Convocation de la Louveterie

Sur la route à la Saint Noël ! Dans d'autres circonstances, la jeune femme aurait au moins grommelé la moitié du temps et juré entre ses dents sous les gifles glacées du vent capricieux. Mais cette fois, les oreilles de son souffre-douleur avaient été épargnées car son esprit est essentiellement tourné vers son objectif du lendemain.
A l'auberge, ils avaient partagé un repas aussi festif que possible pour tout de même marquer le coup à défaut d'en profiter en leur foyer.
Laissant le soin à Marc de s'enivrer pour deux, elle s'éclipsa en cours de soirée pour être fraîche et dispose le lendemain. Ce fameux lendemain. Celui qu'elle attendait depuis des mois avant d'avoir envoyé la lettre puisqu'elle reposa dans sa cassette encore une saison en l'attente d'une bénédiction qui finalement n'était arrivée que la semaine dernière.

Fraiche et dispose avait-elle prévu. C'étaient sans compter sur la curiosité et l'appréhension qui ne laissèrent à son esprit aucun répit.
Dès que l'heure fut suffisamment décente pour commander à l'aubergiste de quoi faire des ablutions dignes de ce nom, elle se prépara.
Laissant Marc découvrir matinalement le bonheur de n'être pas houspillé, Ellesya prit le chemin de la forteresse dont l'imposante présence semblait lui signifier plus encore que les fantômes de sa parentèle son insignifiance.

Parvenue près du premier poste de garde, elle quitta lestement sa selle et mena par la bride Carnage pour faire encore deux pas. D'une voix claire, elle s'annonça :

Le bon jour à vous !
Je me nomme Ellesya de la Louveterie et j'ai ici une convocation à un entretien pour ce jour.

Tirant de son pourpoint fourré le document, elle le présenta au garde de faction.

Citation :: L'Ordre de la Licorne à Sa Grasce Ellesya de la Louveterie Arduilet Montfort, Salut et connaissance de vérité.

Le Haut Conseil de l'Ordre de la Licorne vous attend en la forteresse de Ryes, afin de pouvoir procéder à un entretien avec un membre de l'Ordre.
Cet entretien débutera en le vingt-sixième jour du mois de décembre, en cette année même.
Veuillez vous présenter au poste de garde, il vous sera alors indiqué le lieu de cette réunion.

Faict en Ryes, ce dixième jour de décembre de l'an de grâce 1460.

Boucanier avait délaissé le poste de garde juste un instant laissant là seul Maurice et un jeune garde
lui était parti a la taverne se réchauffer un peut ,car dehors l'hiver était là ,le géant avait les os gelés
ce temps hivernal n'avait rien a voir avec les hivers que Boucanier avait connu dans son sud natal ;
rien qu'a évoquer sa ville de Cahors une douce chaleur envahissait tout son corps,mais c'est surtout après avoir avaler quatre gros bols de bouillon qu'il se senti vraiment mieux ,il regagna vite son poste ,a la taverne enveloppé de la douce chaleur de la cheminée il n'avait pas vue le temps passer
et laisser le poste de garde sous la responsabilité de Maurice,,,
C'est un peut gêné qu'il aperçu un cavalier prés de la herse qui attendait dans le froid Normand
le colosse enleva sa capuche exposant son crane luisant au froid mordant et s'approcha de la grille ,il prit des mains de la jeune femme la missive qu'elle lui tendait

bonjour!excusez moi de vous avoir fait attendre

il s’arrêta de parler et lu attentivement le parchemin puis reprit

très bien!je suis Boucanier Errant de l'Ordre et responsable du poste de garde!entrez donc,,
profitant que la jeune femme s'occupe de sa monture pour la faire entrer il puisa dans la grosse marmite qu'il avait emmené de la taverne un grand bol de bouillon qu'il tendit a la dame

tenez buvez cela vous réchauffera et me fera pardonné de vous avoir fait attendre

Eh!Maurice va avertir le Prévôt que dame Ellesya attend au poste de garde ,car le cavalier Antlia
doit être occupée et je ne sais ou envoyer les gens !

Un hercule apparut enfin et prit la peine de s'excuser, ce à quoi elle répondit avec un sourire sans artifice :

Pas de mal, cela aura simplement terminé de me réveiller!

Durant la lecture de la courte missive, elle gratta encore le chanfrein de son destrier à l'humeur paisible. Puis quand l'homme se présenta, Ellesya le salua d'un hochement du chef et le suivit.
Un bol lui fut proposé qu'elle accepta sans rechigner. C'était bien plus salutaire que les rasades d'alcool que d'autres pouvaient offrir, pensant se réchauffer de la sorte.

Merci à vous, Errant Boucanier.

Elle rabattit sa capuche de sa main libre, puis porta le bol à ses lèvres pour y puiser une longue gorgée. Enfin, elle retrouva plus nettement le sourire diffus qui ne l'avait pas quitté.

Un accueil si chaleureux fait oublier les rigueurs du temps. Par bonheur, la route s'est déroulé sans encombres malgré le temps et les troubles.

Elle nota encore le rang de celle qui la recevrait et détailla sans jugement de son regard clair les lieux où Boucanier l'avait menée. Restait à profiter du bouillon avant d'être appelée pour de bon.

Et le prévôt d'apparaitre quelques minutes plus tard dans le poste de garde, Maurice sur les talons. Salut de la tête à Boucanier, laissant le temps à la jeune femme de se réchauffer et de boire un peu de bouillon.

Tout va bien Boucanier? Pas trop froid? Si tu as besoin de bois ou autre, fais-moi prévenir.

Bonjour à vous. Je suis Marie Alice de Meyrieux, prévôt de la Licorne et c'est moi qui vous ai écrit pour vous inviter à cet entretien. C'est un des membres de notre ordre qui va vous le faire passer, Antlia.

J'espère que le voyage s'est bien passé? Vous arrivez d'où?

Elle se frotta les mains pour les réchauffer un peu.

Dès que vous êtes prête, je vous indiquerai le chemin pour aller dans la salle où elle vous attend.

Ellesya délaissa rapidement son bol qui était plus qu'entamé lorsque MarieAlice et Maurice pénétrèrent dans la pièce. Quand, après s'être entretenue avec Boucanier, elle s'adressa à elle, la jeune femme inclina brièvement le buste en guise de salut.

Mes respects, Chevalier.

Le voyage fut comme il peut l'être en cette saison. Avec la bonne fortune de n'avoir croisé ni brigands ni loups.

Je viens directement du Mans où je faisais étape pour aller au chevet d'un ami, après un long voyage d'études en Bretagne. Mon objectif était alors de rentrer dans ce qui est devenu mon chez moi, à Amboise, près de Tours. Ce sera pour plus tard.

Voyant MarieAlice se frotter les mains, inconsciemment, elle retira ses gants où les siennes avaient été gardées tièdes. Elle glissa la paire de cuir dans sa ceinture.

Je suis prête et vais me rendre de ce pas auprès du Cavalier Antlia.

D'un salut du chef, elle prit congé de Boucanier et Maurice.

Marie hocha la tête en entendant parler des loups et des brigands tout en observant les traits de la jeune femme, cherchant peut-être quelques ressemblances avec certains qu'elle avait connus.

Bien, allons-y en ce cas, je vous précède.

Boucanier, Maurice, n'oubliez pas, si besoin venez me chercher.

Et elle entraina sans plus attendre Ellesya vers la salle où elle était attendue.

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