Une arrivée pas comme les autres

Nombre de messages : 2 Date d'inscription : 02/06/2009

Un cavalier grimpe le flanc de la colline qui surplombe Ryes… Où se trouve la forteresse dite imprenable de l’ordre royal de la Licorne… La forteresse regroupant en son enceinte, l’élite de l’élite, chose qu’il avait entendu dire il y a de cela fort longtemps… et ce par de nombreux gens… De confiance ou non… Un cavalier donc arrive au pas, dont on ne distingue que la cape immaculée de blanc… Capuche lui recouvrant le visage, laissant dans l’ombre ce qui n’était pas caché par celle-ci… Une des choses que le cavalier avait apprises de son père… savoir se dissimuler aussi bien de ses amis que de ses ennemis… Pour surprendre leur réaction à l’arrivée d’une personne qu’ils ne reconnaissent pas… Savoir ce qu’ils feraient sans connaître leur adversaire… Pouvoir lire ainsi au plus profond de leurs âmes… Son père faisait cela avec un malin plaisir… Il allait reprendre le flambeau et faire tout cela avec autant de malice… Il pourrait ainsi juger de la qualité des gardes de la bâtisse… parce que bien évidement, une telle enceinte ne restait pas sans garde aux herses… cela va de soit…

Le cavalier stoppe sa monture à plusieurs dizaines de toise de l’entrée… Fixant les murailles impressionnantes de Ryes… Nostalgie… certes le cavalier était jeune…Mais il connaissait mieux que quiconque ce château… Il lui avait donné… Mais elle lui avait aussi pris… elle lui avait fait même d’ailleurs plus de mal, qu’elle n’aurais pu lui faire de bien… Il s’en était éloigné depuis bien trop longtemps… Il devait revenir… S’expliquer…Donner sa vie si il el fallait même pour se faire pardonner… Il ferait tout pour être à nouveau digne de ces murs… Digne de ceux qui y résident… Digne de ceux qui y ont leurs statues… Digne de lui…

Il lève les yeux au ciel, se signe, pendant que son cheval piaffant d’impatience de trouver un endroit ou se désaltérer et se reposer, fait un tour sur lui-même… Donnant l’occasion à son cavalier de jeter un dernier coup d’œil à la bourgade située en contre bas, avant qu’il ne se décide à reprendre son chemin… Et si… Et si plus rien ne l’attendait ici… Et si il était devenu parjure… Et si il n’était plus devenu qu’un simple nom sur un parchemin dans la bibliothèque… Profond soupire… Non…Il ne doit pas penser à cela… pas maintenant… pas si proche de son but… Il aurait dû y songer bien avant de prendre le chemin de la Normandie… Bien avant de songer à quitter ses terres… Maintenant qu’il se trouvait ici… Il ne devait plus faire demi-tour…

Profonde respiration… Puis il regarde en direction du poste de garde… Visiblement, il attire l’attention puisqu’il aperçoit l’un d’entre eux qui le fixe au loin… Son cœur commence à s’emballer… Il ne peut plus reculer… Il prend une profonde respiration… Puis écarte lentement le bas de sa cape afin montrer son épée qui pend à sa senestre… Regard vers celle-ci… Il la touche du bout de ses doigts…Elle qui signifie tant de chose à ses yeux… Puis sans prévenir… Lance son cheval au galop en direction de l’entrée… Il garde son sérieux pendant le court trajet, mais au fond de lui il ri de cette scène… Il ri d’imaginer les gardes affolés, voyant fondre sur eux un éventuel ennemi… Mais il ne fallait pas trop jouer avec cela… On ne sait jamais ce qu’il peut arriver de mauvais d’une telle situation… Alors à quelques toises d’eux, il stoppe net son cheval… Levant sa dextre en signe de salut… Prenant garde à toujours bien cacher son visage… Ne laissant apercevoir que le bas de son menton, où pousse une légère barbe de quelques jours… Noir comme les ténèbres…

Calma ! Soi vengut en patz !*

L’accent Occitan résonne bizarrement dans le nord… Lui qui parlait couramment plusieurs langues du Royaume, avait décidé de choisir celle dans laquelle il avait le moins d’expérience pour se présenter…

Dobrissètz la èrpia !**

Ton sec pour donner l’ordre… En espérant qu’aucun d’entre eux n’était occitan et parlais parfaitement la langue, il allait y avoir un peu d’animation sous peu… Il ne fallait pas que son arrivée passe totalement inaperçue… Si il revenait, autant que cela soit avec fracas…

[HRP] Pour les joueurs intéressés voici la traduction des deux phrases en occitan…

*Calme ! Je suis venu en paix !

** Ouvrez la herse !

A ne pas utiliser pour dire que vos persos ont compris ce que le mien disais si ils ne parlent pas l’occitan bien entendu…Merci![/HRP]

Sepa était à sa herse, il avait assez chaud vu la chaleur qui surplombé la forteresse. Les entrées n’étaient pu aussi intensives qu’il y a quelques mois, il s’ennuyait presque de devoir tenir la garde alors que personne venait. Il regardait à droite et à gauche attendant que du monde vienne, au bout d’un instant, il entendit des bruits de claquement de sabot, c’était certainement l’arrivée d’un cavalier. Il fixa son regard vers la personne qui arrivait en se tenant droit près à entendre pourquoi l’homme venait à la forteresse.

Le regard de l’Escuyer se porta à la hanche de l’homme qui montra son épée, que venait il faire, il devait être inconscient de jouer comme ça, surtout qu’il y avait la herse qui les séparait. Soudain, l’homme arriva au galop, Sepa ne comprenait vraiment pas surtout qu’il s’arrêta et le salut comme si de rien était, qui pouvait il être, en tout cas, il resta sur ses gardes regardant au loin s’il n’y avait pas de renfort pour l’homme. Il avait l’air d’être seul, le garde montra aussi que son épée était bien en place si les esprits venaient à s’échauffer.

Le regard du Von Strass se durcit et resta impassible. Pourquoi cet homme faisait ce cinéma. Le cavalier parla enfin et comble de tout, une langue incompréhensible pour le jeune Escuyer. On pouvait dire que cette entrée commençait à être mouvementée. Il se recula un peu puis rapidement se tourna vers le poste de garde.

Mackx, besoin de toi, un breton me semble t’il à l’entrée.

Il reporta son attention sur l’inconnu puis lorsque son frère vu près de lui, il répéta le dialecte inconnu comme il pu en essayant de pas ébrécher la prononciation.

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…un breton me semble t’il à l’entrée…

De l’autre coté de la herse, le cavalier n’avait pas entendu le début de la phrase que le garde avait prononcé… Mais la fin quand à elle, si il l’avait bien comprise, était une insulte à sa personne… Sous sa capuche le regard se fait complètement noir, bien que cela ne serve à rien puisque que personne ne peut voir ses yeux, mais tout ceci était un réflexe… Il fulmine quelques dixième de seconde avant de cracher violemment au sol et de hurler…

PERDON !?!

Il secoue la tête... Il faut qu’il arrête de parler en Occitan, et change son habitude de toujours converser dans cette langue avec sa tante ou ses amis du sud du royaume… Ici on ne le comprenait définitivement pas, chose qui le surprenait un peu puisque son père parlait cette langue et lui avait enseigné les rudiments avant de l’envoyer voir sa mère, la navarraise… Comment ce dernier n’avait-il pas fait donné au moins les bases de l’Occitan aux Licorneux, afin de reconnaître un visiteur du sud… Profond soupire du cavalier, puis il relève la tête…

Ne m’insultez pas ainsi… Je suis autant breton que vous êtes Saint Esprit…

Belle réplique piquée au paternel, qu’il l’avait entendu prononcer durant certaines réunions Comtale…Enfin là n’était pas le sujet… Il allait devoir redonner ses ordres, mais cette fois en langue d’Oïl… Dextre levé et pointée en direction de la herse, il commence à s’impatienter…

Ouvrez moi cette foutue herse…

Décidément il s’amusait bien aujourd’hui… Voyage éprouvant sous un soleil de plomb… Route poussiéreuse… Et un garde qui ne voulais pas lui ouvrir et qui le traitait de breton… Vraiment de quoi réjouir un homme tel que lui… Rien ne pouvait autant l’enchanter que tout cela… Ah si, une seule chose… Se retrouver à nouveau dans un conseil composé d’incompétent et ignare finis, et se voir refuser un titre de Comte qu’il valait largement… Enfin…

Il fallait accélérer le mouvement si il voulait se reposer à l’intérieur des murs… Le soleil commençait à être haut dans le ciel, la chaleur allait atteindre son paroxysme…Il écarte sa cape et laisse apparaître un bout de sa livrée aux couleurs de sa famille…Gueule et Or…Ainsi qu’une partie de son mantel gris d’écuyer de l’ordre… Faisant mine de se ventiler, pour se rafraîchir…

Maintenant le garde savait deux choses sur lui… Il appartenait à une famille de la noble… Visiblement de haut rang vu la qualité et les couleurs saturé de son tissu, mais en prime il était membre de l’ordre… Enfin du moins c’est ce que laissait présager son mantel…

Un breton à l'entrée ? Un breton à l'entrée ... on lui en avait déjà fait de bonnes ici bas mais un breton à l'entrée de la forteresse de la Licorne, c'était du nouveau. Et pourquoi pas un anglois tant qu'on y était ! Et que faisaient les services de douane normands pour qu'un breton puisse allègrement traverser la moitié de leur territoire sans être inquiété ? Comment ça on avait signé un traité ? Humpf ... un breton ... pourquoi pas ... on accueillait bien des limousins ...

D'un regard au travers d'une meurtrière qui le laissait invisible mais voyant, l'errant put voir un homme aux vêtements honorablement parés. Au moins n'était-ce pas un brigand de grand chemin. Une cape grise tombait également de ses épaules. Elle ressemblait aux leurs mais en gris ? La décoloration due aux routes ?
Néanmoins, si Mackx s'avançait devant le herse et si l'homme le voulait, il pouvait descendre ou Sepa ou Mackx ... ou les deux, mais il en deviendrait balèze l'animal. N'empêche, avec deux arbalètes cachées sous ses amples frusques ... Qui a dit que les gardes de la Licorne devenaient paranos avec l'âge ?

Se décidant quand même à aller voir, le poitevin fit un signe à Gamling qui servait de troisième homme justement pour ce genre de situations.

Gamling, tu restes ici et tu nous couvres de l'intérieur si le besoin s'en faisait.

Le Vicomte alla alors ramasser son bouclier qui traînait contre le mur, question de principe, même si contre un carreau bien envoyé, le bouclier serait assez vite mis HS et sortit, l'abdomen couvert par son écu.

Et pourquoi ouvrirait-on cette foutue herse à un homme dont on ne peut même pas voir les traits ?

Et bien voilà que le deuxième garde faisait son apparition… Regard vers celui-ci qui arrivait en se cachant à moitié derrière un écu… Et bien c’était à se demander ce qui avait bien pu se passer durant son absence en ce lieu, pour que les gardes se planquent de leurs ennemis… Enfin… Tout le monde avait droit à sa propre lubie…

Et pourquoi ouvrirait-on cette foutue herse à un homme dont on ne peut même pas voir les traits ?

Il s’esclaffe de rire durant plusieurs secondes avant de tenter de reprendre son sérieux... Il regarde tour à tour les deux hommes devant lui, puis désigne d’un large geste du bras la forteresse tout en ajoutant…

Pourquoi ? Parce que je suis fils de Commandeur… neveu de Commandeur… Et que c’est ici que je vit depuis de longs mois, quand je ne suis pas dans un monastère, comme ces derniers temps…

A la suite de son geste, il abaisse sa capuche, dévoilant enfin son jeune visage… dans un second geste il ôte la cape qui l’enveloppe, la déposant sur son cheval, découvrant les atours qu’il avait montré aux deux gardes durant leur « entretien », mantel gris brodée d’une licorne d’argent, qu’il avait récupéré au castel de Beaumont, dans la chambre de son père, ce mantel même que ce dernier avait reçu des décennies auparavant durant son intronisation, et non celui avec lequel il avait été enterré… Un mantel bien plus significatif aux yeux du jeune Guilhem que celui que lui avait remis son futur beau père de Jeneffe…L’autre atours n’était autre que sa livrée aux couleurs des de Vergy… De gueules aux trois quintefeuilles d’or, à la bordure de sable… Synonyme de sa lignée… Synonyme de ceux à qui il devait prouver qu’il était bien digne de porter tel symbole…

Il descend de son frisson… fait quelques pas en direction de la herse et de ses frères d’armes… Puis reprend…

Alors ?!? Vous me l’ouvrez cette foutue herse, ou bien ne m’avez-vous toujours pas reconnu ? Et si tel était le cas je le prendrais bien mal… Même si ne l’ont m’a pas vu depuis longtemps en ces murs, je sais que vous m’avez déjà croisé…

Vindjeu, quel besoin le petit Vergy avait-il de se planquer comme un malpropre pour rentrer en ces murs ? Et quel besoin avait-il également de répondre de ce ton arrogant qui lui était si coutumier ? Cerri n'avait pas encore assez travaillé sur ce gamin pour qu'il arrive à la cheville de son père.

Ce qui n'empêche que jamais je ne ferai ouvrir la herse à un homme dont je ne peux sonder les yeux. Et qu'il se targue d'être fils et neveu de chevalier me chaut peu, jusqu'à preuve du contraire, le tortil ne se transmet pas de père en fils ... contrairement aux armes et aux riches vêtures.

Il voulait de l'arrogance et du mépris, il allait être servi. Même si le poitevin maintenait encore - et largement - la main sur la bride.
D'un geste, l'errant fit lever la herse afin de laisser le petit Vergy rentrer et la fit ensuite refermer derrière lui.

Et si je t'ai reconnu Guilhem, même si il est vrai que cela fait quelques temps que je ne t'avais plus vu rôder dans les couloirs.