[Errant] Rhuyzar (exclu le 17/10/1468)

Accepté 21/07/1454

Citation :

Le garde paraissait s’ennuyer sous son porche, sa lance un peu penchée, signe d’un relâchement certain dans sa garde, sûrement pas l’heure la plus active. Il bailla une fois, une deuxième… la troisième fois il aperçut un loup marchant d’un pas tranquille vers lui, un rouleau de cuir attaché dans sa fourrure autour de son cou. Le loup s’arrêta à quelques pas du garde, prêt à pointer sa lance sur l’animal, mais celui-ci ne faisait preuve d’aucune hostilité, au contraire. Il s’assit et découvrit sur sa gorge la petite attache maintenant le rouleau. Bien que fatigué le garde comprit qu’il s’agissait d’un message. Il mit un genoux à terre devant le loup et défit l’attache, emportant le petit contenant. Le loup attendit que le garde recule et se releva, repartant par le chemin d’où il était venu, de sa petite foulée tranquille.

Le garde plus par curiosité que par quelconque malveillance ouvrit le rouleau et en tira un parchemin, noirci d’une écriture appliquée, se voulant la plus élégante à l’œil possible.

Citation :

A Saint-Claude, Franche Comté
Le 14 Juillet de l’an de grâce 1454

A l’attention du Grand Maître de l’Ordre des Chevaliers de la Licorne

Monsieur,

Voilà fort longtemps que l’idée de vous soumettre ma candidature a pris racine dans mon esprit. Longtemps que je m’interroge sur le bien-fondé et la valeur d’une telle initiative. Après mure réflexion je me permets de poser sous vos yeux ces quelques lignes.
Je connais le prestige, l’auréole de gloire et d’honneur qui entoure cet ordre et je sais combien il est difficile de s’en montrer digne, d’en porter le signe. Loin de moi la prétention de voir en vous une quelconque étape de carrière ou une aide pour asseoir une position prestigieuse, il s’agit bien d’un engagement, de respect et de défense de valeur que je fais aussi les miennes au jour le jour.
Agir avec chevalerie et dignité, avoir la volonté de défendre les plus faibles des abus des plus forts, voilà ce à quoi je m’engage et tend à m’attacher chaque jour. Bien que je sois Franc Comtois, je me sens plus proche de beaucoup de François que de certains de mon pays, ces puissants justement qui ont la prétention de connaître la volonté de leur peuple sans même prendre le temps de l’écouter.
Pour ne pas vous mentir, ce sont bien les ornements portés par le Vicomte Bralic de Montbarey, au sein de votre ordre Lieutenant Commandeur si je ne m’abuse, qui ont eu la primeur d’attirer mon attention. M’en serais-je arrêté là que je ne pourrais prétendre à être des votres cela va de soi, et ce n’est nullement par admiration ou par adoration (comme pourraient le dire certaines mauvaises langues) pour ce grand homme que je vous fais parvenir cette missive.
Quitte à rajouter en lourdeur je le répète, mon seul souhait est de défendre les valeurs qui sont les votres, l’honneur, la justice, mais aussi j’en suis certain la clémence et la charité envers les plus démunis, tout ce qui en somme constitue l’essence de la vraie chevalerie.
Je vous remercie d’avoir prêté attention à ce petit bout de parchemin, dans l’espérance d’une nouvelle, d’une réponse qui sait, soyez ici assuré de mon respect le plus sincère

Rhuyzar

Il est motivé et investi. Il a voulu faire renaître l'Agora. Il est intéressé. Pour.

J'aime bien la lettre suis pour.

Comme c'est un Comtois, j'attendrai l'avis de Bralic avant de donner le mien.

sympa, pas de liaisons mafieuses connues, un peu boulet quand il s'y met...

à l'essaie pour moi.

OK: pour

Pour également. Lettre intéressante, individu le semblant également et avis favorable de notre frère comtois font avis positif.

Admis. Je balance au public. ( Bonjour les gens, au fait, je passe en speed avant de repartir en week end! )

* candidature au 15 juillet 54:

Citation :

Le garde paraissait s’ennuyer sous son porche, sa lance un peu penchée, signe d’un relâchement certain dans sa garde, sûrement pas l’heure la plus active. Il bailla une fois, une deuxième… la troisième fois il aperçut un loup marchant d’un pas tranquille vers lui, un rouleau de cuir attaché dans sa fourrure autour de son cou. Le loup s’arrêta à quelques pas du garde, prêt à pointer sa lance sur l’animal, mais celui-ci ne faisait preuve d’aucune hostilité, au contraire. Il s’assit et découvrit sur sa gorge la petite attache maintenant le rouleau. Bien que fatigué le garde comprit qu’il s’agissait d’un message. Il mit un genoux à terre devant le loup et défit l’attache, emportant le petit contenant. Le loup attendit que le garde recule et se releva, repartant par le chemin d’où il était venu, de sa petite foulée tranquille.

Le garde plus par curiosité que par quelconque malveillance ouvrit le rouleau et en tira un parchemin, noirci d’une écriture appliquée, se voulant la plus élégante à l’œil possible.

Citation:
A Saint-Claude, Franche Comté
Le 14 Juillet de l’an de grâce 1454

A l’attention du Grand Maître de l’Ordre des Chevaliers de la Licorne

Monsieur,

Voilà fort longtemps que l’idée de vous soumettre ma candidature a pris racine dans mon esprit. Longtemps que je m’interroge sur le bien-fondé et la valeur d’une telle initiative. Après mure réflexion je me permets de poser sous vos yeux ces quelques lignes.
Je connais le prestige, l’auréole de gloire et d’honneur qui entoure cet ordre et je sais combien il est difficile de s’en montrer digne, d’en porter le signe. Loin de moi la prétention de voir en vous une quelconque étape de carrière ou une aide pour asseoir une position prestigieuse, il s’agit bien d’un engagement, de respect et de défense de valeur que je fais aussi les miennes au jour le jour.
Agir avec chevalerie et dignité, avoir la volonté de défendre les plus faibles des abus des plus forts, voilà ce à quoi je m’engage et tend à m’attacher chaque jour. Bien que je sois Franc Comtois, je me sens plus proche de beaucoup de François que de certains de mon pays, ces puissants justement qui ont la prétention de connaître la volonté de leur peuple sans même prendre le temps de l’écouter.
Pour ne pas vous mentir, ce sont bien les ornements portés par le Vicomte Bralic de Montbarey, au sein de votre ordre Lieutenant Commandeur si je ne m’abuse, qui ont eu la primeur d’attirer mon attention. M’en serais-je arrêté là que je ne pourrais prétendre à être des votres cela va de soi, et ce n’est nullement par admiration ou par adoration (comme pourraient le dire certaines mauvaises langues) pour ce grand homme que je vous fais parvenir cette missive.
Quitte à rajouter en lourdeur je le répète, mon seul souhait est de défendre les valeurs qui sont les votres, l’honneur, la justice, mais aussi j’en suis certain la clémence et la charité envers les plus démunis, tout ce qui en somme constitue l’essence de la vraie chevalerie.
Je vous remercie d’avoir prêté attention à ce petit bout de parchemin, dans l’espérance d’une nouvelle, d’une réponse qui sait, soyez ici assuré de mon respect le plus sincère

Rhuyzar

Le matin
Le pigeon avait roucoulé trop tôt ce matin-là et avec une insistance qui lui avait mis les nerfs en pelote. Rems ronflait, insensible aussi dut-elle se faire violence et les cheveux en bataille, en simple chemise légère, Alfgard se contorsionna avec difficulté et en menaçant son futur repas aux petits pois de tous les noms d'oiseaux et pire,
Quand elle eut enfin récupérer le message, elle le lut et le relut, autant parce qu'elle était mal réveillée que surprise : un mort qui demande à revenir ?!?
Sa deuxième lecture la conforta dans l'idée qu'elle n'avait pas perdu toute notion de déchiffrage de sa langue maternelle et elle se souvint qu'il y a quelques temps, elle avait, avec Fool et Karyaan, conduit un individu, nommé Yvaniès, certes pas cornu mais à coup sûr très couillu, auprès d'Enguerrand, et que l'entretien avait eu trait au fameux Rhuyzar. Mais ses souvenirs étaient-ils fiables ?
Bref, Julios demandait la présence des Chevaliers en salle du nom du mort, la rouquine y serait , le temps de faire ce qu'il fallait avant.

Salle Rhuyzar
Alfgard pénétra dans la salle après avoir adressé le salut de rigueur au garde.
Salle aussi austère que les autres mais qui, si elle portait ce nom, en laissait deviner l'importance qu'avait pu avoir l'ancien mort et nouveau vivant.
D'ailleurs, par un jeu de déduction qui lui prit un quard de seconde, elle vit que Rhyzar était déjà dans la place, Elle salua El Dictator, Sya et se présenta à l'homme – elle était à peu près sûre de l'avoir croisé dans le sud ou du moins elle en avait déjà entendu parler à l'époque où Rems et elle vivaient sous le soleil de Nîmes -

Bonjorn, je suis Alfgard.

Simple mais efficace pensa-t- elle, ils auraient le temps de bavacher quand tout le monde serait rendu icelieu,
Elle prit donc place à côté de Sya et non loin de Julios, leur murmurant un "comment va ? " tout en s'appliquant à détailler l'homme, discrètement, se posant mille et une question.

Guillaume était tout de noir vêt, lui aussi. Depuis quelques jours il rechignait à quitter cette couleur, sans pourtant qu'il se soit mis d'accord avec le Corbeau pour accorder sa garde-robe à la sienne. Seule tache d'azur, la longue cape qui dévalait de ses épaules au sol comme une cascade tranquille réveillée à chacun de ses pas. Sans mot dire, une autre habitude récemment (re)prise, il avait traversé la forteresse, de sa chambre à la taverne, saluant à peine l'un ou l'autre frère d'armes qui croisait sa route. Si les questions ne se chamboulaient pas en son esprit – après tout il avait lui-même connu pareille disparition et imaginait assez bien ce qui pouvait retenir un chevalier loin des siens – et qu'il laisserait l'ancien vicomte de Delle dire ce qu'il entendait dire au sujet de ces années d'absence, il n'attendait pas moins beaucoup de cette réunion. Avant tout pour voir ce qui avait survécu du passé, comme si Rhuyzar, par sa réapparition, pouvait ressusciter ce qui n'était plus, ramener avec lui ceux et celles qui avaient quitté le monde des vivants. Il savait l'espoir déraisonné, mais ne pouvait s'empêcher de penser à tout cela, et chaque jour un peu plus, au vrai. À ce qui avait été et n'était plus, aux années qui amoncelaient sur les épaules de chacun, et les siennes en particulier.

Il avait quand même souri quand il avait appris la salle qui accueillerait une réunion qu'il avait appelée de ses vœux. Comme si ce qui était mort ne pouvait plus mourir. Il revoyait le monastère, pourtant, où on lui avait assuré qu'un vieux chevalier usé par la vie avait fait l'ultime voyage. Il y avait été avec une autre survivante, qui aujourd'hui n'était plus guère à ses côtés. Mais à laquelle il pensait si souvent. Un jour, peut-être, il lui faudrait graver son nom à côté des autres qui attendaient encore ses coups de burin, dans la cour.

C'était dans ces pensées qu'il franchit, machinalement, les dernières portes pour arriver au milieu de la réunion des chevaliers. Ne manquaient plus que Fool et Shiska. D'un fin sourire, il salua l'assemblée, puis posa une main lourde d'amitié et de soulagement sur l'épaule de celui qui l'avait remplacé, au moment de sa propre absence.

- Tu m'as manqué, chevalier.

Julios s'apprêtait à répondre à Rhuyzar que les autres n'allaient pas tarder lorsqu'une partie d'entre eux arriva effectivement. Il se contenta donc de saluer son vieux frère d'armes.

Te voilà donc de retour chez toi.
Pour ma part, j'espère surtout que tu nous raconteras ce que tu as bien pu faire pendant tout ce temps alors que nous te pensions mort.
Mais d'autres ont surement des questions plus particulière à te poser.

Quant à ton courroux et ton ombre, ce n'est pas maintenant que je vais me mettre à les craindre. Termina t-il en esquissant un sourire.

A l'arrivée de Guillaume, Alfgard comprit vite qu'elle était certainement la seule à ne pas connaître intimement le revenant. Des passés communs, soit. Mais quand Rhuyzar prit la parole, ses « mille » questions elle les remit dans sa musette et son mouchoir par-dessus : " répondra si il le veut", "des choses qu'il ne dira pas "…
Parfait, après tout, pourquoi pas. C'était un frère, il voulait reprendre une place au sein de l'Ordre, pour la rouquine c'était on ne peut plus clair. Fi des interrogations inutiles, droit au but. Après tout, elle n'était pas taillée pour les longs discours aussi posa-t-elle les seules question qui, après un sacré tri, amèneraient des réponses claires et précises. Enfin c'est ce qu'elle espérait et c'était pas gagné !

Elle reporta sur l'homme toute son attention et lui demanda, visage tout d'abord impassible.

Frère Rhuyzar, Tu veux revenir parmi nous, ton passé t'appartient et tu souhaites mettre ton nouvel avenir entre les mains de l'Ordre. Mais pourquoi … maintenant ?

Puis ses sourcils se froncèrent et elle enchaîna sur une remarque de leur interlocuteur aussi claire pour elle qu'une mare à cochon.

Quant à ne plus craindre ton courroux et ton ombre, ça doit être une remarque pour les initiés parce que je ne comprends pas. Mais peut-être que ça aussi, tu ne l'expliqueras pas ?

Elle balaya l'espace de sa dextre, signifiant qu'au point où on était, elle se passerait aussi d'explications si tel était le bon vouloir de Rhuyzar. Une mèche de cheveu tournicota autour de son index, l'agacement la gagnait sans qu'elle y put grand chose. Mais elle resta cependant courtoise, respira un bon coup et réussit même à plaquer une esquisse de sourire sur son visage marqué.

Et tu dis que tu veux savoir ce que nous attendons de toi mais c'est toi qui nous sollicites … Toi, qu'attends-tu de nous, seulement que nous soyons tous ravis par ton retour ? Et il va apporter quoi, ton retour, tu comptes sauver la Licorne, la sortir de l'ornière, la guérir de ses maux ?

Pure provocation, mais tous ces mystères l'avaient saoulée au fur et à mesure qu'elle s'exprimait, malgré tout. Et si son frère s'octroyait le droit de se taire, elle se donnait le droit et l'excuse de légèrement s'emporter.

Ses épaules retrouvèrent le dossier de sa chaise, la rouquine se tut et jeta un œil sur ses compagnons avec la désagréable impression qu'elle n'avait pas toutes les cartes pour jouer correctement.

Elle ne put rien lire dans le regard de Sya, neutre malgré son intervention qui lui avait un peu échappée. Qu'attendait-elle la rouquine, une approbation ? Une désapprobation ? Alfgard lui fut cependant reconnaissante d'être restée impassible, l'aidant même à retrouver complètement son calme avec une remarque sur les fenêtres et les bougies. Elle avait même failli en rire. Des réactions disproportionnées en l'occurence ! Le hérault lui avait en quelque sorte rendu un grand service. Alfgard appréciait vraiment beaucoup sa sœur, elle était de ceux qui faisaient les grands chevaliers, main à couper ! Quant à son Général, pas encore de réaction, que devait-elle craindre ? Ou serait-ce de Guillaume que viendraient les foudres ? Comme disait sa tante Louise : Alf, si tu sèmes le vent, ne te plains pas de récolter la tempête ! avant de lui en coller une bien sentie derrière les oreilles à chaque bêtise.

Et ce papillon qui tournait autour de la flamme, encore et encore, rejoint par une nuée d'autres, noirs, velus et poussiéreux, tous plus laids les uns que les autres … Que lui arrivait-il ? Elle changeait d'humeur en une seconde, n'était plus vraiment maître de son comportement, même si elle n'avait jamais beaucoup réfléchi avant d'agir. Et sa fatigue n'expliquait pas tout, loin de là. Fatiguée, elle l'avait été bien plus.
Se fondant dans le silence ambiant, elle baissa un instant la tête et ferma les yeux pour réfléchir et chasser à l'occasion ces satanés papillons qui la perturbaient quand une goutte de sueur tomba sur sa main, la surprenant ; il ne faisait pas si chaud ici. Un revers de manche pour essuyer son front lui indiqua qu'elle était en eau et son cœur, encore une fois, manqua des battements. Ca lui arrivait souvent ces derniers temps, la laissant effrayée et perplexe, sans aucune idée de ce qui pouvait se tramer là-dedans. Alfgard fit alors un effort surhumain pour ne rien laisser paraître de son malaise pendant qu'une douleur dans le bras gauche, nouvelle et à priori malveillante, lui arrachait une discrète grimace. Elle ferma de nouveau les yeux, respira un bon coup et se sentit mieux.

Un nouveau regard aux autres, un sourire las à l'adresse de Sya - tiens les papillons avaient tous disparu – puis elle reporta son attention sur Rhuyzar qui allait certainement la manger tout cru pour l'avoir bousculé de cette façon.
Désarçonnée elle le fut par la réaction très calme du revenant. L'homme donna des explications sur sa longue disparition puis s'adressa directement à elle, toujours d'une voix tranchante mais sans animosité, avant de conclure en s'adressant à tous.

Elle écouta avec attention et en oublia alors son corps qui la malmenait. Avant de donner son avis sur la réintégration au sein de l'ordre que demandait Rhuyzar de la Louveterie dict Le Corbeau, le Chevalier aux Ailes Noires, le Loup Blanc, Alfgard se devait de faire au minima de plates excuses.
Elle le regarda droit dans les yeux comme à son habitude et dit, sur un ton légèrement embarrassé mais misant sur l'humour pour faire passer la pilule.

Maladresse Rhuyzar : +1, maladresse Alfgard : + 5 !

Demi-sourire puis plus sérieusement.

Je suis désolée de m'être emportée ainsi et si inutilement, frère …
il est vrai que je ne connais de toi que ta réputation et encore pas bien bien. Tu as été ce que tu as été, aujourd'hui tu dis être autre, ça me va.

Elle se tut une seconde, s'essuya à nouveau le front et reprit d'une voix plus faible et saccadée qui la surprit mais qu'elle s'avéra incapable de changer.

Je … je n'ai rien à dire contre le fait ... que tu souhaites revenir parmi nous – sa main se porte à son cœur - à nos côtés … à nos côtés …
Foutredieu mais où est l'eau ?
… comme le frère que tu n'as certainement jamais cessé d'être.

Elle se tut enfin, le crâne comme dans un étau, prêt à exploser et assoiffée, incapable de prononcer une parole de plus. Il fallait à tout prix qu'elle trouve de l'eau.

Fool pressait le pas dans les couloirs de la forteresse. Il venait de revenir à la forteresse à l'instant et un garde lui avait remis une convocation du chevalier Julios. Il était en retard, très en retard... Il arriva devant l'huis de la salle et gratta à la porte avant d'entrer.

Veuillez bien excuser mon retard. Regardant le chevalier Julios. Je viens de prendre connaissance de votre plis. Je n'arrive pas trop tard?

Un sourire léger.

En s'installant dans le siège le plus proche, il balaya du regard les personnages présents.

Le bonjorn Chevaliers. Qu'il ponctua d'un franc sourire.

Après un signe de tête à l'attention de Fool, Julios reporta son attention sur Rhuyzar.

Au sujet de ton retour parmi nous, nous en avons déjà discuté entre nous peu après ton apparition lors de la dernière cérémonie.
Si tu souhaites revenir et continuer de servir la Licorne et de vivre selon ses préceptes, tu es le bienvenue parmi nous.
Si tu souhaites conserver ton titre de Chevalier, je crains qu'une obscure règle de la hérauderie ne t'en dénie le droit faute à ta trop longue absence du monde des vivants.

En conséquence, nous pourrions te réintégrer comme Errant.
Je pense que nous ne pouvons décemment pas demander à un vieil homme aguerri de jouer les écuyers et, si tu en as la volonté, il ne te restera plus qu'à prouver que tu mérites à nouveau ton titre, à nous dans une moindre mesure, mais surtout à la hérauderie.

Cela vous convient-il ? Demanda t-il en s'adressant à la fois à Rhuyzar et au Haut Conseil.
L'autre solution serait de l'accepter comme écuyer. Pour le rang de Cavalier, toujours d'actualité tant que la nouvelle charte n'aura pas été validé par les parisiens, vous comprendrez que je ne le propose pas.

Après une pause, il reprit
Enfin, comme le souligne justement Alfgard, c'est toi qui a demandé à ce que tu sois reçu. C'est donc toi que nous écouterons si tu as quoi que ce soit à nous dire... Cela nous évitera au moins de poser des questions qui resteront sans réponse parce que tu ne veux pas réponse. Poursuivit-il en ébauchant un sourire.
Où aurais-tu une autre requête ?

Ellesya écouta la réponse fournie à Alfgard par Rhuyzar en gardant bien pour elle toute expression. Il n’y avait pas que sa disparition de l’Ordre duquel elle ne faisait alors même pas encore partie. Pour elle, c’étaient les souvenirs de la cheffe de meute qui cherchait l’un des siens, de la panthère venant aux nouvelles au conseil de famille, du silence et du deuil, puis des révélations. Un tout autre vécu que celui de ces murs et de leur fraternité. Son regard s’était u peu perdu dans l’étude d’une pierre un peu saillante dans le mur lui faisant face alors que d’une oreille, elle écoutait la réponse au style bien particulier de Rhuyzar. Un certain sens de la théâtralité, même quand il essayait de faire sobre. Elle tiqua légèrement au prénom de son géniteur et ce fut tout. Son regard revint sur leur vis-à-vis à sa conclusion.
 
La voix d’Alfgard lui fit tourner la tête vers sa sœur avec un sourire qui se figea un peu en remarquant enfin, de sa proximité, que cette dernière ne semblait pas dans son assiette malgré qu’elle donna le change. Les murs épais de moellons protégeaient d’une certaine chaleur mais tout de même. Evitant d’embarrasser sa voisine en s’enquérant de son état devant tout le monde, elle se leva tout de même pour aller faire chercher de quoi se désaltérer, manqua ainsi de percuter Fool qui entrait dans la salle, le salua avant de s’éclipser un instant au dehors pour héler un servant pour qu’il leur mène à boire. Cela étant fait, elle regagna sa place au moment où Julios parlait des règles obscures de l’Hérauderie. Quant à la proposition, elle revenait au projet épuré sur lequel elle avait planché, aussi ne put-elle qu’opiner du chef. Et sourire légèrement à la réponse fournie par le requérant puisqu’ils possédaient une certaine concorde sur les thèmes abordés.
 
On vint proposer vin et eau au moment où elle prit la parole paisiblement, doigts aboutés.
 
Errant me semble approprié également.
Et je plussoie aux réflexions de Rhuyzar en général.
 
Je n’approuve pas bien des choses à l’Hérauderie de France mais il ne me semble pas anormal qu’une personne ayant disparu du monde pendant tant d’années –imaginez donc tout ce qui s’est passé depuis- ne puisse se faire prévaloir de titres acquis par le passé. La philosophie de Rhuyzar me semble la plus juste.
 
Il y a certaines obligations liées au statut de chevalier de cet ordre et même d’application pour tous ses membres. On raye des membres non adoubés pour cause de longues absences. Mais on accueillerait comme sacré tout éperonné d’or longtemps disparu comme le fils prodigue ? Ryes n’est pas un mausolée ou un temple dont nous serions les humbles gardiens en attendant le ou les messies, pour reprendre le terme de mon oncle. C’est un vaisseau qui doit avancer quelque soit le temps. Sans abandonner au port ceux qui voudraient revenir, c’est évident. Mais, au bout d’un moment, que ce soit pour se réinvestir et non comme des ombres intouchables, auréolées d’une gloire passée. Il y a un compromis à trouver. Et celui trouvé pour le cas présent a mes faveurs, personnellement.
 

Cela étant dit, elle prit un gobelet de vin coupé d’eau et en but une gorgée.

D'ailleurs, en parlant d'investissement concret, tu as peut-être vu les annonces publiées en salle du chapitre et les nominations dans diverses charges. Y en a-t-il qui t'attirent d'emblée? 
Conteur et tenancier de la taverne n'y figurent pas mais bon...

Fin sourire.