Arrivée de Adrien72

Seuls deux grands yeux , vifs et scrutateurs émergeaient de la pelisse en chaude laine portée par le garde en faction . La silhouette immobile et frigorifiée attendait le visiteur entre les deux herses de la forteresse de Ryes mais pour l'apercevoir il fallait déjà être pratiquement devant elle et bien sûr déjà surveillé depuis un bon moment

Ciaram avait bien remarqué le visiteur qui approchait , aucune escorte ni même un compagnon de route .......... elle attendait donc patiemment de découvrir qui était ce cavalier courageux qui s'était engagé seul sur le chemin rocailleux de l' Ordre

Elle était frigorifiée et son triste refuge de pierre et de fer , venteux et humide ne lui permettait aucun abris ni repos , ankylosée et transie de froid elle guettait donc inlassablement les abords de la citadelle attentive aux moindres bruits et mouvements , prête à se mouvoir ou à donner l'alerte à tout moment , cela l'occupait et lui permettait de tuer le temps plusieurs fois par jour

Et elle devait bien l'admettre cette arrivée impromptue, allait lui permettre pour un moment d'oublier ce temps maussade et glacé , elle était donc enchantée de cette venue
Elle se ragaillardit et reprit sa posture , droite et impeccable malgré le froid .

L'homme s'avançait tenant sa selle d'une main et un document de l'autre , un plan ou une carte peut être qui avait du lui permettre de trouver la demeure imposante de l' Ordre ou un laissez-passer ou une simple missive ou ......... elle arrêta là ses déductions personnelles et le dévisagea .........il semblait décidé

Arrivé devant la porte , il s'arrêta et attendit

Ciaram n'avait pas bougé d'un cil , elle le regardait , le scrutait et le jaugeait ........puis elle se détendit et décida finalement de l'accueillir et tout en gardant une bonne distance entre elle et le visiteur , elle lui lança

Holà Voyageur ,que puis-je pour vous ???

Adrien trouva enfin une personne qui ressemblait à une dame, il descendit de sa monture et répondit après quelques secondes de silence:

- Je me présente, Adrien d'Ormerach, Hérault impérial de Franche Comté. Je sais que ma venu est un peu... une surprise, mais j'aimerais parler au dirigeant, ou son représentant de l'ordre à propos d'un licorneux qui serait mort et qui n'avait aucun ami et aucune famille à part vous... il s'agit de Rhyuzar, noble de Franche-Comté...

Adrien attendit que la dame le fasses rentrer en se demandant si il avait une tête a pillé les châteaux.

L'homme resta un moment silencieux puis descendit de son cheval et se présenta simplement , Adrien d'Ormerach, Hérault impérial de Franche Comté venu rencontrer un responsable de l'Ordre

La garde l'écouta attentivement ..... il avait fait toute cette route pour un Licorneux de son Comté, Rhyuzar qui serait mort .......

Elle s'approcha d'un pas et poussant légèrement sa pelisse en arrière malgré le froid glacial, elle se découvrit quelque peu et accueillit le visiteur

Enchantée Adrien d'Ormerach et bienvenu en ces lieux , je suis Ciaram , femme d'armes de la Licorne

Vous allez devoir patienter quelques instants , je vais m'enquérir auprès des instances compétentes de la suite à donner à votre requête et voir si un membre du Haut Conseil peut vous recevoir

Elle tourna les talons et se dirigea vers les cornets en espérant fortement que Fool ne soit pas complètement congelé là-haut dans la salle des registres .......Oyez , oyez ???? .......Fool ???? et un peu plus fort , juste au cas où ....... Nous avons à nos portes le Hérault Impérial de Franche Comté , Adrien d'Ormerach , qui désirerait s'entretenir avec un membre du Haut Conseil au sujet d'un des nôtres , peux-tu te renseigner , je te prie ????

Quand la Rouquine se teinte de noir, vaut mieux pas être dans son chemin. Et là, noire, elle l'était. À croire qu'elle ne savait pas être autre chose, l'ancienne dame à la Licorne, aujourd'hui dame de la Licorne. Selon toute vraisemblance, yavait une tripotée de mannequins d'la salle d'armes qui allaient prendre cher. Genre combat rapproché à la masse. Pas super efficace et ultra épuisant vu que, malgré tout, elle arrive pas au menton du grand brun de la Zoko et que donc ça la fatigue un peu. Mais au moins ça lui viderait les nerfs. Et ça ferait le bonheur de René, le rempailleur des mannequins, quintaines et autres cibles que la commanderie consommait par chariots de vingt à la douzaine.

Juste le temps de repasser jeter un œil au poste de garde, en profitant des remparts pour voir sans être vue, s'assurer que tout allait bien, et elle pourrait s'isoler, pour une heure ou deux, avant que les charges ne la reprennent. Et avec elles l'ambassade angevine... Bref, arrête donc de rêvasser, fillette, et reprends-toi. Tiens, d'ailleurs, v'la un visiteur. Allez, voyons comme ils s'y prennent les jeunes, en bas.

Citation :

Adrien d'Ormerach, Hérault impérial de Franche Comté.

Les Comtois, c'est pas eux qui sont aller s'amuser avec les Angevins ? Pas forcément un mauvais point ça. Gnagnagna... Oui, bon, au fait jeune homme, au fait.

Citation :

un licorneux qui serait mort et qui n'avait aucun ami et aucune famille à part vous... il s'agit de Rhyuzar, noble de Franche-Comté...

Ah ben le v'la le mauvais point. Surprise pour le coup la rouquine. Alors, sans compter jusqu'à trois comme quand elle pense à la sainte grenade d'Antioche, la voila qui dévale les escaliers. Direction... Ben le poste de garde tiens.

Le coeur bat la chamade, et pas que par la course effrénée. Rhuyzar, le vieux corbac... non mais non... on a dit non... il ne peut pas avoir cassé son sale bec de volatile rapiécé et aigri... non... ou alors le massacre de mannequin allait se faire en direct et sans passer par la case départ en touchant les 20 000 écus réglementaires. Rhuyzar, il lui a tout apprit, ou presque, il était un pair, un père, un guide... aucune famille... et les Louveterie, foutredieu de merde ! Encore un héraut qui est un zéro... les pensées s'entrechoquent et s'entremèlent dans une cascade démentielle. Arrivée en bas des escaliers, le souffle court, elle arrive pourtant à beugler :

Comment ça, serait mort? Faudrait savoir hein! Chevalier et maître d'armes Cerridween de Vergy. Vergy, vous voyez, une famille bourguignonne. Nan, je dis ça, je dis rien, parce que, mine de rien, vous m'semblez pas tout à fait à jour sur la question.

Respirer un coup, puis deux, essayer de ne pas penser qu'il pourrait ne pas se tromper, croire encore à la survie du vieux Loup, et reprendre sa contenance.

Que je vous resitue, en Bourgogne, juste à côté de la Comté si je ne me trompe, on doit connaître les Louveterie, non. Vous voyez, la famille de Morgwen, chevalier, roy d'armes et pair de France. Et accessoirement épouse d'AsdrubaelVect ancien duc de Bourgogne. Puis d'une floppée d'autres évêques et curés. Donc certains en Anjou. Curieux non? 'Fin bref, on va dire que c'est le voyage qui vous a perturbé.

Là, ça y était, elle avait fait sauter la soupape, elle pouvait reprendre une activité normale. Enfin normale, pour la Rouquine, c'est beaucoup dire. Surtout qu'elle sent une certaine colère viscérale monter dans ses tripes, qui se déverse malencontreusement sur le héraut qui aurait dû connaitre l'historique du Corbac qui faisait son double dans les joutes verbales en taverne tapant sur Holaf ou Nebisa, transformant leurs échanges en partie de jeu de paume endiablée. Elle pense à beaucoup trop de chose. A la compagne de Rhuyzar qui est déjà mal en point aux dernières nouvelles et à qui cette annonce ferait passer l'arme à gauche. Elle pense à Luthi. Elle pense à la Licorne, à son adoubement au pied du Louveterie, à la panique, à son regard mélancolique et doux pour une fois en lui disant qu'on est jamais prêt. Elle n'est pas prête pour ça la Pivoine, elle ne le sera jamais.... une seule pensée domine cependant... une seule pensée qui la taraude et qui la ronge de l'intérieur à tel point qu'elle en oublie de faire donner l'ordre d'ouvrir la herse. La même pensée qui fait démanger sa main valide, qui voudrait se porter à la garde de son épée.

Qui l'a tué ?! Qui ?! Où est son corps ?!

[hrp : post écrit à quatre mains avec l'aimable complicité d'un Tutu rose blond et belge./hrp]

Depuis qu’il était arrivé en Normandie, Fool avait froid. Le soleil et la douceur du pays d’Oc lui semblaient bigrement loin. Mais cet automne-là, le froid l’avait saisi comme une carpe sortant d’un lac gelé… Manquait plus que la neige se disait-il.
Emmitouflé dans son épais mantel, il tentait de ne pas claquer des dents à chaque courant d’air. Fort heureusement un brasero dispensait timidement une douce chaleur dans la salle des registres.

Il lui sembla entendre une monture monter la route menant à la forteresse. Il se pencha à la meurtrière, et aperçut en effet un cavalier se présentant à la sœur Ciaram. Il eut une pensée pour elle, sans murs pour s’abriter de ce maudit vent du nord.

Il s’approcha du cornet afin d’être prêt lorsque l’on lui demanderait de vérifier si ce visiteur était bel et bien attendu.

Citation :

.......Oyez , oyez ???? .......Fool ????
....... Nous avons à nos portes le Hérault Impérial de Franche Comté , Adrien d'Ormerach , qui désirerait s'entretenir avec un membre du Haut Conseil au sujet d'un des nôtres , peux-tu te renseigner , je te prie ????

Il n’aurait pas du se coller tant que cela au cornet, il se frotta l’oreille pour atténuer le bourdenement désagrable. Ciaram le prendrait elle pour un sourd-dingue ou quoi ?

Ola sœur! je ne suis point encore sourd ! et si la solitude me pèse certes, je ne suis pas désespéré à ce point !

Il esquissa un sourire. Non pas que la plaisanterie soit particulièrement fine mais c’était la première de la journée alors pourquoi pas… ?

Voilà une requête bien peu coutumière, Ciaram. Je ne sais point si je peux quitter mon poste ainsi ?

Il vérifia devant sa porte si par hasard un frère fut en vue. Il grimaça. Il jeta un coup d’œil à la campagne alentour. La campagne normande semblait calme, du moins celle aux alentours de la forteresse de Ryes.

Alors qu’il se penchait pour répondre, il perçut une discussion en bas.

Et bien je vais aller chercher un membre du haut conseil. mais qui est avec toi Ciaram, là en bas ?

Adrien ne comprenait pas trops ce qui lui passé, tandis que la dame qui l'acceullit gueula a son ami en haut du mur de brique. Quelques instants plus tard il se retourna et vit une dame qui s'adressa à lui sans trops savoir pourquoi, après avoir écouté ce qu'elle disait, Adrien décida d'expliquer la raison de sa venu...

- Je n'ai jamais dit qu'il était mort, mais comme la Hérauderie imperial n'a pas le droit de confirmer la mort de quelqu'un je m'adresse donc à vous pour le faire, car je ne sais pas son état pour le moment, mais peut être que votre ordre pourra le savoir et nous faire une patente pour confirmer sa mort... Je ne le connaissais pas je suis sur qu'il était un bon homme.

Adrien attendit de se faire recevoir par un responsable de l'ordre, la selle D'Azur à la main.

Ciaram attendait la réponse de son frère d'armes quand tout d'un coup , elle vit surgir son Capitaine

Elle n'eut que le temps de la saluer prestement car cette dernière s'avançait rapidement vers le visiteur en lui demandant des précisions bien légitimes puisqu'elle semblait avoir très bien connu le Frère Rhyuzar

Elle laissa donc son supérieur se charger du Hérault et répondit discrètement à Fool qui de sa tour n'avait pas bien vu la personne qui venait d'arriver

Cette fois d'une voix tout à fait mesurée , elle murmura dans les cornets ........Eh bien , c'est notre Capitaine et Maistre d'armes , Fool et pour le taquiner elle rajouta encore plus bas ..... va falloir te tenir un peu au courant !!!

Citation :

Le Haut Conseil de l’Ordre Royal de la Licorne, à tous ses sœurs et frères, salut et connaissance d’amitié.

Par la présente,

Nous avons le regret de vous informer du départ pour l'au-delà d'un éminent membre de la Licorne, le Chevalier Rhuyzar de la Louveterie.
Nous devons beaucoup à ce pilier de l'ancienne génération de la Licorne. Il fut Capitaine Prévôt, Grand Maistre de la Licorne pour un court laps de temps, et dernièrement Grand Escuyer de France.
En regrettant la perte d'un illustre membre de la Licorne, que son souvenir perdure dans la mémoire de l'Ordre.

Donné en Ryes, ce onzième jour de janvier de l'an de grasce MCDLVIX

( et le RP en preuve: http://www.univers-rr.com/RPartage/index.php?page=rp&id=8388 )