La tannerie

Cela sentait le cuir ici. Rhuyzar poussa la lourde porte et entra dans la pièce éclairée par quelques torches à la lumière vacillante. Se saisissant d'une il en alluma encore d'autres et contempla l'endroit pourvu d'un stock de peaux plus que conséquent et visiblement de tout le matériel nécessaire à un bon labeur. Un tisserand pourrait surement lui en dire plus mais visiblement l'endroit était utilisable. Il laissa la porte entrouverte, tant pis pour l'odeur et partit en direction de l'atelier de charpente.

[HRP] désolé pour le descriptif plus que basique, je compte sur un tisserand qui connait un peu le vocabulaire pour le compléter lors de son arrivée [/HRP]

Awacks, passant dans le couloir en compagnie de chevaliers, remarqua la porte entrouverte et s'en approcha. Son odorat fut aussitôt incommodé par une odeur de putréfaction qui le surprit. Poussant la porte, il ne mit pas longtemps à comprendre quelle en était l'origine.

Catastrophe ! lança-t-il à la cantonade.

La lumière vacillante des torches lui révéla le spectacle lamentable de centaines de peaux brutes qu'on avait entreposé là sans y apporter les soins nécessaires.

- Mes frères, l'un de vous saurait-il me dire depuis quand ces peaux sont entreposées ici ?

Un écuyer prit la parole

- Messire, il s'agit de peaux de vaches qu'un éleveur de la région nous a livrées voici une semaine environ. J'ai assisté à la transaction.

- Une semaine, déjà !

Awacks saisit l'une des peaux et l'examina attentivement. C'était effectivement une peau de vache, de grande qualité. Aucun défaut ni cicatrice n'était visible. Celui qui avait procédé à l'écorchage savait ce qu'il faisait. L'ordre avait fait là une bonne affaire. Côté chair, des restes de muscles et de graisse étaient en décomposition avancée et l'on voyait bien que la peau elle-même commençait à pourrir.

- Dieu merci, il n'y a pour l'instant rien d'irréversible. Mais nous devons agir dans l'urgence si nous souhaitons utiliser ces peaux à la fabrication de baudriers et de boucliers. Et celles-ci ? demanda-t-il en désignant un autre tas.

- C'est de la vachette landaise, en provenance de la terre de Guilus.

- Cela donne un cuir fin et souple avec lequel nous feront des chausses. Au travail ! Il nous faut assécher ces peaux avant qu'elles ne pourrissent totalement. Cela nous laissera du temps pour préparer le tannage.

- Comment comptez-vous les assécher ?

- Il nous faut une grande quantité de sel. La saison hivernale est idéale pour la salaison : la température de la pièce est fraîche.

L'écuyer demanda combien de temps il faudrait pour tanner ces peaux.

- Il faut compter 15 jours rien que pour le salage. Pour le tannage proprement dit, il faudra bien 10 mois pour les cuirs mous... comptez facilement 18 mois à 2 ans pour les cuirs durs.

- Tant que cela !

- Oui. Le tannage est affaire de patience. Plus on laisse les peaux macérer, plus le cuir sera de qualité.

- A quoi sert le cuir mou et le cuir dur ?

- Par mou ou dur, on entend degré de souplesse. L'un sert en confection, en reliure, en ganterie, l'autre, en sellerie en bourrellerie... parfois même à la fabrication de meubles. Bien ! Nous avons suffisamment bavardé : il y a du travail sur la place. Peux-tu te charger d'acheter du sel ? Il nous en faut en grande quantité.

- Où trouverai-je une telle quantité ?

- A la mine.

L'écuyer partit comme un trait. Awacks profita de son absence pour inspecter la pièce. Ce qu'il vit ne lui plut pas trop : le matériel était vieillot et n'avait pas servi depuis longtemps. Les dimensions de la pièce ne lui parurent pas appropriées.

- Mes frères, dit-il en s'adressant à ceux qui étaient restés, si nous voulons fabriquer du bon cuir, il nous faudra faire quelques transformations. La pièce attenante ne sert à rien : nous percerons ce mur et pourrons ainsi construire 3 cuves en maçonnerie pour le tannage.

Avisant de vieilles cuves en bois en fort piteux état, il dit

- Pour le pelanage, je vais demander aux menuisiers de fabriquer 4 à 5 cuves neuves en remplacement de celles-ci. Il nous faudra aussi plusieurs solides chevalets qui manquent à l'inventaire. Ah ! Dans ce coin, nous placerons une meule pour la fabrication du tan.

- Elle ont pourtant l'air en bon état.

- Ne vous y fiez pas : elles sont restées trop longtemps inutilisées. Remplies d'eau, elle fuiraient comme de vieilles outres ! Donnons-les aux lavandières, elles sont sûrement encore bonnes pour les lessives ^^ Sinon, nous en ferons du petit bois. Par ailleurs, où sont les couteaux ?

- Mon frère, je n'en ai pas vu.

- Qu'à cela ne tienne, le forgeron aura aussi fort à faire pour renouveler le pannel d'outils nécessaire à la préparation des peaux. Pour le reste, il nous faut nous procurer de grandes quantités de chaux vive ainsi que de l'écorce de chêne rouvre.

Ayant dit ces mot, Awacks commença a trier les peaux pour les préparer au salage. Correctement entassées et salées, les peaux ne tarderaient pas à s'assécher, ce qui stopperait net le processus de putréfaction et permettrait de les conserver le temps qu'il faut pour préparer le matériel nécessaire au tannage.

On a demandé un tisserand ? J'en suis justement un

proposa à Awacks de l'aider dans sa tâche.

L'Errante pestait intérieurement: Dieu qu'il était pas possible de laisser un endroit dans un tel état. Elle tâtait le cuir : il l'étonnait de voir cette matière si noble et si belle devenir ainsi par manque de soin où je ne sais quoi, si raide.... Il était tout abimé.
Ils tirèrent à eux deux une quantité de déchets impressionnante, ce qui lui fit mal au cœur. Devoir jeter tout cela...Cela représentait argent, bêtes, tannages, travail.. Tout cela rendu inutile.
A l'extérieur, la charrette se remplissait alors que l'intérieur se vidait. La poussière volait et s'insinuait partout.
Antlia s'arrêta un instant puis regarda le mur de plus près, côté cour.
Je suis sure que l'on peut .....
je vais demander à ceux qui s'y connaissent un peu de venir voir si l'on peut faire quelque chose. Pour travailler rien ne vaut la lumière naturelle, la bougie est bien trop dangereuse...

Un balais de genêts à la main elle poussait la poussière et les petits éléments qui jonchaient le sol jusqu'à la porte quand elle vit briller quelque chose. Elle se baissa un instant sur son tas de poussière et y découvrit un nombre important de grosses épingles. De ses mains gantées elle en dégagea certaines, laissa les rouillées et garda soigneusement les autres en son gant de cuir.
Elle déposa son trésor dans une caisse de bois où déjà quelques outils rouillés trônaient. Il allait certainement falloir renouveler quelques outils dans les semaines qui suivent... voir si à Ryes ils ne pourraient pas s'en procurer.

Boucanier, on a abattu un sacré et boulot! Et je t'aide à les mettre sur ta charrette et d'accord pour boire un coup, parce que j'ai l'impression d'être même poussiéreuse de l'intérieur !
Elle en avait plein la bouche, avait respiré une quantité à soulever et déplacer tout ce fatras.
La Blonde aida comme elle put Boucanier à charger les déchets dans la charrette, puis le laissa aller chercher sa monture.
Pendant ce temps, Antlia se secoua , tapa ses vêtements mais en pure perte.
Vaut mieux que je laisse tout cela dessus, et les laver ensuite.....

En attendant le retour de Boucanier, elle alla prendre les mesures du mur donnant sur la cour: à Ryes elle irait demander si faire une ouverture serait possible.


Quelques temps plus tard, Boucanier, Antlia et leur chargement faisaient route vers le village.

[ Feu de joie au bord de la rivière]

C'est avec bonne humeur qu'ils continuaient tout deux à se débarrasser des vieilles peaux, et de toutes les vieilleries attenantes.
Quand le feu se déclara ( à croire que les Licorneux avec une addiction pour tout ce qui tenait à la pyromanie ), la belle approuva les dires de Boucanier tout en posant son fondement sur l'herbe mouillée.
Elle sentait dans les paroles de l'HOmme d'arme comme une volonté farouche d'en découdre avec les peaux, les bains et les tannins. Un coup d'oeil à la bicoque , enfin la ruine attenante à la rivière.
Il est vrai qu'elle est située idéalement cette masure. Les discussions qu'elle avait pu avoir avec Boucanier lui avait fait entrevoir son envie de travailler les peaux brutes, de dépecer, tanner.
Boucanier, j'en parlerai au Haut Conseil, à savoir si nous pouvons nous mettre en service une tannerie et nous en occuper.
Elle lui adressa un sourire. Un moment, l'image de leur rencontre en la taverne lui effleura l'esprit. Elle appréciait beaucoup son franc parler ainsi que ses rires qui le secouaient assez souvent.
Je te laisse finir ce feu de joie, je vais voir en Ryes si quelqu'un peut nous faire cette ouverture sans que les murs ne nous tombent dessus.
Petit clin d'oeil à l'HOmme d'Arme, puis elle se leva les fesses légèrement humide, grimaçant légèrement mais cachée par la cape qu'elle remet sur ses épaules.

[ Recherches en le village ]

D'un pas décidé elle se dirige alors vers le village, tournant et virant, elle déboucha sur ce qui semblait être une maison en construction. des hommes s'affairaient et Antlia les regarda faire un moment. OUi cela conviendrait.
Elle s'avança alors vers celui qui semblait être le référent des ouvriers.
Bonjour à vous! Je viens à vous pour quelques travaux en la forteresse. Il me faudrait une ouverture en un mur afin de faire entrer la lumière.
Demande assez troublante dans la mesure où souvent l'on réduisait justement celles ci . Elle regardait l'homme qui détaillait son accoutrement, la poussière sur ses épaules, visage et autre. Antlia lui adressa un sourire.
C'est pour la Forteresse.
Le faciès de l'homme changea du tout au tout comme si l'errante avait prononcé le mot magique, le déclencheur de tout un processus de transformation de l'HOmme grognon et suspicieux en Homme agréable.
Qu'elle n'aimait pas ça la Blondinette mais ...
Alors j'vous envoie quelqu'un après l'repas du midi de demain. ça vous va?
Bien entendu, j'attendrai votre Homme demain.

La belle inclina légèrement la tête puis se remit en route vers l'endroit d'où s'élevait une colonne de fumée.
Quelqu'un passera demain pour le mur .... sourire à Boucanier qui terminait de faire taire les flammèches sur le petit tas de cendre qui restait de leur énorme cargaison.
On peut rentrer, qu'en penses tu? On a bien mérité un peu de repos pour aujourd hui .

Sur la porte de la tannerie, une missive est accrochée en attente que quelqu'un la lise... missive cacheté de rouge aux armes de Vergy.

Citation :

A Antlia,
Aux tanneurs,
Salut et connaissance de vérité,

Il ne doit pas vous être inconnu que mon épaule souffre et que je ne peux encore la bouger. Elle est maintenue par une écharpe et ce principe ne me satisfait pas.

J'ai pensé qu'un maintient en cuir serait plus approprié. Il faudrait qu'il me couvre l'épaule et qu'il s'attache sur les côtés au côté opposé de l'épaule blessée afin d'éviter qu'elle bouge et qu'elle me dole à chaque mouvement.

Peut être pourriez-vous, vous charger de cela. Je reste à votre disposition en cas de questions.

Cerridween de Vergy.

Un nouveau matin sous ces rayons de soleil qui faisaient du bien à l'âme. Ils donnaient une couleur si tendre aux éléments grisâtres à l'ordinaire, cet ordinaire de ce long hiver.
Et si par chance l'on arrivait à trouver un coin à l'abri du vent froid et que ces dits rayons nous caressaient, ils laissaient une douce chaleur se répandre en notre être.
L'Etoile appréciait au plus haut point ces derniers temps.
Un de ces matins où l'on se lève avec un travail particulier à faire. La missive de la Pivoine en sa poche, il lui fallait travailler sur ce projet.

L'Errante, au pas sur et sonore se dirige vers les remparts et arrive à la « tannerie ». Les sinoples inspectent les travaux que les tacherons de Ryes ont réalisé. Satisfaite, elle entre dans l'établi et sourit en voyant les rayons de soleil frapper l'établi telles des lames de lumière, tranchantes, nettes, aux couleurs pastels changeantes.
La luminosité qui découle de cette nouvelle ouverture lui convient: plus de lumière naturelle pour ne pas s'abimer les yeux au travail du cuir.

Elle inspecte ensuite l'établi afin de voir si tous les instruments sont présents .



Ceux commandés et ceux retrouvés et mis en état .

Bon et maintenant, voyons la demande du Capitaine...

Citation :

A Antlia,
Aux tanneurs,
Salut et connaissance de vérité,

Il ne doit pas vous être inconnu que mon épaule souffre et que je ne peux encore la bouger. Elle est maintenue par une écharpe et ce principe ne me satisfait pas.

J'ai pensé qu'un maintient en cuir serait plus approprié. Il faudrait qu'il me couvre l'épaule et qu'il s'attache sur les côtés au côté opposé de l'épaule blessée afin d'éviter qu'elle bouge et qu'elle me dole à chaque mouvement.

Peut être pourriez-vous, vous charger de cela. Je reste à votre disposition en cas de questions.

Cerridween de Vergy.

[/quote]

Elle se souvient, elle était à La Rochelle elle aussi lorsqu'ils l'avaient « récupérée ». Elle se souvient de ce bras en écharpe, du teint livide du Capitaine. Un moment de flottement où son esprit est happé par ce séjour près de la mer, rencontre de Kar1 une amie d'enfance, les découvertes ..
Un long soupir s'échappe des lèvres entrouvertes de l'Errante avant de se secouer.

Allez, au travail ma belle !
Vélins sur la table de travail, fusain, elle trace dessine. Elle fait des croquis, patrons en essayant d'imaginer ce que cela pouvait donner. Pas facile pour elle qui n'avait pas énormément de notion dans ce qui était couture et broderie. Mais elle s inspirait plutôt de l'aspect technique , de l'aisance, et de la praticabilité .

Bien bloquer l'épaule ... Ce qu'elle semblait vouloir c'était faire en sorte de solidifier par un procédé cette épaule fragilisée ...
Si la bande de cuir enroulait la poitrine, maintenant ainsi l'épaule, le coude en serait libre et les mouvements plus aisés.
Elle commença doucement à faire quelques esquisses, des essais sur ses vélins, jusqu'à trouver deux modèles... Oui...


Boucanier, qu'en penses tu ? C'est pour notre Capitaine et sa fameuse commande... C'est réalisable, pratique..Je souhaiterais ton avis là dessus.

Elle lui tendit les deux esquisses produites, attendant le verdict du franc parleur.

Pâques allait être la, a la tannerie c était calme une seule commande et Antlia s en était occupée
Avec tout le sérieux qu on lui connaissait, aussi décida t il de partir pour Cahors passer Pâques parmi les
Siens.il s empressa de monter chercher son bardât au dortoir des hommes d arme puis recupera son mulet « Pirate « aux écuries; une fois tout cela fait il attela la brave bête a sa carriole une fois toutes ses affairesembarqueesil prit la route vers le sud non sans avoir glisser un mot sous la porte de l’atelier
Avertissant de son départ car cela faisait longtemps qu il n avait vue la blonde demoiselle, même pas en taverne.

Allez Pirate ! En route et a nous Cahors!!

Enroule dans sa couverture, son épée et sa hache à cote de lui, berce par le cahotement de la carriole
Boucanier s’assoupissait, mais son fier destrier le menait avec assurance a travers les chemins de la foret, rien ne le distrayait de son travail, mais son maître savait que dans un certains temps il s arrêterait pour avoir sa ration de vin, bien sur, lui aussi en profiterait il sourit en se demandant lequel des deux buvait le plus, simple question.
A Cahors il avait bien célébrer Pâques avec ses amis, ils avaient tue un agneau et déguster l animal accompagne de moult chopines de vin pour faire glisser le tout

Bon c est pas tout mais le travail m’attend il temps de se remettre en route!!

Il fallait retourner a la forteresse, il chargea pas mal de provision car la dernière fois elles avaient été apreciees en taverne, il mis aussi sur la charrette pas mal de peaux de bête, des peaux de vaches d agneaux de lapin et (quelques renards tout cela échange contre quelques sacs de blé de son champ
Le temps été beau, le printemps qui avait tant tarde été la, l herbe bien verte les fleurs dans le sous bois éclairées de mille couleurs on aurait dit l œuvre d un peintre un peut fou, de temps en temps quelques biches avec leurs petits traversaient la route, les petits plein de vie sautaient comme des cabris.les oiseaux n étaient pas en reste s était une véritable cacophonie toute la nature était en fête heureuse d être sortie de ce long hiver.
Voila enfin les grilles de la forteresse, il guida Pirate vers la tannerie pour y déposer toutes les peaux

Tiens encore fermée, c est étonnant! Bon on verra je vais laisser ici la charrette et ramener mon mulet a l écurie il a bien mérite un seau d’avoine et une rasade de vin!

Sitôt dit sitôt fait, après avoir emmener sa monture a l écurie, il alla a la taverne se restaurer, la aussi personne pas de blonde sa chef avait disparue, après un copieux casse croûte, il décida de faire un tour a.l herbe…heuuu machin bref le truc ; le potager ou elle veux faire pousser les plantes médicinales
Et si elle n est pas la retour a la taverne, la au moins il y avait assez pour se mettre la tête a l’envers jusqu a tard le soir.

mais c est quand meme bizarre,pas de nouvelle pas un mot tout cela est etonnant!

Les différentes opérations n'avaient pas permis à Tlia de se poser à l'établi... mais aussi de se renseigner quant à la fabrication de ces pièces de cuir d'un type bien particulier .
Aussi, sur les campements, dans les villages avoisinants, fuyant les siens, se réfugiant dans un monde calme.
Assise en recul dans un établi d'un travailleur de cuir elle observait avec attention ces gestes calculés. L'homme qui se tenait devant elle était d'une stature tout à fait normal, mais dans l'application de son art, il lui semblait prendre une toute autre ampleur et importance.
Il savait pourquoi elle venait, elle lui avait montré les croquis de son projet concernant l'affaire de la Pivoine et elle apprenait les gestes de cet art. Et comme un enfant qui apprend ses premiers liés et déliés, elle entreprenait de tracer, couper, assembler et coudre ensemble des pièces de cuir. Elle apprenait également à façonner les plus raides, les former, créer des arrondis , enfin ce qu'elle souhaitait.
Et avec application durant les temps libres que la mission lui avait laissés, elle s'était réfugiée dans ce lieu. L'odeur lui plaisait, forte, masculine avec quelques fois des senteurs plus légères.
Et c'est avec tout ce savoir et ces quelques gestes appris qu'elle commença son vrai travail: la commande de la Pivoine.

Tlia mit un certain temps avant ce trouver les deux cuirs qu'elle souhaitait : un raide pour le soutien, un plus malléable pour la mobilité du bras. A une table, elle prit place avec son croquis, et toujours sous l'oeil bienveillant de l'artisan, elle en tira un patron .

Voilà c'est fin prêt. il va vous falloir couper à présent.

Une inspiration, elle prit le cuir en main, elle dessina à l'aide d'un morceau de charbon les lignes qu'elle devrait suivre, puis, demi lune en main, elle commença doucement à entailler le cuir. Ses mouvements n'étaient pas surs, loin de là, mais elle préférait la lenteur et la précision qu'une rapidité qui lui aurait peut être fait gâcher ce morceau de cuir.

Terminé!
Le ton était mêlé de satisfaction et de soulagement de l'étape délicate du découpage des pièces. Maintenant il fallait espérer que le patron qu'elle avait tracé était concordant et que les pièces n'auraient aucune difficulté à s'assembler.

Et durant quelques jours elle continua ainsi: tracer à la molette l'empreinte des points que le poinçon allait percer, puis la phase délicate du façonnage de la pièce de l'épaule: il fallait l'arrondir à tout prix, auquel cas le bras de la Pivoine aurait été , disons .... un sourire à cette image du Tyran qui venait à elle... raide et droit.
Non pas possible pour une femme de cette envergure, voyons. Elle effaça alors cette image puis se remit au travail.
ON ne la vit pas beaucoup ces jours là.... remarquez on ne la voyait plus beaucoup depuis son enlèvement, préférant l'isolement à la compagnie et fuyant les tavernes.
Il ne lui fallu pas longtemps, en travaillant tous les jours pour arriver à ce qu'elle voulait et le joue pour assembler était arrivé. Les pièces devant elle, numérotées suivant son croquis, elle prit un ligneul ( 1 ). Par double couture elle commença à assembler. Au tout début cela n'avait guère d'allure. Un doute se faisait dans son esprit lorsque, le travail plus avancé, elle le plaça sur la table de l'atelier.
Son croquis prenait vie de cette belle matière qu'est le cuir et à force de patience, de coutures et de formes, son regard se fit critique. Elle manipula l'ensemble, se faufila dedans afin de voir la rigidité mais aussi la souplesse en certains endroits et finalement un sourire apparut .

C'est fin près...

Enfin ... L'une de ses premières commandes et non la moindre: il fallait qu'elle soit impeccable . ce n'était pas un fourreau d'épée , non c'était bien plus important à ses yeux.
L'Etoile remercia l'artisan de tous ses bons services... il était temps pour tous de rentrer à Ryes.
Aussi, avant de partir, elle prit soin de rédiger un pli au Tyran:

Citation :

Cerridween,


Sache que je viens de terminer ta commande.
Il serait bien que nous nous voyions à l'atelier de Ryes afin de faire quelques essais et voir si cela te convient, en terme de forme mais aussi d'utilisation.
Le jour que tu choisiras me conviendra.

Avec mon respect,

Antlia

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1. Fil enduit de poix dont se servent les cordonniers.
* Les artisans travaillant le cuir au Moyen-Âge utilisaient un ligneul pour coudre les pièces ensemble.Il était fabriqué à partir de fils de lin ou de chanvre, de poix, et de soies de sanglier.Chacun de ces fils était enduit d'une poix (souvent un mélange comportant une proportion de suif, à base de résine de pin par exemple), les rendant légèrement collants. La poix assurait le maintien des brins entre eux. Ces différents brins étaient ensuite roulés pour donner un fil plus épais dont la solidité dépendait du nombre de brins composant le fil.Aux extrémités, on fixait des soies de sanglier, longs poils durs et résistants, par un système qui bloquait le fil dans la soie.Le tout formait ainsi un ligneul.
Source notre ami Wiki.