[RP]Intronisation

Invité

Il se laissa passer la cape sur les épaules, sans bouger. Combien en avait-il vu des hommes et des femmes portant cet emblème ! Combien il les avait envié. Il s'agissait de géants auprès desquels les vivants d'aujourd'hui ne sont que de vulgaires fourmis. Une pensée émue, vite étouffée, traversa fugitivement l'esprit du Comte, alors que l'image de son cousin remontait à son mémoire. Celui-ci avait parmi les premiers fondateurs de l'Ordre et un de ses piliers, jusqu'au jour de sa mort. Combien de fois avait-il entendu Rassaln faire l'éloge de la Licorne et de ses compagnons d'armes. Et maintenant, c'était à son tour d'intégrer ses rangs et de se montrer à la hauteur.

Sur l'invitation d'Enguerrand, il se releva et repoussa un des pans de sa cape bleu foncé sur une épaule, dans un geste familier. Il s'approcha de la table désignée sur laquelle une longue rangée d'épées de diverses sortes attendaient qu'on veuille bien les choisir. Il jeta un regard négligent aux premières, trop lourdes et peu maniables. Il en avait suffisamment manié dans son existence pour reconnaître au premier coup d'oeil les défauts et les qualités d'une lame. Il avait toujours préféré les armes maniables, fines et rapides à celles à deux mains. Vers le milieu de la table, une épée attira son attention. Il s'en saisit, la soupesa et l'observa quelques secondes. Il s'agissait d'une lame fine, brillant d'un éclat mat, signe de robustesse et d'un travail précis et soigné. Son pommeau, tout simple, était gravé d'une licorne se cabrant dans une attitude d'arrogant défi. Cela le fit sourire brièvement.
Il se tourna vers le Grand Maître, l'arme toujours en main.

Si vous le permettez, je souhaiterais prendre cette épée. Je tâcherai de me montrer digne de l'honneur que vous me ferez ainsi.

Il se tut alors, drapé dans sa cape, l'épée en mains. La réponse d'Enguerrand scellerait son entrée dans l'Ordre et ferait de lui un membre à part entière. Enfin...

Le nouvel écuyer s'était retourné face au Grand Maitre, tenant en ses mains l'épée qu'il venait de choisir. A nouveau le choix s'avérait aux yeux du Grand Maitre comme des plus juste et des plus adapté.
Fin sourire se dessinant un instant sur le visage grave du chevalier.

Nul doute, frère, que tu sauras prouver une fois de plus ta valeur au sein de la Licorne. Rejoins maintenant tes frères et sœurs écuyers, maintenant que tu es l'un des nôtres.

Soupir intérieur de la part du Grand Maitre, attendant que le nouvel écuyer prenne place sur les bancs de son rang. Il sentait sur ses épaules le poids de tout ce cérémonial. Il se sentait soudain las. Epuisé. Hésitant.
Le doute à nouveau l'avait envahi. Faisait il les choses comme elles se devaient d'être? Doute s'insinuant perfidement en son être, immobilisant un instant le chevalier, debout, immobile, devant l'assistance.
Regard passant d'un visage à un autre. Ses frères. Ses sœurs. Ses amis. Sa famille.

Continue chevalier. Continue. Ensuite viendra le temps des questionnements. Ensuite...

Posant alors son regard sur la grande porte, reprenant force assez après profonde inspiration, il annonça d'une voix forte.

Que s'avance à présent l'impétrant Ewaële.

Invité

L’un après l’autre ils étaient appelés jusqu'à ce que Nico se dirige dans la salle, passant les deux portes. Elle était restée silencieuse, écoutant de façon presque solennelle tout ce qui se passait autour d’elle. Puis ce fut lui et maintenant elle. Pas de surprise, elle s’en doutait un peu et engagea sa marche, suivant la voie de ces prédécesseurs.

Tête haute, regard droit, son nez relevé à la façon de la Boësnière : fière! Et pourtant son cœur battait la chamade, mais il fallait garder tout cela à l’intérieur. Pas sûr, elle s’avança vers le Grand Maître, mais au fur et à mesure qu’elle s’approchait de lui, Ewa voyait ce masque sur ses traits, chose qu’elle ne connaissait pas chez lui, et un fin sourire étira ses lèvres, à son intention. La Comtesse ne savait pas ce qu’elle pourrait lui faire passer ainsi, mais elle avait besoin de le savoir bien pour puiser, comme bien souvent, sa force en lui.

Elle s’arrêta et, avant de poser genoux à terre, le dévisagea, lui souriant toujours. Se souriant à elle aussi, même si elle ne voulait pas se l’avouer. Lentement elle s’abaissa, laissant son membre inférieur toucher le sol, ses yeux regardèrent par terre et rapidement se fermèrent. Un léger souffle sorti d’entre ses lèvres, et d’un coup elle se redressa, épaules droites, elle revint fixer son attention sur Enguerrand, le tout n’ayant duré qu’une fraction de seconde. Avant même de rentrer dans la salle, elle s'était promise de ne pas chercher à voir certaines personnes, Marie, Bess voir même Nico.

Eviter pour ne pas se perdre, garder l’essentiel en tête et cela allait se passer maintenant, là avec l’homme qui lui faisait face et qu’elle connaissait si bien.

La jeune femme, à l'annonce de son nom, s'était avancée au milieu des rangs de la licorne. Regard porté devant elle, sans un coup d'œil vers ces futurs frères et sœurs. Regard posé sur le Grand Maitre, immobile, attendant la venue de l'impétrante.
Une pause, debout devant le chevalier. Un sourire à lui adressé. Réconfortant. Rassurant, se peut. Étrange et ironique retour des choses. Le sourire était comme don de la jeune femme, comme si c'était lui en cet instant précis qui passait une épreuve et non elle...Mais peut être en était ce pour partie ainsi, après tout.
Genou à terre tête blessée pour, un instant plus tard, reporter son regard vers l'homme debout devant elle.

Observation attentive de la jeune femme de la part du Grand Maitre. Savait il au fond de lui qu'un jour elle oserait franchir ce pas et postuler au sein de l'Ordre? Probablement. Il ne s'était jamais réellement posé la question, tant leurs vies, parallèles bien souvent, se rejoignant à intervalles réguliers, avaient parfois pris chemin s'éloignant diamétralement.
Long passé entre ces deux être là. Uni. Tumultueux. Compliqué. Sentiments il y a longtemps maintenant partagés pour ensuite s'éteindre avec le temps, avec les épreuves. Avec le temps.
Pensée pour la jeune femme assise dans son dos. Cette rousse qui avait su dompter son Mal. Qui avait su le faire à nouveau aimer.

Les yeux du Grand Maitre se fermèrent un instant, comme pour l'empêcher de se retourner et plonger son regard dans les sinoples qui l'avaient sauvé.
Quelques instants de silence. A nouveau. Avant que sa voix ne résonne enfin en la salle.

Ewaële. Nombreuses furent les épreuves que tu as traversées. Cruelles furent certaines désillusions. Profondes furent blessures à toi portées. Mais de tous ces obstacles, comme mue par une force puissante et secrète, tu as su te relever, renaissant à chaque fois, prompte à affronter ce destin périlleux et capricieux.
En ce jour, tu deviendras écuyer de la Licorne. Epreuves, blessures et désillusions ne seront que faible partie des périls qui t'attendront dans ce futur que tu t'es choisi sous les couleurs de l'Ordre. Mais sache que désormais tu auras à tes côtés tes frères et soeurs et qu'en tout temps, en tout lieu, tu pourras compter sur leur aide et leur assistance, tout comme toi même leur prodiguera secours si péril les menace. De ces épreuves et de cette fraternité découlent la force de notre Ordre.
Ainsi, il te faut maintenant répéter les paroles du Serment qui te liera à cette vie future:

De par ma bouche je déclare, que nul homme, paysan, soldat, noble ou roy ne pourra me soustraire à mon serment.
Qu'il soit su aux oreilles de tous qu'aujourd'hui en ce jour je deviens un fils de la Licorne.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à sa majesté Lévan III, roy de France par la grâce de Dieu, à la vie et à la mort, pour les siècles des siècles, et à jamais. Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à l'ordre royal de Chevalerie de la Licorne, et par la même à la personne de sire Enguerrand de lazare, son Grand Maître. Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure fidélité au peuple de France, pour aujourd'hui et à jamais. Que de par mon bras je défendrai veuve, orphelin, innocent, simple d'esprit, opprimé, éclopé, ou simple paysan, comme n'importe quelle autre personne de ce royaume.
Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes. Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafiosos avec la même efficacité, et le même sens du devoir.
Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et mes valeurs.

Que la devise séculaire de l'ordre devienne mienne par ma bouche qui la prononce, et que

JUSTICE ET BRAVOURE

devienne le mot d'ordre de mon attachement au royaume.

Moment étrange que ces intronisations. D'abord les hommes d'armes qui ont prouvé leur attachement et leur valeur. Ca n'est que justice, et elle avait prit la mesure de cette justice lorsqu'elle avait été sollicitée. Puis était arrivé celui des nouveaux arrivants, ceux qui comme elle avaient eut la chance d'être acceptés en tant qu'Escuyer.

Pas n'importe qui non, des gens qu'elle connaissait, parfois avec qui elle avait travaillé, elle connaissait leur valeur, même si elle ne les connaissait pas tous intimemment. Elle suivait la cérémonie avec un fin sourire sur les lèvres, parfois plus attentive qu'à d'autres, comme toujours ses pensées suivant parfois leur cours bien loin de cette salle.... souvenirs souvenirs.

Nouvel Escuyer qui rejoint leur banc, et nouvelle arrivante. La cérémonie était loin d'être terminée, et il lui fallait de temps à autre se morigéner pour reprendre le cours.... comme toujours. Arriverait-il une cérémonie ou ça ne serait pas le cas ? sans doute pas non, toujours quelque chose à se rappeler, un souvenir qui vient effleurer votre esprit alors que vous êtes là pour regarder, écouter et approuver en silence.

Elle fixa Ewae alors que les derniers mots d'Eng...du Grand Maistre laissait place au silence, un silence bientôt troublé par la future escuyère alors qu'elle prononcerait son serment.

Invité

Moment d’observation entre les deux amis. Le temps avait fait d’eux ce qu’ils étaient aujourd’hui, suivant chacun leur chemin, mais ayant souvent le même but et servant chacun à leur façon du mieux qu’ils pouvaient. Elle savait lire en lui mais en ce moment elle n’aurait jamais osé le faire.Plus par respect que pour autre chose, il était le Grand Maître, elle n’était qu’Ecuyère, le reste s’était envolé, et le respect qu’Enguerrand pouvait insuffler, formait une aura autour de ce moment solennel. Ewaele écouta sa voix s’élever dans la salle, chaque mot la pénétrant par résonnance de cette dernière, tellement connue. Le silence se fit, ses yeux se plissèrent et prenant son souffle pour enchainer, elle reprit derrière lui.

De par ma bouche je déclare, que nul homme, paysan, soldat, noble ou Roy ne pourra me soustraire à mon serment.
Qu'il soit su aux oreilles de tous qu'aujourd'hui en ce jour je deviens une fille de la Licorne.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à sa majesté Lévan III, Roy de France par la grâce de Dieu, à la vie et à la mort, pour les siècles des siècles, et à jamais. Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à l'ordre royal de Chevalerie de la Licorne, et par la même à la personne de sire Enguerrand de Lazare, son Grand Maître. Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure fidélité au peuple de France, pour aujourd'hui et à jamais. Que de par mon bras je défendrai veuve, orphelin, innocent, simple d'esprit, opprimé, éclopé, ou simple paysan, comme n'importe quelle autre personne de ce royaume.
Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes. Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafiosos avec la même efficacité, et le même sens du devoir.
Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et mes valeurs.

Que la devise séculaire de l'ordre devienne mienne par ma bouche qui la prononce, et que

JUSTICE ET BRAVOURE

devienne le mot d'ordre de mon attachement au royaume.

Petit clin d’œil à Marie-Alice, elle espérait que son amie s’en rendrait compte et retint un sourire franc au moment où elle avait eu ce mot qui avait été le sien. Il fallait rendre à César ce qui était à César, mais elle avait pris sur elle pour continuer sur le même ton et rester concentrée sur l’engagement qu’elle prenait en répétant les propos d’Enguerrand.

Tête levée vers lui, elle entendait encore ce qu’il avait dit d’elle. Homme de cœur, altruiste, qui avait lui aussi fait face à tant d’adversité, mais il savait parfaitement ce qu’elle pensait de lui et la confiance sans limite qu’elle avait en lui. La Comtesse le suivrait les yeux fermés comme elle l’avait toujours fait. Ses émeraudes devaient refléter bien des choses en ce moment nul mot n’était nécessaire.

Ainsi, ceux qui avaient prouvé leur attachement à l'ordre en tant que hommes d'armes avaient été récompensé et accepté sur le banc, aux coté des frères et sœurs écuyers et écuyères.

Le Vif se tenait droit sur le banc, autant pour ce que représentait l'instant présent que pour épargner à son dos de luter contre la longue lame de métal de sa claymore.

Ceux qui revenaient de l'estrade pour aller s'assoir recevaient un bref salut de la tête, bien qu'il ne soit, aujourd'hui comme les autres fois, pas sur que ces derniers les voient. Éternelle question, éternel détail qui ne l'effleura qu'un court fragment de seconde.

Enguerrand de Lazzare méritait son titre, aussi complexe et difficile fut il à porter, il y arrivait. Sans lui, aujourd'hui, qu'adviendrait il de la Licorne. Personne ne semblait vouloir se le demander... après tout personne n'avait à le faire, il était là et tous feraient leur possible pour qu'il y reste. Les hommes ayant la force suffisante étaient rare, trop rare...

Vint ensuite le tour des nouveaux arrivant.
Il sait qu'il en connait la pluspart pour les avoir eut son sa coupe le temps d'une matinée, mais Ewaele, il ne la connait pas. Un visage de plus et un nom à apprendre. Une jeune licorne de plus.
Un fin sourire s'étira quelques secondes sur ses traits avant qu'il ne l'efface doucement, replongeant dans le calme de la cérémonie.

Peu avant que la cérémonie ne commence, Guidel avait commencé à examiner avec attention l'estrade ou siégeait le haut conseil. Un voile de tristesse marquait certains regards, le héraut "Licorne" tardait à venir et c'est lorsque le Grand Maître prononça ses premiers mots que l'écuyer comprit... Stannis le Ray, ancien "Poitou", ancien "Sigillant", qui semblait presque fait pour endosser le listel de "Licorne" et empoigner les caducées à nouveau, pour représenter les valeurs de la Licorne en salle des caducées, traquer le mensonge, la couardise maquillées et dissimulées parmi les patentes les plus honorables... Stannis qui avait réussi à conquérir le coeur de la Malemort, pour un moment du moins... Stannis qu'il avait à peine connu, parceque le destin en avait voulu ainsi, qu'ils se croisent sans jamais vraiment se rencontrer...

Et en ce jour, la Licorne d'or au cou, Enguerrand de Lazare avait annoncé une mesquine victoire de la traitrise sur la loyauté, du serpent au mortel venin sur un fils de Licorne chevauchant au grand jour... Après le Grand Maître Guillaume enlevé, Stannis abattu par un carreau d'arbalète empoissonné... Cette pièce dramatique était sans nul doute vouée à se répéter éternellement, à l'infini, parceque toujours les traitres et les couards resteraient des couards, parceque toujours la Licorne se cabrerait et affronterait ses ennemis en face, en pleine lumière. Et lorsqu'un fils de la Licorne tomberait, un autre se lèverait pour prendre sa place, par devoir et abnégation...

C'était l'une des pensées qui réconfortait le baron, dans ses heures les plus sombres... L'abnégation, le devoir... Justice et Bravoure... La Licorne, un idéal qui les réunissait en cette salle une fois encore, un idéal qu'ils brandissaient, tel un étendar, bien plus grand que la vie ou la mort d'un seul d'entre eux. Quelques mots pour ce chevalier qui sans doute hanterait cette salle, aux côtés des piliers fondateurs de l'Ordre.

Au revoir, Stannis. Merci d'avoir porté haut l'étendar de la Licorne. Sois en paix désormais, tes frères veilleront sur cet idéal que tu as défendu jusqu'à ce qu'ils te rejoignent et qu'à leur tour, d'autres les remplacent.

Et déjà, les premiers impétrants étaient appelés. En nombre d'ailleurs... Des hommes d'armes devenaient membres de plein droit, écuyers. De nouveaux arrivants, venus renforcer la Licorne, s'imprégner de leur idéal, défendre leurs valeurs... Le baron sourit légèrement. Pour un frère tombé, combien de nouveaux écuyers venus apporter leur soutien à l'équidé légendaire? Qui, parmi eux, serait le digne successeur de Stannis? Qui parmi eux, ferait payer mille fois à son assassin le mal qu'il a pu causer?

Calé sur son banc, promenant de temps à autre les doigts sur la garde de la bâtarde estampillée de la Licorne qu'on lui avait confiée ou sur la Licorne d'argent brodée sur sa cape, il observait avidement, détaillant les regards fascinés des nouveaux écuyers venus s'asseoir sur le banc ou jadis Enguerrand, Caturix, Zalina, Cerridween et Nith avaient usé leur postérieur avec autant de fascination sans doute... Il songea à la belle Antlia et son vieil ami, le secrétaire d'état, qui attendaient toujours à l'entrée de la salle pour être appelés.

Que s'avance à présent l'impétrant Ewaële.

Un nom, surgissant du passé, mais qu'il n'avait jamais oublié après toutes ses années... La chevelure rousse, le port droit trahissant sa formation militaire... Celle qui, un jour, était venue à Briançon, ramenant le corps de sa défunte compagne, en cette glaciale soirée de l'hivers 1454... Ce soir où, seul, il était monté sur la colline, des larmes baignant ses joues et de sa torche, avait mis le feu au bûcher qui, toute la nuit, avait consumé les corps de la jeune femme et de son enfant morts en couche.

Il avait promis d'un jour la revoir cette Ewaele, d'évoquer le passé, de rappeler à leur souvenir la femme que fut Gazael, une amie, une amante, une mère en devenir... Mais finalement, il n'avait pas trouvé le courage de la rencontrer, d'imaginer quelle aurait été sa vie aujourd'hui si elle n'était pas morte... Le destin avait fait que leur route se croisent à nouveau et Guidel s'en réjouit, il ne renierait pas le passé, mais aujourd'hui, il avait décidé d'aller de l'avant. Il suivit avec attention le déroulement de la cérémonie sans mot dire.

Il l'avait écouté répéter les mots du serment.
Il l'avait observée à mesure que se faisaient entendre les paroles prononcées.
Sans un mot,il se dirigea vers la table supportant les capes de l'Ordre et, après s'en être emparé d'une, la passa sur les épaules de l'impétrante, ce dernier venant recouvrir le mantel dont elle était vêtue.

Ewaele, par ce serment tu deviens en ce jour Ecuyère de l'Ordre royal de la Licorne, membre à part entière de cet Ordre prestigieux. Ta place désormais est parmi tes frères et sœurs. Tes actes désormais seront en tout lieu liés à la Licorne. Sois en fière car peu sont élus. Sois en responsable car lourde est la responsabilité d'un membre de notre Ordre.

Regard ambre se plongeant dans les prunelles de la jeune femme.

Epreuves tu as traversées, écuyère. Mais nombreux encore seront les obstacles menant à la Chevalerie. Quête personnelle et bien souvent ingrate que bien moins encore parviennent à accomplir.

Désignant de la main senestre la seconde table, recouverte d'épées de taille et de facture diverse.

Pour t'aider en cela, et afin que tu puisses en tout instant défendre nos Valeurs, il te revient maintenant de choisir l'épée qui sera tienne, symbole de la force et de la ténacité que tu devras apporter à l'Ordre.

Invité

Toujours genou à terre, elle regarda Enguerrand aller prendre une des cape de la Licorne et le laissa la recouvrir. Moment très particulier pour Ewa, elle venait en superposition avec le vieux mantel de son père dont elle ne se défaisait que rarement, l’une sur l’autre, l’une avec l’autre, l’une protège l’autre. Puiser sa force dans ce qui pouvait être pour certains des symboles, mais qui pour elle représentait tout, cette petite phrase qu’elle avait déjà choisit comme devise lors de son anoblissement, seule Marie pouvait sans doute comprendre ce qui l’habitait pour l’heure dans ces gestes. Mais pas le temps de s’appesantir la dessus, la cérémonie continuait.

Le moment du choix de son arme, se relever et écouter son cœur, se souvenir de l’enseignement de son père, certains la prendrait pour une folle dans sa décision, mais voilà il ne pouvait en être autrement pour la rousse irlandaise.

« L'épée, symbole du pouvoir, recèle en elle une histoire. Certaines sont réelles, d'autres mythiques. Certaines sont magiques, d'autres forgées par un artisan d'exception. Elles sont toutes uniques et particulières. L'épée, l'arme noble par excellence, on lui reconnait une âme, on lui donne un nom. » Elle se souvenait encore des paroles de son athair.

Ewaele se dirigea vers la table, point d’hésitation, une claidheamh mòr ou encore au dire de son maitre d’armes particulier claidheamh da lamh, grande épée ou épée à deux mains selon les anciens gaëlique. La claymore ici en royaume de France. Grande et lourde épée, c’était un fait mais c’était celle de ses ancêtres, celle qu’elle avait toujours connu et appris à maîtriser lors de son enseignement en Auvergne à l’époque où son père encore vaillant essayait de leur inculquer comment devenir de véritables bretteuses. Marie-Alice devait encore s’en souvenir aussi, elle retint un sourire à cette évocation lointaine.

Elle prit l’épée dans ses mains avec une facilité qui montrait qu’elle avait déjà une certaine habitude de cette arme. Sur le panel proposé, l'écuyère choisit toutefois la plus courte et sans doute la plus légère, ces armes pouvant dépasser en touchant le sol de quelques pouces la taille de la jeune femme. Cela ne servait à rien non plus d'en prendre une dont elle ne pourrait se servir. Déjà que la Claymore avait une certaine réputation, peu maniable, et lourde. La poignée se distinguait par deux branches longues terminées par un trèfle à quatre feuilles. Mais les highlanders, eux, la préféraient à tout autre.

Une fois l’épée en main, les personnes les plus proches purent entendre un murmure… S ann as an tir’s’eachdraidh a chineas spiorad cogail.

Demi-tour vers le Grand Maître, attendant l’ultime réponse qui ferait d’elle une Ecuyère à part entière, une femme de l’Ordre Royal de la Licorne. Un léger sourire se dessina sur ses traits imaginant ce qu’il devait penser de son choix, mais après tout, icelieu, c’était un de ceux qui la connaissait le mieux non ?

La jeune femme avait fait son choix...particulier aux yeux d'un non averti. Une claymore n'était pas épée à prendre à la légère. Nombreux avaient été ceux amputés par leur propre arme. A vouloir parader sur champs de bataille pour montrer qui avait la plus grande, d'aucun s'en était vu repartir avec main, jambe ou bras tranché net par la lourde lame impétueuse.
Connaissant la nouvelle écuyère, ce choix avait été murement pesé et réfléchi, et ses racines septentrionales avaient du grandement jouer dans cette décision.
Le Grand Maitre adressa sourire en réponse à celui d'Ewaele avant de reprendre parole.

Ainsi donc tu as choisi celle qui sera le prolongement de ton bras. Puissance. Lourdeur. Destruction. Que la force de cette lame forgée par les meilleurs experts de la Licorne te soit bénéfique, écuyère. Les opposés sont, parait-il, faits pour s'attirer, ce que tu viens, sœur, de nous prouver par ta décision.

D'un geste de la main désignant les bancs des écuyers.

Rejoins maintenant les rangs de la Licorne, Ecuyère Ewaële, et sois accueillie comme il se doit parmi les tiens.

Tandis que la jeune femme rejoignait les bancs des écuyers, le Grand Maitre reporta son attention sur la double porte toujours ouverte. Attendant qu'Ewaële prenne place, il annonça ensuite:

Que s'avance maintenant l'impétrante Alethea et qu'elle vienne s'agenouiller devant moi.

Toujours contre son mur, elle était a l'affut des sons qui leur parvenaient de la salle. A l'affut afin de savoir si c'était son tour ou non ... toujours ce petit pincement lorsqu'un nom était prononcé : c'est toi , ça ne l'est pas . L'attente était longue et rude .

Quand elle entendit le nom de la bourbonnaise elle leva la tête et croia sa suite son regard. Elle lui sourit avec douceur, regard d'encouragement, de félicitations et... d'amitiés .

En cette forteresse, alors qu'elle s'y attendait le moins, elle pensait avoir trouvée une amie et ... bien plus encore .
Elle la regarda s'avancer , puis reprit sa place .

Quelques membres l’ordre passent rapidement et s’installent dans la salle. La crainte avec laquelle Alethea était arrivée s’est maintenant calmée. Elle retourne se placer près d’Antlia et laisse courir son regard.

Elle avait croisé Gamling au poste de garde lors de son tout premier voyage vers la forteresse. Il avait pris sa lettre de candidature. Elle avait croisé Sepa aussi, à ce même poste, un peu plus tard, lorsqu’elle était revenue pour son entretien. Elle connaissait un peu Fabien, l’autre auvergnat, et en y regardant mieux, elle reconnaissait Sindanarie avec qui elle avait voyagé en Limousin en fin d’année. La vision de la jeune femme lui serre le cœur, le souvenir d’un ami perdu se fait cuisant. Mauvais prémices d’une longue série… psyk, unan, shan, alayn… ces dernières semaines ont vues s’égrainer les pertes jusqu’à … la plus lourde d’entre elles, celle qu’elle ne voulait même pas imaginer avoir à subir. Mais c’était arrivé. Apo avait donné la vie, elle avait reçu la mort.

Il est des pas qu’on reconnaît. Celui de la rousse, Thea commence à le repérer, il lui fait tourner la tête vers ce regard vert qui l’impressionne toujours autant. Elle ne lui a jamais dit merci. Elle l’aurait voulu mais ce n’est pas venu. Les jours qui ont suivit la mort d’Apolonie chacune s’est réfugiée dans ses devoirs. L’une a soigné les blessures, l’autre s’est enfermée dans les préparatifs. La brune voudrait pourtant lui dire sa reconnaissance et ses regrets « Je sais que vous l’avez sauvée, vous les avez sauvés tous les deux, elle et l’enfant. Je sais que personne n’aurait rien pu contre ce qui l’a emportée ensuite. » Mais elle s’est tue à Varennes et n’en dit pas plus à Ryes. Ce n’est pas le moment bien sur mais il n’y a pas que ça. Malgré les préparatifs, malgré la cérémonie, malgré ou à cause de tout ce qu’elle a à faire, elle ne réalise toujours pas, et reste incapable d’en parler.

Ce sourire esquissé, elle y répond à peine d’un léger hochement de tête. Elle a presque honte de le recevoir. Elle a appelé le Chevalier de Vergy, du fond de son inquiétude, une nuit entre l’hiver et le printemps, sur les routes du Rouergue et du Languedoc. Elle avait reçu de sa marraine ce courrier qui ne présageait rien de bon et c’est vers la licorneuse que l’Auvergnate s’était tournée. Les mots qui lui étaient revenus alors en réponse, elle s’en souvient encore…

Citation :

«Vous vous demanderez sûrement ce qui motive une venue si prompte. Puisque vous avez demandé à nous rejoindre, vous saurez qu'il en est toujours ainsi.»

Ce que la brune avait déclenché ce jour là, elle ne devait rapidement plus en maîtriser la moindre parcelle et le tourment qui avait suivit était la cause des blessures que Cerridween avait subies. C’était sa faute à elle, la filleule affolée. Elle l’avait entraînée dans une tempête qui n’était pas la sienne, nouvelles violences qui n’auraient pas dû la concerner. Le géant s’était retourné contre la rousse qui en portait, à présent, les stigmates. Et ce que Alethea avait accepté comme un service était devenu un sacrifice. C’est ce que l’impétrante n’avait pas mesuré en lançant cet appel. C’est ce que le chevalier lui avait écrit, pourtant, en y répondant… C’est ce que Théa n’oubliera plus jamais…

Citation :

Le serment que vous prononcerez peut-être comporte ces mots : «Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure fidélité au peuple de France, pour aujourd'hui et à jamais. Que de par mon bras je défendrais veuve, orphelin, innocent, simple d'esprit, opprimé, éclopé, ou simple paysan, comme n'importe quelle autre personne de ce royaume.» Même si ce n'est pas avec une arme que je devrai porter assistance, vous demandez mon aide, je ne peux m'y soustraire sans une raison d'état.

Sept d’entre eux ont déjà franchi cette porte et se sont avancés vers le Grand Maître. C’est son tour à présent. Le sourire d’Antlia accompagne ses premiers pas. Cet engagement qu’elle pensait offrir, elle sait maintenant qu’elle ne va que le rendre. Faible contribution à ce que les licorneux ont déjà apporté, à elle et au royaume. Elle prétendait y participer, elle essaiera déjà d’en être digne.

Ses pas s’arrêtent, enfin devant le grand maître. Alethea pose son genou gauche à terre et elle lève les yeux.

Chacun s’était installé silencieusement prenant place au regard du rang qui était le sien, ou de sa fonction au sein du Haut Conseil. Et elle était arrivée, la Pivoine, dont il avait eu l’occasion de constater qu’elle avait pu recouvrer le sourire, au moins un soir, lors d’une cérémonie bien particulière. Son sourire et ses mirettes en disaient long sur ce qu’elle pensait de l’Errant. Combien de fois déjà l’avait-elle soutenu, ou bien lui avait-elle botté le fondement, au regard de la nécessité du moment. Il se prit à lui rendre son sourire, ce qui n’était pas courant chez celui que bon nombre appelaient le Ténébreux. Mais cela pouvait lui arriver, à l’attention de certaines personnes, ou d’occasions bien particulières.
Puis vint le tour de la « Pestouille » comme, il avait choisi de l’appeler, sa seconde p’tite sœur. Elle était elle aussi un chevalier émérite et reconnue, et il n’avait jamais vu en elle la Peste comme certain aimaient à la qualifier. Il était certain qu’elle pouvait paraître rude à prime abord. Mais les nombreux mois qu’ils avaient passés l’un aux côtés de l’autre, lui avait permis de la connaître bien mieux.

Bien que leurs diverses obligations les aient quelque peu séparés ces dernières semaines, il se complaisait à constater qu’elles se portaient bien, toutes les deux. Car ce n’était pas le cas de tous, et c’est ce qu’Enguerrand eut la lourde tache de leur confirmer. L’un des leurs avait succombé par la traitrise d’un assassin encore inconnu. Il l’avait peu connu Stannis. Croisé en quelques rares occasions, ils avaient souvent discouru sur les relations entre jeunes … et vieux … Enfin bref, des discussions inter génération qui les amenaient à des échanges quelque peu fantasques pour qui en aurait surpris les propos. Cela aurait pu à nouveau faire sourire l’Errant s’il n’avait à nouveau pris conscience de l’inéluctable fin promise à la majorité d’entre eux. Quelque soit leur âge, leur rang, leurs compétences, bon nombre des présents périraient de mort subite, sous les coups d’un ennemi. Était-il déjà survenu qu’un Licorneux meurt de mort naturelle ? Il n’eut pas le temps de se poser plus avant la question que déjà l’intronisation reprenait ses droits.

Un à un, chacun des hommes d’armes qui s’étaient jusqu’alors vus refuser l’entrée de cette salle si particulière, en franchissait les grandes portes. Il les connaissait tous, pour les avoir eu sous ses ordres, pendant quelques jours ou mois à l’occasion d’une mission, ou seulement quelques heures pendant un cours. Il avait pu les apprécier les uns comme les autres, avec leurs particularités et leurs compétences. En ce jour, il ne pouvait que se féliciter de les voir reconnus et d’accéder enfin au rang d’Écuyer. C’était là juste récompense de l’engagement et du travail qu’ils avaient fournis les uns et les autres. Puis les impétrants firent leur entrée eux aussi. Des visages pour la plupart méconnus de l’Errant jusqu’à il y a encore quelques minutes. Il en avait déjà croisé certains tout au long de ses pérégrinations, entre autre au cours de la dernière guerre en Bretagne. Il s’attacherait à la saluer plus tard, quand l’occasion leur en serait donnée.

En cet instant privilégié, il se sentait serein l’Ethan. Plus aucune pression ne pesait sur ses épaules comme cela avait été le cas lors de l’escorte Royale. Il n’avait qu’à se charger de ses frères et sœurs qu’il entraînait sur les chemins du Royaume, au gré des missions de surveillance ou d’aide aux divers duchés ou comtés. Rien à voir en fait avec les mois précédents. Chacun des licorneux qui l’accompagnait était aguerri, et autonome. Et quand bien même ils en avaient tous plus ou moins l’envie, jamais ils n’avaient eu à croiser une troupe de brigands. A croire que leurs capes azurées les rendaient visibles de bien trop loin, et dissuadaient les plus fervents des brigands de croiser leur chemin. Mais bon, ils n’allaient pas non plus se plaindre que tout fusse revenu dans l’ordre avant qu’ils n’aient besoin de s’en mêler.

Enguerrand officiait tel le Grand Maître qu’il était. Ethan admirait ses facultés et l’étonnante prestance avec laquelle il pouvait introduire, avec quelques paroles simples mais ô combien soigneusement choisies, chacun des intronisés. Mais comment pouvait-il réussir cet exploit sans se poser un instant, ni même se désaltérer ? A croire qu’il avait été chameau dans une vie antérieure l’Engue. Ce n’était là que la quatrième cérémonie du genre pour Ethan, mais jamais il n’avait vu autant de nouveaux écuyers intronisés simultanément. Avec tout ce monde, il se surprit à penser qu’ils auraient tous à se tasser sur les bancs leur étant réservés, espérant que tout avait été prévu pour qu’il y en ait suffisamment. Il les savait peu confortables ces bancs, même si celui des errants, bien que plus ouvragés, ne l’était pas beaucoup plus. Puis bon, c’était pas un dortoir non plus la salle du chapitre, même si certains semblaient quelque peu se laisser bercer par une douce mélopée que leur chanterait Morphée …

La jeune femme s'était avancée au milieu des rangs de la licorne.
Regard du Grand Maitre observant l'impétrante pour passer de l'un à l'autre des visages des frères et sœurs assis en silence.
Regard croisé avec celui d'un errant assis sur son banc. Sourire intérieur du Grand Maitre en pensant à l'obligation de rester assis sans bouger aucunement ni décrocher mot.
Retour à l'impétrante terminant son chemin, puis mettant genou à terre.
Observation attentive de celle qui d'ici quelques instants serait écuyère de l'Ordre, avant que la parole du Grand Maitre ne s'élève à nouveau dans la salle.

Alethea. Tu vas en ce jour rejoindre l'Ordre royal de la Licorne. Ordre de Chevalerie. Ordre fraternel. Famille aux membres disparates et parfois si peu ressemblant mais qui, unis, donnent à cet ensemble l'harmonie qui lui convient.

Une pause. Brève. Pensée dirigée vers ce regard sinople revenu empli de tristesse et de désespoir.

De famille, tu en as perdu une, chère à ton cœur tout comme d'autres ici même, par une perte cruelle et inattendue. Celle que tu vas rejoindre ce jour ne pourra remplacer cette épreuve terrible, ce manque profond, mais saura, dans le besoin et le désespoir, t'apporter le soutien et la force nécessaires pour surmonter les obstacles.

Un geste de la main vers l'assemblée assise dans le dos de l'impétrante.

Toutes et tous seront là pour t'assister, comme toi même le fera lorsque l'un de nous le demandera. Ainsi en est il de cette Famille. Ainsi en est il de l'Ordre.

Mais pour pouvoir devenir pleinement écuyère de la Licorne, il te faut maintenant répéter les paroles du serment:

"De par ma bouche je déclare, que nul homme, paysan, soldat, noble ou roy ne pourra me soustraire à mon serment.
Qu'il soit su aux oreilles de tous qu'aujourd'hui en ce jour je deviens un fils de la Licorne.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à sa majesté Lévan III, roy de France par la grâce de Dieu, à la vie et à la mort, pour les siècles des siècles, et à jamais. Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à l'ordre royal de Chevalerie de la Licorne, et par la même à la personne de sire Enguerrand de lazare, son Grand Maître. Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure fidélité au peuple de France, pour aujourd'hui et à jamais. Que de par mon bras je défendrai veuve, orphelin, innocent, simple d'esprit, opprimé, éclopé, ou simple paysan, comme n'importe quelle autre personne de ce royaume.
Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes. Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafiosos avec la même efficacité, et le même sens du devoir.
Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et mes valeurs.

Que la devise séculaire de l'ordre devienne mienne par ma bouche qui la prononce, et que

JUSTICE ET BRAVOURE

devienne le mot d'ordre de mon attachement au royaume."

Alethea, ainsi son tour, enfin.
Le vif la connaissait finalement peu, mais elle avait marqué un peu les derniers temps de l'écuyer. Il releva légèrement la tête à son passage, se rappelant avec un très léger sourire la première fois que la rousse assise sur l'estrade lui en avait parlé.

Elle s'avança avant de poser un genou à terre devant le grand maitre. Lui qui représentait tant en ce lieu et pour les personnes présentes...

Ensuite vint le serment qu'elle devrait prononcer... serment aussi désiré que craint, marquant la vie à jamais et les pensées au delà.

Ce serment lui revint, autant de l'avoir entendu de la bouche des nouveaux écuyer assis un peu plus loin sur le banc, que de la sienne il y avait déjà longtemps. Mentalement, il laissa un instant son esprit lui rappeler quelques secondes ou il avait hérité de son surnom.... enfin de son nom car c'était ainsi qu'il le vivait aujourd'hui.

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