume pour lui tendre un bonnet et sous entendre...

Hein ???????
Keuuuuuuuwaaaaaaah ?
Qu'entends-je ?
Qu'ouïs-je ?
Qu'acoustiquais-je ?
Mais non, mais non, mais non !!!!
En version panique mais contenue, car faut pas déconner non plus hein, l'est pas en mode hystérique la Sombre, y a un minimum de retenue tout de même !
Donc en version panique silencieuse, la voilà qui, subrepticement glisse et fait des pas de côté du genre "j'm'éclipse ni vue ni connue".
Sauf que quand on est si peu, même au milieu d'un troupeau, ben forcément, ce n'est pas très discret...

Déprime vous avez dit ?
Finalement ce second verre, qui fera sans aucun doute des petits, sera salvateur !
Même pensée que Papy... faudra bien ça pour se faire à l'idée...
Allez, cul sec !

En retard... Comme d'habitude.
Déjà à Valence, il y avait des années de cela, ses compagnons de taverne avait appris à commencer sans lui.
À la différence que maintenant, bien peu seraient ceux qui oseraient lui en faire le reproche songea t-il avec un sourire.
Encore que...

Il entra finalement dans la taverne de la forteresse et jeta un rapide coup d'oeil à l'assemblée.
Salutatous !
Alors qu'y a t-il à boire par ici ?

J'attendais que Guillaume pioche le nom des deux premières candidates quand Julios arriva. Je lui adressais un sourire et un salut, lui indiquant qu'il pouvait se servir comme il le désirait. Il y avait plusieurs alcool que j'avais acheté pendant cette campagne et d'autres que j'avais fait venir exprès. On avait à peu près tous le royaume réunit sur les tables.

- C'est un plaisir de vous voir Grand Maistre. Servez vous, c'est juste là, un petit tour du royaume sous forme de délice.

Aussitôt dit aussitôt fait, ou presque, Guillaume plongea sa main dans le bonnet de Malwyn et fit mine d'y farfouiller pendant de longues secondes. En fait, il ne tentait guère de laisser jouer le hasard mais ne cherchait qu'à faire monter la tension et l'anxiété dans le chef de ces dames et l'amusement dans celui de ces messieurs. On allait certes se rapprocher des jeux de gueux mais l'étonnement avait balayé chez le Flamand toute trace de réticence qu'il aurait sans doute eu en d'autres occasions. Ce faisant, il en profita pour saluer Julios qui entrait dans la taverne comme s'il ne l'avait jamais quittée, avant de sortir les deux noms tant attendus.

Spoiler:

Date d'inscription : 01/01/1970

Le membre 'Guillaume_de_Jeneffe' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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Viens boire un ptit coup c'est agréableeeeeeeeeuh Dy610

Résultat :
Viens boire un ptit coup c'est agréableeeeeeeeeuh Dy310

- Alors, voyons voir, fit-il en prenant toute l'éternité du monde pour déplier le petit bout de papier. C'est que faire patienter et souffrir les dames était une des habitudes du chevalier dont il ne se départirait certainement plus d'ici le jour de son décès. Alfgard ! Chevalier, c'est à vous. Choisissez votre monture, caparaçonnez-la, armez-vous et entrez en lice. L'Ordre tout entier attend d'assister à vos exploits. À vous de nous montrer que le Sud n'a pas pour s'enorgueillir que les Raymond de Toulouse ou les Albigeois.

Puis il reprit son petit jeu pour sortir le nom de la seconde maudite. Qui donc serait appelée?

« Et c'est... Karyaan, diable ! Le Domaine royal contre les provinces vassales, nouvel acte. Les cheveux de feu contre ceux de cendre. Je crois bien, mes amis, que nous allons assister à une joute destinée à rester gravée dans nos mémoires ! »

Et le chevalier de rire intérieurement du tour que le sort – et Malwyn en réservant cette passe aux seules dames – venait de jouer à celle qui avait tenté de se coincer loin du centre de l'attention. Tout en se demandant qui donc allait être intronisé cheval de charge ? Entre deux vieillards et trois hommes dans la force de l'âge, le choix promettait d'être cornélien...

Cornélien, non, il ne l'était pas tant que ça le choix.
Du moins, pas pour la Sombre.
Brune qui, finissant son verre, resta figée alors que le vieux bougre se délectait à tourner et tourner dans le petit sac comme pour s'assurer que la pâte prenne bien. Il se faisait sadique alors qu'il dépliait avec une lenteur assassine le petit bout de tissage.

La brune le fusillait de son regard anthracite, par dessus son verre vide. Elle en grogna la cavalier de s'imaginer devoir assouvir le délire de ces mâles imbibés.
Qu'à cela ne tienne, ils veulent jouer, elle va jouer.

Alors que son nom fut lut avec une jouissance à peine dissimulée, la main gantée de noir déposa le godet sur table de bois.
Penchant la tête de côté, léger sourire en coin malicieux, la brume ne quitta pas la bouille du vieux chevalier.

Eh bien... cela promet d'être jeux intéressants.
Comme âne bâté, je vais choisir le plus expérimenté en matière de joute.
Chevalier de Jeneffe, vous serez ma monture.
Cependant, accordez moi quelques minutes, j'ai éperons à chausser.
Les vieilles carnes dans le genre sont souvent plus compliquées à la monte, même si elles sont souvent plus endurantes et maniables sous les doigts.

Et son sourire se fait provocant alors qu'on rempli son verre qu'elle siffle d'une traite.
Oui, il allait lui falloir bien ça pour partir dans une telle cavalcade.
Cornélien le choix ? Oh que non, bien du contraire même.

La taverne se remplissait tranquillement tandis que les gosiers se rafraîchissaient goulûment.
Kami - pardon Kantin - Karyann, Julios ...
La valse des Licorneux en marche, qui de tenter de se faire souris pour échapper au chat, qui de se servir ou de se faire servir dès que le verre avait rejoint le comptoir, vide de liquides tous aussi tentant les uns que les autres. Et ces petites friandises, comment les oublier ?

Par les Pharettes de Thor ! faut que je cesse les dégustations région par région, je vais jamais tenir en selle !

La rousse s'afférait à chasser les miettes de l'oubli qu'elle venait d'ingurgiter, un oeil sur Guillaume qui tirait au sort les candidates à la monte quand elle entendit bien clairement qu'elle devait choisir son "cheval".
Pas le temps de regretter sa gourmandise, fallait donner un nom ... Se redressant tant bien que mal pour cacher un tangage naissant, rassemblant ses esprits en même temps que sa dignité, Alfgard tenta une rapide reflexion : Julios ? Non, elle ne pouvait pas lui faire ça quand même ! Par respect pour son dos, d'abord et puis, bien qu'il soit encore bien vaillant pour son âge elle ne voulait pas le blesser, elle avait un peu forci depuis la fin des hostilités. Non décidément, il lui fallait une jeune pousse, un solide aux muscles affûtés ... et pas trop imprégné d'alcool.
Comme Karyann annonçait son choix au moment où elle s'apprêtait à ouvrir la bouche, l'ex- Nimoise en profita pour réfléchir quelques secondes de plus et jauger discrètement sa future monture : oui ... pas mal, il devrait faire l'affaire !
La Sombre décidait de choisir Guillaume : était-ce la bonne stratégie ? Certes il avait du vécu, de l'expérience mais il était, comment dire, à l'automne de sa vie.

Confortée dans l'idée que son choix était bon, elle se tourna alors vers l'un de ses compagnons, souriante, et lui demanda :
Malwyn, veux tu être ma monture ?

A peine le temps de déglutir une longue rasade maltée que Kantin fit son apparition qu’elle salua d’un signe de la main. Puisque Malwyn était accaparé par son rôle de maistre de cérémonies, elle se fit une place près des fûtailles pour ravitailler qui se voyait en proie au dessèchement.
Son attention se portait encore régulièrement vers l’huis, espérant voir entrer enfin d’autres têtes qu’elle espérait tout en écoutant d’une oreille les suggestions de Kantin quant au départage. Voilà qui était – presque – sérieux. Enfin, toujours mieux que l’idée d’à-fond des plus variés qui se dessinaient dans son esprit libéré de certains soucis. Ce qui ne l’empêcha pas de froncer le museau quand Malwyn parla de galanterie. Pas sûr qu’elle lâche ses tonneaux. Et comme destrier, ils n’iraient pas bien loin ! Ou… au pire… en bonne tortionnaire… le regard jaugea avec malice celui qui venait d’entrer.

« Salutatous ! Alors qu'y a t-il à boire par ici ? »

Tu arrives tout juste au bon moment…

Le sourire taquin qui fleurit sur ses traits n’augurait rien de bon. Irrespectueuse et mal élevée, avait-il affirmé un jour. Ou souvent. Elle ne savait plus. Qui veut voyager loin ménage sa monture. C’est bien ce qu’elle faisait avec lui malgré toutes ses plaintes. Elle le ménageait. Mais pour peu que son nom soit tiré au sort, elle risquait de l’achever.

Pour ce qu’il y a à boire, encore un peu de tous ce qu’on a pu ramener chacun de nos contrées, je crois. De quoi entendre sonner les cloches demain jusqu’à la remontée. Mais nous sommes à court de la « Groumpf ». Tu veux quoi ?

Déjà, elle saisissait un gobelet en étain en attendant sa réponse et faisant mine de ne pas se soucier du tirage au sort, malgré le regard en coin parfois lancé vers les lenteurs calculées de son parrain.
Le soulagement advint, l’air de rien. Et toujours juchée sur un tonneau, elle patienta. Sa chope à vider dans une main, et celle à remplir pour Julios dans l’autre.

Pendant un moment, la réminiscence d’une discussion avec Shiska lui revint sur les fêtes, la danse et l’écriture d’une mélodie… Peut-être faudrait-il qu’elle aille le chercher par la peau des fesses, ainsi que les derniers absents ?

Moi ? Euh...oui...euh...j'ai pas le choix c'est ça ? J'affichais un grand sourire.

- Avec plaisir.

- Avec plaisir.
Et j'espère sans navrure pour toi, mon brave Malwyn ! pensa Alfgard.

Lui rendant son sourire, elle répondit, chuchotant :
Nous allons les mettre à terre, nos compères !

Ca, c'est ce qu'elle espérait, de là à ce que son souhait devienne réalité, c'était une autre paire de manches !

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