[Clos] Du cas de Bess

Bess, qui se fait appeler Adel, est de retour depuis un moment à la vie active à Ventadour.
Avec Julios, nous nous sommes rendus sur place pour nous entretenir avec elle, surtout au vu de ce que Shiska m'avait écrit, à savoir : "Pour ce qui est de Bess... ce n'est plus la personne que j'ai connu. Elle a perdu la mémoire de qui elle était et semble avoir du mal à la retrouver."

Nous y avons rencontré une femme qui est visiblement Bess mais n'en a pas le moindre souvenir et dont même l'attitude semble avoir changé, comme le fait qu'elle porterait des robes etc (détail mis en avant par quelques personnes, personnellement je ne l'ai aps assez connue).
Elle ne sait plus rien de la voie de la chevalerie, pas même ce qu'était un Grand Maître, notamment. J'ai pris plusieurs heures sur nos quelques jours de présence à Ventadour pour discuter avec elle.

Elle est actuellement bourgmestre de Ventadour, donc "revenue au monde" depuis quelques temps, et ignore tout de son passé et semble relativement perdue dans son présent. Il ne s'est pas manifestée à la forteresse en apprenant qu'elle était chevalier de l'Ordre. Au fil de nos conversations, il semble de plus, qu'outre l'oblitération de sa mémoire à ce sujet, elle ne sache pas non plus ce qu'elle désire faire de son avenir.
Je lui ai conseillé de relire la charte et réfléchir posément, et surtout de ne pas hésiter à m'écrire ou à toute autre personne du HC.

Quoiqu'il en soit, le cas mérite que l'on se penche dessus car un chevalier qui n'a pas la moindre once de souvenir de ce passé et cet engagement n'est pas monnaie courante.

Au vu de l'ignorance complète et de l'enthousiasme très limité au sujet de la Licorne, je serais pour la libérer de son engagement simplement. Sa vie passée semble perdue. Elle m'a confié avoir longtemps tenté de se souvenir sans succès. Ce n'est plus la Bess de la Licorne apparemment.
Ou, si elle désire revenir sous peu, que ce soit comme errante car c'est bien dans cette phase qu'elle semble être.

Voilà mes pistes de réflexion.

Quelle histoire ! C'est triste aussi que le destin nous prive de Bess, 'fin bon, c'est la vie0

Oui en effet, la libérer semble judicieux, pas la peine de la torturer avec un passé qui ne lui appartient plus à priori.

Merci de t'être donnée tout ce mal, Ellesya. Je serais d'avis de la considérer comme disparue. On ne peut dire qu'elle est morte, et son amnésie peut être momentanée. Mais si elle revient un jour, elle aura à assumer cette absence, et à accepter les sanctions éventuelles qui iront avec.

Je n'insisterais pas davantage. Ce n'est plus vraiment Bess ...

Comme je te le disais et l'ai aussi dit à la dame en question : notre Chevalier n'est plus, restons-en là.
Si la personne que nous avons rencontré souhaite un jour rallier l'Ordre, ce sera comme tous nos impétrants, en prouvant sa valeur et sa loyauté.

Tu dois rédiger une annonce de destitution.
La lettre est à transmettre par le biais du héraut d'armes (moi) au Roy d'armes qui actera la perte des éperons d'or.
Un courrier d'information est également adressé au GEF pour la possibilité ou non de devenir chevalier de France.
Ensuite de quoi, le chevalier destitué se verra instruit de son changement nobiliaire.

Certes, mais si la mémoire lui revient ? On la considère comme "neuve" dans l'Ordre ? Ça me semblerait étrange, alors même qu'elle sera redevenue qui elle est, ou était. Je n'entends pas, évidemment, lui offrir un blanc-seing pour ce, long, moment d'absence, mais tout de même, elle a été notre Grand Maître, notre amie. Ne peut-on faire autrement qu'obérer ce qu'elle fut, comme ça, par un simple papier ?

Je ne pense pas déraisonnable d'envisager, lorsque des chevaliers ont disparu de longue date sans explication et qu'en plus ils ne font pas de démarche envers le HC, qu'ils soient destitués ou rétrogradés dans certains cas (phoenix, amnésie, ...). Je crois que cela dépend du contexte.
Julios s'exprime après s'être lui aussi entretenu un bon moment avec Adel/Bess.
Si elle revient en ayant retrouvé la mémoire et l'envie de servir l'Ordre, je trouve que l'errance est un compromis acceptable. Ce serait au HC, à ce moment-là, de débattre de la question après s'être entretenue avec elle.

J'en profite pour relayer des remarques que l'on m'a fait ou formulé devant moi de la "jeune" génération des licorneux qui ne comprend ni n'apprécie que des anciens qu'ils n'ont pas connus, qui ne se sont pas investis avec eux mais les ont laissé sans leur compagnie, revenir comme si de rien n'était.
Si je ne suis pas aussi catégoriquement, je trouve toutefois qu'il y a un ressenti à tenir compte car il creuse encore un fossé et participe à exacerber certaines tensions.

Autant quand la disparition est "consciente" et de longue durée, je pense aussi qu'il n'est pas illégitime de rétrograder les absents - et à ce titre il ne m'aurait pas semblé indu de me retrouver dans une telle situation à mon retour, bien que ce ne fut point le cas - même si je n'y serais personnellement pas favorable, autant quand la situation est celle d'une absence involontaire, je trouve cela plus compliqué. Or là, on ne peut vraisemblablement pas dire que Bess nous a volontairement laissé derrière elle.

Sinon, pour les reproches de la "jeune génération", je ne les partage pas entièrement, tu t'en douteras, bien que je les comprenne, du moins en partie. Revenir ici, avec la conscience d'avoir failli à son serment, est plus difficile encore que de rester dans une caverne loin du regard des autres. Même si on ne tire pas une tête de quinze pieds de long en se flagellant journellement, on n'est plus jamais ici "comme si de rien n'était". Et accessoirement, et cela vaut tout autant pour les "jeunes" chevaliers que pour les "vieux", l'investissement, s'il a été récompensé, ne disparaît pas avec l'absence. Mais j'entends bien que ces retours ne facilitent pas toujours les choses... Sans doute devrait-on penser à une réaccoutumance mutuelle. S'arranger pour que les revenants rencontrent rapidement ceux qui sont restés. Par exemple en les affectant au poste de garde. Ce pourrait être un moyen, non ?

Il est certain que nous devons trouver une solution. Le ressenti existe, alors autant en tenir compte d'où le fait que je le relaye.

Des comptes à rendre tout d'abord, honnêtement, pour évacuer les incompréhensions, avant de sortir les banderoles et les fûts.
A l'automne dernier, j'ai eu un entretien avec Enguerrand à Ryes même. Il avait demandé lui-même à passer en procès mais il avait redisparu entre temps. Je trouve cela plus honorable comme démarche déjà. Mais ça, c'est mon point de vue puis je n'ai pas eu le temps de savoir quels étaient les raisons qui le poussaient à demander la tenue d'une telle procédure.

La reprise d'un investissement, comme le poste de garde, me semble une très bonne piste, oui.

Ah mais tu as tout à fait raison de le relayer, je ne disais pas le contraire. Autant savoir ce qui se trame pour y apporter remède tôt plutôt que tard. Diable, il semble que je ne parviendrais jamais plus à m'exprimer clairement moi...

La façon dont tu avais géré le retour d'Enguerrand me semblait tout à fait parfaite. Malheureusement il a à nouveau disparu. Mais je te suis tout à fait sur ce point-là. Et je suis content de voir que l'on est d'accord sur quelque chose, de temps à autre, achève-t-il dans un clin d’œil.

C'est un problème qu'on retrouve à pas mal d'endroits à mon sens, y compris dans des assemblées nobiliaires par exemple.

Entre des anciens qui estiment avoir déjà fait plus que leurs preuves et n'avoir pas de comptes à rendre aux jeunes -même en cas d'absence ou de baisse d'activité-, et des jeunes qui s'investissent et ont du mal à supporter les "leçons" (ou parfois l'absence de reconnaissance) d'anciens.
Et que ce soit ici ou là-bas, la solution me semble devoir venir des deux côtés et d'efforts mutuels.
Aux anciens de comprendre que leur investissement passé n'est souvent pas connu des jeunes et qu'il ne représente pas grand chose (de concret en tout cas) pour eux. Qu'il faut donc qu'ils continuent de montrer ce dont ils sont capables mais aussi qu'ils évitent de trop se poser en donneurs de leçons car il n'y a probablement rien de plus horripilant pour un "jeune" qui s'échine depuis deux ans que d'avoir un "ancien" qui avait disparu pendant des années revenir pour critiquer son investissement.
Aux jeunes d'accepter que ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas connaissance des mérites passés de quelqu'un qu'ils n'existent pas et que l'absence n'efface pas ceux-ci. Que même après une absence, les anciens peuvent apporter une vision intéressante des choses, notamment des remises en perspective et une mémoire de l'histoire, etc.

Vu qu'on dérive un peu, je vous laisse mon avis personnel en prime :

En cas d'absence prévue, d'impératif IRL, etc... Je ne vois pas de raison de pénaliser l'absence lors de son retour. Pour le coup, je suis de l'avis de Guillaume, pour avoir mérité l'adoubement, les anciens ont prouvé leur valeur et cela ne peut être retiré.
Enfin, lors d'un retour, il faut juste veiller à ce que ces anciens ne se pensent pas supérieur à nos jeunots en effet pour ne pas avoir de clivage mais c'est un autre problème (le poste de garde, c'est une bonne idée oui).

Les autres cas étant en général des cas particulier qui nécessite un traitement particulier : dans le cas de Rhuyzar, sa mort ayant été actée, il parait que l'hérauderie n'aurait pas acceptée qu'il garde ses titres, soit, on a fait avec.

Dans le cas de Bess, initialement j'aurai été de ton avis Guillaume.
Mais suite à la discussion que nous avons eu, Ellesya et moi, avec elle, il est clair qu'elle ne veut rien avoir à faire avec nous pour le moment.
Suite à quoi, je trouve que la seule chose à faire est de déclarer que Bess n'est plus des nôtres. Il ne s'agit pas de la bannir ni d'oublier tout ce qu'elle a fait ici mais de suivre ce qu'elle souhaite à présent, qui qu'elle pense être.

*Acquiesce aux dires du Lyonnais puis répond à son Grand Maître*

- C'est bien le "pour le moment" qui m'amène à répondre de la sorte, Julios. L'amnésie peut être passagère. Et dans ce cas, si elle passe, et que Bess se retrouve, redevient elle-même et décide de revenir parmi nous, que ferons-nous ? On lui répondra "désolé, mais quand tu n'étais plus toi-même tu as dit que tu ne voulais plus nous voir donc maintenant c'est trop tard, fallait pas être amnésique" ? Si l'amnésie ne passe pas, eh bien, nous rayerons Bess de nos registres le jour où elle rendra son âme au Créateur. Cela ne changera rien, au fond.

Si l'amnésie passe, nous aviserons à ce moment pour être sur que nous avons bien à faire à "notre" Bess avant de la réintégrer.
A t-on jamais fermé la porte devant quelqu'un - hors sanction légitime - ?

Considérer que la Bess actuelle est toujours des nôtres revient à accorder notre confiance à une personne que nous ne connaissons plus, qui pourrait utiliser notre nom à des fins que nous pourrions ne pas soutenir.
Il ne s'agit pas d'un simple "coma" dont on pourrait simplement attendre que notre Bess émerge. Cette personne parle, agit et vit sa vie de manière... différente.

Et, point assez important, cette personne a clairement exprimé le désir de ne rien avoir à faire avec nous.
Rien que pour cette seule raison, je trouve qu'il ne nous appartient pas de juger cette décision. Souvenirs envolés ou non, nous ne pouvons forcer une personne à être des nôtres contre sa volonté sur la base du passé.

Encore une fois, ce n'est pas irrévocable. Nous jugerons à l'avenir si la situation vient à changer mais actuellement, cette Bess ne souhaite pas lier son destin au notre et c'est pourquoi nous devons la libérer de son serment envers nous.

Oui mais quand l'amnésie passera, elle ne sera plus chevalier. Je sais, j'ai bien compris que pour le moment elle ne voulait rien avoir à faire avec nous. Je le regrette mais l'accepte. Mais c'est pour le futur que j'ai des craintes. Elle n'est pas morte - heureusement - ni n'est passée pour telle - comme d'autres - et donc a toujours à porter son titre. On ne se débarrasse pas de l'adoubement par trou de mémoire. C'est là ce que cette Bess doit comprendre. De toute façon, elle se fait donner un autre nom, désormais, si je ne me trompe. En considérant que Bess Sancte Merveille existe toujours comme chevalier, on ne menace ou ne gêne en rien la vie de celle qui a pris sa place, si je puis dire. On conserve tout au plus les droits d'une de celles qui ont tant donné pour l'Ordre, et pour nous.

La destitution était prônée par la majorité mais l'absence de Julios a suspendu la procédure.

J'ai reçu ceci que je vous partage :

De Bess.scte.merveille Date d'envoi Le 18 Octobre 1464 à 10h30
Objet Entretien Expire le 06 Novembre 2016

Citation :

A l'ensemble des membres du Haut Conseil de l'Ordre Royal de La Licorne.

Salutations.

Il était convenu que je vienne à Ryes, lorsque le temps me semblerait venu. Je sais que le Haut Conseil a été plus que patient, et je l'en remercie.

Ne voulant pas faire un voyage pour me retrouver avec des portes qui refusent de s'ouvrir, je préfère demander audience.

Je puis prendre les routes dés la fin de semaine, et à la date qu'il vous conviendra. Je reste bien entendue à votre disposition pour toute demande complémentaire.

Dans l'attente, veuillez croire en l'assurance de ma considération.
Bess S.M.

Il me semble assez évident qu'on la reçoive. Pour le reste, attendre ce qu'elle a à dire et la décision de Julios si il revient.
Ca vous convient au moins pour le premier point ?

Tout à fait. On la reçoit, on entend ce qu'elle a à dire et on prend une décision, avec Julios s'il est revenu.

Quand est-ce que cela vous arrangerait vu qu'il y a les festivités et l'entretien avec Rhuyzar en prime ?

La semaine prochaine, ou la suivante au plus tard. On aura les festivités derrière nous et ensuite il "suffira" de gérer ça de front avec l'entretien Rhuyzar.

Je vais la convier pour la semaine prochaine. On doit avancer.
Walan, tu pourras être présent, stp ? Guillaume, tu viens quand tu sais.

Citation :

Du Haut Conseil de l’Ordre royal de la Licorne,
A vous, Chevalier Bess,
Salut et connaissance de vérité.

Qu'il vous soit su que le Haut Conseil n'attendait plus de nouvelles de votre part de part le temps écoulé comme vous l'avez souligné depuis la venue du Grand Maistre et du Capitaine à Ventadour.
Toutefois, à votre demande, une audience vous est accordée au seizième jour de ce mois.
Aussi, vous ne trouverez pas portes closes à votre arrivée mais nous vous invitons à présenter cette invitation au poste de garde de la Forteresse de Ryes afin d'être conduite au lieu de réunion.

Donné à Ryes, en ce treizième jour du mois de novembre de l’an de grasce 1464.

Sinon je la recevrai seule (à mon retour le 22 ^^)

C'est noté.

Je vous compte comme présents ?