[RP] Un peu de couture

Ayant eu quelque mal à essayer de se soigner seul dans sa chambre, Guilhem se décida à aller visiter les locaux de l'infirmerie.
Il entra timidement dans le local, s'attendant à moitié à entendre des cris de douleurs s'echapper de quelque salle.

Il y a quelqu'un?

Zalina avait fini de soigner ses hématomes et profita du calme habituel de l'infirmerie pour ranger et vérifier le stock des différentes concoctions de plantes. Si seulement la jeune fille avait eut accès aux chambres des chevaliers, elle aurait été s'assurer que Guilhem s'en sortait. Mais le Commandeur Bralic ne semblait pas décidé à lui laisser les clés. Il avait probablement raison. Cela leur laissait au moins un endroit en la Forteresse où ils pouvaient se reposer sans avoir la fillette sur le dos.

Les Chevaliers ne se blessant jamais, à en croire le peu de visite, Zalina eut rapidement fini son inventaire. A part un peu d'arnica qu'elle utilisait régulièrement, rien ne manquait.
En entendant Guilhem arriver, elle repose le pot qu'elle tenait dans ses mains et l'accueillit avec un grand sourire.

Bonjour Messire Guilhem.
Vous avez eu des problèmes pour recoudre votre gambeson ou c'est une simple visite des locaux ?

Guilhem répondit avec un petit sourire

Eh bien la couture n'est pas vraiment le problème, c'est surtout que ce gambeson est fait de cuir bien roide et j'ai quelque mal à le retirer ne voulant trop solliciter mon épaule...

A nous deux, nous devrions pouvoir lui faire entendre raison.
Mais vous estes bien grand pour la petite fille que je suis. Asseyez-vous et voyons voir ce gambeson.

Zalina, toujours un grand sourire sur le visage, présenta un tabouret à Guilhem.
Elle ne put résister à l’envie de taquiner le Chevalier qui semblait nerveux depuis son entrée dans les locaux de l’infirmerie. Elle lui montra les ustensiles de Dragon Noir du regard avant de reprendre avec un clin d’œil.

Nous avons sous la main tout ce qu’il faut pour faire céder vostre gambeson.

Guilhem se dirigea vers le tabouret et commenca à s'assoir quand Zalina lui montra les instruments de tort... de médecine.

Il se releva comme un ressort sans meme avoir touché le tabouret, le visage un peu pasle.

Vous... Vous ne... Ces ustensiles sont ils vraiment ce dont vous avez besoin?

Guilhem la regarde incrédule.

Devant le visage décomposé du Chevalier, Zalina éclata de rire.
Les hommes étaient tous les même. Sur un champ de bataille ils étaient prêts à souffrir le martyr mais face à une petite aiguille, ils prenaient tous leurs jambes à leur cou. Zalina ne comptait plus le nombre de fois où elle avait menacé ses tontons et cousins d’une piqure s’ils continuaient de l’embêter. Il n’y avait rien de plus efficace.

Il lui fallut plusieurs secondes pour calmer son fou rire. Les yeux pétillants de malice, elle adressa à Guilhem un sourire rassurant.

Rassurez-vous Messire, je plaisantais. Mes connaissances en médecine sont trop faibles pour que j’utilise ces ustensiles, comme vous les nommez. Je laisse cela au Médecin Chef.
Je n’utilise que les plantes. Si cela ne suffit pas, alors il faudra faire appel à Messire Dragon Noir.
Je n’ai nullement l’intention de vous faire de mal, juste vous aider à vous soigner. Je vous le promets. Et ni moi, ni ce tabouret ne mordons.

Zalina fit un clin d’œil à son patient et attendit qu’il s’assoie et se détende un peu.

Guilhem ne comprit pas de suite la signification de ce rire, se demandant mesme un instant si il ne devrait pas prendre les jambes à son cou.
Mais il comprit assez vite tout de mesme que dans ce rire, ce sourire et ces yeux pétillants, nul sadisme ne pouvait se dissimuler, tout juste de la taquinerie.
Il se détendit donc un peu, honteux de sa réaction exagérée, un petit sourire commencant mesme à se dessiner sur son visage.
Il finit d'estre rassuré aux paroles de l'ecuyère infirmière et lui répondit en s'assoyant, arborant à présent lui aussi un franc sourire:

Les plantes suffiront!

Une fois assis il reprit, le ton de la plaisanterie se sentant dans sa voix, lui tournant le dos pour ne point éclater de rire à son tour:

Que le tabouret ne morde pas, je vous l'accorde volontiers,... mais en ce qui vous concerne,...
Il fit une pause, s'etira, faisant mine de grimacer à la douleur des courbatures et des bleus qu'elle venait de lui infliger quelques instant plus tost, dans la cours de la forteresse.
...permettez moi d'emettre quelque reserve...

Zalina fut heureuse de voir enfin le Comte enfin se détendre.
Sa remarque la fit rire. Il lui avait mit une sacrée volée mais lui avait aussi beaucoup apprit. Zalina ne regrettait pas une seconde les hématomes qui allaient la faire souffrir pendant une bonne semaine.

Effectivement, j’aurai dut préciser. Je ne mords pas les Chevaliers. Juste mes cousins et parce qu’ils passent leur temps à me chercher noise.

La jeune fille s’approcha de Guilhem timidement afin de l’aider à enlever son gambeson. Elle avait déjà vu des hommes torse nu à la fin des matchs de Soule. Mais dévêtir un homme, Comte et Chevalier de surcroit, n’était pas un exercice dans lequel elle excellait. Elle ne savait pas comment s’y prendre.

Après ces rires il se calma quelque peu, et se calmant il finit par réaliser qu'il devrait se devestir.
Il éprouva quelque gesne vis à vis de l'ecuyère, mais finalement se dit qu'elle occupait ici un poste d'infirmière, et que donc, elle devait en avoir vu bien d'autres.

Perdu quelque instant dans ses pensées, il ne vit pas Zalina approcher. Un silence géné s'etait créé contrastant avec les éclats de rire qui venaient juste de se taire.

Au bout d'un instant qui sembla une eternité, Guilhem sembla revenir à la réalité, il tourna la tête vers Zalina, et baissant les yeux pour regarder son gambeson il dit:

Hum... Euh... Oui... Il serait sans doute plus commode d'enlever cette carapace...

De plus en plus rouge, Zalina sourit à la remarque de Guilhem.

Sans aucun doute, Messire.

Aristote avait décidé que le premier homme qu’elle aiderait à se dévêtir serait un Chevalier et Comte. Il fallait bien une première fois à tout. Et puis ce n’était pas comme si elle n’avait jamais vu un torse. Elle avait assisté à de nombreux matchs et entrainements de soule et bien plus encore de soirées en taverne très mouvementées.
La jeune fille inspira puis se lança. Elle s’approcha d’avantage de Guilhem et attrapa le gambeson qu’elle enleva de son propriétaire en prenant soin de bouger le moins possible son épaule.
Elle tendit la carapace au Comte avec un sourire timide.

Cette coupure là, je vous laisse vous en chargé ? Vous êtes probablement plus doué que moi en couture.
Par contre, il faut désinfecter votre plaie.

La jeune fille laissa le chevalier enlever seul sa chemise et alla chercher de l’alcool et un linge propre.

Guilhem attrapa le gambeson et en examina les déchirures

Plus doué? J'en doute... Je crois que je ferais mieux d'en commander un autre à un tisserand Il continua sur un ton taquin: vu comme il cède facilement à n'importe quel petit cou, je ferais mieux oui...

Il jeta le gambeson de costé et en enlevant sa chemise dit

Désinfecter? Qu'est ce à dire?

Zalina avait la mauvaise habitude de s’emporter un peu vite dès qu’on la taquinait. Elle sentit la moutarde lui monter au nez dès le petit pique de Guilhem. Elle s’approcha, furax, s’apprêtant à lui dire ce que ses "petits cous" étaient capables de faire, quand son regard se posa sur la bouteille qu’elle tenait dans les mains. Une autre idée traversa sa tête de Petite Peste.
Son visage se détendit aussitôt laissant place à un sourire coquin aux coins des lèvres.

Vous avez surement raison Messire. Il n’est plus très solide.

Désinfecter ? Oh il n’y a rien de bien douloureux dans ce terme… pour un chevalier courageux du moins.
Voyez vous, dans cette bouteille *commença t’elle en lui montrant la bouteille de Whisky*, il y a un remède spécial. Je tiens la recette, si l’on peut l’appeler ainsi, d’une vieille dame de mon village. Beaucoup on essayer de la chasser, la prétendant sorcière. Mais elle a survécu aux flammes de son bucher, de ses deux buchers en fait. Plus personne n’ose s’en approcher depuis.
La recette est simple, quoi qu’un peu longue de préparation. Il faut de la bave de grenouille, quelques pattes de mouches et deux ou trois yeux de vipères, que je préfère remplacer par des yeux de couleuvres, plus nombreuses en Poitou et moins dangereuses à attraper. Plus quelques plantes. Il faut ensuite laisser le tout mariner dans de l’eau d’abreuvoir pendant une dizaine d’années. C’est un peu long mais nécessaire à la bonne fermentation du tout.

A l’application, c’est… un peu… piquant, dirons-nous.
N’aillez pas d’inquiétude, les murs de l’infirmerie sont bien épais. Personne ne vous entendra et je ne répèterai jamais que je vous ai entendu crier. Vostre honneur de Chevalier et de Gentil Homme sera sauf.

Tout en parlant, Zalina avait versé une bonne rasade de Whisky sur son tissu. Elle observa le Comte du coin de l’œil. Puis, sans laisser le temps au Languedocien de partir en courant, elle frotta légèrement la plaie pour la nettoya du sang qui commençait à sécher.

Guilhem n'eut pas le temps de protester que le tissu était sur la plaie de son épaule gauche.
Il eut un vif mouvement de recul, tant à cause de la légère douleur que ca lui faisait que de dégout de simplement penser que de la bave de crapaud entre en contact avec ses humeurs.
Il prit la main de Zalina tenant le tissu et la porta à son nez pour renifler le liquide.

Ayant reconnu l'odeur caractéristique du Whiskey, il la regarda d'un ton faussement réprobateur

Mouais... donnez moi donc la bouteille de vostre potion que j'en verse une rasade dans mon gosier... Après vous pourrez me faire crier à merci.

Et par ailleurs, si la vieille dame n'a pas brulé, ca veut bien dire que ce n'estoit pas une sorcière! Il est bien connu que les sorcières pèsent le poids d'un canard, et donc flottent comme le bois... et donc brulent.

Sa supercherie étant découverte, Zalina rit de bon cœur et tendit la bouteille au Chevalier.

Ma petite histoire ne vous aurait elle pas plut Messire ?

Tenez, mais juste une rasade. Celui-ci n’a pas été distillé pour la consommation et est plus costaud que les Whisky traditionnel.
Et l’alcool ne facilite pas la cicatrisation d’une plaie.

Zalina observa attentivement la blessure. Elle était peu profonde et propre. Un simple bandage pour empêcher toute infection devrait suffire. Dame Nature ferait le reste.
La jeune fille s’appliqua et en quelques minutes, Guilhem eut un joli bandage à l’épaule gauche, suffisamment serré pour protéger la plaie tout en laissant le chevalier libre de ses mouvements.

Voilà Chevalier, j’ai fini. Ce n’était pas si terrible que cela.
Revenez me voir dans deux jours pour le changement du bandage et évitez les duels et joutes pendant une petite semaine. Vous serez vite comme neuf.

Ainsi les sorcières pèsent aussi lourd qu’un canard ? Je l’ignorais. Voilà qui explique bien des choses en effet.

zalina a écrit:: Ma petite histoire ne vous aurait elle pas plut Messire ?

Tenez, mais juste une rasade. Celui-ci n’a pas été distillé pour la consommation et est plus costaud que les Whisky traditionnel.
Et l’alcool ne facilite pas la cicatrisation d’une plaie.

Oh si elle m'a plut, mais je ne vous confierai pas mes enfants à garder le soir par une nuit d'orage.... Enfin... si j'en avais...

Guilhem déscendit une bonne lampée de Whiskey. Il su déterminer exactement le parcourt qu'il faisait dans son corps à la sensation de chaleur qu'il produisait sur son passage. Tachant de secontenir, une petite larme pointant tout de meme au coin de son oeuil, il dit
J'ai connu une Polonaise qui en prenait au p'tit déjeuner!

Il se frotta la bouche avec la main tenant la bouteille puis la lui rendit, et se laissa soigner

zalina a écrit:: Voilà Chevalier, j’ai fini. Ce n’était pas si terrible que cela.

Deja? Impossible vous n'estes pas médecin! Je n'ai rien senti!

zalina a écrit:: Revenez me voir dans deux jours pour le changement du bandage et évitez les duels et joutes pendant une petite semaine. Vous serez vite comme neuf.

Ah finalement si, je retire...
Et comment vais je donc faire pour le pas d'arme, le pas d'arme organisé par Rekkared, les joutes du St Esprit et les joutes de la Licorne, le tout ayant lieu dans la semaine?
Non vraiment il me faut estre d'attaque!
Ce n'est pas une petite écorchure qui va...

[HRP]Je fini pas la phrase je suis sur qu'il va se faire couper, déjà un miracle qu'il ait pu en placer tant Razz

[/HRP]

Zalina retient un fou rire. Elle s’était bien amusée à imaginer son histoire de sorcière.

Promis messire. Faites des enfants et je ne leur raconterai pas d’histoire effrayante.
Du Whisky au petit déjeuner ? Votre Polonaise devait avoir un sacré estomac.

Zalina reprit la bouteille avant que Guilhem n’en reprenne une seconde gorgée.
Elle l’écouta énoncer tout son programme de la semaine. Et on disait qu’elle ne tenait pas en place…
Elle commença par faire la moue puis se mit franchement en colère. Elle coupa le Chevalier de façon peut courtoise.

Oui oui, j’connais la suite. Les Chevaliers sont toujours en forme, jamais blessés… et patati et patata ! Flûte ! Vous faites comme vous voulez. Moi ce que j’en dis…
C’est repos pour la semaine ou vous allez rouvrir la plaie et il faudra faire appel au Médecin Chef et à ses ustensiles. C’est vous qui voyez.

Se rendant compte qu’elle s’emportait encore trop rapidement, et sans raison, Zalina soupira avant de continuer plus calmement.

Les Joutes pour le Chapitre de la Licorne n’ont lieux que dimanche. Ca devrait aller. Le reste, c’est quand ?
J’veux bien vous faire une potion pour aider à la cicatrisation mais çà ne sert à rien si vous passez votre semaine à guerroyer à droite à gauche.

Guilhem reprit presque timidement.

Eh bien le pas d'armes de messer Rekkared ce sera la semaine prochaine, quant aux autres à dire vrai... c'était la semaine passée.

Avait du mal à se retenir de sourire

Zalina écouta le chevalier. Elle se dirigea vers une étagère en rouspétant dans la barbe qu’elle n’a pas. Elle prend quelques herbes séchées dans plusieurs bocaux puis revient se poster devant Guilhem. Elle lui tend les herbes et continue sur un ton autoritaire, oubliant qu’elle n’est qu’Ecuyère et que Guilhem est son supérieur.

Bon… Vous buvez une tisane ou deux par jour après y avoir laissé infuser ses plantes.
Et vous laissez votre épaule gauche au repos jusqu’au Chapitre ! Si vous voulez vous amuser, il vous reste la droite.

Et je veux toujours vous revoir dans deux jours pour vérifier que çà cicatrise bien et changer le bandage !

A vos ordres chef!

Dit il avec un grand sourire

Zalina regarda Guilhem qui semblait se payer sa tête. C’est vrai qu’elle y avait été un peu fort.
Elle grimaça et se retient de lui tirer la langue. On ne tire pas la langue à ses supérieurs ! Bralic avait au moins réussi à lui faire rentrer çà dans le crâne… temporairement du moins. La leçon avait été douloureuse.

Bon. J’en ai fini avec vous, pour aujourd’hui.
Mais pas de… Rooo. Fichez le camp avant que je change d’avis.

Guilhem se releva et r'enfila sa chemise

Merci pour vos soins et votre concernement, je sens que grasce à vous je serai à nouveau d'attaque bien rapidement.

Juste une derniere question, comment puis je vous remercier pour vostre patience?

Zalina s’attendait à ce que Guilhem parte en courant. Elle fut surprise de le voir si calme.
La première réponse qui lui vient en tête ne lui parut pas une bonne réponse. Bien sure que le Comte allait être un gentil patient et suivre les instructions de son infirmière à la lettre.

Elle le fixa une seconde puis trouva une réponse qui lui convenait mieux.

Il y a bien quelque chose que vous pourriez faire…
La prochaine fois que vous avez le moindre petit bobo, passez me voir.
Vous voyez, je ne mors pas. Euh... enfin… pas souvent. Et se faire soigner ne fait pas forcément mal. Je vais même essayer de trouver des sucres d’orge pour les malades.

Promis, à la semaine prochaine donc! C'est bien cela? dit il d'un ton taquin en accelerant le pas vers la sortie

Zalina le fusilla du regard, les mains sur les hanches, prête à distribuer remontrances et cris.
Finalement, elle réussit à se contenir et entrepris le rangement des produits qu’elle avait sortit tout en grognant.

Rooo, ces Chevaliers ! Il y a des paires de claques qui se perdent.
Non mais franchement. Grrrr.

Dès que tout était bien rangé, elle sortit à son tour.

Deux jours plus tard

Chose promise chose due, deux jours plus tard Guilhem revint à l'infirmerie, bien moins inquiet que la première fois.

Il s'installa sur une chaise et ramassa un parchemin qui trainait par là. "Le Chevalier moderne".

"Bien bien" se dit Guilhem, "je vais pouvoir voir ce qu'il se fait de nouveau comme armure, et qui sait, je trouverai peut etre un nouveau gambeson en VPC (Vente Par Charrois)."

Il s'installa donc, feuilletant le parchemein en sifflottant, attendant de voir passer quelqu'un...