Arrivée à Ryes d'un bourguignon : Antonio Licors

[Dijon, Duché de Bourgogne – Une soirée de Septembre...]

Le soleil se couchait paisiblement derrière le verger de la ville, un spectacle courant mais toujours aussi splendide. A chaque fois le même sourire au visage, le même frisson traverse son corps. Le soleil disparaissait pendant quelques heures pour réapparaitre de l'autre côté. Toujours le même parcours, le même chemin, la même destiné pour le soleil. Sa destiné à lui, Antonio Licors, allait bientôt être bousculé...
Il avait, il y a quelques jours, envoyé sa candidature au Grand Maistre de l'Ordre Royal de la Licorne, son envie de servir cet Ordre qui partageait les même valeurs que lui.

Alors que le soleil avait presque disparu, une ombre se dressa derrière lui. D'un bond il se leva pour faire face à cette personne : un coursier. Un coup d'oeil très rapide des pieds à la tête – c'était un coursier roturier mais visiblement assez bien payé pour porter des vêtements de bonnes qualités. Il ne venait pas de la porte d'à côté, mais d'un Duché ou Comté assez lointain... – avant que l'homme prenne la parole.

Le boujou messire. - Accent normand ! Une missive du Duché de Normandie donc... - Je viens de la part de l'Ordre de la Licorne vous porter cette lettre.

Le p'tit normand tendit une enveloppe soigneusement scellée.

Merci bien.

Jusqu'à ! Le normand accompagna ses mots d'un signe de la main, le bourguignon en déduit donc qu'il prenait congé.

…bientôt !

L'homme disparut aussi rapidement qu'il était apparu quelques minutes auparavant. Le Haut Conseil de la Licorne avait donc rendu son verdict, soit il était reçu, soit il était refusé mais il pouvait tout de même intégrer l'Ordre en tant qu'Homme d'armes, soit il était tout simplement refusé... C'est la boule au ventre qu'il ouvrit soigneusement l'enveloppe, sortit la lettre et la déplia.
A première vue, aucune réaction apparente sur son visage, puis en regardant plus en détail ses yeux verts, une illumination, ils brillaient. La réponse le satisfaisait grandement, il était attendu le plus rapidement possible à la Forteresse de Ryes où il serait reçu par les membres de la Licorne. Certes il n'avait pas été accepté en tant qu'écuyer, mais il était néanmoins reçu en tant qu'Homme d'arme. A lui de faire ses preuves, et c'est ce qu'il comptait faire... Il avait lu beaucoup de choses à son sujet, il avait même observé une peinture représentant cette Forteresse.
Pas une minute à perdre, il rentra chez lui en courant, encore une fois il devait quitté momentanément sa ville de naissance pour la Normandie. L'habitude de partir, il l'avait, très souvent il faisait voyage à Paris pour remplir son poste de Maistre Académique au Palais académique royal. Mais cette fois-ci, il devait aller encore plus loin, près des côtes de la Manche, là où il n'avait encore jamais mis les pieds.
Deux choix s'offraient à lui : Il pouvait passer, soit par par la Champagne et donc arriver par le Nord, soit par le Duché d'Orléans et donc arriver par le Sud de la Normandie. Il avait tranché, il prendrait la deuxième option : Il se rendrait à Ryes par Lisieux.
Après avoir rapidement remplis son balluchon, et ranger son épée et son bouclier – ces derniers étant interdits dans le domaine royal – il se rendit à l'écurie où son « roussin » l'attendait. Ni une, ni deux, il le monta et partit armé de son petit poignard de poche à toute allure sur les routes du Royaume. En allant assez vite, il pourrait arriver en Normandie dans trois-quatre jours, et à Ryes en moins d'une semaine...


[Sur les chemins... Dans la forêt Leixovienne, Duché de Normandie – Quatre jours plus tard, début de matinée]

Après avoir traversé le Duché de Bourgogne, le Duché d'Orléans, et le Duché d'Alençon, où il avait passé quelques nuits dans de charmantes auberges, il venait enfin d'entré dans le Duché de Normandie. Aucun soucis sur les routes, il avait tout de même du couper par certains bois et certains champs pour éviter les zones très fréquentés des brigands.
Le dijonnais était maintenant perdu dans la forêt Leixovienne bien garnit par la nature. Jusqu'à présent, il n'avait pas eu à demander son chemin, tout s'était passé comme expliquer dans les livres qu'il avait lu ; Et d'ailleurs, ça continuait, puisque cette forêt était réputé pour perdre les personnes qui l'empruntait sans bien la connaître. Il avançait maintenant au pas et à l'aveugle dans ces bois qui laissaient à peine passer quelques rayons de soleil.
Après plus d'une heure à avancer droit devant lui, Aristote lui sourit enfin, il tomba sur un charbonnier qui connaissait fort bien la région.

Bonjour, la Forteresse de Ryes je vous prie.

Hâot-bouot d'ce chemin, puis à gauche et vous l'aurez en face de vous !

Merci bien, jusqu'à ! - Je commence à parler le Normand moi ! -

Le bourguignon suivit ses instructions et au bout de plusieurs heures il sortit enfin de cette vaste forêt, il devait maintenant traversé cet immense bourg. Il le sentait, la Forteresse approchait, motivé par l'envie d'arriver à Ryes il accéléra le rythme. Et enfin, la Forteresse apparue devant ses yeux, encore plus grande, plus impressionnante qu'il l'avait imaginé. Il s'arrêta net, voulant admirer en détail ce monument grandiose.


[Forteresse de la Licorne - Ryes, Duché de Normandie - Le même jour]

Il en avait vu des châteaux, des grands bâtiments, aussi bien en Bourgogne qu'à Paris, mais jamais un pareil. C'est en admiration total qu'il repris mouvement et avança à travers le long sentier, sans jamais quitter la Forteresse de ses yeux. Une fois arrivé face au pont-levis, il descendit de sa monture et avança son cheval en main, jusqu'à la herse fermée où de nombreux gardes étaient postés de l'autre côté.

Bonjour, je suis Antonio Licors. Je me présente ici suite à la réponse du Haut Conseil au sujet de ma candidature.

Il ne faisait ce jour la ni chaud ni froid, un temps banal qui ne mériterait pas qu'on s'y attarde plus d'une ligne.. d'ailleurs j'arrête avant d'en faire trop.
Oui bon d'accord j'avoue la je suis un peu en train de combler le vide.. c'est qu'à force faut avoir une bonne dose d'imagination pour rester au poste de garde aussi longtemps.. et vu que l'imagination ça va ça vient ben ya des fois ou c'est pas trop ça.. des fois comme aujourd'hui.
Pasque après tout c'est pas si simple de décrire un gus qui se fait chier entre deux herses en attendant que des pignoufs veuillent bien pointer le bout de leurs nez.. et ça faut l'écrire en plusieurs déclinaisons car des arrivées y'en a pas qu'une. Et trouver différents moyen de passer le temps, c'est tout un art.

Ensuite, il faut demander la fameuse lettre du Haut Conseil qui atteste de l'entrée dans l'ordre du membre qui se présente devant la herse. Vérifier qu'elle est bien scellée et surtout, le plus important, la façon de la demander.. Car du "Papiers s'il vous plait!" un peu académique, au "Bon vous allez vous bouger les miches a le sortir ce torche cul?" un peu plus grossier, en passant par le "Auriez vous vous l'amabilité de me fournir la pièce maitresse de votre possible entrée dans le prestigieux ordre des Chevalier de la Licorne?" carrément pompeux il y a de la marge..

La le brun opta pour un énigmatique Bien le bonjour, je suis Eragon écuyer de l'ordre. Vous devez donc avoir quelque chose à me donner

Et enfin pour clôturer l'épisode numéro 1 de la plus grande série médiévale, la posture d'attente de réponse.
Technique numéro 1 dite du flemmard : On s'adosse contre le mur en tendant la main d'un air blasé.
Technique numéro 2 dite du charmeur : On s'appuie d'une main sur la herse et de l'autre on dévoile la rangée de couteaux de lancers disposés à la ceinture. Attention à utiliser de préférence avec les jeunes demoiselles.
Technique numéro 3 dite du Era : On tend la main gauche tout en se grattant méticuleusement la nuque. Efficace en cas de danger car l'espadon est a portée de main.

C'est tout pour aujourd'hui.

Quelques secondes après sa présentation, sans même avoir besoin de répéter, un homme de l'autre côté de la herse apparut. Visiblement, ce n'était pas un garde, mais plutôt un membre de l'ordre. Quant aux gardes eux, ils n'avaient même pas encore inspiré ou expiré le moins gramme d'air. Pas un mouvement, pas un clignement d'oeil, tout était figé. Mais sans nul doute, si besoin il y avait, ils interviendraient à coup sûr et en moins de temps qu'il faut pour ouvrir la bouche.
Quand l'écuyer brun qui venait de se présenter lui demanda son courrier d'admission en tant qu'homme d'armes, Antonio sortit immédiatement le papier de sa poche et le tendit à son interlocuteur tout en accompagnant son geste de ces paroles.

Enchanté également, voici ce que je dois avoir à vous donner.

Citation :

L'Ordre royal de la Licorne à messire Antonio, Salut et connaissance de vérité.

En ce jour, le Haut Conseil de l’Ordre s’est prononcé en défaveur de votre intégration en notre sein au rang d’écuyer.

Néanmoins, cette même assemblée a estimé devoir vous recevoir en tant qu’homme d’arme,

Ainsi, veuillez vous présenter en la Forteresse sise à Ryes , et présenter cette missive aux gardes.

Vous exprimant mes salutations.

Faict en Ryes, ce 4e jour de septembre de l'an de grasce MCDLVIII.

Puis il regarda le Licorneux et attente d'un quelconque signe apparent sur son visage.