[RP] Si ce n'est du sang, je vous promets de la sueur *

* Devise des entrainements de la Pivoine.

Le spectacle est toujours aussi étonnant paraît-il.

Il est pourtant vieux. Mais elle l'aime, la Pivoine. Il a ses habitudes, son petit caractère, même s'il est d'un naturel attentionné avec elle. Comme s'il la comprenait depuis leur première rencontre... il est son lien avec le passé qui se dessine sur ses traits. Il est le témoin encore vivant d'un autre temps. Un autre temps où la Pivoine riait, chantait, dansait, ses boucles rousses valsant à son rythme. Un temps où elle était dame, le temps où encore une robe tombait jusqu'à ses pieds. Un temps où elle portait une couronne, certes simple, mais plus ouvragé qu'un tortil, un temps où elle avait un toit, le manoir de Léard, un refuge plus grand que la petite cellule de Ryes. Elle ne lui a fait aucune infidélité depuis tout ce temps. Aucune. Jamais. Elle ne peut pas. Elle se raccroche à lui encore... même si elle sait qu'il faudra bientôt le quitter. Car il ne pourra bientôt plus tenir la cadence. Il ne pourra plus l'accompagner sur les chemins. Ses jambes se fatiguent malgré sa volonté de faire face. Le temps nous a tous un jour. Lentement il caresse son épaule. Sa respiration effleure un peu durement sa joue. Elle passe une main sur son front pour enlever une mèche noire qui pend devant ses yeux sombres qui la regarde calmement.

Hadès...
Le compagnon de toujours depuis cette journée ensanglantée et blanche, celui qui a appartenu à son frère et qui est son unique héritage de lui. Celui dont elle s'est occupé maintes fois lorsqu'elle était sous les ordres du Héraut. Elle pose son front contre la poitrine de grand shire et passe une main à travers les poils de son cou. Il n'est pas encore l'heure. Il est tôt... le soleil est levé depuis quelques heures à peine. Elle est si petite près de lui... elle se sent en sécurité. Là contre la large poitrine, elle ferme les yeux un instant. Il a sa puissance et sa force tranquille. Il lui allait parfaitement à lui l'immense lieutenant commandeur qui faisait rouler ses yeux d'acier bleuté comme roulent les orages. Le grand Raphaël, aux larges épaules. Son rempart, sa protection, à elle qui était petite écuyère maladroite sur les remparts de Montmirail. Celui qui lui a apprit, beaucoup, l'a aimé énormément... et lui manque... chaque jour. Le contraste absolu entre le frère et la sœur qui ne l'étaient à demi que par la filiation et non par les faits... elle si fine et si minuscule à côté du géant dont la voix faisait trembler les murs. Lui glace, elle feu. Mais la même détermination dans le regard, azur pour lui, sinople pour elle, la même fidélité. Hadès... Hadès était à son image... les jurons en moins.

Il lui a fallu du temps pour se faire à la taille de la monture. Apprendre à trouver une souche, une marche, un appui pour monter. Acquérir une souplesse nécessaire pour passer le pied dans l'étrier dans le cas où il n'avait aucune aide possible. Se faire à son galop puissant, qui lui demandait de mettre sa lourde carcasse en branle plus difficilement qu'un pur sang, mais qui était une arme de destruction redoutable sur le champs de bataille. Comme elle avait dû se faire à sa mort... comme elle avait dû apprendre à vivre dans son ombre... comme elle avait dû se faire violence pour en sortir, elle qui se sentait à l'abri de cet avatar... aujourd'hui, elle n'était pas plus grande. Elle n'avait toujours pas sa carrure. Mais elle avait le même collier. Elle était lieutenant commandeur... était-elle à la hauteur de la monture et de la réputation ? Ce n'est pas elle qui pourrait répondre. Et ceux qui ont connu Rapahël ne sont plus légions...

Elle vérifie d'un regard et de la main que la bride et que la selle soient correctement mises. Il a été bouchonné et brossé avec soin...

Il va falloir y aller, beau brun...

Elle sourit, avant de lancer les rênes au dessus de l'encolure – exercice périlleux qu'Hadès lui facilite toujours, tant ce vieux balourd a un cœur d'or – et prenant appui sur un tabouret qui ne quitte jamais son boxe, elle grimpe sur son dos en douceur. Il ne doit de toute façon pas bien sentir son poids... une légère pression des talons n'est même plus nécessaire. Ils se connaissent trop bien... dans ce pacte mutuel de respect et de protection, plus besoin... dès qu'elle se hisse sur cette montagne noire, ombre sur ombre, ils ne font qu'un.

[ Quand le soleil arrive au zénith ]

La main gantée de cuir de la maître d'arme flatte l'encolure...
Ils ont fait un petit tour tous les deux, dans les champs, prenant le temps d'une chevauchée. L'automne commence. Les rayons de l'astre du jour sont moins mordants, la brise marine fraichit et les forêts commencent à se mettre à rougeoyer doucement par touches.

Ils se sont immobilisés à l'entrée de la lice.
Elle les attend, aussi patiemment que lui... habitué depuis longtemps. Le matériel a été préparé comme elle l'avait voulu... il avait dû leur falloir du temps. Un tas hétéroclite près de la lice. Le plus visible sous l'amas de matériel, ce sont les lances... de bonnes lances en bois, taillées avec application mais sans finesse. Des écus de petite forme. Un sac de jute d'ans la gueule duquel on peut apercevoir des pommes. Des foulards de différentes couleurs.

La lice, elle, a eu quelques ajouts... sur chaque côté, plantés dans le sable, trois piquets équidistants. Au centre des palissades, une quintaine.

La maitre d'arme se met assise en tailleur sur le dos du shire... ils ne devraient pas tarder. En tout cas, il vaudrait mieux pour eux...

Invité

La jeune femme regarda derrière son épaule, laissant son regard s'arrêter sur un petit monticule de terre. Son esprit lui jouait des tours. Un peu plus et elle aurait pu jurer qu'un livre se tenait là, lui tendant ses pages. Décidément, étudier autant ne lui réussissait pas. Heureuse de retrouver le grand air, elle esquissa un sourire et reprit sa marche en direction des écuries pour récupérer sa monture.

Le vent qui venait caresser son visage et agiter sa queue de cheval semblait la titiller, lui rappeler qu'elle n'était pas sortie depuis près d'une semaine et demie. De longues heures passées à étudier des parchemins et de vieux livres. Elle avait beaucoup appris sur cet univers fascinant au cœur duquel elle avait atterrit. Tant de choses à découvrir, si elle avait su qu'un jour elle lirait autant! D'ailleurs elle en avait négligé sa forme et son entraînement quotidien. Ewaële se sentait... Rouillée. Et à la fois tellement vivante.

Lorsqu'elle s'était réveillée, l'empreinte du livre qu'elle lisait durement imprimé sur sa joue gauche, elle avait compris qu'elle était restée un peu trop longtemps à farfouiller dans les rayonnages. Un regain d'énergie inopiné l'avait attirée vers sa chambre. Habitée d'une nouvelle résolution, elle s'était vêtue d'une chemise comme elle en mettait lorsqu'elle s'entraînait. Elle enfila également des braies souples et ceignit son épée à sa ceinture, avant de filer vers l’escalier.

Son cheval l’attendait et elle s’appliqua à le préparer au mieux pour leur confort à tous les deux. Elle avait changé de monture depuis peu, le sien se faisant vieillissant. Cadeau de son père, elle l’avait cédé un jour à un borgne en taverne pour qu’il puisse rejoindre Marie-Alice plus rapidement. Elle n’avait pas retrouvé la même complicité depuis avec l’étalon qu’elle avait acheté, mais tous les deux s’étaient apprivoisés au mieux et, depuis trois mois qu’elle sillonnait les route avec lui, ils avaient prit leurs marques. Mais aucune comparaison avec Perséo. D’ailleurs elle n’avait toujours pas nommé l’équidé, attendant le moment propice pour le faire, un nom ne se choisissait jamais au hasard. Peut être qu’après ce cours prévu avec la maitre d’armes elle pourrait plus facilement trouver. Elle attendait un trait de caractère plus précis, quelque chose qui les fassent vibrer ensemble et qui les rendrait inséparables au point de le nommer enfin.

Elle prit la bride dans une main et grimpa sur son dos afin de lui faire faire un petit tour pour lui chauffer un peu les muscles avant de se rendre au lieu de rendez-vous. Et puis surtout pour n’être que tous les deux, continuer et se rendre peut être plus complices au moment voulu. Elle lui chuchota à l’oreille et à ces mots, il prit une impulsion, soulevant un nuage doré de sable qui s’éleva dans les airs. La rouquine ne put s’empêcher de sourire, amusée par ce comportement. Ewa sentit une poussé d'adrénaline l'envahir tandis qu'elle défiait la nature du regard. Ils partirent chevaucher librement tous les deux pendant un certains temps puis durent faire demi-tour pour enfin se rendre au cours prévu.

Ce fut au pas qu’elle arriva devant l'imposante forteresse qui se dressait. Elle descendit et prit la longe pour guider son équidé jusqu'à la lice où Cerridween, et sans doute les autres écuyers, attendaient déjà. Elle salua en plissant des yeux le soleil, ayant atteint son zénith, même en ce début d’automne, était gênant pour visualiser correctement les choses et les personnes présentes. Elle serait donc courte et concise pour éviter tout malentendu.

Bonjour!

[Grande nouvelle !]

Compulsant quelques ouvrages médicaux, installé à son bureau de l'infirmerie, Flaiche soupira, refermant le énième livre, le laissant toujours aussi bredouille d'informations intéressante sur le sujet qui l'accaparait depuis quelques temps. Soupirant, il se décida à aller faire un tour dans la forteresse, prendre quelques nouvelles de ci de la, sur des sujets aussi divers que variés.
Son petit tour par la salle d'arme lui avait appris qu'un cours serait donné sur la lice pour les écuyers, cours donné par non moins que la maitre d'arme. Ahhhhh voici bien une chose qui était prompt à le ravir ! Un cours, cela serait parfait pour lui changer les idées, et il n'était jamais contre un entrainement, tout difficile qu'il soit, et connaissant leur professeur, il le serait. Flaiche avait donc finit son petit tour, après avoir prit soin d'inscrire son nom comme participant, un brin plus guilleret qu'en sortant de son bureau.

[Le jour dit, dans la lune vous dites ? Ma foi que nenni !...Enfin si]

Réveil difficile, la tête dans le pot de chambre si l'on peut dire, nuit trop courte, passée pour une bonne part à parcourir des parchemins à la faible lueur de quelques rares chandelles, volontairement limitées par ses soins pour s'obliger à un minimum de repos. A croire que les bougies avaient fait exprès cette nuit de se consumer avec une lenteur non sans rappeler la léthargie constante d'une ex comtesse limousine.
Dans les choux donc le médicastre, se levant tel un fantôme, à l'exact opposé du gardon frétillant donc, vous l'aurez comprit. Petit tour par son bureau, quelque instant de rangement sans conviction, désireux d'emporter quelques parchemins non encore lu pour accompagner son petit déjeuner dans les cuisines de la forteresse. Et la, le réveil, brutal, implacable et surtout forcé.
25 Septembre ! La date du jour lui était apparue telle un coup de fouet, en voyant celle non loin du sceau en bas d'un parchemin, qui circonstance qui aurait pu être drôle en tout autre occasion, était la même que celle du jour, avec quelques années de décalages cela dit.
La date en elle même n'était pas un souci a proprement parler, si ce n'était non moins que la date prévue du cours ! Toilette rapide, expresse même, habillement encore plus rapide si cela était permit, gardon qui dévale les escaliers, finissant d'ajuster sa tenue. La lice, heureusement, il se souvenait de l'endroit où devait se tenir l'entrainement. La lice....la lice....bizarrement quelque chose le chiffonnait, c'était comme si...un détail lui manquait alors qu'il courait au lieu de rendez vous. Détail d'importance quand même, la maitre d'arme ne serait pas tendre s'il se pointait comme une fleur, ayant oublié l'essentiel, et ce même si il avait eu la chance de se réveiller assez tôt, malgré l'heure déjà surement avancé de la matinée, pour ne pas être en retard. Réfléchir....éviter à tout prix de faire son gardon....réfléchir...l'entrainement...la lice....pas besoin d'arme, surement prendrait ils des lances...réfléchir.....il imaginait déjà sur lui le regard désapprobateur du professeur du jour du haut de sa monture....oh !
Coup de frein brutal, décidément, la journée promettait en rebondissement divers. Se diriger vers les écuries au pas de course a nouveau. Préparer sa monture, renâclant à l'idée d'un éventuel exercice si tôt dans la journée. Réprimande du gardon qui le prépare en hâte et lui promet quelques carottes s'il ne fait pas des siennes aujourd'hui....et qu'il en oubliera jusqu'au goût si il à le malheur de faire des siennes durant le cours. Enfin prêt, reprendre le chemin de la lice, au petit trot cette fois, le temps de calmer un peu ses émotions et de reprendre un peu contenance. Ajuster sa tenue, la lisser pour ne pas paraitre débrailler même si sa courte nuit devrait sans doute avoir laisser quelques marques sombres sous ses yeux. Un peu de fatigue peut être, de la négligence, ca jamais. Il aimait trop l'ordre, et aspirait trop à ce genre d'exercice, qui serviraient sa formation pour s'en faire jeter pour avoir manqué de discernement sur sa tenue ou son savoir vivre. S'approchant petit à petit du lieu de rendez vous, il constata que seule deux silhouettes ressortait du décor, décor agrémenter pour l'occasion de divers accessoires dont il avait pu tester l'utilité durant les rares joutes auxquelles il avait pu participer....notamment la quintaine. Petite grimace en se remémorant les divers nobles tombés sous les coups de cet engins perfide. Il allait falloir éviter une fois de plus de se faire jeter à terre par le mannequin. Il verrait alors si la chance avait fait des siennes durant ces joutes ou si il parviendrait encore a se soustraire à ses représailles.
Arrivant à la hauteur des deux dames, il reconnut la maistre d'arme ainsi que son amie Ewa. Saluant, il fut soulagé de voir qu'il ne serait pas en retard malgré les circonstances un peu contre lui jusqu'alors.

Bien le bonjour mesdames

Faisant un tour d'horizon des divers équipements installés de ci de là, il se dit que finalement, il avait peut être quand même oublié quelque chose.

Mouarf....j'aurais peut être du apporter une trousse de soin finalement, je sens que le cours risque d'être un brin.....ardu.

Sourire amusé, clin d'oeil à Ewa, puis retour un plu plus sérieux sur la maitre d'arme, même si persistait une pointe de divertissement dans son regard. Autant en rire tant qu'il le pouvait après tout, vu la réputation de le professeur, cela risquait de ne pas durer, non qu'elle n'ai pas d'humour, mais les situations de franche rigolade une fois le cours commencer viendraient surement à manquer au profit d'efforts acharnés. Fallait bien un temps pour tout de toute façon. Quoique...même dans l'effort le plus rude, un gardon restait un gardon...voila qui risquait d'être un défi intéressant.

[Des dortoirs jusqu'aux écuries]

*Immergé dans ses pensées, ses souvenirs, Guidel traversait les couloirs pour rejoindre son destrier.*

Vanille... Cheval de bataille, blanche comme la neige, l'Andalouse avait connu tant et tant de combats, tant de parades, tant de chevauchées sur les routes de France. Digne destrier de Fnor, ancien seigneur des lances de Briançon, elle avait accompagné les derniers instants de cet ami, juste avant qu'il ne rejoigne Aristote, juste avant qu'il ne lègue sa monture au tout jeune homme d'armes Guidel, de la garnison de Briançon.
Vieillissante, la tendre compagne avait achevé sa route au pied des remparts de Rennes, quelques années plutôt, tombée sous les flèches bretonnes, le jour même où le Chevalier Deny, alors Maistre de Guerre, avait lui aussi péri, vaillament, permettant sans doute à nombre de fils de la Licorne d'être encore debout en ce jour...

Guidel ne pouvait s'empêcher de penser à la belle jument, si douce et affectueuse, qui avait accompagné ses débuts de cavalier, et l'avait porté sur les routes au moment de son entrée à la Licorne. Quelle perte, quel déchirement sa mort avait-elle provoqué. Vanille, Vanille qui en ce jour d'automne naissant sur le ciel gris de Normandie ne le soutiendrait pas pour ce nouveau cour, ce nouvel apprentissage.

*La porte des écurie tirée, la lumière blafarde du jour pénètre dans l'allée des écuries.*

Le baron avait eu énormément de mal à la remplacer, devenu soudain, sans sa compagne de tous les voyages, un bien piètre jouteur et un morose voyageur. Passant d'une monture à l'autre, telles ce grand hongre gris au caractère placide, vouant à son maître une affection dont Guidel ne voulait même pas, c'est en Faran que ce dernier s'était retrouvé.

*Pas dans l'allée vide, le silence perturbé par moment par le bruit d'une monture qui s'ébroue ou soupire de voir ainsi sa quiétude perturbée par l'intrus. Les pas s'arrêtent devant une stalle. Sur cette stalle, un cheval noir de jai qui, déjà, s'imagine en train de tancer vertement le palefrenier venu lui rendre visite.*

Faran. Qu'était-il donc arrivé à ce cheval? Etait-il né ainsi ou était-ce la main de l'homme qui avait fait de lui ce qu'il était désormais? Leur rencontre s'était produite en Bretagne. Après une longue convalescence et alors que l'écuyer de la Licorne s'était attardé en ces terres bretonnes ravagées par la guerre, Guidel avait rencontré l'infortuné propriétaire d'un relais de chevaux. En effet, celui-ci s'était retrouvé propriétaire d'un animal démoniaque, à l'âme aussi noire que la robe. Une bête magnifique, au port fier et au poitrail puissant, qui meurtrissait autant qu'il le pouvait quiconque tentait de l'approcher. Selon les dires de l'homme, le cheval aurait même massacré un de ses précédents propriétaires, un vendeur de chevaux un peu trop démonstratif dans ses corrections. Guidel, intrigué, avait racheté l'animal pour quelques écus.

*La main s'approche de la porte pour ouvrir la porte coulissante du box et déjà les dents du cheval se précipitent à sa rencontre... Bruit sourd et mat. Hennissement. C'est un poing ganté sur les naseaux que Faran aura reçu. Guidel feint l'étonnement et lui adresse sur un ton enjoué.

Bonjour mon vieux.
Alors, tu ne me distingues plus d'un vulgaire garçon d'écurie? Tu sais pourtant qu'à ce jeu-là je suis toujours gagnant.

Le frison soupire bruyamment. L'errant rit, amusé, et pénètre dans le box, passant une main caressante sur l'encolure puissante de l'étalon avant de commencer à l'étrier.*

Le cheval avait été difficile à apprivoiser, il en avait fallu, de la patience, pour que Guidel parvienne à même l'approcher. Puis, un jour, tout s'était éclairé. C'est en observant le cheval de loin que le baron avait découvert son secret: l'animal était d'une intelligence rare. Il n'était qu'une chose que Faran aimait autant que de faire du mal à son prochain: être admiré et craint. Le lendemain, Guidel avait fait administrer à Faran tous les soins qu'il était possible d'imaginer... Nouveaux fers, robe méticuleusement lustrée, sabots consciencieusement graissés, crinière impeccablement taillée. L'écuyer lui-même avait revêtu son armure dauphinoise parfaitement entretenue, la lourde cape bleu marine flottant au vent, tandis qu'à son bras il portait un écu à ses propres couleurs. Ce jour-là, Faran comprit qu'aucun autre cavalier ne lui donnerait davantage l'occasion de se pavaner. Plus tard, il découvrit également que, s'il ne pouvait faire de mal à son maître, il était sur terre des hommes -et plus rarement des femmes- sur lesquels il pouvait assouvir toute sa fureur bestiale sans que son maître ne l'en empêche, que du contraire. Et Faran connut ainsi son bonheur. Parades, joutes et combats, tout cela il l'affectionnait, et pour cela, il soutiendrait son cavalier jusque dans les enfers.

*Guidel, perdu dans ses pensées, avait achevé de brosser l'étalon et l'arnacha rapidement. Il le mena ensuite par les rennes vers la sortie des écuries puis, une fois les lourdes portes passées, ramena les rennes par-dessus l'encolure et enfoucha sa monture, avant de gagner la lice au petit trot, traversant ainsi la cour de la forteresse et passant le pont-levis.

[Lice du haras Taureau Furieux]

Arrivé sur place, vérifiant la position de la bâtarde à son côté, qu'il avait ceinte auparavant sans même y penser, par habitude, il salua sobrement les écuyers qui étaient déjà sur place d'une inclination de la tête sans mot dire, adressant un sourire léger à la maître d'armes.

Elle était arrivée la veille, autant éviter d'être en retard, et le mieux étant bien entendu d'arriver assez longtemps avant. Bon c'est vrai que c'est un peu tôt la veille, mais connaissant Bess peut être pas après tout.

La nuit avait été des plus calmes... trop. Au point qu'elle avait eut du mal à trouver son sommeil, que ce soit à Limoges ou les rues même en pleine nuit, regorgent de bruits divers, dans la nature lors des missions alors que la nuit laisse éclater la vie qui l'habite, ou même à St Angel ou le doux souffle régulier de son Shiska vient la bercer. Ici rien, pas un grattement, pas un souffle, pas le moindre son ne vient perturber le silence... qui en devient oppressant. Ces dans ces nuits que ses terreurs passées reviennent tenter de la hanter, alors on se lève, on rallume la chandelle et on se penche sur les parchemins, histoire de se changer les idées et d'oublier ce silence qui envahit chaque parcelle d'air qu'elle respire.

Se perdre dans les mots qu'on lit et relit, dans ceux qu'on couche sur le parchemin crissant, rendant à nouveau l'atmosphère moins ... glauque. C'est ainsi qu'elle avait su faire abstraction des mauvais souvenirs et les repousser dans leurs petits tiroirs, bien fermés à clef tout au fond de son esprit... la laissant enfin tranquille pour les quelques heures de repos qu'elle devait prendre.

Le réveil n'avait pas été mauvais, et la nuit n'avait pas laissé passé de cauchemars, juste quelques rêves sans aucun intérêt, et dont d'ailleurs elle ne gardait aucun souvenir. Après ses ablutions elle avait prit bien soin de tresser ses cheveux, les serrant le plus possible pour éviter autant que faire ce peu que des mèches s'en échappent, ce qui ne manquerait pas d'arriver comme toujours. Enfiler braies et chemise, tous deux passablement usés avant de regagner les écuries ou l'attendait Cardinal.

Elle lui flatta l'encolure, sachant pertinemment qu'il s'en moque royalement. Entre eux deux c'est ... spécial. Pas de réelle complicité, mais une sorte de respect. Elle avait eut bien du mal à s'imposer et il avait eut bien du mal à l'accepter. Disons qu'ils se comprenaient d'une certaine manière, chacun gardant son indépendance pour l'oublier lorsqu'il le faut. Bref une étrange relation qui lie ces deux là ... en espérant que cette fois Cardinal comprendrait que c'était justement le moment de pas être trop indépendant.

Alors qu'elle l'harnachait, elle ne put s'empêcher de repenser à la manière dont lui et elles avaient du faire connaissance d'abord, et comprendre ensuite que ça serait pour plus qu'une simple guerre...Ca n'avait pas été facile pour tous les deux lorsqu'il avait fallu faire route ensemble. C'était l'animal dErwan après tout... elle l'avait reprit avec elle alors qu'il restait à Rohan blessé... pincement de lèvres de l'escuyère à ce souvenir. Ils avaient du laisser les blessés derrière eux, il avait exigé qu'elle prenne le frison, celui-ci ne lui étant d'aucune utilité en Bretagne. C'est donc sur les routes menant à Orléans qu'ils avaient du s'habituer l'un à l'autre, combattre ensemble, chevaucher ensembles... c'est peut être la raison pour laquelle ils gardaient l'un et l'autre cette sorte d'indépendance. Elle oublia le cheval, repensant à Rohan et bien entendu à Erwan.

C'était la dernière fois qu'ils s'étaient vus, aux abords de Rohan alors que les troupes s'apprêtaient à repartir. Elle n'avait plus eut de nouvelle... et c'est quelques semaines plus tard qu'elle avait compris qu'elle attendait leur second enfant ... qu'elle n'avait su garder en son sein. Les images refirent surface alors qu'elle serait la ventrière, se superposant à ses mains en train de resserrer la sangle à la selle. Cardinal fit un écart, la rappelant à la réalité. Elle secoua la tête, histoire de reprendre ses esprits. Après tout ? pourquoi revenir sur un passé révolu ? elle était dorénavant une future mariée, une nouvelle vie avec un nouvel homme plein d'attention... elle abaissa les étriers, les réglant avant de flatter à nouveau le frison pour se faire pardonner son "incartade".

Elle sourit en sentant le souffle de l'animal sur son cou alors qu'elle s'était détournée à la recherche du tabouret qui lui servait à monter l'animal. Bien entendu il fut suivi d'un léger coup sur l'arrière de son crâne, manière pour lui de faire remarquer qu'il était temps d'y aller. Elle ne se fit donc pas plus prier et c'est une cavalière sur son fidèle destrier qui sorti des écuries pour rejoindre la lice.

Je te préviens qu'il est pas question de me faire un tour à ta façon ... j'ai pas envie de passer pour une buse tout ça pour un frison certe très beau...très fort et tout ce que tu veux, mais qui a besoin d'exercice et ça t'en feras !

Qui a dit qu'elle parlait toute seule ? ménonménonménon ! elle sait très bien à qui elle s'adresse la Bessou, et d'ailleurs Cardinal à très bien compris, il redresse les oreilles, tournant légèrement la tête avant de la hocher comme pour dire : oui ben on verra selon mon humeur...

Un sale caractère dira Bess... tout comme sa maîtresse répondra Cardinal, et c'est là qu'on se dit que ces deux là ce sont bien trouvés. Oubliée la Bretagne, oublié feu l'époux et feu l'enfant qui n'a jamais vu le jour. Oubliées les dernières images d'Orléans qu'elle a gardé en souvenir. C'est avec un sourire nonchalant qu'elle arrive sur le lieu de rendez-vous.... et pas en retard en plus !

Sourire qui s'élargit en voyant Ewae, Guidel et Flaiche déjà sur place, sourire qui s'étiole quelque peu en voyant la Maistre d'Armes... la Pivoine devrait comme à son habitude avoir préparé un cours à sa manière, ce qui voulait dire fatiguant (à défaut d'usant), ou les bleus et les bosses laisseront une marque indélébile d'un cours qui serais sans aucun doute retenu.

Bonjour tout l'monde ...

Le soleil pointait timidement le bout de son nez à l'horizon, chassant peu à peu le voile obscure de la nuit pour laisser place à sa douce lumière aux nuances de rose et d'orangée. Depuis l'un des jardins de la forteresse de Ryes, le Gallois, allongé dans l'herbe, savourait ces instants de pure quiétude. Les mirettes rivées sur le ciel changeant et les crocs plantés dans une pomme savoureuse et juteuse...un réveil des plus doux pour débuter une journée qui risque de se gâter sérieusement d'après les dires des personnes ayant déjà eu affaire au maistre d'arme de l'ordre. Breccan n'avait jamais eu l'occasion d'assister à l'un de ses cours mais ils avaient la réputation d'être terrible et n'avaient pour seuls synonymes, les mots souffrance et désolation. Tout ceci semblait des plus charmant...du moins lorsque l'on est peinard le cul sur l'herbe à déguster quelques fruits frais mais d'ici peu, il est fort possible qu'il fera moins le mariole quand sera venue l'heure de quitter cette douce fraicheur pour rencontrer le froid glacial du Tyran. D'ailleurs ce moment approchait à grand pas et il était absolument hors de question d'arriver à la bourre. Ne tentons pas le diable. Le Brec ramassa vite fait ses affaires et se mit en route vers l'écurie où l'attendait son plus fidèle compagnon de route.

Il était un petit peu tôt pour s'avancer vers le lieu du rendez-vous, à savoir la lice, mais ça n'avait pas grande importance à ses yeux, le principal étant de ne pas se pointer en retard afin de ne point pénaliser les autres et tout simplement parce que ce n'était pas respectueux,point. L'incorrigible prendra le temps de préparer son cheval et même de lui faire se dégourdir les guiboles si possible avant de rejoindre le maistre d'arme Cerridween. Personnellement il ne se fiait pas trop à ce qu'on pouvait lui raconter à propos de ce petit bout de femme,n'ayant pas pour habitude de gober tout ce qu'on lui dit il se fera sa propre opinion un peu plus tard dans la matinée quand le cours débutera et peut être même qu'il en bavera, surement d'ailleurs, et si cela se trouve il rejoindra l'avis des survivants du cours précédent mais au moins ce sera justifié.

Breccan pénétra dans l'écurie et se dirigea vers le box d'Ombre où se dernier se calait un petit creux. Passant à côté de lui, il le caressa avant de le préparer pour cette épreuve qui est une grande première pour lui aussi. Ils en ont vécu des choses ensemble et parcouru des lieues par centaine mais rien de comparable à un cours avec le maistre d'arme.Qui sait ce qu'il peut bien s'y passer. Quelques instants plus tard, le gallois quittait l'écurie pour prendre le chemin de la lice en sifflotant et c'est presque inconscient du danger à venir qu'il se rapprocha avec un grand sourire sur la trombine, ses frères et sœurs déjà présent, des amies et ami de longue date pour la plupart. la Rouquine Ewa, Bess la Tresse et le Flaiche le Gardon...quel joli tableau complété par un maistre d'arme contrastant étonnamment avec la taille de son cheval. Jusqu'ici tout va bien...

Hey mais on ne m'avait pas dit que le cours était reservé aux limousins.
Bonjour bonjour vous tous.

Tourne la tête vers Cerridween afin de lui adresser à elle aussi le bonjour.Un enchanté de te connaitre n'est peut être pas conseillé...surtout si le cours prévoit quelques coups et vol plané dans la poussière. Il opta donc pour un simple mais efficace: " Maistre d'Arme" accompagné d'un petit hochement de la caboche en guise de salut.

Depuis déjà quelques jours, Sepa avait donné sa candidature pour participer au cours donner par Cerridween pour la lice. Moins inquiet que d’habitude, c’est sereinement qu’il attendit le grand jour. Il espérait qu’il y ait le maximum d’Escuyer pour ce cours, revoir ses frères et sœurs lui faisait grand bien. Enfin ça l’aidait à passer plus vite son temps au poste de garde car il essayait de devenir quel genre de manœuvre qu’ils auraient pour cet entrainement avec leurs équidés. Ca faisait un petit moment qu’il n’avait pas pu s’entrainer avec Chidori, juste quelques balades pour le défouler un peu mais rien de bien sérieux.

Le jour J était enfin arrivé, réveil avec un grand sourire, pas parce qu’il ne serait pas à la herse mais que l’entrainement avec ses frères et sœurs lui feraient un plus grand bien. Le soleil montrait quelques rayons matinaux, ce qui annonçait un entrainement sous un beau temps, ce qui rentrait le cours encore plus agréable en espérant que la chaleur ne soit pas trop importante. Il était temps de sortir de son lit tout de même, il bondit et se mit rapidement sur pied. Il alla se débarbouiller la figure avec de l’eau puis sortit sa tenue d’Escuyer. Il ne savait pas s’il allait rester propre vu ce qui l’attendait mais bon, il fallait être un minimum présentable au début de l’enseignement. Quelques mouvements de la tête à gauche et à droite pour faire craquer le cou pour dire qu’il était fort bien réveillé, en suite il s’étira de tout son long pour étendre tout son corps en l’aire. Une fois près, il fit des ronds avec les épaules comme s’il allait se combattre puis il se dirigea à la cuisine pour y prendre un bon repas car l’entrainement n’allait pas être des plus reposants.

Bien rassasié, il se dirigea aux écuries pour y récupérer son étalon noir. Marchant calmement main dans les poches vu qu’il s’avait qu’il n’était point encore en retard. Il s’accouda au box pour regarder son étalon entrain de brouter la paille mise. Il était toujours aussi magnifique et l’Escuyer avait toujours son regard enfantin quand il le regardait. Ca lui faisait un bien fou de le voir et là, ils allaient devoir montrer que leur complicité est des meilleurs, enfin si l’équidé a envie de faire ça correctement. L’animal avait la fâcheuse tendance d’aimer ridiculiser son compagnon par moment et là, vu la situation, on ne peut pas dire que ça sera le mieux. De toute façon, ils devraient assumer chacun leurs actes durant tout l’entrainement.

Sepa rentra dans le box pour équiper l’étalon puis se diriger au lieu dit. De nombreuses caresses pour rassurer son fidèle compagnon puis il le sortit du box avant de refermer celui-ci. Le Chinonais monta en selle puis se dirigea à la Lice qui ne se trouvait pas si loin que ça. S’approchant du terrain, il vit déjà de nombreuses silhouettes, se demandant s’il n’était pas le dernier. Etant assez près de la troupe, il leva la main pour les saluer.

Bonjour frères et sœur.

Puis il vit la maistre d’arme, baissant sa main, il inclina la tête pour la saluer

Bonjour Maistre d’Armes.

Sepa se demanda s’il n’était pas passé pour un guignol avec son salut de la main. Enfin l’acte était fait et il ne pouvait pu revenir en arrière déjà qu’il ne savait pas s’il était en retard ou non. Il regarda plus attentivement tout le monde puis s’aperçut quand même qu’il était le dernier.

Euh, désolé du retard.

L’Escuyer se gratta la tête un peu gêné de la situation où il s’était mis.

Ils sont arrivés...

Ils sont peu nombreux. Soupir et léger énervement qui pointe dans les sinoples qui dévisagent les présents. Elle salue au fur et à mesure tenant le compte des absents... qui sont légion. Elle note, la maître d'arme, elle note tout de toute façon. Elle oublie rarement d'ailleurs. Ce qui lui donne la rancune tenace.

Sepa arrive en dernier un peu penaud du retard qui n'est pas si conséquent. Mais il s'excuse sinon il aurait eu verte réprimande en retour. Tous sont venus comme prévu avec leur monture. La Pivoine exerce une faible pression des talons et mène Hadès entre les montures pour une petite inspection. Les émeraudes soulignent les montures, les harnachements, les cavaliers... tout passera à son crible. Le moindre négligent aurait une corvée séance tenante. Et ce n'est pas par pur perfectionnisme... un harnais mal entretenu voit son cuir qui se craquelle et qui casse. Une sangle ainsi peut se casser à tout instant et jeter le cavalier au sol. Une monture mal soignée, mal brossée et avec le frottement de la selle, c'est l'apparition de plaies. Puis peut-être d'une infection. Une monture malade n'est plus utile. Et qui veut aller loin, la ménage dit le dicton.

L'inspection menée, la Maître d'arme se positionne devant eux, arrête Hadès et lui flatte de nouveau l'encolure avec tendresse et un mince sourire qui s'éteint quand elle reporte son regard droit devant elle.

Pour ceux qui ne me connaissez pas et je crois qu'il n'y en a qu'un, je suis Cerridween de Vergy. Le premier qui demande quel est mon rôle ira récurer les douves avec la langue...

Sourire en coin qui s'affiche... elle fait doucement marcher Hadès pendant que la voix explique.

Je vais faire une version courte de ce que j'ai expliqué aux Errants... en tout cas un point... car aujourd'hui vous allez vous entraîner plus que je ne parlerai. La chose la plus précieuse qu'à un chevalier en sa possession outre son épée est son cheval. Il vous accompagnera sur les chemins, à la charge, dans les combats. Il sera celui avec qui vous passez le plus clair de votre temps, celui qui vous portera en armure ou non, avec votre paquetage. Il faudra donc en prendre soin.

Elle se fige à côté du matériel entassé pelle-mêle.

En premier lieu et pour vous faire rentrer dans le crâne que votre monture est votre plus grand allié et votre plus grand bien et qu'il faudra la traiter comme la prunelle de vos yeux, nous allons commencer par un petit échauffement... à pied...

Vous allez me faire dix fois le tour de la lice en courant avec votre cheval en bride.

Devant la mine de certains, le sourire s'agrandit et elle précise d'un ton amusé...

Ne vous plaignez pas, j'avais aussi l'idée de vous faire porter un paquetage pour que l'exercice soit plus conforme à la réalité de ce qu'endure votre cheval... mais j'ai envie de vous garder vivants... nous n'avons pas rien pour vous soigner icelieu...

Le coup d'oeil à Flaiche en dira long...
Elle se laisse glisser au bas d'Hadès. Toujours avec ce sourire énigmatique aux lèvres, elle sort de son doublet un petit parchemin.

Comme je dois aussi vous former à un esprit de corps et comme je sais que certains d'entre vous adorent déclamer des vers... vous allez courir en me scandant ce petit hymne qui sera le vôtre pour la durée du cours...

Sur ce, au trot, messieurs et dames...

Elle attend tranquillement que les écuyers soient aux bas de leur monture et aient entamé leurs foulées en piquant dans le sac une pomme qu'elle tend à Hadès. Quand ils sont tous partis, elle commence à déclamer d'une voix forte, vers par vers, en prenant bien soin qu'il fasse de même et demandant de hausser le ton pour les entendre tout du long...

Ce sont les chevaliers Licorne
De la Bretagne en Anjou!
Bretteurs et têtus sans vergogne,
Ce sont les chevaliers Licorne !
Parlant blason, lambel, bastogne,
Tous plus nobles que des filous,
Ce sont les chevaliers Licorne
Encore et toujours debout !

Oeil d'aigle, jambe de cigogne,
Moustache de chat, dents de loups,
Fendant la canaille qui grogne,
Courage en étendard, en proue,
Au moindre soin se renfrognent,
Se fichant des plaies et des trous,
Irritables, butés, sale trogne,
Refusant de se mettre à genoux!

Le sourire, tout léger et discret qu'il fut, s'effaça rapidement des lèvres du Dauphinois, qui descendit prestement de sa monture sans rechigner.

De la volonté... Tout n'est qu'une affaire de volonté. Un regard lourd de reproches adressé au cheval qui, il le savait, aurait bien rit de son fier cavalier, et dressait à présent les oreilles, curieux de voir sans doute si le baron obéirait à cette rousse perchée sur le grand et vieux destrier.

Et Guidel s'exécuta. Voilà bien longtemps qu'il n'était plus hommes d'armes de l'ost dauphinois, temps depuis lequel il s'était habitué à monter à cheval régulièrement, en campagne, en mission, lors des batailles et lors des joutes. Bien longtemps aussi qu'il avait récolté cette blessure au genoux des suites d'un duel avec un ancien Juge dauphinois. Il se maudit intérieurement de ces erreurs, mais tenta de ne rien en faire paraître.

Laissant échapper par moments un léger râle sous la douleur causée par son genoux meurtri, il répéta les mots de la maître d'armes, phrase après phrase.

Ce sont les chevaliers Licorne
De la Bretagne en Anjou!
Bretteurs et têtus sans vergogne,
Ce sont les chevaliers Licorne !
Parlant blason, lambel, bastogne,
Tous plus nobles que des filous,
Ce sont les chevaliers Licorne
Encore et toujours debout !

Oeil d'aigle, jambe de cigogne,
Moustache de chat, dents de loups,
Fendant la canaille qui grogne,
Courage en étendard, en proue,
Au moindre soin se renfrognent,
Se fichant des plaies et des trous,
Irritables, butés, sale trogne,
Refusant de se mettre à genoux!

Mais pendant toute la durée de l'exercice, il n'osa même jeter un regard vers le chevalier qui leur dispensait le cours. Il avait trop peur. Peur de lire de l'amusement dans le regard de sinople lorsqu'elle aurait aperçu la démarche ridicule de ce boiteux trottinant tant bien que mal. Peur d'y lire de la pitié. Son infirmité toute légère qu'elle fut, le Lyonnais l'acceptait comme une juste punition à son emportement, un juste sacrifice pour avoir, lors de ce duel, continué de servir son duché fidèlement à ses principes. S'il était boiteux, il se jurait sans cesse de compenser cette faiblesse par d'autres talents, à cheval notamment, car vraissemblablement la blessure n'affectait pas sa tenue en selle.

Ainsi donc, le baron continuait à trotter devant son cheval. Jetant un coup d'oeil par-dessus son épaule, il se rendit compte que le destrier le suivait docilement, comme habité de compassion ou de respect pour son maître en plein calvaire qui continuait d'avancer.

Merci Faran... Merci mon compagnon... Dit-il tout bas, comme pour lui-même.

Pour cette partie de l'entraînement, nul doute que Guidel arriverait bon dernier, mais il se promit de compenser durant la suite.

Invité

Elle se cala confortablement contre sa monture et ferma les yeux. Sa respiration se ralentit, son souffle devint rauque et elle leva la tête. Le vent caressa son visage. Tout était parfait en cet instant : l'ordre des choses, la température de l'air, le silence ... Rien ne devait changer. Et pourtant, cet équilibre parfait fut chamboulé par l'arrivé des élèves. Les éclats de voix fusaient, les sabots des chevaux martelaient le sol. Sourires et signes de tête au fur et à mesure des arrivées. Puis à nouveau le silence. Un nom qui résonna, une inspection en règle digne de ce qu’elle connaissait de la Maitre d’Armes, jamais rien laisser au hasard!

Bah pour le coup elle n’était pas mécontente de ne pas être sur le dos de son cheval, ça lui ferait un mouvement de moins à faire, surtout après avoir entendu ce qui les attendait. Elle savait que le jeune étalon allait encore la tester aujourd'hui. Il observait son nouvel environnement, oreilles pointées avec curiosité. Dire qu’Ewa n’appréhendait pas du tout son attitude aurait été un mensonge, mais cela ne pouvait pas leur faire de mal et puis elle n’était pas seule. Pourtant une grimace transforma son visage à cette pensée. Etait-ce vraiment mieux?

Elle prit le pas de course et laissa les rênes longues pour essayer de le maitriser afin qu’ils restent au petit trot. Il ne servait à rien de se fatiguer trop tôt, de toute façon ce n’était que le commencement, et au bout des dix tours elle n’était pas sure de ne pas souffler comme son cheval après un galop effréné.

Se concentrer sur ce que Cerridween allait leur demander de répéter après elle… Pas tout à la fois car là cela risquait de déborder dans la caboche de la rousse… Elle tenait les rênes, elle courrait et son cheval trottait, jusque là pas de soucis… Pas le temps de faire le point que cela commençait… Boudiou concentration en mode maximale et elle reprit :

Ce sont les chevaliers Licorne. Souffler, respirer… Et un demi tour de piste un…
De la Bretagne en Anjou!
Bretteurs et têtus sans vergogne. Punaise déjà trois phrases tout peine, un tour et elle se maudissait.
Ce sont les chevaliers Licorne !
Parlant blason, lambel, bastogne.
Tous plus nobles que des filous. Elle devait arrêter de penser, ça serait déjà pas mal.
Ce sont les chevaliers Licorne
Encore et toujours debout ! Voilà qu’il fallait hausser le ton…

Œil d'aigle, jambe de cigogne,
Moustache de chat, dents de loups. Saloperie de voix, tais-toi !
Fendant la canaille qui grogne,
Courage en étendard, en proue,
Au moindre soin se renfrognent,
Se fichant des plaies et des trous,
Irritables, butés, sale trogne,
Refusant de se mettre à genoux!

Tour après tour, elle sentait sa respiration en prendre un sacré coup, ses mollets se contracter, alors que son compagnon d’entrainement avait lui l’air tout à fait à son aise. Gentiment il venait lui effleurer l’épaule de ses nasaux comme pour l’encourager à aller plus loin et lui donner la force nécessaire à cette exercice qui était plus fatiguant pour elle que pour lui.

Quelques tours de plus d’effectués mais pas encore les dix demandés par la maitre d’armes, que la rouquine repensait aux paroles : « Ne vous plaignez pas, j'avais aussi l'idée de vous faire porter un paquetage pour que l'exercice soit plus conforme à la réalité de ce qu'endure votre cheval... Mais j'ai envie de vous garder vivants... » Ewa s’imaginait mal avec un paquetage en plus pour effectuer cet exercice. Bien qu’ils aient enfin trouvé tous les deux leur cadence et que le fait de décrier des vers particuliers ne gênait plus dans la respiration de la jeune femme, elle se serait moyennement vue avec un poids supplémentaire pour trouver ses marques dans ce style d’entrainement.

Elle se moquait éperdument d’arriver bonne dernière, le principal étant de faire au mieux ce qui était demandé et surtout de garder un maximum de ressource pour la suite. Elle ne doutait pas un seul instant que l’endurance allait être mise à rude épreuve. Serait-elle seulement capable d’être soumise à des efforts variables et à maintenir le cap dans la longueur. Là était aussi toute la question et cela pourrait lui faire voir ses limites et ses possibilités, ses manques et ses besoins. Pour le moment l’important était de finir l’entrainement demandé en bouclant son dixième et dernier tour.

Ah ben tiens, fallait s'en douter d'un truc comme ça !!!

Flaiche avait vu arriver les derniers participants, souriant à la remarque de Breccan sur la présence importante de Limousin....ou plutôt d'ex Limousin pour lui, ayant déménagé quelques temps auparavant en Bourgogne. Trois des participants étaient des amis depuis pas mal de temps, pour les deux autres, il avait partagé le grade d'homme d'arme avec Sepa et avai pu apprendre à le connaitre et à l'apprécier, notamment au cours d'un duel, restait Guidel, qu'il connaissait le moins, mais dont il ne doutait pas que cela changerait avec le temps et que les deux homes apprendraient à se connaitre d'une façon ou d'une autre au gré des évènements qui ne manquait pas dans la forteresse.

Les participants tous arrivés...cours encore bien désert au vue des listes d'écuyers que Flaiche faisait pour l'infirmerie, celui ci débuta. Tour d'inspection du Maistre d'Arme, soulagement de Flaiche d'avoir prit quelques minutes pour s'assurer que tout était parfait, de sa propre tenue à l'équipement de sa monture. ET la, ce fut le drame ! Évidement, quoi de mieux pour débuter un exercice sur la lice qu'un passionnant moment de.....course à pied ! Flaiche se retint de justesse d'éclater de rire, tournant sa mine en grimace pour éviter d'être surpris. Il valait mieux à son avis montrer que l'on était pas très joyeux de l'exercice à venir que d'en rire franchement, la maistre d'arme prendrait surement très mal que son cours puise être pris comme...cocasse. Autant évité les corvées tant que cela serait possible, se doutant que son caractère enjoué pourrait lui en causer plus d'une durant ce cours....d'autant que des rumeurs faisaient état que le menu du jour était partie composer de gardon...Autant ne pas chercher à savoir donc à quel sauce l'écuyer serait manger. D'autant que, même si le gardon aimait l'eau, récurer les douves avec sa langue n'était pas à proprement parler son activité favorite. Pour couronner le tout, l'écuyer fut saisi d'un doute quand à la véracité de rumeurs..certes il était médicastre et le regard lancé par Cerrid à son encontre ne signifiait peut être simplement que rien ne leur serait épargné, mais son allusion aux habituels déclameurs de vers finit de lui donner cette désagréable impression.

Bref. Fort heureusement, Flaiche aimait la bonne chair. D'un naturel joyeux et bon vivant, les plaisirs de la table étaient loin de lui être inconnus, ce qui pour éviter l'embonpoint causer par un manque de privation quand cela n'était pas nécessaire, avait débouché, on est pas médicastre qu'à moitié hein, sur un entrainement quotidien pour garder forme et ligne. Après tout, Flaiche était un troubadour dans l'âme, et avait toujours eu besoin pour cela d'un physique irréprochable et d'une souplesse à tout épreuve, que ce soit pour son bien être ou pour ses cabrioles en tout genre. On imagine mal se divertir d'un troubadour suant et soufflant du à un empattement fort peu en adéquation avec ses activités.

C'est donc tout naturellement qu'il descendit de sa monture, tenant tout juste sa bride tant sa confiance en elle était totale, et se mit en petite foulée. L'exercice allait juste être compliqué par la répétition des paroles du maistre d'arme, l'obligeant à trouver un moyen de modeler son souffle tout en parlant. Le souffle, c'était la clé principale d'une course réussie et la moins fatigante possible. Il était tout de même satisfait de ne pas avoir à porter une charge en plus, l'exercice aurait vraiment été ardu et aurait contribué à prendre une bonne partie des forces nécessaires à l'entrainement qui allait suivre. Soit, la course allait être un bon échauffement, à eux comme à leurs montures, réduisant d'autant les possibilités de problème dus à un effort intense avec des muscles froids et non préparés à une activité aussi brutale que soudaine. Nulle doute que cela devait être le but même de l'exercice, peut être même avait il pour but implicite de les obliger à travailler sur leur souffle comme il venait de leur faire lui même. Effort, concentration, travail sur soi....un entrainement des plus efficaces. Il n'en attendait pas moins de la Licorne et de son maistre d'arme. Celle ci n'était d'ailleurs pas étrangère à la médecine. Ceci expliquait peut être cela. Sourire du gardon, petites paroles complices à son cheval, appréciant de courir à ses cotés et se promettant de recommencer, puis il reprit une fois de plus les paroles de leur professeur du jour.

Ce sont les chevaliers Licorne
De la Bretagne en Anjou!
Bretteurs et têtus sans vergogne,
Ce sont les chevaliers Licorne !
Parlant blason, lambel, bastogne,
Tous plus nobles que des filous,
Ce sont les chevaliers Licorne
Encore et toujours debout !

Oeil d'aigle, jambe de cigogne,
Moustache de chat, dents de loups,
Fendant la canaille qui grogne,
Courage en étendard, en proue,
Au moindre soin se renfrognent,
Se fichant des plaies et des trous,
Irritables, butés, sale trogne,
Refusant de se mettre à genoux!

Voila donc à quoi ressemble un cours avec le maistre d'arme le plus terrible que cette morne terre n'a jamais porté. Le Tyran. Pour l'instant Breccan la trouvait certes pas des plus chaleureuses mais jusqu'à présent personne n'avait eu à souffrir de sévices corporels ou de harcèlement moral. On continue comme ça et le gallois va finir par penser qu'elle est la douceur incarnée...Non quand même pas y a des limites. Les chevaux étant à l'honneur durant ce cours, une inspection en bonne et due forme fut de rigueur et comme Cerridween l'a bien dit, aucun à peu près ne sera permis concernant leur monture. Le compagnon le plus fidèle qui soit pour un chevalier, ne pas en prendre soin ou alors l'équiper comme un manche peut s'avérer très dangereux autant pour le cheval que pour l'homme qui le monte. De ce côté là Breccan n'avait pas de souci à se faire, comme beaucoup d'ecuyer ici présent, cela faisait une paire d'année qu'il parcourait les routes du royaume avec sa monture. Comment bien le brosser, l'équiper, tout ça n'avait plus de secret pour lui et le fait qu'Ombre soit toujours aussi vif qu'au premier jour démontre bien le soin avec lequel il est traité. Brec avait grande hâte d'entrer dans le vif du sujet pour partager une fois de plus un moment avec lui.

A la surprise de tous ,ou du moins c'est comme ça qu'il voyait la chose rien qu'en regardant la trombine réjouie de ses frères et sœurs à l'annonce de la première torture du Tyran, le cours commença par un échauffement tout en douceur de dix tours de lice au pas de course. Et encore Cerridween leur fit une fleur en ne leur faisant pas porter un paquetage des plus écrasant. Dans ce cas là le terme adéquat ne serait pas échauffement mais embrasement voir combustion spontanée. Voila qui promet une bonne partie de franche rigolade pour la suite. Breccan réalisa petit à petit que tout ce qu'on a pu lui raconter sur les cours de la Pivoine n'était que stricte vérité, mais ce n'est pas ça qui le fera reculer. Jamais de la vie...au contraire, il était même assez curieux de voir ce qu'elle a bien pu leur réserver ensuite. D'ailleurs il ne fallut pas bien longtemps pour que la seconde couche pointe le bout de son nez. Courir en compagnie de son cheval, bon très bien, s'il faut le faire ce n'est pas un problème pour le gallois qui a su se tenir éloigner des diners copieux ruisselant de graisse et de sauce en tout genre...mais déclamer des vers...ça c'est une sacré vacherie. Brec a toujours eu horreur de la poésie et encore plus de la poésie de mauvaise qualité qu'on croise jusqu'à écœurement partout où on pose le pied. De nos jours, n'importe quel guignol s'improvise barde et vomi ses vers dénués de toute consistance et d'une niaiserie à faire pleurer. Entre les dix tours de lice et les vers, c'était bien la poésie qui relevait le plus de la torture. Chierie, les esgourdes vont en prendre un sacré coup. Quand faut y aller, faut y aller...Quand le maistre d'arme dit, on exécute. Point.

Le départ était maintenant lancé et Breccan n'avait pas d'autre choix que de s'y plier, de toute façon il n'avait aucunement envie de rester sur place avec la Pivoine pour subir un sort encore plus déplaisant.Ne tentons pas le diable. Il caressa le museau de son cheval avant de s'élancer à son tour dans l'échauffement en lui disant : "Ewch Cysgod!" Sa foulée était acceptable ni trop rapide, ni trop lente cependant il lui a fallu un petit moment pour reprendre ses marques car mine de rien ce n'est pas tous les jours que le brun entreprend une course poétique de dix tours autour d'une lice. En parlant de poésie, on pouvait entendre au loin la voix de Cerridween qui les récitait...invitation à en faire de même...Hélas.

Ce sont les chevaliers Licorne
De la Bretagne en Anjou!
Bretteurs et têtus sans vergogne,
Ce sont les chevaliers Licorne !
Parlant blason, lambel, bastogne,
Tous plus nobles que des filous,
Ce sont les chevaliers Licorne
Encore et toujours debout !

Oeil d'aigle, jambe de cigogne,
Moustache de chat, dents de loups,
Fendant la canaille qui grogne,
Courage en étendard, en proue,
Au moindre soin se renfrognent,
Se fichant des plaies et des trous,
Irritables, butés, sale trogne,
Refusant de se mettre à genoux!

Trouver son souffle dans ce genre d'exercice n'était deja pas aisé mais si en plus il faut répéter de la poésie en même temps,on est pas sorti du sable. Fort heureusement ces quelques vers n'étaient pas si désagréable que ça et par conséquent tous risque de saignement des esgourdes est écarté. Le gallois était maintenant à son rythme de croisière, s'accordant bien comme il faut avec le trot de son compagnon équidé et avalant les tours les uns après les autres.
Et un...et deux...et trois...[avance rapide]...et sept....et huit et...neuf...et puis dix tiens.

Et paf !!! elle l'avait pas vu venir celle-là ...déjà le coup en taverne lui était resté en travers de la gorge mais là .... regard en biais vers sa monture, manquait plus que ça ... Cardinal serait-il d'humeur pour cet exercice ? Aristote seul le dirait mais comme on dit : quand faut y aller faut y aller.

Elle retind un soupire, en se disant que si elle faisait mine de rien peut être que le frison suivrait non ? enfin on peut tenter aussi ? aprés tout ça faisait maintenant un moment qu'ils parcouraient les routes ensembles... c'était pas rien quand même ! et pi ... et pi rien. Ce qui lui revenait en tête là ce sont les moments qu'elle avait passé avec lui afin de tenter de le mater. Et pour sûr que ça avait pas été de tout repos. Les forêts Bretonnes en avaient entendu des vertes et des pas mûres à ce sujet. Peut être même que les arbres s'en souvenaient encore, riant de la maladresse de la cavalière à faire comprendre à son fier destrier qu'il n'y a pas que sur un champ de bataille qu'on obeit.

Faut avouer que du côté des champs de bataille elle n'avait jamais rien eut à dire, soit il savait qu'elle était tout à fait capable de le mener là ou il faut comme il faut, ou alors c'est elle qui avait une confiance totale en lui pour faire ce qu'il faut au moment ou il le faut ? Toujours est-il qu'il avait été à la hauteur de ce qu'Erwan lui avait promis et elle ne l'avait jamais regretté... sauf sur les routes.

Ecarts lorsque "Môssieur" veut pas sauter, ruades lorsque "Môssieur" en avait assez de se ballader, changement de rythme lorsque "Môssieur" voulait rejoindre la destination plus vite que ce que voulait la cavalière. Bon c'est pas totalement vrai en fait, elle avait pu apprécier il y a quelques mois son retour en Limou, une excitation qui les avaient réuni alors que St Angel se profilait à l'horizon... ou alors l'entrée quasi "royale" dans le petit village situé au pied du Castel. C'est qu'il aimait se pavaner le Cardinal... port de tête haut ! le stacata de ses sabots frappant le sol assez fort pour qu'on l'entende arriver... un véritable fanfaron dans ces moments là.

Non mais je vous avouerais qu'elle l'aime bien le frison, qu'il lui tape sur le système souvent ... mais qu'elle ne le changerait pour rien au monde. Ils se sont habitués l'un à l'autre depuis le temps. Non ce qu'il y a c'est qu'il est tout à fait capable de comprendre que l'instant est tout à fait propice à la faire passer pour une idiote et que si c'est ça il s'en privera pas le canasson.

Elle quitte l'assise confortable de sa selle pour se laisser glisser au sol, reprenant les renes d'une main, non sans flatter l'encolure de Cardinal tout en lui chuchottant à l'oreille : "c'est le moment de prouver que tu vaux d'être Cheval de la Licorne mon beau ! et regarde bien comment font les autres ... et fais mieux encore !"

Oui bon elle parle à son cheval et alors ? si ça vous défrise c'est pareil hein ! pi elle fait ce qu'elle peut l'escuyère ! Namého ! Elle regarde Flaiche avant de s'élancer derrière lui sur le même pas. On inspire ... on expire... on inspire ... on

On tire un coup sur les renes pour faire suivre se satané foutu canasson malpensif ! Regard de travers, et ignorance superbe dudit canasson, ben que voulez vous ? il se prend pas pour rien celui là !

Quelques pas de perdu, et on reprend la cadence autant que faire ce peu, inspirer

exxxxpirer

innnnnspirer

exxxxpirer

Et on y va du couplet !

Ce sont les chevaliers Licorne
De la Bretagne en Anjou!
Bretteurs et têtus sans vergogne,
Ce sont les chevaliers Licorne !Et hop, on tire un bon coup pour rappeler à l'ordre
Parlant blason, lambel, bastogne,
Tous plus nobles que des filous,
Ce sont les chevaliers Licorne
Encore et toujours debout !

Si tu ne fais pas attention je change de frison !!!!!

Oeil d'aigle, jambe de cigogne,
Moustache de chat, dents de loups,
Fendant la canaille qui grogne,
Courage en étendard, en proue,
Au moindre soin se renfrognent,
Se fichant des plaies et des trous,
Irritables, butés, sale trogne,
Refusant de se mettre à genoux!

Et surtout on se met pas à genoux et on suit le Gardon ! Namého

Depuis sa monture, Sepa attendit que la Maistre d’Armes commence à parler, déjà bon point, il n’était pas totalement en retard mais juste le dernier à être arrivée. Pouarf, rien de grave pour lui, le tout est qu’il soit présent pour son cours, il allait enfin savoir ce que leur réservait Cerridween, il ne la connaissait que très peu et était heureux de l’avoir comme instructrice pour aujourd’hui, peut être apprendrait il à mieux la connaitre en ce jour. On ne peut pas dire que durant la période de la peste dans le Limousin, ils avaient pu faire réellement connaissance, plus en mission que de papotage.

L’escuyer fut un peu tendu quand il aperçut sa supérieure commencer les inspections des montures. Il le faisait naturellement bien mais était ce vraiment assez pour Cerridween. Enfin, pas le choix que d’attendre s’il devait avoir une remontrance, il ne devait pas montrer son stresse sinon son étalon le sentirait et ça serait pas le mieux pour eux. Regarder et attendre, il examina de sa place si rien n’était négligé et à son premier coup d’œil tout devait aller. C’était à son tour, grand silence, presque à retenir sa respiration mais tout se passa bien, tant mieux pour lui, il ne s’imagina même pas la soufflante qu’il aurait pu prendre s’il y aurait eu un problème. Tout défaut aurait pu avoir une conséquence des plus graves par la suite, donc ça aurait été une engueulade méritée après tout.

Le cours commençait réellement et c’est attentivement que le Chinonais écoutait les moindres mots de la Maistre D’armes. Il aurait voulu déjà commencer à faire le pitre en posant la question interdite mais bon, ce serait commencer sur de mauvaises bases et bon, il aurait subit de lourde conséquence et une punition des plus redoutable vu le poste qu’il occupe dans la Licorne. Il préféra donc se taire et eut un léger sourire quand il apprit que c’était un cours qu’avait reçu les Errants au par avant. Il attendait avec hâte cette promotion mais bon, il n’avait peut être pas encore le niveau et saurait attendre le moment venu pour cela. Son sourire s’effacé directement quand il apprit qu’il devrait courir avec Chidori à ses cotés. Eh bin, comme il le pensait, ce cour allait être des plus difficiles et le Lieutenant Commandeur n’était pas des plus tendre. Pouarf, ça lui ferait peut être pas de mal après tout mais bon, à la fin de l’entrainement, il allait au moins perdre des kilos. Surtout ne pas râler, ou tout du moins en silence, montrer qu’on est content de faire tout ceci. Il descendit calmement du dos de sa monture puis pris les rênes.

Bon Chidori, aujourd’hui entrainement donc du sérieux pour une fois, promis, on ira faire les fous plus tard.

Des caresses pour rassurer l’animal et c’est encore le dernier qu’il part, il commença à s’élancer mais fut retenu puis reparti en arrière car l’équidé avait dénié avancer. Il le fixa et fit une tête des plus déçu et malheureux, faisant presque un regard implorant à l’animal. A croire que ça plaisait à l’étalon de faire subir ça à son cavalier car celui-ci commença à avancer seul. Sepa se retourna rapidement puis commença à courir comme l’avait demandé la supérieure. La misère commençait et Chidori qui allait qu’à l’allure qu’il décidait. A chaque tour, l’étalon se mettait au rythme de son compagnon, ce qui rassurait Sepa et qui lui faisait répéter l’hymne des plus gaiement au fur et à mesure. Heureusement, qu’il était encore assez bien entrainé, il n’eut pas de problème de respiration durant les dix tours. Il prenait la peine de mettre son petit bout de réflexion intérieurement pour ne pas se faire remonter les bretelles.

Ce sont les chevaliers Licorne
De la Bretagne en Anjou!
Bretteurs et têtus sans vergogne,
Ce sont les chevaliers Licorne ! ah petit soucis de rime qui ne se finit pas en ou
Parlant blason, lambel, bastogne,
Tous plus nobles que des filous, ah filou,c’est nous, en rime en plus, il était fier de son œuvre.
Ce sont les chevaliers Licorne
Encore et toujours debout ! surtout quand y’a pas de haie à sauter avec Monsieur qui n’en fait qu’à sa tête

Oeil d'aigle, jambe de cigogne,
Moustache de chat, dents de loups,
Fendant la canaille qui grogne,
Courage en étendard, en proue,
Au moindre soin se renfrognent,
Se fichant des plaies et des trous,
Irritables, butés, sale trogne,
Refusant de se mettre à genoux!

Voyant l’animal sérieux, il ne pouvait se permettre de dire des bêtises en lui car pu le temps de réfléchir et il fallait finir au plus vite pour que ses compagnons ne l’attendent encore pas. Petit clin d’œil à Chidori qui avait largement remonté son comportement durant l’exercice ce qui rassura amplement l’Escuyer mais est ce que la chef en dirait autant. Pfff, toujours le stresse de faire mal mais bon, c’était plus fort que lui, il voulait être au top dans la forteresse et être surtout près lors d’une guerre des plus sérieuse.

La maître d'arme observe...

Elle se rappelle de la boiterie de Guidel. Oui elle le savait. Elle l'avait observée lorsqu'elle lui avait passé commande à la forge de Ryes. Cruelle ? Non. Comme elle aime à le rappeler elle n'est pas plus cruelle que la réalité d'un champs de bataille ou que la réalité du terrain. Sur un champs de bataille, pas de place pour les erreurs, les approximations. Pas de place pour les faiblesses, les carences. Alors elle ne lui fera pas de fleurs, pas plus qu'à quinconce. Manque d'humanité ? Non... au contraire. Si elle voulait qu'il ne s'en sorte pas, elle l'aurait laissé regarder. Il n'aurait pas couru, il ne se serait pas entrainé. Il n'aurait pas pallier à cette faiblesse physique. C'est ainsi. Elle le traitera en égal aux autres. Pour elle c'est la plus grande des justices.
Elle observe aussi... que personne ne l'a aidé ou n'a cherché à l'aider. Il y a peu de communication entre les écuyers. Même si l'exercice n'est pas aisé vu ce qu'elle s'évertue à leur faire s'époumoner. Mais dans un champs de bataille, lorsqu'ils donneront des ordres, il faudra veiller à tout et à tous. Là est la difficulté. Veiller à soi, veiller à ne pas se blesser ou tomber, puisqu'un Licorne blessé ou mort ne sert plus à rien. Mais savoir regarder aussi autour, pour savoir qui secourir, où porter renfort, où sont les faiblesses. Tout un art et une manière. Elle leur inculquera qu'on ne laisse personne derrière soi. Une autre fois... ils ne peuvent pas être parfaits. Elle n'aurait plus de travail...

Vaille que vaille ils finissent tout de même. Avec plus ou moins de succès en fonction du bon vouloir de leur monture, qui est plus ou moins habituée à se faire mener en bride et a accepté les ordres d'un cavalier à pied. Quant aux cavaliers... ça sent le manque d'exercice. Mais la faute lui incombe en partie. Elle saura les faire suer et demain les muscles seront endoloris... ça leur rappelera qu'ils sont vivants d'une part et d'une autre que la lice est ouverte à qui veut bien s'y rendre. Mais à renouveler pour voir les progrès effectués... elle dissimule un sourire pendant qu'Hadès frotte son nez sur son épaule en appel à une nouvelle pomme.

Dis donc toi, tu crois avoir mérité quelque chose alors que tu n'as rien fait ? Regarde tes congénères un peu qui trottinent et estime toi heureux de pas être de la partie...

La main gantée frotte tendrement le museau et le chanfrein et elle attend qu'ils se rapprochent... elle les laisse souffler une petite minute avant d'enchainer... surement trop vite à leur goût.

Rentrons dans le vif du sujet voulez vous ? Tous en selle puisqu'aujourd'hui cela sera aptitude au combat monté pour tous... et pour pimenter un peu les choses, nous allons faire deux équipes. Celle qui aura fait la meilleure prestation aura le droit de laisser sa monture à ceux qui auront moins bien exécuter ce que je vais demander, afin qu'ils les bichonnent avec soin en plus des leurs... et peut-être la mienne en sus...

Au vu du bestiau cela prendra encore plus de temps... mais ça peut être un élément très motivant.
Elle prend le temps d'attacher Hadès à l'entrée de la lice assez loin du sac de pommes, monsieur étant gourmand...

Alors l'équipe «Gueule»... qui se mesurera à l'équipe « Sinople »

Les émeraudes examinent le petit groupe avant que trois noms soient énoncés.

Flaîche, Ewaele, Bess... je pense que le gueule vous ira parfaitement...

Petit sourire en coin avant de reprendre.

…. contre en sinople, Breccan, Sepa et Guidel.

Et de les laisser ingurgiter les deux nouvelles en se rendant près du matériel et en prenant deux épées et en fourrant six pommes sous son bras.
Elle en plante une dans le sable devant la première allée de la lice, puis met trois pommes sur chaque piquet, avant de faire la même chose de l'autre côté.

Exercice de dextérité tant que vous êtes encore frais, messieurs dames... simple mais efficace. Un gueule partira de l'autre côté, un sinople d'ici. Lancé au galop, vous attraperez d'abord l'épée au sol, et ensuite vous tenterez de fendre chaque pomme que j'ai placé sur les piquets en deux. Attention j'ai bien dis fendre et non faire tomber... sinon cela aurait été trop facile. Une pomme coupée en deux donnera trois points à l'équipe et dans ma grande mansuétude si vous arrivez à la faire tomber, j'en accorderai un...

Premier duo et on enchaine, je ne voudrai pas vous laisser vous refroidir...

Le sourire ne fondra pas bien au contraire... et de partir se placer au milieu des barrières, sac de pomme en main pour être à l'affût de chaque essai... et pouvoir attribuer les points en connaissance de cause.

S'passe quoi dans la tête d'un gardon ???

10 tours à faire...en chantant...9 tours..avec sa monture en bride....8 tours.....un exercice peu commun......7 tours.....et peu habituel aussi.....6 tours, le secret est dans le souffle....5 tours...hé ben heureusement que sa petite course du matin m'a donné quelque peu d'endurance hein...4 tours....il est long ce terrain non ?..3 tours...mince, c'est quoi après cigogne ? .... 2 tours...pas possible, il rallonge ce terrain ou quoi ?..1 tour..."Encore et toujours debout !"..mouais, ben faudrait pas quelques tours de plus hein...quelle idée de chanter en courant aussi....
Souffle qui se fait des plus court en arrivant vers la maistre d'arme, satisfait que la course soit finie mais craignant quand même un peu pour la suite. Temps de souffler, qui n'était pas pour lui déplaire d'ailleurs. Pour sur qu'avec des pierres dans le dos, il aurait finit par faire un petit muret...si si, la où il serait tombé. Après une petite pause bien méritée, reprise des indications par la maistre d'arme.
Gardon qui pâlit. Si si c'est possible. Déjà que sur cheval, il n'est pas encore des plus habiles, même si avec les années et les bons conseils de Marie a ses débuts il était parvenu à un certaine maitrise de la chose, il était loin de faire des prouesses sur sa monture. Tenir une lance et un bouclier pour des joutes, cela passait encore....mais se pencher pour attraper une épée...mouarf....une épée. Son deuxième domaine favori...
Evidemment, on aurait pas pu lui demander d'aligner les pommes une par une avec un arc et des flèches, fallait bien qu'il tire son surnom de quelque chose hein, cela aurait été trop facile, même à cheval sans doute. A croire que toutes ses faiblesses allaient être mise à rude épreuve durant cet exercice. M'enfin, la plus grande faiblesse du gardon avait toujours été les femmes, et la dessus, aucune chance que....arf, elle a dit quoi pour les équipes déjà ?

"Flaîche, Ewaele, Bess... je pense que le gueule vous ira parfaitement... "

Bon....ben ça c'est fait. Rajoutons donc la déconcentration et c'est bon, le frétillant est tout prêt à aller se planter. Ben d'ailleurs tiens, il y va le gardon ! Pour sur, allez, il se sacrifie pour les dames, bon prince, même pas peur de passer le premier hein. T'façon vu la m... dans laquelle il est, autant en finir vite, il oubliera plus vite. Pi comme ca si le médicastre finit en pièce à la place des pommes ptet que les autres auront la chance d'éviter l'exercice...
Bon, quand faut y aller faut y aller. Il se signe, plus par angoisse que par réelle conviction, et reprend place sur sa monture. Il la fait s'avancer jusqu'à l'allée opposée, d'où il devrait partir. Partir ? Hum oui ca serait ptet une idée...s'enfuir, vite....bah, parait que le ridicule ne tue pas..ben ça risque d'être vérifié pour le coup. Monture placée et prête, du moins plus que son cavalier. Attente du signal qui ne tardera pas à venir. Et si....non...allez.....HUm non, en fait, mauvaise idée. Faire l'exercice au pas ne devrait pas être du goût de la maistre d'arme, inutile de rajouter une corvée en plus de devoir recommencer l'exercice. Tant pis, c'était quand même bien pensé, mais totalement fou de penser la chose réalisable sans avoir à craindre des conséquences surement bien pires que le mal évité.

Enfin....qui vivra verra. Léger coup de talon à sa monture qui s'élance. Détermination du gardon malgré tout, on fait ce qu'on peut après tout. Garder l'épée en vue, la fixer du regard, ne voir plus que ca, telle la cible à atteindre pour flèche parfaitement tendue sur l'arc. Seul détail que le gardon avait oublié, c'est qu'une flèche, pour se aller ficher dans sa cible..ben elle quitte l'arc....obligatoirement. Gardon qui se penche, l'épée toujours bien en vue, dans sa ligne de mire et.....basculement qui manque de le faire chuter, rattrapage in extremis à la bride et remise en place a grands coups de protestation du cheval. Grimace du gardon. Ça commence bien....bon, ben on y retourne. Second passage de l'écuyer, plus assuré, moins cafouillage. Epée en main, il retourne se placer. Plus qu'a couper des pommes cette fois. Des citrouilles auraient été parfaites, mais bon, on ne choisit pas toujours ce qu'on va manger...

Eeeeeeeeeeettttt c'est parti pour le premier candidat qui s'élance une nouvelle fois sur la lice. Espérons que son raté ne l'ai pas trop déconcentré. Attention il arrive vers la première pomme, bras qui se lève, moment fatidique et OOOHHHHLALALA ! le cavalier viens de complètement louper son coup et emporté par la force de celui ci vient de s'affaler à terre ! La pomme est toujours sur le piquet...raté, mais le cavalier n'est plus sur son cheval....
Le voila qui remonte....est ce vraiment une bonne idée ? Ça pourrait être dangereux...Bon, il est reparti, se dirigeant vers la seconde pomme, que va t'il lui arriver cette fois ? Eh bien voici encore un nouveau coup loupé, décidément la chance n'est pas avec lui aujourd'hui...Bon alez, dernière pomme....on y croit plus trop mais bon, faut pas être méchant....QUEL REBONDISSEMENT ! Mesdames et messieurs il a touché la pomme !!!!! C'est un miracle........Bon elle est pas coupée mais fallait pas rêver non plus hein ! Eh bien quel spectacle mes amis !!! Bon allez suivant et on en parle plus.

Bon mais dans la tête du gardon s'passe quoi ? Rembobine Alfred !

Tentative pour retrouver un semblant de concentration après son échec cuisant à attraper l'épée au sol. Grondement intérieur du gardon, perturbé par sa perte de contrôle et sa chute évitée de justesse. Il ne doit plus faillir ! Il s'élance sans perdre un instant, à trop réfléchir, il ne gagnerait rien, il fallait improviser. Une fois de plus, il ne sent rien venir et, au moment de frapper la pomme, l'image qui l'assaille, la sensation conjugué à son manque d'expérience le font frapper de toute ses forces, s'avançant jusqu'à en chuter pour de bon cette fois. Il reprend ses esprit en touchant terre, brutalement. Grimace de douleur sous le choc, repoussée par une vague de colère sourde qui monte en lui, poussée par une sensation étrange qu'il n'arrive à définir. Serrant les dents, il remonte en selle, et se jette une fois de plus dans la mêlée. Sa main se fait tremblante, poigne qui se serre sur la garde..cete fois, il lui tranchera la tête... et frappe a nouveau, s'envolant encore bien au dessus de la pomme. Une rage toute intérieur l'emporte alors, ne donnant lieu sur son visage qu'a se qu'on aurait pu prendre pour une simple colère contre lui même, ponctuée d'une détermination farouche à toucher. Cette fois, il en fera des copeaux de cette satanée pomme, de la chair jusqu'au trognon, et le piquet avec !
L'épée s'abat enfin pour toucher sur la dernière pomme mais, frappant de l'arme légèrement inclinée, le plat de la lame fait voler la pomme à terre, la tranchant à peine. Demi tour du cavalier pour constater l'état du fruit sur le sol. Grimace maussade de circonstance, il retourne planter l'épée là où elle se trouvait pour le prochain membre de son équipe, laissant la colère s'estomper, masquant l'angoisse qui montait une fois de plus.

Retour vers ses compagnons d'infortune, sans un mot, regard défiant quiconque d'oser se moquer. En cet instant, il le savait, la rage qui l'avait prit quelques instants plus tôt couvait toujours, comme attendant le moindre petit déclic pour exploser une fois encore.

Deux groupes, sinople et gueules... L'idée était amusante, et l'errant se félicitait d'avoir voulu participer à ce cours, ne serait-ce que pour avoir quelques idées pour les prochains qu'il devrait donner... En réalité, c'était surtout pour le plaisir de s'entraîner avec Faran pour une fois qu'il avait tenu à participer, et il l'avait amèrement regretté au moment du "petit" échauffement.

Il se mit en selle, par la droite, de manière à ne pas trop devoir plier le genoux gauche qui le faisait tant souffrir. Puis, juché sur son destrier, il jeta un oeil aux autres participants des deux équipes... Les trois gueules, c'était les Limousins... Le jeu de mot le fit sourire légèrement, tandis que, voyant que Flaiche s'avançait déjà pour le premier échange, Guidel pressa également les talons dans les flancs du grand frison pour se placer face à celui-ci.

Il respirait encore en happant l'air par goulées, récupérant difficilement de l'exercice précédent, mais au moins n'avait-il plus trop mal... La sueur déjà refroidissait le long de son échine et il était temps de se mettre en mouvement. Déjà, Flaiche s'élançait et une fraction de seconde plus tard, son opposant lyonnais. D'abord l'épée plantée dans le sable de la lice...

Le cheval lancé, le cavalier ôta son étrier gauche, tandis que, s'appuyant principalement sur le droit, il se pencha pour saisir l'épée sans réelle difficulté avant de se redresser pour s'attaquer aux pommes... La première... La pomme est déjà proche et Faran est lancé bien vite. Assurément, Guidel n'aurait pas raté la tête d'un homme, mais une petite pomme... Il touche, et la pomme choit dans le sable pratiquement intacte. La seconde, c'est Faran qui la repère en premier, et, l'animal tournant la tête au dernier moment, le baron doit rapidement combler l'écart par un brusque mouvement des renes avant de donner son coup de taille qui, encore une fois, projette le fruit sans le trancher. Avant d'arriver au troisième poteau, Guidel resserre encore un peu son étreinte sur les renes tout en rafermissant le contact de ses jambes dans les flancs du destrier, s'assurant ainsi qu'il ne fasse plus d'écart, plus qu'à se concentrer sur cette dernière pomme encore à quelques mètres... Pointant son épée droit vers la compote en puissance, il se résolut de l'embrocher à l'estoc, profitant de la lancée du cheval. Pile au centre! L'épée traverse la pomme qui ne tiend que quelques foulées au bout de la lame, avant de choir en deux moitiés identiques sur le sol.

Soupir du jouteur dauphinois, au moins une de correctement embrochée! Il tira légèrement sur ses renes, puis laissa Faran ralentir son allure puis en changer... Au trot puis au pas en une volte le ramenant auprès de la dernière pomme. Mettant rapidement pied à terre, Guidel se pencha pour ramasser les deux moitiés du fruit pour Faran, avant que le maître d'armes ne soit venue le récupérer, décochant à cette dernière un sourire triomphant. Menant à nouveau son grand compagnon à la robe de nuit par la bride, il vint se placer auprès des deux autres cavaliers de l'équipe sinople, donnant parcimonieusement la première moitié de pomme à dévorer à l'étalon pour que celui-ci se tienne tranquille durant les autres prestations.

Il savait déjà en son for intérieur que, quelle que soit l'issue du jeu, il ne laisserait à aucun autre le soin de sa monture pour cette fois, préférant s'occuper personnellement des petits bobos du cheval, vérifier que celui-ci ne transpire plus et est correctement séché après l'exercice. Un bon destrier coûtait cher... Et un destrier comme Faran serait irremplaçable.

On s'en n'est pas trop mal sorti cette fois nan ? ben quoi ? elle court avec un frison des plus indépendant et elle ne choit pas. Elle économise son souffle tout en déclamant quelques vers, et elle arrive à ne pas brailler.
Evidemment hein c'est plus facile au premier tour qu'au dernier. Sachant qu'il y en a un quelque part qui a du se gourer parce que c'est pas 10 fois qu'ils ont fait le tour hein ...

nanan fois de SM c'est AU MINIMUM 15 à 20 tours. Faut arrêter de déconner là hein ! En même temps on peut pas faire attention ou on met les pieds, se souvenir de rimes, suivre le rythme et en plus compter !!!!

Le souffle est court, mais la mine rayonnante. Enfin ça c'est ce qu'elle croit, parce qu'à y regarder de plus prés elle anhèle, le visage rougeaud, écoutant la Maistre d'Armes qui bien entendu ne va pas s'arrêter là. Ben oui quoi ? ça serait trop beau. Bref soupir réprimé, elle avait été parmi les premiers à vouloir participer à ce cours, mais elle avait oublié entre temps qui le donnait ...

En tout cas pas question d'y retourner avant d'avoir récupérer, et là la chance est avec la Bessou, parce qu'elle n'a pas besoin de trouver une solution pour pas y aller de suite. Le Gardon n'attend pas pour se lancer, suivi d'un Guidel, les deux prenant chacun place de chaque côté de la lice. Ils s'élancent quasi ensembles, une épée reste sur le carreau alors que l'autre est bien en main. L'expérience ? peut être ou alors le Gardon est troublé... il répare son erreur et les choses sérieuses démarrent.

Bess observe avec attention, caressant l'encolure de Cardinal sans même s'en rendre compte. La prise des épées, les pommes ratées ou coupées, les chevaux en action sous les ordres de leur cavalier, l'effort que chacun fait pour y arriver avec plus ou moins de réussite. Tout le monde observe, c'est que parfois les erreurs des uns permettent aux autres d'apprendre, certe moins que s'ils avaient fait l'erreur eux mêmes, mais apprendre tout de même. Quoi que de cet endroit précis il est plus difficile de voir le pourquoi mais bon c'est mieux que de bailler aux corneilles. D'autant que si on fait ça y en a une qui à défaut d'être Pivoine passera au cramoisi, et avec bien entendu les blâmes qui vont avec (par blâmes entendez bien
entendu des corvées...).

Les deux Licornes reviennent. Flaiche avec une mine des plus patibulaire, pas le moment de faire la moindre remarque sur sa prestation... quoi que Bess n'oserait rien dire, elle espère déjà toucher une pomme ... alors bon on va pas jeter la pierre avant d'avoir fait ses preuves hein ? ça serait très malvenu. Guidel quand à lui pouvait quasi se pavaner. La dernière pomme ne serait pas à ramasser par la Maistre d'Arme qui déjà se dirigeait vers
les piquets pour y placer de nouvelles cibles.

Et bien mon ami je crois qu'on va y aller !

Sourire de connivence au frison avant de s'atteler à remonter sur la selle. Le mouvement ne sera fluide qu'une fois le pied bien dans l'étrier. Brève accolade sur l'encolure du canasson, petit clin d’œil à Ewae tout en se penchant sur l'oreille de Cardinal

Je compte sur toi mon beau

Coup de talon sur les flancs, et l'animal se met en branle, oreilles dressées, juste quelques pas avant d'entamer un trop pour rejoindre le nord de la lice, là ou tout va se jouer pour l'escuyère.

Arrêt, volte, Bess fixe l'épée plantée au sol alors que Cerrid regagne les élèves. Pomme et épées sont maintenant en place. Pffff j'vais jamais y arriver...Elle donne le départ, se calant au fond des étriers pour garder une bonne assise, libérant une main pour l'épée qui est dans sa ligne de mir. L'attention est à son comble, elle se penche, l'épée est à portée de main, voil....

Ecart du frison, et pour celui qui se pose la question il est bien entendu "é-vi-dent" qu'il l'a fait exprès !!! demandez à Bess elle vous le dira ! résultat ? ah ben elle frôle l'épée non sans être déstabilisée. Ne me demandez pas comment elle arrive à se redresser avec l'armée à la main...enfin à la main façon de parler. Nous diront plutôt que la tenue n'est pas très académique...mais au moins elle à l'épée ... elle ! spa comme certain poisson qui doit d'ailleurs l'observer, souhaitant sans doute qu'elle se vautre copieusement.

Elle reprend contenance en même temps que sa main resserre les doigts sur la fusée. Ouf ! elle l'a !

Et d'un

Cardinal n'a pas ralenti pour autant, l'escuyère se refusant catégoriquement à montrer son courroux après ce qu'il vient de lui faire, préfère ne rien dire, resserre les doigts autour de l'arme, se cale sur sa selle, alors même que la première pomme est à sa portée, la lame se lève avec rapidité, mais la Tresse sait déjà qu'elle n'a plus le temps de quoi que
ce soit, elle à perdu l'objectif suivant. Elle sent à peine l'impact du bout de sa lame sur la pomme, pas le temps de voir si le coup est réussi ou pas que déjà la cible suivante est dans sa ligne de mire.

Les doigts assurent la prise du l'épée, l’œil ne quitte pas la pomme, le mouvement est plus fluide, mais l'énervement est là et malheureusement un escuyer énervé n'est pas toujours bon à quelque chose et la preuve en est faite. Le mouvement du poignet qu'elle imprime est trop important et c'est du plat de la lame qu'elle frappe la pomme. Celle-ci aura peut être une
marque, encore faudra-t-il déterminer si elle est talée par le coup qu'elle vient de recevoir, ou par l'impact qu'elle fait en chutant sur le sol. Raté, mais au moins elle l'a touchée.

Bess sert les dents, humpf quel intérêt une pomme ? hein ? c'est pas une 'tite pomme qu'on doit couper sur un champ de bataille, ce sont des bras et des têtes !!! Bordel! C'est pas une pomme qui va m'empêcher de combattre !!! j'vais vous montrer moi ce que je fais des pommes... d'abord ça vaut pas la prune les pommes ! et pi c'est pas si bon qu'on le dit !

La mine est déterminée, les yeux lancent des éclairs alors qu'elle lève l'épée pour frapper.

NAMEHOOOOOO !!!!!!

Et vlan dans les dents ! Elle y met tout son cœur l'escuyère et bien que la pomme ne soit coupée en deux, elle est tout de même coupée ! Elle tire sur les rênes, fait faire une volte à Cardinal pour retourner rejoindre les Gueules. Elle met pied à terre, l'humeur pas tout à fait des plus sereine... et grommelle un nouveau Namého !

Invité

Arrivée en petites foulées, il ne fallait pas lui en demander plus au bout des dix tours… Courir, tenir son cheval et le retenir dans ses ‘mais tu me gaves à me faire tourner, moi je veux aller par là’, répéter à tue tête les mêmes mots sans s’tromper ni faiblir dans le ton et avancer sans trop réduire la circonférence du cercle de la lice au risque de se faire rappeler à l’ordre par Cerridween. Et après vous pensiez qu’elle s’arrêterait avec le sourire? Bah c’était rêver, cela ressemblait plus à petit regard à droite puis petit regard à gauche pour voir l’état des autres afin de se rassurer. Ben oui on faisait comme on pouvait en pareille situation. Mais ce qui l’inquiétait réellement c’était le fait que cela ne soit que le début du cours et qu’elle n’avait pas finit d’en chi… Enfin de transpirer! Elle écouta les consignes, évitant de se tenir les côtes ou de se pencher, tout en posant ses mains sur ses cuisses pour reprendre sa respiration. Cela aurait fait désordre et elle n’avait pas vraiment envie d’être la risée des autres. Alors prendre une pose naturelle et décontractée, jouant les presque pas fatiguée, et d’une fraicheur imparable! Bien qu’il ne fallait pas s’approcher de trop près non plus car elle était certaine qu’on pouvait voir quelques gouttes de ci de là ruisseler sur sa peau.

Bref, passons les états d’âmes de la rouquine et revenons à nos moutons : la suite du parcours du combattant! Ah ben sisi cela y ressemblait. Vous savez le style : vous avez signez c’est pour en ch… Zut deux fois ça fait beaucoup… Ben pas grave car cela ressemblait à ce principe là quand même. Et ce fut le gardon qui se lança, mais quelle fougue il avait ou c’était pour en avoir fini plus tôt? Hum… Ewa se demandait s’il n’avait pas calculé son truc à vouloir les devancer. En général c’était plutôt les femmes et les enfants d’abord non? Bon pas d’enfant, mais elles étaient quoi avec la Bess? ‘Fin elle se fit moins fiérote l’Ewa quand elle se rendit compte que la mise en pratique était beaucoup moins facile que les explications données par la Maitre d’Armes… Un nez qui se mit à tortiller, un « oh » qui s’échappa des lèvres quand Flaiche avait faillit se vautrer et avait raté l’épée… Boudiou, ils n’étaient pas au bout de leur peine… Ben pour le coup elle laisserait passer la Natte avant elle hein… Mode observation pour l’irlandaise qui essayait de voir comment se tenir et les gestes à faire selon les réussites ou les ratés des autres… Mouais c’était un moyen comme un autre de se rassurer et de penser qu’ils avaient, eux, du moins une certaine technique. Elle n’avait pas osé piper mots quand le rouquin les avait rejoints, voire même avait reculé d’un pas innocemment pour ne pas prendre la suite. Sa phase matage des ralentis et des plus beaux ratés, n’était pas finie, elle voulait s’en mettre plein les mirettes avant de se ridiculiser à son tour.

Arfff, Bess avait fini à son tour, ce qui ne lui laissait plus aucune échappatoire. Elle ne pouvait pas laisser finir les sinoples histoire de? Non? Bon d’accord. Elle enfourcha donc sa monture et prit le parti de se dire que cela n’était qu’un mauvais moment à passer et que le plus dur, de toute façon restait sans doute à faire… Mais quand même ce n’était ni la ballade des gens heureux, ni un simple exercice de routine! Se pencher sur son équidé, lui murmurer quelques mots à l’oreille, car sans lui et sa conduite exemplaire elle n’arriverait à rien. Et voilà pas la Rousse en train d’expliquer à son cheval ce qu’il allait se passer et ce qu’elle attendait de lui. Elle aurait peut être mieux fait de se parler à elle-même pour le coup car qui tenait les rênes après tout?

Bon alors là tu vois on va partir au galop, je devrai attraper d'abord l'épée planté dans le sol et tenter de fendre chaque pomme que la m’dame elle a placé sur les piquets. Et attention, elle a dit : fendre et non faire tomber... Ah oui mais non ça ne te concerne pas ça… Tssss. Et je te préviens, il est interdit de toucher aux pommes pour les manger avant que je les ai touchées hein!

Galop voulu, galop effectué, mais elle avait prononcé le mauvais mot. Pas folle la bête et surtout maline… Imaginez… Corps en parfait alignement avec la monture pour ne faire qu’un, les genoux serrant les flancs de la bête pour maintenir le rythme et permettre un mouvement élégant afin de récupérer la lame qui fendait le sol, oui imaginez bien car à ce moment là du récit le mot magique devait toujours tinter dans les oreilles de l’équidé : pomme, pomme, pomme, pomme. Et là allez contrôler un cheval dont l’appel du ventre comptait plus que ce que pouvait lui indiquer sa cavalière ! Elle se baissa, préparant son geste, mais qu’elle ne fut pas sa surprise au moment d’attraper l’épée de sentir l’énergie vivace de son partenaire vibrer dans ses jambes et prendre un rythme fougueux pour se jeter sur le fruit défendu. Elle eu tout peine le temps de s’accrocher à sa crinière d’une main pour ne pas glisser plus en avant sur son flan et éviter la culbute, pour ensuite tirer sur les rênes pour calmer la bête. Elle vit le coup où elle louperait sa cible et ce ne fut que d’un doigt placé en forme de crochet qu’elle put tirer du terrain l’objet coupant utile à la suite de l’exercice. Mais comment se redresser? Comment ne pas faire tomber la lame Et surtout comment enchainer et faire voler les pommes dans cette position mal adaptée? Souffler, faire le vide, essayer de reprendre la garde sans faire choir et enfin se redresser avant le premier piquet… La chance des débutants sans nul doute, car en moins de temps qu’il faut pour le dire maitresse rouquine sur sa monture perchée, tenait en sa main une épée.

Hé bien après cet intense moment de caquage dans les règles d’un art non défini, Ewa leva sa lame et pourfendit l’air visant le premier fruit… Le résultat du premier touché allait, elle le savait, définir la suite des évènements, si son cheval n’en décidait pas autrement et ne se faisait pas un petit encas de ces cibles. Arriva le moment fatidique et d’un coup sec toucha avec certitude la pomme, mais pas dans son milieu, un morceau vola… Ne pas se plaindre après avoir vu ce qu’il pouvait arriver au passage de Flaiche, elle devait plutôt se réjouir de son premier coup. Maintenant ne pas se déconcentrer et enchainer, le second fruit arrivait à grande vitesse. Elle prépara son geste et fit vibrer sa lame en assenant le coup qui la fit grimacer, elle venait d’entamer le fruit avec légèreté sur un côté, rien de spectaculaire, voire même ridicule? Moui et bien c’était toujours mieux que de la voir toujours entière sur son piquet ou de la faire tomber sans la toucher… Il fallait des fois savoir se contenter du ‘ce n’est pas si mal que ça’. Oui cela aurait pu être mieux, on peut toujours mieux faire, mais on peut aussi aller dans le sens inverse et faire… Ben rien, et ceux qui ne sont pas content, et bien dites vous que plus blanc que blanc ce n’est pas transparent… Tssss. Ne pas perdre le fil surtout, il n’en restait plus qu’une! Fixer sa cible avec intensité , lever son bras afin de préparer le mouvement parfait qui devait s’en suivre, raffermir le maintien de l’épée à se faire mal aux doigts à force de serrer, maitriser l’équidé avec ses cuisses et prendre le risque de relâcher sa longe pour que son corps suive la poussée qu’elle allait donner, souplesse, dextérité, concentration, et vlan!

La pomme était coupée en deux partie égale, geste presque parfait, presque car la perfection est somme toute aléatoire. Le fruit comme dans un ralenti se fendit par moitié et arracha un sourire à Ewa. Elle calma son équidé et lui fit faire un demi tour presque machinalement pour se convaincre de ce qu’elle venait de réussir, fit le tour du piquet, jeta un regard complice à Flaiche et Bess. Pas fière, mais heureuse, non pour elle mais pour eux… C’était un exercice collectif et la réussite ou le ratage concernait chacun des membres choisis par le maitre d’armes pour représenter les gueules! Non pas que ces co-équipier avaient plus ou moins fait qu’elle, là n’était pas la question, juste Frère un jour, Frère toujours, il fallait se serrer les coudes. Elle revint vers les limousins et leur offrit un de ses traditionnels sourires en coin.

Sepa remonta en selle comme avait donné l’ordre la Maistre d’Arme. Qu’allait elle leur réservé cette fois ? Cela n’allait pas être chose facile, seul chose qu’il pouvait se dire. Elle faisait rarement dans la dentelle après tout mais bon, ils étaient là pour un entrainement. Grand moment de surprise, elle les laissa respirer un petit de temps, il en profita grandement et ne perdit pas ce temps pour faire l’andouille. Déjà direct de la concurrence entre deux équipes et la sentence serait de nettoyer les équidés. Enfin s’en occuper était tout de même un plaisir et non une punition pour lui après tout. Il aimait s’occuper des animaux mais bon, la difficulté était de savoir s’ils se laisseraient bichonner ou s’ils corseraient la tâche.

Déjà elle fit deux équipes, pas d’importance pour Sepa, il avait autant confiance aux un et aux autres, après tout c’était des ses frères et sœurs. C’est sa deuxième famille et il fonctionnait comme ça pour que tout soit dans l’ordre et que ça se passe au mieux. Eh voilà, c’était un sinople, il était dans l’équipe de Breccan, il le connaissait plutôt bien étant à ses cotés au poste de garde, et de Guidel, qu’il connaissait beaucoup moins mais c’était l’occasion de faire mieux connaissance. Du haut de sa monture, il regarda Cerridween placer le matériel, ça n’allait pas être chose simple, il en était sur voyant la disposition de tout ça. Il écouta les directives et laissa Guidel commencer vu qu’il s’était avancé pour prendre les devant, adversaire pas des plus simple qui n’était d’autre que Flaiche. Sepa n’avait toujours pas digéré sa large défaite contre lui lors du duel. Enfin victoire bien mérité à ce moment là.

L’Escuyer les regarda faire, prenant quelques astuces pour son passage. Il allait passer en deuxième et espérait qu’il allait bien s’en sortir quand ça serait son tour. Il souffla un peu, tapotant l’encolure de Chidori pour le mettre en confiance. Il essayait déjà de chercher la meilleure technique pour ne pas se louper et de ne pas rater une des pommes placées. Il aurait encore un peu de temps pendant que la Maistre d’Armes placées de nouveau les pommes. Il s’avança, donnant un peu petit coup à l’animal pour qu’il se place sur la ligne de départ.

Sepa fixa tout d’abord l’épée, comment allait il régler son compte pour la récupérer. Départ donné, il s’élança rapidement puis fit ralentir Chidori pour récupérer l’épée, certes s’il loupait cette étape, toute la suite était loupé. Perdant du temps, sur cette épée qu’il attrapa tout de même correctement, il espérait que la suite conviendrait le mieux. Il reprit un peu d’accélération et fit balancer son épée en direction de la pomme qu’il coupa un petit peu, petit encouragement dans sa tête sur ce moment. Confiant, il continua vers la deuxième pomme, peut être un peu trop confiant, il fit son mouvement pour la trancher beaucoup moins correctement et au lieu de la trancher, il ne fit que tomber la deuxième pomme. Le Chinonais ferma les yeux pour se remotiver, ce n’était pas totalement perdu, il fixa la dernière pomme et refit encore plus correctement sa première manœuvre, il ne pouvait pas ravoir un éjecte à ce moment, ceci pénaliserait l’équipe et il s’en voudrait par la suite. Enfin mieux qu’il ne le pensait, il coupa la pomme des plus correctement, même lui s’en surpris.

Sepa fut heureux et eut un léger sourire sur sa performance, pour une première, il s’en était plus que bien sortit pour lui bien qu’il ait loupé la deuxième pomme. Enfin bon, prochaine fois, il prendra moins confiance et se concentrera plus sur chaque étape après tout. Il perdit son sourire car tout n’était pas fini puis il n’avait pas de quoi être super fier, ce n’était qu’un exercice et tout n’était pas fini. Il restait encore deux concurrents à passer et là, le verdict de Cerridween tomberait enfin, il saurait à ce moment qui aurait la sentence de nettoyer les montures après. Il resta sur le dos de sa monture regardant les derniers participants.

Dix tours de lice ce n'est pas la mort cependant on est bien content lorsqu'on en voit enfin le bout...d'autant plus lorsqu'il s'agit d'apercevoir le bout d'un cercle. Faut s'accrocher. Quoi qu'il en soit, cette épreuve se trouvait loin derrière désormais et le Gallois était fin prêt à enchainer avec une nouvelle torture sortie tout droit de l'esprit sadique du maistre d'arme. Faut souffrir pour être Licorneux et on ne l'a jamais autant été que lors d'un cours de Cerridween. Les écuyers et écuyères ayant à présent tous terminés leur échauffement ou plutôt leur fournaise, la carte des douceurs de la suite du cours pouvait être annoncée. Breccan était impatient de savoir à quelle sauce ils allaient être mangé cette fois ci. Que leur réservait elle maintenant, parcourir le périmètre de la forteresse en marchant sur les mains tout en brossant son cheval à l'aide de ses pieds? Elle n'oserait tout de même pas leur faire ça...surtout que Brec ne voyait pas trop l'utilité de cet exercice. Fort heureusement le maistre d'arme ne le voyait pas non plus car à la place un petit exercice de confection de compote leur fut annoncer. Deux équipes allaient s'affronter, celle de gueule et celle de sinople dans laquelle se trouve notre incorrigible Gallois. Le but était en lui même assez simple mais la pratique risquait de valoir le coup d'oeil. Première étape, attraper son épée plantée dans le sol depuis son cheval lancé au galop, deuxième étape...uniquement pour ceux ayant réussi la première avec succès, consiste à continuer sa course en scindant en deux les quelques pommes alignées le long de la barrière au centre de la lice. Un jeu d'enfant n'est ce pas? Et bien c'est ce que nous allons voir...

Breccan pose un pied dans l'étrier, grimpe sur Ombre puis attend son tour en zieutant ses frères et sœurs s'élancer sur la lice et massacrer sans retenu les pommes sans défense. A en voir la performance de Flaiche, mieux vaut rester modeste quant à ses chances de réussite. Comment un exercice paraissant aussi simple que celui là peut se terminer en une catastrophe sans précédent? Le Gallois ne va pas tarder à le savoir car le temps est venu pour lui de s'y coller. Il inspire profondément, se concentre autant qu'il peut...pas facile avec cet air qui lui trotte encore et encore dans la caboche "Ce sont les chevaliers Licorne. De la Bretagne en Anjou! Bretteurs et têtus sans vergogne, Ce sont les chevaliers Licorne !" Tire un petit coup sur les rennes puis se dirige vers l'épée plantée dans le sol. Il ne la quitte pas des yeux, visualise son objectif, s'il la loupe ce n'est même plus la peine de faire le reste. Le but de l'exercice et de couper les pommes et sans épée ça sera loin d'être facile. A défaut, il peut toujours passer tranquillement à côté des fruits et croquer dedans. Cependant Brec n'est pas bien sur que Cerridween soit d'accord avec cette adaptation des règles. Bah avant d'imaginer le pire, cesse de laisser vagabonder ton esprit dans on ne sait quelle pensée bizarroïde et dirige toute ton attention sur ton objectif. L'épée était maintenant à portée de main ,le Gallois se penche légèrement, tend la mimine et VICTOIRE! Le voila l'épée à la main. Un sourire éphémère se dessine sur les lèvres d'un Breccan triomphant mais disparait aussi sec lorsque la poignée lui glisse de la main et s'apprête à s'écraser sur le sol faisant ainsi décoller un petit nuage de poussière bien humiliant. Mais c'est mal connaitre le Gallois. Avec la vivacité d'un colibri sur-dopé au nectar concentré en sucre, Brec se penche de nouveau, déploie son bras tel la langue du caméléon et parvient avec grand soulagement à attraper in extremis l'ultime bout du pommeau de l'épée. A peine eut il le temps de reprendre convenablement l'épée en main que la première pomme se présente. L'incorrigible tente désespérément de asséner un coup mais l'imprécision du geste n'a pour résultat que de faire choir la pomme sur le sol...toujours entière malheureusement. Sa deuxième tentative quant à elle, est exécutée avec une maitrise quasi parfaite, la lame sifflant dans les airs, la rencontre de l'acier contre le fruit, le morceau de pomme tranché qui voltige en laissant échapper un peu de son jus. C'est beau, c'est poétique et émouvant. Bref. Le troisième coup porté ressemble au premier à ceci près qu'il est inexcusable. Lors du premier, on pouvait porter la faute sur le fait que l'épée lui avait échappé mais cette fois ci non. Un juron parvint à s'extirper de la bouche du Brec lorsque la pomme s'écrasa sur le sol en produisant un bruit sourd.

N'ayant plus de pomme devant lui il fit demi tour au bout de la piste et revint vers le maistre d'armes et ses frères ayant déjà pratiqué leur carnage fruité. En y repensant, sa performance n'était pas si catastrophique que ça. Bon c'est sur il n'a pas fait un sans faute mais après tout personne n'est infaillible et si un jour une occasion de dérouiller un pommier se présente, peut être qu'il fera mieux que la fois précédente. Il jeta un bref coup d'oeil à l'équipe de gueule et celle de sinople et remarqua qu'il était le dernier à passer. L'intervention du Tyran n'allait pas tarder et avec celle ci, les appréciations du maistre sur leur performance. Cela risque d'être coloré...

Elle regarde amusée...

Les réussites sont plus ou moins là, mais dans l'ensemble elle est agréablement surprise. Ils passent tous avec entrain. Elle se retient quand Flaiche montre sa mauvaise foi et sa mauvaise humeur... allons ça passera... on ne décapite pas un ennemi au sol tous les jours. Car tel est le but de l'exercice. La précision du cavalier et sa capacité à viser et à trancher. Ceci étant, la maître d'arme n'est pas sectaire. Elle se contentera d'un bras ou d'une entaille...

Bons, très bons, cette fournée d'écuyers qui pourtant n'ont pas fait d'exercice depuis un temps. Elle note mentalement à chaque passe, les points, les mouvements, la posture, les points à améliorer.

Quant tout le monde est revenu à sa place, elle s'approche en disant :

Bien, bien, bien... vous avez mit du coeur à l'ouvrage, cela me plait... faisons un petit décompte, si vous le voulez bien, ce qui vous permettra de souffler avant le prochain exercice, que je trouve, personnellement, particulièrement amusant...

Commençons par les gueules, à qui j'interdis de la faire... n'est ce pas le gardon... pour notre poiscaille qui n'a tout de même pas coulé, j'accorde quatre points. Pour Bess, je comptabilise sept points. Quant à Ewaele qui a survolé la passe, elle compabilise neuf points ce qui porte le total pour notre chère équipe rouge, à vingt points.

Elle se tourne vers les sinoples.

Quant à vous messieurs, je ne vous trouve pas si verts que ça... ça ne sent pas le débutant à plein nez même si je suis persuadée que vous pouvez faire mieux. Guidel, cinq points à ton actif. Bien... Breccan et Sepa vous totalisez chacun et brillamment sept points... cela porte votre score collectif à … dix neuf points. Battu d'une courte tête par les gueules, messieurs, j'entends que vous vous secouiez pour leur éviter de trop l'ouvrir et de pérorer.

Je vous accorde un instant de répit... pour l'instant.

Elle part vers le tas de matériel et commence sa sélection . Elle sort deux gerbes de foin et les place à quelques metres du départ de la lice et ensuite pose deux cruches en équilibre sur les piquets.

Elle revient avec un petit sourire en coin, se placer devant les écuyers.

Nous allons un peu corsé l'affaire si vous le voulez bien... la consigne reste d'une simplicité enfantine, l'application, nous verrons bien...

Elle pointe du doigt la gerbe qui se tient non loin, visible.

Attrapez moi ça d'abord... je ne précise pas de laisser les épées, n'est ce pas. Une fois attrapé, faites en ce que bon vous semble. Puis il vous faudra attraper la cruche. Dedans, un bon vin de Bordeaux. Le but, en boire une bonne rasade pour vous redonner du courage. Si vous la faites tomber, rien pour vous ni votre équipe. Et surtout mon courroux, le vin se respecte...

Elle frappe dans ses mains et hèle.

Allez du nerf et du coeur à l'ouvrage !

Pfffff nan mais vala, il était dernier, avec un petit 4 points. Faut dire que la prestation avait du valoir son pesant de.....rigolade. Ce qui était sur, c'est que le "amusant" de Cerrid, il le prenait directement pour lui, et contrairement a ce que l'on pourrait penser, cela ne lui déplaisait guère. Après tout, un gardon était un gardon, et amuer la galerie était son passe temps favoris. Cela n'avait aucunement été son objectif, et ne le serait pas plus par la suite, c'est juste que....il fallait admettre qu'il montait à cheval comme un pied, si l'on peut dire. Après tout ses racines n'étaient pas franchement nobles, du moins pour ce qu'il en connaissait. Ses parents adoptifs étant de simples artisans à la production fort modeste et souvent restreinte aux besoins du village, les chevaux n'avaient donc jamais été des possessions familiales, tant par manque de place que d'argent pour les entretenir.
Alors oui, il n'avait apprit à monter que quelques années plus tôt, et encore, avec bien du mal, Marie Alice pourrait en témoigner, ses fous rires avaient été nombreux. Alors faire des "cabrioles" sur sa monture.... il était évident qu'il en était encore loin. Bien sur avec les années était venu l'assurance, et il s'était même essayé aux joutes. Échec cuisant à chaque fois même s'il avait apprécié. Ceci étant la difficulté était moindre comparé à ce qui lui avait été demandé dans ce cours. Rester sur son cheval et tenter de toucher son adversaire de sa lance était techniquement bien plus aisé pour lui que de s'y pencher pour attraper quelque chose, ou pire pour fendre une pomme sur un piquet...fallait pas pousser mémé dans les orties quand même. Heureusement, l'épreuve était finie et s'il n'avait pas échappé au ridicule, au moins ils allaient pouvoir passer aux choses sérieuses.....ou disons moins complexes pour lui. Heureusement d'ailleurs, il n'avait aucune envie de retenter d'attraper le sol avec ses dents depuis sa monture.

Après quelques bougonnements de principe du aux commentaires de la maitre d'arme à son encontre, il écouta attentivement la suite, souriant à l'idée que son équipe menait....même si ce n'était que d'un point et pas franchement grâce à lui. Il allait soupirer de soulagement quand elle parla de répit, mais se ravisa en entendant le "pour l'instant". Autant dire, connaissant le personnage, qu'ils avaient une ou deux minutes de farniente, non même pas, d'angoisse plutôt, sachant que le répit allait n'être rien de plus que la préparation de leur prochain exercice. Impression des plus justes, et la mine du gardon se décomposa un instant en imaginant ce qui allait suivre au vu des préparatifs. Mais, pas le temps de se plaindre que la Pivoine rappliquait déjà, et de toute façon un gardon ne se plaint jamais, ce n'est pas le genre de la maison....mais tout de même, l'avenir était des plus incertain en ce moment même à ses yeux, d'autant plus quand leur professeur parla de corser les choses. Flaiche aurait bien éclater de rire, mais il préféra se retenir, doutant que cela soit du meilleur effet et désirant encore moins qu'on complique encore rien que pour lui devant son enthousiasme débordant. Surtout qu'a vrai dire, il n'était pas franchement au rendez vous l'enthousiasme. Bah ! Quand on vient de manquer de se retrouver en dessous de son cheval juste pour avoir frapper une pomme de sa lame, on a quelque peu de difficulté à s'imaginer attrapant une gerbe de foin, et alors un pichet de vin, c'était carrément du rêve. D'un coup, le gardon se sentait bien plus proche d'Aristote. Non il ne pensait pas du tout le rejoindre dans les minutes à venir, mais il fallait bien avouer qu'en cet instant..... il était philosophe.

Soit. Il passerait même en premier. Ainsi si sa prestation était aussi sublime que la première, voir pire, elle serait plus vite oubliée, et avec un peu de chance, ou disons un miracle, quelqu'un ferait pire après. De plus, s'il devait finir en vrac, cela épargnerait peut être les autres, et je dis bien peut être, des rumeurs courant sur la maitre d'arme et son sadisme a toute épreuve....Serait elle capable de poursuivre l'entrainement avec un gardon tout juste bon pour de la friture ? Mystère...et le concerné ne tenait pas tant que ça à l'élucider. Certains disent même qu'a défaut de faire saigner ses élèves, elle les faisait suer au delà de l'entendement. Flaiche ayant déjà eu tout type de sueur pour ce début de cours, chaude comme froide, il commençait à se demander si continuer maintenant ne serait pas une preuve flagrante de.....déraison.

Bien, le gardon fait avancer sa monture, se concentrant tant qu'il peut, ne quittant pas la gerbe à saisir. Il devait réussir ! Il s'élance, préparant son bras gauche, le laissant descendre de plus en plus le long de son corps, penchant se dernier le plus possible, murmurant à son cheval que tout va bien histoire qu'il ne s'emballe pas, même si il sait que le cœur n'y est pas et que son malaise dans cette position n'échappe en rien à l'animal. La gerbe s'approche plus vite que prévu, impossible d'établir une stratégie, tant pis, le tout pour le tout. Balancer de bras terriblement....timoré. Bah faut dire que la dernière fois qu'il est allé un peu fort il a failli bouffer de l'herbe, pas fou le gardon. Manquait un bon mètre...frôler quoi...enfin presque. Tant pi....la cruche au moins était en hauteur ce qui faciliterait les choses, au moins pour la théorie du moins, et il n'y avait pas eu de casse de gardon pour ce coup ci. Resserrer sa main sur les rênes, inspirer profondément, concentrer toute sa volonté dans ce dernier effort et tendre tout le corps au moment opportun.............MAINTENANT !!!

Sauf qu'a défaut de pichet, vacillant dangereusement maintenant, c'est le piquet que le gardon attrapa. Celui ci, correctement enfoncé dans le sol, ne bougea que peu quand la main du gardon, qui commençait à paniquer légèrement, le saisit. Incapable de lâcher assez tôt du fait de la surprise, le cheval avançant toujours a vive allure, le gardon fut vivement désellé, se vautrant à terre contre le piquet qu'il tenait toujours, renversant du même coup le vin qui aspergea ses vêtements avant que la cruche ne lui tombe sur le coin de la tronche. Pour conclure en beauté, le gardon retrouvant toute sa superbe en maudissant tant les artisans potiers faisant des cruches incassables, l'odeur du vin rouge mélangé à la sueur et les piquets indéterrables, ponctue la cabriole d'un final venant du fond du coeur:

AAAÏÏÏEEEEE BORDEL !!!!!

Trop contente la Bess, sept points ! bon elle sauterait bien sur place mais vu l'humeur du gardon elle se contente de sourire, d'ailleurs qui pourrait dire qu'elle sourit pour les points, pour leur équipe qui mène ou pour un gardon qui bougonne ...

Bon et pi peut être qu'il ne faut pas trop en faire aprés tout ? le cours n'étant pas terminé il est à présager que la Maistre d'Arme va tout faire pour les faire suer encore un peu plus. D'ailleurs en parlant de ça, Bess arrête de réfléchir pour écouter avec plus d'attention... c'est que la suite arrive justement.

On retient un soupir... regardant la gerbe et la cruche, et on se pose la question du "je passe en premier ou pas ?" mais pas le temps de vraiment y réfléchir qu'un gardon se lance... et rate tout !

oh lalalalala il va encore râler le bougre ! ah ben ça n'attend pas que le voilà au sol aprés un valdingue digne d'un saltimbanque et arrosé comme un bon rôti au vin. L'escuyère se pince les lèvres pour ne pas rire, fixe son regard sur la Maistre d'Arme partit remettre gerbe et cruche sur les piquets. C'est vrai quoi ? peut être qu'en gardant à l'esprit sur Cerryd elle évitera de glousser sur la mine du gardon...

Bon ben c'est pas tout mais plutôt que d'éclater de rire, Bess préfère s'y mettre de suite, avec un peu de chance elle fera mieux que Flaiche ... enfin de la chance il en faut hein ! la gerbe ça devrait se faire les doigts dans le nez mais alors la cruche .... coup de talon dans les flancs de Cardinal pour se mettre en place, la gerbe et la cruche sont à nouveau sur leur piquet. On inspire lentement, on expire, on flatte l'encolure du frison histoire qu'il fasse bien sa part du travail. Et hop à l'attaaaaaaaaaaaaque !

Le cheval prend de l'élan, l'escuyère garde le regard fixé sur la gerbe. Accélération, la main gauche lâche les rennes, c'est qu'il faudrait pas la râter cette gerbe ! sauf que .... pour ça faut avoir calculé sa distance et le temps de tendre le bras que la gerbe était déjà derrière ....

Maiheuuuuuu ! Ah ben il pourrait rire le Gardon ménan ! une gerbe si grosse qu'elle n'avait même pas approché de loin ... enfin si mais pas comme il faut, elle en pleurerait la Bessou, c'était la partie la plus facile et voilà qu'elle l'avait raté !

Crispée comme elle l'était Cardinal avait fait un écart, c'est ce qui fit sans doute se réveiller l'escuyère, on a raté la gerbe ? alors on va faire ce qu'il faut pour avoir la cruche ! Namého ! Les yeux rivés qui sur la cruche qui se rapproche à grande vitesse, elle avait perdu du temps à râler sur son non exploit, se dressant sur ses étriers, la main dextre serrant les rennes, la senestre prete à saisir le cruchon, légère pression sur la gauche pour que Cardinal reprenne le droit chemin ..... LA !!!!!!!

Le buste se penche juste ce qu'il faut, la main se tend et ... saisi le cruchon !!!!

YEEEEPAAAAHHHHH !!

Et là on sent que ça sort du coeur, tirant les rennes d'une main, le cruchon toujours dans l'autre, Bess fait faire une demi volte au cheval, et levant le pot au dessus de sa tête avec un sourire montant jusqu'aux oreilles :

A LA BONNE VOTRE !!!!

Ben quoi ? vous croyez qu'elle va laisser un breuvage sans y gouter ? tsss, revenant au pas sur les bords de la lice, Bess s'empresse d'en avaler une bonne gorgée, et passant devant la Maistre d'Arme lui tend le pichet

C'est pas un des meilleurs auquel j'ai gouté mais bon...

Sepa était assez fier de son score du premier exercice mais il ne fit pas éclater sa joie, il préférait rester calme puis bon, devant Flaiche, cela n’aurait pas été des plus sympas. Le Chinonais craignait déjà le pire sur la suite du cours car rare était la fin du cours où les élèves n’en sortaient pas fatigués. Cerridween partit un instant et les Escuyers la virent arriver avec deux gerbes de foin ainsi que deux cruches. Cela ne prévoyait rien de bon pour la suite, sa réponse fut vite arrivée quand la Maistre d’arme planta des piquets et y plaça une cruche sur chacun d’eu. Léger soupir car cela ne semblait pas des plus simples. Enfin il attendit quand même les consignes bien que celle-ci soit toute vue, pas de surprise, il fallait attraper les cruches.

Comme à son habitude, Flaiche commença le premier. S’élançant, Sepa regarda la technique qu’il allait employer. Son frère n’avait pas vraiment de chance aujourd’hui, on ne peut pas être toujours au top puis bon, c’était leur première fois et il avait quand même le respect de commencer les épreuves en premier. Voyant que personne ne se précipitait Bess passa en deuxième, moins de chance à la première cruche, elle se rattrapa à la seconde. Bien que pendant l’épreuve, ils étaient rivaux, l’attitude de sa sœur le fit sourire. Il prit son courage à deux mains puis se plaça avec Chidori au départ de l’épreuve.

Bon allez, je me lance.

Sepa ferma les yeux, inspira un bon coup puis souffla donnant un coup de talon dans le flanc de l’équidé. C’était part, il ne pouvait pu s’arrêter, fixant la première cruche, ayant bien observé le timing de son frère et sa sœur, il espérait qu’il en aurait un meilleur. La cruche se rapprochait, il enleva une de ses mains de rennes puis commença à se pencher légèrement tout en tendant le bras. Le stresse faisait son apparition, était ce vraiment le bon moment, ce n’était pu le moment de réfléchir, sa main libre commença à toucher la cruche qu’il fermait peu à peu la main puis une fois qu’il la sentit en pleine main, il referma celle-ci aussitôt.

Léger sourire, il ne l’avait pas fait tomber, maintenant la seconde, il ne prit pas trop confiance bien qu’il avait réussi le premier, un excès de confiance pourrait tout faire louper. Il décida d’employer la même méthode en espérant qu’il avait bien retenu le timing, presque comme un automatisme. Le Chinonais eut l’impression que la cruche arrivait plus vite que l’autre, enfin bon, pourquoi il la louperait vu que sa technique avec bien marché au par avant. Réfléchissant un peu trop, il s’aperçut que c’était le moment propice pour activer la manœuvre. Et hop, cruche en main, il ne s’était pas loupé, il calma l’étalon puis ce dit qu’aujourd’hui, la chance du débutant était de son coté pour les exercices.

Sepa ne put cacher son sourire puis gardant la cruche pleine, il la souleva légèrement en regardant sa sœur puis sa supérieure.

Santé

L’escuyer but une gorgée puis s’essuya le front, il faisait chaud et les exercices n’étaient pas de tout repos à vrai dire. Il tapota l’encolure de son cheval pour le féliciter de ces performances puis il alla se placer plus loin pour regarder ceux qui n’était pas encore passé.

» [RP] Au matin des remparts, le froid, la sueur....
» Engagez vous! vous verrez du pays!
» Mais où que vous z'êtes ?
» Vous avez dit Hermes ?
» Mais où que vous z'êtes ?