Arrivée d'une nouvelle génération

L'Errant avait été mit au pied du mur quand sa "jeune" fille lui avait montré sa lettre de réponse de l'Ordre de la Licorne. Le père et sa fille passèrent une soirée complète à parler de cette intégration. Faut dire que sa fille, bien qu’elle ait la majorité, n’était pas la plus futée et qu’elle avait encore énormément de chose à apprendre. Faut dire qu’avec ce qu’il l’attendait, elle serait bien servit et surtout bien encadré. En murissant au coté d’un Chevalier, ça ne pourrait être que bénéfique. Peut être qu’elle comprendrait que d’écouter ses ainés n’est pas une punition mais plutôt un conseil pour mieux avancer. Sa fille lui en faisait voir de toutes les couleurs vu ses bêtises et qu’elle n’écoutait pas. La voir au coté d’un Chevalier et pas des moindre, serait une sorte de satisfaction et de « punition » pour sa fille et elle verrait que son père était bien souple comparé à ce qui l’attendrait à présent.

Paquetage fait, ils quittèrent tous les deux l’Alençon sur leurs montures. Sepa lui avait offert un étalon pour qu’elle ait au moins cette base pour venir en Alençon. Etant aux Ecuries Royales, il avait bien plus facile à lui enseigner ce rôle. Le Licorneux la laissa faire seule son paquetage pour la route, regardant quand même de lui qu’elle n’oublie rien. Tout ce qu’elle oubliait, il le prenait en plus sur lui mais en lui disant rien pour qu’elle galère un peu sur la route. Déjà qu’il l’avait laissé chercher seule l’itinéraire pour aller à Ryes, il avait pris tout en conséquence au cas où il se perdrait. La route fut longue mais au loin, ils aperçurent ENFIN la forteresse en haut de la colline. Commençant l’ascension Sepa se mit en retrait.

Ma fille, c’est ton entrée, je te laisse faire. Encore quelques lieux à faire et nous serons devant la herse et ce sera à toi de jouer pour que les gardes te laissent entrer sans soucis. J’espère que tu n’as rien oublié, ça serait dommage que tu refasses la route seule jusqu’à Alençon pour revenir et que je te montre la vraie route à prendre.

D’humeur taquin, Sepa mit correctement sa cape d’Azur et d’Argent ainsi que son insigne de la Licorne, puis ils montèrent jusqu’à la herse regardant la forêt qui entourait tout cette immense forteresse. Arrivant en haut, Sepa s’arrêta et fit signe à Clotillde d’aller seule à la herse. Le Licorneux se demanda comment sa chère et tendre fille aller passer cette seconde étape avant de pouvoir rentrer dans ce lieu. Se mettant quand même à une distance raisonnable pour entendre ce qu’elle dirait. Il salua d’un signe de la tête le garde qui allait se présenter à eux.

Nombre de messages : 197 Date d'inscription : 30/05/2011

Clotilde croyait faire plaisir à son papa en demandant à la Licorne de l'intégrer, mais elle avait appris, en discutant avec lui, qu'elle devrait quitter le cocon douillet de sa famille, et sa cousine pour venir apprendre à se battre auprès des Licorneux. Son père lui avait tout de même proposé de l'accompagner et lui avait un peu parlé de ce qu'elle devrait y faire. Elle était toujours fort triste qu'il soit en colère après elle. Elle n'avait écouté que son coeur, même si la déception avait été sans appel. Sa décision d'intégrer la Licorne faisait partie aussi des derniers évènements qui avaient eu lieu entre elle et Ed, son amour de jeunesse.

Il lui avait envoyé une carte pour l'aider à trouver le chemin de Ryes, parce que son père voulait qu'elle se débrouille pour tout faire. Elle avait mis une robe et quelques autres affaires dans un baluchon. Sa nounou lui avait fait un autre balluchon avec de la nourriture et un peu d'argent. Elle avait demandé à la nounou de penser aussi à son père, parce qu'il l'accompagnait, et qu'il avait besoin de manger aussi.

Son papa lui avait offert un magnifique étalon, qui lui faisait un peu peur, mais elle l'avait vu baisser la tête quand elle s'était approchée. Elle lui avait dit à l'oreille d'être gentil avec elle, parce qu'elle avait peur, et il avançait tout doucement. Ils n'avaient pas trop parlé durant la route, Clotillde étant assez angoissée à l'idée de quitter sa famille, ses amis, sa ville pour l'inconnu.

sepa a écrit:: Ma fille, c’est ton entrée, je te laisse faire. Encore quelques lieux à faire et nous serons devant la herse et ce sera à toi de jouer pour que les gardes te laissent entrer sans soucis. J’espère que tu n’as rien oublié, ça serait dommage que tu refasses la route seule jusqu’à Alençon pour revenir et que je te montre la vraie route à prendre.

Pourquoi, la carte n'a pas aidée ? Elle regarda son père un peu inquiète. Pourquoi ils m'ont pas donné une liste de ce que je devais prendre, Léontine m'aurait tout préparé, et comme ça, je serais sûre d'avoir rien oublié.

Clo regarda son père, encore un peu plus blanche. Il mettait sa cape quand elle répétait dans sa tête ce qu'il fallait qu'elle dise. Ils arrivèrent à la herse, et elle avança, seule, vers la barrière. Parler sans bafouiller... Savoir ce qu'elle devait dire...

Bonjour messire, je suis Clotillde Von Strass, je viens d'Alençon et je suis la fille de Sepa Von Strass. Et on m'a donné un courrier euh... Ah oui, le courrier.

Elle commença à regarder dans sa besace, mais ne trouva rien, puis dans sa chemise, mais non plus... Ah mais non, dans sa botte. Elle se pencha un peu pour l'attraper, mais elle fut déséquilibrée et tomba lourdement aux pieds du cheval, la cape sur la tête. Elle chercha la lettre, qu'elle trouva finalement dans la besace avec ses vêtements, et préféra rester à pied pour aller tendre le courrier au garde.

Voilà ! Je dois écuyer la dame chevalière Alethea

Blackhorn avait à peine refermé la herse depuis quelques minutes, discutant avec Helsinki qui se désaltérait, qu'il crut entendre une voix d'enfant vers l'entrée.
Sortant à nouveau du Poste, il vit une frêle enfant, vêtue d'une cape poussièreuse, qui lui parlait en remettant de l'ordre dans sa tenue.

"Voilà ! Je dois écuyer la dame chevalière Alethea"

Il n'avait pas entendu ce qu'elle avait dit avant, elle parlait d'une voix si douce, si faible que c'était le murmure qu'il avait cru d'une enfant.
A ce moment une rafale de vent emporta le parchemin qu'elle essayait de lui tendre à travers la herse et celui-ci s'envola sur le chemin qui l'avait mené jusqu'ici...

Dépêchez-vous jeune fille, courrez récupérer le document, je dois pouvoir le lire pour vous laisser entrer!

Blackhorn ne pouvait s'empêcher de remarquer le corps gracile et le teint pâle de celle qui n'était à ses yeux qu'encore une enfant... Jolie gamine pensa-t'il, mais plus faite apparemment pour écouter jouer les troubadours ou faire de la tapisserie que pour manier les armes ou parcourir des lieues à cheval en armure!

Si elle persiste dans son désir de servir l'Ordre, je crains que ça ne soit vraiment très dur pour elle!

Pendant qu'elle courrait, espérant récupèrer son précieux document, Blackhorn se souvint avoir vu le nom de Clotillde sur le registre des admissions prévues, juste après celui d'Helsinki qui venait d'arriver. Serait-ce cette jouvencelle à la peau diaphane et au regard apeuré?

La main sur le cornet de la salle des machineries, il la surveillait qui essayait de ramasser le laisser-passer qu'une rafale venait d'envoyer un peu plus loin.

Alethéa allait avoir fort à faire avec cette gamine, ça serait interessant de voir à cette occasion son potentiel de patience. Blackhorn n'était pas sûr qu'il fut énorme et cette pensée le faisait sourire...

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Blackhorn de Kernow a écrit:: Dépêchez-vous jeune fille, courrez récupérer le document, je dois pouvoir le lire pour vous laisser entrer!

Clotillde le regarda, surprise, regarda le parchemin qui s'envolait au loin, puis son papa, et, rassemblant ses jupes qu'elle leva pour courir, se mit à tenter de le rattraper, mais le vent semblait se moquer d'elle.

Viens ici ! Mais arrêteuh !

Elle avait lâché une partie de ses jupes en tenant de rattraper le morceau de parchemin, mais le vent s'était levé à nouveau. Elle le sentait glisser sous ses jupes et éternua fort. Sa cape virevolait tandis qu'elle tentait de courir plus vite que le vent, ce qui était déjà compliqué. Elle décida que les jupons étaient peu pratiques et en retira une partie sous sa robe, et courut plus librement, car elle avait en plus dénoué ses chaussures. A la guerre comme à la guerre ! Elle réussit à ramasser le précieux document, qu'elle froissa encore un peu plus et arriva, triomphante, vers l'homme qui la regardait, accoudé tranquillement comme s'il regardait un spectacle. Elle se retourna, voyant ses jupes gisantes au loin et rougit.

Euh, voici le document, messire

Alethea a écrit:

Citation :: L'Ordre royal de la Licorne
à Clotillde,
Salut et connaissance de vérité.

En ce jour, le Haut Conseil de l’Ordre s’est prononcé en défaveur de votre intégration en notre sein au rang d’écuyer.

Néanmoins, prenant en compte votre âge et votre parcours, cette même assemblée a estimé devoir vous recevoir en tant qu’écuyer personnel du Chevalier Alethea de Lisaran, Capitaine prévôt de l’Ordre. Vous serez, comme l’indique notre charte, sous sa responsabilité et non celle de l’Ordre.

Ainsi, veuillez-vous présenter en la Forteresse sise à Ryes , et présenter cette missive aux gardes.

Vous exprimant mes salutations.

Faict en Ryes, ce 24ème jour de Mai de l'an de grasce MCDLIX.

Elle s'approcha un peu et sur le ton de la confidence, lui demanda

Dites, elle est gentille la dame Alethea ?

Blackhorn regardait à une dizaine de verges, la donzelle empêtrée dans ses jupes, qui essayait vainement de ramasser le parchemin qu'une nouvelle rafale avait encore éloigné... Puis, à sa grande surprise, il la vit les retrousser, retirer ses jupons et une partie de ses jupes, délacer ses chaussures et se mettre à courrir pieds nus et court-vêtue après ce fameux document!

Elle était fière et bien rouge quand elle lui tendit...

Blackhorn s'efforçait de garder son sérieux et n'osait trop baisser les yeux, à la fois pour ne pas avoir le regard attiré par les jambes à demi-nues de la jeune fille que pour ne pas la gêner. Il se rendait compte maintenant qu'elle était plus près, qu'elle n'avait pas quitté l'enfance depuis bien longtemps mais que c'était bien une jeune fille qu'il avait devant lui et qui savait déjà jouer de son regard espiègle.

Le document était conforme à ce qu'il attendait et il demanda dans le cornet de la salle des machineries d'ouvrir la Herse.

Rentrez Mademoiselle, je vais faire prevenir le Capitaine de votre arrivée. Ainsi vous allez devenir son Ecuyer personnel? Lourde tâche qui vous attend!
Pour répondre à votre question, Alethéa est exigeante, autant avec elle-même qu'avec ceux qui l'entourent et dont elle a la charge. Mais si vous savez écouter et comprendre ce qu'elle vous dira, nul doute que vous recevrez l'un des meilleurs enseignements qu'il est possible de recevoir ici.
Prenez simplement garde à ne pas la décevoir...

Puis s'approchant du cornet:

Holà, de la Herse, vous pouvez fermer, L'Ecuyer personnel du Capitaine est entré!

Rentrez dans le Poste de Garde jeune fille, et posez vos affaires. Laissez-moi attacher votre étalon à cet anneau. Je vais prévenir de votre arrivée.

Puis ouvrant la porte du chemin de ronde:

Alors Maurice, revenu? Et bien tu vas pouvoir retourner prévenir le Capitaine Alethéa que son Ecuyer personnel, Clotillde, est arrivée.

Maurice, qui espérait sans doute refaire une petite sieste allait se retourner pour quérir le Capitaine quand il se ravisa:

"Ah, Frère Balckhorn, j'oubliais de vous dire: je n'ai point trouvé Soeur Sindanarie, je lui ai donc laissé un message pour la prévenir qu'un nouvel Homme d'Arme était arrivé."

Puis il s'en retourna, laissant trainer le bout de sa lance dans une attitude très peu réglementaire. Visiblement, il s'arrêterait à la Taverne sur le chemin du retour....

Sepa regarda s’exécuter Clotillde et tout commença au plus mal. Enfin il se rassura en disant que ça ne pourrait être pire. Il la laissa quand même faire seule, ce n'était pas une tâche difficile non plus.

Le Licorneux avança jusqu'à la herse quand les gardes ouvrirent la herse, ça lui rappela ses débuts à la licorne quand il était à ce poste. Souriant légèrement, il descendit de son étalon et se mit au coté de sa fille.

Je suis Sepa Von Strass,Errant de la Licorne,j'accompagne ma jeune fille à ses débuts dans la Licorne. Je resterai à ses côtés le temps que la Chevalière Alethea vienne la récupérer.

Regardant sa fille.

Rhabille toi avant que notre supérieur arrive, c'est un conseil que je te donne. Comparé à elle,je suis plus que gentille.

Jetant un petit coup d’œil aux membres du poste de garde.

Ça me gênerai aussi que certains soient distrait lors de leur faction.

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Clotillde récupéra ses jupons, rougissante, mais elle n'osa pas les ré-enfiler sous les yeux du garde. Elle en fit une boule, qu'elle tenta de glisser dans une des besaces de son cheval. Elle vint se présenter aux côtés de son papa, sage avec un sourire d'ange.

Blackhorn s'inquiètait de ne pas voir revenir Maurice... et faire attendre la nouvelle ecuyère personnelle d'Aléthéa et son père qui avait tenu à l'accompagner, n'était pas du meilleur goût.

Il se leva, s'approcha du cornet qui le reliait à la salle des registres, le prit en main et souffla un grand coup dedans...

Virginia? Tu peux aller voir ce que fait Maurice? Ca fait un moment que je l'ai envoyé chercher le Chevalier Aléthéa et depuis, plus de nouvelles!

Si tu ne le trouves pas, va prévenir directement le Capitaine que Clotiilde, son Ecuyer personnel, est au Poste de Garde avec son Père, Sepa Von Strass et qu'elle attend qu'on veuille bien l'acceuillir!

Puis il se retourna vers la jeune demoiselle et son Père Errant, en ayant un geste apaisant

Ca ne sera plus long, encore un peu de patience, mais la Forteresse est grande...

Invité

Elle tentait d'expliquer à un homme qu'on en se présentait pas de cette façon à la Forteresse quand elle entendit qu'on l'appelait. Tout en se dirigeant vers frère Blachhorn et le petit groupe qu'il formait avec des nouveaux venus, elle en profita pour les observer.

La très jeune femme attira plus particulièrement son attention. Femme était très certainement un qualification trop ancestral pour celle qui lui semblait à peine plus âgée que sa fille ainée. Tandis que ses prunelles azurées se fixèrent sur "celle-qui-n'est-plus-tout-à-fait-une-enfant-mais-pas-encore-une-femme", son sourire s'élargit et se fit chaleur, quasi maternel. Que voulez-vous, on ne change pas la nature des gens.

La noiraude inclina la tête en guise de salutations et fit entendre sa voix douce, voix qu'elle avait très souvent en présence de plus jeunes.

Bonjour, je suis Virginia mais vous pouvez m'appelez Vinou.

Se tournant vers son frère de garde, elle hocha la tête.

Je vais de ce pas voir où est Maurice et s'il le faut j'irai chercher le Chevalier Alethea pour la prévenir de l'arrivée de la jeune Clotillde.

Son attention fut irrémédiable à nouveau attirée par la jeune arrivante, la noiraude lui fit un clin d’œil et lui murmura :

Ne vous en faites pas, je suis sure que tout se passera très bien. Je n'ai pas encore trouvé de monstre dans la Forteresse et ce n'est pas faute d'en avoir cherché...

Sur ces paroles un brin malicieuses, Vinou s'en alla faire ce qu'on venait de lui demander.

Nombre de messages : 197 Date d'inscription : 30/05/2011

Attendant devant les portes, Clotillde vit une dame toute brune arriver. Elle lui souriait gentiment. Au moins, elle, elle ne lui disait pas qu'elle avait des devoirs, et qu'elle devait bien se tenir. Peut être qu'elle deviendrait son amie avec qui elle pourrait faire des blagues.

Virginia_ a écrit:: Bonjour, je suis Virginia mais vous pouvez m'appelez Vinou.

Pourquoi elle lui parlait avec cette voix qu'on utilise avec les bébés alors qu'elle parlait au garde normalement ? Gazou gazou gazou ? Clotillde la regarda étonnée. Elle avait 16 ans tout de même, pas 6... 'fin soit, elle voulait être gentille...

Virginia_ a écrit:: Ne vous en faites pas, je suis sure que tout se passera très bien. Je n'ai pas encore trouvé de monstre dans la Forteresse et ce n'est pas faute d'en avoir cherché...

Si elle voulait en trouver un de monstre, elle pouvait toujours lui présenter Gros-Bras... Cet espèce de garde, à la solde de son père qui bouffait les colombes crues aurait peut être bien sa place ici. Il effraierait même la dame Aelethea, elle en était sûre. Elle fit un sourire poli à la dame, peu rassurée sur ce qu'elle allait trouver dans cette forteresse. On allait lui donner une poupée et une épée en bois pour s'amuser à la guerre comme les enfants ? Si Ed la voyait maintenant, il rirait bien, lui, il devait déjà utiliser des vraies épées et se battre comme un homme. Elle regarda son papa et ne put s'empêcher de lui demander.

C'est une forteresse de vrais soldats, hein ? Les femmes, on leur apprend aussi à se battre avec de vraies armes ?

Invité

Vinou était revenue, elle avait prévenu le Chevalier Alethea et entendu la question de Clotillde, elle éclata de rire, une rire franc et joyeux. La jeune femme plus âgée qu'elle ne l'avait cru au premier abord avait une telle fougue qu'elle lui rappelait ses deux plus jeunes filles. La première n'ayant qu'une idée en tête, se rendre en caserne pour y apprendre à se battre, la seconde têtue et obstinée avec ce petit air mutin qui faisait presque tout oublier.

Oui, c'est une forteresse avec de vrais soldats. Nous apprenons tous à nous battre, que nous soyons homme ou femme, il n'y a aucune différence. Je peux même te dire qu'à mon avis les femmes sont souvent plus coriaces lors des duels que les hommes. Mais ce n'est que mon avis en tant qu'ancien Capitaine de mon Comté et après avoir participé à quelques batailles.

La noiraude en avait vu des choses lors de ses combats, elle en avait vécues aussi. Plusieurs cicatrices étaient présentes sur son corps pour le lui rappeler pour le cas improbable où elle l'oublierait.

Le Chevalier Alethea ne devrait plus trop tarder à arriver.

Difficile à trouver le Chevalier ? Certainement ! Surtout pour le blond Maurice, qui n’avait jamais apprécié d’assister aux échappées nocturnes d’Eragon dont il savait qu’il allait secrètement rejoindre celle qui était alors Errant de l’Ordre. Il n’était pourtant plus rien de secret maintenant dans leur relation mais le normand devait toujours se refuser à la reconnaître et comme, pour une fois, les époux avaient trainé dans la chambre du Chevalier, il avait fait semblant de ne pas les trouver.

C’est donc sur Virginia que la Saint Yriex, ou plutôt la Lisaran avait ouvert la porte et posé un regard étonné et un peu agacé. Relevant le lin d’une chemise qui tombait un peu trop sur son épaule elle avait instinctivement jeté un regard au brun qui trainait encore dans le lit qu’elle venait de laisser à regret puis marmonné quelques mots pour confirmer qu’elle viendrait avant de refermer la porte.

Thea avait tout de même pris le temps de s’allonger à nouveau contre lui. S’il en était un qui savait son inquiétude c’était son époux bien sûr. Le Chevalier avait généralement du mal face aux enfants. Elle n’était pas de celles qui les détestait. En fait c’était pire, ils l’angoissaient. Ils étaient tout ce qui la heurtait. Trop bruyants, trop curieux, trop pleins de questions et d’exigences, pleins de principes aussi mais des principes aliénés à leurs envies… n’acceptant jamais les réponses données et, surtout, toujours à demander des câlins et autres marques d’affections qu’elle ne dispensait qu’avec parcimonie… Elle n’avait accepté que parce que la jeune fille avait déjà seize ans et que son père était l’un des leurs. Et maintenant c’était le moment de la rencontrer.

Se relevant doucement, la brune avait attaché ses cheveux, demandant à l’Errant s’il voulait venir aussi pour voir celle qui partagerait désormais leur vie. Elle avait attendu sa réponse avec un sourire un peu perdu qu’elle avait tenté de cacher rapidement. De plus en plus fermée à mesure qu’elle se préparait, c’est finalement un capitaine à la mâchoire un peu serrée qui était sorti de la pièce.

Bottes renforcées qui claquaient sur la pierre de la Tour Achille avant d’écraser la terre de la cour, braies épaisses et, sur un corset de cuir, chemise un peu large pour que ses mouvements ne soient pas entravés pendant l’entrainement, elle avait repris, une fois dehors, un pas décidé. Mais, arrivée au poste de garde, le spectacle de cette jeune blonde pieds nus et en jupe l’avait stoppée dans son élan. Un regard à son père qui se tenait tout près pour s’assurer qu’il s’agissait bien là de celle qui se destinait à entrer en formation avec elle avant de laisser fuser d’un ton glacial :

Vous êtes donc la demoiselle Von Strass ? Vous avez conscience que vous aurez du mal à apprendre quoi que ce soit ici dans cette tenue je suppose ?

Nombre de messages : 197 Date d'inscription : 30/05/2011

Clo regarda la dame assez surprise. Son père l'avait prévenu, mais elle ne s'attendait point à voir une femme aussi cassante. Elle ne savait quoi répondre, en jupe, collant sur ses jambes, pieds nus. Elle regarda son père, un peu perdue, mais apparemment, il voulait qu'elle continue à faire la grande. Difficile d'être ainsi propulsée alors qu'on l'a voulu, mais sans être préparée. Elle se rajusta en rougissant et fit une petite révérence à la capitaine, qui devait être la capitaine. Ou pas.

Je suis Clotillde Von Strass, et je postule pour entrer à l'ordre. Enchantée de vous connaître, dame....

Parce que les dortoirs des errants sont facilement remplaçables par les chambres individuelles des Chevaliers de plein droit et que le Poitevin était plutôt du genre à ne pas laisser filer l'occasion de passer une nuit, primo, dans un bon lit et deuxio avec son épouse. Car quand on est en âge de profiter des plaisirs charnels il ne faut surtout pas s'en priver.

Les journées étaient en générales chargées pour le couple, l'une après s'être entrainée rejoignait le haut conseil alors que l'autre après s'être entrainé et bien s'entrainait encore ou faisait quelques corvées nécessaires au bon fonctionnement de la forteresse. Ils ne passaient donc que les nuits ensembles et parfois ils profitaient un peu de la couche après le lever du soleil, sauf quand bien sûr la présence du chevalier était nécessaire.

Et c'était un de ces matins ou on avait besoin d'elle, la brève conversation/marmonnement avait permis au Héraut de comprendre que l'écuyère personnel de son épouse venait d'arriver et ça c'était une bonne occasion de sauter du lit de bonne humeur.

Pour sûr qu'il ne raterait cela pour rien au monde, une jeune pucelle allait rencontrer Alethea-la-froide-pour-qui-ne-sait-l'apprivoiser, et peut être même qu'elle y mettrait des claques... sait-on jamais.

Je te rejoins dans un petit moment

Quelques mots tout sourire, et il la laissa filer devant prenant lui le soin de s'habiller proprement et de faire machinalement le tour des remparts qu'il avait fait des centaines de fois avant de se rendre au poste de garde.
Et il arrivait au bon moment, celui-ou la petite naïve allait se rendre compte que les prochains mois allaient être galère.

Il salua Sepa et les membres du poste de garde et se cala contre la pierre de la forteresse non loin de la Saint Yriex laissant échapper un

Je crois qu'on va bien s'amuser!

Le temps d’attente fût assez long mais bon, pas assez pour que sa fille pense à tout réajuster, Clotillde préférait rester à moitié habillé aux désarrois de son père. Enfin tant pis pour elle, le Licorneux l’avait bien assez rappelé à l’ordre et surtout prévenu, maintenant à ces risques et périls. Quand même agacé de voir sa fille dans cette tenue, il fit quelques aller et retour entre le poste de garde et la herse, ça lui rappelait des vieux souvenirs, il a en passé du temps à ce poste mais il était assez animé, beaucoup moins drôle en période d’hiver, il faut dire. Clotillde adressa quand même la parole à son père mais il fût devancer par Virginia qui répondit rapidement à sa place. D’une voix assez sèche, il reprit derrière.

Elle a très bien résumé, tu seras formé en tant que Femmes d’Armes et plus comme une enfant. Je pense que c’est ce que tu cherches ma chère fille.

Le chevalier Alethea arriva peu de temps à peine et Sepa eut un petit sourire moqueur au près de sa fille, les choses allaient directement commencer et la crainte se sentait chez Clotillde. Enfin, Sepa espérait que le changement n’était pas trop brutal mais bon, après tout, c’est elle-même qui avait envoyé le courrier dans le dos de son père. La Saint Yries était pour ainsi dire l’opposé total de la jeune fille. Le Haut Conseil n’avait pas choisi n’importe qui pour la faire murir. Faisant un clin d’œil à sa fille, c’était à elle de jouer à présent même si elle débutait assez mal la première entrevue.
N’ayant pas grand-chose à dire, l’Errant salua comme il se doit sa Capitaine et quelques minutes plus tard, Eragon. Petit sourire à la remarque du dernier venu mais il n’avait pas vraiment tord.

C’est elle-même qui a choisi le choix de nous rejoindre avec les bons et parfois mauvais côté. Clotillde est forte mais cette tâche ne sera pas de tout repos, je pense qu’elle en est plus que consciente.

Je suis Clotillde Von Strass, et je postule pour entrer à l'ordre. Enchantée de vous connaître, dame....

Mais avant qu’elle n’ait pu répondre, l’intervention d’un père détourne un instant le regard d’obsidienne du Chevalier. Elle esquisse un sourire furtif qui s’envole bien avant qu’elle ne se tourne à nouveau vers la jeune impétrante. Sepa est des leurs depuis longtemps, ce qui va suivre ne l’étonnera pas …

Ils sont au pied de la forteresse, au-dessus des douves devant la herse. Mais pour la franchir, on doit tout abandonner… les titres et fonctions que l’on a dans le monde extérieur bien sûr, mais les liens aussi… alors… Après un instant de silence… la réponse fuse, toujours aussi austère :

Pour commencer ce n’est pas ‘Dame’ mais ‘Chevalier’, au sein de l’Ordre aucun titre ne compte qui ne soit accordé par notre Haut Conseil. Mais c’est à vous Damoiselle qu’allait ma question, c’est donc de vous que j’attends quelque réponse… Puisque ce choix est le vôtre, je suis curieuse de savoir ce que vous venez chercher ici. Ce genre de tenue sied peut être à vos habituelles activités mais en Ryes nous ne passons pas notre temps à faire des gâteaux ou à lire au coin du feu… nous ne formons pas des dames patronnesses mais des guerriers. Si vous cherchez une occupation pour tromper votre ennui vous serez déçue, tout autant que si c’est la soif de guerre qui a conduit vos pas. Si vous avez juste voulu rejoindre Papa vous le serez encore plus… C’est à moi que vous serez liée désormais et, croyez-moi, uniquement pour le pire. Alors expliquez-moi…

Nombre de messages : 197 Date d'inscription : 30/05/2011

Alethea de Saint Yriex a écrit:: Pour commencer ce n’est pas ‘Dame’ mais ‘Chevalier’, au sein de l’Ordre aucun titre ne compte qui ne soit accordé par notre Haut Conseil. Mais c’est à vous Damoiselle qu’allait ma question, c’est donc de vous que j’attends quelque réponse… Puisque ce choix est le vôtre, je suis curieuse de savoir ce que vous venez chercher ici. Ce genre de tenue sied peut être à vos habituelles activités mais en Ryes nous ne passons pas notre temps à faire des gâteaux ou à lire au coin du feu… nous ne formons pas des dames patronnesses mais des guerriers. Si vous cherchez une occupation pour tromper votre ennui vous serez déçue, tout autant que si c’est la soif de guerre qui a conduit vos pas. Si vous avez juste voulu rejoindre Papa vous le serez encore plus… C’est à moi que vous serez liée désormais et, croyez-moi, uniquement pour le pire. Alors expliquez-moi…

Clo regarde la femme en notant ce qu'elle lui dit, elle est brusquement refroidie par son attitude froide, se disant que son père a dû bien prendre son temps de choisir une femme qui va lui serrer la vis tellement fort qu'elle en oubliera même de penser à la désobéïssance.

Bien Chevalier, oui Chevalier. Je vais enfiler une autre tenue, Chevalier. Je veux venir à la Licorne parce que je veux faire comme mon papa. Je suis une fille courageuse, et je veux faire quelque chose de ma vie, parce que je ne veux pas devenir la simple femme de Ed, et attendre qu'il revienne de campagnes. Moi aussi je veux apprendre à me battre, et à devenir une grande guerrière.

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