[Errant] Rems (accepté le 02/01/1458), démission 31/12/2016

courrier reçu le 27/09/1457
vote du HC du 27/09 au 12/10/1457: 2 pour
vote des licorneux du 19 au 25/12/1457 : 14 pour écuyer
Ecuyerie : ?
Errance : octobre 1461
Démission acceptée le 31 décembre 1464
____________________________________

Spoiler:

Citation :: Expéditeur : Rems
Date d'envoi : 2009-09-27 22:06:18
Salutations Grand Maistre,

Je prends la plume ce jourd'huy pour solliciter votre bienveillance quant à l'étude de ma candidature à l'entrée dans l'Ordre Royal de la Licorne.

Etre au service l'Ordre Royal de la Licorne est pour moi le meilleur moyen de servir le Roy de France, idéal qui a toujours guidé mes actes et mes choix de vie.

Je suis Languedocien et Nîmois depuis ma naissance. J'ai longtemps fait partie de l'Ost du Languedoc, notamment comme Lieutenant commandant la caserne de Nîmes, sous les ordres du Général Julios, Chevalier de la Licorne.

J'ai participé à la Guerre de Bretagne (celle du printemps 1455) au sein des lances Languedociennes au service du Roy. Nous nous illustrâmes à Fougères notamment (bien que j'y fus fait prisonnier).

L'année dernière, j'ai quitté l'Ost pour me mettre au service des Nîmois, ceux-ci ayant bien voulu m'accorder leurs suffrages. La priorité de mes différents mandats de Bourgmestre a toujours été d'améliorer le sort des indigents en utilisant les ressources de la Ville pour donner des pains aux vagabonds, recueillir les dons des plus riches pour les distribuer aux plus pauvres, garantir à chacun un salaire en juste proportion de son travail.

Je crois maintenant ne rien avoir de plus à apporter à la Ville. Je pense être plus utile en servant l'Ordre de la Licorne. Mes expériences militaire et politique ont fait de moi un combattant, mais aussi un négociateur.

Toutefois, au-delà des missions qui me seraient confiées si par bon heur j'étais intronisé, l'Ordre de la Licorne représente à mon sens un mode de vie au service de la veuve et l'orphelin.

Respectueusement,
Rems

ça fait bien longtemps qu'on n'a pas vu de Languedocien.
A entendre au cours d'un entretien qui se devra de nous apprendre plus sur lui.

Pour la suite aussi.

Citation :: Le Haut Conseil de l'Ordre royal de la Licorne à messire Rems, Salut et connaissance de vérité.

Qu'il vous soit connu que votre lettre a reçu la meilleure attention de la part dudit Haut Conseil dans son ensemble.
Item que les votes ont souligné vos qualités et les promesses qu'elle contenait.
Item que nous attendons en ce jour que vous nous communiquiez vos disponibilités pour un entretien avec ledit Haut Conseil afin de juger au mieux de vos motivations.

Donné en Ryes ce 12e jour d'octobre de l'an de grasce MCDLVII

[HRP : le RP de l'entretien se déroulera sur 7 jours IRL, pas un de plus.]

Tssssss... y a des baffes qui se perdent...

Rems a écrit:: Mes respects Grand-Maistre,

Je remercie le Haut Conseil pour sa bienveillance quant à ma candidature.
Il peut compter sur ma présence à l'entretien. Indiquez-moi seulement l'endroit et le moment, mon destrier piaffe déja.

Bien à vous,
Rems

[HRP : pas de souci pour un RP sur plusieurs jours, bien au contraire]

Donc c'est pour qui?

Ethan a écrit:: L'Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne,
à Messire Rems,
Salutations et connaissance de vérité.

Le Haut Conseil de l'Ordre de la Licorne vous attend en la forteresse de Ryes, afin de pouvoir procéder à un entretien avec des membres dudit Conseil.
Cet entretien débutera le 11ème jour du mois de décembre, en cette année même.
Veuillez vous présenter au poste de garde, il vous sera alors indiqué le lieu de cette réunion.

Faict en Ryes, ce 10ème jour de décembre de l'an de grâce MCDLVII.

Spoiler:

Citation :: Expéditeur : Rems
Date d'envoi : 2009-09-27 22:06:18
Salutations Grand Maistre,

Je prends la plume ce jourd'huy pour solliciter votre bienveillance quant à l'étude de ma candidature à l'entrée dans l'Ordre Royal de la Licorne.

Etre au service l'Ordre Royal de la Licorne est pour moi le meilleur moyen de servir le Roy de France, idéal qui a toujours guidé mes actes et mes choix de vie.

Je suis Languedocien et Nîmois depuis ma naissance. J'ai longtemps fait partie de l'Ost du Languedoc, notamment comme Lieutenant commandant la caserne de Nîmes, sous les ordres du Général Julios, Chevalier de la Licorne.

J'ai participé à la Guerre de Bretagne (celle du printemps 1455) au sein des lances Languedociennes au service du Roy. Nous nous illustrâmes à Fougères notamment (bien que j'y fus fait prisonnier).

L'année dernière, j'ai quitté l'Ost pour me mettre au service des Nîmois, ceux-ci ayant bien voulu m'accorder leurs suffrages. La priorité de mes différents mandats de Bourgmestre a toujours été d'améliorer le sort des indigents en utilisant les ressources de la Ville pour donner des pains aux vagabonds, recueillir les dons des plus riches pour les distribuer aux plus pauvres, garantir à chacun un salaire en juste proportion de son travail.

Je crois maintenant ne rien avoir de plus à apporter à la Ville. Je pense être plus utile en servant l'Ordre de la Licorne. Mes expériences militaire et politique ont fait de moi un combattant, mais aussi un négociateur.

Toutefois, au-delà des missions qui me seraient confiées si par bon heur j'étais intronisé, l'Ordre de la Licorne représente à mon sens un mode de vie au service de la veuve et l'orphelin.

Respectueusement,
Rems

Bien sûr, pas de contact au sujet de l'entretien tant que durera la procédure.
les questions types:

Citation :: - pourquoi demander à entrer dans un OR ?
- pourquoi la Licorne plutôt qu'un autre OR ?
- parcours personnel si ce n'est pas dans la lettre de motivation.
- ce qu'il pense que la Licorne peut lui apporter
- ce qu'il pense apporter à la Licorne

Dire que Rhuyzar n'avait plus mis les pieds à la taverne de la licorne depuis longtemps eut été un euphémisme d'un goût douteux. Une éternité, voila un terme relativement exagéré, et qui plus est une véritable insulte pour un homme dont l'âge lui permettait encore de terroriser une pucelle à l'aide de son légendaire regard froid et méprisant.

Voila donc notre fameux Chevalier en visite courtoise au sein de cet établissement de grande renommée. Enfin, courtoise, c'est un peu jouer sur les mots. Il n'aurait pas été contre s'en jeter un p'tit si le devoir, comme un peu à chaque jour de sa vie, ne l'avait appelé pour mener une mission de la plus grande importance au service de son Roy, situation dont il était coutumier, avouons-le, héros du peuple ça ne s'improvise pas avec deux carottes et trois radis.

Adonc ce fier bâtard de la Louveterie ne fit que traverser la grande salle, adressant à l'assemblée présente un vague "graueumphjour" des plus convivial et marcha d'un pas pressé et colérique en direction d'une des trois salles encore disponibles pour mener à bien sa tâche. Que dis-je, sa quête ! Sa raison d'être et de combattre ! Un entretien de candidature avec un postulant à l'Ordre... Ouais, bon, pour l'épique on repassera, la prochaine fois je tournerai ça autrement.

Rhuyzar hésita longuement entre deux salles. Celle de Guillaume et celle de Frère Nico, mais comme elles étaient prises et qu'il n'y avait rien à choisir, il prit la salle Amoulesolo, comme ça, au pif. Evidemment, il était le premier arrivé, de toute manière il aurait été étrange que le postulant puisse ouvrir la porte et se glisser à cet endroit. Voila une action qui n'aurait pas aidé sa candidature en tous les cas et fort heureusement, il ne l'avait pas fait. Comme quoi, tout est bien qui finit bien.

Le Vicomte referma la porte derrière lui (à titre de comparaison, un tir de catapulte sur un mur de pierre équivaut à peu de choses près à un vacarme similaire) et s'assit sur le siège qui donnait vue sur la porte. Sans attendre davantage il posa ses lourds gantelets sur la table, ainsi que ses deux miséricordes, ses fauchons, son casque et une bouteille de chouchen. Hantique tradition préservée par le temps. Il les vidait désormais en la mémoire d'un vieux frère hérétique qui ne jurait à l'époque que par le calva, paix à son âme, mais pas à son foie.

Puis, ceci étant fait, il convint d'attendre tranquillement, compulsant les notes qu'il possédait sur le postulant et maugréant dans sa barbe sur le vieux temps que c'était vachement mieux quand on faisait ça comme des mecs et pas comme des femmes et qu'on foutait les boules aux p'tits nouveaux en les interrogeant au tison dans la cave en rigolant. Mais ceci est une autre histoire et les gardes attendent, ça c'est de la chute.

Par Saint Dédale, c'est un vrai labyrinthe... Rems assortit cette pensée d'une considération stratégique : excellent moyen de défense, en fait... Rien de plus efficace que de disperser les forces d'éventuels impétrants au sein de moult couloirs à la geographie torturée.

Chemin faisant, il avait laissé Tancrède et Soraya aux bons soins des écuyers qui s'occupaient de l'écurie, ce qui tombait plutôt bien. Le Nîmois se demanda un instant si sa Louve retrouverait aisément sa jument puisqu'elle n'était pas au fait de son arrivée dans la forteresse. Il chassa cette brève inquiétude d'une pichenette intérieure : Alfie faisait montre de ressources sans limite en toute occasion.

Quelle Femme... Et quel Chevalier elle ferait... Et...

Volontiers contemplatif, voire rêveur, Rems savait être un homme d'action quand les circonstances l'exigeaient. Et là, elles l'exigeaient, par Saint Onaipalapourétendredulinge, il était temps de faire resdescendre ses chausses sur ces dalles qui furent foulées par tant de légendaires serviteurs du Roy. Temps également de frapper à l'huis pour se présenter au Haut-Conseil.

La gorge un brin nouée par l'imminence de la rencontre, l'ex-Lieutenant rabattit les pans de sa cape derrière lui - par chance, il ne s'était pas pris les pieds dedans - posa la main sur la poignée de son épée, et frappa de sa main libre, provoquant un bruit qu'il espérait ferme, mais sans ostentation.

Le bruit du gantelet d'acier contre la porte de bois réveilla Rhuyzar qui s'était, avouons-le, très légèrement assoupi. En grognant il se redressa un peu sur son siège, rangea ses notes en un vague paquet à peu près rangé, regarda le paquet et le jeta derrière lui. En effet cette manoeuvre eu pour effet de faire paraitre la pièce un peu moins bordélique, du moins pour toute personne à l'aise avec le concept d'un tapis en papier, un peu d'ouverture d'esprit que diable !

Il regarda la bouteille de chouchen, dieu merci il en restait. Puis il se souvint qu'un bruit l'avait éveillé. Le temps que l'esprit associe mémoire, déduction et fonctions physiques de base il tourna la tête vers l'huis et annonça d'une voix forte et sèche*:

Entrez postulant Rems !

Ouais, ça c'était le coup à passer pour un con. Ou pas.

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*Le chouchen se boit très difficilement lorsque l'on dort.

Au contraire de l'autre entretien, les deux qui se déroulaient actuellement ne semblaient pas avoir déchainé les foules.
La salle était d'ailleurs quasiment vide.
Y a pas grand monde pour les remarques ce coup ci, le pauvre Foolrapier a tout pris pour lui... Marmonna le chevalier.

Cependant, bien qu'on ne lui ait rien demandé cette fois ci, il était venu pour donner quelques informations sur les deux comparses qui s'étaient présentés au porte de la forteresse.
Deux languedociens, encore, c'était la période à croire.
À l'époque, il avait espéré revoir Rems ou Alfgard à la tête de la garnison de Nîmes lorsque le doux son du choc du métal leur manquerait mais c'était... un autre temps.

Hem, mes frères et sœurs, je ne vais pas vous refaire perdre votre temps avec mes louanges sur ces deux personnes que j'estime digne de faire parti de notre Ordre mais il y a certains points que j'aimerai porter à votre connaissance.
Je parle bien évidemment de Alfgard et Rems.

Ces deux personnes n'ont pas postulé sur un coup de tête, je les cotoie depuis longtemps et cela fait bien un ou deux ans que je leur ai demandé s'ils aimeraient nous rejoindre. Et depuis, ils ont du longuement y réfléchir.

De plus, alors que toutes les candidatures avaient été interrompus brusquement, ils nous ont épaulés sur ma demande lorsque la Licorne s'est rassemblé dans le Berry, de même ils nous ont suivis lorsque notre lance est parti à Lyon dans le Dauphiné suite à une alerte. Ils nous ont suivis sans avoir de précision sur la situation, sans demander quoi que ce soit, sans être sur d'être accepté parmi nous.

Voila, je tenais à ce que vous le sachiez.

Le fait d'avoir déjà participé à une campagne de la Licorne joue en effet grandement en leur faveur en ce qui me concerne, une grande preuve d'abnégation.

La "vague languedocienne" me donne toutefois légèrement l'impression d'une désertion du côté de l'ost languedocien et peut-être un désir de recréer ce qui a été perdu auprès de Julios, au sein de la Licorne. Je ne sais si cela constitue un mal ou un bien, j'attends la suite.

Cela est peut être le cas de Foolrapier mais pas celui d'Alfgard et de Rems.
Ils ont quitté l'ost il y a de ça un bon bout de temps (un an, deux ? Veuillez pardonner à un "vieux" chevalier ses petites pertes de mémoire) à cause d'un manque de temps momentanée puis - pour Rems - pour se consacrer à la mairie de Nîmes.

Et puis... Ajouta t-il avec un petit sourire.
Il serait impossible de recréer quoi que ce soit avec la Licorne, un Ordre n'est pas un Ost.

Sur la caverneuse injonction, Rems fit jouer la clanche et poussa l'huis. Malgré son âge plus que vénérable, celui-ci joua sans grincer et laissa le Nîmois entrer.

Rems ferma la porte et, quasi-martial, se campa devant son futur interlocuteur.

Le Chevalier qui l'attendait transpirait une impressionnante force tranquille. Ce juste mélange de sagesse, de puissance et aussi de Chouchen - si l'on en croyait la bouteille posée devant lui - était à l'unisson de la forteresse.

Bonjorn ,fit simplement Rems en guise d'introduction.

La porte s'ouvrit, laissant place au postulant que le Vicomte attendait. Comme à son habitude, Rhuyzar ne répondit pas immédiatement à son salut et prit quelques instants pour détailler l'individu qui venait à sa rencontre. Il garda son air sévère et sérieux, véritable marque de fabrique après toutes ces années de service. Cet entretien lui rappelait un lointain passé, où il était alors de son devoir d'étudier chaque candidature avec ses Frères du Haut Conseil pour déterminer lesquelles méritaient d'être étudiées avec davantage de soins et lesquelles ne mèneraient manifestement à rien.

Et puis, lui aussi était passé par là. Lui aussi avait adressé une missive au Haut Conseil d'alors, à ces Chevaliers qu'il considérait avec un mélange de respect et de crainte. Ils étaient devenus ses Frères et ses amis, mais en ce temps là ils n'étaient à ses yeux que des légendes inaccessibles. Le temps a toujours raison des plus grandes croyances.

D'un geste de la main il invita l'occitan à prendre le siège placé face à lui, de l'autre côté de la lourde table de chêne qui lui servait de bureau. Ne le quittant pas du regard, il s'exprima de nouveau, sans attendre que Rems ait pris place:

Bonjour postulant. Et bienvenue dans l'antique Forteresse de Ryes, siège des Chevaliers de l'Ordre Royal de la Licorne. Nous savons tout deux ce qui vous mène en ce lieu. Ce que je ne sais pas, en revanche, c'est ce qui vous a poussé à faire tout ce chemin pour demander à entrer dans un Ordre Royal. Vous l'occitan, dont le Comté est déjà Vassal de Sa Majesté pourquoi désirez-vous intégrer un Ordre ?

Il y eut un silence et le regard du Chevalier se fit à la fois clair et ténébreux, comme si ce vénérable serviteur du Roy menait de front deux réflexions : l'une dans sa propre histoire, sans nul doute fort riche en évènements, et l'autre essayant de percer à jour les desseins et motivations du Nîmois.

Le Chevalier posa une première question alors que Rems était entrain d'enlever sa cape, afin de ne pas risquer le moindre emmêlement avec ses jambes ou son épée, emmêlement qui aurait pu avoir des conséquences funestes. Le ridicule ne tue pas, comme dit la sagesse populaire - quoique... le peuple est-il toujours sage ? - mais il y a des moments où il ne vaut mieux pas l'être.

Spoiler:

Rems prit le temps de s'asseoir pour prendre la parole.

Chevalier, je vous regracie pour votre accueil. Je suis fort honoré d'avoir été admis icelieu...

Rems sourit et reprit :
Certes, je suis Languedocien et à ce titre déja serviteur de Sa Majesté. Mais que ce soit en tant que Lieutenant de l'Ost, Maire de Nîmes ou même quand j'ai été - fort brièvement - Connétable du Comté, la forte dépendance de ces fonctions à la politique Comtale rend impossible l'idéal que j'ai du Service du Roy.

Il fronça les sourcils et précisa : Je ne vois pas l'Ordre Royal de la Licorne comme une organisation au-dessus des lois et coûtumes locales, mais comme un outil du Roy pour avoir une influence directe sur les évènements du Royaume, au-delà d'éventuelles querelles de Vassaux qui ne font que polluer la Bienveillance de notre Souverrain.

Pour faire court, je pense qu'intégrer un Ordre Royal me permettra d'être plus proche du Roy - c'est une image, bien sûr - et ainsi d'être plus utile.

D'un bref mouvement de la main, Rems chassa le volet politique de sa motivation pour en venir à l'essentiel d'icelle :
Mais surtout, le plus important à mes yeux est de pouvoir me dévouer à une organisation dont les membres partagent tous les mêmes buts et idéaux. Qui sont également les miens.

Rems laissa un silence et se permit :
Pardonnez ma curiosité à la limite de la bienséance, Chevalier, mais l'on ne ma pas dit votre nom...

Le vieux Loup ne put retenir un sourire à l'évocation de l'emprise du monde politique sur le domaine militaire et la protection du peuple. Il se souvenait d'un temps où il pensait, naïvement, pouvoir se servir de cet outil à des fins désintéressées, jusqu'à constater que les efforts demandés étaient trop importants pour en valoir véritablement la peine. Il reconnaissait dans ce discours l'emprunte de son vieux frère Julios qui, plus que beaucoup, avait eu à souffrir de l'incompréhension bornée de politicards en mal de reconnaissance et de contrôle. Aujourd'hui c'était le Comtois qui pénétrait au Castel de Montpellier pour tenter de ramener le Comté d'Oc dans le droit chemin. Nul doute que cette tâche s'avèrerait vaine, mais Rhuyzar avait depuis longtemps abandonné l'idée de combattre ses illusions par la raison.

J'ai pour nom Rhuyzar de la Louveterie, postulant. Et je suis Chevalier en ce lieu, rien que Chevalier...

Le sourire s'effaça et le Vicomte versa un peu de la bouteille dans une coupelle qui trainait sur le bureau. Il en avala une gorgée d'un trait, reposa lentement l'objet et reprit la parole:

Vous soulevez là un point plus qu'intéressant. La subordination des services actifs aux services politiques. Ce problème ne date pas d'hier, croyez-moi et aussi loin que remonte ma mémoire j'ai souvenir que les choses se passaient comme ça.

Les services comtaux ne sont pas seuls à souffrir de cet état de fait, les services royaux sont également atteints. Peut-être la Chevalerie moins que les autres. Nous avons jadis mené un long et dur combat contre ceux qui se disent être la parole royale. Nous avons gagné, en partie, mais en avons payé le prix et avons du concéder certaines choses pour conserver une partie de notre liberté. Sachez le postulant, la Chevalerie n'est pas le monde des légendes où de preux défenseurs passent leurs journées à sauver des princesses et des opprimés. Il est le monde de l'ombre et du sacrifice pour qui veut se dévouer au service de Sa Majesté. Il nous faut sans cesse composer avec les chausses-trappes de fonctionnaires par trop zélés qui ne pensent qu'à laisser leur emprunte dans l'Histoire. Il nous faut travailler avec des gens qui n'ont pas notre vision, qui ne voient pas le Royaume pour ce qu'il est, un tout. Si vous veniez à intégrer nos rangs vous apprendriez bien vite que le Chevalier est tout autant chanceux que maudit.

Le vieux Chevalier toussa soudainement et marqua une pause, reprenant une gorgée du liquide ambré qui lui servait de remède. Il profita de cet instant de silence pour remettre ses idées en place et passer à autre chose. Ce discours il l'avait déjà tenu trop de fois.

Si je comprends bien, pour résumer, vous souhaitez intégrer un Ordre Royal afin de continuer à servir votre Roy tout en vous éloignant des lourdeurs administratives et des complots politiques. Cela est très bien. Mais pourquoi nous ? Pourquoi la Licorne plutôt qu'un autre ?

Bien que l'entretien soit déja bien engagé, Rems salua machinalement le Chevalier de la tête alors que celui-ci se présentait. Le Nîmois était satisfait d'entendre son interlocuteur abonder dans son sens entre deux quintes de toux et deux médications d'obédience Bretonne.

De la Bretagne, Rems connaissait essentiellement les geôles de Fougères, dont les gardes n'avait pas daigné lui faire goûter le mielleux breuvage du Duché.
Trève de souvenirs guerriers, il fallait revenir au sujet. Rems se redressa sur son siège, repositionna machinalement son épée et répondit :

J'ai bien conscience, Chevalier Rhuyzar, que la Chevalerie est autant un honneur qu'un sacerdoce. Vouloir faire le bien implique une part de mauvaiseté ou de malheur pour son propre sort. Il en va ainsi des grands équilibres de la nature : l'hiver succède à l'été mais permet à la terre de se régénérer.

Avant de se perdre dans des considérations par trop philosophiques qui pourraient lasser le Chevalier, l'ex-Lieutenant enchaina :
Pour tout vous dire, je n'ai pas vraiment réflechi au choix de l'Ordre... La Licorne s'est imposée à moi naturellement. J'ai découvert l'Ordre par l'entremise du Général, enfin, du Chevalier Julios, modèle absolu de tous les militaires Occitans... Enfin, qui l'est pour ceux qui ont compris qu'il est vain de servir des politiciens dévoyés. Mais je m'égare...

Le ton s'était fait plus nerveux, Rems ne digérait pas le gâchis qui présidait aux destinées Languedociennes depuis trop longtemps. Il se reprit sans tarder.

Par ailleurs, j'ai entendu parler d'un autre Ordre, celui des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, mais son aspect religieux ne me convient pas.

Rems allait conclure sur l'évident choix qui l'avait mené céans, quand une dernière idée lui vint :
Ah oui, ma Louve, heu... ma chère et tendre m'a parlé d'un Ordre strictement féminin.... Vous comprendrez aisément que je n'y ai pas postulé...

Il avait terminé cette phrase dans un sourire... Avant de résumer :
J'ai les mêmes buts que ceux décrits dans la Charte, il m'est donc fort naturel de choisir l'Ordre Royal de la Licorne.

Une lueur de colère passa dans le regard de Rhuyzar à l'évocation de ce qui était arrivé à son Frère Julios dans le Comté du Languedoc. Il lui serait difficile durant de longues d'années d'avoir la moindre considération pour cette bande de clampins arriérés qui n'avaient pas réussi à faire confiance à l'un des meilleurs militaires du secteur. Par certains côtés, Julios lui rappelait beaucoup feu le Capitaine Deny, le côté fougueux et imprévisible en moins. Mais le talent était bien là et l'Oc avait préféré tout casser plutôt que de faire confiance à un militaire. Un désastre savamment orchestré.

Il laissa passer quelques instants de silence avant de se reprendre, regardant avec une bienveillance teintée d'une certaine tristesse le postulant.

Vous savez, la Chevalerie aussi a ses politiciens, avec lesquels elle doit composer. Chez nous ils se nomment Pairs, Grands Officiers Royaux, mais sont capables de sortir des énormités que vous n'oseriez même pas imaginer. La différence est que nous pouvons, en quelque sorte, agir parfois sans rien leur dire ou leur demander. C'est un avantage. Mais ils peuvent s'avérer également extrêmement agaçants.

Un dernier verre pour terminer cette bouteille. Le Vicomte allait devoir en faire amener d'autres de ses terres de Delle, il doutait d'avoir conservé un stock suffisant pour le séjour qu'il prévoyait de faire en ces murs.

C'est donc la Licorne qui a eu la primeur de votre candidature. Remarquez, je ne vous jetterai pas la pierre, moi-même, lorsque j'ai postulé, c'est bien parce que je côtoyais le Lieutenant-Commandeur Bralic. Et puis, comme vous, je n'avais aucune envie d'aller foutre un pied chez les robeteux.

Vous avez donc été militaire du temps du Général Julios, ce qui est un bon point pour vous à mon sens. Vous étiez avec lui lorsqu'il est monté sur le Rouergue pour coincer l'armée des ombres et nous sauver les miches ?

A l'évocation de leur ami commun, l'agacement du Chevalier fut perceptible. Rems ne se sentit pas d'interrompre le silence qui suivait.

Il releva d'un sourire désabusé la mention de la Pairie, dont les attermoiements n'étaient pas pour rien dans les mois troubles que le Languedoc venait de traverser.

Alors que la bouteille de chouchen vivait ses derniers instants et que Rems déglutissait discrètement, son interlocuteur reprit la conversation sur son service sous les ordres du Général Julios.

Non, je n'ai pas participé à l'expédition que vous mentionnez. Mais en effet, j'ai été sous les ordres d'El Dicta... Heu du Général Julios pendant toute ma carrière militaire. En Avril 55, j'étais du Corps Expéditionnaire Languedocien en Bretagne, mais je n'ai pas eu l'honneur d'y combattre à ses cotés. Enfin, je n'ai pas eu l'honneur de combattre beaucoup à cette bataille, car force m'est d'avouer que j'y ai été fait prisonnier dès le second jour.

Piteux avoeu, en vérité.

Par la suite, la période étant assez calme et l'Ost plutôt bien organisé et renseigné, je n'ai quasiment pas eu à quitter le Languedoc.
Plus tard, étant de plus en plus impliqué dans les affaires municipales, j'ai quitté l'Ost, non sans régulièrement me mettre au service du Général comme expert militaire.

Rems faisait un piètre hagiographe, il se dit qu'il était temps de mettre fin à cette tirade.

Vous l'avez compris, Chevalier, j'ai beaucoup appris de lui et espère m'en montrer digne. Toutefois, même si comme vous l'avez dit, c'est sans doute un bon point pour ma candidature, j'ai bien conscience que je serai jugé que sur mes capacités propres. Il est évident que le copinage n'a point cours dans cette enceinte, et c'est heureux.

Rhuyzar écouta avec attention le postulant revenir un peu plus en détail sur son parcours personnel au sein du Comté du Languedoc. Il considérait que c'était à travers les faits accomplis que l'on était en mesure de juger ou non quelqu'un. Il existait dans le Royaume nombre de beaux parleurs aux capacités quasiment inexistantes et qui avaient tout de même réussi à se hisser jusqu'aux plus hautes sphères.

Vous avez raison sieur Rems, le copinage est chez nous une valeur inexistante et prohibée, passible de sanctions, irais-je jusqu'à dire. C'est par ses actions au service du Roy qu'on peut prouver sa valeur, non grâce à telle ou telle amitié comme il est courant de le voir dans nombre d'endroits.

Digression, qui es-tu digression ? Le Vicomte se gardait bien de donner le moindre exemple pratique, même s'il n'en pensait pas moins. Il ne comptait plus les fois où il était entré en conflit avec telle ou telle personnalité qu'il méprisait au plus haut point mais qui se trouvait fort malheureusement sur sa route. Sans se perdre plus dans ses pensées, il reprit le cours de l'entretien.

Dites-moi, postulant, vous qui avez une certaine expérience derrière vous et vous êtes confronté à diverses situations dans votre Comté, que pensez-vous pouvoir apporter à cet Ordre ? Quelles sont vos compétences, et quels sont vos défauts ?

L'entretien prenait une tournure que redoutait Rems. Il n'aimait pas vraiment parler de lui. Tant qu'il s'agissait d'évoquer son parcours, il était fort simple d'aligner des faits et de laisser le soin à l'auditeur de juger de leur valeur.
Maintenant, il fallait faire un pas dans la subjectivité, tout en restant en équilibre sur un fil tendu entre la forfanterie et la trop grande modestie. Et l'équilibre n'était pas le fort du Nîmois, souvent enclin à s'emmêler les chausses. Ceci dit, ce genre de maladresse était à la fois un moyen d'attirer l'attention, mais aussi de dissimuler ses forces. Ce qui constituait toujours un avantage stratégique.

Rems se lança (c'est une image), tentant de ne point paraitre trop sentencieux :

Outre ma connaissance du métier des armes, mon dévouement pour le Roy, je pense pouvoir apporter à l'Ordre mon sens du devoir pour que l'objectif commun soit atteint, et une implication sans faille de chaque instant, quelque soit le rôle qu'on me donnera.

Rems clôtura le chapitre positif sans plus s'étendre. Il ne comptait pas insister non plus sur ses points faibles. Après tout, n'avait-il pas dit plus tôt qu'il croyait à l'équilibre des forces de la Nature ?

Force m'est de reconnaitre que je suis surement parfois trop gentil. Entendons-nous bien, que ce soit comme Lieutenant de l'Ost ou comme Maire, j'ai su sévir quand besoin s'en faisait sentir.
Mais j'avoue que j'ai toujours un a priori positif sur les choses ou les hommes. Ce qui peut donner une image de moi quelque peu naïve. Mais je n'en ai cure, j'essaie toujours de voir plus loin que les apparences.

Rems tenta une conclusion quasi-philosophique : je pense que l'essentiel est de savoir transformer ses faiblesses en forces.

Bien que juste, cela sonnait un peu creux. A croire que le Nîmois manquait de carburant pour philosopher correctement.

Le Chevalier se retint de rebondir sur la dernière phrase prononcée par le postulant. Il toussa discrètement en l'entendant et en resta là, ne souhaitant pas partir dans une diatribe sur les propos tout faits et sans véritable sens qui tenaient plus du brodage que de véritables réflexions abouties.

Il avait mentalement mémorisé ce qu'avait dit l'occitan précédemment, et cherché des traces d'orgueil ou de fausse modestie. Il avait tiqué au mot "gentil", signe de caractère qui n'allait, à son sens, aucunement avec un quelconque service royal, mais s'était souvenu que tous n'étaient pas, comme lui, nés avec une machette entre les dents et des feux de l'enfer à la place d'une capacité à la relation humaine.

Trop gentil ? C'est un trait de caractère que vous perdrez certainement si d'aventure vous veniez à rester longtemps au service de Sa Majesté. Enfin, je l'espère pour vous.

Il était temps de conclure, de poser la dernière question, fatidique, et de ne pas laisser cette discussion s'éterniser, afin que l'Ordre puisse rendre son verdict.

Et que pensez-vous que l'Ordre ait à vous offrir ? Qu'attendez-vous de lui ? Ou que pensez-vous pouvoir attendre ?

Le Chevalier sembla tiquer un instant alors que Rems évoquait la dicotomie des forces et faiblesses de l'homme. Il avait fait court pour ne pas lasser son interlocuteur, et visiblement, cela avait desservi son propos.

Mais pas le temps de s'étendre - la bouteille de Chouchen était vide - le Chevalier enchaina.

Spoiler:

Le ton n'appelait pas de réponse. Rems aurait dû parler de bienveillance plutôt que de gentillesse, ce qui n'excluait pas d'avoir des qualités guerrières, le tout étant de savoir les utiliser avec discernement... Il fit avorter cette digression intérieure dans l'oeuf alors que le Chevalier l'interrogeait sur ce que l'Ordre pouvait lui apporter.

La question surprit l'ex-Lieutenant tant il lui paraissait qu'il était bien peu de chose au regard des objectifs de l'Ordre. Aussi, son ton s'assécha-t-il un peu plus qu'il ne l'aurait souhaité :

Je postule pour servir l'Ordre et ainsi le Roy, pas pour que l'Ordre me soit utile. Evidemment, chaque action utile pour Sa Majesté me comblera, et ainsi l'Ordre aura permis ma pleinitude, mais ce n'est pas l'objet de ma candidature.

Rhuyzar décida de ne pas rebondir sur la dernière réponse du postulant. L'entretien avait duré assez longtemps comme ça et il convenait maintenant de passer à la suite de la procédure. Il se contenta de hocher de la tête et resta quelques instants perdu dans ses pensées, tâchant de se faire une idée sur l'Occitan et ses qualités.

L'air songeur, il se releva, indiquant par ce mouvement qu'ils en avaient terminé et regarda le visiteur droit dans les yeux:

Nous en avons terminé, merci pour vos réponses franches, l'Ordre doit désormais délibérer, vous aurez ensuite la réponse. D'ici là, je vous conseille de rester dans le coin, cela peut prendre un peu de temps mais ce sera encore plus long si vous deviez repartir et revenir.

Sujet: Re: [Errant] Rems (accepté le 02/01/1458), démission 31/12/2016

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