arrivée

Sur le point de répondre, l'apprenti fut donc interrompu par l'arrivée de l'écuyer, visiblement mal en point. S'excusant d'un signe auprès de la jeune personne avec qui il discutait, il se permit d'approcher du comptoir et, d'une voix timide, demanda:

M...messire? Vous allez bien? Vous...vous ne semblez pas vraiment dans votre état. Voulez vous que j'aille quérir un barbier, ou un chirurgien?

L'écuyer était réellement sans voix devant le spectacle qu'offrait l'homme. Et son invitation, bien que sincère, ne parvenait pas cependant à cacher l'aspect peu reluisant que l'homme affichait...

Vanyë I Chia se tourne vers son interlocuteur. Il s'agit d'une des personnes qu'il vient de croiser à son entrée dans l'auberge. Il lui adresse un pauvre sourire, et ses yeux s'égarent à nouveau vers ce verre fumant qu'il a devant lui.

"Non, merci. On m'a déjà rafistolé. Il ne s'agit plus que d'une question de temps pour me remettre à présent. Déjà, un bon bain et une nuit de sommeil devraient m'aider à reprendre forme humaine. Je vous remercie de votre sollicitude."

Sa voix est cassée. Ses épaules s'affaissent, puis il porte le verre à sa bouche. Une petite voix, dans un coin de sa tête, lui dit que ce n'est peut-être pas là l'idée du siècle, mais d'une certaine manière, il s'en fiche un peu.

L'épuisement et l'abattement...Le combat changent un homme. Il a l'air perdu, fier et en même temps si faible, quasiment à la limite de tomber...A tout hasard, l'écuyer lui dit alors:

Je vais aller demander qu'on vous prépare un bain si vous le voulez, ainsi que de nouveaux pansements si vous pensez en avoir besoin. Cela vous va t'il?

Vanyë regarde son interlocuteur, et suspend son geste. Il opine du chef et dit : "Messire, votre sollicitude est vraiment réconfortante. Ma foi, de nouveaux pansements pourraient effectivement s'avérer salvateurs dans ma situation, ou du moins fort agréables. J'ai fait une longue route, et je crains que mes pansements n'aient eu à subir les conséquences d'un tel voyage."

Il accorde un nouveau regard circonspect à son verre, puis reprend : "Peut-être un prètre, ou un aumonier, si je réussis à avaler ce breuvage..."

Il porte le verre à sa bouche et entr'ouvre les lèvres.

Vanyë I Chia hésite encore un instant, puis pose le bord du verre sur ses lèvres ouvertes. Il bascule en arrière d'un coup sec le contenu du godet et attend un instant. Il pose le verre tranquillement sur le comptoir et adresse un regard étonné au tenancier, qui affiche un sourire mi-figue mi-raisin.

Soudain, une intense brûlure tord le ventre de l'écuyer, et un incendie ravageur monte jusque dans sa gorge asphyxiée. Il ouvre la bouche en grand pour pousser un hurlement mais rien ne sort qu'un vague gargouilli d'étranglement. Les yeux de Vanyë sont exorbités et la salle se met à danser et tourner tout autour de lui. Il a l'impression que les murs vont se précipiter sur lui pour l'écrabouiller comme une crèpe.

Vanyë écrase son poing à plusieurs reprises sur le comptoir pour essayer d'exorciser cet horrible embrasement de son intérieur. Des larmes se mettent à couler sur ses joues, et un frisson terrible lui parcourt le dos de bas en haut.

Au bout de quelques instants, le feu est éteint, mais les braises couvent encore dans son estomac et dans sa gorge. Vanyë se retient au comptoir pour ne pas s'écrouler comme une masse. Son regard est désespéré lorsqu'il se pose sur le tenancier, hilare.

"Ca réveillerait un mort, pas vrai ?"

"Y a quoi là-dedans ?" parvient à demander Vanyë d'une voix rauque.

"Vaut mieux pas chercher à savoir..."

Le jeune homme avait tenu à rester un instant, compte tenu de l'état de santé de l'écuyer. Et il considérait qu'il n'avait pas eu tort, compte tenu de la réaction face au liquide de l'écuyer...

Valandil approcha donc de l'homme, et tenta de le soutenir sous les aisselles, chsoe saugrenue compte tenu de sa taille et de son poids. Il lui dit alors:

[b] Je...je pense que vous aurez besoin d'aide pour regagner votre chambre...[b]

[Plusieurs mois plus tard.] (Je poste ici pour ne pas ouvrir un nouveau topic, le sujet correspondant)

Première soirée en la forteresse... Après avoir laissé Vansaar entre les mains du palefrenier, Sinjid s'était dirigé vers la taverne pour se restaurer. Il s'accouda au comptoir, et interpella le tavernier.

Bonsoir tavernier. Pourriez vous me servir à manger et à boire s'il vous plait. Une bière de préférence, et un repas frais... Merci

Sinjid alla à une table vide. De nombreuses personnes dévisageaient Sinjid, personne ou presque ne le connaissant encore ici. Il s'assit, et sortit son laissez-passer, pour le lire plus en profondeur. Le tavernier l'appelant ensuite, Sinjid rangea le précieux papier dans sa poche, et alla chercher sa commande, payant le tavernier plus largement que demandé. Il retourna à la table, et commença à manger son plat de légumes, agrémentant le tout d'une bonne bière fraiche.
Son repas achevé, Sinjid se dirigea vers les chambres de l'auberge à côté, ne sachant pas trop si on pouvait lui prêter une chambre ailleurs. Il tomba comme une masse dans un profond sommeil.