Arrivée d'un Dauphinois à Ryes.

La Forteresse de l'Ordre, enfin. Alors que sa monture parcourait au pas les derniers mètres du long chemin jusqu'aux portes de celle-ci, Walan se remémorait les derniers événements l'ayant conduit jusqu'ici.

Cela avait débuté avec ces élections, ces n-ièmes élections, qu'il avait entamées avec la lassitude habituelle qu'elles provoquaient en lui depuis tant de mandats. Las, cette élection avait été la pire de toutes celles qu'il avait pu suivre durant ces années : quatre listes, trois conseillers chacune, deux coalitions et plus d'une semaine de blocage plus tard, la tentative d'assassinat sur l'un des nouveaux conseillers avait empêché celui-ci de voter, entraînant l'élection du Gouverneur par défaut ... et la démission de Sans Repos, incapable de cautionner l'emploi des méthodes d'une partie du conseil.

Ainsi était née une certitude : celle que son temps en politique était révolu et que cette voie n'était plus la bonne pour servir son Duché. Et une idée ancienne, plusieurs fois repoussée à l'arrière-plan de l'esprit du vicomte, lui était revenue : demander d'intégrer l'un des prestigieux ordres de chevalerie du Royaume, et servir à nouveau par les armes, comme à ses débuts. Quelques jours plus tard partait une missive scellée des armes de Meyrieu destinée aux membres de l'Ordre de la Licorne, son avenir était entre leurs mains.

Les semaines qui avaient suivies avait été heureuses. Libéré des charges qui lui pesaient depuis longtemps, Walan avait pu organiser une série de chasses sur ses domaines qu'il envisageait depuis longtemps, profitant de cela pour mettre en ordre l'ensemble de ses affaires dans ceux-ci. Le souvenir des autres journées faisait encore surgir, des semaines plus tard, un doux sourire sur les lèvres du seigneur de Meyrieu.

Dès réception de la réponse du Grand Maître de l'Ordre, Walan s'était mis en route. Sans doute serait-il parti plus vite si Jehan, son intendant, n'avait pas insisté pour qu'il se fasse accompagner d'une escorte de gardes jusqu'à Ryes. Le vicomte avait donc voyagé avec trois de ses hommes, allant de villes en villes à un train qui, s'il n'était pas le grand galop, traduisait bien la hâte de celui-ci à rejoindre la Normandie.

Plusieurs semaines plus tard, sortant de la forêt, la compagnie avait découvert la forteresse dans toute sa splendeur, dominant les lieux. Talonnant sa monture, Walan avait mené ses hommes jusqu'à la ville en contrebas et l'une de ses hostelleries, où il leur avait fait ses au revoir après leur avoir donné quelques instructions pour le retour et les moyens nécessaires pour les auberges. C'est seul que Sans Repos s'était alors engagé sur le chemin menant à la forteresse, tandis que le soleil baissait lentement à l'horizon.

Arrivant à la herse, le vicomte sorti de ses pensées et mit pied à terre. Hélant le garde à l'intérieur, il se présenta d'une voix calme en tendant un parchemin soigneusement roulé à travers les barreaux.

Bien le bonjour, je suis Walan de Meyrieu. J'ai été accepté comme écuyer au sein de l'ordre, comme l'indique ce courrier.

Citation :

L'Ordre royal de la Licorne à messire Walan,
Salut et connaissance de vérité.
Qu'il vous soit connu que votre lettre a reçu la meilleure attention de la part dudit dans son ensemble.
Item que les votes ont souligné vos qualités et les promesses qu'elle contenait.
Item que vous estes en ce jour accepté parmi les écuyers dudit Ordre qui vous attend maintenant en ses divers établissements.

Ryes

Donné en Ryes ce 25e jour de septembre de l'an de grasce MCDLVIII

Nith de Cassan, dict le Perplexe
Grand Maistre de l'Ordre Royal de la Licorne

(HRP : Juste un petit mot HRP pour dire qu'à partir de demain je serai en déménagement et changements divers dans ma vie. J'aurai encore une connexion, mais du coup moins de temps pour l'utiliser durant 10-15 jours. Désolé donc si je suis un peu long à répondre durant cette période.)

Observant un instant l'homme qui était venu l'accueillir de ses yeux gris couleur d'acier, l'expression de Walan resta un moment à peu près indéchiffrable -pour qui ne le connaissait pas bien en tout cas- avant que le coin de ses lèvres ne s'étire en un très léger sourire.

Effectivement, la nuit tombe moins vite ici que dans la vallée du Rhône, mais elle n'en tombe pas moins. Je suis heureux d'avoir pu arriver avant elle, ainsi que de vous rencontrer, messire Boucanier.

Détaillant encore brièvement le colosse avant de lever les yeux vers le mur d'enceinte, détaillant les tours et autres parties visibles d'un œil qui n'était visiblement pas novice, Sans Repos continua calmement.

Cette forteresse est très impressionnante, je n'aimerais vraiment pas être chargé de la prendre. Surtout si tout ses gardes ont votre carrure.

Reprenant patiemment son observation, le vicomte attendit qu'une réponse soit transmise de la salle de garde dont il devinait la présence non loin.

Responsable qui lui trainait tout le temps dans le coin au cas ou les choses se passeraient mal pour l'effectif de garde dont il avait la charge. Mais depuis qu'il avait pris ses fonctions, il n'avait jamais eu de problèmes avec eux.. ils se débrouillaient bien, même très bien.
Il appréciait l'humour du Colosse, la réactivité de fool et Ciaram apportait une touche féminine non négligeable. C'était une bonne équipe qui tournait plutôt bien. Et il était assez fière d'avoir instauré le fait de jouer les tours de garde aux dès, un peu de hasard ne faisait pas de mal.
Mais son tour tranquille fût interrompu par le colosse justement qui beuglait dans le cornet, apparemment il y avait un problèmes de sceaux.. cas basique. L'écuyer descendit 4 à 4 les marches pour rejoindre Boucanier entre les deux herses.. il examina la fameuse lettre qui avait perdu son scel en sifflotant..

Alors alors.. Il semblerait que le haut Conseil avait une petite pénurie de cire au moment d'envoyer cette lettre.

Il examina l'arrivant des pieds à la tête, il avait l'air honnête et correspondait à ce qu'on lui avait dis de lui.

C'est bon Boucanier, fait le rentrer. Tu es vigilant, c'est très bien..

Walan avait suivi les échanges de l'autre côté de la herse avec un regard attentif, se laissant examiner sans broncher par le responsable du corps de garde, puis attendant sa décision calmement. Lors que celui signifia à Boucanier de le laisser entrer, le vicomte lui adressa un léger signe de tête de remerciement avant d'attendre que la herse ne s'ouvre à grands bruits.

Menant sa monture par la bride, Sans Repos passa sous celle-ci dès qu'elle fut suffisamment ouverte, puis attendit non loin que l'écuyer l'ait refermée et se tourne vers lui. Prenant le parchemin qui lui était tendu, il y jeta un coup d'œil rapide tandis que le colosse lui parlait des différents lieux importants qu'il lui faudrait connaître. Relevant le regard pour observer Boucanier, il finit par lui répondre avec un bref signe de tête poli :
Merci pour ces informations. Je vais aller conduire Aistulf aux écuries, commença-t-il en flattant le cou de son cheval, puis j'irai directement à l'infirmerie s'il n'est pas trop tard pour cela.

Je suppose que nous nous reverrons bien vite, mais en attendant bon courage pour la fin du tour de garde.

Saluant d'un nouveau signe de tête, Walan s'engagea sur le pont basculant tranquillement tout en observant les lieux d'un air attentif.